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Sur la biréfringence dynamique des liquides purs

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Sur la biréfringence dynamique des liquides purs

Charles Sadron

To cite this version:

(2)

SUR LA

BIRÉFRINGENCE

DYNAMIQUE

DES

LIQUIDES

PURS Par CHARLES SADRON.

Laboratoire de

Mécanique

des Fluides de la Faculté des Sciences de

Strasbourg.

Sommaire. 2014 L’auteur décrit brièvement le montage qu’il a réalisé pour l’étude de la biréfringence

dynamique des liquides, les suspensions colloïdales étant laissées de côté dans ce premier mémoire.

Le liquide en expérience étant placé entre deux cylindres coaxiaux (cylindre intérieur mobile), on

discute d’après Taylor, la nature de l’écoulement. On établit la constance de la position des axes optiques.

et son indépendance de la nature du régime d’écoulement. On établit ensuite la loi de variation de la

biréfringence en fonction du gradient de vitesse en régime laminaire et l’on définit une « constante » « dynamo-optique ». L’examen attentif du passage du régime laminaire au régime turbulent montre que les conditions de mesure deviennent alors très délicates, et qu’une erreur systématique s’introduit très facile-ment. Son effet est un accroissement apparent de la constante dynamo-optique. L’auteur est ainsi amené

à critiquer les données expérimentales ayant servi à la vérification de la théorie de Raman et Krishnan,

et montre que cette théorie, contrairement à ce qu’en pensent les auteurs, n’est pas en accord avec les

faits expérimintaux. On termine en donnant la photographie d’un phénomène dû à la biréfringence

dynamique.

1.

Depuis

la découverte par Maxwell

(~)

de la

biré-fringence

« accidentelle »

prise

par le baume du Canada

soumis à une

agitation énergique,

on a reconnu, avec

des moyens

plus

sensibles,

qu’un grand

nombre de

liquides

-

isotropes

au repos - montrent

lorsqu’ils

s’écoulent une

biréfringence

dont la

grandeur dépend

des conditions de l’écoulement ainsi que des

propriétés

moléculaires du

liquide.

Les auteurs de

langue

alle-mande,

qui

sont à peu

près

les seuls

jusqu’ici

à avoir étudié le

phénomène,

le

désignent

sous le nom de

«

stromung

doppelbrechung

». Nous

emploierons

l’expression

«

biréfringence

dynamique

» par

anologie

avec les termes «

biréfringence magnétique

» ou «

élec-trique.

»

Les

premiers

travaux,

et surtout les recherches

fon-damentales de Kundt

(2),

ont montré que cette

biré-fringence

se

présente

d’une

façon

particulièrement

in-tense dans l’écoulement des

liquides

colloïdaux. Nous

laisserons ce cas de

côté,

nous réservant

d’y

revenir

longuement

par

ailleurs,

et nous nous

préoccuperons

uniquement,

dans ce

mémoire,

du cas des

liquides

purs.

Dans ce domaine les recherches sont peu nombreuses

et nous ne

signalerons

que le mémoire de Vorlander

et dans

lequel

les auteurs donnent des

résul-tats relatifs à pas moins de 172 substances différentes. On verra

plus

loin

comment,

par suite du manque de

bases

expérimentales

solides à ce travail

substantiel,

ces résultats sont pour la

plupart

erronés.

2.

Dispositif

expérimental. -

Dans l’ensemble de nos recherches sur

la biréfringence

dynamique

nous

avons

employé

deux

dispositifs.

Nous ne

parlerons

pour l’instant que de l’un

deux,

analogue

d’ailleurs à

celui qui

fut utilisé par

Kundt,

Vorlander et

Walter,

et

par nombre d’autres auteurs.

a)

Ecoulement du

liquide.

- Le

liquide

en

expé-rience est

placé

dans

l’espace compris

entre deux

cylindres

coaxiaux,

schématisés dans la

figure

1. Le

cylindre

intérieur

(rotor)

a pour rayon

R t,

le

cylindre

extérieur

(stator)

a pour rayon

Rz.

