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Mesure des rayons cosmiques effectuée au moyen d'une chambre de Wilson, au Jungfraujoch

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Mesure des rayons cosmiques effectuée au moyen d’une

chambre de Wilson, au Jungfraujoch

G. Herzog, P. Scherrer

To cite this version:

(2)

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET

LE

RADIUM

MESURE DES RAYONS

COSMIQUES EFFECTUÉE

AU MOYEN D’UNE CHAMBRE DE

WILSON,

AU

JUNGFRAUJOCH

Par G. HERZOG et P. SCHERRER.

Zurich,

Institut de

Physique de

l’École Polytechnique

Fédérale.

Sommaire. 2014 Des photographies de rayons cosmiques ont été faites au Jungfraujoch (3 500 m),

au moyen d’une chambre de Wilson d’une surface de 50 25 cm2. Un champ magnétique pouvant atteindre 2 500 gauss au maximum permettait une détermination de l’énergie. La répartition d’énergie des rayons secondaires a été étudiée. On a comparé en outre la répartition de l’énergie totale d’une paire entre l’élec-tron et le positon avec les prévisions théoriques. Discussion sur la trace (longue de 18 cm) d’une particule

lourde.

SÉRIE

VII.

TOME

VI.

1~.

DÉCEMBRE

1935.

1. Introduction. - Il existe

plusieurs opinions

sur

la nature des rayons

cosmiques.

Cependant

toutes les théories s’accordent pour admettre

qu’à

leur passage dans

l’atmosphère

terrestre,

ils

provoquent

des rayons secondaires sous forme de

photons

et d’électrons. Blackett et Occhialini

(1)

nomment ces électrons

secon-daires «

particules

de

gerbe »

tandis que

Geiger

et Fünfer

(1)

les

désignent

par « rayons C et E ». Les

mesures

présentées

ont pour but

principal

d’étudier

ces électrons. Elles ont été effectuées à la station

alpine

de recherches

scientifiques

du

Jungfraujoch (3

510

m)

au moyen d’une

grande

chambre de Wilson

(dimen-sions intérieures :

25 X

50

cm)

et d’un

champ

magné-tique atteignant 2

500 gauss au maximum.

2.

Dispositif

expérimental. -

La chambre de

Wilson

(3)

a été construite par l’un de nous à Londres

(*). La

chambre est de section

rectangulaire;

sa hauteur est de 50 cm, sa

largeur

de 25 cm, de telle

sorte

qu’on

peut

observer des

trajectoires

longues

d’environ 45 cm.

La détente nécessaire à la sursaturation de la vapeur

n’est pas assurée par un

piston

mobile,

mais par une

grande

soupape dont l’ouverture

permet

au gaz

comprimé

dans la chambre de

s’échapper

à l’air libre.

On

peut

placer

à l’intérieur de la chambre des

plaques

de

plomb

pour des mesures

d’absorption. L’éclairage

est fourni par une

lampe

capillaire, longue

de 50 cm et (*) Nous remercions particulièrement t 11I. le Prof. Blackett d’avoir mis à notre disposition la chambre de Wilson.

remplie

de vapeur de mercure,

qu’on charge

brusque-ment.

Toutes les

prises

de vue ont été effectuées au moyen

de deux

appareils photographiques

pour déterminer les

trajectoires

dans

l’espace.

Le

champ magnétique

est

produit

par une

paire

de

solénoïdes de

grandes

dimensions,

sans

fer,

entre

les-quels

se trouve la chambre de Wilson. La fenêtre inté-rieure des bobines est de 35

X66

cm.

Chaque

solénoïde

comprend

8 bobines à de

petites

distances les unes des autres. Le nombre total de

spires

étant de

512,

on

obtient un

champ

de 2 500 gauss avec un courant de 250

ampères.

La variation d’intensité du

champ

entre le milieu et les bords est au

plus

de 2 pour 100. Comme

nous ne

disposions

pas au

Jungfraujoch

d’une source

suffisante de courant

continu,

un groupe convertis-seur

(*)

de 65 kW a dû y être monté

spécialement.

