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Birefringence dynamique des colloïdes. Etude
expérimentale de quelques systèmes polydispersés
Ch. Sadron, H. Mosimann
To cite this version:
BIREFRINGENCE
DYNAMIQUE
DESCOLLOÏDES.
ÉTUDE
EXPÉRIMENTALE
DEQUELQUES SYSTÈMES
POLYDISPERSÉS
Par CH. SADRON et H.MOSIMANN,
Institut de
Physique
de la Faculté des Sciences deStrasbourg.
Sommaire. 2014 Dans cet article, qui complète le précédent, les auteurs donnent les courbes de biréfringence dynamique des milieux polydispersés suivants : mélange d’acétylcelluloses micellaire et moléculaire, mélange
de méthylcellulose et de thymonucléinate de soude, sérumglobuline non délipidée.
Les résultats obtenus sont en accord 2014 au moins
qualitativement 2014 avec les résultats du
calcul, ce qui montre que l’étude de l’effet Maxwell dans un milieu colloïdal permet de déceler rapidement si ce milieu est ou non polydispersé.
Les mesures effectuées sur une nitrocellulose fractionnée montrent même que la légère polydispersité rési-duelle est suffisante pour amener une perturbation sensible pour les grandes valeurs du gradient de vitesse de l’écoulement.
Vers
l’époque
où l’un de nous établissait lesré-sultats
exposés
dans le mémoireci-dessus, Signer
etOpderbeck
(1),
en étudiant certaines solutionsd’acé-tylcelluloses,
trouvèrent des courbes anormales pourrévolution de cp en fonction
de @y (mêmes
nota-tions que celles du
précédent
article).
Les échan-tillonsd’acétylcellulose,
soumis parSigner
à desprécipitations
successives,
fournirent deuxespèces
principales
de fractions : l’unedans
laquelle
le corpsest à l’état
micellaire,
l’autre à l’état moléculaire. Les courbes debiréfringence
relatives à des solutions de chacun des constituants neprésentaient plus
d’anomalie sensible. On trouve donc là un
exemple
expérimental
des casenvisagés
plus
haut d’unemanière
théorique.
Nous nous sommes alorsattachés,
avec la meilleure
précision
quepermet
notreou-tillage,
àreprendre
les mesuresd’Opderbeck
enopérant
sur des échantillonsd’acétylcelluloses qui
.- - --- -.-. -
-Fig. 1.
nous furent fournis par
Signer.
Nous exposons dansce mémoire non seulement les résultats obtenus
(t) Voir à Ce-SUjet OPnERBECR, Thèse, Bonn, 1938.
dans ce cas
particulier,
mais d’autres encorequi
nouspermettent
deprocéder
à une vérification d’ensemble des conclusions du calculexposé
ci-dessus.Nos mesures ont
porté
sur desmélanges
binaireset nous
distinguerons
deux cas :al
et &
de mêmesigne,
puis
al
et &
designes
contraires.10
81
mêmesigne.
- Constituant n° 1:acétylcellulose
moléculaire :Solvant :
cyclohexanone.
Concentration(masse
dissoute dans 100 cm3 dusolvant) :
ni
=1,082
pour100;
Viscosité
cinématique
de la solution à18°,6 :
f1-1 =
0,0842.
Constituant n° 2 :
acétylcellulose
micellaire;
Solvant :cyclohexanone.
Concentration :n2 =
0,0465
pour
100;
Viscosité
cinématique
de la solution à18,6° :
~2 ==
0,0264.
Fig. 2.
La
figure
1 donne les et8 (~[J.
385
Natives aux deux solutions
prises séparément.
Sur la
figure
2 on trouvera, en traitplein,
les courbes w(~ ~)
et Il(~ ~)
déterminéesexpérimen-talement pour la solution dans la
cyclohexanone
del’ensemble des deux
acétylcelluloses
1 et 2 auxconcen-trations
respectives
n, et n2(~
=0,0936).
Les courbes en trait
pointillé
ont été calculées àpartir
de celles de lafigure
1 au moyen des formules 3 du mémoire ci-dessus.2°
~l
et82
designes
contraires. - Nousavons
étudié deux
systèmes.
Le
premier est
formé des constituants suivants : N° 1. -Méthylcellulose :
Solvant : eau salée
(0,125
pour 100NaCI) ;
Concentration : n, =0,190
pour
100 ;
Viscosité
cinématique
de la solution à18,6~ :
>1 =
0,0171.
l~° 2. -
Thymonucléinate
de soude Solvant : eau salée(0,125
pour 100NACI)
Concentration: n2
=0,0387
pour
100 ;
Viscosité
cinématique
de la solution à18,6° :
{1.2 =
0,0102.
La
figure
3représente
le résultat des mesures surchacune de ces solutions.
’
Les courbes en trait
plein
de lafigure
4repré-’
Fig. 3.
sentent les résultats des mesures relatives à une
solu-tion contenant simultanément les deux constituant,,
aux concentrations n, et n2
(viscosité cinématique
à
18,6- : 0,0179),
les courbes en traitpointillé
re-présentent
les résultats du calcul.Fig. 4.