La couche

liquide

cylindrique

a par

conséquent

une

épaisseur

c~ =

R2

- ri.

Le

montage

est fait de telle

façon

que l’on

puisse

introduire à volonté dans le stator des rotors de rayons différents. Avec les valeurs

/?2

=

2,550

cm et

R,

=

2,500cm; 2,498

cm ;

2,528

cm ; on

pouvait

réaliser

quatre

valeurs de d :

0,130

1:m ;

0,050

cm ;

0,052

cm ;

0,022

cm.

A

"

Enfin la

longueur

des

génératrices

du rotor est 1 =

9,80

cm. Celle du stator 10 cm. Entre les bases

de ces deux

cylindres

existe

donc,

en haut et en bas un

intervalle de

0,1

cm.

Grâce à un moteur à vitesse

réglable

d’une

façon

continue,

et à un

jeu

convenable de

poulies,

on

peut

imprimer

au rotor des vitesses 11’ allant de

0,~

à

en-viron soixante tours à la seconde. Le rotor entraîne les couches

liquides

en contact avec

lui,

tandis que

celles

qui

sont en contact avec le stator restent im-mobiles. Il s’ensuit

qu’entre

des couches distantes de

quelques

dixièmes de inillimètre il

peut

exister des dif-férences de vitesse allant

jusqu’à

V m ’s. Nous allons maintenant

préciser

la

réparti lion

des vitesses.

Celle-ci,

par suite de la limitation des

cylindres

par

(3)

264

des

plans

horizontaux, est,

en toute

rigueur,

extrême-ment

compliquée ;

mais il est bien clair que, sauf au

voisinage

immédiat des

bases,

elle est la même que si les

cylindres

étaient indéfinis. On ne commettra donc pas d’erreur

importante (bien

qu’il

soit difficile d’en évaluer l’ordre de

grandeur)

en admettant cette

simpli-fication. Nous admettrons donc que le

champ

des

vi-tesses est le même dans tous les

plans perpendiculaires

à l’axe de rotation.

Ceci

posé,

G. I.

Taylor (1)

a montré - tant par la

théorie que par

l’expérience

-

que trois

types

diffé-rents d’écoulement

pouvaient prendre

naissance selon

les circonstances :

Tant que le

rapport

de la vitesse

angulaire

Q du

cylindre

intérieur au coefficient de viscosité

cinéma-tique v

du

liquide

en

expérience

est inférieur à une

valeur

critique ,

( ,>

le

régime

d’écoulement est du

type

laminaire. Le fluide se meut en couches

concen-triques

parallèles,

la vitesse en

chaque point

étant

par-faitement constante.

Dans ces conditions les

équations

de Navier sont

applicables,

et l’on trouve que la vitecse linéaire u

d’une couche de rayon r est donnée par

l’équation :

-.

le frottement par centimètre carré entre deux couches

contiguës

de rayons r et r

+

dr étant :

où y

est le coefficient de viscosité du

liquide.

Désignons

respectivement

par 1’1 et 1’1

+ à

t1 les

va-leurs de T pour r =

Rl

et

r -- B2,

on voit que l’on

peut

écrire en

première approximation :

La valeur de est donc de

1,8

pour 100 si

Ri

=

2,528

cm et d ---_

0,022

cm, de 4 pour 100 si

Ri

=

2,500

cm et d =

0,0,~O

cm, de 10 pour 100 si

~i =2,4~0et~=0,i30cm.

Quant

à la valeur moyenne de z il est évident

qu’elle

est

égale

à

c’est-à-dire

proportionnelle

au

gradient

moyen de

vi-tesse :

- Il - . I»

,r" ,"} n 1B r

entre les deux

cylindres.

Remplacer

la valeur de en

chaque

point

par la

valeur moyenne revient à

remplacer

l’écoulement réel par un écoulement

rectiligne

entre deux

parois planes

parallèles,

dont l’une est immobile et l’autre animée

d’une vitesse de translation U = 0

H,

dans son propre

plan.

