HAL Id: jpa-00206843
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Submitted on 1 Jan 1969
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Mesure d’un champ électrique hyperfréquence par résonance rotatoire de l’oxyde nitrique
Jean-Claude Chardon, Mohamed Ferhat
To cite this version:
Jean-Claude Chardon, Mohamed Ferhat. Mesure d’un champ électrique hyperfréquence par résonance rotatoire de l’oxyde nitrique. Journal de Physique, 1969, 30 (10), pp.803-806.
�10.1051/jphys:019690030010080300�. �jpa-00206843�
MESURE D’UN
CHAMP ÉLECTRIQUE HYPERFRÉQUENCE
PAR
RÉSONANCE
ROTATOIRE DE L’OXYDENITRIQUE
Par
JEAN-CLAUDE
CHARDON et MOHAMED FERHAT(1),
Laboratoire de Spectroscopie Hertzienne, Faculté des Sciences, La Bouloie, 25-Besançon.
(Reçu
le 27 mays1969.)
Résumé. 2014 On décrit une
expérience permettant
de mesurer unchamp électrique hyper- fréquence
par résonance rotatoire sur les transitionsdipolaires électriques
entre niveaux Zeemande
l’oxyde nitrique
NOplacé
dans unchamp magnétique.
On établit la condition de résonance rotatoire en seplaçant
dans unsystème
de coordonnées tournant à la vitesseangulaire
duchamp hyperfréquence
induisant la transition.L’expérience
est faite en observant lepremier harmonique V1,1 de
lacomposante absorp-
tion du
signal
de résonanceélectronique
enphase
avec lechamp magnétique
de modulationproduisant
la résonance rotatoire.Abstract. 2014 We describe a
technique
to measure a microwave electric fieldby
rotaryresonance on electric
dipole
transitions between Zeeman levels of nitricoxyde
submitted toa static
magnetic
field. We derive the condition of rotary resonanceby studying
the systemin a frame
rotating
with thehyperfrequency
fieldinducing
the transition.The
experiment
isperformed by observing
the first harmonicV1,1 of
the electronic resonancesignal (absorption)
inphase
with themagnetic
modulation fieldinducing
rotary resonance.1.
Principe
de la mdthode. - Consid6rons desspins S
de rapportgyromagn6tique
yplaces
dans unchamp magn6tique
directeurHo
et soumis a unchamp H1, perpendiculaire
aHo,
tournant a lapul-
sation ta. Dans un référentiel tournant a la vitesse (ù,
de modulation
H.
depulsation
wmdirig6
suivantHo
peut induire des transitions dans le référentiel tournant
donne des
expressions simples
des diverses composantes de l’aimantation que l’on peut observer en resonance rotatoire.L’expérience
peut etre faite parexemple
enobservant le
premier harmonique V,, 1
de la compo-sante
absorption
d’unsignal
de resonanceelectronique
en
phase
avecHm’
Cesignal
« ressemble »approxima-
tivement a la d6riv6e d’un
signal d’absorption
clas-sique.
Cetteexperience
permet de mesurer defaçon precise
lechamp magn6tique hyperfr6quence
dans lacavite de resonance.
Nous avons
transpose
cetteexperience
au cas duchamp 6lectrique hyperfr6quence
dans une cavite en(1)
Cet article recouvre enpartie
les matieres contenues dans la these de Doctorat ès SciencesPhysiques
deMohamed Ferhat,
enregistree
au C.N.R.S. sous le nu-m6ro A.O. 3055.
r6alisant
1’experience
sur les transitionsdipolaires
elec-triques
induites entre niveaux Zeeman del’oxyde nitrique
NO dans 1’6tat2TC3I2J
=3/2,
transitionspermises
par suite du fortcouplage
entre le momentmagnetique
et le moment6lectrique
de NO[5].
2.
2tablissement
de la condition de resonance rota- toire[6], [7].
- Soit unsysteme qui, place
dans unchamp magn6tique
continuHo, possede
quatre niveaux Zeemanelectronique
d6finis par le nombre quan-tique M,
M pouvantprendre,
comme c’est le cas pourl’oxyde nitrique [5]
dans son 6tat2 7r3l2 J
=3/2,
lesvaleurs
3/2, 1/2, - 1/2, - 3/2.
Enpresence
d’uneperturbation
due a unchamp
tournant dans unplan perpendiculaire
aHo
a lapulsation
(0,1’6quation
deSchrodinger
de cesysteme
s’ecrit :yo est le moment
magn6tique
effectif de NOqui
estreli6 au
magn6ton
de Bohr par la relation :dans
laquelle g
est le facteur dedecomposition spectrale
de la molecule
NO, J
le momentangulaire
6lectro-nique, A
et Erespectivement
lesprojections
du momentorbital et du
spin
de 1’electron c6libataire de NO sur 1’axe de lamolecule,
Q = A+ E. Az
est laprojection
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019690030010080300
804
de
l’op6rateur
momentangulaire
total(a
l’exclusion duspin nucl6aire)
sur lechamp magnetique Ho;
{jL estl’op6rateur
momentdipolaire 6lectrique
oumagne- tique
suivant que la transition induite par lechamp
tournant G est
d’origine 6lectrique
oumagn6tique.
