• Aucun résultat trouvé

Polyarthrite rhumatoïde : stratégies pour les biothérapies

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Polyarthrite rhumatoïde : stratégies pour les biothérapies"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

1988

Revue Médicale Suisse

www.revmed.ch

17 octobre 2012

actualité, info

Dr Jean Martin

Membre de la Commission nationale d’éthique

La Ruelle 6, 1026 Echandens jean.martin@urbanet.ch

avancée thérapeutique

Nous rapportons ici des extraits de la commu- nication faite, il y a quelques jours, par le Pr Bernard Combe (Département de rhumatologie, Hôpital Lapeyronie, CHU de Montpellier) devant l’Académie nationale française de mé- decine ; une communication sur le thème des acquis des biothérapies dans le champ des rhumatismes inflammatoires. Ce spécialiste faisait à cette occasion le point sur le dévelop- pement des thérapeutiques ciblées d’origine biologique.

Au cours des vingt-cinq dernières années, les connaissances immunopathologiques ont fait des progrès considérables dans le domaine des

rhumatismes inflammatoires. Elles ouvrent actuellement «des perspectives thérapeutiques fascinantes et très variées». «A partir de ces progrès fondamentaux, les inhibiteurs du TNFα ont été les premiers médicaments biologiques développés initialement dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR), a rappelé le Pr Combe. Quatre anti-TNFα sont actuellement commercialisés (infliximab, étanercept, adali- mu mab, certolizumab) et un autre le sera pro- chainement (golimumab). En dehors de la PR active, ils sont également indiqués dans les formes actives de la spondylarthrite ankylo- sante (SA), du rhumatisme psoriasique (RPso),

des arthrites juvéniles idiopathi ques, et dans certaines formes de maladie de Crohn ou de psoriasis cutané.» Le spécialiste souligne qu’ils ont également montré une certaine efficacité (mais aussi leur limite) dans d’autres maladies systémiques.

Dans la PR, des traitements biologiques ayant d’autres modes d’action que les anti-TNF ont secondairement été développés et commercia- lisés. «Les biothérapies représen tent, dans ces rhumatismes inflammatoires, une avancée majeure qui a permis de revoir complètement la stratégie thérapeutique, sou ligne-t-il. En rai- son de certains doutes sur leur tolérance à moyen et long termes et de leur coût très élevé, les biothérapies ne doivent être proposées que chez les patients sélectionnés en particulier sur des critères d’activité et de sévérité de la maladie et d’échec d’autres traitements plus classi ques.»

Polyarthrite rhumatoïde : stratégies pour les biothérapies

42_45.indd 3 15.10.12 12:16

(2)

Revue Médicale Suisse

www.revmed.ch

17 octobre 2012

1989

… Les biothérapies représentent une avancée majeure qui a permis de revoir la stratégie thérapeutique …

: Labor et Fides, 2012.

montré une supériorité par rapport au traite- ment classique (par méthotrexate seul) pour l’obtention de la rémission clinique et pour prévenir la progression radiographi que ; mais également pour prévenir le handicap, amélio- rer la qualité de vie et la productivité au travail.

Pour le Pr Combe, ces résultats avec les traite- ments intensifs ont été retrouvés à l’échelon de groupes dans des essais thérapeutiques.

«Mais quand on regarde à l’échelon individuel,

on s’aperçoit qu’un petit nombre de patients seulement bénéficie du traitement intensif par rapport au traitement classique, assure-t-il. Le problème est donc d’identifier les patients les plus à risques qui sont les seuls à réellement bénéficier d’emblée d’un traitement intensif.»

C’est la raison pour laquelle toutes les recom- mandations nationales et internationales pro- posent de traiter les patients atteints de PR débutante par du méthotrexate à doses opti- males (jusqu’à 25 mg/sem), combiné éven tuel- lement à une faible dose de corticoïdes qui de- vra ensuite être arrêtée le plus tôt possible. Les recommandations internationales estiment que l’induction d’emblée par un traitement intensif (comme une biothérapie ciblée, associée à du méthotrexate) doit être réservée à des patients ayant des marqueurs pronostiques de sévérité.

Cette population de patients à haut risque peut être identifiée par des marqueurs pronostiques : principalement l’érosion précoce et la forte ac- tivité de la maladie, surtout si ceci se combine avec des auto-anticorps. Dans ce cas, le choix de la biothérapie sera un anti-TNF qui est le seul traitement biologique indiqué chez les patients atteints de PR naïve n’ayant jamais reçu de méthotrexate. Surtout, les recomman- dations préconisent de suivre les patients au début de leur maladie de façon régulière, tous les un à trois mois, afin d’adapter la stratégie thérapeutique si la réponse n’est pas optimale.

Ces recommandations proposent en alterna- tive au méthotrexate d’autres traitements de fond de synthèse, comme le léflunomide ou la sulfasa lasine.

