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Tracé régulateur de l escalier de Fotokino «Il est très emblématique du lieu cet escalier. Vous avez 21 marches, c est un beau chiffre.

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Academic year: 2022

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Mickson BD Football Club

« Sur le métrage carré d’une pelouse anonyme sont réunis plus de talents bédéphiliques qu’aucune convention ou festival ne pourra jamais rêver. » Jean-Marc Thévenet dans la préface de Mickson BD Football Club, Futuropolis, Collection X, 1987.

« À Futuropolis, on avait monté un club de foot pour sauver la profession de l’ennui. Quand un salon du livre contactait nos auteurs, plutôt que de les assommer avec les

sempiternelles signatures, nous demandions à venir faire un match de foot. Il fallait bien entendu nous laisser gagner le match et nous avions le droit d’être 15 sur le terrain, on allait pas laisser les copains sur la touche. 

On a tourné dans l’Europe entière comme ça, pendant dix ans, on a même fait des matchs de lever de rideau de championnat de France. Je me rappelle d’un Bordeaux-OM en particulier. Après notre match, j’étais allé en tribunes où j’étais flanqué des deux présidents, Claude Bez et Bernard Tapie.

C’est agnès b. qui nous faisait les maillots.

Moi j’étais goal, mais aussi manager, entraîneur et capitaine. »

Conserves Lenzbourg

« C’est une marque de conserves franco-suisse.

Toutes les pubs, les étiquettes, sont dessinées à la main. C’est le même système sur les plaques émaillées des rues de Vienne. C’est peint à la main puis cuit au four car les encombrements sont à géométrie variable. J’ai commencé à m’intéresser et à accumuler cet alphabet qui n’en est pas un, car ce sont des lettres aléatoires où il y a un jeu de graisses entre les lettres bold, light, medium, etc. Donc je cliche, je recliche, je photocopie et ainsi de suite, puis je découpe des “e”, des “a”

et ainsi de suite. Il n’y a pas toutes les lettres, donc au début je fais avec ce que j’ai, puis au fur et à mesure j’en ai de plus en plus.

J’inverse aussi les “d”, les “p”, les “b”, les

“q” quand j’en ai besoin. Le “g” est censé représenter une boîte de conserve. J’ai utilisé cet alphabet pour la collection Hic & Nunc de Futuropolis, l’émission Magazine de Canal, et aussi la Nuit gay. On le trouve aussi employé pour l’identité d’une boutique de fringues pour lesbiennes à Paris, Vilaine. »

Tracé régulateur de l’escalier de Fotokino

« Il est très emblématique du lieu cet escalier.

Vous avez 21 marches, c’est un beau chiffre.

J’ai appliqué sur ce tracé la formule de

Rondelet que tous les architectes connaissent.

Plus l’immeuble est bourgeois, plus l’angle est doux, vu qu’on est pas à 10m2 près. »

Benday

« Ce sont des trames 20, 40, 100. Quand tu superposes les trames du jaune et du magenta, tu obtiens toutes ces couleurs.

Toutes les couvertures de Futuropolis sont faites en Benday. »

Collection Nouvelle Futuropolice

« Les recueils de nouvelles classiques en contiennent en général entre 10 ou 15.

Une va être vraiment bien, deux pas trop mal et un paquet foireuses, car ce sont les fonds de tiroirs des auteurs. “Nouvelle”

est ici au singulier précisément parce que l’idée c’est de ne faire que des bons, donc une seule nouvelle à la fois. Il n’y a pas de calibrage défini avec les nouvelles, ça peut aller de 3 ou 4 feuillets minimum et monter jusqu’à 40 feuillets. La contexture de cette collection étant tout le temps la même c’est-à-dire 48 pages gardes comprises, donc 48 pages moins 8. Selon la longueur du texte, on joue sur la taille du corps, les marges, l’interlignage, de façon à ce que tout rentre dans le format. Vu qu’on y mettait aussi des dessins, si le texte était très court il suffisait de mettre plus de dessins, et vice versa. »

Biegelsen

« Alors ça n’a rien à voir avec la typographie, c’est pour apprendre à dessiner les lettres, c’est pour la reproduction. C’est destiné aux architectes, aux décorateurs ou aux peintres, pour écrire “boulangerie”, “pâtisserie”, etc.

C’est pour ça qu’elles sont “mal” dessinées.