Les bobines ne sont pas refroidies et ne doivent par

consé-quent

rester

qu’un

temps

court en

pleine

charge.

Les

compteiirs

(tubes

de

Geiger-Müller).

Le déclenchement de la détente

pouvait

tout d’abord

se

produire

fortuitement.

L’avantage

de ce

procédé

réside dans la durée très courte

(environ

1/2

sec)

pen-dant

laquelle

le

champ magnétique

doit subsister : on

peut

alors

charger

les bobines au maximum.

(*) Ce nous est un devoir de remercier les ateliers Brown,

Boveri et Cie, Baden, de nous avoir cédé aimablement le groupe

convertisseur et de nous avoir prêté leur concours à diverses

reprises.

Pour la transmission d’énergie, le service électrique du canton de Zurich nous a prêté un cable, ce dont nous le remercions vivement.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. - SÉRIE

VII. - T. VI. 1 Z. - DÉCBbIBRE 1935.

33.

(3)

490

On sait

qu’on peut

également

déclencher

laprise

d’une

vue

photographique

par la méthode des coïncidences. Dans ce cas, le courant maximum des bobines

est,

à

cause de

l’échauffement,

réglé

par le

temps

d’attente

-moyen. Pour éviter des coïncidences fortuites entre les différents

compteurs,

nous avons

employé

des

coïnci-dences

triples

ou

quadruples

selon le schéma de Rossi.

Enlplacernent

de

L’appareil

entier se

trouvait dans une maisonnette de bois

placée

sur le toit

de la station de recherches

(*).

Cette maisonnette était adossée à la fenêtre de la

première

chambre de la tour.

Ainsi aucune matière absorbante ne se trouvait

au-dessus des

appareils,

car l’influence d’un mince toit de

planches

est

parfaitement négligeable.

3.

Résultats.

La radiation molle. - Des traces ont été mesurées

avec certitude sur 161 clichés. Pour toutes les

prises

de

vue nous avons

disposé

une lame due 2 cm de Pb en

dehors et au-dessus de la chambre de Wilson. Grâce

à cette

protection

et à l’effet des

parois

de la

chambre,

il est

possible

d’atteindre le maximum de

particules

de

gerbes

que fait

prévoir

la courbe de transition. Nous

avons mesuré sur ces 161 clichés 383 traces

réparties

comme suit :

TABLBAU I. -

Répartition d’énergie.

Détentes fortuites : 85 clichés avec 179

trajectoires ;

détentes déclenchées pur les tubes de

Geiger :

i6 cli-chés avec 204

trajectoires.

Le nombre des

trajectoires

par détente est de

2, i

pour les

prises

fortuites,

et de

2,7

pour les

prises

contrôlées par les

compteurs.

La différence n’est pas

essentielle;

sa

petite

valeur

pro-(~) Nous remercions beaucoup la direction de l’Institut de

recherches du Jungfraujoch d’avoir mis à notre disposition un

emplacement et les installations de l’Institut. Nous remercions aussi :Monsieur H. Ziegler pour son aide lors de notre in tallation

au Jungfraujoch.

vient de l’intensité de la

composante

molle

qui,

à

cette

altitude, est

généralement beaucoup plus grande

qu’au

niveau de la mer

(environ

dix

fois,

d’après l’analyse

due

Regener):

En

conséquence

et à cause des dimensions

de la

chambre,

on observe des traces sur

chaque

prise

de vue fortuite. Il faut encore

ajouter

que les chiffres

donnés ne concernent que les

trajectoires

se trouvant dans le

plan

de la chambre et dont la courbure

pouvait

être mesurée. Tous les rayons

pénétrant obliquement

ont été laissés de côté.

