HAL Id: jpa-00208821
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Submitted on 1 Jan 1978
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Excitations électroniques dans TiO2 rutile et TiO mesure des pertes d’énergie des électrons entre 3 et 60
eV
J. Frandon, B. Brousseau, F. Pradal
To cite this version:
J. Frandon, B. Brousseau, F. Pradal. Excitations électroniques dans TiO2 rutile et TiO mesure des pertes d’énergie des électrons entre 3 et 60 eV. Journal de Physique, 1978, 39 (8), pp.839-846.
�10.1051/jphys:01978003908083900�. �jpa-00208821�
EXCITATIONS ÉLECTRONIQUES DANS TiO2 RUTILE ET TiO
MESURE DES PERTES D’ÉNERGIE DES ÉLECTRONS ENTRE 3 ET 60 eV
J.
FRANDON,
B. BROUSSEAU et F. PRADAL Laboratoire dePhysique des Solides (*),
Université
Paul-Sabatier,
31077 ToulouseCedex,
France(Reçu
le6 février
1978,accepté
le 10 avril1978)
Résumé. 2014 Les spectres de pertes d’énergie d’électrons de 20 keV transmis par des couches minces de TiO2 et TiO ont été obtenus, et les fonctions optiques calculées jusqu’à 60 eV par analyse de Kramers-Kronig. Les excitations à un électron et les modes collectifs, dans les deux oxydes, sont
discutés sur la base de nos résultats et de ceux existant dans la littérature.
Abstract. 2014 The energy loss spectra of 20 keV electrons
passing
through thin films of TiO2 andTiO have been obtained.
Optical
functions are calculated up to 60 eVusing
Kramers-Kronig analysis.One-electron excitations and collective modes in these two oxides are discussed and the results are
compared with those
previously
published.Classification Physics Abstracts
71.25P - 71.25T - 71.45G - 73.60
1. Introduction. - Les
propriétés optiques
etélectriques
desoxydes
de métaux de transition ont faitl’objet
d’ungrand
nombred’études,
tantthéoriques qu’expérimentales [1],
destinées àexpliquer
le carac-tère
métallique
ou isolant de cescomposés.
L’un desexemples
lesplus remarquables
est celui desoxydes
de titane
(phases
deMagneli)
dont lacomposition
varie entre celle du
monoxyde (métallique)
et celledu
dioxyde (isolant).
Parmi cesoxydes,
seul lesesqui- oxyde Ti203
sembleprésenter
une transition métal-isolant, analogue
à celle trouvée dansplusièurs oxydes
de vanadium.
Lorsque
ledegré d’oxydation
croîtde TiO à
Ti02,
lechangement
radical de comporte-ment
électrique s’explique
essentiellement par unemodification d’environnement cristallin de l’ion
titane, qui
affecte sensiblement laposition,
auvoisinage
duniveau de
Fermi,
des états Ti 3dresponsables
engrande partie
de la liaisonchimique
et de la conduc-tion
électrique.
Les auteurs des études sur lesoxydes s’appuient
donc sur les spectres d’excitation obtenus par différentes méthodesexpérimentales,
pour cons-truire des modèles d’états
électroniques capables
derendre
compte
despropriétés
de cescomposés.
Les résultats
expérimentaux
concernant les pro-priétés électroniques
deTi02
rutile sont très nombreux dans la littérature. Vos etKrusemeyer [2]
et Vos[3]
en donnent une revue
bibliographique
dans desarticles récemment parus. Le
premier
de ces articles(*) Associé au C.N.R.S.
présente
les spectres de réflectivité d’échantillons monocristallins deTi02,
en lumièrepolarisée
entre3 et 6
eV,
ainsi que les spectres d’électroréflectance. Lepouvoir
réflecteur estcomparé
aux résultats du travail antérieur de Cardona et Harbeke[4] qui
avaient étendu leur étude dans un
large
domained’énergie (jusqu’à
22eV).
La
première interprétation précise
du spectre de réflectivité[4]
avait été donnée par Fischer[5]
àpartir
de spectres d’émission et
absorption
X,TiLIII,
obtenussur
Ti02 :
cette discussion estprésentée
sur la based’un modèle d’orbitales moléculaires pour l’ion Ti dans son environnement
octaédrique
d’ionsoxygène.
La
largeur proposée
de la bande de valence est de6,5
eVenviron,
et lespremiers
niveaux deconduction,
desymétrie
d(2 t2g
et 3eg)
sontséparés
de 3 eV. Cesrésultats ont été confirmés dans une récente étude
[6].
Un calcul de
type
L.C.A.O.[7],
et des mesures dedensités d’états par
spectroscopie
dephoto-électrons [8, 9],
semblent conduire au même ordre degrandeur
pour la
largeur
de la bande de valence.Le
calcul,
dans uneapproximation
de liaisonsfortes,
effectué par Vos[3]
en tenant compte de l’exactesymétrie
cristallineD144h
deTi02,
donne des bandes de valence(de largeur
5,5eV)
et de conduction dont la structureprésente
uneanalogie, soulignée
par cet auteur, avec les modèles d’orbitales moléculaires[5].