Dans ces conditions la

répartition

des vitesses est

linéaire

(fig. 2).

Fig, 2. Q

°

Quand -

dépasse

la valeur

critique

l’écoulement

v

laminaire n’est

plus

stable et

peut

cesser d’un moment à l’autre. Il

peut

arriver alors que des tourbillons

réguliers

décrit par

Taylor

(~)

et aussi par par Luntz

et Schwarz

(1)

prennent

naissance. Mais il

s’agit

là d’un

régime

transitoire

qu’il

n’est pas

toujours

pos-sible d’observer

et,

en

général,

c’est le

régime

turbu-lent qui

s’établit. La vitesse en

chaque

point

du

liquide

n’est

plus

constante,

mais

sujette

à des fluctuations très

rapides

autonr d’une valeur moyenne. La structure du

champ

des vitesses est

compliquée

et les relations ob-tenues au

paragraphe précédent

ne sont pas valables

(6).

D

D’après Taylor

(1)

la valeur

critique

de -

est

v

donnée par

l’équation :

Dans le cas des

expériences

de Vorlander et Walter

l’on a :

d’où l’on tire :

Avec les données

numériques

relatives à mon

appa-reil on trouve : pour

b)

Déterminations

optiques.

- L’expérience

montre que la couche

cylindrique

liquide

se

comporte,

lors-qu’on

l’examine

parallèlement

à l’axe de rotation,

comme un cristal uniaxe. L’on a dès lors à effectuer deux

opérations : repérer

la

position

des axes

optiques

et mesurer la différence

D == Jti - n2

(4)

Pour cela nons avons utilisé

l’appareil

même de

Chauvin

(7), (j)

avec de

légères

modification. Cet

ap-pareil

permet

de faire tourner en bloc ou

séparément

deux nicols dont on

peut repérer

la

position

-

grâce

à des limbes

gradués

munis de verniers au 60P de

degré

-par

rapport

à une direction

fixe,

d’introduire dans le

faisceau lumineux une lame

quart

d’onde d’orientation

réglable

et de l’enlever à volonté sans

déplacer

ses

axe,

d’adjoindre

à volonté au nicol

analyseur

une

lame demi-onde de

façon

à réaliser un

analyseur

à

pé-nombre.

1° Pour

repérer

les axes

optiques 1

et 2 un faisceau

de lumière blanche bien

parallèle

aux

génératrices

des

cylindres

traverse successivement le

polariseur,

la couche

liquide

et

l’analyseur.

Polariseur et

analyseur

sont

bloqués

à l’extinction

(fig.

3

a),

le rotor étant

im-Fig. 3.

mobile. On a déterminé une fois pour toutes la division

qu’il

faut faire marquer au limbe solidaire de

l’ana-lyseur

pour que la section droite A de ce dernier soit

parallèle

à la direction

générale

de l’écoulement en un

,point

M choisi du centre du

champ

lumineux. On lance alors le rotor à la vitesse N et l’on fait tourner

l’en-semble de

l’analyseur

et du

polariseur

de

façon

à ob-tenir à nouveau l’extinction en

M,

ce

qui

se

produit

lorsque’A

est

parallèle

à 1 ou à 2. L’un des deux

angles

dont il a fallu faire tourner le

système

définit la po-.sition des axes. Nous

désignerons

par 0 le

plus petit

des deux.

Remarquons

que -

puisque

la lame

pré-sente

l’aspect

d’une couronne circulaire -- l’extinction

ne

peut

être réalisée à la fois dans tout le

champ

lumi-neux. En

effet,

si la vibration incidente P est

parallèle

à l’un des axes

optiques,

1,

par

exemple,

il n’en est (

plus

de même au

point

M’ où le même axe occupe la 5

position

l’. Il s’en suit donc que l’on

aperçoit

dans

le 4

champ

une

frange

noire, plus

ou moins étalée

(fig.

