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Le champ self-consistent de Fock pour les électrons des
métaux
L. Brillouin
To cite this version:
LE CHAMP
SELF-CONSISTENT
DE FOCK POUR LESÉLECTRONS
DESMÉTAUX
Par L. BRILLOUIN.Sommaire. - Dans les problèmes à nombreux électrons, comme la théorie des métaux, on a employé jusqu’à présent deux méthodes distinctes, l’une constitue une généralisation des calculs de Heitler et
Lon-don, l’autre s’appuie sur le champ self-consistent de Hartree. Les raisonnements généraux montrent que la méthode de Hartree doit être préférée, mais qu’une approximation bien meilleure serait obtenue si l’on
pouvait utiliser le champ self-consistent de Fock. Cet article constitue une discussion des équations de Fock
appliquées aux électrons dans les métaux; on montre que cette méthode redonne exactement les mêmes
résultats qualitatifs que la méthode de Hartree, si l’on n’omet pas le rôle très particulier des termes
d’échange dans les formules de Hartree; la différence entre les deux méthodes n’apparaitrait que dans des calculs numériques, mais les résultats généraux sont tout à fait semblables.
1. Les
hypothèses
faites sur les électrons dans les métaux. - Dans ledéveloppement
de la théorieélectronique
desmétaux,
laplupart
des auteurs se sontappuyés
sur leshypothèses
suivantes :I. - On
néglige
les effets decouplage magnétique
entreélectrons,
car on estime que ces termes sont con-tenus dans les calculs des self-inductions ou inductions mutuelles des divers circuits.II. - On admet que l’on
peut
attribuer àchaque
électron une ondepartielle, indépendamment
desau-tres électrons. III. - Ces ondes
électroniques
partielles,
on sup-posequ’elles
sont toutesrégies
par une mêmeéquation
ondulatoire,
dutype
deSchrôdinger,
oùfigure
unpotentiel
électrostatique périodique U, reproduisant
lespériodicités
etsymétries
de structure du réseau cristallin.IV. - A
chaque
onde yjcorrespond
ainsi une cer-taineénergie partielle Ei
donnée parl’équation
ondu-latoireci-dessus ;
on a4met quel’énergie
totale,
pour l’ensemble desélectrons,
est la somme desénergies
partielles
Ces
hypothèses qui
semblaient assez raisonnables àpremière
vue, ont été soumises à lacritique;
F. Blochindiqua
comment onpouvait justifier
l’introduction dupotentiel périodique,
en le rattachant auchamp
self-consistent.Dans
plusieurs
articles ouexposés, j’ai
discuté cetteapplication
de la méthode duchamp
self-consistentaux électrons dans les métaux. La difficulté essentielle
provient
de ce que les deuxhypothéses
III et I V sontincompatibles.
J’avais insisté sur cefait,
enm’appuyant
sur leséquations
deHartree ; je pouvais
alorsjustifier
l’hypothèse
III mais la condition IV n’étaitplus
vraie. Je veuxaujourd’hui
reprendre
laquestion
au moyen des formules deFock, qui
représentent
une meilleureapproximation
que celles deHartree ;
l’hypothèse
IVsera
vérifiée,
sous certainesconditions,
mais lacondi-tion III n’est
plus remplie.
Lorsque j’examinai
pour lapremière
fois les équa-tions deFock,
elles meparurent
sicompliquées
queleur utilisation
pratique
semblait fort difficile. Je puspourtant
meconvaincre,
dès cemoment,
qu’elles
se-résolvaient au moyen d’ondes du
type
usuel dans les réseauxmétalliques,
ayant
uneamplitude
Apériodique
comme le réseau.Je n’avais
guère
pu allerplus
loinque cette
consta-tation,
aussin’avais-je
paspublié
ce résultatfragmen-taire. J’ai
repris
récemment cetteétude,
d’après
les mémoires de Dirac etFock,
etj’ai
constaté que leséquations
peuvent
se mettre sous une formemaniable,
qui
seprète
à des démonstrationssimples.
