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Observations sur les expériences de M. O. Wiener

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HAL Id: jpa-00239176

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Submitted on 1 Jan 1891

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Observations sur les expériences de M. O. Wiener

A. Potier

To cite this version:

A. Potier. Observations sur les expériences de M. O. Wiener. J. Phys. Theor. Appl., 1891, 10 (1),

pp.101-112. �10.1051/jphystap:0189100100010100�. �jpa-00239176�

(2)

OBSERVATIONS SUR LES EXPÉRIENCES DE M. O. WIENER;

PAR M. A. POTIER.

Ce journal a publié une analyse d’un très intéressant Mémoire de NI. O. Wiener ( ), dans lequel est traitée la question de l’orien- tation de la vibration dans la lumière polarisée; sujet qui à ce

propos a été l’objet de Communications importantes de AI. Poin- caré et de 1~I. Cornu (2) à l’Académie des Sciences. On a cru utile de résumer ces discussions pour les lecteurs du journal, en y

ajoutant quelques éclaircissements.

I. Les expériences de M. Wiener montrent qu’au voisinage

d’une surface réfléchissante l’onde stationnaire résultant de la

superposition de l’onde incidente et de l’onde réfléchie, sous une

incidence de 45°, a une action photographique constante, c’est- à-dire indépendante de la distance au miroir, quand la lumière est

polarisée perpendiculairement au plan d"Incidence, tandis qu’elle présente des maxima et minima lorsque le plan de polarisation est parallèle à ce plan d’incidence.

En cherchant à remonter des effets aux causes, on est naturelle-

ment porté à attribuer l’action photographique à la vibration de

l’éther, et à admettre, comme on a tout droit de le faire quand on photographie un phénomène d’interférence ordinaire, entre deux

ondes pseudo-parallèles, que l’impression est constante quand la

valeur moyenne, pendant une période, du carré de l’amplitude est

elle-même constante, tandis que cette impression présente des

maxima et minima lorsque cette valeur moyenne varie avec la distance au miroir.

Ceci admis, la perpendicularité de la vibration au plan d’inci-

dence est démontrée; mais a-t-on des raisons suffisantes de l’ad- mettre ?

A l’appui de cette manière de voir, on peut invoquer une autre expérience de NI. Wiener, qui montre que sur la surface même du

) Voir p. ~Eo de ce volume.

(2) COlnples rendus cdes séances de l’Acadénâe des Sciences, t. CXII, p. 186,

~2~, 365 et 456.

J. de Phys., 2C série, t. X. (.Mars I8gI , ) s

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0189100100010100

(3)

I02

miroir l’action photographique est nulle, lorsque l’incidence est

normale; en faisant encore la même hypothèse, ceci démontrerait que la surface réfléchissante est un noeuds ou plan d’amplitude mï- nima; réciproquement, si l’on admet que cette surface est un

noeud, on devra conclure que l’impression photographique est,

comme on l’a supposé, liée à l’amplitude ; a-t-on des raisons suf- fisantes de l’admettre 2

Pour tirer de ces très remarquables expériences une conclusion

relative à la direction de la vibration, il est donc nécessaire d’être fixé sur l’un ou l’autre de ces points; et la réponse à ces questions

n’est pas évidente api-iori.

Une comparaison empruntées à l’Acousticlue fera ressortir la dif- ficulté. Lorsqu’une série périodique d’ondes se propage dans un

tuyau indéfini, ou dans l’espace, on peut mettre en évidence la

propagation par deux moyens : on bien constater (par la membrane

de Savart) l’existence du mouvement de l’air, ou bien constater (par une capsule de K0153njg) l’existence de variations de la pression;

bien que ces deux appareils aient des fonctions tout à fait diffé- rentes, ils donnent l’un et l’autre une idée de l’intensité du son,

