HAL Id: jpa-00206504
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Submitted on 1 Jan 1967
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Métamagnétisme d’un antiferromagnétique fortement anisotrope
R. Bidaux, P. Carrara, B. Vivet
To cite this version:
R. Bidaux, P. Carrara, B. Vivet. Métamagnétisme d’un antiferromagnétique fortement anisotrope.
Journal de Physique, 1967, 28 (2), pp.187-194. �10.1051/jphys:01967002802018700�. �jpa-00206504�
187.
MÉTAMAGNÉTISME
D’UNANTIFERROMAGNÉTIQUE
FORTEMENTANISOTROPE
Par R.
BIDAUX,
P.CARRARA,
B.VIVET,
Service de Physique du Solide et de Résonance Magnétique
Centre d’Études Nucléaires de Saclay, BP n° 2, 91-Gif-sur-Yvette.
Résumé. 2014 On montre l’influence de la
portée
des interactionsmagnétiques
sur le méta-magnétisme
d’unantiferromagnétique d’Ising.
Par une méthodesemi-empirique,
on calculedans le cas du grenat d’aluminium et de
dysprosium
les valeurs deschamps
seuils à 0 °K oùune aimantation
globale
duspécimen apparaît
pour les deux directions duchamp magnétique appliqué
danslesquelles
lephénomène
a été étudié. On donne une brèveinterprétation
du comportement en fonction de latempérature.
Abstract. 2014 It is shown that the range of
magnetic
interactionsdeeply
influences themetamagnetism
of theIsing antiferromagnet.
In the case ofdysprosium
aluminium garnet,the values of the threshold fields at which a bulk
magnetization
of thesample
appears are derivedsemi-empirically
for both directions of theapplied magnetic
field in which thepheno-
menon has been studied. The thermal behaviour is
briefly
discussed.JOURNAL PHYSIQUE TOME 28, FÉVRIER 1967,
I. Introduction. - L’étude
expérimentale [1-2-3-4]
à basse
température
despropriétés magnétiques
dugrenat d’aluminium et de
dysprosium (DAG)
a montréque l’on
pouvait
rendre compte de lamajorité
desphénomènes
observés en attribuant àchaque
ionDy3+
un hamiltonien de
spin (1)
où le « tenseur »
spectroscopique
est très fortementanisotrope 18,2 = 1),
et en supposant les interactionsmagnétiques
entre ionsDy3+
essen-tiellement
dipolaires.
Ce grenat constitue donc un excellent modèled’Ising
danslequel
les interactionssont en
grande partie
connues.H. W.
Capel
a montré dans uneapproximation
dechamp
moléculaire[5-6]
que l’état ordonné est anti-ferromagnétique,
cequi
a été confirmé par diffraction de neutrons[7]. L’énergie
à 0 OK de cet état a étécalculée. La différence entre la valeur
théorique
obte-nue en supposant l’interaction purement
dipolaire
= -1,40)
et la valeurexpérimentale
issue d’unemesure de chaleur
spécifique (EIR == 2013 1,92 ~ 0,15)
a montré
qu’il
était nécessaire d’introduire un termesupplémentaire
dans l’hamiltonien.Il était donc souhaitable d’étudier en
particulier
lemétamagnétisme
du DAG au-dessous de satempéra-
ture de Néel de manière à établir une discrimination entre les diverses contributions
possibles.
Les résultatsexpérimentaux
ne laissèrentcependant
pas d’être sur- (1) Les lettres en caractères gras italique, g, T, J, etc.,représentent
des tenseurs, celles en caractères gras romain, v-, r, etc., des vecteurs.prenants
puisque,
dans les casétudiés,
une aimantationapparaissait toujours
pour des valeurs duchamp appliqué
très inférieures à la valeurescomptée
duchamp
local.Le
présent article, s’appuyant
surquelques
consi-dérations
générales
concernant lemétamagnétisme
à 0 OK d’un
antiferromagnétique d’Ising,
rendcompte
de cesphénomènes
pour des directions duchamp appliqué parallèles
aux axesquaternaire
et ternairedu cristal. La théorie permet
d’adapter
aux résultatsexpérimentaux
des termes decouplage d’échange qui
viennent
s’ajouter
au terme d’interactiondipolaire.
