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Article pp.7-8 du Vol.37 n°211 (2011)

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Texte intégral

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Manipulations

M

ais que s’est-il passé dans la tête des dirigeants de Renault ? Rappelons les faits. Le 3 janvier dernier, trois cadres supérieurs, associés à la direction et au pro- gramme de la voiture étaient licenciés brutalement. Motif : ils auraient fourni des informations, contre de l’argent, à des concur- rents, sur ce projet qui représente un enjeu considérable pour le constructeur d’automobiles français. Les preuves, elles, ne man- queraient pas d’être apportées dans les jours qui viennent, à la suite d’une enquête diligentée au sein de l’entreprise.

En ce début du mois de janvier, où il y avait pénurie d’informa- tion, la nouvelle faisait la « une » des journaux. L’espionnage industriel et l’image d’une Chine prête à tout constituaient une bonne intrigue susceptible de séduire les lecteurs. Les médias s’en remettaient aux rumeurs et à l’autorité de Renault. On sait que dans ce type d’affaires la communication est importante. Des fuites sont organisées. Des bruits, des bavardages se répandent que ce soit au sein de l’entreprise ou à l’extérieur. Les langues vont se délier. Des informations « officieuses » vont être recueillies. Tout cela n’a rien à voir avec un processus rationnel d’investigation.

Au sommet de l’entreprise, on se plaît à souligner qu’il n’y a dans cette mise en cause aucun amateurisme. On a affaire à des pro- fessionnels. Il est vrai que Renault, forte de la formation de ses ingénieurs et de sa culture technique, peut afficher un sérieux à

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toute épreuve. En plus, la firme n’est pas sans expérience dans le traitement d’his- toires de corruption et d’espionnage, qu’elle a su jusqu’à maintenant régler discrètement.

Très rapidement, au cours du mois de jan- vier, les accusations semblent bien fragiles.

Leur cheminement paraît critiquable.

Cela commence avec une vulgaire lettre anonyme, à la direction dénonçant les res- ponsables en question. Cela continue avec une étrange mission confiée à un intermé- diaire installé à Alger, spécialiste d’infor- mation industrielle, qui sert à rémunérer des experts en informatiques capables de déchiffrer les comptes en banques suisses des personnes suspectées. Celles-ci protes- tent de leur innocence. La piste s’ensable.

Les fameux comptes n’existent pas.

La presse fait enfin son travail. Tout se dégonfle.

En réalité, en interne, l’affaire n’a jamais pris. Les collègues, n’ont jamais véritable- ment adhéré à la thèse de l’espionnage industriel mené par des cadres avec lesquels ils ont travaillé pendant des années. Alors, comment en est-on arrivé là ?

Le groupe Renault, a installé ces dernières années, un système de sécurité intérieure, baptisé curieusement, par antiphrase sans doute, « alerte éthique ». Il s’agit d’encoura-

ger les salariés « à prévenir leurs dirigeants lorsqu’ils constatent des comportements professionnels déviants pouvant faire courir un risque sur le plan financier, sécuritaire ou technique »1. Les syndicats se sont inquiétés des dérives qu’un tel système pouvait occasionner et notamment de l’instillation d’une culture de méfiance.

Chacun peut observer et juger, sans prendre de risque, l’autre.

On aurait pu penser qu’un tel système

« d’alerte éthique » était protégé ou auto- protégé contre des manipulations possibles.

La prise en considération de la lettre du corbeau par la direction, montre qu’il n’en est rien. Tout s’est passé comme si la direc- tion avait voulu croire ce qui était écrit.

Pourquoi a-t-elle à son tour voulu manipu- ler l’opinion en soulevant cette histoire d’espionnage ? Il semble que le projet de la voiture électrique ait pris du retard. Les trois cadres auraient joué alors le rôle de bouc émissaire. Les histoires de manipula- tion, c’est comme les poupées russes. C’est sans fin, comme l’a montré récemment l’af- faire Clearstream. Quand on creuse, on en trouve toujours une autre, et une autre.

Encore conviendrait-il de ne pas créer des systèmes susceptibles de les enfanter et de les véhiculer.

8 Revue française de gestion – N° 211/2010

1. Le Monde, 5 mars 2011, p. 18.

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7 Éditorial – Jean-Marie Doublet 11 Ont contribué à ce numéro

15 Le présentéisme. Lorsque la présence n’est pas garante de la performance

Éric Gosselin, Martin Lauzier

29 Méthode d’analyse des discours. L’exemple de l’allocution d’un dirigeant d’entreprise publique

Amélie Seignour

47 Point de vue– Don, ingratitude et management.

Suicide et désengagement au travail Norbert Alter

Dossier – Le balanced scorecard à l’épreuve de l’expérience Sous la direction de Gérald Naro, Denis Travaillé

65 Le BSC à l’épreuve de l’expérience. De l’assemblage d’un « puzzle » à la construction d’un « Lego ».

Gérald Naro, Denis Travaillé

81 Balanced scorecard et pilotage de la responsabilité sociale de l’entreprise. Retour d’expérience

Francois Meyssonnier, Fana Rasolofo-Distler

93 Élaboration d’un balanced scorecarden milieu hospitalier.

