• Aucun résultat trouvé

L'utilisation de l'hypnose dans la prise en charge de la douleur du grand brûlé : travail de Bachelor

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "L'utilisation de l'hypnose dans la prise en charge de la douleur du grand brûlé : travail de Bachelor"

Copied!
71
0
0

Texte intégral

(1)

Filière Soins infirmiers

L’utilisation de l’hypnose dans la prise en charge de

la douleur du grand brûlé.

Travail de Bachelor

MEJUTO Katia

N° de matricule : 10644573

LAVERSENNE Laure

N° de matricule : 10644862

SOUTO Melissa

N° de matricule : 10645067

Directeur-trice :

Sagne Aurèle – Infirmier enseignant HES

Membre du jury externe : Choquet Estelle – Infirmière hypno praticienne

(2)

2

Déclaration

« Ce travail de bachelor a été réalisé dans le cadre d’une formation en soins

infirmiers à la Haute école de santé -

Genève en vue de l’obtention du titre de

Bachelor of Science HES-SO en Soins infirmiers ». L’utilisation des conclusions et

recommandations formulées dans le travail de bachelor, sans préjuger de leur

valeur, n’engage ni la responsabilité des auteurs, ni celle du directeur du travail de

bachelor, du juré et de la HEdS.

Nous attestons avoir réalisé seuls/seules le présent travail sans avoir plagié ou utilisé

des sources autres que celles citées dans la bibliographie ».

Fait à Genève, le 25 août 2014

(3)

3

1.

R

ÉSUMÉ

Contexte

Le système de santé actuel met l’accent sur une médecine curative onéreuse et particulièrement basée sur l’innovation technologique. L’hypnose est une pratique ayant fait ses preuves dans le traitement de la douleur dans divers contextes de soins. Elle se révèle peu coûteuse, pouvant favoriser une diminution des traitements antalgiques et du séjour d’hospitalisation.

Les brûlures comptent parmi les lésions les plus douloureuses et traumatiques. La gestion de l’antalgie est complexe et souvent inadéquate malgré un traitement médicamenteux conséquent. L’hypnothérapie en complément du traitement peut ainsi permettre une optimisation de la gestion de l’antalgie.

Objectifs

L’objectif principal de ce travail de Bachelor est d’identifier les différentes composantes de la douleur dans le but de mesurer les effets de l’hypnose sur l’antalgie chez les grands brûlés. Ce travail vise également à déterminer si l’efficacité de l’hypnose est comparable à d’autres interventions non pharmacologiques et ainsi susciter une réflexion concernant les pratiques alternatives chez les professionnels de la santé.

Méthode

Ce travail est conduit sous forme d’une revue de la littérature étoffée afin de présenter l’état actuel des connaissances sur notre problématique et ainsi répondre à nos objectifs de départ.

Résultats

L’hypnose a des nombreux effets bénéfiques sur les composantes de la douleur telles que la douleur nociceptive et « affective ». Leur intensité est diminuée et s’accompagne également d’une diminution de l’anxiété et des traitements médicamenteux administrés.

L’état actuel des connaissances ne permet pas d’affirmer avec certitude que l’hypnose est supérieure en termes d’antalgie à d’autres interventions non pharmacologiques. Néanmoins, il en découle des études retenues que l’hypnose serait la méthode alternative de premier choix dans le traitement de la douleur chez le grand brûlé.

Conclusion

L’hypnothérapie, de par son approche holistique, a non seulement prouvé son efficacité sur l’antalgie mais également sur la qualité de vie du patient et sur son interaction avec les

(4)

4

professionnels de la santé. Ces derniers ont ainsi un rôle important à jouer dans l’information et la promotion de pratiques complémentaires à notre médecine actuelle. Cette revue de la littérature prouve l’efficacité et l’efficience de l’hypnose tant pour le patient que pour les infirmiers. Néanmoins, la conduite de nouvelles études approfondissant le sujet permettrait de renforcer les connaissances actuelles afin d’appuyer l’utilisation de l’hypnose en milieu hospitalier.