II.
Principes théoriques.
- L’hamiltonien d’unsystème
de momentsmagnétiques
en interaction etplacés
dans unchamp magnétique
H s’écrit :où Pi désigne
le momentmagnétique
au site i.T,j
est le tenseur d’interactiondipolaire :
rii
est le rayon vecteurjoignant
le site i ausite j.
u est le tenseur unité de rang 2.
J2~
est le tenseur de rang 2 décrivant l’interactiond’échange.
Nous supposerons
qu’en
l’absence dechamp magné- tique
l’état fondamental estantiferromagnétique :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002802018700
188
L’énergie
propre dusystème
peut s’écrire :avec :
Dans un
champ extérieur,
desperturbations
del’ordre
antiferromagnétique
sontpossibles.
Dans lecas d’un modèle
d’Ising,
onpeut
décrire le nouvel ordre de lafaçon
suivante : soit K l’ensemble des ions dont le momentmagnétique
estopposé
à cequ’il
était dans l’état
antiferromagnétique. K
décritcomplè-
tement le nouvel état : où
On trouvera à 0 DK l’état stable dans un
champ
extérieur H en minimisant
E(,K)
parrapport
à K.Ceci n’est évidemment pas un
problème simple,
et,dans une
première étape,
nous nous intéresserons seu-lement à la recherche de la valeur
HS
duchamp appliqué
pourlaquelle apparaît
une aimantationglo-
bale du
spécimen, c’est-à-dire,
dans notrelangage,
lavaleur de H pour
laquelle
K cesse d’être vide. Leproblème
revient à chercher l’ensemble Kqui
rendeminimale la solution en H de :
Le
champ
seuilHS
est cette solution minimale.On remarque que dans
l’équation (3)
le secondmembre est le double de
l’énergie
propre de l’en- semble K dans l’étatantiferromagnétique.
La solution naïve consiste à
négliger
ce terme,c’est-à-dire à
prendre
pour ensemble K un seul site.On a alors à minimiser par
rapport
au site i la solutionen H de
l’équation :
Dans le cas le
plus simple
d’unantiferromagnétique
à deux
sous-réseaux,
onobtient,
pour unchamp
extérieur
appliqué
dans la direction de facile aiman- tation :Il est en fait naturel de choisir l’ensemble K comme une
partie
du sous-réseau orienté défavorablement dans lechamp
extérieur. La solution naïve est alors tout à faitjustifiée
si l’interaction est à courteportée (interaction antiferromagnétique
entrepremiers
voi-sins).
Dans ce cas, la solution del’équation (3)
estindépendante
de l’ensembleK,
et la transition de l’ordreantiferromagnétique
à l’ordreferromagnétique
est du
premier
ordre.Par contre, dans le cas d’une interaction à
longue portée
comme l’interactiondipolaire,
le terme d’éner-gie
propre ne peutplus
êtrenégligé
et influence consi-dérablement
Hs.
Il en est de même si l’interaction entre seconds voisins estferromagnétique.
Si elle estantiferromagnétique,
seul l’ordre de la transition se trouve modifié.Ces
quelques
remarques montrent que l’étude dumétamagnétisme peut
être une méthode efficace de l’étude de laportée
des interactions dans un antiferro-magnétique.
Nous avons résolu leproblème
de laminimisation de la solution de
l’équation (3)
par une méthodesemi-empirique
dans le cas duDAG,
pour des directions duchamp appliqué parallèles
aux axes[1, 1, 1]
et[0, 0, 1]
du cristal.III. Cas du
grenat
d’aluminium et dedysprosium.
