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Submitted on 27 Jun 2017
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Les politiques de prévention des désastres
Patrick Pigeon, Julien Rebotier
To cite this version:
Patrick Pigeon, Julien Rebotier. Les politiques de prévention des désastres : Penser et agir dans
l’imperfection. ISTE éditions, 231 p., 2017, André Mariotti, 978-1-78405-226-3. �halshs-01489765�
Les politiques de prévention des désastres : penser et agir dans l’imperfection.
Patrick PIGEON Julien REBOTIER
SOMMAIRE Introduction
1ère partie : Les politiques de prévention des désastres : bilans ambigus et paradoxaux
1. L’évolution des connaissances et des politiques suggère une augmentation des désastres 1.1. Selon les bases de données EM-DAT et DesInventar, il y aurait toujours plus de
désastres
1.2. Les politiques de prévention des désastres se multiplient à toutes les échelles 1.3. Les recherches sur les désastres et leur prévention se multiplient aussi
2. Les apports de la prévention des désastres difficiles à considérer
2.1. Les désastres ne sont pas en augmentation dans toutes les bases de données 2.2. Pas toujours plus de désastres, mais toujours plus d’enjeux…
2.3. Il n’y a pas toujours plus de mortalité associée aux désastres 2.4. Les marchés intéressés par la prévention des désastres
2ème partie : Comprendre et gérer les risques de désastres : les limites multiples des approches spécialisées
3. Les limites des connaissances sur les désastres
3.1. La place et le statut de l’incertitude, inhérente, dans les bases de données 3.2. Risques de désastres : des définitions ambigües
3.3. La quête difficile d’un modèle conceptuel pour la prévention des désastres
4. Les limites de la prévention des désastres : retours d’expériences gestionnaires 4.1. Les retours d’expérience montrent le caractère universel des limites
4.2. Le risque digue en France : un exemple d’effets non désirés
4.3. Segmentation et politisation de la gestion des risques en Équateur
3ème partie : Pourquoi la prévention des désastres nécessite de penser et d’agir dans l’imperfection, et que faire ?
5. Le principe des limites cognitives : application à la prévention des désastres 5.1. La base analytique : la méthode cartésienne et l’éclatement des notions 5.2. La recomposition de la base analytique : Pascal et les tentatives systémiques 5.3. Les limites des recompositions analytiques : l’intuition chez Bergson
6. Entre prévention des désastres et préoccupations environnementales
6.1. Les contributions progressives des lectures environnementales à la prévention des désastres
6.2. Atouts et inconvénients d’une montée en complexité pour la prévention des désastres
7. Réflexions sur les contributions de géographie sociale à la prévention des désastres 7.1. Quelles épistémologies pour produire de la connaissance sur l’environnement ?
7.2. Dans quelles conditions les sciences sociales contribuent-elles à la prévention des désastres ?
7.3. Quels apports des sciences sociales à la prévention des désastres et au défi de l’action dans l’imperfection ?
8. Que faire pour gérer au mieux les désastres ?
8.1. Les apports des systèmes de gestion de la connaissance aux politiques de prévention
des désastres
8.2. Résistance aux politiques de prévention : pauvreté et enjeux de pouvoirs, les verrous de toujours
8.3. Evolution ou révolution ? Le dilemme de Pahl-Wostl Conclusion
Bibliographie
Aujourd’hui, penser les désastres et les prévenir nécessitent d’admettre les limites de la recherche et des politiques les concernant. Un tel bilan, qui peut paraître provocateur au moment où il n’y a jamais eu autant de politiques et de recherches visant à prévenir les désastres, est pourtant monnaie courante. Il est largement reconnu par les institutions internationales qui sont chargées de prévenir les désastres, au premier chef, par l’UNISDR
1. Cette agence de l’ONU a organisé au Japon, à Sendai, en mars 2015, une conférence qui présentait un bilan des politiques menées au cours des décennies précédentes. Ces politiques s’appuyaient sur le cadre d’action de Hyogo, qui fut développé à la suite du séisme de Kobe, en janvier 1995. Le dernier bilan mondial des Nations Unies sur la réduction des risques de désastres, dit rapport GAR selon le sigle anglophone, a également préparé la conférence de Sendai (UNISDR, 2015a). La déclaration officielle qui a clos la conférence de Sendai reconnaît très explicitement les limites des politiques comme des recherches sur la prévention des désastres. La bibliographie internationale, laquelle alimente le rapport GAR (UNISDR, 2015b), aboutit à des constats similaires. Ces différents éléments constituent souvent les points de départ des programmes de recherche internationaux sur les désastres.