En outre, la variation
théorique
deE2(w),
pour les deuxpolarisations,
est déduite de ce calcul pour desénergies comprises
entre 3 et 11 1 eV. Un autre calculArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01978003908083900
840
de
bandes,
par Daudé et coll.[10]
diffèreprofondément
des modèles d’états
électroniques
citésplus haut,
en
particulier
par lalargeur
de la bande de valenceproposée (16,5 eV).
Parmi les autres résultats
expérimentaux déjà obtenus,
nous citerons l’observation deplusieurs
structures satellites au
voisinage
des structuresprin- cipales
de densité d’états en XPS[11-13].
Knotek etHouston
[14]
comparent lespectre
d’émission XTiLIII [5]
auspectre Auger
TiLII,III MII,III
Vqu’ils
ontobtenu ;
ils confrontent aussi le
spectre d’absorption
X auspectre
depertes d’énergie
observableprès
du seuilTiLIII.
L’accord entre ces deux séries de spectres est trouvé satisfaisant.Les études concernant le
monoxyde
TiO sontplus
rares que pour le rutile. Fischer
[15]
propose un modèle de niveaux d’orbitalesmoléculaires, analogue
à celuiprésenté
pourTi02 [5]
et destiné àl’interprétation
desspectres
d’émission etabsorption
X. Des étudesplus
récentes
[6, 16, 17] apportent
une confirmation à cemodèle d’états
électroniques.
Ichikawa et coll.[16]
déterminent
expérimentalement
la densité d’états de valence pour lemonoxyde
de titane auvoisinage
de sacomposition stoechiométrique,
et la comparent aux densités d’états déterminées parplusieurs
auteursde calculs de bandes concernant TiO
[18-22].
Nous
présentons
dans cet article les spectres depertes d’énergie
d’électrons de 20keV,
traversant des films deTi02
et deTiO,
ainsi que les diverses fonctionsoptiques
que nous en avons tirées. Lamesure des
pertes caractéristiques d’énergie,
effectuéepar transmission avec des électrons incidents
rapides
et collectés dans un faible
angle
solide autour del’angle
de diffusionnul,
permet la mesure directe del’énergie
des modes deplasmon
et aussi le calcul des fonctionsoptiques
des solidesétudiés,
enparticulier
la constante
diélectrique complexe longitudinale ZL [23].
Le vecteur d’onde q, transféré à l’excitationélectronique
dans la couchemince,
est alors assezpetit
devant les dimensions de la zone de Brillouin pour que lessingularités
observables dans la fonctiongL correspondent
à l’excitation(à
unélectron)
detransitions
pratiquement
directes.Dans les conditions
expérimentales indiquées
ci-dessus,
la direction du vecteur d’onde q est sensi- blementperpendiculaire
à celle du faisceau incident.Cette direction de q
importe
peu dans le cas d’échan- tillonsoptiquement isotropes (comme TiO,
desymé-
trie
cubique).
Aucontraire,
dans les solides aniso- tropes(uniaxes,
commeTi02),
la définitionprécise
del’orientation relative de q et de l’axe c est
importante
pour
séparer
les excitations de vecteur d’onde per-pendiculaire
ouparallèle
à l’axe c. Dans le travailprésenté ici,
cette définitionprécise
estimpossible puisque
le film deTi02
estpolycristallin,
donc lespectre
depertes d’énergie représente
lemélange
despectres
d’excitationcorrespondant
à despolari-
sations différentes
[23].
2. Méthodes
expérimentales
et résultats obtenus. -2.1 PRÉPARATION DES COUCHES MINCES. - Les films de
Ti02
ont été obtenus àpartir
d’une couche mincede
titane, déposée
parévaporation thermique
dans unvide de
10-6
torr, avec une vitessed’évaporation rapide.
Cedépôt
d’environ 400A d’épaisseur,
recueillisur une face d’un cristal de NaCI fraîchement clivé et chauffé à
450,DC,
est ultérieurementoxydé
à lapression atmosphérique
à unetempérature
de 400 °Cpendant
trois heures. La couche
mince,
initialementd’aspect métallique,
devient alorstransparente ;
elle est décollée de sonsupport
etplacée
sur unegrille
demicroscopie électronique [24].
Les films de TiO ont été obtenus de deux manières différentes :
- par bombardement
électronique
sous ultra-vided’un échantillon massif de
TiO,
ledépôt
étantépitaxié
sur un cristal de NaCI chauffé à 210
OC,
suivant laprocédure
décrite par Yamada et Yoshida[25].