C’est avec cette feuille là, qui présente le Futura, que l’on pourrait dire que j’ai gagné beaucoup d’argent. Ce sont les lettres du PSG, de Canal, des Nuls. J’en ai fait des centaines et des centaines. »

RAL pour Reichsausschuß für Lieferbedingungen (Comité impérial pour les conditions de livraison)

« Le RAL 7037, c’est le gris le plus moyen, le gris torpilleur de l’armée. Donc le bidasse, il mélange son pot de noir, et son pot de blanc, il touille et voilà. Il ne peut pas se tromper.

C’est le gris le plus neutre. »

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aussi cette grille, donc on la retrouve maintenant dans beaucoup de magazines, par exemple M Le Monde. Ce qui poussent certains à dire que je travaille sans filet ! » Proposition de logo pour l’OM

« C’était un logo pour l’OM qui n’a pas été validé. Il ressemblait peut-être un peu trop à M6. »

Verticales

« L’identité de la maison d’édition a été réalisée en 1996, ça fait donc 24 ans et ça marche toujours. Ils sont d’une grande fidélité. Les blocs représentant la frappe de la machine à écrire, bougent d’un livre à l’autre, ce qui contribue à les rendre très identifiables dans les rayonnages.

Les éditeurs ne pensent souvent qu’à la couverture de leurs bouquins, pour le moment où ils seront placés sur les tables des librairies, mais chez soi on ne voit plus que le dos du livre. On retrouve le même système pour Les Humanoïdes associés, mais ça date déjà un peu plus ça. »

Pochettes de disques Double Best-Off d’Universal

« Un alphabet par chanteur ou chanteuse, et pas de photo, donc plus de débat sur des photos des chanteurs jeunes ou vieux, ni de droits photos à payer. Les couleurs sont toujours en harmonie avec le même noir et le même gris associés à deux autres couleurs.

Pour la petite histoire, j’ai du mettre les lettres

“Johnny Hallyday” dans un plus petit corps que les lettres “Eddy Mitchell” car évidemment ça prend plus de place. Il a écrit un mail au directeur d’Universal pour lui en demander la raison : “Pourquoi mon nom est-il écrit plus petit que celui d’Eddy Mitchell ?” » Controverse

« Une revue de réflexion sur la bande dessinée, plutôt universitaire donc assez peu illustrée.

Comme son nom l’indique c’est une lettre ouverte autour de la bande dessinée. Le titre se lit dans les deux sens. C’est imprimé sur des papiers pelures, comme ceux que j’utilise chez 476 pour les bandeaux, ou encore dans le livre Agréable. Il y a toutes les couleurs, bleu ciel, rose, jaune paille… ce sont des tons un peu pourris, des papiers de vulgarisation qui jaunissent avec le temps. On les trouvent aussi dans les nuanciers de papiers qui sont au mur. » Affiche manifeste de 1987

« C’est l’affiche de l’exposition d’Angoulême, où j’ai fait venir Antoine Gallimard qui est arrivé à me convaincre que je n’étais pas fait pour les affaires… pour faire des beaux livres oui, mais qu’il valait mieux filer ça à des gens qui savent faire le reste. Gallimard ce n’est pas la pire des maisons, c’était plutôt flatteur. Ça a commencé avec Voyage au bout de

la nuit avec Tardi. Il ne voulait pas nous céder les droits du texte de Céline, donc le plus simple était de faire des comptes à demi, chacun finance à 50 %.

L’affiche est aussi faite pour faire un petit livret. Il y a le mode d’emploi, l’imposition au dos de l’affiche. On a donc dans ce petit livre manifeste les marques, les couleurs, les alphabets, les moirages… »

Futuropolis

« Les noirs sont toujours imprimés avec une couche de jaune à 100 % en dessous, ce qui rend le noir chaud. Sur le dos, je décale le jaune volontairement. Il n’y a pas de jaune sur le numéro zéro de la Collection X, donc on peut voir clairement la différence de tonalité. C’est souvent le cas dans les livres de Futuropolis, le code couleur de référence étant jaune + noir + blanc. »

L’Équipe

« Ça c’est plus récent, ça date de 2016.

J’ai piloté les 7 directions artistiques avec mon fils Jules : le quotidien, dont on a changé le format – on est passé au tabloïd avec des colonnes en quinconce ; les magazines, il y en a trois ou quatre ; la télé ; et surtout le site, il fait 2 milliards 800 millions de clics, ils sont 450 à bosser sur le site ! Les unes sont toujours divisées en deux et il y a un angle emblématique de L’Équipe que j’ai retrouvé en redessinant l’alphabet. » Les inRocKuptibles

« Cette refonte du logo et de la grille date de 2010. J’ai mis en place un système de grille en demi-colonnes qui permet d’avoir des doubles demis-colonnes, c’est-à-dire des colonnes en quinconce. On fait ainsi l’économie des filets, car les demi-colonnes de blancs mettent en valeur les photos, les articles, les colonnes de textes sans avoir à mettre des trames, des encadrés et ainsi de suite.