Le tableau 1 donne la

répartition d’énergie

des rayons. Pour déterminer le

signe

de la

charge

des

particules,

nous avons

supposé

que les rayons sont

dirigés

de haut en bas. Dans les cas

où,

même en admettant cette

hypothèse,

il y avait

doute,

nous avons classé les

tra-jectoires

sous la

rubrique

« indéterminé D. C’est ce

qui

arrive

principalement

pour les

particules

très len les

qui

décrivent des cercles fermés ainsi que pour les par-ticules très

rapides

qui

sont

trop

peu déviées pour

qu’on

puisse

déceler leur courbure. Les traces sont classées selon le domaine

d’énergie auquel

elles

appar-tiennent,

soit en tranches de 1.million de

volts,

soit en

tranche de 5 millions de volts. A cause de la difficulté

qu’on

rencontre dans la détermination du

signe

de la

charge,

nous admettrons que le nombre des

particules

positives

est sensiblement

égal

à celui des

particules

négatives,

dans

chaque

tranche du domaine

d’énergie.

Dans 62 pour 100 des cas observés les

trajectoires

indiquent

des

énergies

inférieures à 80 millions de

volts;

dans 16 pour 100 des cas elles sont inférieures à

1 million. - Les mesures de Rieder et Hess

1’)

exécu-tées au Hafelekar

(alt. 2

300

m)

avec une chambre de Wilson donnent des nombres de

comparaison.

Sur 98 traces

mesurées,

ces auteurs trouvent dans 65 pour

100 des cas

l’énergie

inférieure à 1.0 millions et dans 50 pour 100 des cas inférieure à un demi million de volts. Par des mesures

d’absorption,

au moyen d’une

chambre

d’ionisation,

Millikan

(à)

trouve,

à 6 700 m

d’altitude,

50 pour 100 des rayons au dessous de 260 mil-lions de volts ou 75 pour 100 au-dessous de 350 milmil-lions. Des mesures

analogues

effectuées au niveau de la mer

n’ont donné que 33 pour 100 au-dessous de 350.106

volts. De ces chiffres et des nouvelles mesures, il ressort que le nombre des électrons lents

augmente

relativement

beaucoup

avec

l’altitude;

Regener

trouve aussi que la radiation devient

plus

molle à mesure que

l’altitude

augmente.

La

répartition

de

l’énergie

est

représentée

sur la

figure

l pour les 2 intervalles

correspondant

respecti-vement à 1 ou à 5 millions de volts. Nous donnons à

titre de

comparaison

la courbe obtenue par Anderson et

Neddermeyer (6)

par la méthode de

Wilson,

au niveau de la mer

(intervalle :

10 millions de

volts).

Cette courbe

possède

un maximum très net pour environ 15 millions de

volts,

tandis que les mesures du

Jungfraujoch

donnent une décroissance monotone. Si on calcule à

partir

de ces courbes

l’énergie

moyenne de tous les

électrons dans l’intervalle de 0 à 50 millions de

volts,

(4)

491

Fig. 1.

TABLEAU Il. -

Conzposition

des

paires.

D’après

Anderson et

Neddermeyer,

au niveau de la

mer : i

D’après

notre

travail,

à 3 540 m d’altitude :

Par

contre,

Lenz

(’)

ne donne que

7,5.1(B6

V. Ses

mesures sont effectuées à l’aide de tubes de

Geiger,

les

particuies

sont déviées dans le

champ

électrique

d’un

long

condensateur à air

comprimé.

La valeur nette-ment inférieure obtenue par Lenz

provient

probable-ment du fait

qu’avec

sa méthode

l’objet

de la mesure

n’est pas tout à fait le même

qu’avec

la méthode

_

Les

paires

de

particules. --

Parmi les 383

trajec-toires se trouvent 17

paires,

dont les

points

de

départ

elles

énergies

sont

indiqués

dans le tableau II. Il n’a pas été

possible

de mesurer

l’énergie

de trois de ces

(5)

492

Fig. 2.

le gaz, les autres aux

parois

et aux

plaques

de

plomb

introduites dans la chambre.

Bethe et Heitler

(8)

ont calculé la

probabilité

selon

laquelle l’énergie

totale d’une

paire

se

répartit

sur les deux individus.

Lorsque

l’énergie

totale est

faible,

une

égale répartition

de

l’énergie

entre les deux

particules

est la

plns

probable;

par

contre,

quand

cette

énergie

atteint de très

grandes

valeurs,

l’un des individus pos-sède presque toute

l’énergie.