- Le DAG est à 0 OK un
antiferromagnétique
à sixsous-réseaux orientés selon les directions
principales
du cube et
antiferromagnétiques
deux à deux. L’ani-sotropie
locale en fait un excellent modèled’Ising.
Le groupe
d’espace
du DAG est010. HAF
a donc mêmeintensité sur tous les sites de terre rare.
Ces sous-réseaux seront
désignés
dans la suite par ce,~3,
y,p’, ~’,
la mêmelettre, primée
et nonprimée, désignant
deux sous-réseauxantiferromagné- tiques
l’un parrapport
à l’autre.Nous ne
prendrons
encharge
dans unpremier
stade que l’interaction
dipolaire.
IV. Calcul de
HS [0, 0,1].
- Lechamp
extérieurest
appliqué parallèlement
à un des axesquaternaires
du cube. Nous
désignerons
par oc’ le sous-réseau orientéantiparallèlement
auchamp, ~, ~’,
y,y’
setrouvant orientés
perpendiculairement.
La solution naïve
(K
se réduit à un seul site i Eoc’)
fournit :
Mais cet ion a une interaction
ferromagnétique
avec tous les ions du même sous-réseau situés sur une
(1)
Les Pi sont des coefficients introduits par H. W. Ca-pel.
Si :où la sommation est étendue à un volume
sphérique
infinicontenant le site i, on a :
- 2Pl = 7~, -- 2~2
=T ««~
~5 = Ces coefficients ont été recalculés récem- ment [8] et valent :
~1= -- 3,036345
a-3, p2
= 7,670809 a-3,~~ _ --- 29,158959 a-3,
a est le
paramètre
cristallin.FIG. 1. - I,’ion i a une inter- action attractive avec tous les ions du même sous-réseau si- tués sur une même chaîne
parallèle
auchamp.
même droite
parallèle
auchamp (fig. 1).
Une tellechaîne constitue donc un ensemble K favorable et
fournit effectivement :
Il est ainsi clair que l’effet des termes collectifs est
loin d’être
négligeable.
Il faut noter
qu’un
effet collectif entre les ions du sous-réseau oc’ et les ions des autres sous-réseauxparaît
peu
vraisemblable,
car le retournement d’un momentmagnétique
sur ces sous-réseauximplique
une aug- mentation considérable del’énergie,
soit dans lechamp
extérieur
(sous-réseau oc),
soit dans lechamp dipolaire
local
(sous-réseaux ~3, ~’,
y,Y’).
L’examennumérique
des cas
qui apparaissent
lesplus
favorables a effecti-vement montré que de tels processus n’abaissaient
jamais
la solution del’équation (3).
Autrementdit,
le
champ
extérieur neperturbe
que le sous-réseau xB Il estcependant
clairqu’une réorganisation
totale desdivers sous-réseaux
échapperait
à un tel examen. Noussupposerons dans la suite
qu’un
telréarrangement
nese
produit
pas.On peut maintenant
élargir
l’ensemble K en chaînesparallèles
auchamp
d’ions du sous-réseau oc’ dont lafigure
2 donne laconfiguration. L’énergie
d’inter-action de deux de ces chaînes ne fait intervenir que leur distance xa et le
décalage
ha(-1 ~2
h K +1/2)
de leurs ions dans la direction du
champ.
Par iond’une
chaîne,
cetteénergie
s’écrit :où
Ko
est la fonction de Hankel modifiée depremière espèce
d’ordre 0.FIG. 2. -
Configuration
du sous-réseau oc" vu :2 a.
Perpendiculairement
à l’axe [0, 0, 1] ;2 b. Parallèlement à l’axe [0, 0, 1]. Les valeurs du paramètre X sont
indiquées
à l’intérieur des cercles matérialisant la trace des chaînes dans leplan
deprojection.