J’aidû,
d’ailleurs,
reprendre
de trèsprès
la discussion despostulats
debase,
que les auteurs avaientnégligé
depréciser,
et où subsistaient de sérieuses difficultés. Cetexposé
détaillé a paru en deux fascicules n°S 159 et 160 de la collection des Actualitésscientifiques
ettrïelles
Hermann,
Paris,
1934;
on y trouvera lesréférences et
l’application
au modèle d’atome de Tho-mas-Fermi. Je renverrai à ces deux brochures pour lesdémonstrations
essentielles,
etje
donnerai icil’appli-cation au
problème
des électrons dans les métaux(1).
2. La méthode de Hartree et ses difficultés.- Le
champ
self-consistent de Hartree se définit au(1) Pour les références aux divers fascicules que j’ai publiées
dans la collection des actualités scientifiques et industrielles,
j’emploierai l’abréviation L B. H. suivie du numéro du fascicule ~no 15, 39, 71, 88, 89, 159 et 160).
J’aurai aussi à renvoyer aux articles du Journal de Physique,
que j’indiquerai ainsi :
414
moyen d’un
potentiel
U(x,
y,~)
dû aux actionsélectro-statiques
de toutes lescharges positives
et de la dis. tribution moyenne descharges négatives ;
cette dernière distribution est donnée par la densitéde tous les électrons sur leurs ondes
partielles
Onécrit alors une
équation
deSchrudinger
Cette
équation
unique,
avec unpotentiel
U,
le même pour tous lesélectrons,
régit
toutes les ondes Dans unréseau,
on admet que ~7 estpériodique,
on trouve alors des ondesr du
type
(2),
qui
donnent une densiténégative (3) périodique;
celle-ci,
associée auxcharges
positives
qui compensent
lacharge
moyenne, redonne bien lepotentiel périodique
U d’où l’on estparti.
Onjustifie donc l’hypothèse
III ;
mais la condition IV n’est pas.remplie;
le coefficient del’équation
(4)
1 quenous pouvons
appeler énergie partielle
del’électron i,
n’a en réalité aucun sens
physique
clair.L’énergie
totale dusystème
de l~~ électrons n’est pas donnée par la somme desE¡Ef,
maiscomporte
de grossescorrec-tions.
J’ai
insisté,
dans mesexposés
antérieurs(’ ),
sur cette formule et sur lescomplications qu’elle
introduit.C’est surtout le dernier terme
d’échanges
qui
estim-portant ;
il contient le mécanisme duferromagnétisme,
et doitjouer
un rôle dans lasupraconductibilité.
Le sens de la formule
(5)
apparaît
plus
clairement siFon étudie la variation
d’énergie
totale,
lorsqu’un
élec-tron(i
=1%°)
estajouté,
sur l’onde unsystème
de 1 électrons laissésinchangés
sur leurs ondesres-pectives
fi,
~2.~.
On
trouve
alors uneexpression
d’on la correctionélectrostatique
s’élimine tandis que les termesd’échan-ges
jouent
un rôle essentielle dernier
terme,
suivant une notationemployée
par-tout dans cesproblèmes, représente
le rùle des échan-ges ; on trouvera la démonstration et la discussion de cette formule en S. C.IV, §
9 etplus
simplement
enL. B
H.,
10.L’expression (6)
représente
le niveaud’énergie
pour le dernieir électron(N) ;
c’est la valeur dupoten-tiel
d’ionisation,
ou travail nécessaire pour enlever cetélectron;
on voit que ce niveaud’"énergie
diffère deEs par
tous les termesd’échange ;
j’ai essayé,
en S. C.(1) L c. il, tV et Y.
IV et
V,
de discuter le rôle de ces termesd’échange,
dont laprésence
complique beaucoup
les résultats.3. Le
champ
selfconsistent de FockDirac. -Dans la méthode de Focket Dirac,
lesspins
intervien-nent engénéral
d’une manière directe dans leséqua-tions ;
mais dans lesproblèmes
de conductibilité desmétaux,
on pourra supposer que lespin
résultant estnul,
de sorte que les Nélectrons separtagent
en y
avec
spins
àgauche
et .Vavec
spins
àdroite,
groupés
2deux par deux sur des
ondes
qui
nedépendent
plus
que des variablesd’espace.