Donnons un deuxième
exemple
du mêmetype :
Une solution de
sérumglobuline
(1)
nondélipidée,
Fig. 5.
à 2 pour
100,
dans l’eauglycérinée présente (courbes
’Ifet à de la
figure
5)
lespropriétés
caractéristiques
du(1) Cet exemple est tiré d’un ensemble de mesures faites, en
-
collaboration avec M. BONOT, de l’Institut de Physiologie de la
-
Faculté de Médecine de Strasbourg, sur une série de protéines
386
mélange
à constituants debiréfringences
designes
contraires. Le mêmeéchantillon,
privé
deslipides
par un traitementconvenable,
se conduit comme unmilieu
monodispersé
(courbes
(p et 8 de lafigure
5).
Mais nous nous trouvons là dans un casparticulier
auquel
il a été fait allusion à la fin du mémoirepré-cédent : il n’est pas
possible
d’isoler le deuxièmeconstituant,
ou, dumoins,
il n’estplus possible
de ledissoudre dans le solvant commun. Si l’on essaie en effet de faire passer en solution dans l’eau
glycé-rinée leslipides
extraits de l’ensemblesérumglo-buline-lipides,
on obtient unliquide
présentant
untrès fort
phénomène
deTyndall.
Cettepseudo-solu-tion
présente
néanmoins une faiblebiréfringence
dynamique qui
estbien,
comme on devait leprévoir,
du
signe
contraire à celle de lasérumglobuline
pure.Des
exemples
cités ci-dessus il résulte que lesconséquences
du calcul sont vérifiées parl’expérience,
avec des différences
systématiques
qui apparaissent
surtout pour le
système
méthylcellulose-thymonu-cléinate de soude.
Ces discordances
peuvent
s’expliquer
facilement du fait que le calcul n’estrigoureusement
valableque pour les concentrations nulles. De
plus,
en cequi
concerne le deuxièmeexemple,
l’interactionentre les deux constituants est certainement consi-dérable par suite de l’introduction dans la solution
de
méthylcellulose
d’ionsprovenant
duthymonu-cléinate de soude.
Enfin n,ous avons admis que
chaque
constituantétait
monodispersé,
cequi
n’estqu’une
approxima-tion. On sait en effet que
lorsque
l’onprépare
unpolymère
degrande
massemoléculaire,
on obtient unmélange
de molécules de masses différentes. Engénéral, après
lesopérations
de fractionnementaux-quelles
on selivre,
les masses desparticules
existantdans le
mélange
serépartissent
en fonction de leurnombre,
selon une courbe en cloche(1) présentant
un maximum d’autantplus aigu
que lefractionne-ment a été
plus
serré. On attribuegénéralement
à cemélange
la masse moléculairecorrespondant
aumaximum de la courbe.
C’est donc en réalité un milieu très
complexe
quenous
désignons
sous le nom de milieumonodispersé.
Lorsqu’une
tellesubstance,
ensolution,
est soumiseà
l’écoulement,
elleprésente
un effet Maxwell que nouspourrions
calculer,
enprincipe,
au moyen desformules 3’
généralisées
au cas d’unerépartition
continue. Ce
problème
est,
enpratique,
insolublepar suite de l’insuffisance de nos connaissances
rela-tives aux dimensions moléculaires de la matière
employée.
Mais sans aller aussiloin,
nous pouvonsraisonner ainsi : à
partir
d’une valeur suffisante dugradient
devitesse,
les grossesparticules
sontprati-(1) Voir par exemple SICNER, Kollnid-Zeitschrijt, 70, 1935,
p. 24.
quement
orientées àsaturation,
tandis que labiré-fringence
desplus petites
augmente
encorelinéaire-ment. Nous nous trouvons alors dans des conditions
qui
s’apparentent
avec cellesqui
ont étéschéma-tisées dans la
figure
2 duprécédent
mémoire :l’angle
(p du milieu «monodispersé
» doit évoluer en fonctionde ~
commel’angle
W de lafigure
3 du même mé-moire..C’est ce que montre la
figure
6 relative à unesolu-Fig. 6.
tion,
dans lacyclohexanone,
d’une nitrocellulose fractionnée parSigner
et de masse moyenneégale
à158 000.
L’angle
cp passe par un minimum trèsplat.
Dans les conditionshabituelles,
ilpeut
arriver quel’on ne
puisse
réaliser des valeursde ~
suffisammentélevées pour que l’on
puisse
observer le relèvement de la courbe desangles
~. On se trouve alors dans larégion
très étendue du minimum et l’on est amené àconclure,
comme l’un de nous a crupouvoir
lefaire
(1),
quel’angle
cp tend vers une limite non nullequand
legradient
de vitesseaugmente
indéfiniment. Cette discordance avec lesconceptions
générale-ment admises
s’explique
d’une manière satisfaisantepar les considérations que nous venons de
déve-lopper.
Nous remercions très vivement M. R.
Signer,
professeur
à l’Université deBerne,
qui
nous apro-curé les diverses substances dont nous avions
besoin,
et
qui
veut bien nous aider de saprécieuse
collabo-ration.
(~) SADRON, Schweizer Archiv, 1936, 1, p. 8.