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SPECTRE DE CO OBTENU A L’AIDE D’UNE LAMPE DE SCHÜLER
DÉTERMINATION DES CONSTANTES MOLÉCULAIRES.
RÉPARTITION DE L’INTENSITÉ DANS LES BANDES.
Par M. BECART,
Département de Physique, Faculté des Sciences de Lille.
Résumé. 2014 En prenant comme source une lampe à cathode creuse (lampe de Schuler) nous
avons obtenu le spectre ultraviolet de CO et avons pu déterminer une nouvelle valeur de B’ et de là une répartition de l’intensité dans le spectre que nous comparons aux enregistrements.
Abstract. - Using a hollow cathode lamp (Schüler lamp) we have obtained the spectrum of CO
in the ultraviolet region. We determine the B’ value and we compare the theoretical intensity
distribution with the record given by a microdensitometer.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 26, MAI 1965,
1. Introduction.
-En vue d’études spectro- scopiques de la haute atmosphère, nous avons été amenés à reprendre l’étude du 3e système positif
de la molécule CO. Nous en avons donné un très bref résumé au Congrès de Physique Atmosphé- rique tenu à Léningrad en août 1964.
II. Résultats expérimentaux.
-Nous avons
obtenu le spectre de CO à l’aide d’une lampe de
Schüler à cathode creuse et refroidissement par
eau (fig. 1).
La cathode est en aluminium pur ; le trou
cathodique a 4 mm de diamètre le gaz de remplis-
sage est de l’oxygène sous la pression de 2 mm
de Hg. (Tension aux bornes de la lampe 440 volts
et intensité de 250 mA à 300 mA.
Résultats obtenus avec un grand spectrographe Hilger (quartz) travaillant dans le domaine 2 7300 À 4 600 À, film Tri X Kodak et le
temps de pose 1 h 15 mn.
Nous relevons les têtes de bande suivantes
(ÀQ dans le vide)
FIG. 1.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01965002605023100
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Soit en nombre d’ondes :
Ces bandes ont été analysées entre autres par R. K. Asunki, C. H. Dieke and Mauchly, et
B. S. Beer [1] : ils les nomment têtes °3’ °2’ P3, P2, Pl, Q1 et ce sont les seules que nous ayons vues.
La répartition des intensités dans nos spectres
était toute différente de celle obtenue par les auteurs précédents ; d’autre part ils signalent
d’autres têtes que nous n’avons pas observées.
F’ IG. 2.
FiG. 3.
Le système étudié apparaît dans les spectres lorsqu’on emploie une cathode oxydée ayant en
son centre un échantillon de carbone. Nous avons
fait cette expérience avec 2 cathodes l’une de AIO,
l’autre de CuO. La décharge en atmosphère de gaz
rare (argon) détruit les molécules d’oxyde AIO ou
CuO et pulvérise en même temps le carbone qui en présence de l’oxygène libéré forme CO.
Le système de bandes étudié caractérise une pro-
gression en v". Il apparaît très perturbé. L’état
initial en v’ correspondrait à un état 3~, pour
lequel la valeur de B’
=1,89 cm-1 serait proba-
blement trop petite, d’après Dieke.
Nous avons donc cherché une méthode nous per- mettant de calculer la valeur de cette constante de l’état 3E en supposant que les constantes de l’état 3II soient bien connues.
III. Calcul théorique.
-On sait [2], [3] que les branches P et R des bandes des spectres électro- niques des molécules diatomiques peuvent être représentées par la formule :
m étant un nombre entier qui permet de repérer
une raie v par rapport à la raie nulle vo. Le sommet de la parabole de Fortrat correspond alors à :
FiG. 4.
233 et le nombre d’ondes de la tête vp à :
en écrivant :
En retranchant membre à membre les équa-
tions (1) et (4) on obtient :
mais :
qui reporté dans l’équation précédente donne
d’où
Cette relation permet de déterminer le numé-
rotage par rapport à la tête des raies d’une bande,
en choisissant un numérotage arbitraire par rapport
à une raie déterminée de la bande.
_____
La pente de la droite donne VÉ’ donc Bn - B~ ; si l’on connait l’un des niveaux, on
obtient les caractéristiques de l’autre.
Nous avons appliqué cette technique aux bandes
de CO déjà citées, particulièrement aux branches Pi à 33 646,9 cm-1 et Pl à 35 359,68 cm-1, et
nous avons obtenu les courbes suivantes ( fig. 5 et 6).
FIG. 5.
FIG. 6.
Nous trouvons respectivement pour B’ - B" les valeurs 0,285 cm-1 et 0,279 cm-1. Les valeurs de B" correspondantes sont alors 1,670 cm-1 et 1,686 cm-1, ce qui donne pour valeurs de B’
1,955 cm-1 et 1,965 cm-1. La séparation en triplet
de l’état 31+ étant négligeable pour cet état, les
niveaux restent pratiquement confondus. En tenant compte du fait que oc" est très petit on peut prendre pour B‘ la valeur moyenne de celles déter- minées par les graphiques soit B’ = 1,960 cm-1.
nous pouvons déduire la valeur de I soit :
Ayant ainsi déterminé la valeur de B’, nous
pouvons essayer de représenter la distribution ther-
mique de l’intensité dans une bande. Nous savons, d’autre part [2], que l’intensité en émission est de la f orme : ... -o _. -.-o. -.. «, + -.-.. _... .’+ OO+
Cette constante est proportionnelle à V4 et nous
supposons que v4 est constant pour des bandes
aussi peu développées que celles que nous étudions.
De plus, nous avons utilisé les valeurs des facteurs d’intensité :
Cas (a)
-. - - ,Cas (b)
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donnés par P. Nohan et F. A. Jenkins [4] à la fois
pour le cas a et le cas b de Hund le spectre consi-
déré étant classé entre ces deux cas type. Nous
avons obtenu les courbes suivantes ( fig. 7).
Connaissant maintenant la répartition de l’inten-
sité et les différentes valeurs de K, caractérisant chacune des raies de rotation (C. H. Dieke et J. W. Mauchly [1]), nous avons comparé les résul-
tats obtenus en partant des intensités théoriques
à ceux donnés par l’enregistrement du spectre au
microdensitomètre. (Nous supposons que nous res- tons dafis la partie rectiligne de la courbe caracté-
ristique de la plaque car il n’y a ni sous exposition,
ni surexposition).
Cet essai a été fait sur les bandes ~’1 et Pg (2 828,08 A et 2 830,89 ~.) ou (35 359,68 cm-1 et
35 324,57 cm-11.
Flc. 7.
Les points représentent les valeurs calculées ; le
calcul ayant été fait en valeur réduite, nous avons adapté la valeur trouvée pour le maximum corres-
pondant à la tête de bande au maximum de l’enre-
gistrement. Nos résultats sont assez satisfaisants
au voisinage des têtes ; puis lorsqu’on s’en éloigne,
on retrouve des perturbations dues à des raies d’une autre bande.
Nous avons enfin essayé la méthode préconisée
par S. S. Penner [5]. Elle consiste à rechercher les intensités absolues des raies dans le cas où la
fonction § dépend du temps. Nous savons qu’on
-..