1

leurs indications croissent et décroissent en même temps,; le dé-

placement et les variations de la pression n’ont pas la même phase,

mais leurs amplitudes restent proportionnelles. Lorsqu’au con-

traire on étudie une onde stationnaire, ou l’état de l’air dans un

tuyau, les deux appareils cessent d’être d’accord : l’un ne marque

qu’aux ventres, l’autre aux n0153uds. Leurs indications ne sont pas

en effet déterminées par l’intensité du son, ou quantité d’énergie

transmise par unité de surface, mais par un seul des facteurs de

cette énergie, et ce facteur n’est pas le même pour les deux appa- reils. On conçoit donc qu’une distinction analogue puisse être

falie en Optique, et la possibilité de deux genres d’appareils, l’un

sensible aux déplacements de l’éther, l’autre aux variations des forces élastiques qui déterminent la propagation de ces mouve-

ments ; si ces appareils reçoivent 1.’onde provenant d’une source, ils accuseront tous deux l’intensité, tandis que, placés dans un

milieu siège d’une onde stationnaire, ils subiront des actions dif-

férentes ; et la véritable question à résoudre est celle-ci : la pelli-

cule de 1B1. Wiener est-elle impressionnée aux noeuds ou aux

ventres? est-elle sensible aux déplacements, ou aux variations de

(4)

la force, ou à un autre élément? Si elle est impressionnée aux noeuds, la seconde expérience, sous l’incidence normale, prouvera lue la surface réfléchissante est un ventre, et la première ne

donnera pas d’indication sur l’interférence des déplacements, puisque la plaque y est insensihle ; sa signification sera autre,

et sera même que la vibration est dans le plan d’incidence, comme

il sera expliqué plus tard.

Il. Il faut donc s’adresser à des considérations tout à fait

étrangères aux expériences, pour en tirer une conclusion, et.

trouver ailleurs une réponse aux questions posées. Fresnel l’a cherchée dans la théorie de l’aberration, dans celle de la double

réfraction, et enfin dans celle de la réflexion. L’argument tiré de

la théorie de l’aberraulon, la confirmation éclatante par M. Fizeau des idées de Fresnel sur l’entrainement de la matière pondérable

ont déterminé, en France au moins, une adhésion unanime à la doctrine de Fresnel, c’est-à-dire à l’inégalité de densité de l’éther

du vide et du milieu vibrant dans les corps transparents, à l’éga-

lité d’élasticité, entraînant la perpendicularité de la vibration au plan de polarisation; et les travaux des savants les plus éminents,

de Cauchy, de Stokes, de M. Sarrau, de 1l~T. Boussinesq, de Lo-

renz, de Lord Rayleigh, et tout récemment de Sir William

Thomson, tendent tous à prouver que si l’on doit chercher à per- fectionner l’oeuvre de Fresnel, en rendant plus rigoureux ses rai-

sonnen1ents et en tenant compte des progrès faits dans la théorie de l’élasuicité, les grandes lignes doivent en être conservées.

Malgré tous ces travaux

y

une démonstration directe de la perpen- dicularité manque, et on peut même supposer qu’elle manquer

toujours; mais il est permis de croire que la théorie de la densité uniforme pourra être prise en défaut, comme l’a été celle de l’é-

mission, et sera par là éliminée ; pour beaucoup de physiciens l’expérience de Ni. Fizeau reste inexplicable dans la théorie de

Neumann et Mac Cullagh, et le choix ne peut être douteux.

Malgré cela, j’ai cru que l’étode de la réflexion métallique pouvait fournir un argument utile. Considérons le cas simple de

l’incidence normale; les principes communs à toutes les théories

demandent d’abord la continuité des déplacements, de sorte que

le mouvement réfracté est, à la surface même, la résultante des

(5)

I04

mouvements réfléchi et incident, et le carré de son amplitudes ci,

est donné par la formule bien connue

où a et a’ sont les amplitudes incidente eu réfléchie, et ? la diffé-

rence de phase.