190
Le comportement en fonction de x est essentielle- ment celui du
premier
terme dudéveloppement asymptotique
dupremier
terme non nul de la sérieen k,
soit :L’interaction entre chaînes étant éventuellement
attractive,
ilapparaît
ainsipossible
de trouver desensembles K
plus
favorablesqu’une simple
chaîne.La
figure
3 montre les corrections successivesapportées
à la solution de
l’équation (3)
en prenant pour ensemble K des ensembles compacts de chaînes deplus
enplus grands.
On areprésenté
sur lafigure
2la frontière de la
configuration
de 41 chaînes pourlaquelle
la correction a été effectivement calculée.Les calculs deviennent
rapidement
fastidieux. Il est toutefoispossible
de faire deux remarques(voir Appendice) :
1)
L’interaction moyenne àgrande
distance entrechaînes est très faiblement
répulsive,
sapartie prin- cipale
étant :2)
La limitation de l’ensemble K ainsi constitué enchaînes
introduit,
par rapport àl’énergie
moyenne,une
énergie
de frontièrepositive
considérable.De la
comparaison
de ces deux effetsantagonistes,
il résulte
qu’il
est favorable de fairegrossir
l’ensemble K indéfiniment. Ilapparaît
donc que dans un échantillonayant
la forme d’uncylindre
d’axeparallèle
auchamp appliqué,
où aucun effet de surface(il s’agit
ici de celle de
l’échantillon) n’empêche
la croissance de l’ensembleK,
la transition sera dupremier
ordre :il y aura renversement brutal de tout le sous-réseau oc’.
La correction
globale apportée
auchamp
seuil vaut :où la sommation dans la série du second membre est effectuée à l’intérieur d’un
cylindre
d’axe Oz. On adonc :
D’où ~ o o
Le résultat est donc banalement celui
qu’aurait
fourni un modèle de
champ
moléculaireappliqué
avecprécaution,
c’est-à-dire au cas d’un échantilloncylin- drique.
Le mérite de la méthode est toutefois dejustifier
le fait que cette solution soit laplus
stable.FIG. 3. - Corrections successives à
Hs(0,
0,1)
en fonc-tion du nombre de chaînes contenues dans l’ensem- ble I~. Pour un même nombre de chaînes, diverses
configurations
sontpossibles.
Cette
justification présente
toutefois une lacunequi
peut être comblée. On a en effet choisi d’emblée l’en- semble K sous la forme d’un
cylindre. Supposant
l’ensemble K assez
grand
pourqu’on puisse
obtenir àl’intérieur une bonne estimation des sommes
dipolaires,
l’ensemble K
d’énergie
propre laplus
basse est effec-tivement un
cylindre
d’axeparallèle
à l’aimantation du sous-réseauce’,
car alors aucunchamp démagnéti-
sant ne vient augmenter
l’énergie.
Il revient au même de dire que :est minimale
lorsque
la sommation est faite dans uncylindre
d’axe Oz[9].
Ainsi,
à moins de trouver defaçon
fortuite unensemble K favorable de
petites
dimensions(ce qu’une
recherche minutieuse n’a pas
apporté),
ilapparaît
que la valeur duchamp
seuil s’obtient correctement dansun modèle de
champ
moléculaireappliqué
à uncylindre
d’axeparallèle
auchamp.
Dans un échantillon
fini,
les effets de surfaceempê-
cheront la croissance de l’ensemble K. Si le
spécimen
est de dimensions
suffisantes,
on pourra toutefois former un ensemble K fini mais assezgrand
pour quela correction à apporter à
HS
demeureinchangée.
Seul,
l’ordre de la transition sera modifié. Il résulte d’autrepart
de lacomparaison
del’énergie
de fron-tière de l’ensemble K et de la
répulsion
moyenne àgrande
distance entre chaînes que la transition consis- tera en une croissance de l’ensemble K initial. Il yaura donc pour des
champs supérieurs
àj~g[0, 0, 1]
une
juxtaposition
de deuxphases,
l’une antiferro-magnétique,
l’autreferrimagnétique.