Latempérature
du substrat a été choisie inférieure à2S0 °C,
pour éviter la formation d’unephase h.c.p.
additionnelle
qui,
selon les résultats de ces auteurs,apparaît
à destempératures plus
élevées.- par
évaporation
réactive detitane,
sous unepression d’oxygène
pur de 3 x 10-4 torr, latempé-
rature du substrat
(NaCI)
étant de 330OC,
ens’inspi-
rant de la méthode utilisée par Grossklaus et Bunshah
[26].
Dans ce cas,l’évaporation
était aussitôt suivie d’un refroidissementénergique.
La
figure
1présente
lesdiagrammes
de diffraction d’électronsrapides
obtenus par transmission à travers les films deTi02
et de TiO. Lesphases
rutile(para-
mètre de maille a =
4,59 A,
c =2,96 A)
et c.f.c.type
NaCI(paramètre de
maille a N4,18 A)
sont reconnuesFIG. 1. - Diagrammes de diffraction électronique, obtenus par transmission à travers des films de T’02 (en haut à gauche) et de
TiO (en bas à droite).
[Electron diffraction pattern of T’02 (top left) and of Ti0 (bottom right).]
séparément,
dans cesdiagrammes,
à l’exclusion de toute autrephase d’oxyde (en particulier Ti203) [27].
Les couches minces de
Ti02
sontpolycristallines;
celles de TiO sont formées de
grains
depetite taille, présentant
une orientationpréférentielle, qui témoigne
d’un début
d’épitaxie
duplan (00’)TiO parallèlement
au
plan (OO1)NaCl L’homogénéité
des couches a été vérifiée pardéplacement
de l’échantillon sous le faisceau dumicroscope électronique
dans les condi- tions de microdiffraction.Aucune
analyse chimique
n’a pu être faite sur cescouches minces. Il est difficile de
préciser
si les couches deTiO,
enparticulier,
sontstoechiométriques.
Toute-fois l’étude de Yamada et Yoshida
[25]
sur des filmsde
TiO,
dontl’épaisseur
et le mode depréparation
étaient sensiblement les mêmes que dans le travail
présenté ici,
a montré que l’écart à lastoechiométrie (défaut d’oxygène)
reste faible etpratiquement
cons-tant dans la
profondeur
de la couche mince. L’excèsd’oxygène qui
subsiste dans la couchesuperficielle
des films
d’oxyde,
sur uneprofondeur
d’environ 10 à20
A [24],
n’affecte pas sensiblement les spectresprésentés ici, puisque
ceux-ci sont obtenus par trans- mission à travers les couches minces étudiées.2.2 MESURE DES PERTES D’ÉNERGIE A TRAVERS LES FILMS ET TRAITEMENT DES RÉSULTATS EXPÉRIMEN-
TAUX
[28].
- Placés dans lespectrographe
électro-nique,
les films sont traversés par un faisceau d’élec- trons sensiblementmonocinétiques.
Ladispersion énergétique
du faisceau transmis à travers l’échan- tillon est obtenue par unchamp magnétique
constantet uniforme
qui
dévie de 90° lestrajectoires
des élec-trons. Le
spectre,
constitué par des raiesparallèles
etd’intensité
variable,
défile devant une fente de sélec-tion, lorsqu’un balayage (en
dents descie)
estappliqué
sur la haute tension accélératrice des électrons
(20 keV).
La détection des courants
électroniques
est assuréepar un
multiplicateur
d’électronsplacé
derrière la fente desélection,
etcouplé
à une chaîne decomptage d’impulsions.
Le nombred’impulsions comptées
danschaque
fraction(~ 1 / 10
eV delargeur)
duspectre
depertes d’énergie
est accumulé dans les mémoires d’unanalyseur
multicanauxpendant
untemps
total assezlong (1
à 2heures)
pour que lastatistique
finale appa- raisse satisfaisante.La résolution
énergétique
duspectrographe,
déter-minée
d’après
lalargeur
à mi-hauteur dupic
desélectrons diffusés
élastiquement,
est d’environ 1 eV.Pour les électrons collectés et
détectés,
la déviationangulaire
lors de leur diffusion à travers l’échantillon est inférieure ouégale
à10 - 2
rad.Le
spectre
depertes d’énergie
obtenu est soumis àun traitement
numérique qui permet
successivement :- la soustraction des
pertes d’énergie
correspon- dant à des processusmultiples
dediffusion,
suivantune méthode itérative décrite par Misell et Jones
[29] ;
- la déconvolution
énergétique
etangulaire
desspectres, qui permet
deprendre
encompte
les fonc-tions de
dispersion
du faisceau incident sur l’échan- tillon. La méthodenumérique
estempruntée
àBurger
et Van Cittert
[30] ;
- la normalisation et le calcul de la fonction
perte d’énergie ;
-
l’application
del’analyse
deKramers-Kronig
etle calcul des
principales
fonctionsoptiques
dans unlarge
domained’énergie,
icijusqu’à
60 eV.Pour
Ti02,
deux données sont nécessaires : la valeur exacte du gapoptique [2, 31],
et la valeur Boo de la constantediélectrique extrapolée
vers lesgrandes longueurs
d’onde. TiO étantconducteur,
la fonctionperte d’énergie
estprolongée
vers lesgrandes longueurs d’onde,
par uneextrapolation
conforme à la théoriede Drude.