Une recherche-intervention auprès des équipes mobiles de gériatrie Marie-Annick Montalan, Beatrice Vincent

103 Le cas d’un balanced scorecarden contexte hospitalier. Éluder la carte stratégique pour privilégier la performance organisationnelle

Thierry Nobre, Imène Haouet

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119 Le thème de l’alignement dans les tableaux de bord stratégiques.

Leçons tirées de la pratique

Bernard Gumb, Pascale Fressoz, Vassili Joannidès

131 Le balanced scorecarden France. Un outil de communication encore incompris

Stéphane Trébucq

145 Summary

149 Note aux auteurs

10 Revue française de gestion – N° 211/2010

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Norbert ALTERest professeur à l’univer- sité Paris-Dauphine. Spécialiste des organi- sations et de l’innovation, il aborde ces thèmes en mobilisant la sociologie et l’an- thropologie générale, en particulier les tra- vaux de Mauss et de Simmel. Il a passé treize ans à France Télécom avant d’entrer à l’université, d’abord au Cnam, puis à Paris- Dauphine, en 1993. Il y a été directeur du Cerso (Centre d’études et de recherches en sociologie des organisations), de 2000 à 2008. Ses travaux ont donné lieu à une dizaine d’ouvrages, dont L’innovation ordi- naire(2000) et Donner et prendre (2009).

Ses recherches actuelles portent sur les entrepreneurs « atypiques ».

Pascale FRESSOZ est fondatrice et directrice du cabinet Millenium Entre- prises, spécialisé en stratégie et développe- ment durable. Elle accompagne les chefs d’entreprises et élus pour les aider à définir, exécuter et évaluer leur stratégie ou po- litique publique, à l’aide du Balanced Scorecard. Sur la base de ses vingt années d’expérience en management, dans un envi- ronnement international et divers secteurs d’activités, elle enseigne dans de presti- gieuses écoles de management en France.

Elle a créé l’Alliance internationale pour les objectifs du millénaire (AIODM).

Éric GOSSELIN, Ph.D. est professeur titu- laire en psychologie du travail et des organi- sations au département de relations indus- trielles de l’université du Québec en

Outaouais. Il est chercheur au Laboratoire d’analyse psychoneuroendocrinologique du stress et de la santé (LAPS2) où il mène des travaux sur les liens entre le stress et la per- formance au travail. Il a publié divers articles portant sur la satisfaction, la motiva- tion, l’interface entre la vie personnelle et professionnelle ainsi que la santé psycholo- gique au travail. Il est aussi coauteur du livre Psychologie du travail et comportement organisationnel publié chez Chenelière Éducation.

Bernard GUMB est professeur à Gre- noble École de management et intervient également dans des écoles et universités françaises et étrangères. Ses thèmes de prédilection portent sur les modalités de contrôle au sein des firmes en général, notamment dans leurs aspects straté- giques. Il est l’auteur de livres, de cha- pitres d’ouvrages collectifs et de plusieurs articles portant sur ces questions. Il est le responsable fondateur du pôle de recherche « Immatériels » à Grenoble École de management.

Imène HAOUET est doctorante en sciences de gestion à l’université de Strasbourg. Sa thèse est codirigée, dans le cadre d’une convention de cotutelle avec l’IHEC Carthage en Tunisie, par les profes- seurs Thierry Nobre et Olfa Zeribi. Ses tra- vaux de recherche portent sur la probléma- tique du changement dans les organisations publiques avec un intérêt particulier pour

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les établissements de santé. Dans le cadre de sa thèse, elle étudie la place d’une démarche participative dans le processus d’introduction des outils de pilotage straté- gique à l’hôpital. Depuis 2010, elle est pro- fesseur associée au département comptabi- lité contrôle à l’EM Strasbourg Buisness School.

Vassili JOANNIDÈS est professeur assistant à Grenoble École de management et Queensland University of Technology (Brisbane, Qld, Australie). Vice-président du cabinet De Burg & Asscociés, ancien élève de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’École normale supérieure de Cachan et agrégé d’économie et gestion, et titulaire d’un doctorat de l’université Paris- Dauphine/université de Manchester, il tra- vaille sur les liens entre stratégie et contrôle, s’intéressant particulièrement à leurs fondements religieux.

Martin LAUZIER, Ph.D.(c) est profes- seur adjoint en gestion et développement des ressources humaines au département de relations industrielles de l’université du Québec en Outaouais. Il est chercheur associé au Groupe sur les aspects psycho- sociaux de la santé (GAP-Santé) où il mène des travaux sur les liens entre l’apprentis- sage et la santé des individus, des collectifs et des organisations. De façon plus spéci- fique, il s’intéresse aux aspects de l’inter- face individu/organisation favorisant la conciliation entre le bien-être au travail et la performance organisationnelle. Il est l’actuel vice-président de la section Outaouais de la Société québécoise de psy- chologie du travail et des organisations (SQPTO).

