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Submitted on 1 Jan 1943
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L’enregistrement des particules ionisantes par l’émulsion
photographique
Tsien San-Tsiang, Pierre Cüer
To cite this version:
L’ENREGISTREMENT DES PARTICULES IONISANTES PAR
L’ÉMULSION PHOTOGRAPHIQUE
Par TSIEN SAN-TSIANG et PIERRE
CÜER.
Depuis
l’action desparticules a
sur laplaque
photographique
a faitl’objet
de nombreux travaux. Les recherches surl’enregistrement
destrajectoires
individuelles des
particules
a, desprotons
et desdeutons sont dues
principalement
àJdanoff,
Nllle BlauTaylor
et Wilkins. Les résultats de leurs travauxpeuvent
être résumés ainsi :i° Choix de t’é,mutsion. -- Les
plaques
diapo-sitives pour
projections
peuvent
être utilisées dans des conditionsplus
ou moins satisfaisantes. Endehors de la
sensibilité,
au sens ordinaire du terme,quatre
facteurs essentiels doivent être examinés :cc. La grosseur des
grains.
Pour obtenir lesmeil-leurs
résultats,
les rayons desgrains
(supposés
sphériques)
doivent êtrecompris
entre o, i ~. et i pu s’ils’agit
desparticules
0:, et entre o,2 ~. eto,5 ;~
dans le cas des
protons.
Les valeurs limitescorres-pondant
aux deutons se situent entre lesprécé-dentes.
b.
L’homogénéité
de la grosseur desgrains
etl’uniformité de leur distribution. La
plaque
convient d’autant mieux aux étudesquantitatives
que cesdeux caractères sont
plus
accusés.c. La richesse en
argent. Lorsque
celle-ciaugmente,
le nombre des
grains développés
aulong
d’unetrajectoire
devientplus
grand.
Laprésence
et lalongueur
de latrajectoire
sont donc mieux définies. d.L’épaisseur
de l’émulsion. En cequi
concerneles recherches relatives à la
physique
nucléaireet aux rayons
cosmiques,
cetteépaisseur
doit êtreaussi
grande
quepossible.
Comme suite aux travaux de
Taylor
etWilkins,
les Sociétés Ilford et Kodak ont
fabriqué
en sérieles
plaques
« Ilford R 2 », « Kodakplate oc
» et« Kodak
plate
proton
»,qui
satisfont à peuprès
aux conditions
précédentes. L’épaisseur
de l’émulsionpeut
atteindre 5o p, cequi permet
de se passer dusupport
de verre.2°
Espacement
moyen desgrains développés.
La
statistique
montre quel’espacement
moyen desgrains
estplus
grand
pour lesprotons
que pour lesparticules
a. Le cas des deutons est intermédiaireentre les deux
précédents.
Wilkins aexpliqué
ceteffet en
supposant
que lesgrains
subissent l’influencede la
particule
ionisante auvoisinage
de satrajec-toire. ’
3° Désensibilisation et sensibilisation. - Pour atténuer le
voile,
surtoutd’origine
chimique,
qui
gêne
l’observation destrajectoires,
onpeut
désen-sibiliser la
plaque,
dans un bainapproprié,
avantle
développement.
D’autrepart, Mlle Blau
a découvertqu’en
désensibilisant laplaque,
avant l’action desprotons,
au moyen dujaune
depinacryptol,
l’espa-cement moyen des
grains
devient aussipetit qu’avec
les
particules
a. Dans certains cas, lesplaques
peu sensibles auxprotons
pourraient
être sensibilisées par ce traitement.Les auteurs ont
essayé
de se servir desplaques
« Lumière » pour
enregistrer
lestrajectoires
indivi-duelles des rayons a bien canalisés du
polonium.
Ils ont trouvé que les
plaques
cc Tons noirs » et« Micro » donnent un résultat
positif.
Ladistri-bution du nombre des
trajectoires,
en fonction dela
longueur
et du nombre degrains
sur latrajec-toire,
estanalogue
à la distribution d’intensité pour une raieoptique
d’unedemi-largeur égale
à 15 pour 100.
Si l’on suppose : I ° que les
grains
sontsphériques,
2° que, contrairement à
l’hypothèse
deWilkins,
les
grains développés
aulong
de latrajectoire
ont été effectivement traversés par laparticule
a,3 ° que tous les
grains
ainsi traversés se trouventdéveloppés,
onpeut
calculerthéoriquement
le parcours moyen desparticules a
dupolonium
dansl’air. On fait alors intervenir les valeurs calculées des
pouvoirs
d’arrêt du bromured’argent
et de lagélatine,
ainsi que le rayon moyen desgrains
de laplaque,
telqu’il
est donné par le fabricant. Le tableau suivant montre que le parcours moyenainsi calculé est
égal,
à i pour 10oprès,
à la valeur3,85 cm obtenue par d’autres méthodes
plus précises.
Cette concordance
justifie
leshypothèses
précé-dentes.
232
Plus la
trajectoire
estlongue, plus
l’espacement
-desgrains
sur latrajectoire
estgrand
etplus
leurgrosseur est
petite.
Pourchaque
nombre moyen deFig. I. ~
grains,
il existe une « valeur laplus probable
» de lalongueur
de latrajectoire.
Inversement,
àpartir
des mêmeshypothèses,
et en admettant la valeur 3,85 cm pour le parcours moyen des rayons adu
polonium,
onpeut
calculer le rayon desgrains
en fonction de leur nombre moyen sur la
trajectoire.
On
peut
déduire la distribution du nombre desgrains
dans l’émulsion en fonction de leur rayon(vomir
figure
ci-contre).
Ainsi,
l’étude desparticules
ionisantes à l’aide de l’émulsionphotographique
conduit à une méthode indirectepermettant
ladétermination de la distribution des
grains
à l’étatvierge.
D’après
la théorie deGurney
etMott,
la formationde
l’image
latentecomprend
deuxphases,
carac-térisées
respectivement
parl’apparition
d’unephoto-conductivité et d’une conductivité
électrolytique.
La différence essentielle entre les effets duphoton
et de la
particule
ionisante réside dans lapremière
phase.
Lephoton
exciteAg
Br et fait passer l’électrondans la bande de
conduction,
cequi
est essentielpour former le centre d’accumulation de
l’argent.
Dans le cas d’uneparticule
ionisante,
l’énergie
estconsidérablement
plus
grande
que celle duphoton;
laplus grande partie
de cetteénergie
est utiliséepour ioniser les molécules de bromure
d’argent,
et unepetite
fraction seulement pour amener les électrons dans la bande de conduction. Cette fraction est seule efficace pour la formation del’image
latente.
Quand
on passe de laparticule
a auproton,
l’énergie
est engénéral plus
petite
et la fraction efficace n’est pas suffisammentgrande
pour quetous les
grains
traversés soientdéveloppables,
cequi pourrait
expliquer
legrand espacement apparent
desgrains
sur latrajectoire
duproton.
L’expli-cation de l’action du