HAL Id: jpa-00207134
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Submitted on 1 Jan 1971
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Spectre de rotation de la carbylamine dans les états excités de vibration ν 8 = 1 et ν 8 = 2
A. Bauer, M. Bogey, S. Maes
To cite this version:
A. Bauer, M. Bogey, S. Maes. Spectre de rotation de la carbylamine dans les états excités de vibration ν 8 = 1 et ν8 = 2. Journal de Physique, 1971, 32 (10), pp.763-772. �10.1051/jphys:019710032010076300�.
�jpa-00207134�
763
SPECTRE DE ROTATION DE LA CARBYLAMINE
DANS LES ÉTATS EXCITÉS DE VIBRATION 03BD8
=1 ET 03BD8
=2
A.
BAUER,
M. BOGEY et S. MAESLaboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne.Equipe
de Recherche associée au C. N. R.S.,
U. E. R. dePhysique Fondamentale,
B. P. n°36, (59) Villeneuve-d’Ascq
(Reçu
le 5 avril1971,
révisé le 26 mai1971)
Résumé. 2014 On étudie le spectre de rotation en ondes
millimétriques
de lacarbylamine
pour toutes les transitions de J = 1~ 2 à J = 6 ~ 7,
dans les états de vibration v8 = 1 et v8 = 2.Des difficultés
d’interprétation
du spectre sont rencontrées pour l’état v8 =1, où unediagonalisation particulière
est nécessaire pour certaines raies. L’état v8 = 2 est entièrementidentifié,
et le calculthéorique
desfréquences
est en bon accord avec les résultatsexpérimentaux.
On en déduit unensemble de constantes de rotation et de vibration-rotation.
Abstract. 2014 The rotational spectrum of
methyl isocyanide
is studiedusing
millimeter wavesfor all transitions from J = 1 ~ 2 to J = 6 ~ 7 in the v8 = 1 and v8 = 2 excited states. Some difficulties to
explain
the spectrum are met for the v8 = 1 state, and aspecial diagonalization
isnecessary for some lines. The v8 = 2 state is
completely assigned,
and the theoretical calculation of thefrequencies
is ingood
agreement with theexperimental
results. A set of rotation and vibra- tion-rotation constants is deduced.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 32, OCTOBRE 1971,
Classification
Physics
Abstracts :13.32
La molécule de
carbylamine CH3NC
est une molé-cule de
symétrie C,, qui
seprête
bien à l’étude desinteractions de rotation-vibration en
spectroscopie
hertzienne. L’étude à
température
ordinaire duspectre
de rotation des états excités de vibration est favorisée d’unepart
par le momentdipolaire important
de lamolécule : y
=3,83 debyes [1]
et d’autrepart
par lafréquence
de vibrationparticulièrement
basse dumode v8
detype
E(v.
= 263cm-’) [2].
Nous donnons ici les résultats et
l’interprétation
des
spectres
de rotation de l’état de vibration v8 excité par un et deuxquantums,
pour les transitions Unepremière
étude concernantuniquement
l’étatfondamental de vibration a été
précédemment publiée
pour ces mêmes transitions
[3].
Pour l’état v. =
1,
certaines raies ne peuvent êtreinterprétées
correctement à l’aide de la formulationthéorique
de M. L. Grenier-Besson et G. Amat[4],
car, pour
quelques
niveaux de Jélevés,
le calculde
perturbation
nepeut
être utilisé par suite dequasi- dégénérescences.
Dans ce cas, des calculs auxiliaires ont donc éténécessaires,
mais n’ont pu être menés à bien quegrâce
à la connaissancepréalable
de cons-tantes obtenues à la fois à
partir
duspectre
« normal »v. = 1 et du
spectre
v8 = 2.Le
spectre
de l’état v8 = 2 a été identifiégrâce
à une méthodegraphique ;
nous ne donnerons pas ici dedétails sur cette méthode décrite par ailleurs
[5].
L’interprétation
de cespectre
a été effectuée àpartir
de la formulation
théorique
de G.Tarrago [6]
dansle cas J N
1,
K - 1 de sa classification.Dispositif expérimental.
- L’observation des raiesd’absorption
a été faite enspectrométrie
vidéo clas-sique
à l’aide d’une cellule de 8 mètres enguide
stan-dard RG
53/U.