L’ensemble de ces bilans et programmes dédiés à la prévention s’inspire de quelques articles jugés essentiels, dont celui de Gilbert White et al. (2001). Cet article pose notamment que plus on en sait en matière de prévention des désastres, et plus on perd.
Pourtant, on peut tout autant démontrer que ces politiques et ces recherches sont nécessaires. Cela suppose de réfléchir non à partir des désastres enregistrés mais de ceux qui ont été évités, ou même, selon l’expression officielle, réduits. Quels seraient les bilans de la mortalité et des pertes économiques si les politiques de prévention et la recherche sur les désastres n’existaient pas? La réponse n’est pas aisée, mais on ne manque pas d’exemples prouvant la capacité des politiques et de la recherche à gérer et à comprendre les désastres, malgré de nombreuses limites. Les désastres encore récents d’Haïti et du Japon, en 2011, permettent de faire ressortir combien les politiques de prévention sont utiles malgré leurs limites. Il suffit de comparer le différentiel de mortalité estimée. Ces deux désastres démontrent de manière éclatante, et une fois de plus, que les limites des politiques ne viennent pas seulement d’une connaissance insuffisante des processus physiques concernés, ici, des séismes, loin s’en faut. La connaissance des processus physiques est certes nécessaire, mais elle ne suffit pas à plus prévenir les dommages à elle seule. Il en va de même pour la connaissance des éléments exposés, comme les populations, les bâtiments, et de leur inégale vulnérabilité.
Quels que soient les types de désastres, les multiples retours d’expérience démontrent que la connaissance en tant que telle, que l’on peut supposer bien meilleure au Japon qu’en Haïti, ne suffit pas à plus prévenir des désastres majeurs, très meurtriers, ou nucléaires. La question de la prévention des désastres suppose des choix, leur hiérarchie, et pose aussi la
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L’United Nations Office for Disaster Risk Reduction est l’agence des Nations Unies en charge de la stratégie internationale
de réduction des risques de désastres, qui lui donne son nom officiel : « International Strategy for Disaster Risk Reduction ».
question cruciale de la capacité de choix, pour qui, et à quelle échelle. Est-elle égale en Haïti et au Japon ? C’est pour cela que nous centrons ce livre sur l’approche politique de la question.
Ce livre, qui est nourri et inspiré par plusieurs participations de ses deux auteurs à des programmes de recherche nationaux et internationaux sur les désastres, poursuit donc plusieurs objectifs.
Il présente un bilan des politiques et de la recherche concernant les désastres et leur prévention plus contrasté et équilibré que celui que l’on trouve habituellement non seulement dans les médias, mais aussi parfois dans la bibliographie ou dans certaines présentations des institutions internationales.
Il cherche à éclairer pourquoi les bilans internationaux et nationaux des désastres insistent autant sur les limites des politiques et de la recherche, et en boudent si facilement les apports.
Il justifie pourquoi l’humanité n’a pas d’autre choix que d’agir et de penser dans l’imperfection, en reconnaissant les limites inhérentes des actions et des connaissances, quelles qu’elles soient. Il s’agit aussi d’indiquer des pistes répondant à cet objectif majeur qui consiste à devoir penser et gérer les risques au mieux, tout en se demandant pour qui.
Ces différents problèmes se recoupent au moins sur un point : s’il est nécessaire de définir et de quantifier les désastres pour les comprendre et les gérer, cette démarche est réductrice.
Certes, elle reste fondamentale, fondatrice même. Mais elle est confrontée aux limites que rencontre toute démarche analytique. Comprendre et gérer au mieux nécessitent de ne pas considérer les désastres en tant que tels, isolément, mais comme une composante dynamique des sociétés humaines, en relation avec d’autres de leurs composantes. La prévention des désastres suppose une compréhension globale des sociétés humaines dans leurs relations avec leurs environnements. Pour gérer et comprendre les désastres au mieux, il faut pouvoir ne pas les envisager seulement comme tels, en tant que désastres étudiables dans l’absolu. Bien au contraire, ces événements sont préparés par les évolutions des sociétés humaines dans leurs relations avec leurs environnements. L’histoire ne s’arrête pas après les désastres, contrairement à ce que suggèrent les représentations classiques, par cycle, et le soi-disant retour à la normale, ou la soi-disant reconstruction à l’identique. Les solutions politiques agissent à la fois sur les sociétés et leurs environnements, mais la reconnaissance de leurs limites amène à reconsidérer ces politiques, en retour. A cet égard, les désastres sont fondamentalement politiques. Ils ne sont aucunement neutres socialement. C’est pourtant ce que suggère la classification conventionnelle des désastres selon leurs types, incluant la catégorie des désastres naturels. Elle est toujours utilisée aujourd’hui communément, mais à dessein, nous ne l’utiliserons pas ici.
