Géométrie élémentaire. Essai de démonstration du principe qui sert de fondement à la théorie des parallèles
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 269-272
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269
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Essai de démonstration du principe qui
sertde
fondement à la théorie des parallèles ;
Par
unA B O N N É.
THÉORIE
DESPARALLÈLES.
Au Rédacteur des Annales;
MONSIEUR,
JLL
y along-temps
que l’on cherche unedémonstration rigoureuse
de la théorie des
parallèles.
Je me suis aussioccupe à en
chercherune:
voici
celle queje
crois avoir trouvéeSoit une
droite
surlaquelle soient prises arbitrairement
deuxparties égales
consécutives AB et BC. Sur les troispoints A, B,
Csoient élevées à cette
droite,
d’un mêmecôté,
lesperpendiculaires
Tom.
XIV,
n.°IX,
I.er marsI824. 36
270
THÉORIE
AA’, BB’, CC’,
d’une mêmelongueur quelconque.
Enjoignant
A’B’ et
B’C’,
nous obtiendrons les deuxquadrilatères
évidemmentégaux
AA’B’B etBB’C’C,
danslesquels
les quatreangles AA’B’,
BB’A’, BB’C’, CC’B’,
serontaussi
évidemmentégaux
entreeux,
et devront être tous quatre
droits. aigus
ou obtus.Admettons d’abord que ces
quatre angles
soient obtus. Alors eprolongeant
indéfiniment les droitesAA’, BB’, CC’,
au-delàde
-
A/, B’, Ci ,
versA", B", C",
lesangl-es
A’B’B" etC’B’B",
commesupplémens
de deuxangles
obtus etégaux
entre eux, serontaigus
et aussi
égaux
entre eux, d’où il:suit
que,l’angle
totalA/B/C’ .,
moindre que deux
angles droits,
sera divisé en deuxparties égales
par la’droite
B’B", laquelle conséquemment
devra contenir le centre0 du cercle circonscrit au
triangle
isocèle dont les deux côtéségaux
seraient B’A’ et B/C/. Mais
si,
de ce centre ,désigné
par0,
on, mènedes rayons aux
points
A’ etC’,
les-triangles
B’OA’ et B’OC’ devront,être
isocèles ;
d’où ilsuit
que lesangles
OA’B’ et OC/B’ devrontêtre
respectivement égaux
auxangles
OB’A’ etOB’C’,
c’est-à-direaux
angles
B"B’A’ etBI/B/C/
mais lesangles
A"A’B’ et C"C’B’doivent aussi être
égaux
auxangles B"B’A’, B’/B’C’; donc
les droites OA’ et, OC’ doivent se confondre avec les droites A"A’ etC"C’,
ce
qui
revient à dire que les droitesAA", BB"
CC" doivent toutesDES
PARALLÈLES.
271trois concourir au
point 0 ,
conclusionabsurde , puisqu’elles
sonttoutes trois
perpendiculaires à
une même droite.Si
d’ailleurs
les troispoints A’, B’,
G’ étaient à la circonférence d’un mêmecercle ,
ayant lepoint 0
pour centre , à cause deAA’=BB’=CC’,
les troispoints A, B ,
C devraient se trouver surune autre
circonférence, concentrique
à lapremière,
tandis que , parl’hypothèse,
ces troispoints appartiennent
à une mêmeligne
droite.Les
quatre angles égaux AA’B’, BB’A’, BB’C’,
CCIB’ ne sauraientdonc être obtus.
Voyons présentement
s’ilspourraient
êtreaigtis.
Dans ce casl’angle
A’B’C’,
considéré dit côté de AC serait moindre que deuxangles
droits;
et onprouverait,
par des raisonnemens tous semblables àceux
qu’on
a fait tout àl’heure,
que le cercle circonscrit autriangle
isocèle dont les deux côtés
égaux
sont B’A’ etB’C’,
doit avoir à la fois soncentré
sur lesprolongemens
deA’A, B’B,
C’C au-dessous deAC , ,
et que, parsuite ,
ces trois droites concourent en un mêmepoint,
ce qui
estabsurde , puisqu’elles
sontperpendiculaires
à une mêmedroite. On en conclurait encore que les trois
points A, B,
C sontsur une circonférence
concentrique
à cellequi
passe par les troispoints A’, B’, C’,
cequi
estégalement absurde, puisque
les troispoints A , B,
Cappartiennent
à une mêmeligne
droite. Lesquatre angles égaux AA’B’, BB’A’, BB’C’,
CC’B’ ne peuvent douc êtreaigus.
Ces
quatre angles,
nepouvant
être ainsi ni obtus niaigus,
doiventêtre tous
droits,
d’où il suit que A’B’C’ n’estpoint
uneligne brisée,
mais une
ligne droite, perpendiculaire
à la fois aux trois droitesAA’, BB’,
CC’.Il est aisé de voir que la même démonstration
s’appliquerait
aitcas
où,
au lieu deprendre
sur lapremière
droite troispoints équidistans A, B , C ,
on en auraitpris
unplus grand nombre, quelle
quepût
être d’ailleurs leur commune distance.De
là,
il est facile de conclure quesi,
d’un même eôté d’unedroite,
on lui élève tant deperpendiculaires
d’une mêmelongueur
quelconque qu’on voudra,
les extrémitéssupérieures
de ces per-272 LOIS
pendiculaires oppartiendront à
une même droite évidemmentparal-
lèle à la
première,
et àlaquelle
ces droiteségales
seront aussiperpendiculaires. Or,
une fois cetteproposition admise,
la théoriedes
parallèles
n’offreplus
de difficulté.Je ne
prévois
ras,Monsieur, quelles objections
onpourrait
fairecontre cette
démonstration. Cependant,
comme ilpourrait
enexister
et que
je
désirerais alors lesconnaître, je
vousprié
de vouloir bien l’insérer dans undç
vosprochains
numéros(*).
Agréez,
etc.Marseille,
le24
décembre I823.ASTRONOMIE.
Sur
uneloi prétendue nouvelle des mouvemens célestes ; Par M. GERGONNE.
PERSUADÉS,
comme nous le sommes, que les Lois deKèpler,
ou,ce
qui revient
aumême,
leprincipe
de lagravitation, qui
en està la fois la
conséquence rigoureuse
etl’expression abrégée,
ren-ferment tout le secret de la
mécanique céleste,
de telle sortequ’il
ne reste
plus aujourd’hui
aux astronomes d’autre tâche àremplir
que d’eii
développer
lesconséquences
et d’en faireInapplication
auxdonnées fournies par
l’observation;
nousn’avons
pas été peu sur-(*)
On trouve une autredémonstration
de la théorie desparallèles à
lapage 353 du 111.c volulne du
présent
recueil.J: D. G.