Les sources
hyperfréquences
nécessaires àl’explo-
ration de la gamme de
fréquence
sont desklystrons OKI 40V10,
BTC60BT/A, Philips 55335,
Varian VC705 utilisés soit dans leur gammefondamentale,
soit enharmonique
de rang deux outrois ;
cesharmoniques
sont obtenues à l’aide d’un
multiplicateur
à cristalstandard
1N53,
ou demultiplicateurs
à « moustache ».Le
système
de détection consiste en détecteurscommerciaux et pour les travaux en
fréquences
élevéesd’un détecteur à « moustache »
fabriqué
au laboratoire.Deux
types
de mesures defréquence
ont été utilisés :- Le
premier type
consiste en la mesure d’un batte-ment
produit
entre lafréquence
fondamentale de lasource
hyperfréquence
et lesharmoniques
d’un oscil- lateur local stabilisé enphase
sur desfréquences
définies par F = n x 120 ± 30 MHz à
partir
d’unquartz
étalon à 5 MHz[7].
- Dans le second
type
de mesure, lafréquence
de référence est
produite
par un oscillateurqui peut
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019710032010076300
être stabilisé en
phase point
parpoint
tous les 10 MHzde 500 à 1 000 MHz
(Synthétiseur
XUC Rohde etSchwartz) ;
il fournit unefréquence fo
àlaquelle
onpeut ajouter
unefréquence
variablefi (inférieure
à10
MHz) qui peut
être mesurée[8].
Le battemententre les
harmoniques
defo + fl
et lafréquence
fondamentale est reçu par un
amplificateur
sélectifaccordé sur une
fréquence
fixe.Pour l’ensemble des mesures, l’incertitude absolue
se situe autour de 30 kHz
lorsqu’on opère
dans lagamme fondamentale de la source. Elle est
multipliée
par le rang de
l’harmonique
utilisé pour les mesures desfréquences plus
élevées.Etat excité de vibration v8 = 1. - Les mesures
des raies des six transitions observées sont
rapportées
dans le tableau I.
L’interprétation
duspectre
a été faite àpartir
de laformulation de M. L. Grenier-Besson et G. Amat
[4] :
avec
et
où
et
Pour
chaque
transition J - J + 1 les identifications en K et 1 ont été facilitées par le tracé de courbesfl(J
+1)
en fonction de(J
+1)2
suivant la méthodeindiquée
dans la référence[5].
La formule donnantles
fréquences
des transitions montre que les courbesprécédentes
doivent être un ensemble dedroites,
chacune étant caractérisée par une valeur de Kl.
En
fait,
certainspoints (Fig. 1)
caractérisés par de faibles valeursde Kl - 11 (ou K - l1) lorsque
Jatteint les valeurs 5 ou 6 s’écartent
légèrement
desdroites tracées pour les transitions de J
plus
faibles.Le désaccord entre
expérience
et théorie est confirmépar un
premier
calcul de moindres carrésportant
sur l’ensemble des raies. Nous avons utilisé pour ce calcul une valeur
approchée
de la constanteB:z
FIG. 1. - Courbes
f
en fonction de (J + 1)2 pour v8 = l.J+1
obtenue à
partir
du moment d’inertie déduit de la structure moléculaire donnée par Costain[9] :
Bezz =
154 330 MHz.Ce calcul a révélé entre
fréquences expérimentales
et
fréquences théoriques
des différencessupérieures
à l’erreur
expérimentale
pour les raiescorrespondant à Kl - 11 [
=1,
ainsi que les raies K = ±1,
1 = + 1 et K = ±3, l = ± 1
correspon- dantà Kl - 1 [
= 2. Lephénomène
estplus impor-
tant pour le
premier type
de raies et se manifeste dès la transition J = 4 -->5,
tandisqu’il apparaît
àpartir
de J = 6 ---> 7 pour le second
type.
Il semble que dansces cas
particuliers
ne soient pasremplies
les conditionsde validité du calcul de
perturbation,
fondement de laformulation de M. L. Grenier-Besson et G. Amat.
Nous donnerons
plus
loin un traitementparticulier
détaillé de ces transitions.
Sur l’ensemble des transitions pour
lesquelles
lecalcul de
perturbation
restevalable,
nous avonseffectué un calcul de moindres carrés à l’aide de la formulation
précédente.
Les écarts entrefréquences
mesurées et
fréquences
calculées(donnés
dans letableau
I)
sont engénéral
inférieurs aux erreursexpérimentales,
et les constantes obtenues à la suite de ce calcul sont lessuivantes,
enmégahertz :
765
TABLEAU 1 Etat excité v8 = 1
(*)
Raies « anormales ».Ce calcul donne
également
En admettant en
première approximation
queet en
prenant
pourBezz
la valeurcalculée,
on obtient :Cz8
=0,927,
valeurqui
serapproche
de celle calculéeen
infrarouge
par R. L. Williams :C8
=0,94 [2].