On retrouve cette grille dans d’autres maquettes que j’ai mises sur pied. J’enseigne

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le seul qu’il me reste ! C’est imprimé en noir, donc c’est déjà encré, et il n’y a plus qu’à changer les plaques. »

Les Humanoïdes associés

« L’intérêt c’est que c’est fait à l’arrache.

C’est composé directement sur le banc de repro. Ça permet de faire des choses de façon spontanée que l’on ne fait pas forcément si on a le temps, car on réfléchit, “peut-être que” et “ça serait mieux si”… là, on a pas le choix, le coursier arrive dans une heure, alors

il faut bien faire quelque chose. » Nougayork

« On a fait le clip de sa chanson Nougayork lors d’une nuit très arrosée… Nougaro est au creux de la vague, ça ne va pas fort, puis il enregistre ça à New York avec les premiers téléphones qui captent des images.

Elles sont donc de très pauvre qualité et ne sont pas raccord, mais c’est tout ce que l’on avait. Alors on a mis quasiment que des titres qui vont et viennent.

La même année je fais pour Mitterand les élections européennes avec “Progrès”,

“Fraternité”… et c’est toujours le même alphabet que l’on voit là-bas, le Futura. » M6

« Marin Karmitz et Jean Drucker me

contactent pour faire leur logo, mais j’étais lié à Canal alors je demande à Pierre Lescure si c’était possible. Nous n’étions pas payé à Canal au début, on faisait ça pour la déconne, donc il m’a dit d’y aller et que de toute façon cette petite chaîne à clips, dans 6 mois, LABO

« C’était un projet de revue que j’avais confié à Jean-Christophe Menu, autour des jeunes auteurs de la Collection X. En fin de compte, il n’y a eu qu’un exemplaire, et une exposition à Angoulême en 1990. Mais c’est sur la base de ce travail qu’est née la maison d’édition L’Association. »

« Autour de moi, j’ai une vingtaine d’auteurs à qui je demande qui veut participer à la création d’une maison d’édition de bande dessinée indépendante. Quelques mains se lèvent, on est sept, et ensemble on va faire L’Association. » J.-C. Menu.

« L’Association a fini par exploser en vol, je vous passe les détails, mais c’est toujours des histoires de pognons qui font péricliter les choses… Avec Jean-Christophe on a ensuite créé L’Apocalypse. »

Le Jour, La Nuit

« C’est un quotidien qui a duré un an. Avant, il y a eu Tag fait par les dissidents de Libé et Le Monde. »

Blue Note

Photographe : Francis Wolff Designer : John Hermansader

« C’est un très bel exemple de déclinaison d’une identité. Le noir est exactement le même, il n’y a que la couleur du texte du volume qui varie. »

Sun Records

« C’est toujours le même système. Une image en noir et blanc, avec une couleur en ton direct.

Ici c’est de la frappe machine IBM à boule élargie, avec une trame blanche sur du noir et une bande de couleur. Sur l’autre série, on a fait un très large tirage avec le noir, près de 10 000 exemplaires, puis on

repiquait en couleur en plus petits tirages les informations des différents groupes. » Catalogue Futuropolis

« Ça a été imprimé au cul de la machine avec le quotidien Libération. Nous sommes allés, Florence et moi, avec la bénédiction de Serge July, le patron de Libé à l’époque, chez leur imprimeur avec un pack de Kronenbourg et un petit billet de 100 et hop ça roulait. Ce qu’il restait de bobine définissait le tirage, on s’est retrouvé avec 10 000 exemplaires, mais c’est

Extrait de La véritable histoire de Futuropolis, Florence Cestac.

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bon vieux Stabilo jaune fluo ! Alors recréer l’histoire en ramassant des boîtes de crayons de couleurs et en alignant les choses,

c’est un vrai plaisir que l’on veut partager.

On veut expliquer pourquoi le jaune n° 8744 manque toujours dans les boîtes de crayons de couleurs ! » (Extrait de l’émission À voix nue, épisode 1, France Culture.)