Lorsque le pouvoir réflecteur du métal est grand, les ampli-

tudes cc et cc’ sont très voisines en valeur absolue ; la grandeur du

mouvement réfracté dépend presque uniquement de la différence

de phase. Un phénomène analogue se présente dans la réflexion totale. Soit une vibration parallèle à la surface; pour l’angle d’in-

cidence tel que sin i = fi, les deux expressions de l’amplitude ré-

fléchie - ~’n( t --, ’~~ (théorie de Fresnel) tang (i - r) (théorie de

fléchie

-

É$-1§ sin( 1 1, (théorie de Fresnel)

et t~%/ (Eù/ tang(t + r) t eorle de

Neumann) deviennent égales à l’unité ; l’amplitude réfractée est le

double de l’incidente; cette amplitude diminue jusqu’à zéro quand

l’incidence augmente jusqu’à être rasante; la différence de phase

varie donc de zéro à 2 pendant ce temps l’exposant

de l’exponentielle e-,~z, qui représente le décroissement de l’am-

plitude réfractée avec la distance à la surface, va en augmentant.

On pourrait donc concevoir une réflexion métallique énergique, toujours pour la vibration perpendiculaire au plan d’incidence,

avec une amplitude réfractée e t, par suite, une différence de

phase 27t~ très variable; mais, dans la réflexion métallique, la

cause de l’afl’aiblissement de l’amplluude, à mesure que le mou-

vement pénètre dans le métal, est différente de ce qu’elle est dans

la réflexion totale ; sous l’incidence normale en particulier, on ne

peut l’attribuer à l’absence d’enveloppe des ondes élémentaires

d’Huygens; il semble évident que le métal s’échauffe aux dépens

de la force vive de l’éther, et la rapide diminution de la lumière transmise par des lames minces d’épaisseurs croissantes prouve,

notamment pour l’argent, que le pouvoir extincteur (tout à fait dif-

férent du pouvoir absorbant qui est défini en chaleur rayonnante

par a2

-

a’2) est considérable, et que dans un temps très court le métal convertit en chaleur la plus grande partie de l’énergie qui

est transmise à sa surface. Quand le pouvoir réflecteur est très

(6)

grand, comme pour l’argen t, le métal s’échauffe peu, malgré son grand pouvoir extincteur : il semble donc nécessaire qu e l’ampli-

tude réfractée à la surface soit une faible fraction de l’amplitude

incidente.

Ces considérations me semblent des arguments sérieux en fa-

vêtir de l’idée acceptée par M. Wiener, que la surface de l’argent

est un noeud sous l’incidence normale. Mais il faut remarquer que,

ce point une fois admis, les faits antérieurement t connus suffi- saient pour faire rejeter la théorie de Neumam.

En effet, les anneaux colorés produits sur l’argent (Arago) ont

le même caractère que ceux produits sur une lame de verre et présentent une tache centrale noire; si la surface de l’argent est

un noeuds, il en est de même de la surface du verre dans la ré- flexion de l’air sur le verre. Or la théorie de Neumann conduit

au résultat opposé; dans cette théorie l’équation de continuité

n,

=

cc -E- a’ est la même que dans celle de Fresnel, mais l’équa-

tion dite des forces vives devient

à cause de l’égalité des densités; il en résulte une valeur positive pour a’ quand n est plus grand que 1, c’est-à-dire un ventre à la surface du verre, contrairement au principe admis.

Il y a plus : en dehors de toute théorie de la réflexion, l’expé-

rience des trois miroirs de Fresnel est la contrepartie de celle de

M. ~Viener; la présence d’une frange centrale noire montre en

eiet que, pour la lumière polarisée dans le plan d’incidence, la

vibration doit être perpendiculaire ou parallèle à ce plan, suivant

que sa composante parallèle à la surface du miroir intermédiaire

change ou non de signe par réflexion sur ce miroir; en admet-

tant, d’après le raisonnement ci-dessus, le changement de signe

par réflexion sur le verre (dans les expériences de Fresnel, l’inci-

dence a varié de 10° à 75°), la perpendicularité de la vibration

au plan de polarisation en résulte nécessairement.