avec
L’identification des raies a été réalisée
grâce
à lamême méthode
graphique
que pour l’état V. = 1.Le réseau des
courbes f/(J
+1)
en fonction de(J
+1)2
est un réseau de droites
(Fig. 2)
conformément àl’expression théorique
ci-dessus.Les identifications ont pu être
précisées grâce
autracé des courbes
f/(J
+1)
en fonctionde j 1 ksi pour chaque
valeur de J. Les deux courbes donnéesfigure
3et
figure
4 pour J = 6 --> 7correspondent
l’une àlt
=0,
l’autreà lit
=2 ;
pour laseconde,
on areporté
sur le mêmegraphique
les valeursde j 1 K dans
le sens
positif
sur l’axe des abscisses pour Kl > 0 et dans le sensnégatif
pour Kl 0. La continuité de ces courbesindique qu’il
n’intervient pas de résonance.Etat excité de vibration v, = 2. - La sensibilité de notre
spectromètre
nous apermis
l’observation des raies de faible intensitéappartenant
à l’état excité de vibration v8 = 2 dans les transitionsles
fréquences correspondantes
sontrapportées
dansle tableau II.
D’après
G.Tarrago,
la formulationthéorique
don-nant les
fréquences
des transitions J - J + 1 dansun
état vt
= 2 est la suivante :Les diverses constantes intervenant dans la formu- lation ont été calculées par une méthode de moindres carrés. Les valeurs de
q82
etd82 ne peuvent
être atteintes car les termes danslesquels
interviennentces deux constantes sont
négligeables
par suite de laprésence
de dénominateurs élevés.Pour effectuer ce
calcul,
il a paru nécessaire d’intro- duire au moins l’une des deux constantesBezz
etCz8
comme données dans le calcul.
Cependant,
étantdonné
qu’elles
sont liées par la relation :dans
laquelle Béz
n’est pas connu avec suffisamment767
TABLEAU Il Etat excité Vs = 2
TABLEAU II
(suite)
FIG. 2. -
Courbes f
en fonction de (J + 1)2 pour v8 = 2.J + 1
FIG. 3. - Courbes f
en fonction de
K, lt 1 =
0.J
+1
769
FIG. 4. - Courbes
f,
J+1 en fonction deK, 1 lt
= 2.de
précision,
on apréféré prendre
pour valeurs dedépart
différentscouples
de cesconstantes, prises
dans leur domaine d’erreur
respectif
etcompatibles
avec la relation
précédente.
On obtient alorsplusieurs
séries de valeurs des constantes
qui
conduisent toutes aux mêmesfréquences
calculées.En
fait,
lacomparaison
de ces séries de valeurs montre queseuls 1 q8 et
xl8l8 varient en fonction des différentscouples Bezz
etCz8.
On areporté graphique-
ment leurs valeurs en fonction de
Bezz
etCz8
sur lesfigures
5 et 6. Ce calculpermet
donc de fixer les limitessupérieures
et inférieures de ces deux constantes :FIG. 5. - Variation
de 1 qg avec Bezz
etCz8.
FIG. 6. - Variation de Xlsls avec
Bzzz
etÇz8.
Les résultats obtenus à
partir
des valeurs moyennesBezz =
154 300MHz, qui correspondent
à la valeurcalculée,
etCz8
=0,927
sont :On remarque
que 1 qg différe
alors assez peude 1 q8 f déterminé
pour v. =1 : 1 q8eff = 6,937 MHz,
ce
qui
est satisfaisant. L’ensemble des constantes obtenues dans ces conditions est rassemblé dans le tableauIII,
où sontrappelées également
celles del’état fondamental.
TABLEAU III
1 q.1 12
(*) L’incertitude relative sur le rapport
q08 12
étant probable-u
ment de l’ordre de 5 %, la valeur
de (z8
est comprise entre 0,925et 0,929. Cependant, compte tenu de la difficultés de l’évaluation de l’incertitude sur ce rapport on a préféré prendre des valeurs de départ comprises entre 0,922 et 0,932.
Ces résultats montrent
qu’on
ne trouve pas dans lacarbylamine
la résonance accidentellesignalée
dansl’acétonitrile
[11],
etqu’on
se trouve donc dans desconditions
beaucoup plus
favorables pour vérifier les formules de G.Tarrago.