La
figure
2représente
les fonctionsperte d’énergie
obtenues pour
Ti02
etTiO ;
lesfigures
3 et 4 donnentles
parties
réelle etimaginaire
el et 82 de la constanteFIG. 2. - Fonction perte d’énergie pour TiO (en haut, échelle de
droite), pour Ti02 (en bas, échelle de gauche).
[Energy loss functions obtained for Ti02 (bottom, scale on the left), for TiO (top, scale on the right).]
FIG. 3. - Parties réelle et imaginaire, 81 et 82, de la constante
diélectrique pour Ti02.
[Real and imaginary parts el and 92 of the complex dielectric
constant for Ti02.]
842
diélectrique
calculées pour les deux types d’échan- tillons(polycristallins).
Lafigure
5indique
la variation du nombre effectif d’électrons calculé àpartir
de E2, pour TiO etTi02.
FIG. 4. - Parties réelle et imaginaire, el et £2’ de la constante
diélectrique pour TiO.
[Real and imaginary parts el and 82 of the complex dielectric
constant for TiO.]
FIG. 5. - Nombre effectif d’électrons neff, calculé à partir de e2, pour Ti02 et pour TiO.
[Effective number of electrons, neff, calculated from E2, for Ti02
and TiO.]
3. Discussion des résultats. - La
figure
2 faitapparaître
clairement la ressemblance entre les spectres depertes d’énergie
deTi02
et de TiO. Ils sont tousdeux dominés par deux
pics larges
etintenses,
situésvers 25 eV et vers
47,5
eVrespectivement.
3.1 EXCITATIONS DES ÉLECTRONS Ti
3p
DANSTiO2
ET TiO. - Le
large pic
de la fonction perted’énergie
centré à
47,5
eV et dû à l’excitation des électrons3p
dutitane, apparaît déplacé
vers les hautesénergies
par rapport au seuilMII,III
du titane. Cet effet dedépla-
cement et d’étalement des forces d’oscillateurs relatives à ces excitations est bien connu dans les métaux de transition à couche d presque vide :
Ti,
V[32, 33],
Sc
[34]. Rappelons
brièvement queplusieurs
modèlesd’interprétation
ont étéproposés
pour rendre compte de la forme des raiescorrespondant
à l’excitation des électrons3p
dans les métaux de transition de lapremière
série. Descalculs,
effectués dans un schémade
couplage
intermédiaire[35] indiquent
une assezlarge dispersion
enénergie
pour les transitions dis- crètes3p6
3d’ -->3p5 3dN+ 1,
dans le cas de l’atome de titane(N
=2)
enparticulier ;
il en est vraisembla- blement de même pour les excitations dans le canal3p6
3d’ --->3PI
3dNed,
où intervient un état excité du continuum(ed).
Une autreinterprétation plus récente,
due à Davis et
Feldkamp [36]
faitappel
à l’interaction de la transition3p6
3d N ,3p5 3dN+ 1
avec l’excitation3p6
3d N -+3p6 3dN-1
gf. Cette dernièreconfiguration
excitée est obtenue par recombinaison du trou créé dans le niveau Ti
3p
sous l’effet d’une transition du type superCoster-Kronig
faisant intervenir des états du continuum(sf).
L’étalement des forces d’oscilla- teurs pour ces excitations est observé non seulement dans les métaux de transition mais aussi dans leurcomposés
tels que lesoxydes,
ainsiqu’il apparaît
danscette étude sur TiO et
Ti02.
Le maximum observé vers47,5 eV subit un
léger déplacement
enénergie, qui
n’estguère significatif
compte tenu de lalargeur
de cepic (-
10eV), lorsqu’on
passe de Ti à TiO etTi02.
3.2 EXCITATION COLLECTIVE DES ÉLECTRONS DE VALENCE DANS
TiO2
ET TiO. - L’autrepic important,
situé à 26 eV pour
Ti02
et à 24,5 eV pourTiO,
dansla fonction perte
d’énergie, correspond
à une décrois-sance très nette de la
fonction a2 (Fig.
3 et4).
Nousl’attribuons à l’excitation collective de l’ensemble des électrons de valence. Il est intéressant de remarquer que la valeur de 26
eV,
trouvée pourTi02,
coïncideavec l’écart en
énergie qui sépare chaque pic principal
observé en XPS d’un de ses
pics
satellites[11, 12, 13] ;
ce
pic
satellite semble biencorrespondre
à l’excitation d’unplasmon
par lephotoélectron
lors de son trans-port
vers la surface.Le
décalage
dupic
deplasmon
dans les spectresprésentés figure
2 est évalué à1,5
eVenviron,
entre TiOet
Ti02.