(1) Il ne s’agit, pas plus ici que dans la théorie des tuyaux, de ventres ou noeuds absolus.

(=) Voir MASCART, Journal de Physique) 2e série, t. ’.11.

(7)

I06

III. Quant à la signification de ces expériences, dans l’lypo-

thèse où la surface de l’argent est un ventre, elle est facile à

saisir; les franges obtenues montrent que la pellicule est impures-

sionnée aux noeuds, sous l’incidence normale ; dans la question d’Acoustique correspondante, on en déduirait que la plaque est impressionnée aux points la dilatation est maximum, et que ce

sont les changements de pression qui déterminent l’action 3 dans.

le langage employé par M. Poincaré, ce serait la valeur de 1 énergie potentielle localisée qui serait à considérer. Pour faire com-

prendre ce terme, une digression sera utile.

Lorsdu’une onde se transmet d’une partie d’11n. milieu à l’autre

à travers une surface S’, on peut considérer le mouvement à l’ex- térieur de S comme résultant des forces élastiques développées

sur cette surface. Le travail de ces forces par unité de temps est

l’équivalent de l’énergie cédée par la source et donne, en le rap- portant à l’unité de surface, l’intensité du son ou de la lumière;

dans le cas d’un mouvement périodique, il est la valeur moyenne de la somme de la deini-foi%ce vive ou énergie cinétique d’un vo-

lume ayant l’unité de’surface comme base et la longueur d’onde

comme hauteur, et du travail nécessaire pour amener de l’état de repos à son état actuel de déformation, mais sans vitesse, la sale-

stance qui occupe ce volume, c’est-à-dire de l’énergie potentielle;

quand on a affaire à une onde stationnaire, la somme de ces deux

quantités d’énergie est la même pour tous les points du milieu

aux ventres, l’énergie potentielle est nulle, l’énergie cinétique est maximum, l’inverse a lieu aux noeuds ; on interprétera donc l’ex- périence de ~1. Wiener en supposant que l’action photogra- phique dépend de la valeur moyenne de l’énergie potentielle au point la pellicule est placée. Il ne reste plus qu’à rechercher

comment varie cette énergie ou valeur moyenne de déformation dans l’expérience sous l’incidence à ~5~; un calcul (1) qu’il est impossible de reproduire ici montre que, pour des vibrations pa- rallèles au plan d’incidence, cette énergie reste constante et qu’elle présente au contraire des maxima et minima quand la vibration

est dans le plan d’incidence.

--- --- --- -- ---- _

(’ ) Le lecteur désireux d’approfondir la question devra se reporter à la .~’Iae~rie

niathématique de la lunlière, par AI. Poincaré.

(8)

IV. Une autre interprétation a été présentée par 1~I. Cornu; on

sait que, lorsqu~un solide se déforme, on peut représenter la dé-

formation en imaginant que chacun de ses éléments soit comprimé

ou dilaté suivant trois directions rectangulaires, puis tourne autour

d’nn axe ( ~ ~; on peut porter sur cet axe une longueur égale à la rotation, et l’on aura ainsi en chaque point du solide une droite représentative, par sa grandeur et sa direction, de la rotation;

dans le cas où la déformation est un simple glissement suivant des plans parallèle, comme dans la propagation des ondes planes,

l’axe de rotation est dans le plan de Ponde, perpendiculaire à la vibration, et sa grandeur est propor~ionnel.~e au glissement relatif,

ou dérivée du déplacement par rapport à la 110rlnale à l’onde prise

dans le sens de sa propagation ; lorsque deux ondes coexistent, on

obtient l’axe de rotation résultant, en grandeur et en direction, en

composant comme des forces les rotations dues à chacune d’elles,

comme Poinsot l’a montré. Par exemple, dans le cas d’une onde

stationnaire produite par réflexion normale, si la surface réflé-

( 1) Lamé a le premier introduit, les quantités cz, b, c dans la théorie de l’Élas- ticité sans indiquer leur signification physique. Von Heln1holtz (Journal de Ci-elle, t. V, p. 55; r858) a, je crois, le premier donné le nom de rotation à

la grandeur dont elles sont les composantes. Voici la justification de

ce

nom;

les composantes du déplacement relatif de deux points dont les coordonnées diffèrent de ôx, dy, 8z sont respectivement

et les expressions semblables cn v et

tv.