Si l’on restreint ainsi lagénéralité
duproblème,
on retrouve dans leséquations
de Fock uneséparation
complète
desspins
et des variablesd’espace
et les ondes~~ (a~
~°)
sont gouver-nées par uneéquation
Je
précise,
par un indiceF; les
grandeurs
calculées dans la théorie de Fock. Cetteéquation
diffère de celle de Hartree(4)
parl’adjonction
d’unopérateur A
qui
ne se réduitplus
à unsimple potentiel;
c’est unopé-rateur
intégral
qui
s’explicite
ainsi.L’opérateur intégral
Apossède
un noyau(r
hermitique qui
tientcompte
des effetsd’échanges;
nous verrons un peu
plus
loin comment onpeut
l’éva-luer,
dans un réseaumétallique,
et leremplacer
par un terme correctif dupotentiel. L’équation (7)
n’estplns
dutype
simple
deSchrodinger,
à cause del’opé-rateur
A;
nouséchappons
ainsi àl’hypothèse
III;
mais nous sommescertains,
par les raisonnementsgénéraux
(L.
B. 1-1159)
d’avoir une meilleureappro-ximation,
-- et les évaluationsénergétiques
sont beau-coupplus
claires que dans la méthode de liartree.L’énergie
totale n’est pas donnée par la somme desénergies partielles
E,~
qui
sont les valeurs propres del’équation (7),
Etot.
= E
(correction électrostatique)
i
+
( correction
auxéchanges).
(9)
Sur cette formule, le
gain
réalisé parrapport
à Hartreen’apparaît guère;
il en est tout autrement si l’on étudie la variationsd’énergie totale,
pour l’addition d’un électronsupplémentaire (n°
1l’")
à unsystème
de 4’~ - 1 électronsde Fock
(7)
donnent donc directement les niveauxd’énergie électroniques
(L.
B. H.,159, §
10).
Si l’on étudie diversesrépartitions
desélectrons, qui
ne digèrent les unes des autres que par desdéplacements
d’unpetit
nombre desélectrons,
on pourra admettre que la formule(10)
s’applique
à cesquelques
électrons et utiliser une relation dutype.
C’est dire que si l’on compare des
répartitions
peudifférentes les unes des
autres,
les termes correctifs dansl’énergie
totale(9)
restent presqueconstants;
iln’y
a à les évaluer en détail que si l’on veut comparerdes
répartitions électroniques
très différentes les unes des autres.Moyennant
cesprécautions,
la formule(11)
nous suffit àjustifier
l’hypothèse
IV de la théorie des métaux. Maisl’hypothèse
III n’estplus
exacte,
carl’équation
(7)
de Fock ne se réduit pas à uneéquation
ordinaire deSelhrôdinger.
Nous allons l’étudier d"unpeu
plus près,
et voir ce que l’onpeut
dire sur la forme de sessolutions vF
et sur l’allure desénergies
par-tielles
Et
F-4.
L’équation
de Fock pour les métaux,Supposons
le métal constitué par un réseauionique
danslequel
se meuvent lesélectrons ;
lesondes ~
de ceux-ci sontrégies
parl’équation (7),
et nous voulons montrer que cetteéquation
admet des solotions dutype
(~).