La

figure 2

représente

les

courbes

théoriques

tirées du travail de Bethe et de Heitler. Les valeurs

portées

en abscisses sont celles de

l’énergie

totale des

paires (échelle log.),

celles

portées

en

ordonnées,

la

probabilité

de formation d’une

paire ;

cette

probabilité

variant selon la valeur du

rapport

de

l’énergie

du

positon

à

l’énergie

totale de la

paire.

Chaque

courbe est tracée pour une valeur constante du

E+

quotient

E+

(les

courbes pour

E+/Eo

= 0 ou 1 sont

lot

(

cc

approximatives). L’enveloppe

de la famille de courbes

(en pointillé) correspond

à la valeur la

plus probable

de ce

rapport

pour

laquelle

la théorie

prévoit

la

forma-tion d’une

paire

possédant

une

énergie

totale donnée.

En d’autres termes la formation réelle d’une

paire

pos-sédant une

énergie

totale donnée est d’autant

plus

improbable

que le

point correspondant

se trouve

plus

près

de l’axe des abscisses.

Nous avons

reporté

également

sur ce

diagramme

théorique

les

points

obtenus par la mesure des valeurs

E+

de et pour

chaque

paire

observée. On voit que Ecoc

tous ces

points

sont sur la limite

supérieure,

c’est-à-dire

aux

places

où,

d’après

les calculs

théoriques,

une

répartition

de

l’énergie

est la

plus probable.

Aucun des

points

mesurés ne se trouve

près

de l’axe des

abscisses,

ni même dans la

région

moyenne

correspondant

à

i

toutes les valeurs

possibles

de

F-1

Les valeurs

mesu-rées confirment donc

pleinement

les

prévisions

de la théorie concernant cette

répartition

de

l’énergie

entre les deux

particules.

Il est évident que le nombre des

points

mesurés est insuffisant pour constituer une

vérification

numérique

et

statistique

de la théorie. Pour les

paires qui

prennent

naissance dans le gaz,

l’énergie

du

photon

incident est exactement connue, Elle est

égale

à la somme des

énergies

des deux

indivi-dus,

plus l’équivalent énergétique

des masses de l’élec-tron et du

positon.

Dans les trois cas

présentés

l’énergie

du

photon

s’élève

respectivement

à

2,0

à

68,2

millions de

volts,

et à une valeur

dépassant

la limite mesurable.

Il est intéressant de constater que

fréquemment

les

paires

issues des

plaques

de

plomb

partent

vers le

haut,

c’est-à-dire dans la direction

opposée

à celle que pren-nent

généralement

les

particules primaires.

Sur les 17

paires,

4,

soit 25 pour

10d,

vont dans

ce sens là. Ce fait nous incline à penser que les

paires

ne

proviennent

pas

toujours

directement de

photons

primaires,

mais de

photons

secondaires

qui

n’ont pas

une tendance aussi

marquée

à se

diriger

verticalement de haut en bas

(Photon-spray

chez

Blackett;

radiations B et D chez

Regener).

Les rayons durs. - Le

champ

magnétique

dont nous

disposions

ne suffit pas à dévier sensiblement les rayons

(6)

cham-LÉGENDES DES FIGLRES

(Les plaques de Pb sont épaisses de 1 cm).

Fi. 1. - Il = 0 Gauss. Trajectoire traversant cntièrement la

chambre; -5 cm de longueur. (Les lignes horizontales sont de5

fils tendus dans la chambre.) >

Fig. 2. - fl - 2 140 Gauss. Positon de 35 , t06 eV; et particule

non déviée. (Les

lignes

horizontales sont des fils tendus.)

Fig. 3. - 2.~20 Gauss. Verticalement : positon

horizontalement : particule de 32,~.40~ eV de signe inconnu.

Fig. !~..- f! - 2 060 Gauss. Positon de4,9.10li eVet verticalement t

particule non Ldéviée (les lignes horizontales son t des fils

tendus).

