G ERGONNE
Démonstration d’un théorème relatif aux lignes du second ordre circonscrites à un même quadrilatère, renfermant la solution du premier des trois problèmes de géométrie énoncés à la page 284 du précédent volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 100-110
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QUESTIONS
triangles abc)
a~b’c~ sur unplan quelconque, parallèle
auxleurs ; donc puisque
lapolaire conjuguée
de ce diamètre est située à l’in-fi~~g ,
ilss’ensuit
que leplan détermine
par les intersections desplans
des faces
correspondantes
des deuxangles
trièdres sera mupapal-
léleinen-t à lui-même.
’
Démonstration d’un theorème relatif aux lignes
du second ordre circonscrites à
unmême
quadrilatère, renfermant la solution du pre-
mier des trois problèmes de géométrie énon-
cés à la page 284 du précédent volume ;
Par M. GERGONNE.
.~ .H.~0~~1~’E.
~Inguadril~ziére
convexequelconque éta,~t ~dc~n.n~
sur un
plan ,
i.11 onpeut toujours
lui czrcor~scrij~e uneinfini~é td’e~l~
-lipses
et deuxparaboles
seulement ; 2.° le lieu’des cenire.s de tou- tes cesellipses
est unehyperbole
dont lesa~y-rïipioles
sont res-pectivement parallèles
aux axes des deuxparaboles ;
3. 0 les~conju~
,gués
des diamètres de cesellipses parallèles
à une rr~éme droitefixe quelconque
concourent tous en un mêmepoint fixe
del’hyperbole
lie,u des centres ;
l~,° les to niu guès
dès diamètres de cesellipses parallèles
à une des deuxaslrmplotes
de~’hy~p~rbole ,
lieu de leur,~centres , sont
parallèles à l’autre as y~~nptote
de .~etteilyperbole *;
5..0
,e~~n ,
de toutes cesellipses ,
laplus approchante
du cercle est-ce,ll-e dont les .,diamètres
conjugués parallèles
auxas y rnptoies
del’hyperbole
sont en même temps des diamètresconjugués égaux.
Çe uu’il
y a de notiveau dans cetélégant
théorèmeappartient
RE S 0 LUES.
I0Ià M. J. Steiner
qui
l’apublié
dans lapremière
livraison dudeuxième volume du Journal allemand de ~1. ~relle. Mais NI. Stei-
ner n’a
point
démontre la totalité despropositions qui
lui appar-tiennent ,
et n’a démontré les autresqu’en s’appuyant
sur cellesqui
ne lui
appartiennent
pas, y etqu II
asupposé généralement
connues.Cependant
3 comme ces dernières mêmes ne se trouventpoint
dansla.
plupart
des traités sur lamatière ,
nous croyons faire une choseagréable
au lecteur en démontrant ici le théorème dans son en-tier,
sans rien emprunter dequelque
ouvrage que cepuisse
être.Dé,,-nonst ration. Soient
pris
pour axes des coordonnées deux cô- tésopposés quelconques
duquadrilatère ; soient ~ ~
~a~ les distan-ces de
l’origine
aux deux sommets situés sur l’axe des x ,et b,
~~ les distances de la même
origine
aux deux sommets situées surl’axe
des y ; l’équation
de laligne
du second ordre sera de la formeLes segmens déterminés par cette courbe sur les axes des x et des y, à
partir
del’origine,
seront donnésrespectivement
par les deuxéquations
d’où il suit
qu’on
devra avoird’où
Or
y on peuttoujours supposer fi’
donné et constant pour toutes leslignes
dut second ordre circonscrites auquadrilatère ; auquel
casA, B ,
yD~ ~
seront aussi donnés et constans ; de sorte que ces cour- bes ne différeront les unes des autresqu’à
raison de l’indétermi- nation du seul coefficient C.Observons
présentement
que , y pour que lequadrilatère
soit con-vexe, y il est nécessaire
que b
et bl soient de mêmessignes
ou designes contraires,
en même temps que a et al ;c’est-à-dire,
en d’au-tres termes, y
qu’il
faut que aal et bbl soient tous deux de mêmesigne,
cequi (3)
donnera aussi le mêmesigne
à A etB ,
et ren-dra ainsi AB
positif.
Enconséquence ,
on pourra , et même d’une infinité de manièresdifférentes ,
choisir l’indéterminéeC,
de tellesorte que C2-AB soit
négatif,
ou qne la courbe( 1 )
soit une el-lipse.
On pourra, en outre , choisir C de manière à rendre cettequantité nulle,
ou à rendre la courbe uneparabole,
et pour cela il faudra poser -donc 1.. à un même
quadrilatère
convexequelconque,
onpeut
cii~-- conscrire unein~rtité d’ellipses
et seulen~ent deuxparaboles.