Dans un échantillon ayant la forme d’un
ellipsoïde
dont un des axes
principaux
estparallèle
auchamp,
la courbe d’aimantation sera décrite par :
où 1V est la composante
diagonale
dans la directiondu
champ
du tenseur dechamp démagnétisant
del’échantillon.
En dehors de ce cas
simple,
lesphénomènes
setrouveraient considérablement
compliqués. Mais,
dansla
pratique,
la seule forme d’échantillon réalisable estsphérique,
et on se trouvera effectivement dans lecas considéré ici.
V. Calcul de
1, 1].
- Lechamp
extérieurest maintenant orienté
parallèlement
à un axe ternairedu cube. Nous supposerons que les sous-réseaux
oc’, ~’, y’
sont orientés défavorablement dans lechamp appliqué.
FIG. 4. -
Configuration
des 3 ionspremiers
voisins des sous-réseaux a’,~’, y’ et
d’une chaînecomposite
forméeà
partir
de ce motif élémentaire.Si K se réduit à un seul site
(du
sous-réseau a’ parexemple),
on trouve :Mais cet ion a des interactions fortement attractives
avec ses
premiers
voisins des sous-réseaux~’, Y’.
On adonc intérêt à constituer K par 3 ions
premiers
voisins deux à
deux, préservant
ainsi lasymétrie
duproblème.
Ceci fournitLa correction d’ordre
supérieur
consiste à constituer àpartir
de ce motif élémentaire une chaînecomposite parallèle
à l’axe[1, 1, 1]
commel’indique
lafigure
4.On obtient alors :
Les termes collectifs dont l’effet restait médiocre
sur
0, 1]
prennent ici uneimportance
specta-culaire.
On se trouve désormais dans une situation compa- rable à la
précédente,
mais le caractèrecomposite
deschaînes rend assez
impraticable l’expression
de leursinteractions. On a pu toutefois montrer que l’inter- action de deux de ces chaînes a pour
partie principale
à
grande
distance :où xa est la distance entre les axes de ces chaînes.
Elle
apparaît
donc assez nettement attractive. Il estdonc favorable d’introduire pour l’ensemble K une
densité finie de chaînes
composites. Ainsi,
dans unéchantillon ayant la forme d’un
cylindre parallèle
auchamp,
il y aura discontinuité de l’aimantation pour H =HS [1, 1, 1]
et la transition sera dupremier
ordre.Il est alors
légitime
de se demandersi,
comme dansle
premier
cas, on passera directement de l’état anti-ferromagnétique
à l’étatferrimagnétique
où les sous-réseaux
oc’, ~’, Y’
sont maintenant orientés favorable-ment dans le
champ
extérieur. Sansqu’il
y ait certi- tudeabsolue,
laréponse
est très vraisemblablementpositive.
Eneffet,
si l’onprend
comme ensemble Kl’ensemble des sous-réseaux
~’, y’,
on trouve :valeur très inférieure à celle
correspondant
à unesimple
chaînecomposite
etcompatible
avecl’hypo-
thèse que le
développement (6) représente
bien l’inter- action entre chaînescomposites
même à courte dis-tance. Il est donc très vraisemblable que l’on passera directement de l’ordre
antiferromagnétique
à l’ordreferrimagnétique.
Dans un échantillon
fini,
les conclusions du para-graphe précédent s’appliquent
alorsintégralement.
VI.
Comparaison
avecInexpérience.
- La théorieprécédente
se trouve en excellent accordqualitatif
192
FIG. 5. - Aimantation d’un monocristal de DAG en fonction du
champ magnétique appliqué
pour deux directions de celui-ci, et diversestempératures.
avec les résultats
expérimentaux.