« Je suis adhérent au Bauhaus-Archiv à Berlin, et une fois en montrant mes carnets, les mecs m’ont dévoilé cette histoire de crayon jaune que leurs mères piquaient dans leurs boîtes à crayons pour aller au bureau ! Alors, Stabilo s’est aperçu qu’il valait mieux ne vendre que des boîtes de jaunes plutôt que les mamans aillent piquer les crayons de couleurs de leurs gamins ! »

Crayons bicolores Télévision

« Dans tous les corps de métiers ces crayons ont un sens particulier, par exemple les ouvreuses au théâtre s’en servent pour différencier l’orchestre du balcon. Quand les ébénistes font leurs meubles ils l’utilisent pour ne pas s’y perdre, ils marquent leurs morceaux de bois en bleu ou en rouge selon l’emplacement. Alors c’est toujours rouge à gauche, et à droite, les conservateurs, bleu ! Dans le train, les contrôleurs l’utilisaient pour différencier la première de la seconde.

Il y a un tas de métiers où chacun y trouve son compte. Dans le langage des corrections typographiques, il y a également le rouge et le bleu. Le rouge veut dire “faute”, comme l’institutrice à l’école avec son Bic rouge, et le bleu lui est informatif, c’est pour les commentaires. Petite histoire : ces crayons s’appellent Télévision, mais ils datent de 1910 et, à l’époque, la télévision n’existait pas.

Personne n’a jamais pu m’expliquer pourquoi il s’appelle ainsi, ça reste un mystère… »

« Avant la PAO, la première étape était de travailler au bleu. Tout ce qui nous servait aux esquisses, aux gabarits et aux repères de placements était dessiné au crayon bleu, parfois sur du papier millimétré, bleu aussi.

Pourquoi ? Parce que les films sont sensibles au rouge et que le bleu n’apparaît pas au clichage : tu peux donc gribouiller avec ton crayon autant que tu veux. Quand je suis content de mon bleu, je passe au noir. » (Extrait de l’entretien avec Etienne Robial

« Merci, monsieur Adobe ! », paru dans la revue Back Office #1 — Faire avec.) ça n’existerait plus… Le logo n’a toujours

pas bougé, à part 2-3 galipettes qu’ils lui ont fait faire dans des génériques. » Métal Hurlant

« C’est 1974, avec Jean-Pierre Dionnet.

Les titres sont fait avec de la gouache sur du cello que l’on met sur le dessin, sur le banc de repro. Je fais le titre en fonction de la taille du dessin. Du numéro 1 au numéro 7, j’ai fait à chaque fois une titraille différente, mais c’était du délire, je faisais ça en plus du reste, et de Futuro. Au final, c’est le titrage que l’on voit sur le numéro 2, puis sur le numéro 7, que l’on va adopter et garder. »

(A SUIVRE)

« L’idée de faire (A SUIVRE) naît dans l’arrière boutique de Futuropolis en 1977. Un de nos client régulier était Étienne Pollet, dont le boulot était d’être l’héritier de Casterman.

Il se chargeait de reconstituer leurs archives pour s’occuper, donc je lui vendais des tonnes de Tintin en noir et blanc, etc. Un jour, je lui dit qu’avec tout leur blé, il devrait plutôt faire un magazine, et que mon pote Tardi pourrait faire un truc. Je leur propose de faire la maquette, la fabrication et de réunir des dessinateurs que je connais, et voilà l’histoire lancée. »

Stabilo jaune, référence 8744

« C’est toujours amusant de comprendre, ou de ne pas comprendre, pourquoi telle chose se produit. L’histoire des crayons de couleur, par exemple. Je collectionne les crayons de couleurs, donc je répertorie chaque fabrication de couleur dans mes carnets, et au fur et à mesure eh bien on fait des constats. Pourquoi manque-t-il toujours la couleur jaune dans certaines boîtes de crayons de couleurs, par exemple ? Dans des boîtes de crayons de couleurs de la marque Stabilo, datant de l’entre deux-guerres, il n’y avait jamais la couleur jaune, ou alors ils sont tous petits…

Puis, un jour, on trouve une boîte avec seulement ces fameux crayons jaunes qui manquent dans les séries des boîtes, donc c’est l’intrigue ! Alors – et ce sont les Allemands bien sûr qui me l’ont expliqué – c’est tout bonnement que les secrétaires prenaient le crayon jaune pour souligner les mots importants dans les papiers dactylographiés.

C’est donc tout bêtement l’ancêtre de notre

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Palpeur de papier

« Ça sert à déterminer la main du papier, et non pas le grammage. Le grammage du papier que tu as sur ta palette c’est le poids d’une feuille DIN 476A0, c’est précisément le poids de la feuille au mètre carré. La main se calcule sur 10 feuilles, donc si ton livre fait 150 pages, tu fais ton calcul tout simplement.

C’est important pour calculer l’épaisseur du dos du livre, c’est-à-dire le bloc intérieur gardes comprises, hors carton de couverture.