Mots clés

Hypnose, Brûlure, Douleur, Analgésie, Auto-soin, Anxiété Hypnosis, Burn, Pain, Analgesia, Self-care, Anxiety

(5)

5

T

ABLE DES MATIERES

1. Résumé ... 3 2. Introduction ... 7 3. Construction de la problématique... 8 3.1 Question de recherche ... 8 3.2 Les brûlures ... 9 3.3 Brûlure et Douleur ... 10 3.4 Hypnose ... 12 3.5 Hypnose et douleur ... 13 4. Modèle infirmier ... 15

4.1 La théorie de D.E : Orem ... 15

4.1.1 La théorie de l’autosoin ... 15

4.1.2 La théorie du déficit d’autosoin... 16

4.1.3 La théorie du système de soins infirmiers ... 16

4.1.4 Théorie de l’autosoin et brûlures ... 17

5. Méthodologie ... 19

5.1 Bases de données et mots clés utilisés ... 19

5.2 Sélection des articles ... 20

6. Analyse des articles ... 24

6.1 Critique des articles ... 24

6.1.1 A randomized controlled trial of hypnosis for burn wound care... 24

6.1.2 Impact of a pain protocol including hypnosis in major burns ... 25

6.1.3 Psychological approaches during dressing changes of burned patients: a prospective randomised study comparing hypnosis against stress reducing strategy ... 26

6.1.4 Baseline pain as a moderator of hypnotic analgesia for burn injury treatment ... 27

6.1.5 Hypnotherapy in management of pain and reexperiencing of trauma in burn patients ... 28

6.1.6 Hypnosis for the Treatment of Burn Pain ... 29

6.1.7 The effect of hypnotherapy on procedural pain and state anxiety related to physiotherapy in women hospitalized in a burn unit ... 31

6.1.8 Burn patients’ experience of pain management: A qualitative study... 32

6.1.9 Rapid induction analgesia for the alleviation of procedural pain during burn care. ... 33

6.2 Comparaison des résultats... 35

6.3 Synthèse des résultats ... 44

6.3.1 Hypnose et traitement de la douleur ... 44

(6)

6

6.3.3 Expérience des patients ... 46

7. Discussion ... 47

8. Conclusion ... 56

8.1 perspectives pour la pratique ... 56

8.2 Perspectives et limites de la recherche ... 56

8.3 Auto-évaluation de la démarche ... 57

9. Remerciements ... 59

10. Bibliographie ... 60

11. Annexe ... 71

(7)

7

2.

I

NTRODUCTION

Ce travail de Bachelor a été entrepris en trinôme dans le cadre de la formation HES-SO en soins infirmiers. Il représente le travail de fin d’études infirmières1 et a été élaboré sous

forme de revue de la littérature étoffée, nouvelle méthodologie utilisée à la Haute Ecole de Santé de Genève.

Les motivations nous ayant amené à aborder cette thématique sont semblables pour chacune de nous. Les médecines douces et pratiques complémentaires à une médecine curative et somatique nous semblent intéressantes dans notre pratique professionnelle afin d’offrir aux patients des soins diversifiés et de qualité. L’hypnose, en expansion dans le domaine des soins, s’est présentée à nous comme l’intervention la plus complète, respectant la vision d’une prise en soin globale et les croyances de l’individu. De par son histoire et son caractère mystique, l’hypnose a suscité en nous une certaine curiosité que nous avons tenté de satisfaire.

Tout d’abord, à partir d’une réflexion concernant le contexte socio-sanitaire et professionnel actuel, nous présentons le processus nous ayant permis d’élaborer la question de recherche. Par la suite, les concepts clés principaux ont été développés afin d’exposer au lecteur l’importance de traiter notre problématique. La méthodologie ayant servis à la recension des articles et à leur sélection est ensuite détaillée. Une fois le tri effectué, les études sont analysées sous l’angle de leur validité scientifique et des principaux résultats obtenus, synthétisés par thèmes. Un tableau récapitulatif de leur méthode est présenté pour chacun des articles. La discussion s’articule autour d’une réflexion à partir des résultats, contradictions et limites repérées dans les articles. Pour finir, la conclusion présente quelques propositions et perspectives pour le domaine des soins infirmiers ainsi que pour la recherche. Ce travail s’achève par une autoévaluation de notre démarche, faisant émerger quelques limites et points forts de cette revue de la littérature.

1

(8)

8

3.

C

ONSTRUCTION DE LA PROBLÉMATIQUE

3.1

Q

UESTION DE RECHERCHE

Actuellement, la prise en soin de la douleur est au cœur des préoccupations des démarches qualité des hôpitaux Suisses (Hôpitaux Universitaire de Genève [HUG], 2014). De ce fait, au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève, une véritable structure de soin pour la gestion de la douleur est apparue (HUG, 2014). En effet, la douleur est une problématique courante dans les soins. La littérature actuelle démontre qu’une mauvaise prise en charge de la douleur engendre des effets néfastes pour le patient, tant au niveau physiologique que psychologique (De Jong, Middelkoop, Faber & Van Loey, 2007, p. 812).

