Questions résolues. Solution de deux des six problèmes de géométrie énoncés à la pag. 155 du précédent volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 19 (1828-1829), p. 175-181
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Si ,
dans le second cas , lepoint
donné est sur ladroite, lieu
despôles
desplans
desconiques,
toutes les surfaces du second ordre circonscrites auront un mêmeplan tangent
en cepoint.
La surface du second ordre à
laquelle
sont inscrites les autres sur-faces
pourrait
être un cnne.Les théorèmes des deux
§. III
et IV ne sont eux-inêmes que des casparticuliers
despropriétés générales
dessystèmes
de sur-faces du second ordre inscrites ou circonscrites à la fois à deux au- tres surfaces du même
ordre ; propriétés
dont la recherche fera lesujet
d’un autre article.QUESTIONS RÉSOLUES.
Solution de deux des six problèmes de géomé-
trie énoncés à la pag. I55 du précédent
volume ,
Par
unA
B O N NÉ.
PROBLÈME
I. Surle plan
d’untriangle
donné décrire un cer-cle
qui intercepte,
sur les directions des trois côtés dece triangle,
des cordes
égales à
trois droites données ?Solution. Comme il faut trois conditions pour déterminer un cer-
cle sur un
plan,
on voit d’abord que leproblème
estdéterminé,
c’est-à-dire
qu’il
nepeut
être résolu que par un nombre de cercles limité.Si l’on
exigeait
seulement que lescordes interceptées
par le cer-cle
cherché,
sur les directions des deux côtés d’un mêmeangle
dutriangle donné,
fussentégales
à deux droitesdonnées ,
leproblème
I76 QUESTIONS
deviendrait indéterminé,
c’est-à-direqu’il pourràit
êtrerésolu par
une infinité de cercles se succédant les uns aux autres sans In-
terruption ;
les centres de tous ces cercles seraient donc sur une cer-taine courbe. A
chaque
sommet dutriangle répondrait
unesembla-
ble
courbe,
et lescourbes, répondant
aux trois sommets, se coupe-raient aux centres des cercles
qui
résoudraient leproblème. Voyons
donc
quelle
est lanature
de ces courbes.Soient a, b
deux des côtés dutriangle
donné et yl’angle
com-pris ;
prenons ces deux côtés pour axes des x et des y , et cher- chons surquelle
courbe se trouvent situés les centres de tous les cerclesqui interceptent,
sur ces mêmescôtés,
deslongueurs données
2a’ et 2bl.
Soit ( t, u )
l’un de cescentres ;
lesperpendiculaires
abaisséesde ce
point sur les
deux côtésa, b
serontrespectivement uSin.y
et
tSin.y;
leurspieds
tomberont sur lesmilieux
descordes
2a’ et2b’ ;
-de sortequ’en ajoutant respectivement
a’2 et b’2 aux carrésdes
longueurs
de cesperpendiculaires, on aura deux expressions
du carré du
rayon
ducercle qu’on pourra égaler
entreelles ;
cequi
donnera
c’est-a-dire ,
telle est donc
l’équation
du lien des centres de tous les cordesqui interceptent
sur lesdeux côtés a, b
del’angle y
dutriangle donné y
des
longueurs respectivement -égales
à 2a’ et 2b’.On reconnaît cette
équation
pour celle d’unehyperbole
dont lesasymptotes
divisenten deux parties égales
lesquatre angles que
for-ment les
directions
des côtés aet b ;
cesasymptotes
sont donc rec-tangulaires,
etconséquemment l’hyperbole
estéquilatère;
elle passeRESOLUES.
railleurs
par lesquatre points donnés
par les deuxdoubles équa-
tions
dont
lesdistances
aux deux côtés a et b sontrespectivement ±a’
et
±b’;
la solution duproblème proposé
est donc renfermée dans le théorème suivant :THÉORÈME
I. Aux trois côtés a ,b ,
e d’untriangle
donnésoient
menées,
depart
etd’autre,
desparallèles qui
en soient res-pectivement
distantes desquantitès
donnéesa’, b’ , c’ ;
ces troiscouples
deparallèles formeront,
par leurrencontre ,
troisparal- lélogrammes ayant
leurs centres aux trois sommets dutriangle.
.A chacun de ces
parallélogrammes
soit circonscrite unehyperbole
.
équilatère, ayant
pourasymptotes
les deuxdroites, perpendiculai-
res l’une à
l’autre ,
divisant en deuxparties égales,
tantl’angle
du
triangle
donnéqui
a son sommet au centre duparallélogramme ,
que le
supplément
de cetangle.