L’observation de cedécalage
s’accorde avecplusieurs
travauxthéoriques déjà publiés, qui
ontcherché à tenir
compte
d’une manière exacte de l’influence des excitations à un électron surl’énergie
associée au mode collectif
[37].
Conformément auxconclusions tirées par ces auteurs,
l’apparition
d’unebande interdite de 3 eV -
lorsqu’on
passe de TiO àTi02
- doit tendre en effet àdéplacer
vers leshautes
énergies
lepic
duplasmon
dans lesspectres expérimentaux.
Le calcul
simple
du nombre n d’électrons de valence par molécule donne n = 8 pour TiO et n = 12 pourTi02,
si on ne tient pas compte de la contribution des électrons 0 2s. Dans le cas de ces deuxoxydes,
ce nombre n est
toujours
biensupérieur
au nombreeffectif
d’électrons,
neff, pourl’énergie
duplasmon
devalence
(- 25 eV), qu’il
soit calculé àpartir de 82
oude - Im
1 If. (voir Fig. 5).
Cette dernière observation nous conduit à
envisager,
pour les transitions à
partir
de la bande devalence,
un
phénomène
assezanalogue
à celuidéjà
discuté àpropos de l’excitation des électrons Ti
3p,
mais sansdoute
plus
difficilement calculable : eneffet,
la fonctiond’onde, correspondant
au niveau initial pourchaque
transition
électronique
considéréeici,
n’estplus
uneorbitale
atomique simple.
La totalité des forces d’oscil- lateurs des excitations(à
unélectron)
de la bande de valence n’est sans doute pasépuisée
par les transitionsvers les
premiers
niveaux vacants, desymétrie d,
au-dessus du niveau de
Fermi ;
unepartie
de ces forcesd’oscillateurs reste
disponible
pour l’excitation deconfigurations qui
font intervenir des états desymé-
trie d situés dans le continuum au-dessus,du niveau du vide. Ceci aurait pour
conséquence
de repousser vers les hautesénergies
le mode collectif des électrons de valence et surtoutempêcherait l’observation,
à la findu domaine
fondamental,
d’un effet de saturation de neff autour de la valeur de n donnéeplus
haut.De tels effets avaient
déjà
été mis en évidence surles métaux de transition eux-mêmes
[32]
mais à notreconnaissance n’avaient pas reçu
d’explication
satis-faisante. Pour
interpréter
lesparticularités
du compor- tement de neff, il semble raisonnable d’admettrel’hypothèse qui
vient d’êtresuggérée,
paranalogie
avec les observations concernant l’excitation des électrons 5d dans l’or
[33, 39] :
ces résultatsexpéri-
mentaux sont
qualitativement
en accord avec desdalculs de Combet-Farnoux pour la section efficace de
photoionisation
5d - 8f dans l’atome d’or[38].
,Après
avoir décrit les caractères communs auxspectres
desoxydes étudiés,
nous allons maintenant faire une discussionplus approfondie
enenvisageant séparément
les cas deTi02
et de TiO.Ti02
rutile. - Pour la construction de son schéma de niveaux d’orbitalesmoléculaires,
Fischer[5]
attri-bue une
symétrie octaédrique
à l’environnement de l’ion titane dans lecomplexe [Ti06]8
-. Enréalité,
cet octaèdre subit une distorsion dans le réseau de
Ti02,
mais celle-ci est assezlégère
pour que le schémaprésenté
soit sensiblement exact ; laposition
des niveaux est obtenue en confrontant tous les
spectres d’absorption
et d’émission X concernantTi02
dansla littérature. Les deux
premiers
niveaux vacants dansla bande de conduction notés 2
t2g
et 3 eg, distants d’environ 3eV, correspondent
aux orbitales molé- culairesantiliantes,
desymétrie
d et localiséesprin- cipalement
sur l’iontitane,
obtenues par combinaisons antiliantes des orbitales Ti 3d avec les orbitales 02pn
et 0
2pu respectivement.
Aucontraire,
laplupart
desniveaux de valence sont obtenus en considérant les combinaisons liantes entre les états p de
l’oxygène
etTi 3d ou Ti 4s. Les deux niveaux de même
symétrie
notés 1
t2g
et 2t2g,
entrelesquels
les transitionsdipolaires électriques
sont interdites, se trouventséparés
par la bande interdite.La
figure
6 faitapparaître l’analogie qui
existe entreFIG. 6. - A gauche : modèle de niveaux d’orbitales moléculaires
proposé par Fischer [5] pour Ti02. A droite : modèle de bandes
plates tiré de la structure de bandes calculée pour Ti02 par Vos [3].
[On the left : molecular-orbital diagram proposed by Fischer [5]
for Ti02. On the right : simplified band structure calculated by Vos [3] for Ti02.]
ce dernier modèle et la structure de bandes calculée par Vos
[3]
dansl’approximation
des liaisonsfortes,
en utilisant les orbitales
atomiques
02s,
02p,
Ti 3d(mais
non Ti4s).