Une telle forme d’onde donne unpotentiel
Upériodique;
pour notredémonstration,
il suffira de prouver quel’opération
A , )
se réduit aussi àl’intro-duction d’un
potentiel
périodique
auxiliaireD,
suivant le schéma.Nous trouverons pour
D,
nne fonctionpériodique
descoordonnées,
de sorte que notreéquation
(7)
de Fock se ramène à uneéquation
deSchrôdinger
usuelle(analogue
à4)
oùfigurerait
un nouveaupotentiel
La différence essentielle avec
l’équation
(4)
deHartree,
c’est que ce nouveaupotentiel
U~’
n’est pasfixe,
le même pour toutes lesondes;
lepotentiel
Ui’
contient les nombresquantiques ai
de l’onde’fi
que l’onrecherche;
il est différent pour chacune desondes,
et cette variation serépercutera
sur les niveauxd’éner-gies
del’équation (7)
de Fock. ’En tous cas, notre
équation
(7)
étant ramenée à la formeSchrôdinger
avec unpotentiel périodique
Ut’,
admet une solution dutype
(2),
cequi
nous donne unspremier renseignement
intéressant.Prenons donc le calcul de
l’expression (12)
avec desondes ~
dutype
(2);
nous avons, par la définition(8),
Mais,
d’après (2)
L’opération
A ’fi
se met donc sous la forme(12),
enposant
en
remplaçant
tous les~!
par desexpressions
(2).
L’intégrale représente
lepotentiel
de Coulomb d’unedensité -, de la forme
Ce
potentiel
1>,
en unpoint
1~, aura donc uneexpres-sion du
type
là étant une fonction
périodique;
on trouveraitfaci-lement la. valeur en
développant
les A(qui
sont des fonctionspériodiques)
en sériestrigonométriques,
et résolvant la relation de Poisson~ ~ ~= 20132013 4 7:T
on obtient ainsi
pour 4$
uneexpression
dutype
(14),
que l’on
portera
dans (13) ;
lesexponentielles
secom-pensent
et il resteLes A et B- étant
périodiques, Di
l’est aussi : -, tout revient donc àl’adjonction
d"unpotentiel
auxiliaiî-e DrejJrésentant
leseffets
cepotentiel
estpério-comme le
réseau,
mais différent pourchaque
olnde .1.
Il semble assez délicat de
préciser
la forme de ce416
3
Chaque
onde est caractérisée par unvecteur ai
de
longueur 1
=)
et sereprésente
par unpoint
B
h 1 Ili -h +figuratif,
dansl’espace
ai(ai,
bi, ci.
Nous supposeronsque les ondes
occupées
par les électrons sont toutes celles dont lespoints figuratifs
sont situés à l’intérieurd’une
sphère
de rayonp’ (fig.
1 ),
c’est unehypothèse
Fig. 1.
courante dans ces
questions ;
le calcul de lasomma-tion,
dans la formuleprécédente,
est alorsidentique
à celui que
j’ai déjà
donné,
dans un article oùj’étudiais
le rôle deséchanges
entre électrons libres[S.
C.Il,
éq.
6 à16]
et donneavec
+
1 ai
1 représente
lalongueur
du vecteur aj. Ce calcul seretrouve dans divers
problèmes
d’échange ;
Dirac et F. Bloch ontdéjà
rencontré cette fonction Fqui
appa-raît aussi dans monexposé
[L.
B.H., 160, éq. 52] ;
la fonction F a une variation trèscaractéristique,
repré-sentée sur la
figure
2. Ellepart
de1,
pour r trèspetit,
c’est-à-dire pour des ondes de trèsgrandes
longueurs
d’onde ;
auvoisinage
de q
=i,
c’est-à-dire pour des +ondes dont le vecteur ai est voisin de la limite
p’
de ladistribution,
la fonction F décroît trèsvite,
avec unetangente verticale;
elle tombe ensuite assezrapidement
à zérolorsque r,
augmente.
Nous remarquons sur la formule(17)
que, pour des électronslibres,
lepotentiel
correctifDi
estindépendant
de laposition
r, donc constant dansl’espace.
Fig. 2.
5. Les niveaux
d’énergie.
-L’équation
de Fockse ramenant à un
type
très voisin de celui deHartree,
on voit immédiatement que les caractèresgénéraux
de la solution sont conservées : l’existence des discon-tinuitésd’énergie,
la subdivision de l’extension en moments(ou
del’espace ai, bi,
ci)
enzônes,
tout cela se retrouvera inaltéré. Le seulchangement
portera
sur la forme de la courbe donnantl’énergie
Ei
en fonction du nombrequantique
al.L’équation
de Hartree, avec sonpotentiel
Upériodique,
le même pour toutes lesondes,
donnait une
énergie partielle
Eu
représentée
par unecourbe du
type
tracé enpointillé
sur lafigure
3.L’équation de ~Fock
contient ensurplus
lepotentiel
d’échanges Di, qui
nous fournira dansl’énergie
une contributionnégative.