Les troishyperboles
ainsi décri-tes se
couperont
enquatre points,
centres d’autant de cerclesqui intercepteront ,
sur les directions des trois côtés a,b,
c du trian-gle donné,
deslongueurs respectivement égales
à2a’, 2b’,
2c’.Les centres des cercles cherchés ainsi
déterminés ,
rien ne seraplus
aisé que d’en trouver les rayonsrespectifs ;
car, pour chacund’eux,
en abaissant de son centre desperpendiculaires
sur les di-rections des trois
côtés a, b , c,
etprenant ,
sur ces mêmes direc-tions ,
depart
etd’autre,
despieds
de cesperpendiculaires
, deslongueurs respectivement égales
àa’, b’, c’,
onobtiendra
sixpoints
de la circonférence à décrire.
Si deux des trois
longueurs données a’, b’, c’
étaientégales
en-tre
elles ,
l’une des troishyperboles
se réduirait à sesasymptotes,
et il serait facile de ramener les intersections de chacune de ces
asymptotes,
avec l’unedes deux
autreshyperboles,
à celle de cetteI78 QUESTIONS
même
asymptote
avec uncercle ;
de sortequ’alors
leproblème
se-rait
rigoureusement
résoluble avec larègle
et le compas.Si les
longueurs
donnéesa’, b’, c’
étaient toutes troiségales
en-tre
elles, les hyperboles
se réduiraient toutes trois à leurs asymp- totes, et les centres desquatre
cercles cherchés ne seraient autresalors que les centres des cercles inscrits et ex-inscrits au
triangle proposé ;
cequi
est d’ailleurs évident.PROBLÈME
II. Sur leplan
d’untriangle
donné décrire uncercle tel que les
angles
circonscritsqui
aurontmêmes
sommets quece
triangle
soientégaux
à troisangles
donnés ?Solution. Comme il faut trois conditions pour déterminer un cer-
cle sur un
plan,
on voit d’abord que leproblème
estdéterminé,
c’est-à-dire qu’il
nepeut
être résolu que par un nombre de cer-cles limité.
Si l’on
exigeait
seulement que lesangles
circonscrits au cerclecherché , ayant
pour sommets deux des sommets dutriangle donné,
fussent
égaux
à deuxangles donnés ,
leproblème
deviendrait indé-terminé,
c’est-à-direqu’il pourrait
être résolu par une infinité decercles,
se succédant les uns aux autres sansinterruption ;
les cen.tres de tous ces cercles seraient donc sur une certaine courbe. A
chaque
côté dutriangle répondrait
une semblablecourbe ,
et lescourbes
répondant
aux trois côtés secouperaient
aux centres descercles
qui
résoudraient leproblème. Voyons
doncquelle
est la na-ture de, ces courbes.
Soient c un des côtés du
triangle
donné et03B1, 03B2
les deuxangles adjacens ;
prenons ce côté pour axedes x,
le sommet del’angle
apour
origine
et la direction de l’autre côté de cetangle
pour axe des y, et cherchons surquelle
courbe se trouvent situés les cen-tres de tous les cercles tels que les
angles
circonscritsqui
ont Inê-mes sommets que les deux
angles
ocet 03B2
soientégaux
à deux an-gles
donnés 203B1’ et203B2’.
Soit
(t, u)
le centre de l’un de cescercles ;
les droitesqui
I79
le joindront
auxdeux sommets
de ceet 03B2
aurontrespectivement
pour
longueurs
lesquelles miiltipliées respectivement
par Sin.«’ etSin.03B2’ donneront
deux
expressions
du rayon du cercle cherché que l’on pourraéga-
ler
entreelles ;
on aura donc enquarrant
telle est
donc l’équation du
lieu des centres de tous les cercles tels que lesangles
circonscritsqui
ont mêmes sommets que les an-gles
aet 03B2, adjacens
au côté c dutriangle donné ,
sontrespecti-
vement
égaux
auxangles
donnés 203B1’ et203B2’.