Fig 5. - H = 2 340 Gauss. Au inilieti : .2 électrons de 1,5 et ‘?~.IU~ eV. En bas : 1 paire avec positon de et

élec-tron de ~;j.101¡ eV plus 1 positon de 7,:2.tOI1 eY.

Fig 6. - H - 850 Gauss. Gerbe de 16

trajectoires.

Fig. 7. - Il - 1 0 i0 Gauss. Gerbe de 16 trajectoires.

Fig. 8. - H - 2 450 Gauss. Trace

deproton de 18 cm de longueur. Hp = 9,7.~U~ Gauss X = 43,2.10,~ eY.

(7)
(8)

bre. Les

particules

de

plus

de 50 millions de

volts,

dont les

trajectoires

permettent

une mesure,

possèdent

les

énergies

suivantes : .

Particules

négatives :

Particules

positives :

58,5 75,6

202 290 670 millions de volts A côté de

cela, d37

particules

n’ont

pas

pu être suffi-~amment déviées. 10 d’entre elles traversent 1 cm

de

Pb ;

et on observe 9

trajectoires

traversant

successi-vement

2,5

cm de l’b en dehors et au-dessus der la chambre est 2

plaques

de

Pb, épaisses

chacune de 1 cm, à l’intérieur de la chambre.

D’après

Bethe et Heitler

(1)

ce passage à travers

4,5

cm de

Pb,

sans déviation

sen-sible,

exige

d’un électron une

énergie

d’environ 10. i0~ volts.

Gerbes. - 66 clichés

présentent

trois

trajectoires

ou

plus.

La

plus grande gerbe comprend

46 traces. La

structure de cette

gerbe

est si

compliquée qu’il

faut

renoncer à la décrire. Souvent

plusieurs

trajectoires

semblent issues d’un même

point,

mais il est

également

fréquent

que des traces simultanées n’ont entre elles

aucun

rapport

de lieu. Cette observation semble fournir une bonne confirmation de

l’hypothèse,

selon

laquelle

les

parlicules

d’une

gerbe

sont

provoquées

simultané-ment en des endroits différents par un

grand

nombre de

photons -

ce

qui

n’exclut naturellement pas la

for-mation de

plusieurs

particules

dans un seul et même

endroit.

Réflexions. - Parmi tous les

clichés,

deux révèlent des

phénomènes qui

ne

peuvent

pas

s’expliquer

seule-ment

parla formation

de

paires

de

particules.

La

figure

3

Fig. 3 et 4.

présente

l’esquisse

d’un de ces clichés. Ce sont trois

trajectoires

dans le même

plan

ayant

deux à deux un

point

commun

appartenant

soit au

couvercle,

soit à la

paroi

de la chambre de Wilson.

L’égalité

d’épaisseur

des traces montre que les trois

trajectoires

furent

simultanées;

avec un

champ

de 2 300 gauss, les

trajec-toires

possèdent

les rayons de courbure et les

énergies

suivants :

Le

point

essentiel dans cette

répartition

est que le rayon du milieu

(n° 2)

à

l’énergie

maxima. On

peut

supposer que 1 et 2 forment une

paire, 1 négatif

et 2

positifs, dirigés

de haut en

bas;

la trace 3

proviendrait

de la réflexion d’un

positon;

en

effet,

la

charge

n’a pas

changé

de

signe

et

l’énergie

a subi une

perte

de

~ 8,~

millions de volts. D’ailleurs cette

perte

ne doit pas

être nécessairement attribuée directement à la

réflexion,

mais elle

s’explique

en

partie

par

l’absorption

des

rayons 2

et 3 dans le métal. On doit se

représenter

cette réflexion comme une

dispersion

de Rutherford. Inversement on

peut

considérer 2 et 3 comme la

paire

primitive,

où 3 serait aussi

positif, 2

par contre

négatif;

le rayon 1 serait alors un rayon réfléchi

négatif,

ayant

perdu

17,2 .1Go

volts.