Une grosse main c’est donc un papier épais.

Les éditeurs vont utiliser du papier avec une grosse main pour les romans, afin que ce soit épais, ajouté à une grosse marge et un gros corps, ça donne l’impression d’avoir un paveton.

Commercialement, hélas, tu achètes un gros bouquin 30 €, et tu te dis “c’est pas cher, c’est un gros livre”, mais le même roman imprimé sur du papier avec une petite main, dans le corps inférieur et avec les mêmes marges, ça sera beaucoup plus fin, mais ça coûte toujours 30 € et là tu auras l’impression de payer trop cher ton bouquin, alors qu’il y a exactement le même nombre de mots ! » Caran d’Ache

« J’ai un attachement pour la Suisse depuis que j’y ai fait mes études. Sur cette boîte, où le crayon pointe vers la Suisse, il y a une grosse connerie, le drapeau Suisse ne devrait pas faire 4:3, car c’est le seul drapeau, avec celui du Vatican à être carré.

Les mines des crayons sont colorés par des pigments et avec le temps, l’usure, la pigmentation, la poussière, la saturation de la lumière, ils sont par définition en harmonie, puisqu’ils sont tous pigmentés de la même agression de la lumière, donc ils s’auto-harmonisent. La boîte Caran d’Ache avec le paysage Suisse est harmonisée par le temps. La même flambant neuve serait un peu criarde. »

« Ces outils sont très importants pour moi.

J’ai, par exemple, plein de boîtes de crayons de couleur, toutes avec des teintes différentes que j’utilise comme des nuanciers personnels ; je remplis des carnets avec qui me servent dans mon travail. Par exemple, certaines gammes de couleurs de génériques de télévision que j’ai réalisées proviennent presque intégralement des teintes des boîtes de crayons de couleur Pearl. Je trouve les équivalences Pantone, quadri ou RVB. » Bleu de montage de Métal Hurlant

« Un coursier allait chercher la composition chez le photocompositeur, puis on les découpait et on y collait les bromures, les colonnes de textes, d’où ma dextérité à me servir de ciseaux car on en découpait des kilos et des kilos. Cette grille marche avec le proportion scale, tu cales ton pourcentage de photo et tu obtiens la dimension de la hauteur de la photo en fonction de la proportion. »

Grille 17/18, tirage 476

« J’ai trouvé un système de grille qui permet d’avoir un tracé arithmétique sur un format géométrique. Que ce soit une feuille, un camion ou une bouteille de parfum, on travaille en proportion. Ça rend ce format géométrique, arithmétique. »

Lignomètres de typographes

« En fonction de ta colonne, de ton corps et du nombre de signes, ça te donne exactement le nombre de lignes que va occuper ton texte. » DIN, Deutsche Industrie Normen 1921

« Les Allemands ont normalisé des alphabets, des clés plates et certains standards

électriques… Il y a aussi un alphabet, l’alphabet DIN 1451. Et le format, que l’on appelle

vulgairement format A4, A3… c’est DIN 476A, ça c’est le format, le numéro derrière (5, 4, 3…) c’est la taille. »

Compositeur

« On y aligne les lettres en typo. Ferrer c’est appuyer la ligne de texte sur le fer qui est à droite, mais comme c’est ensuite mis à l’envers, c’est en fait à gauche. On ne peut ferrer qu’à gauche, donc dire “ferrer à gauche”, c’est un pléonasme. On ne ferre pas à droite, puisqu’à droite c’est la partie mobile du compositeur. En revanche, aligner à droite ça s’appelle “justifier”. Alors la secrétaire, elle dit “marges”, nous on dit “ferrer”, et à droite elle “aligne”, nous on “justifie”. » La gamme complète des traceurs Minerva

« Je m’en suis servi pour l’ellipse de Canal+. C’est elliptique, mais c’est en fait un rond en perspective. Minerva c’est Belge, c’était des fabricants de Té et d’équerres en bois, Congo-belge oblige. Ils importaient des bois exotiques… »

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Trainard

« C’est fait en Yougoslavie avec des poils d’oreilles de veau. Normalement c’est carré au bout, mais celui-ci est un peu usé. Tu peux trembler tant que tu veux, ton trait sera droit.

Dans le même genre, sur les vieux biclous, les très fins filets sur les cadres étaient fait avec un cheveu du fabricant de vélo qu’il s’arrache, trempe dans la peinture puis tire le long du cadre. »

Compas de réduction

« Un compas avec le même principe que le proportion scale, le rapport entre les deux côtés est d’1:6. Donc tu mesures la taille de la photo, ou de l’espace que tu veux prendre dans ta photo, avec un côté et ça va te donner ta proportion de réduction de l’autre côté de l’outil.