On peut toujours considérer la défor- mation du milieu

comme

résultant de dilatations hl, lz~, h3 suivant trois droites

perpendiculaires entre elles, et ayant, pour cosinus directeurs l,, lnl, ni, l2’ n-t,, n~,

~3, n"3’ Iz3, et d’une rotation d’un angle w, autour d’un axe parallèle à la direction a, ~, y; en effets, la difl’érence primitive QX des abscisses de deux points devient

par ces déformations successives

En égalant ces deux expr essions des variations de ôx, gy et ~z

c’est-à-dire les équations (1), (2) et (3), en appelant a, b, c les composantes suivant les axes, d’une longueur 2

M

portée

sur

la direction (ce, @, y).

Quant aux équations (4), (5) et (6) elles se trouvent dans tous les Traités

d’Élasticité, et dans le Traité de Physique de 1I. ~Iiolle, comme équations c~if~é-

rentielles des mouvements sans dilatation.

(9)

I08

chissante est un noeud, les deux rotations s’ajoutent simplement (à cause du renversement de la direc tion de propagation) sur

cette surface; si elle est un ventre, elles se retranchent; et d’une

inanière générale, le long d’une normale à cette surface la rotation, toujours perpendiculaire à la vibration, parallèle à la surface, est

encore proportionnelle à la dérivée par rapport à la normale de la vibration résultan te.

Si une onde incidente et l’onde réfléchie sous une incidence de

£5° se superposent, deux cas sont à distinguer : io vibrations parallèles au plan d’incidence, à angle droit l’une sur l’autre, non susceptibles d’interférer; les rotations sont de même direction,

perpendiculaires au plan d’incidence et interfèrent, elles sont

maxima et minima sur des plans parallèles à la surface; 2~ vibra-

tions perpendiculaires au plan d’incidence, susceptibles d’inter- f’érer; les axes de rotation dirigés dans le plan d’incidence sont à

angle droit, et la rotation résultante a une valeur moyenne con-

stante dans tout l’espace.

Si la pellicule est sensible aux rotations, et non aux déplace-

ments, les expériences de M. Wiener donneront un ventre à la

,

surface de l’argent, et les vibrations parallèles au plan de polarisa- tion ; on retombe sur les conséquences qu’on peut tirer de la manière de voir de 1~1. Poincaré, ou du moins d’ une des hypo-

thèses présentées par ce savant.

Dans les interférences ordinaires, ondes pseudo-parallèles, ces

axes font le même angle que les vibrations; on peut dire que les rotations interfèrent comme les vibrations, et rien n’empêcherait

de prendre comme mesure de l’intensité une quantité proportion-

nelle au carré de la valeur moyenne des rotations. L’extrémité de l’axe décrit une ligne droite quand la vibration est rectiligne, une ellipse quand elle est elliptique; les rotations se propagent avec

la même vitesse et suivant les mêmes lois que les vibrations, et le

calcul montre que dans les milieux isotropes elles satisfont aux

mêmes équations différentielles que les vibrations transversales.

On pourrait donc refaire une théorie de la lumière, en attribuant

aux rotations seules les phénomènes lumineux, se baser sur la

constance de la vitesse du rayon ordinaire et sur les propriétés

de la tourmaline pour prétendre que la rotation doit conserver

une orientation constante par rapport à l’axe et lui être perpen-

(10)

diculaire, ce qui mettrait la vibration dans le plan de polarisation.