A titre
d’exemple,
prenons la valeur(17)
relative à des électrons libres : cette valeur étant constante dansl’espace,
c’estsimplement
un termeDi
que nous avonsà retrancher. Dans le cas
général,
la formule(13),
nousdonne une contribution
On retrouve ici des
intégrales d’échange
ayant
mêmeaspect
que dans la méthode de Hartree(éq. 6) ;
ellesne différeront des
intégrales
de Hartree que par le417 de
Fock,
régies
parl’équation (7).
Si nous savionsréellement former les ondes
~,
cela serait une modifi-cation sensible desrésultats ;
mais nous ne connaissonsguère
que la formegénérale
de cesondes,
de sortequ’il
est difficiled’apprécier
l’étendue de la correctionainsi introduite.
Admettons,
pour unpremier
examen, que les termesd’échange
nous donnent une contribution de l’ordre degrandeur
de(17).
C’est un résultat assezplausible,
car leséchanges
nejouent
un rôleimportant qu’entre
des ondesayant
des nombresquantiques ai
et ak très voisins.(Cf. éq. 16.)
Ces ondes auront alors desampli-tudes .A
r)
et A(a~,
r),
peudifférentes,
et leur interaction différera peu de celle que donnent desamplitudes
constantes ;
lesintégrales
(18)
ne sont en effet pasbeaucoup
modifiées.Pour 1 ai
1
>p’,
la correction D est trèspetite ;
les niveauxd’énergie
F~F
de Fock différeront peu de ceuxde la courbe 1
(fig. 3),
supposée
tracée pourl’équation
de Hartree(4).
Fig. 3.
Au
voisinage de
1 ai
t
=p’, nous
aurons une décrois-sancerapide
del’énergie,
due à labrusque
croissancede F
(fig. 2) ; pour ai
1
p’
notre courbe serappro-chera de la courbe
II,
située à unedistance 4 e2p’
en dessous deI,
car F sera peu différent de i dansl’équation (L’~).
Le résultat
qualitatif
sera celui de lafigure
3,
avec une assezbrusque
baisse del’énergie Ei
pour les ondessituées au
voisinage
de la limitep’
qui sépare
lesondes
remplies
d’électrons de cellesqui
n’enportent
aucun. Au
total,
nous retrouvons ainsi des résultatstrès semblables à ceux que
j’ai
indiqués
dans un article récent(S.
C.V.,
p.679, 680)
oùje
raisonnais sur leséquations
de Hartree.Tant
qu’on
s’en tient aux résultatsqualitatifs,
leséquations
de Fock ne fournissent pasgrand’chose
deplus
que les formules deHartree,
pourvuqu’on
n’ou-blie pas de tenir
compte
du rôle trèsparticulier
quejouent
les termesd’échange,
dans le calcul del’énergie
totale de Hartree.
6. Les courants
électriques;
lemagnétisme.
- Nous avons N
électrons, répartis
sur desondes
, ,
+ + +
caractérisées par des nombres
quantiques
ai, a2... ak’ ..
-aN. Ces ondes seront les de la méthode de Hartree
ou bien les Fock. A
chaque
ondecorrespond
un courantpartiel.
Suivant que nous introduirons dans
(19)
les ondes de Hartree ou deFock,
nous obtiendrons des courants très différents. Lescourants partiels diffèrent beaucoup,
mais le courant résultant total est presqueQuand
on fait la somme sur tous lesélectrons,
le courant total est donné avec une bonneapproximation
par les courantspartiels
jF calculés avec les ondes deFock ;
mais il se trouve que les ondes de Hartreecon-duisent à un résultat très peu différent. Cela tient au fait que les termes
d’échange
nejouent
presque aucunrôle dans l’évaluation du courant total. J’ai
souligné
ce fait antérieurement[S.