3

b),

et dont la

région

centrale est

portée

par OM. ~ 2° La

position

des axes étant connue, on

remplace

le 3

faisceau de lumière blanche par de la lumière mono

chromatique,

on

équipe

l’analyseur

avec la lame

demi-tonde,

et l’on introduit lalame

quart

d’onde entre celle-ci

et le

polariseur

(fig.

11

de manière à

pouvoir

mesurer

-ni - n2 par la méthode

classique

du

quart

d’onde dont (1) Nous tenons à présenter nos plus vifs remerciements à A. Cotton, membre de l’Institut et Lamotte, professeur à la faculté des Sciences de Toulouse, grâce à qui nous avons pu

entrer en possession de cet appareil.

nous ne

répéterons

pas la

description.

Nous

rappelle-rons seulement que la mesure se réduit à la

détermina-tion de la rotadétermina-tion

apparente ?

du

plan

de

polarisation.

Entre p

et ni -

n2 on a la relation :

1

Nous avons

opéré

avec la radiation verte ), =

0,546 ~

de l’arc au mercure.

Si p

est

exprimé

en minutes on a,

avec 1= 98 mm :

Avec les

liquides

incolores et bien

transparents

on

peut espérer

déterminer m

à mieux

de 5’ prés.

La

préci-sion relative de la mesure

de n1

- nz

dépend

évidem-ment de la

grandeur

de la

biréfringence.

Dans les cas

les

plus

défavorables nous pensons

cependant

qu’elle

n’est pas inférieure à 5 pour 100.

3. Résultats des mesures. - 10 Position des axes

optiques.

- Nos observations ont

porté

sur des domaines de G ne

dépassant

pas 30 000 sec-1. Nous

avons

toujours

constaté que les axes

optiques

avaient une

position indépendante

de la valeur de G et

corres-pondant

à un

angle

0 = 45°.

On doit

cependant

faire les remarques suivantes :

a)

Pour les

petites

valeurs de

G,

quand

la biréfrin-gence est

faible,

les

pointés

sont

difficiles,

et il n’est pas

possible

d’affirmer que 6 est

indépendante

du gra-dient de vitesse.

Lorsque

la

biréfringence

est

forte,

c’est-à-dire en

général

pour les

grandes

valeurs de

G,

il

semble que l’on

puisse

déterminer 0 à mieux de 30’

près.

Nous n’avons pas

observé,

dans ce domaine des

gradients

de

vitesse,

la diminution de

l’angle

6 que Boeder

(8)

pense avoir vue dans le cas du voltol.

b)

Si 0 = 45° il est clair

qu’ûn

changement

du sens

de rotation du rotor ne doit pas influer sur la

position

du minimum d’extinction.

Nous devons

pourtant

signaler

que nous avons

observé,

en

général,

une différence d’environ 2°30’ selon que le sens de rotation était direct ou indirect. Cette différence semble

indépendante

de la substance et de la vitesse de rotation. Nous n’avons pas encore

trouvé

d’explication

satisfaisante à cette

irrégularité.

Fig. 4.

c)

Enfin le passage du

régime

laminaire au

régime

turbulent ne

paraît

pas

changer

la valeur de 0. C’est

ainsi que pour

l’aldéhyde cinnamique

(v =

0,054)

la

va-leur

eritique

de la vitesse est atteinte, pour

d=0,13

cm,

quand

G = 5

660,

et l’on trouve encore 6 _ 45° pour

G = 16 200

(fig. 4).

(5)

266

2û Valeur de la

biréfringence.

- Nous avons

déterminé,

pour

chaque

substance

éludiée,la

variation de nt -

n2 en fonction de G.

Nous devons faire ici la distinction entre la

régime

laminaire et le

régime

turbulent.

a)

Réginle

laminaire. -- Nous avons

toujours

trouvé,

avec toute la

précision

des mesures, que ni - n2 est

proportionnel

au

gradient

de

vitesse,

ainsi que Kundt l’a montré pour

quelques

substances.

Fig. 5.

La

figure 5

illustre les résultats de mesure sur l’alcool

octylique primaire.

La vitesse restait

toujours

infé-rieure à la vitesse

critique, quelle

que soit la valeur de d.

