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Submitted on 1 Jan 1935
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Clichés de rayons cosmiques obtenus avec une chambre
de Wilson-Blackett dans des conditions spéciales
Pierre Auger, Paul Ehrenfest
To cite this version:
CLICHÉS
DE RAYONSCOSMIQUES
OBTENUS AVEC UNE CHAMBRE DE WILSON-BLACKETTDANS DES CONDITIONS
SPÉCIALES
Par PIERRE AUGER et PAUL EHRENFEST,
jr.
Faculté des Sciences de Paris. Laboratoire de
Chimie-Physique.
Sommaire. 2014 Une chambre de Wilson Blackett transportable a été construite. Des clichés de rayons
cosmiques ont été obtenus en haute altitude, au niveau du sol sous des écrans épais de plomb, et dans
un laboratoire souterrain.
1.
Appareil. -
Désirant faire des études durayon-nement
cosmique
par la chambre à détentes dans desconditions
variées,
et enparticulier
à des altitudesdiverses,
nous avons construit un modèle de chambre de Wilson-Blackett(1),
commandée par descomp-teurs en
coïncidence, qui
est facilementtransportable.
La
chambre,
l’appareil
photographique,
ledispositif
d’éclairage,
le déclancheur sontgroupés
sur unplateau
d’aluminium de 25 sur 65 cm et le
poids
total nedépasse
pas 20kg.
Les clichésstéréoscopiques
sontfaits sur des
plaques
45 X 107.L’éclairage
est pro-duit par la combustion de feuilles d’aluminium dansFoxygène.
(Dispositif
recommandé par M.Leprince-Ringuet.)
Conditions
expérimentales. -
Avec cetappareil,
nous avons fait des clichés dans les conditions
sui-vantes
(2) :
Fig, l .
1. Au Laboratoire international du
Jungîraujoch (3)
(altitude 3500m)
la chambre étant commandée par deuxcompteurs
(fig.
’1,
a etb).
II..Au même
endroit,
commande par trois comp(1) P. 11. S. BLBCI0152Tl’ et G. p, S. 0ccHi.,LixI. rruc. R. SOC., 1933,
vol. 139, p. 699.
(9) Dans toutes les expériences décrites ici nous n’avons pas
eu de champ magnétique à notre disposition.
(g) Nous n’avons pas pu, malheureusement, travailler sous un
toit peu épais au Jungfraujoch, et tous les clichés sont faits
sous une terrasse de ciment de 70 cm d’épaisseur, située d’ail-leurs assez haut, au-dessus des appareils, et laissant d’un coté
un angle solide libre assez large.
teurs
(fig.
1, b
etc)
pour sélectionner des rayonsmul-tiples.
III. A
Paris,
au rez-de-chaussée de l’Institut deBio-logie-Physico-Chimique,
commande par deuxcomp-teurs
(montage ordinaire).
IV. Au même
endroit,
commandepar 4 compteurs,
dans un mêmeplan
vertical,
endisposant
un écran de 50 cm deplomb
entre lescouples
decompteurs 9-2,
3 4, la chambre étantplacée
entre lescompteurs
1 et 2(fig. 2) (11.
Fig. 2. Fig. 3.
V. Le même en mettant la chambre entre les
compteurs
3 et 4(tig.
3).
VI. Dans la cave
profonde
de l’Institut deBiolo-*e
sous une
épaisseur
de8,50
m deterre,
commande par deuxcompteurs
(fig.
1, a
età),
ou par troiscompteurs.,
(’) P. AUGE1 et P. EUREXFEST. Co 1 ptes-Rendus, f934, 199, p. 1600.256
dans un
plan
vertical,
pour diminuer le nombre de coïncidences fortuites.Le tableau ci-dessous donne
schématiquement
lesrésultats obtenus : *.
La troisième colonne donne le nombre de clichés non réussis à cause de défauts de fonctionnement
re-connus des
appareils (défauts
portant
sur lagrandeur
.de la
détente,
lalumière,
ledéveioppcment
despla-ques, le
dispositif
decoïncidences,
etc.).
Ces clichés éliminés des
statistiques
sont engénéral
groupés
en sériespendant
lesquelles
lesappareils
fonc-tionnaient t mal. Ainsi dans le groupeV,
nous avonsexclu les I(1
premiers
clichés et une série de 8 faitssuccessivement. Il y a
quelques
clichés où l’onpeut
distinguer
des rayons dans cesséries,
mais les condi-tions de détente et dephotographie
étantdéfectueuses,
et les
gouttes
de brouillard n’étant pas nettementvisibles,
nous avonspréféré
écarter l’ensemble des ,clichés faitspendant
çette mauvaisepériode.