C.IV,
p. 355 et p.361]
en le rattachant à une démonstrationgénérale
de F.Bloch,
d’après laquelle
le courant total est donné parDans cette
formule,
on suppose que tous les nombres ,+
quantiques ak
de tous les électrons sontaugmentés
d’une mêmevaleur a ;
c’est direqu’on
transporte
toute+
la
répartition,
dansl’espace
d’unelongueur
aparal-lèlement à Ox. Les termes
d’échange
nedépendent
guère
que de ladistance 1 ai
1
comme on le voiten
(16),
parexemple ;
cerésultat,
rigoureux
pour desélectrons libres est encore très
approché
pour des élec-tronsdemi-liés ;
pour les ondes deFock,
leglissement
ia donne une variationd’énergie
d’après
P la formule(
d’autre
part,
p la dérivée2 redonne le courant
ixF’
de sorte que la formule de Bloch(21)
se réduit bien à(20).
Pour les ondes deHartree,
on ad’après (5) ;
mais les termesd’échange
sont très peumodifiés par le p
glissement
gd’ensemble,
et lesre-da
donnent les courants ce
qui justifie
la secondepartie
de la relation(20).
418
une bien meilleure
approximation
qu’avec
la méthode deHartree,
car les démonstrationsgénérales (L.
B.H.,
t69),
montrent que la méthode de Fock annule ungrand
nombre d’éléments nondiagonaux
de la matriced’énergie (tous
les élémentscorrespondant
au sautd’un électron sont
nuls).
Lorsqu’on
discute les résultatsgénéraux
de la théorie des métaux, ens’appuyant
surles formules de
Fock,
on retrouve à très peuprès
les mêmes caractèresqu’avec
la méthode Hartree(à
con-dition de n’avoir pas omis le rôle deséchanges
chezHartree).
La différence des deux méthodesn’apparaî-trait que dans des calculs
numériques.
Il ne semble donc pasqu’en
perfectionnant
lesapproximations,
onpuisse changer grand’chose
aux résultatsthéoriques
obtenusjusqu’à
présent.
Dans certainsproblèmes
demagnétisme,
on a utilisé des méthodes différentes de celles de Hartree etFock,
car on a raisonné parextra-polation
des calculs de Hei tler etLondon;
ces dernièresrecherches me
paraissent
moins sûres que celles baséessur le
champ
self-consistent;
les démonstrationsgénérales
(L.
B.H.,
7i et169)
prouvent
en effet quel’approximation
la meilleure nepeut
s’obtenirqu’au
moyen duchamp
self-consistent de Fock.Dans un article sur le
magnétisme
des électronslibres
(S.
C.II.,
p.580), je
discutais l’extensionpossible
des résultats au cas d’électrons dans un réseau
cris-tallin,
etje
m’inquiétais
du rôle quepourraient jouer
les éléments de matricecorrespondant
au saut d’un des électrons d’uneonde ~ (ak)
à une autreonde § (a’k).
Ces transitions sontcomplètement
annulées avec lechamp
self-consistent deFock, -
et ce résultat a été obtenu sansproduire
de modifications essentielles dans le cadre de la théorie Lespropriétés magnétiques
des électrons demi-libres dans un réseau ne différeront pas sensiblement de celles que F. Bloch avait obtenues pour des électrons vraimentlibres ;
leferromagnétisme
nepourrait
s’obtenir que pour des réseaux àgrande
cons-tante réticulaire
d,
cequi
n’est pas conforme aux faits. On doit dune penserqu’en
réalité leferromagné-tisme n’est pas dû aux électrons de
conduction,
mais à des couchesincomplètes
internes,
dans les ions duréseau ;
c’est aussi cequ’indique
une remarque quej’avais
faite auCongrès
deChimie-Physique
d’octobre9 933,
au moment de la discussion durapport
de F. Bloch.[Actualités scientifiques
etindustrielles,
n°