Nous poserons donc :

La constante f( est

caractéristique

du

liquide

étudié.

Nous

l’appellerons

« constante

dynamo-optique

o. Bien

que nous ne nous

proposions

pas, dans ce

premier

tra-vail,

de donner une étude

systématique

de la constante

dynamo optique

en fonction de la constitution

molécu-laire,

nous

indiquons cependant

sa valeur pour

quel-ques substances :

Dans

chaque cas,la

valeur de la constante est calculée

d’après

le coefficient

angulaire

de la droite

passant

au

mieux par les

points expérimentaux

du

graphique

ni -

n2, G.

Ces

points

n’étaient

jamais

en nombre infé-rieur à 10. Nous estimons

qu’ainsi

les erreurs acciden-telles se réduisent à 1 ou 2 pour 100.

Il est

difficile,

ainsi que nous l’avons

déjà

dit, d’éva-luer l’erreur

systématique

commise en

négligeant

la

perturbation

de l’écoulement

apportée

par les bases des

cylindres.

Le fait que les valeurs

de ni

-

n2

corres-pondant

au même

gradient

de vitesse sont

indépendan-tes de la

grandeur

de l’intervalle 4

employé

indique

cependant

que cette erreur n’est pas

importante.

Il ne

faut pas oublier non

plus

que dans nos travaux la

tempé-rature

du liquide

en

expérience

n’est pas déterminée à.

mieux de 1°

près.

Il s’introduit de ce fait une erreur que nous estimons

supérieure

à celle que nous venons de discuter. Nous pensons

cependant

que la valeur de K

indiquée

dans le tableau ci-dessus est entachée d’une

incertitude inférieure à 10 pour 100.

Enfin nous donnons aussi les valeurs du

quotient

K’

. La

constante K’ est

numériquement égale

à la

11-biréfringence

du

liquide

à l’intérieur

duquel

le

frotte-ment

tangentiel T

est

égal

à l’unité.

Nous

devons,

avant d’en terminer, faire la remarque suivante : nous avons

indiqué

dans un

précédent

para-graphe

que les valeurs de r aux

parois pouvaient

diffé-rer entre elles de 10 pour 100 au

plus

dans le cas où

d

=1,30

m. Elles diffèrent donc de :t- 5 pour 100 de la

valeur moyenne

c’est-à-dire

de la valeur de ’tau

point

M

(fig. 3)

situé à une distance

égale

des deux

parois.

Sup-posons

qu’en

pointant

sur M on observe une rotation j == 100’ du

plan

de

polarisation.

En

pointant

tout

près

des

parois

on observerait des rotations de 95’ eut de 105’.

L’égalité

d’éclairement des deux

plages

de

l’analyseur

à

pénombre,

si elle est réalisée pour

M,

ne l’est

plus

en

toute

rigueur

pour les

points

du

champ

lumineux voi-sins de l’ombre

portée

des

parois.

Comme la sensibilité de

l’appareil

ne

dépasse

guère 5’ cetl e

différence

n’appa-raîtra pas à l’observateur. Il n’en sera

plus

de même si

la substance est

fortementbiréfringente,

et, dans ce caser

il est nécessaire de

pointer

avec exactitude sur la

région

centrale M du

champ.

Enfin,

dans le cas où d #

0,050

cm ou

0,022

cm de tels inconvénients ne sont

plus

à redouter.

b)

Régime

turbulent. -

Lorsque

l’on mesure la

biréfringence

du

liquide

pour des vitesses

légèrement

supérieures

à la vitesse

critique,

on constate tout d’abord que pour une valeur donnée de des mesures

successives de

l’angle cp

donnent des résultats forte-ment

dispersés

autour d’une valeur moyenne, comme

si la

précision

de la méthode avait

diminué, et,

en

géné-ral,

il semble que la constante K aiL

augmenté.