La structure du livre justifie pourquoi il est utile et réducteur à la fois de comprendre et de
gérer les désastres isolément, de manière segmentée. Lutter contre ces formes de
segmentation repérées tant dans les politiques que dans la recherche sur la prévention des désastres ne permet toutefois pas de trouver de solution définitive. Que faire avec ces limites des politiques et de la recherche, qui sont déplaçables mais non totalement éliminables ? L’importance des enjeux éthiques et économiques associés à la prévention des désastres, surtout dans un monde peuplé de plus de 7 milliards d’hommes, et pétri d’inégalités socio-économiques, justifie que ces questions soient posées.
La première partie présente sous forme de bilans le caractère problématique, et même provocateur, paradoxal, des politiques de prévention des désastres aujourd’hui. Le paradoxe très souvent repris et admis, selon lequel plus on en sait sur la prévention des désastres et plus on perd, motive ce livre. Ce paradoxe nécessite de prendre du recul en passant des désastres eux-mêmes aux risques de désastres. La deuxième partie cherche à expliquer le paradoxe observé à partir des connaissances et des retours d’expérience qui sont mobilisés sur les risques de désastres eux-mêmes. Ils permettent, effectivement, de faire ressortir de nombreuses limites, tout autant que la capacité humaine à pouvoir les repousser partiellement, et, surtout, pour certains acteurs, à en tirer parti. La troisième partie vise à expliquer pourquoi ces limites existent, pourquoi on ne peut espérer les éliminer, tout en pouvant les réduire. Elle propose aussi des pistes pour augmenter la conscience de l’incertitude et de l’imperfection dans les processus de prise de décision politique concernant la prévention des désastres, tout particulièrement à l’échelle locale. On retrouve ici les propositions actuellement débattues concernant la participation des populations locales, et principalement des plus pauvres, à la prévention des désastres. Ne pas le faire reviendrait, selon cette lecture, à préparer encore plus les futurs désastres, à rebours des principes politiquement et officiellement affichés.
Pour relever ces défis, nous proposons donc au lecteur de partir de bilans des politiques des désastres qui existent aujourd’hui. On peut en trouver dans la bibliographie ou même sur les sites internet des institutions internationales, qu’elles soient plus liées à la recherche, comme le célèbre Centre de Recherche sur l’Epidémiologie des Désastres (CRED), ou à la gestion, à l’image du site de preventionweb
2, que gère l’UNISDR. En première lecture, ces bilans permettent de justifier qu’il existe une approche aussi pessimiste et sombre de la recherche sur les désastres, comme des politiques de prévention qui leur sont associées.
La seconde lecture, qui peut apparaître parfois dans la bibliographie, reconsidère ces bilans.
En effet, on reconnaît qu’il est très réducteur de dissocier les pertes économiques des enjeux qui leur sont associés. Il y a certes plus de pertes économiques, mais il y a aussi toujours plus à perdre. Les évaluations statistiques disponibles de la mortalité associée aux désastres amènent tout autant à prendre en compte les évolutions démographiques. Il y a certes souvent plus de mortalité statistique, mais, rapportée aux évolutions démographiques, elle n’a jamais été aussi faible, même si les niveaux de mortalité restent toujours trop élevés. On devine les difficultés à établir de tels bilans, qui demeurent très grossiers et même
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http://www.preventionweb.net/english/, consulté le 26 janvier 2016.
inégalement réalisables selon les pays ou les unités statistiques de référence. De plus, l’évaluation de la mortalité dépend notamment du pas de temps pris en compte, car un seul grand désastre peut remettre en question un bilan jusqu’alors considéré comme positif.
Mais, malgré les limites méthodologiques, comme les limites des données statistiques, ou même les difficultés à trouver une définition consensuelle de ce qu’est un désastre, les ordres de grandeur disponibles indiquent souvent un décalage heureux entre le potentiel de mortalité et la mortalité enregistrée. Même si ce décalage ne peut pas être également vérifié pour tous, et notamment pas pour les plus pauvres. Il existe aussi des intérêts économiques majeurs qui sont associés à la prévention des désastres. Rappelons tout de même que les mesures de correction des processus physiques, comme les digues, les barrages, les épis, sont en lien avec les bureaux d’étude, les sociétés de bâtiment et travaux publics (BTP), et ce partout à l’échelle de la planète. De même que les sociétés d’assurance et de réassurance bénéficient de la prévention des désastres, malgré l’augmentation statistique des pertes économiques.
Les bilans concernant les politiques de prévention des désastres sont donc forcément très contrastés, même si on devine combien ils sont délicats à établir. Il est d’autant plus légitime de chercher à comprendre pourquoi ils sont présentés en insistant plus sur les limites que sur les apports des politiques de prévention qui les sous-tendent. Il est tout autant légitime de s’attacher à comprendre pourquoi les politiques de prévention, qui pourtant se multiplient et s’affinent, ne permettent pas d’écarter de mauvaises surprises.