La
transfornlation §
= exp(- iwAz t) 03C8e appli- qu6e
a(1)
conduit a1’6quation
deSchrodinger
dansle référentiel tournant
[8]
a la vitesseangulaire
w :ih2ce = - [(>0H0
+nw) Az
+GV-.] §e He03C8e (2) He
est 1’hamiltonien dans le référentiel tournant, il estindependant
du temps. Des transitions de resonance rotatoire sont induites entre les niveauxd’énergie
d6finis par
,V, lorsque
lafrequence to./27
duchamp
de resonance rotatoire
(champ de modulation)
est69ale
a laseparation
de ces niveaux.a) Lorsque
les 4 niveaux Zeeman dans le référentiel fixe sont6quidistants
denwo
=gpho, la
matricerepresentative de ,
s’6crit dans la base formee par les fonctions propres cpM de I’hamiltonien nonperturb6
par le
champ
tournant :On aurait par
exemple,
si les niveaux Zeeman6lectroniques
de NO etaient6quidistants :
3/2 3 = - (03BC.0 Ho
+hw)
Y3/2Az I ({)3/2 >
=9P
AMA 6tant l’écart a la resonance
classique exprime
engauss.
L’opérateur (-Lx
a des elements de matrice nonnuls entre des 6tats tels que le nombre
quantique magnetique
M differe de ±1,
et on a :D’ou,
pour 1’6tat considere :f.LNO est le moment
dipolaire 6lectrique
oumagnetique
de la molecule NO.
Les valeurs propres de la matrice sont :
Les 4 niveaux sont donc
6quidistants
dans le réfé-rentiel tournant et la condition de resonance rotatoire s’ecrit :
Cette relation est
équivalente
a la relationclassique :
valable dans le cas de
spins quelconques
subissant les transitionsdipolaires magn6tiques
entre niveaux Zee-man
6quidistants [1], [4].
b) Lorsque
les diverses transitions sont bienseparees (cas
des niveaux Zeeman non6quidistants)
et que lafrequence to/27
est voisine d’unefrequence
de reso-nance, la
partie dependant
du temps de(1)
necouple
que les deux niveaux int6ress6s par la transition. C’est
ce
qui
seproduit
pourl’oxyde nitrique
ou les niveaux Zeeman ne sont pasequidistants
et les divers intervalles differents d’environ 1%;
on peut donc raisonner sur les deux seuls niveaux int6ress6s. 11 suffit donc de consid6rer le blocdiagonal
de la matrice de 1’hamil- tonienHE
dans la base formee par les deux fonctions propres relatives aux niveaux. Parexemple,
pour la transition3/2 H 1/2,
on a :Les valeurs propres sont :
La difference
d’6nergic
entre les deux niveaux consi- d6r6s dans le référentiel tournant est :et la condition de resonance s’6crit :
Dans le cas de
l’oxyde nitrique
pour les transitionsdipolaires electriques 3/2-->1/2
et- 1/2 " - 3/2,
U-x = fLNO
V3/5,
pour les transitionsdipolaires
elec-triques 1/2 " - 1/2,
03BCx = fLNO2/5. Lorsque
lesexperiences
sont faites dans unchamp magnetique
directeur
fort,
lapresence
d’une structurehyperfine
6ventuelle ne modifie pas les resultats
precedents
carles transitions observ6es ne
correspondent
pas a deschangements
du nombrequantique
Zeeman nucl6aire.3. Realisation de
Ilexpdrience
de resonance rotatoiresur les transitions
dipolaires 6lectriques
en resonanceelectronique
del’oxyde nitrique.
- La resonance6lectrique
de NO est observee[9]
a 1’aide d’un spectro- metre R.P.E. a reflexion etcoupleur
directif. Lechamp
directeur est d’environ 8 500 gauss. Dans un tel
champ,
le spectre de resonance
electronique
de NO dans1’6tat
203C03/2 J
=3/2 (transitions dipolaires
electri-ques
[5])
se compose de 9 doublets dont on nepeut
guere
reduire lademi-largeur 1/yT
des composantesa moins de
0,40
gauss. Comme on devra moduler de tellefaçon
que wm T > 1 en observant lepremier harmonique
del’absorption
enphase
avec lechamp
de
modulation,
cela fixe unefrequence
de modulationsup6rieure
a0,5
MHz. Nous avonspris :
On ne cherchera pas par ailleurs a augmenter cette
frequence
par suite de la d6croissance dessignaux lorsque
wm croit[2].