On reconnaît aisément que cette
équation
est celle d’uncercle, qui
a son centre sur l’axedes x , c’est-à-dire,
sur la direction du côté c dutriangle donné ;
de sortequ’il suffira ,
pourpouvoir le
décrire ,
de connaître les deux extrémités de celui de ses diamè-tres
qui
estdirigé
suivant cettedroite ; c’est
ce àquoi
onparvien-
dra en faisant dans cette
équation
u=0, et en déterminant les deux valeurs de tqui
en résultent. On obtient ainsid’où
et par
conséquent
I80
QUESTIONS
On
reconnaît
aisément que ces valeursrépondent à
deuxpoints,
l’un sur le côté c lui-même et l’autre sur son
prolongement,
dontles distances à ses deux extrémités sont en raison inverse des si-
uns des
angles
03B1’ et03B2’ qui
leurcorrespondent
ou en raion directede leurs
cosecantes ;
de sorte que la solution duproblème proposé
est renferme dans le théorème suivant :
THÉORÈME
II. Des sommets des troisangles
a,03B2, 03B3
d’untriangle donné , pris
tour à tour pour centres , soient décrits trois cercles dont les rayons, d’ailleurs degrandeur arbitraire,
soientrespectivement proportionnels
aux cosécantes de troisangles
don-nés
03B1’, 03B2’, 03B3’, et
soient déterminés les centresd’homologie
ou desimilitude de ces trois
cercles , pris
successivement deux àdeux.
Si,
sur les distances entre les deux centresd’homologie relatifs
àchaque couple
decercles, prises
tour à tour pourdiamètres,
ondécrit trois nouveaux
cercles ,
ces dernierspasseront
toustrois par
deux
points, centres
de deux cercles tels que lesangles
circons-crits
qui
auront mêmes sommets que les troisangles 03B1, 03B2,
y dutriangle
donné serontrespectivement égaux
à203B1’, 203B2’, 203B3’ (*).
(*)
C’est exactement à cela que revient, pour le fond , une solutionqui
nous a été adressée par M.
Pagliani,
cadet au corpsroyal
des Pionniers àModène ; mais l’auteur se borne à démontrer une construction que sa saga- cité lui a
suggérée,
tandisqu’ici l’analyse fait
découvrir cette construction.On sait que tous les
points
duplan
de deux cercles,desquels
ces cerclessont vus sous des
angles égaux
sont ceux de la circonférence décrite sur la distance entre leurs centresd’holnologie 1 prise
pour diamètre ; d’où il suit que les deuxpoints
duplan
de trois cercles d’où ces cercles sont vus sousdes
angles égaux
sont ceux où se coupent les trois cercles décrits de la mêmemanière, par rapport à ces
trois-là, pris
tour à tour deux à deux.D’après
cette remarque le théorème pourra être très-brièvement énoncé comme il suit:
Le centre du cercle
qui
est ru des sommets d’untriangle
clonné sous troisangles
donnés, est lepoint.
d’où t’onverrait,
sous desangles égaux ,
troisLes centres des deux cercles
qui
résolvent leproblème
ainsi dé-terminés,
rien ne seraplus
facile que d’en trouver les rayons res-pectifs ;
car, pourchacun
enjoignant
son centre aux sommets destrois
angles
ex,03B2, 03B3
par desdroites,
et menant par les mêmes sommets de nouvelles droites faisantrespectivement
aveccelles- là
des
angles 03B1’, 03B2’, 03B3" ;
lesperpendiculaires
abaissées du centre surces dernières seront des rayons du cercle à décrire.
Si deux des trois
angles
donnésa.! , 03B2’, 03B3’
étaientégaux
entre eux,l’un des
cercles,
lieux des centres des cerclescherchés,
se réduiraita une
perpendiculaire
sur le milieu de l’un des côtés dutriangle donné,
axe desymptose
ou axe radical des deux autres ; et , si ces troisangles
étaientégaux,
les trois cercles se réduisant tous alors à desperpendiculaires
sur les milieux des côtés dutriangle donné,
le centre du cercle cherché ne serait donc autre que le centre du cercle circonscrit à ce
triangle ;
cequi
est d’ailleursévident.
A cause de la
parfaite analogie qui
existe ,entre ces deuxproblè-
mes, on était fondé à soupçonner que ,
puisque
lepremier
se ré-sont par des intersections
d’hyperboles équilatères ,
l’autre se résou-drait par des intersections de cercles.
Les
quatre
autresproblèmes
de l’endroit cité ne seraient pasplus
difficiles à traiter que ces
deux-là,
si les formules de lagéométrie analytique
à troisdimensions ,
relatives aux axes de coordonnéesobliques
, nous étaientplus familières.
Lyon,
le 28juillet
1828.eercles
qui
auraient pour centres les sommets dutriangle ,
et dont les rayons seraientrespectivement proportionnels
aux cosécantes des moitiés des trois an-gles
donnés.J. D. G.
Tom. XIX 25