Lafigure
5repré-
sente pour diverses
températures
l’aimantation d’un monocristal de DAG pour les deux directions duchamp appliqué auxquelles
nous nous sommes inté- ressés. Des résultatsanalogues
ont été obtenus par M. Ball[10]
et B. E. Keen[11]
pour unchamp appliqué
dans la direction[1, 1, 1].
Les courbes fontapparaître, lorsque
latempérature s’approche
de0
’OK,
troisrégions :
jusqu’à
la saturation atteinte pour : M =Ms.
B. E. Keen et coll. ont montré que, dans leur cas,
on a bien oc =
47zN,
où N est la composanteadéquate
du tenseur de
champ démagnétisant
de J’échantillon.Des mesures sont en cours dans notre laboratoire sur un échantillon
sphérique
pour une orientation conti- nûment variable duchamp appliqué.
D’autre part, un
spectre
de diffraction de neu-trons
[12]
obtenu àpartir
d’un échantillon enpoudre
n’a révélé aucune surstructure dans la
région
inter-médiaire
(0
MMS) .
Bien que cetteexpérience
ait été faite à
température
assez élevée(1,6 OK),
ellesuggère
que l’état intermédiaire est effectivement unsimple mélange
de deuxphases
sans arrangementpériodique
relatif.L’accord
quantitatif
est lié à l’exactitude de l’hamil- tonien. Le tableau I résume les résultatsexpérimentaux
et les résultats
théoriques
dansl’hypothèse
d’uneinteraction
purement dipolaire
enprenant g
=18,2.
TABLEAU 1
On voit
qu’on dispose
maintenant d’un nombre suffisantd’équations (4) (5) (7),
pouradapter
tousles
paramètres,
sansqu’on puisse
bien entendu y voirune vérification
quantitative
de la théorie. Il est eneffet
possible
de faire coïncider valeursthéoriques
etvaleurs
expérimentales
en utilisant lesparamètres phénoménologiques :
ce
qui
revient à introduire uncouplage d’échange isotrope adéquat
à l’intérieur d’un sous-réseau ainsiqu’entre
deux sous-réseauxantiferromagnétiques
l’unpar
rapport
à l’autre. La modificationde p5 correspond
à l’introduction d’un
couplage
deDyaloshinsky- Moriya
entre ionsappartenant
à des sous-réseauxperpendiculaires.
D’autres résultats
expérimentaux
seraientcependant
nécessaires pour confirmer ces valeurs.
VII.
Comportement
en fonction de latempérature.
- La
figure
5 met en évidence la différence entre lescomportements thermiques
de l’aimantation du DAG pour les deux directions considérées duchamp appliqué.
La méthode
générale indiquée
au début de cet articlepermet
de donner uneexplication qualitative
de cesphénomènes.
Il est en effet très vraisemblable
d’après l’équa-
tion
(2)
que l’excitation deplus
basseénergie
dusystème
de momentsmagnétiques
demeurejusqu’à HS
le retournement d’un seul moment
magnétique.
PourH =
Hs,
cette excitation devient collective et le niveau fondamental dusystème
devientdégénéré.
C’estl’ap- parition
discontinue de cettedégénérescence qui
estresponsable
de la transition.La
figure
6représente jusqu’aux champs
seuils lavariation en fonction de H de
l’énergie
dupremier
niveau excité pour les deux directions considérées du
champ appliqué
et dansl’hypothèse
d’une interactionfie. 6. -
Énergie
dupremier
niveaumagnétique
excitédans le DAG en fonction du
champ appliqué
pour deux directions de celui-ci dansl’hypothèse
d’une interactionpurement dipolaire.
,purement dipolaire.
Il est alors clairqu’il
sera néces-saire d’atteindre dans la direction
[0, 0, 1]
une tem-pérature
bienplus
basse pour obtenir l’allure de la transition à 0()K, puisque
dans cette direction la dis- continuitéd’énergie
à77g
estbeaucoup plus
faibleque dans la direction
[1, 1, 1].