Ce ne serait qu’un exercice d’Analyse roulant sur des équivalences cinématiques; on s’explique ainsi comment il est possible de se

rendre compte d’un très grand nombre de phénomènes sans spé-

cifier la direction de la vibration. Mails les deux hypothèses cessent

d’être équivalentes dès que l’on imtroduit des considérations nié-

caniqlles et qu’on recherche les forces mises en jeu par la défor- mation du milieu, ce qui est indispensable pour édifier une théorie

mécanique de la réflexion ou de l’influence du mouvement de la matière pondérable.

V. Pour préciser le sens de ces expressions, examinons les

forlnules de Fresnel et de Neumann pour la réflexion; dans les

unes (F), la continuité est admise pour la composante de la vibra- tion parallèle à la surface; dans les autres (N), pour la vibration elle-même. C’est ce dernier point qui a séduit quelques esprits;

mais, si l’on examine les conséquences de ces formules pour les

rotations, on trouve que les formules (F) établissent la continuité pour la rotation, les autres (N) pour la composante normale de

cette rotation seulement; l’équivalence au point de vue cinéma- tique est rétablie. On peut établir ce point par vérification directe,

mais la démonstration suivante a l’avantage de montrer la néces-

sité de cette équivalence. Si a, b, c sont les composantes de la rotation (doublée), on a par définition

et en même temps pour chaque milieu,

Soit

=

o la surface réfl~cl~issante ; si zc et v sont continus, les

(11)

II0

rotations cc, h restent finies et c est fini et continu des deux côtés de la surface ; si de plus çv est continu, .2013 est discontinu et a et la le sont aussi (6) (formules de Neumann)) tandis que si ~p est

discontinu, mais .2013 ou m‘’tw continu, a et ~ seront également con-

tinus.

La difficulté du problème de la réflexion est la suivante. Les

physiciens répugnent à toute théorie dans laquelle interviennent des ondes longitudinales, soit ordinaires (Thomson), soit évanes-

centes (Cauchy), et d’un autre côté les conditions mécaniques (égalité des déplacements et des forces élastiques) de la réflexion

ne peuvent être remplies si l’on ne fait pas intervenir ces ondes;

cette difficulté disparaît si l’on admet que les propriétés du milieu

vibrant ne changent pas brusquement, mais rapidement au voisi-

nage de la surface réfléchissante.

Cette hypothèse mécanique faite, les ll, r, 1>, a, b, c doivent

rester finis, mais peuvent éprouver des variations rapides dans l’épaisseur de la couche de passage. Les équations (i) et ( 2 )

1 dv dit ~ .

, ~

T

montrent alors que

~ 1

oz 3 d i~ ~l*w doivent rester finis,

~

c’est-à-dire que l zc

et v doivent être continus [et par suite c à cause de (~3)~, mais

d

.. , ,

a(v

- 1

d’ l

aucune condition n’en résul te pour 2013 ; rien ne s’oppose donc à la

discontinuité de tw admise par Fresnel,; les équations (4), (5) et (6), qu’on suppose s’appliquer dans la couche de passage, exigent

que et b soient aussi continus ; on retrouve ainsi les valeurs de

Fresnel, et, en les introduisant dans l’équation des forces vives,

on voit que celle-ci ne peut être vérifiée qu’en supposant la den- sité proportionnelle à n2 ou l’élasticité la même dans les deux milieux. Cette hypothèse a d’autant plus de valeur que, en suppo-

sant à la couche de passage une épaisseur finie,,mais très petite par rapport à la longueur d’onde, on en conclut les formules de la réflexion elliptique, avec un coefficient d’ellipticité inversement

proportionnel à la longueur d’onde.

Les équations (4), (2)), (6) ne sont que la transformation des

équations des petits mouvements des solides élastiques dans les- quelles on suppose (A + 2 pw) == o (1); dans ce cas les équations

-,--- --- - _ ---_

(1 ) On écrit A pour qu’il n’y ait pas de confusion avec la longueur (Tonde.