D’après

cette dernière manière due

voir,

il y a deux

explications possibles,

car cette réflexion

peut

t se

produire

comme une

dispersion

de

Rutherford,

rnais il se

pru

aussi que l’électron incident

ionise un

atome,

et le rayon 1

représente

alors l’élec-tron

périphérique projeté.

Il n’est pas

possible

de décider enire les deux

explications.

Mais il est fort peu

probable

que le

phénomène

doive

s’expliquer

par la coïncidence fortuite d’une

paire

de rayons et d’un troi-sième rayon totalement

indépendant.

Cependant

le cliché suivante ne pourra

s’expliquer

que par une

hypo-thèse semblable. La

figure

4

présente l’esquisse

de ce

cliché extraordinaire où trois

particules

lentes

s’échap-pent

vers le haut d’une

plaque

de Pb

placée

à l’intérieur de la chambre

(//=2310

gauss).

Les trois rayons sont dans un

plan

et sont simul-tanés.

Le rayon moyen 2 a

l’énergie

la

plus petite,

ce

qui

exclut une

explication

par formation d’une

paire

et réflexion d’une des

particules,

car la réflexion serait alors

accompagnée

d’un accroissement

d’énergie.

Pour la même

raison,

il ne

peut

s’agir

de la réflexion double

d’une même

particule.

La seule

explication

qui

reste consiste à rendre le hasard seul

responsable

de la simultanéité des trois rayons, ou tout au moins d’une

paire

et d’un rayon

indépendant.

Particules lourdes. - Sur les milliers de

photogra-phies

de rayons

cosmiques existantes,

on a trouvé

déjà

çà

et là des traces de

particules

lourdes. Blackett et Occhialini

~1)

ont trouvé sur un cliché deux traces

qu’ils

attribuent à des

protons.

L’énergie

d’une des

particules,

à trace

horizontale,

s’élève à

4,3

millions de

volts,

correspondant

à une valeur de 3 .1lJ~ gauss cm. La

(9)

494

qui

est

plus

courte,

les auteurs ne nous donnent aucun

détail.

Rieder et Hess

(4)

ont

photographié

au Hafelekar

(2 300

m)

trois traces de

plus

de 5 cm de

longueur

et une

de 4cm

qu’ils

attribuent à des

protons.

Observant en en outre deux traces

plus

épaisses longues

de

0,6

cm, ils

supposent

qu’il s’agit

d’atomes d’azote.

Dans nos mesures au

Jungfraujoch,

nous avons

photographié

une

trajectoire

de 18 cm de

long, qui,

par son

allure,

est

complètement

différente de celles des électrons et des

positons.

La

trajectoire

se

déploie

obliquement

à travers toute la chambre de

Wilson,

avec une inclinaison de 18

degrés

par

rapport

à l’hori-zontale. Il

s’agit

d’une

prise

de vue fortuite

(c’est-à-dire

non déclenchée

par les

tubes

de Geiger)

dans un

champ

de 2 450 gauss. Tout à fait par hasard la détente a été en

même

temps

observée

directement;

et là

aussi,

malgré

la courte durée de

l’observation,

le tableau aperçu différait nettement des

prises

de vue habituelles. La

trajectoire

donnait

l’impression d’un large

trait lumi-neux, tandis que les traces d’électrons

n’apparaissent

à l’oeil que sous forme de

lignes

déliées.

La courbure de cette

trajectoire

est

faible,

mais ou a

pu la déterminer à l’aide du

comparateur

de l’observa-toire. On obtient un rayon de courbure de 63 cm sur

la

plaque photographique,

ou, à cause de la réduction

au 12H de la

photographie,

un rayon de 755 cm ±

20 pour 100. La valeur

caractéristique

du

produit

Hp

est de

9,7

i0~ gauss cm.

TABLBAU 111.

Fig. 5.

Il

s’agit

de déterminer

quelle particule

a formé cette trace. Peuvent entrer

en jeu principalement un

électron,

un

proton,

ou une

particule

a.

Le tableau Itl f

indique

la

vitesse,

l’énergie,

la

portée,

la

pertc

d’énergie

par

ionisation,

pour les trois sortes

de particules,

et

pour la valeur

9,7.