Dans la deuxième partie, nous proposons d’exposer les explications à ces problèmes que mettent en avant nombre de programmes de recherche internationaux et nationaux, comme les institutions internationales. Le problème principal des limites viendrait de défauts de connaissance, voire même de compréhension, du risque de désastre. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait s’attendre à trouver en première lecture, quelles que soient les bases de données statistiques sur les désastres, elles demeurent très imparfaites.
De nombreux réseaux internationaux l’affichent, comme l’IRDR
3(Gall et al., 2015) ou même l’UNISDR (2015b), sans oublier les tentatives européennes pour compenser de telles imperfections (Mitchell et al., 2014 ; De Groeve et al., 2014). Si l’on creuse plus la question, on tombe assez rapidement sur les problèmes que posent les définitions des risques. Et si l’on pousse encore plus loin, par exemple, en se tournant vers les modèles conceptuels sur la prévention des risques de désastres, on s’aperçoit alors qu’il n’en existe aujourd’hui aucun qui fasse consensus. Tous s’avèrent imparfaits, même ceux qui se tournent vers une lecture plus intégrée et systémique des risques de désastres. Il existe pourtant un champ de recherche entier qui porte sur la réduction des risques de désastres (en Anglais Disaster Risk Reduction ou DRR). Circonstance très aggravante, il est dédoublé par un autre champ de recherche très proche, sur l’adaptation au changement climatique (en Anglais Climate Change Adaptation ou CCA).
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http://www.preventionweb.net/organizations/5686 , consulté le 26 janvier 2016.
Dans ces conditions, on ne peut guère s’étonner des nombreuses limites que rencontrent les politiques de prévention des désastres elles-mêmes. Là encore, il est aisé de les illustrer quels que soient les types de désastre pris en compte. On les trouve d’ailleurs quelles que soient les différences économiques, écologiques, culturelles, entre les peuplements concernés. Les deux auteurs de ce livre présentent des expériences qui soulignent les parentés des bilans, malgré les différences évidentes entre l’Equateur et la France.
Compte-tenu de ces bilans plus critiques, et distanciés, on peut légitimement se demander pourquoi il est si difficile de repousser les limites de la gestion comme de la connaissance, et même utopique de vouloir les éliminer. On peut tout autant se demander comment penser au mieux et gérer au mieux les désastres.
Cela justifie la troisième partie du livre.
Nous y proposons de plus justifier encore pourquoi on trouve autant de limites majeures à la compréhension des désastres, comme à leur gestion. Cela peut participer d’un problème fondamental lié à la structuration du processus cognitif, comme l’ont défendu, notamment, Bergson ou Morin. Il est nécessaire de recourir à l’analyse et au découpage pour comprendre et gérer, mais cette démarche est forcément mutilante et réductrice. Ce type de recul épistémologique correspond bien à ce qui est observé, et notamment aux difficultés de trouver des modèles conceptuels sur les risques de désastres, qui soient à la fois clairs et dynamiques, tout en étant intégrés. En effet, comme l’avait également souligné Bergson, que peut poursuivre ici Morin, la recomposition systémique de l’analyse ne suffit pas à éliminer le problème fondamental : celui de la réduction qu’impose la décomposition analytique des problèmes. Les approches systémiques de types socio-écologiques, comme celles que défendent Integrated Disaster Risk Management society (IDRiM)
4, Renaud et al.
(2013) ou les chercheurs de Resilience Alliance (Gunderson et Holling, 2002), ne sont donc pas, abordées sous cet angle, suffisantes. Or, Bergson ne propose que l’intuition comme solution permettant d’éviter la réduction analytique, et celle-ci n’est pas opératoire, en tous les cas pas dans le domaine de la prévention des désastres. Quant à l’approche systémique de la question, elle pose des problèmes de représentation et d’application qui restent majeurs aujourd’hui.
Cette lecture épistémologique n’exclut pas une valorisation plus sélective des limites que rencontrent les politiques de prévention des désastres par plusieurs institutions ou acteurs politiques qui bénéficient de la gestion des risques et de la prévention des désastres. Tous ne sont pas égaux face au risque et au désastre… Et tous ne participent pas également aux marchés de la gestion des risques et de la prévention des désastres. Les affinités entre les récupérations pragmatiques des risques et des désastres par certains acteurs, et des lectures théoriques de l’incapacité à trouver des solutions définitives aux politiques de prévention se retrouvent chez certains penseurs du capitalisme. Il est tout de même significatif que des
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