Les resonances rotatoires se pro- duisent a desdistances I
w. de la resonanceclassique
ou,
puisqu’on
maintient lafrequence w/27u
duchamp
Gfixe et
qu’on
fait varier lechamp
directeur pourenregistrer
lessignaux,
a deschamps
de resonance diff6rents duchamp
de resonanceclassique,
tels que :C’est dire que le
signal
fourni parchaque
raies’6tendra sur au moins 2 MHz ou,
puisqu’on
fait varier lechamp magn6tique,
sur environ 2 gauss compte tenu dufacteur g
de NO dans 1’6tat2 7r3l2 J
=3/2;
1’inter-valle
s6parant
deux composantes d’un doublet de resonance de NO 6tant de1,3
a 2 gauss, il faudral’augmenter
pour avoir une resolution suffisante dessignaux
fournis par les composantes d’un doublet. On peut y arriver en utilisant 1’effet Stark mis en evidence dans unepublication
recente[9]
etqui
consiste enl’augmentation
de l’intervalle dechaque
doublet lors-qu’on applique
unchamp 6lectrique
continuparallele
au
champ Ho
servant a observer la resonance.Le
dispositif experimental
est le suivant :l’oxyde nitrique
NO est enferm6 sous unepression
de65 03BC
demercure dans une cavite
cylindrique TMolo.
Dans cettecavit6,
lechamp 6lectrique hyperfrequence
estparal-
lèle a 1’axe. 11 suffit donc de
disposer
la cavite defaçon
que son axe soit
perpendiculaire
auchamp Ho produit
par un aimant pour observer les transitions
dipolaires 6lectriques
entre niveaux Zeeman. La cavite est formee d’uncylindre
de quartz(epaisseur
1 mm, diametre24,2
mm,longueur
100mm)
dont lesparois
sontrecouvertes de deux feuilles de
papier
m6tallis6. Ces feuilles forment d’une part lesparois m6talliques
de lacavit6,
fendue suivant deuxg6n6ratrices oppos6es,
d’autre part les armatures du condensateur form6 de deux
demi-cylindres
servant aappliquer
unchamp 6lectrique
continu. On pourraproduire
sur 1’axe de lacavite un
champ électrique E parallele
aHo.
La faibleepaisseur
de metaldepose
sur lepapier
permet de moduler lechamp magn6tique
dans la cavite a 1’aide de bobines ext6rieures a celles-ci. On utilise unsysteme
de detection
synchrone
accord6 a lafrequence
demodulation. La cavite est excit6e par un
klystron
V 58asservi en
frequence
sur celle-ci.La
figure
1 montre lesignal V1,1
obtenu avecl’oxyde nitrique
pour le doubletH5 (E2
= 2 X 10-4u.e.s.).
Une tension continue de 75 V a
permis
d’am6liorer la resolution des deuxsignaux,
chacun des deuxsignaux
6tant du a une composante du doublet de resonance
electronique
de NO.La
figure
2 donne le carr6 1Y2 de laposition (en gauss)
des maximums de la
composante sup6rieure (en champ)
des doublets
H1,
etH5
en fonction de lapuissance
inci-dente sur la cavit6. On voit en
particulier
que la pente de la courbe relative aH5
estplus grande
que celle de la courbe relative aH1,
ce quepr6voit
la condition de resonance rotatoire. La pente de ces courbes permet de mesurer defaçon
absolue lechamp 6lectrique hyper- frequence
et donc de calibrer I’att6nuateur du spectro- metre enchamp 6lectrique hyperfréquence.
Lapreci-
sion obtenue est de l’ordre de 5
%.
Remarque
1. - Nous avonsSUPPOS6
que lechamp
6lectrique hyperfr6quence
mesure est celuiqui regne
806
sur 1’axe de la
cavit6, puisque
lesignal provient
enmajorite
de molecules situ6es sur celui-ci du fait de la valeur tresgrande
duchamp hyperfr6quence
a cetendroit. Pour estimer 1’erreur faite a la suite de cette
hypothese,
nous avons 6tudi6 lesignal
fourni par 1’ensemble de la cavit6. Pourcela,
nous avonsd6coup6
la cavite en volumes 616mentaires et
port6
sur undiagramme
lesignal
donne par chacun de ces volumesen tenant
compte :
a)
De sonamplitude (elle
estproportionnelle
aucarr6 du
champ hyperfrequence) ;
b)
De saposition, puisque
nous avons utilise 1’effet Stark pouragir
sur laposition
du centre dessignaux
deresonance et que le
champ 6lectrique
continu est aussiinhomogene.
On determine alors laposition
des ex-tr6ma du
signal
donne par 1’ensemble de la cavit6.L’erreur
syst6matique
est d’environ+ 1 %.
Remarque
2. - Les transitions de r6sonance rotatoiresont induites par un
champ
de modulationparallele
a 1’axe Oz. Ces transitions sont rendues
permises
par lem6lange
desetats M )
differents sous 1’effet duchamp
G. Ces transitionspeuvent th6oriquement
etreinduites par n
photons (sauf
dans le cas despins 1/2
etlorsque A
=0) ;
ellescorrespondent
alors aux harmo-niques
d’ordre n observes par certains auteurs[10], [3]
en resonance
paramagn6tique classique.
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