C’est extrêmement précis. » Mickson BD Football Club

« Sur le métrage carré d’une pelouse anonyme sont réunis plus de talents bédéphiliques qu’aucune convention ou festival ne pourra jamais rêver. » Jean-Marc Thévenet dans la préface de Mickson BD Football Club, Futuropolis, Collection X, 1987.

« À Futuropolis, on avait monté un club de foot pour sauver la profession de l’ennui. Quand un salon du livre contactait nos auteurs, plutôt que de les assommer avec les

sempiternelles signatures, nous demandions à venir faire un match de foot. Il fallait bien entendu nous laisser gagner le match et nous avions le droit d’être 15 sur le terrain, on allait pas laisser les copains sur la touche. 

On a tourné dans l’Europe entière comme ça, pendant dix ans, on a même fait des matchs de lever de rideau de championnat de France. Je me rappelle d’un Bordeaux-OM en particulier. Après notre match, j’étais allé en tribunes où j’étais flanqué des deux présidents, Claude Bez et Bernard Tapie.

C’est agnès b. qui nous faisait les maillots.

Moi j’étais goal, mais aussi manager, entraîneur et capitaine. »

Conserves Lenzbourg

« C’est une marque de conserves franco-suisse.

Toutes les pubs, les étiquettes, sont dessinées à la main. C’est le même système sur les plaques émaillées des rues de Vienne. C’est peint à la main puis cuit au four car les encombrements (Extrait de l’entretien avec Etienne Robial

« Merci, monsieur Adobe ! », paru dans la revue Back Office #1 — Faire avec.) Gomme Staedtler

« La créativité et la spontanéité, elle arrive beaucoup plus vite avec un papier et un crayon, et surtout avec l’équivalent du pomme Z, qui s’appelle une gomme.

Alors, la gomme, chez moi, ce n’est que la Staedtler 52650 bleue et blanche que les graphistes connaissent bien.

Un coup de gomme c’est l’humilité absolue, c’est se remettre en question, c’est aussi pouvoir aller très vite. Je demande à mes étudiants de toujours avoir leur 52650. » (Extrait de l’émission À voix nue,

épisode 5, France Culture.) Tire-lignes

« Un tire-lignes, comme son nom l’indique, permet de tracer des filets. On règle l’épaisseur de la ligne avec une molette et, suivant le type, on les remplit avec de la gouache ou de l’encre. J’aime particulièrement les Graphos de Pelikan, qui sont moins rustiques que les tire-lignes ordinaires et font des filets de 0,1 mm, parfaits. Ça, c’était avant le Rotring !

Pour tirer de gros traits, le mieux est d’utiliser une charrue ou carrément de le descendre avec un trainard. C’est un pinceau fait de longs poils d’oreilles de veau. Même si tu trembles, ton filet reste impeccable.

Ce genre d’outil rend les traits vivants et c’est quand même différent des tracés du Mac, tout secs et carrés au bout ! » (Extrait de l’entretien avec Etienne Robial

« Merci, monsieur Adobe ! », paru dans la revue Back Office #1 — Faire avec.) Charrues

« C’est un tire-lignes dans lequel on peut mettre beaucoup plus d’encre.

Tu la mets avec une petite pipette, et puis tu règles l’épaisseur de ton filet à l’aide de la graduation sur la roulette. L’intérêt c’est que ça se lave très facilement en l’ouvrant comme ceci. »

Compas en laiton

« Celui-ci me plaît tout particulièrement car Herbert Bayer avait le même sur sa planche de travail. J’ai les mêmes outils que mes grands maîtres ! »

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Les crans sont plus ou moins petits, et ça va faire changer le son. »

Stencil, lettres pochoir

« Ce sont des alphabets que je ramasse à droite, à gauche. J’en ai des centaines.

Les Enfants du rock c’est fait avec des lettres pochoirs. On s’était servi des panneaux météo aimantés d’Alain Gillot-Pétré pour accrocher nos machins pour faire le générique, mais ce que l’on ne savait pas c’est qu’il préparait sa météo la veille… On s’est bien fait pourrir par m’sieur Gillot-Pétré ! »

Traceur de polygone, tirage 476

« Un carré sur sa pointe ça ne s’appelle plus un carré, ni un losange, ça s’appelle un rhombe. » Série de formes et de volumes

géométriques en bois

« Des formes en bois pour apprendre à dessiner, pour observer les volumes.