Chez des patients atteints de PR avec insuffi- sance de réponse au méthotrexate

Les recommandations internationales pro po- sent de réviser la stratégie thérapeutique entre trois et six mois après l’introduction du traite- ment initial, dès lors que l’objectif thérapeuti que n’est pas atteint. Ici plusieurs études montrent que le remplacement d’un premier traitement de fond synthétique par d’autres traitements de fond de synthèse ou leur addition peut être envisagé chez des patients à faible risque de progression (chez les patients ayant peu de marqueurs de mauvais pronostic). En revan che, chez les patients ayant des mauvais marqueurs de pronostic (ceux ayant des érosions et ceux restant en activité modérée ou sévère), on pro- Qu’en est-il des stratégies thérapeutiques ?

Dans la PR débutante

La stratégie de prise en charge des po lyarthri tes débutantes a fait l’objet de pre mières recom- mandations européennes en 2007. «Dans cette population, la qualité de la prise en charge dé- termine souvent l’évolution ultérieure. Il est fondamental de proposer un traitement efficace le plus tôt possible, d’effectuer un contrôle étroit de l’activité et de l’évolution de la maladie et d’adapter au plus tôt la stratégie thérapeuti- que si la réponse n’est pas optimale, précise le Pr Combe. Quand on parle de réponse théra- peutique optimale dans la PR débutante, on envisage la rémission qui peut être obtenue maintenant chez un nombre important de pa- tients.»

Les traitements intensifs (et notamment l’asso- ciation biothérapie plus méthotrexate) ont

pose de prescrire une thérapie ciblée tout en maintenant le méthotrexate surtout s’il est bien toléré.

Aujourd’hui, trois types de traitements bio- logiques ont une indication en Europe après insuffisance de réponse au métho trexate ; il s’agit des anti-TNF, de l’abatacept et du toci li- zumab. Aucune étude ne suggère la supériorité d’un traitement biologique par rapport à un autre dans cette indication. Néanmoins, compte

tenu de l’ancienneté de leur utilisation (et donc de la très bonne connaissance de leur tolérance, du nombre de patients traités dans le monde et de leur effet consistant d’une étude à une autre sur la progression radiographique) les anti- TNF sont recommandés en première ligne de bio thérapie sauf contre-indication.

Chez des patients atteints de PR en insuffi- sance de réponse aux anti-TNF

Dans cette population de patients, il y a une durée de la maladie souvent plus importante, une maladie plus sévère et plus réfractaire. Les différentes biothérapies anti-TNF ont montré à ce jour une efficacité clinique relativement similaire ne permettant pas de les différencier.

Compte tenu du mode d’administration sous- cutané et de l’expérience de plus de dix ans d’utilisation des anti-TNF, de nombreux rhu- matologues pres crivent souvent un autre anti- TNF en deuxiè me intention. Il semble néan- moins que cette stratégie soit moins efficace quand il s’agit d’une intolérance primaire au premier anti-TNF que lorsqu’il s’agit d’un échappement à moyen terme ou d’un effet in- désirable à ce premier anti-TNF. Les recom- mandations internationales ne tranchent pas et préconi sent après insuffisance de réponse à un premier anti-TNF, l’utilisation d’une autre de ces biothérapies sans qu’il y ait d’indica- tion sur un choix particulier qui va dépendre du pro fil (et tout particulièrement des comor- bidités), des souhaits du patient et des caracté- ristiques de la maladie.

Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com

© istockphoto.com/Richard Rudisill

42_45.indd 4 15.10.12 12:16

Références

Documents relatifs

Sarilumab : étude MONARCH, phase III Cette étude a comparé le sarilumab, un anticorps monoclonal dirigé contre les récepteurs de l’IL-6, à l’adalimumab en monothérapie, chez

L’objectif de TARGET (Fleisch- mann R et al., abstr. 970), étude de phase III, était d’évaluer l’effica cité et la tolérance du sarilumab en association avec un traitement

l’UoM, pour pouvoir s’attaquer aux maladies qui nous entourent », a précisé en substance le ministre de la Collaboration entre Polytechnics Mauritius et la Santé : Vers plus

Il participe à la mise en jeu de l’immunité innée et adaptative et à la formation et au maintien du granulome [6].Gomez Reino et al [7] estiment que le risque relatif de

Une étude observationnelle prospective incluant 128 patients PR, randomisés en 2 bras et suivis pendant 2 ans (55 patients traités par MTX seul, et 73 patients par un

D’autres effets secondaires peuvent être observés notamment une alopécie réversible, un rash cutané, une cytolyse hépatique qui est souvent modérée (< à 3N) et

TOWARD [7] : intérêt du tocilizumab en cas de réponse insuffisante aux traitements de fond classiques dans cette étude dite TOWARD (Tocilizumab in combination With

Traitement du pouce adductus ou déformation en col de cygne. • Trapézectomie +