Les deux groupes de bandes de conductioncorrespondent
aux deuxpremiers
niveauxvacants
indiqués
par Fischer. La bande de valence estformée par l’interaction liante ou non liante entre les états 0
2p
et Ti 3d. Le bord fondamental est attribué àune transition indirecte et la
première
transition directeenvisageable
aupoint
r de la zone de Brillouin est interdite(cf.
aussi[10]).
L’accordqualitatif
sembledonc satisfaisant entre les schémas de Fischer et de Vos.
Rappelons
que notredispositif expérimental
nepermet ni de résoudre l’ensemble de ces transitions
interbandes,
ni deséparer
les excitations de vecteur d’ondeperpendiculaire
ouparallèle
à l’axe c,pré-
cisément dans le domaine
d’énergie
oùl’anisotropie
de 92
apparaît
laplus
sensible. Leprésent
travailn’apporte
aucune informationexploitable
pour desénergies
inférieures à 8 eVenviron ;
aussi notre dis-cussion porte essentiellement sur les excitations d’éner-
gie plus élevée,
surlesquelles
l’influence del’anisotropie
doit être moins sensible.
La fonction perte
d’énergie présente
un maximumparticulièrement
bienmarqué
à 12 eV, soit à uneénergie
voisine de celle d’unpic
satellite mis en évidence dans lesspectres
XPS. Kim etWinograd [12]
observentque l’intensité relative de ce
pic
satellite croît avecl’énergie
de liaison de la couche d’oùprovient
lephoto-
électron. Cette considération
expérimentale
ne nousparaît
pasincompatible
avec uneinterprétation
entermes de diffusion
inélastique
subie par lephoto-
électron
éjecté
du solide : laprobabilité
d’une perted’énergie
décroît en effetlorsque l’énergie cinétique
de la
particule
incidente augmentec’est-à-dire,
enXPS,
pour des états initiaux duphotoélectron
demoins en moins liés. Les auteurs
[11,
12,13] qui
rapportent
l’observation de cepic
satellite retiennent844
tous
cependant l’hypothèse
de l’excitation d’un transfert decharge (shake-up)
entrel’oxygène
et lemétal,
mais ils ne s’accordent pas sur la nature des orbitales moléculaires concernées dans ce processus(cf.
aussi[40]).
Sil’hypothèse
d’unshake-up
est exacte,l’origine
du satellite observé en XPS est différente de celle de la perted’énergie
trouvée dans notre spectre,car les
règles
de sélectionqui gouvernent
les deux types de processus sont elles-mêmes différentes[41].
Nous serions d’abord tentés d’attribuer la perte
d’énergie
trouvée à 12 eV à une excitation(à
unélectron), qui
nepourrait
concerner que la bande devalence, puisque
les transitions interbandes àpartir
de la bande
sous-jacente
0 2s seproduiraient
à desénergies supérieures
à 20 eV.Toutefois,
le compor- tement des fonctionsoptiques,
calculées àpartir
denos mesures, semble
indiquer
laprésence
d’un modecollectif autour de 12 eV : en
particulier,
aucunesingularité
dans 82 ne semblecorrespondre
aupic
observé dans la fonction - Im
1/8 (Fig. 3).
Dans cedomaine
d’énergie,
82 neprésente qu’une
décroissance nette et monotone, ainsi d’ailleurs que lepouvoir
réflecteur mesuré par Cardona et Harbeke
[4].
Pournous
permettre
de confirmer la nature de cette exci-tation,
il faudrait montrer que la densité d’étatsconjointe,
dontdépend
laprobabilité
des transitionsinterbandes, présente
un minimumséparant
deuxséries de transitions à
partir
de la bande devalence,
entre
lesquelles
le mode collectifpourrait
s’intercaler.(On peut
remarquer les faibles valeurs relatives de 82’vers 11
eV,
dansl’histogramme
déduit de son calculde bandes par Vos
[3] ; toutefois,
aucun minimumn’y apparaît,
car l’auteur n’a pas considéré les excitationsd’énergie plus élevée.)
Si l’on se réfère sur la
figure
6 au modèleprésenté
par Fischer
[5],
la condition concernant laprobabilité
de
transition, rappelée ci-dessus,
serait satisfaite.Compte
tenu de l’écart(6 eV)
entre les deuxpremiers
niveaux vacants de
symétrie
d et le niveaud’énergie plus élevée,
onpeut
en effetenvisager
deux séries de transitions des électrons de valenee :-
l’une,
vers les états vides 3eg
et 2t2g,
s’achevantvers 10-11
eV ;
- l’autre vers le niveau
provenant principalement
des orbitales Ti 4s et noté 3
a1g,
débutant vers 14 eV.L’accord est, encore une
fois,
assez satisfaisant avecles résultats de Vos
[3] :
ceux-cipermettent
deprévoir
que les excitations des électrons de valence vers les deux bandes de conduction calculées
s’épuisent
entre11 et 12
eV, région
danslaquelle
seplacent plusieurs singularités
de Van Hove detype M3.