En
adoptant
la double valeur(4)
deC, l’équation (ï) prend
la forme
qui,
combinée avec la doubleéquation
se
réduit simplement
àce
qui montre que
la double droite(6)
ne coupe la double courbe(5)
RESOLUES. I03
qu’en
unpoint unique
donné par les deuxéquations (6)
et(7);
donc la double droite
(6)
doit être uneparallèle
menée par l’ori-gine
à l’axe de la doubleparabole (5).
,Si l’on
désigne
par( t, ~ )
le centre de l’une desellipses
circons-crites au
quadrilatère,
ce centre seradonné,
comme l’onsait ,
parles deux
équations
On obtiendra donc le lieu des centres de toutes les
ellipses
cir-conscrites au
q~~adrilatère ,
en éliminant entre ces deuxéquations
l’indéterminée
C,
cequi
donneraéquation qui ,
parceque A
et B sont de mêmesigne , appartient
à une
hyperbole.
En mettant
l’équation
de la courbe sous la formece
qui donne,
pour leséquations
de son centre,l’équation
commune sesasymptotes
estéquation
commune à deux droitesrespectivement parallèles
auxdroites
(6) ;
s ainsi 2.° le lieu des cen~res de toutes lesellipses
cir-~~/2~~~//~~ ~ un même
quadrilatère
~~/2~.r~9uelcon9ue ,
est ~/2~~~y?~r~~/?
dont les asymptotes sontr~~~~/~~/72~/2~ /?~r~//~/~’
auxI04 QUESTIONS
0.~res des deux seules
paraboles qui puissent
êtrecir~or~scriies ~
ce r~éme
quadrilatère.
En
remarquant
queFëquation (9)
est satisfaite par les divers sys- tèmes de valeurs-
remettant pour
~3 B , D, E
leurs valeurs(3) ~
observant que lesaxes des coordonnées sont deux côtés
opposés quelconques ,
et peu-vent être aussi les deux
diagonales
considérées comme côtés op-posés,
ons’assurera ,
comme on l’adéjà
fait( Annales ,
toui.IX ,
pag.3~~ ) ,
quel’hyperbole ~ lieu
des centres de toutesles, ellipses
circonscrites à un même
quadrilatère
convexe passe i.° par les troispoints
de concours des côtésopposés
et desdiagonales ;
2.° parles six.
points
milieux desquatre
côtés et des deuxdiagonales ;
3.~enfin par les
quatrièmes
sommets des troisparallélogrammes
dontdeux sommets
opposés
seraient lesmilieux,
soit de deux côtés op-posés,
soit des deuxdiagonales,
et le troisième lepoint
de concoursde ces mêmes côtés ou
diagonales.
Lesformules- ~ 1 ~ ~ , envisagées
de la même
manière ~
prouveront que le centre de cettehyperbole
est la commune section des trois droites
qui joignent
lesmilieux,
tant des côtés
opposés
que desdiagonales
duquadrilatère.
En posant pour
abréger
et
ayant égard
auxéquations (8) ~ l’équation (1) prendra
cette formeet
F équation
d’un diamètrequelconque
de l’unequelconque
dés el-lipses
circonscrites auquadrilatère
sera dé celle-ci BRESOLUES.
o I05En combinant celle-ci avec
l’équation (14)
y ouohtiendra,
pour les coordonnées de l’une des deux extrémités dudiamètre
y ’Mais
l’équation
de latangente
à la courbe(1),
eii unquelcon-
~~~e ~ x’ , y’ )
de sespoints
estqui
en y mettantpour ~~
et~°~
lesvaleurs (16)
et ayantégard
aux relations
(8)
et(13)
devient =Telle est donc
l’équation
de latangente
à l’extrémité du diamètre(i5) ;
d’où i,1 suit queFéquation
de sonconjugue
sera~
ou
plus sii-npleiiient ,
en ayantégard
aux relations(8) ~
En donnant donc à
l’indéterminée
C des valeursdifférentes,
onobtiendra
(15) ,
pour toutes lesellipses
circonscrites auquadrila-
‘ tère dont il
s’agit,
lesconjugués
du diamètreparallèle
à la droitefixe dont
l’équation
seraitTc~.A~’/Zf. J 5
QUESTIONS
Mais,
en mettantl’équation (.20)
sous cette forméon voit
qu’elle
estsatisfaite , quelle
que soit l’indéterminéeC,
en--posant,
à lafois,
donc,
dans toutes lesellipses
circonscrites auquadrilatère,
le con-jugue
du diamètreparallèle à
la droite fixequelconque (21)
passe par lepoint
fixe donné par les deuxéquations (22).
Il est doncvrai 3.° que les
conju~ués
des diamètresparallèles
de ~out~s lesellipses
circanscrites a~ un mêmequadrilatère
~?~~~x/r~/2~ tous en un rnémepoint (*).
Il est en outre facile de voir que cepoint
estconstamment un des
/??z~~
du/?~r//72~r~
del’hy~perbc~le
lieu descentres ; car, si l’on élimine m entre les
équations (22) qui
le dé.terminent ,
on tombe surl’équation
qui
estprécisément (9) l’équation
de cettehyperbole.