La connaissance du coefficient
q§ permet
d’obtenirpour l’état v8 = 1 les valeurs des constantes
Bvxx
et1 R’g2 I qui
restaient indéterminées à la suite de l’étude de cet état excité. Apartir
desexpressions
de B*et
p*
on calcule avec une bonneprécision
et
le calcul
de 1 ql82 est
moinssignificatif :
la valeurobtenue est voisine de 14 MHz si on admet pour
Bezz
et
Cz8
les valeurs moyennesprécédentes
etBexx ~ B,x,x,
On
peut
d’autrepart
déduire des valeurs deBÛx
obtenues pour v =
0,
v. = 1 et v,, = 2 le coefficientces qui
vaut -39,19
±0,13
MHz.Etat excité v,, = 1. Raies « anormales ». - Dans la matrice
énergie
de l’état excité de vibration v8 =1,
les niveauxqui
semblent nécessiter un traitementparticulier compte
tenu des raies anormales sont les niveauxEk,l
=EO,I1, E-.1:.2,-.1:.1, E-.1:.1,+1, EI3,-.1:.1.
TABLEAU IV
Cette matrice ne
peut
être traitée parperturbation
car les éléments W deviennent
grands
devant la diffé- rence E des niveauxqu’ils couplent.
Cette matrice
peut
se réordonner sous la forme donnée dans le tableau V. Celle-ci sedécompose
en
quatre
sous-matrices(se
réduisant en fait àdeux)
de
type :
et pour chacune
l’énergie
s’écrit :Les éléments non
diagonaux W qui couplent
cesniveaux sont des éléments de
type
/ «2,
2 » de la forme :(dans lesquels
on anégligé
lescoefficients fts22
contenusdans
qeffO
etplus précisément
les éléments :La matrice
simplifiée
del’énergie,
où n’interviennent que ceséléments,
est donnée dans le tableau IV.Ses éléments
diagonaux
s’écrivent :où
avec
771
Les niveaux intervenant dans ces sous-matrices sont eux-mêmes
couplés
à d’autres niveauxplus éloignés
enénergie
par des élémentsqui peuvent
donc être traités parperturbation.
Aux
énergies EJ
etEJ s’ajoute
alors un terme deperturbation qui
s’écrit :Pour identifier
Ei
etEj ,
il suffit de remarquer que l’on a :car
et
car
Donc :
L’effet de résonance étudié est peu
important,
cequi
entraîne que les transitionspermises
sont cellesautorisées par les
règles
de sélection habituelles.LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 32, N° 10, OCTOBRE 1971 1
Les
fréquences
des transitions sont données par :On obtient finalement :
avec
Grâce à ces
formulations,
nous avons pu traiternumériquement
les raies affectées par lesquasi-dégé- nérescences,
àpartir
des constantes obtenuesprécé-
demment. Deux constantes demeurent
cependant
inconnues dans ce calcul : ce sont les valeurs de ’1K
et
DK
dont nous avonsgroupé
les combinaisons linéaires sous forme d’une seule inconnuedans le calcul de moindres carrés
(1).
TABLEAU VI
Remerciements. - Les auteurs remercient Monsieur le Professeur Wertheimer
qui dirige
le laboratoire où ont été effectuées toutes les mesures.Leurs remerciements vont
également
à MadameComme d’autre
part
une incertitude subsiste surla valeur calculée de
Bvzz = B:z,
nous avonsprocédé
comme pour l’état Va = 2 en effectuant une série d’itérations à
partir
de diversgroupements
des cons-tantes
B:z
etCz8
associées aux valeursde 1 qg obtenues
pour v. = 2. Les divers calculs conduisent à des écarts
quadratiques
moyensqui dépendent
des valeurs des constantes choisies. Les meilleurs résultats sont obtenusplur
les valeurs centrales deBezz
etCz8:
154 300 MHz et
0,927.
Le calcul effectué dans ces condi-tions sur les raies K = ±
2,
1 =+ 1 et K = 0, l = + 1
donne 18 -
2DK N
27MHz,
tandis que celui effectuésur les raies K = ±
3,
1 = ± 1 etK ± 1,l = + 1
donne 7
tl8 -
20DK - 117
MHz. Ladépendance
deces valeurs avec celles de
Bezz
etCz8
est très forte de sortequ’on
nepeut
pas en déduirer8K
etDK
avecprécision (2).
Le tableau VI donne les
fréquences
obtenuesgrâce
à ce
calcul ;
les écarts entrefréquences expérimentales
et
fréquences théoriques
sont nettement diminuéspar
rapport
à ceux obtenus par calcul deperturbation
et sont dans les limites des erreurs
expérimentales.
Wertheimer,
MadameRémy
et Monsieur Colsonqui
ont réalisé laprogrammation
etl’exploitation
des calculs
numériques.
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TRAMBARULO(R.)
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(1) Deux calculs de moindres carrés indépendants ont été effectués, l’un sur les raies 2, + 1 et 0, iL: 1, l’autre sur les raies :E 3, :L 1 ; :f: 1, =t= 1.
(2) Une variation de 2 % sur
Béz
entraîne en effet une variationde 60 % sur