Cubes, sphères, hémisphères, cônes, pyramides, etc. »

Traceur de couloirs de bande dessinée

« C’est pour tracer tes lignes sur lesquelles tu vas venir dessiner tes lettres en bande dessinée. Chacun à son interlettrage selon son caractère, ça s’appelle le lettrage.

On a la machine sophistiquée danoise Linex et le traceur américain plus simple qui glisse sur un té ou une règle. Selon l’orientation du cercle les traits sont plus ou moins petits.

J’en ai acheté des kilos aux États-Unis que je revendais à Futuropolis. Toute la bande dessinée française en avait un fourni par la maison ! On en voit un dessiné par Tardi à la page 123 de Mine de Plomb. »

sont à géométrie variable. J’ai commencé à m’intéresser et à accumuler cet alphabet qui n’en est pas un, car ce sont des lettres aléatoires où il y a un jeu de graisses entre les lettres bold, light, medium, etc. Donc je cliche, je recliche, je photocopie et ainsi de suite, puis je découpe des “e”, des “a”

et ainsi de suite. Il n’y a pas toutes les lettres, donc au début je fais avec ce que j’ai, puis au fur et à mesure j’en ai de plus en plus.

J’inverse aussi les “d”, les “p”, les “b”, les

“q” quand j’en ai besoin. Le “r” est censé représenter une boîte de conserve. J’ai utilisé cet alphabet pour la collection Hic & Nunc de Futuropolis, l’émission Magazine de Canal, et aussi la Nuit gay. On le trouve aussi employé pour l’identité d’une boutique de fringues pour lesbiennes à Paris, Vilaine. »

Tire-lignes

« Un tire-lignes, comme son nom l’indique, permet de tracer des filets. On règle l’épaisseur de la ligne avec une molette et, suivant le type, on les remplit avec de la gouache ou de l’encre. J’aime particulièrement les Graphos de Pelikan, qui sont moins rustiques que les tire-lignes ordinaires et font des filets de 0,1 mm, parfaits. Ça, c’était avant le Rotring !

Pour tirer de gros traits, le mieux est d’utiliser une charrue ou carrément de le descendre avec un trainard. C’est un pinceau fait de longs poils d’oreilles de veau. Même si tu trembles, ton filet reste impeccable.

Ce genre d’outil rend les traits vivants et c’est quand même différent des tracés du Mac, tout secs et carrés au bout ! » (Extrait de l’entretien avec Etienne Robial

« Merci, monsieur Adobe ! », paru dans la revue Back Office #1 — Faire avec.) Criterium

« Criterium – sans accent – c’est une marque, comme Caran d’Ache. C’est une de mes grosses obsessions. La collectionite est aiguë dans ce cas. J’en ai des centaines et des centaines, de différentes couleurs, tailles, épaisseurs, longueurs, ça remplit des tiroirs entiers. » Cutters

« Les NT-Cutter ce sont les meilleurs cutters, c’est japonais. Le bruit de la lame qui sort, c’est magnifique. Le A-300 GR, c’est une petite graduation et le A-300, tout court, c’est une plus grande graduation, comme les Airbus.

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Si vous jouez à superposer les deux “i” vous verrez que les lettres ne sont pas similaires.

L’intérieur est jaune et noir, et ce ne sont pas du tout les mêmes caractères à l’intérieur.

Ma collection m’a donné l’idée de faire un inventaire des titres avec les deux grands spécialistes, Jacques Baudou et Jean-Jacques Schléret. C’était plutôt à Gallimard de la faire, mais ils n’avaient ni l’envie, ni l’intérêt, donc j’ai décidé de m’y coller. C’était bien avant que Futuropolis ne fusionne avec Gallimard.

Le texte a été tapé à la machine par les auteurs et mis en page par Susanna Shannon.

La particularité technique c’est que c’est donc tapé à la machine sur du format A4, puis on l’a réduit à 71 % pour arriver au format A5.

Le format est au final plus grand que celui de la Série Noire originale, donc je ne peux même pas le mettre dans mes étagères dédiées.

Ça a été un tel succès que l’on est même passé chez Apostrophes, de Pivot, c’est dire ! »

« J’ai créé l’ellipse du premier logo de Canal+

avec ces normographes, et avec des pistolets traceurs de courbes. Enfin, c’est pas une ellipse, même si le mot est resté, c’est un rond en perspective. Si vous faites attention, vous voyez que le bas du cercle est plus large que le haut. Ce cercle chromatique variait de couleur selon l’heure de la journée.