L’étude du

phénomène

est

plus

aisée dans le cas de

l’aldéhyde

cinnamique

car ce corps, en

dépit

de sa

fai-ble

viscosité, présente

une

biréfringence

considérable"

Nous avons alors observé ce

qui

suit :

Lorsque

le centre du

diaphragme

circulaire

portant

la lame demi- onde

correspond

bien au centre M du

champ

lumineux

(fig.

6

a), on

constate,

pour une vitesse

de rotation

supérieure

à la vitesse

critique,

qu’il

n’est

plus

possible

d’amener

l’égalité

d’éclairement des deux

plages

dans tout le

champ

à la fois. Si cette

égalité

est établie en

M,

le

champ

lumineux

présente

un

aspect

(6)

d =

1,30mm, quand

le

liquide

en

expérience

est forte-ment

biréfringent (voir

la remarque du

paragraphe a

précédent);

l’effet de la turbulence est par

conséquent

d’accentuer un

phénomène

existant

déjà

en

régime

laminaire. Du

point

de vue

clynamiclue

cela

indique

simplement

qu’en

régime

turbulent le

gradient

de vitesse

au

voisinage

des

parois

diffère de sa valeur en M beau-coup

plus

que

lorsque

le

régime

est laminaire.

...., v v

Fig. 6.

° °

Si donc le

centrage

est

mauvais,

il arrive que l’on

réalise

l’égalité

des

plages,

non

plus

pour la

région

centrale

M,

mais pour les

régions

voisines des

parois.

On observera

alors,

selon les cas, des valeurs

trop

for-tes ou

trop

faibles de ~.

Fig. 7.

La

figure 7 montre

ce que l’on obtient avec

l’aldéhyde

cinnamique.

Les

points

obtenus avec d -

0,50

mm et

d =

0,22

mm

correspondent

au

régime

laminaire. Avec

d =1,30

mm le

régime

est turbulent pour

G>

3 i00 et

nous avons obtenu trois séries de

points.

Les séries

représentées

par des cercles et des croix ontété obtenues

en

pointant

dans le

premier

cas la

région

1 et dans le deuxième la

région 2

(fig.

6).

En

pointant

soigneuse-ment au centre nous avons obtenu des

valeurs (?

de

représentées

par les

points triangulaires, qui

se trou vent

placés rigoureusement

sur la droite

correspondant

au

régime

laminaire.

Nous tirerons de ces constatations les conclusions suivantes :

1° Il semble que la

biréfringence

suive,

en

régime

turbulent,

la même loi

qu’en régime laminaire,

et que

l’on

puisse

définir dans les deux cas une constante

dynamo-optique

de même valeur

numérique,

à condi-tion de

prendre

des

précautions

suffisantes pour le

centrage

du faisceau lumineux. Nous nous contenterons

de constater ici que ce résultat

ne paraît

pas

s’expliquer

clairement à

partir

des idées actuelles sur la constitu-tion d’un écoulement turbulent.

Z° Si la substance est peu

biréfringente

il

peut

arriver - que

l’observateur,

non averti de l’existence du

régime

turbulent,

ne prenne pas de

précautions spéciales

dans

ses

pointés

et

réalise,

au cours de mesures

successives,

l’égalité

des

plages

pour des

régions

du

champ

lumineux

qui

ne soient pas

toujours

les mêmes. Il obtient alors des résultats

discordants,

comme si la

précision

des

appareils

avait diminué. Mais d’autre

part

cet observateur aura tendance à réaliser

l’égalité

d’éclairement des

plages

dans la

région

du

champ

où les contrastes sont

plus marqués.

Il mesure alors des , valeurs

trop

fortes de

l’angle ~

et

l’apparition

du

régime

turbulent sera

accompagnée

d’une

augmenta-tion

apparente

de la constante

dynamo-optique.

C’est ce que nous avons observé dans nos propres mesures. Un examen détaillé des résultats de

Vorlander et Walter nous a conduits à la même

observation,

bien que ces auteurs aient

employé

une autre méthode de mesure de la

biréfringence.

’ 4.