François MEYSSONNIER est profes- seur des universités en sciences de gestion à l’Institut d’économie et de management de Nantes - IAE où il dirige le master

« Contrôle de gestion ». Il anime le groupe de recherche en contrôle de gestion du Laboratoire d’économie et de management Nantes Atlantique (LEMNA - université de Nantes). Il est l’organisateur des Journées d’étude en contrôle de gestion de Nantes, qui se tiennent tous les ans sous le parrai- nage de l’Association francophone de comptabilité. Ancien secrétaire général de l’AFC, il est actuellement président du jury de l’agrégation d’économie et gestion. Ses recherches portent en général sur le pilo- tage de la performance et l’instrumentation de gestion et en ce moment plus particuliè- rement sur le contrôle de gestion des activi- tés de service.

Marie-Annick MONTALAN est maître de conférences en sciences de ges- tion à l’université Paul Sabatier de Tou- louse où elle enseigne la gestion comp- table et financière et le contrôle de gestion. Elle codirige avec le professeur Alain Grand, médecin hospitalo-universi- taire, le master « Gestion des institutions et services de santé ». Membre de l’Asso- ciation francophone de comptabilité, elle conduit des recherches dans le domaine du contrôle de gestion et, tout particulière- ment, du pilotage des performances dans le secteur hospitalier.

Gérald NAROest professeur des univer- sités en sciences de gestion à l’université Montpellier 1 où il enseigne le contrôle de gestion. Il anime le groupe finance, comp- tabilité, contrôle et stratégies au sein de 12 Revue française de gestion – N° 211/2010

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Montpellier recherche en management (MRM) et codirige avec Yves Dupuy et Denis Travaillé le master « Contrôle de ges- tion et nouveaux systèmes technolo- giques ». Membre du CA de l’Association francophone de comptabilité, il conduit des recherches dans le domaine du contrôle de gestion et, tout particulièrement, du pilo- tage des performances.

Thierry NOBREest professeur des uni- versités en sciences de gestion à l’univer- sité de Strasbourg au sein de l’EM Stras- bourg. Il est directeur de l’Exécutive MBA

« Management hospitalier et des structures de santé » et dirige l’axe de recherche

« performance et management public et hospitalier » du laboratoire HuManiS.

Membre du CA de l’Association franco- phone de comptabilité, il conduit des recherches dans le domaine du manage- ment hospitalier sur les thèmes du contrôle de gestion, du management stratégique et de la conduite du changement.

Fana RASOLOFO-DISTLERest maître de conférences en sciences de gestion à l’ESM-IAE (université Paul Verlaine – Metz). Elle est membre de l’axe finance comptabilité contrôle du laboratoire CERE- FIGE et responsable pédagogique de la licence professionnelle chargé de gestion patrimoniale immobilière en partenariat avec l’École supérieure de l’immobilier de Paris et la CCI de la Moselle. Ses travaux de recherche portent sur le pilotage de la per- formance et la responsabilité sociale des entreprises.

Amélie SEIGNOUR est enseignant- chercheur à l’université Montpellier 2 et

rattachée au groupe de recherche MRM- ERFI. Elle centre ses travaux sur les évolu- tions de la relation d’emploi dans un contexte de globalisation et de financiarisa- tion des grandes entreprises. Linguiste et gestionnaire de formation, elle s’intéresse également à la communication d’entreprise et aux discours managériaux, qu’elle étudie à partir de ses propres méthodes d’analyses textuelles.

Denis TRAVAILLÉ est maître de confé- rences en sciences de gestion, habilité à diri- ger des recherches à l’IAE de Montpellier (université Montpellier 2) où il enseigne la comptabilité de gestion et le contrôle de ges- tion. Il est responsable du groupe de recherche COST (Contrôle et organisation des systèmes technologiques) et codirige avec Yves Dupuy et Gérald Naro le master

« Contrôle de gestion et nouveaux systèmes technologiques ». Il conduit des recherches dans le domaine du contrôle de gestion et, tout particulièrement du pilotage des perfor- mances des systèmes de production.

Stéphane TRÉBUCQ est maître de conférences en sciences de gestion et direc- teur de recherche au sein de l’université et de l’Institut d’administration des entre- prises de Bordeaux. Il est membre de l’équipe de recherche en contrôle et comp- tabilité internationale, et consacre ses recherches aux questions de la gouvernance et des systèmes de pilotage et de reporting de la performance globale.

Béatrice VINCENT est maître de conférences en sciences de gestion à l’université Paul Sabatier de Toulouse où elle enseigne la stratégie et la gestion des

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connaissances. Elle dirige le master

« Ingénierie des organisations, parcours management de l’entreprise réseau ». Elle conduit des recherches dans les domaines

du contrôle de gestion et de la gestion des connaissances, plus particulièrement, dans le domaine du pilotage des perfor- mances dans le secteur hospitalier.

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Références

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