(12)

générales prennen ~ la forme

Supposer qu’elles s’appliquent encore dans la couche de passage, c’est supposer implicitement que les réactions élastiques y sont

régies par les mémes lois que dans un milieu homogène et iso-

trope, que le coefficient V. y est constant, et que si la longueur

d’onde h varie dans (~), (5), (~), c’est la variation de p seule qui

en est cause; il est donc naturel de retrouver explicitement l’ég~a-~

lité de l’élasticité, et la variation de la densité, quand on examine

les conséquences tirées de ces équations.

On pourrait retrouver les formules de Neuinann, en admettant

que dans la couche de passage les équations à satisfaire sont

mais ces équations ne sont pas celles qui conviendraient à un lui- lieu dont l’élasticité serait variable et la densité constante, ainsi

qu’on peut s’en convaincre en remontant à l’origine de ces éqna-

tions et faisant dans les expressions des Ni, Ti (1), A -1- 2 u.

-

o, et p. variable.

On conclut de là que les équations (8) n’ont pas de raison d’être Inécanique dans la théorie de l’éther élastique; l’hypothèse

de la couche de passage ne donne de résultats conformes à l’expé-

rience qu’à la condition de rappliquer à l’étlxer de Fresnel, c’est-

à-dire à un fluide dont l’inertie apparente seule est modifiée, dans

les corps transparents, par la présence de la matière pondérable.

C’est encore par des considérations mécaniques, tirées des

conditions à remplir à la surface de deux milieux transparents, que l’on peut arriver comme au § II à faire un choix entre les

deux directions admissibles a priori pour la vibrations dans la lumière polarisée.

Dans la théorie électromagnétidue de la lumière, les relations

entre les courants dans le diélectrique et la force magnétique

sonl de la même forme que les relations entre la vibration et la rotation dans la théorie actuelle des ondulations; et s’il n’y a pas

---- --- -- -- - - --- ---- ---, ---_ _

(1) Voir Lunic

ou

1°ioll; (loc. cil.).

(13)

II2

la même ambiguité, c’est qu’on est fixé par les hypothèses fonda-

mentales aussi bien sur le rôle des appareils récepteurs que sur

les conditions à la surface des conducteurs.

Pendant l’impression de cette Note, M. Poincaré a fait à l’Aca-

démie une Communication où il conteste la valeur des raisonne-

ments employés ci-dessus, § II.

Il montre, en complétant le second membre de l’équation (8),

par des termes impliquant un frottement Zr2térieut~ ou une vis- cosité dans le milieu vibrant, que l’on peut concilier la présence

d’un ventre à la surface, avec un pouvoir réflecteur énergique; en eiet, les forces mises en jeu par la viscosité dépendent des vitesses

relatives des points du milieu, et non plus de leurs vitesses ab-

solues (ou relatives à la matière pondérable); si ces vitesses rela-

tives sont faibles, ce qui aura lieu si la longueur d’onde ou la

vitesse de propagation dans le milieu est grande, on comprend que

l’énergie absorbée par cette viscosité puisse être faible. D’où une conception tout à fait différente de l’ensemble des phénomènes

lumineux : au lieu d’un éther unique, gêné dans ses mouvements

par l’inertie de la matière pondérable qu’il entraîne partiellement

et le frottement qu’elle exerce sur lui, il faudrait concevoir autant

de fluides différant par leur élasticité et leur viscosité qu’il existe

de corps différents.

Aussi, tout en contestant la valeur démonstrative absolue des arguments présentés à l’appui de la théorie de Fresnel, 1l~T. Poin-

caré reconnaît qu’elle est plus simple et plus satisfaisante.

SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH DANS UN CHAMP

MAGNÉTIQUE (1);

PAR M. A. LEDUC.

.T’ai montré,, i 1 yT a quelques années, que la résistance électrique

du bismuuh se trouve considérablement augmentée quand on place

ce métal dans un champ magnétique puissant.

( 1 ) ~Toir Journal de Physique) mars 1886 et avril 1887, et Comptes rendus

des séances de L’r~cadémie des Sciences, y noyernbre 189°.

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