2. Résultats. - Les
expériences I,
III etVI, qui
sont faites à peuprès
avec les mêmesdispositions
géométriques
del’appareil
parrapport
à lapièce,
montrentqu’un
rayonqui
déclanchel’appareil
estplus
souvent
accompagné
par des secondaires auJung-iraujoch (sous
70 cm de ciment, Il cas de rayonsmul-tiples
sur 22 clichés avecrayons) qu’à
Paris(4
sur25),
et que dans la salle souterraine où l’on trouve seule-ment 2 secondaires sur 3? clichés
portant
un rayon,et aucune
gerbe.
Dans les conditions
IV,
sur les 34clichés,
~8portent
unetrajectoire passant
par lescompteurs, 2
clichésprésentent
destrajectoires obliques
oumolles,
3 nemontrent
rien,
et le dernierporte
unegerbe
trèsdense,
comportant
plus
de 50trajectoires, qui
semblentprovenir
duplafond
de lapièce
de travail.Dans la série
V,
sur les 35 clichésréussis,
faits dansdes conditons bien
contrôlées,
il y en a 27portant
destrajectoires
verticales, identiques
à celles obtenues dans les conditions IV(le
nombre dessecondaires,
surtout des mous estcependent
plus grand), 4
plaques
montrent destrajectoires obliques
ou de faibleénergie,
et 4 autres n’ont rien. Etant donné que les
coïnci-dences fortuites ne sont pas tout à fait
négligeables
sur des
temps
aussilongs,
et que les conditionsgéo-métriques
n’excluent pas lapossibilité,
pour unetra-jectoire rectiligne,
de traverser les 4compteurs
et dene passer
qu’à
travers unepartie
non éclairée de lachambre,
onpeut
considérer ce résultat commedéfi-nitivement
en faveur de l’existence decorpuscules
chargés, capables
de traverser 50 cm deplomb
et deproduire
une coïncidence entre descompteurs placés
au-dessus et en dessous.Dans la salle
souterraine,
on trouvebeaucoup
de rayonsprovenant
de la radioactivité des murs(potas-sium
probablement).
Ondistingue
facilement cesrayons des rayons
cosmiques
secondaires par leuraspect
différent: ils nepassent
pasjuste
au moment de ladétente,
et des ions ont eu letemps
de diffuser.3. Conclusion. - Les résultats de ces
expé-riences sont en accord avec notre
hypothèse
detravail,
c’est-à dire l’existence de deuxespèces
derayonnements
corpusculaires (M
etD)
à peuprès
de mêmeénergie
mais différents par lepouvoir
pénétrant
(surtout
dans des éléments de nombreatomique
élevé).
Le groupe deplus
faiblepouvoir
pénétrant
estproducteur
de laplupart
des rayonsmultiples
observés auJungfraujoch
et au niveau de la mer. L’autre groupe, de
plus grand
pouvoir pénétrant
fait très rarement des secondaires degrande énergie.
Mais à ces rayons sontpeut-être
dus des
photons
mous et desrayons 3
que l’on observe lelong
de certainestrajectoires
pénétrantes.
Nous
prions
M. P. 1VI. S. Blackett de trouver icil’expression
de notregratitude
pour tous les trèsprécieux renseignements qu’il
a bien voulu nousdonner au
sujet
du fonctionnement de sonappareil
à détentes commandé parcompteurs.
Note ajoutée aux épreuves. - Nous avons ohtenu récem-ment au Laboratoire du Jungfraujoch, une gerbe dans laquellc le nombre de trajectoires corpusculaires visibles est dp l’oi dre de 300. La densité spatiale des rayons est très élevée, et assez homo-gène de telle sorte que l’on est conduit à penser que les dimen-sions de la gerbe complète sont considérables. et qu’elle est formée en réalité d’au moins 3 000 électrons. Une telle gerbe
produit dans l’air normal quelques 105 ions par centimètre de parcaurs, et par conséquent dans une chambre d’ionisation à gaz comprimé elle est capable de donner des dizaines de mil-lions d’ions. IL nous semble qu’on peut parfaitement voir dans de telles gerbes la cause des sauts d’ioni ation (Stôssej décrits par Hoffmann.
Fig. 1. Fig. 2.
Fig. :t
Fig. ~1~.
Fig 5. Fig. 6.