L’oscillation collective d’unepartie
des électrons de valencepourrait
donc s’intercaler vers 12eV,
selon cetteinterprétation.
On
peut
toutefois remarquer que le modèle de Fischernéglige l’élargissement
en bandes des niveaux dans le réseau deTi02,
enparticulier
celuiqui
affectele niveau 3
alg.
Parailleurs,
Vosn’indique
pas lastructure de la bande s
qui correspondrait
à ce dernierniveau,
faute d’avoirpris
encompte
l’orbitale ato-mique
Ti 4s dans son calcul dansl’approximation
desliaisons fortes. Il est vraisemblable que cette bande s
est
large, comparée
aux bandes dvides,
et cet effet tendà réduire fortement le
découplage
entre les deux séries de transitions citéesplus
haut.Aussi est-il
possible
d’avancer une autrehypothèse, qui
seraitcompatible
avec l’observation du mode collectif discuté ici. Suivant leshypothèses déjà envisagées
dans cet article à propos du nombre effectifd’électrons,
nous considérons à nouveau les deux mêmes groupes de transitions pour des électrons de valence :- le
premier
groupe,correspondant
aux excitationsvers les
premiers
états vacants desymétrie d,
et vers le bas de la bande s, s’étend dans la gammed’énergie
3-11
eV,
conformément aux résultats des étudesoptiques [2, 4] ;
- le second groupe, que nous avons
envisagé
sousla forme d’une
large
bande de transitions vers les étatsnon
quantifiés
ducontinuum,
s’étalerait au-delà de 12 eV loin vers les hautesénergies. Quelques singu-
larités se
superposeraient
à cette bande : cellesqui
sontobservées entre 14 eV et 22 eV
(Fig. 3) correspondent
essentiellement à des transitions vers les états vacants situés vers le haut de la bande s.
Il faut noter
qu’une singularité analogue,
trèsmarquée,
estégalement
observée dans lesspectres
depertes d’énergie
deZr02
etHf02 [42]. L’énergie
associée à cette
singularité
est, pour cesoxydes,
dumême ordre de
grandeur
que pourTi02
et bien diffé- rente del’énergie
attribuée auplasmon
de valence(-
25eV).
Tous cescomposés
sont desoxydes
demétaux de transition
(à
couche d presquevide)
oùles valences des atomes de métal sont saturées par
l’oxygène,
commeTi02.
Dans tous les cas, ils’agit d’isolants ;
laconfiguration électronique
externegéné-
ralement admise pour l’ion
métallique
dans le réseau del’oxyde
estsimplement
nd°(n
= 3 ou 4 ou 5 suivantla nature du
métal)
et son environnement d’ionsoxygène présente
unesymétrie
sensiblement octa-édrique.
Deplus
la bande de valence est formée essentiellement par les états 02p
avec unléger mélange
d’états nd du métal.L’apparition
du modecollectif, envisagée après épuisement
despremières
transitions
interbandes,
semblerait liée à l’ensemble despropriétés rappelées
ci-dessus. Il fautcependant
reconnaître que la
possibilité
de coexistence de deux modes collectifs de volume n’a pas été établiejusqu’à présent,
sur la base de modèles à deux bandes[37]
(sauf
dans le cas des solideslamellaires),
même si elle aété
envisagée
dans le cas des métaux de transition de structureh.c.p.
tels queTi, Zr,
Hf[43].
Unsupport théorique
reste donc nécessaire pourétayer l’hypothèse
que nous avons discutée dans cet article.
Monoxyde
TiO. - TiO est un cristalionique,
destructure c.f.c. type
NaCI,
danslequel
les interactionsentre les orbitales de titane et celles de
l’oxygène
sontsans doute
plus
faibles que dansTi02.
Un modèled’orbitales moléculaires
empirique [15]
ou calculé[17]
montre que la conduction
électrique
est assurée essen-tiellement par une
partie
des électrons 3d du titane :un seul niveau d’orbitale
moléculaire, partiellement rempli,
desymétrie t2g,
est situé auvoisinage
du niveaude Fermi. Tous les autres niveaux
sous-jacents,
résultant de
l’hybridation
des orbitalesatomiques
02p
avec les orbitales 3d et 4s du
titane,
forment une bandede valence située
4,5
eV au-dessous du niveau de Fermi etlarge
de 2 eVenviron,
si l’on se réfère au modèle deGubanov et coll.