Lors de la refonte de l’identité, en 1994, on l’a abandonné pour la version “ bord de stade ”, en blanc sur fond noir : c’était une version du logo sans l’ellipse, parce que sur les bandeaux publicitaires qui entourent les terrain de foot, pour pouvoir lutter contre les logos de RTL ou de Europe 1, il fallait qu’on puisse agrandir au maximum le mot CANAL+.

En 1994, on ammène aussi tout ce jeu de carrés de couleur, qui sont travaillés au pixel près, et qui créent des millions de combinaisons aléatoires, mais dont la fonction d’identification continue de marcher grace aux accords noir + blanc + couleurs propre à la chaîne. »

En 2010, Étienne Robial a fait une donation de l’ensemble de son travail de création de l’identité visuelle de Canal+, au Centre national des arts plastiques.

cnap.graphismeenfrance.fr Tranche de rail

« C’est du rail scié en tranches pour étudier les usures des rails. Ça vaut rien aux puces, personne ne sait ce que c’est. Ce sont des vieux cheminots syndiqués qui vendent ça sur les brocantes, ça sert de presse-papier, ou je ne sais quoi. C’est comme une lettre avec des empattements. »

Papier-peint

« Ce papier-peint vient de la maison dans laquelle on va en vacances à Belle-Île.

C’est un motif répétitif à partir d’une largeur que l’on appelle une laize et, en fonction de la largeur et du diamètre du rouleau, on va retrouver des rythmes, une façon dont les motifs sont distribués, soit on voit des lignes, des quadrillés… Tout ça ce sont des tracés régulateurs. Quand on les retrace on va retrouver une architecture qui est le principe de l’organisation des éléments, que ce soit sur du papier-peint ou un écumoire.

J’ai même commencé à étudier les tambours de machine à laver, mais c’est moins pratique à trimbaler…

Le papier-peint c’est soit du pochoir, soit de la flexographie, c’est-à-dire du caoutchouc ou du bois qui va déposer de la matière.

Si on regarde au compte-fils, on peut voir que l’apport d’encre est assez pâteux. » Tiges en bois de cèdre

« C’est un bois extrêmement rigide qui est employé pour tendre les tentes au Magreb.

Ils tournent leurs cordages avec, puis ils renouent les cordages, c’est à ça que servent les encoches au bout. J’ai accumulé ça dans les souks quand j’enseignais à l’école de Marrakech. »

Les Clubs

« On y croise Massin, Faucheux, Jacques Darche, Jacques Devillers, Jacques Daniel, j’y ai aussi découvert William Klein et Robert Delpire, qui est un de mes grands héros. » Série Noire

« Collectionner la Série Noire, ça n’a rien d’exceptionnel, mais posséder la collection complète et en bon état, ça tient plus de la pathologie. Elle a été fondée en 1945 par Marcel Duhamel, et publiée par Gallimard.

Le nom de la collection vient de Jacques Prévert. Graphiquement, c’est très bien aussi.

Les caractères typographiques ici sont peints.

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Disques Barclay

« Une de mes actions retentissantes au Cap Ferret près de Bordeaux était le 14 juillet 1969.

Les bourgeois bordelais qui y avaient leurs résidences secondaires exhibaient tous des drapeaux bleu-blanc-rouge. Et là, c’est ma première grande intervention chromatique qui a consisté – le drame c’est que j’ai entraîné avec moi une quinzaine de camarades puisque j’ai été considéré comme un meneur – et Florence Cestac, on se fait toutes les villas, on crapahute, on passe par dessus les murs, on descend le drapeau, on enlève le bleu et le blanc, et on ne laisse que le rouge.

On réalise évidemment aujourd’hui la gravité du geste, mais alors je n’y avais vu qu’un geste chromatique ! Le lendemain matin toutes les villas pavoisaient d’un rouge 285 du meilleur effet, mais pas pour tout le monde… et on s’est fait arrêté le lendemain midi, hilares. (…) 18 jours de préventive à 20 berges, c’est long ! (…) On m’a également supprimé mes droits civiques – que je n’ai pu récupérer qu’en 1981 quand Mitterand est arrivé au pouvoir – et, surtout, direction la caserne en Allemagne en disciplinaire, c’est-à-dire sans permission, donc là c’était nettement moins drôle. Alors, j’étais vaguement chargé de la décoration du coin des officiers, puis très vite j’ai eu droit à un petit local, et c’est là que j’ai commencé à faire mes premières pochettes de disques pour Barclay que j’envoyais par la Poste.

C’était mes premières grandes collections, collections de disques de jazz, ça s’appelait la collection “Jazz héritage”, j’en ai fait une centaine. » (Extrait de l’émission À voix nue, épisode 2, France Culture.)

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