Il faut
pourtant excepter
de laproposition
ci-dessus le cas oi~ .m aurait une valeur
qui
rendît les droites(22) parallèles,
y car alorsle
point
de concours desconjugués
desdïam~res parallèles
setrou-
verait infiniment
éloigné , c’est-à-dire ,
que cesconjugués
seraienteux-mêmes
parallèles.
C’est cequi
arriverait si l’onavait
,(’) On trouve une démonstration fort
élégante
de cetteproposition,
ainsique
beaucoup
d’autres choses intéressantes, dans un petit ouvrage de M.LAMÉ, ayant pour titre : Examen des
d~~rentes y7ï~~o~M ~
etc. ; in-8° ( Pa- ris y Coutcier , ~ 8 ~ 8 ).RE S 0 LUES. I07
alors les
équations
des deux diamètresconjugués
deviendraient( 12 ,
et
(22)
de sorte que ces deux diamètres
pourraient
êtrecompris
dansl’équa-
tion
unique
d’où l’on
voit (12) qu’ils
seraient alorsrespectivement parallèles
auxdeux asymptotes de
l’hyperbole
lieu des centres; ainsi4..°
le con-ju~ué
du diamètre de chacune desellipses
circonscrites à un mémequadrilatère, parallèles
à l’unequelconque
desasymptotes
del’hy- perboh
lieu des centres de toutes cesellipses ,
estconstammentpa-
rallèle à l’autre
asymptote
de cettehyperbole.
En posant
d’où
les
équations
de nos deux diamètresconjugués deviendront
~~
En
désignant
par 9l’angle
de ces diamètres on auraSi l’on veut que , pour une valeur déterminée de
6* ~
ces dia-mètres
conjugués
soientégaux ,
ilfaudra ,
comme l’onsait ,
quel’angle
9 soitn~inirnu~~ ,
etconséquemment
que la tii#~~reotielle deQUESTIONS
sa
fanante
soitnulle ,
cequi donnera,
toutes réductionsfaites,
.
mais,
en différentiantl’éqliation (24-)
on a~tc~~~ ,
enmuhipUaut
etréduisant
ou bien en
développant
Mais
l’équiation (2~)
dotinequi,
substitue dans(27) ~
p donne .cette
valeur,
substituée à son tour dans(28) ~ donne
de sorte que m et m’ sont racines d’une même
équation
du seconddegré ,
comme onpouvait
biens’y attendre.
En retranchant du
quarré
de la valeurde m+rn’
lequadruple
de celle de mm’, et extrayant la raciné
quarrée
durésultat,
il vientRESOLUES. I09
on trouve ensuite
ces valeurs étant substituées dans la formule
(26~) ~
elle deviendrad’en
Tel est
donc,
pourchaque
valeur de l’indéterminéeC , l’angle
desdiamètres
conjugués égaux.
Or ,
soient 2a et 2b les deux diamètresprincipaux
d’uneellipse
et cx
l’angle
de ses diamètresconjugués
3 on aura, comme l’onsait,
b
Tang~(x== 2013~
,a a d’où l’on voit quel’angle
ocapprochera
d’âutant.plus
d’unangle droit,
que les deux diamètres 2a et.2b approche-
ront
le plus
d’êtreégaux
etconséquemment
d’autantplus
que cetteellipse
seraplus approchante
du cercle. Si donc on veut savoirquelle
est, de toutes les
ellipses circonscrites
à notrequadrilatère,
cellequi approche
leplus
ducercle ,
il nes’agira
qued’assigner
la va-leur
de Cqui,
dans la formule(3 1) ,
rend Sin.9maximum,
ousa différentielle nulle.
Égalant
donc cette différentielle àzéro,
on trouverad’ott
Ces valeurs substituées dans les formules
(29)
et(3o) donnent
d’où
ce
qui
prouve que , dansl’ellipse
danslaquelle
les diamètresconju- gués égaux
forment leplus grand angle aigu ~
ces diamètresconjugués
sont
(1 2) parallèles
aux deux asymptotes del’hyperbole;
ainsi 5.~de toutes les
ellipses
circonscrites à un même~r~adrïlatére ,
laplus approchante
du cercle est celle dont les diamètresconjugu~s pa
ralléles aux
asymptotes
del’hyperbole
lï~u des centres de toutes lesellipses ~i~consGrizes,
sont en mêmetemps
des diamétresconjugués
-
égaux;
c’est la solution duproblème
énoncé à la page-284
duprécédent
volume(*)
et lecomplément
du théorème que nous nous étionsproposés
de démontrer.Nous
espérons
que M. Steinerne voudra
pas laisser son ouvrageincomplet ,
et que , dans unprochain
numéro du Journal deM.
Crelle ,
il nous fera connaître aussil’ellipse
laplus approchante
du
cercle,
entre toutes cellesqui
sont inscrites à un même qua- /~drilatère~
_
-- -
. _, . - - - ~_
,
- -- -
~
. _ ,
-. - -
, -
(~) Le problème avait été proposé par M. Bobillier.