[17],
trouvé en bon accord avec les résultatsexpérimentaux
obtenus en émission X.Si l’on tient
compte
del’élargissement
des niveaux dans lecristal,
ce dernier modèle se révèle trèsproche
de la structure de bandes calculée pour TiO par
plusieurs
auteurs. Lafigure
7 faitapparaître
cetteanalogie ;
la courbe de densité d’étatsqui
y estpré=
sentée est tirée de l’article de Schoen et Denker
[19] ;
la structure de bandes déterminée par ces auteurs se
rapproche
d’ailleurs de cellequi
a étépubliée
par Neckel et coll.[20],
sauf en cequi
concerne laposition
du niveau de Fermi. Seule une
partie
étroite de la bande deconduction,
desymétrie d,
estoccupée ;
elle est
séparée
de la bandesous-jacente
02p
par une bande interdite d’environ2,5
eV. Il fautsouligner
que les calculs de bandes[19, 20] n’indiquent
pas, pour la bande 02p, l’hybridation p-d prévue
dans lesmodèles d’orbitales moléculaires et nécessaire pour
interpréter complètement
le spectre d’émission X(TiL,,,)
obtenu pour TiO.FIG. 7. - A gauche : modèle de niveaux d’orbitales moléculaire calculé par Gubanov et coll. [17]. A droite : densité d’états de valence et de conduction en u.a. obtenue par Schoen et Denker pour Tio,85 00,85 [19]. (L’origine commune des énergies a été
placée au niveau de Fermi.)
[On the left : diagram for molecular orbitals calculated by Gubanov
et coll. [17]. On the right : density of valence and conduction states
(in a.u.) calculated by Schoen and Denker for Tio,,, Oo 35 [19].
(The zero of energies is taken at the Fermi level for the two models).]
Un
plasmon
a été directement mis enévidence,
àbasse
énergie (~ 3,8 eV), d’après
laposition
d’unminimum très
prononcé
queplusieurs
auteurs ont observé dans lepouvoir
réflecteur de TiO[44, 45] ;
un
plasmon
des électrons de conduction a été trouvéégalement,
à basseénergie,
dansV02 métallique [46].
Cette observation
expérimentale
semble confirmer laconfiguration électronique suggérée
dans lafigure
7 :ce
plasmon
viendrait s’intercaler entre deux séries d’excitations nettementdécouplées
enénergie,
l’uneconcernant les électrons du bas de la bande de conduc-
tion,
l’autre ceux de la bandesous-jacente
02p.
On
peut
remarquer que les résultats de Jennison et Kunz[22]
fontapparaître
un recouvrement entreces deux
bandes,
au-dessous du niveau deFermi,
ce
qui
neparaît
pas favorable à l’existence d’un mode collectif à basseénergie.
Le
plasmon
à basseénergie
n’est pas observé dans lespectre présenté
sur lafigure
2 pour TiO. Cela tient d’unepart
à laproximité
dupic
des électrons diffusésélastiquement,
d’autrepart
à la faibleamplitude
duphénomène.
L’annulation de el vers 4 eV(Fig. 4)
estun effet
qui
résultesimplement
despropriétés
d’un gaz d’électrons dansl’approximation
de Drude.Les états de
conduction,
calculés par Schoen et Denker[19]
parexemple,
sont constitués par deux bandesd,
en fort recouvrement avec une bande s nettementplus large.
Ces trois bandesprésentent
une
hybridation
en certainspoints
de la zone deBrillouin,
mais nous avons à considérerprincipa- lement,
pour l’excitation de la bande de valence 02p,
des transitions interbandes p - d ou p ---> s, presque toutes
permises
par lesrègles
de sélectiondipolaires électriques.
Si l’on continue à se référer au modèle[19],
elles débuteraient vers
4,5 eV;
mais laplupart
destransitions,
vers les états vacants encore voisins du niveau deFermi,
se trouveraitconcentrée
dans la gamme 6-8 eV. Defait,
nous observons dessingu-
larités dans les fonctions
optiques présentées
pourTiO (Fig.
2 et4),
autour de 6 eV et à 8 eV.A
plus
hauteénergie,
d’autres maximums sont observés dans les fonctions - Im1/e
et 82, en par- ticulier vers 12-13 eV. L’existence d’excitations àun électron dans ce domaine
d’énergie paraît
exclurel’apparition
d’un mode collectifanalogue
à celui quenous avions
envisagé
pourTi02 ;
les transitions observéescorrespondent
sans doute à l’excitation d’électrons 02p
vers les étatsélectroniques
vacantssitués en haut de la bande s. S’il en était
ainsi,
onpourrait
attribuer à cette bande s unelargeur
totaled’environ 7 eV.
Remerciements. - Nous remercions C.
Schlenker,
du
Groupe
des Transitions de Phases deGrenoble, qui
nous a fourni l’échantillon massif deTiO,
ainsique M.L.
Theye,
du Laboratoired’Optique
desSolides (Université Pierre-et-Marié-Curie, Paris) qui
a bien voulu se
charger
de lapréparation
de couchesminces à
partir
de cet échantillon. Nous remercions aussi M.Fagot,
du Laboratoire dePhysique
desSolides de