Il est
remarquable
que l’effet de latempérature
surl’allure de la courbe d’aimantation soit d’autant
plus marqué
que l’effet des termes collectifs estplus
faible.Conclusion. - La théorie
qui
vient d’êtreexposée
montre que
l’approximation
continue de l’interactiondipolaire (ou approximation
dechamp démagnétisant)
rend bien compte, au moins dans les deux cas
étudiés,
de la nature de la transition de l’état
antiferromagné- tique
à l’étatferrimagnétique.
Cette
approximation
ne fournitcependant
aucune_ indication sur les
champs
seuilsqui,
eux, semblentcorrespondre
convenablement à ceux calculés-dans-un modèle dechamp
moléculaireappliqué
à un échantil-lon
cylindrique parallèle
auchamp,
seul cas où latransition soit du
premier
ordre. Il estlégitime
depenser que dans certains cas on rencontrerait les diffi- cultés propres à ce
modèle,
etqu’il
serait nécessairede se
placer
dans lareprésentation
del’espace
réci-proque
(ce qui
est difficile àenvisager
dans le casdu DAG où il faudrait mener simultanément 24 trans-
formations de
Fourier).
De
façon plus générale,
on a mis en évidencel’importance
desphénomènes
collectifs sur le méta-magnétisme
d’unantiferromagnétique
danslequel
lesinteractions sont à
longue portée.
Cesphénomènes
semanifestent tant sur la valeur du
champ
seuil que sur lecomportement
en fonction de latempérature
de lacourbe d’aimantation.
Remerciements. - Les auteurs
témoignent
ici deleur
gratitude
envers M. P. Mérielqui
a bien voululeur
communiquer
les résultatsd’expériences
avantleur
publication
et M. Tournariequi
a élaboré lesprogrammes des divers calculs
numériques.
Appendice.
- L’ensemble K étant constitué par tous les ions du sous-réseau cx’ intérieurs à uncylindre
de rayon p axé sur une chaîne de ce
sous-réseau,
laFIG. 7. -
Énergie
d’un ionplacé
sur l’axe de l’ensem-ble K
supposé cylindrique
en fonction du rayon p ducylindre.
Pour p > ~(~
1,5a)
onpeut remplacer
lasommation par une
intégration.
figure
7représente
l’allure de la variation en fonction de p del’énergie
d’un ionplacé
au centre de K.Lorsque
p est suffisammentgrand,
onpeut
rem-placer
la sommation pour x> ~
par uneintégration.
Remarquant
que les divers types de chaînes(X
=0, 1/2, 1/4,
-1/4)
sont enégale densité,
on a :où
D(0)
est le domainecompris
entre les cercles derayon ~
et p.Cette
expression
reste valable pour tout ion situé à unedistance p
- ~csupérieure à ~
de la frontièrede l’ensemble
K,
mais les deux cercles derayons ~ et p
sont maintenant excentrés
( fig. 8) :
194
8. - Domaine
d’intégration D(u).
8 a. Pour des sites situés à une distance
supérieure
à ~ de la frontière de K, la valeur - B est atteinte.8 b. Pour des sites situés à une distance inférieure à 1, la valeur - B n’est pas atteinte en moyenne.
Par contre, pour les ions situés à une distance inférieure
à ~
de lafrontière,
la contribution des chaînes intérieures aucylindre
derayon §
n’atteintpas - B en
général
et sonexpression
doit être rem-placée
en moyenne par - B -- A(A
>0).
L’énergie
propre de l’ensemble K s’écrit alorslorsque
Cette
expression
est visiblement minimalelorsque
p tend vers l’infini. La solution minimale del’équa-
tion
(3)
sera donc obtenue en faisant croître Kindéfiniment.
Manuscrit reçu le 13
juillet
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Cette remarque asuggéré
une méthoderapide
decalcul des sommes
dipolaires.
Pour ladépendance
de celles-ci en fonction de la forme du volume de sommation, voir : BIDAUX
(R.),
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