Comparaison

avec la théorie. -

Nous

ne

discuterons pas ici la théorie de Boeder

(8)

à

laquelle

nous avons fait t allusion

plus

haut,

nous réservant

d’y

revenir

lorsque

nous

parlerons

des

liquides

colloïdaux. Nous ne nous occuperons, et d’ailleurs

brièvement,

j

Fig. 8

o 1

que de la théorie de Raman et Krishnan

(9).

Ces

auteurs

partent

t d’un théorème

classique

de Stokes par

lequel

il existe au sein d’un

liquide

s’écoulant selon le schéma de la

figure 2

des tensions

et des

compressions

(fig. 8)

dont la

grandeur

est

proportionnelle

au

produit

et dont la direction est à 450 de celle de l’écoulement. Ils considèrent alors que

ce sont ces efforts

qui

sont

responsables

de la biréfri-gence

dynamique,

tout comme la

compression

d’un

bloc de verre est

responsable

de sa

biréfringence

accidentelle. Tout se passe, pour eux, comme si le

liquide

était

immobile,

et l’effet des tensions et

compressions

était de donner une orientation moyenne

(7)

268

symétrie sphérique)

comme le montre

schématique-ment la

figure

9. Le résultat immédiat de cette

hypothèse

est que les axes

optiques

doivent être orientés à 45° de la direction de l’écoulement. Les auteurs

estiment

ensuite,

à l’aide

d’hypothèses

supplémentaires,

~

Fig. 9.

l’énergie

d’une molécule soumise au

champ

de forces

mécaniques

et ils utilisent la théorème de Boltzmann pour déterminer la fonction de

répartition

de ses

axes

géométriques.

Un traitement

classique permet

alors de calculer n2 et l’on trouve :

avec, dans le cas où l’on

peut

supposer que la molécule

est assimilable à un

ellipsoïde

de

révolution,

Dans cette

expression :

-.

n, est l’indice de réfraction du

liquide,

N,

le nombre de molécules par unité de

volume,

k,

la constante de

Boltzmann,

T,

la

température absolue,

cla,

le

rapport

du

grand

axe au

petit

axe de la

molécule,

c’ 1 a’,

le

rapport

des

polarisabilités.

Dans le cas de l’alcool

octylique

primaire

les auteurs

calculent,

d’après

cette formule :

Cette valeur

numérique

est un excellent accord

avec la valeur

fournie par une

expérience

de Vorlander et Walter. Mais dans cette dernière la vitesse de rotation est de 194

tours/seconde.

Or nous avons

indiqué

au

paragra-phe 2

que la vitesse

critique

est,

pour

l’appareil

employé :

On

peut

admettre que pour l’alcool

octylique v

=

0,11

d’où :

iVe

.--- 22

tours/seconde

et par

conséquent

l’expérience

a été réalisée en

régime

turbulent. Nous avons

expliqué

au

paragraphe

3

comment,

dans ce cas, on mesurait une constante

dynamo-optique

trop élevée,

et,

en

effet,

la valeur de .K donnée par Vorlander et Walter est deux fois

plus

grande

que celle que nous avons déterminée

(voir

le tableau

précédent)

dans des conditions

expérimentales

correctes.

Nous avons

également

(1°)

calculé

d’après

la formule

théorique

la valeur

pour l’alcool

heptylique primaire.

L’expérience

nous

fournit la valeur

Il suit de cette discussion que la théorie ne bénéficie

pas de l’accord

expérimental espéré

par les auteurs et

qu’elle

ne fournit que l’ordre de

grandeur

des

phéno-mènes.

On

peut

d’ailleurs lui

porter

une

critique plus

grave.

L’hypothèse

fondamentale -

qui

consiste à

remplacer

le

liquide

en mouvement par un milieu

immobile,

soumis aux tensions et

compressions

de Stokes

-

s’applique également

sans modification au cas des

suspensions

colloïdales et conduit àla même conclusion

r-valeur constante de 0

égale

à 45°. Or dans le cas des

colloïdes

l’expérience

montre que 0 est une fonction de G’. Cet

angle

décroît

lorsque

G

augmente

et tend

vers une valeur limite

qui

peut,

dans certains cas, être

égale

à zéro.