103 gauss cm.

Les données

numériques proviennent

de travaux de Bethe

(1)

et Betlie et Heitler

(R).

Le ralentissement des électrons

rapides

augmente,

si l’on

ajoute

aux

pertes

par choc les

pertes

par

rayonnement.

Les données

avec* se

rapportent

aux

pertes

par

choc,

celles avec** aux

pertes

par choc et par

rayonnement.

Dans le but d’obtenir une meilleure vue

d’ensemble,

nous

avons reporté

dans la

figure 5

toutes les

grandeurs

caractéristiques

en fonction du

produit

HP.

Pour les

électrons,

la

perte

d’énergie

est calculée

sans tenir

compte

du

rayonnement,

car la

quantité

d’ions

produit

n’est

proportionnelle

qu’à

la

perte

d’énergie

par chocs. La

perte

par

rayonnement

n’est pas directement liée à une ionisation.

A cause de la faible ionisation des

électrons,

une

(10)

des atomes

plus

lourds

qu’une

particule

a auraient une

portée

trop

courte pour se manifester sur une

longueur

de lis cm.

La distinction entre

proton

et

particule

a ne sera

possible,

qu’en comptant

directement le nombre d’ions

produits;

mais ce

procédé

ne

peut s’appliquer

pour la

trace

qui

nous occupe à cause de la

trop

forte ionisa-tion.

Comme la

figure 5

le montre

(voir aussi Blackett) 1’ ),

on ne

peut

distinguer

entre

protons

et électrons

que

lorsque

l’énergie,

ou la valeur du

produit

Hp

sont inférieures à une certaine valeur

critique :

EPr:oton

5. 1 Os volts,

IIo

106 gauss Par ailleurs la

portée

décroît

rapidement

pour des

particules

plus

lentes. Il est donc très

caractéristique,

que la,

particule

unique

rencontrée ici se trouve

justement

à la limite

supérieure.

La

particule

trouvée par 13lacliett

possède (chose remarquable)

une

énergie

du même ordre de

grandeur.

La

probabilité

qu’il s’agisse

d’une

particule

est sérieusement diminuée par le fait que la

particule

a

effectué un parcours de 18 cm dans la chambre

(oi~

règne

une

pression

d’environ 1

atm)

et

qu’elle

a

proba-blement traversé les deux

parois.

Il est

impossible

de décider du

signe

de la

particule,

car le sens du mouvemen t n’est pas connu. La

particule

n’a traversé aucune des

plaques

de Pb se trouvant dans la chambre. Comme il est dit

plus

haut,

la

trajectoire

est inclinée à 18° par

rapport

à l’horizontale. Si la par-ticule

possède

une

charge positive,

il faut admettre

qu’elle

est

dirigée

de bas en

haut,

alors

qu’un

parcours

en sens inverse

exige

une

charge négative.

La

question

de savuir s’il

s’agit

d’un

proton

négatif

demeure donc en suspens.

Nous avons étudié toutes les

photographies

pour y découvrir d’autres traces de

particules

lourdes. Deux

clichés semblent contenir de telles

traces,

qui

d’ailleurs

sont très

obliques

par

rapport

à la chambre.

On

peut

finalement dire

qu’en

général

la

fréquence

de ces traces

(1

sur environ 400 traces

mesurées)

ne

semble pas être

spécialement plus grande

à l’altitude

du

Jungfraujoch qu’au

niveau de la mer.

Manuscrit reçu le 2 octobre i935~

BIBLIOGRAPHIE

(1) BLACKETT et OCGHIALINI. Proc. Roy. Soc., 1933, 139, 704.

(2) GEIGER et FÜNFER, Z. Physik, 1935,

93,

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(3) HERZOG. J. Sc. Instr., 1935, 12, 153.

(4) RIEDER et HESS. Nature, 1934, 134, 772.

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Conf.

London, 1934.

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LENZ. Ann., 1935, 23 239.

(8) BETHE et HEITLER. Proc. Roy. Soc,, 1934, 146, 83.

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