L’expérience

est donc en contradiction

formelle avec

l’hypothèse

fondamentale de la théorie.

5.

Photographie

du

phénomène. -

Avant d’en

terminer,

nous voudrions illustrer ce mémoire par

une

photographie

de

biréfringence dynamique.

L’ex-v f ’

Fig, 10.

périence,

que nous avons réalisée au laboratoire

de M. von

Karman,

à Pasadena est la suivante : Un

liquide

visqueux

(huile

de

sésame),

s’écoule entre deux

parois

parallèles pratiquement

indéfinies

et distantes de

2h = 1 cm.

(8)

V

représente

la vitesse moyenne de l’écoulement. La tranche

liquide

AB dont la hauteur est 2 h et

l’épaisseur

1 se conduit

alors,

pour un faisceau de

lumière contenu dans son

plan

et

parallèle

aux

parois,

comme une lame cristalline dont les axes sont à 45° sur

la direction de l’écoulement et dont la

biréfringence,

dépendant de ?/

est :

Ce faisceau lumineux

(lumière blanche)

passe successi-vement à travers le

polariseur

P

(fig. 11),

dont la section

~

FÏg. 11.

principale

est

parallèle

à

AB,

la lame L d’onde

(pour

~,

=

0 ~

580)

dont les axes sont

parallèles

à

ceux de la couche

liquide

et enfin le nicol

analyseur

A croisé avec le

polariseur.

La lumière

émergente

est

reçue sur la fente d’un

spectrographe

dont le

champ

.

est suffisamment

grand

pour que le

spectre

soit limité haut et bas par l’ombre

portée

des

parois.

Quand

le

liquide

est

immobile,

il

apparaît

dans le

spectre

une

frange

d’interférence dont la

région

centrale

correspond

à

1, o.

Quand

le

liquide

est en

mouvement,

sa propre

biréfringence

vient

s’ajouter

à celle de la lame d’onde, et la

longueur

d’onde éteinte est

Elle

augmente

donc linéairement d’un bord du

spectre

à l’autre, de sorte

qu’il

apparaît

dans celui-ci une

frange

noire inclinée. C’est ce que montre la

photo-graphie reproduite

sur la

figure

12,

et que nous

désirons

présenter

au lecteur.

Fige2.

a) Liquide au repcs.

b) Liquide en mouvement.

Le

déplacement

de la

frange

est aisément mesurable

au

comparateur,

et nous avons pu utiliser le

phéno-mène pour la détermination des vitesses de certains écoulements bidimensionnels

(11) (12).

Je remercie très vivement M. R.

Thiry, correspondant

de

l’Institut,

directeur de ce

laboratoire,

NI. Henri Weiss

directeur de l’Ecole Nationale du

Pétrole,

et tout

particulièrement

M.

Hugel,

Professeur à la Faculté des

Sciences,

de l’aide efficace

qu’ils

ont bien voulu m’accorder.

INDIGATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

(1) MAXWELL,

Scientific

Papers, Cambridge. (2) KUNDT, Wieder. Annalen, 1881, 13, 110.

(3) VORLANDER et WALTER. Z. Physik Chemie, 1925, 1, 118.

(4) G. I. TAYLOR, Phil. Trans., A, 1922, 223, 289.

(5) LUNTZ et SCHWARZ, Publ. Techn. et Scient, du Ministère de

l’Air,

71, 1925.

(6) Voir à ce sujet : G. I. TAYLOR, Proc. Roy Soc., A ,1935, 151, 421.

(7) CHAUVIN, Journal de

Physique,

1890, 9, 1.

(8) BOEDER, Z. Physik, 1932, 75, 258.

(9) RAMAN et KRISHNAN, Phil. Mag., 1928, 5, 769.

(10) SADRON, C. R. Ac des Sciences, 1936, 202, 404. (11) SADRON, C. R. Ac. des Sciences, 1933, 197, 1293.

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