La douleur est une des principales conséquences chez les patients présentant des brûlures sévères. La gestion de celle-ci se révèle être une problématique fréquente au sein des équipes, nécessitant la mise en place de protocoles et l’administration de traitements médicamenteux conséquents (Berger et al., 2010, p. 640 cité par Everett, Patterson, Burns, Montgomery & Heimbach, 1993).

Ainsi, la gestion de la douleur, induite par les soins invasifs et par les lésions cutanées, peut, dans certains cas, se révéler être un véritable challenge pour les équipes soignantes. L’hypnose est la pratique non-pharmacologique de premier choix dans les services de grands brûlés, de par son efficacité sur la douleur et l’absence d’effets secondaires (Berger et al., 2010 ; Crasilneck, Stirman, Wilson, McCranie & Fogelman, 1955 ; Ewin, 1979).

Le domaine de la santé est l’un des secteurs les plus coûteux pour notre société. A l’avenir nous aurons à faire face à une importante hausse des dépenses dans ce domaine. Il est donc essentiel d’utiliser toutes les ressources nécessaires afin d’atténuer l’augmentation des coûts sans entraver la qualité des soins prodigués (Office fédéral de la santé publique [OFSP], 2012).

Le système de santé actuel met l’accent sur une médecine curative onéreuse et particulièrement basée sur l’innovation technologique. L’hypnose peut être une pratique complémentaire peu coûteuse, pouvant favoriser une diminution des traitements antalgiques et du séjour d’hospitalisation (Berger et al., 2010).

L’utilisation de l’hypnose dans le milieu médical est en constante augmentation mais reste toutefois peu répandue malgré son efficacité démontré dans les écrits.

Ce travail a pour but d’explorer les différents effets de l’hypnose et plus particulièrement concernant l’antalgie chez les grands brulés. Ceci dans l’optique d’actualiser les

(9)

9

connaissances et ainsi contribuer à l’évolution du domaine infirmier. L’intérêt serait de susciter une réflexion des professionnels infirmiers sur des méthodes alternatives dans la gestion de la douleur.

Cette revue de la littérature a pour objectif de répondre à la question suivante :

Comment l’utilisation de l’hypnose par un infirmier peut-elle améliorer le traitement de la douleur aigüe lors des soins de brûlures sévères chez l’adulte hospitalisé ?

3.2

L

ES BRÛLURES

Selon l’OMS (2014), « une brûlure est une lésion de la peau ou d’un autre tissu organique principalement causée par la chaleur ou les rayonnements, la radioactivité, l’électricité, la friction ou le contact avec des produits chimiques ».

Chaque année, environ 16'700 accidents avec brûlures sont déclarés en Suisse, desquels 6130 concernent des personnes de plus de 16 ans (Flavie & Centre Hospitalier Universitaire Vaudois [CHUV], 2007). On estime également qu’en Suisse, environ 700 personnes sont hospitalisées chaque année pour des brûlures, dont 150 dans les centres pour grands brulés de Lausanne et Zürich (Société Internationale de Sauvetage du Léman [SISL], S. d.).

Ci-dessous, un tableau créé pour les besoins du travail à l’aide de données tirées de l’Office Fédéral des Statistiques (2012), récapitulant le nombre d’hospitalisations pour brûlures en 2010 pour toute la Suisse. Au total 719 cas de plus de 20 ans ont été répertoriés.

Fig.1. Nombre d’hospitalisations pour brûlures et corrosions par classe d’âge en Suisse en 2010. (Créé pour les besoins de ce travail, données tirées de : OFS- office fédérale des statistiques). 0 20 40 60 80 100 120 140 160

20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans 70-79 ans 80-89 ans 90 et plus

(10)

10

Parmi les causes les plus fréquentes : les accidents par le feu et les ébouillantages qui comptabilisent respectivement 50% et 25-30 % du total des brûlures. Puis, les explosions (10%), l’électrocution (8-10%), les brûlures par contact (10%) et pour finir les lésions chimiques (2-5%) (Anlatici et al., 2002 ; Ryan et al., 1998 ; Saffle, 1998 cités par Künzi & Wedler, S.d.).

3.3

B

RÛLURE ET

D

OULEUR

La prise en charge de brûlures sévères en milieu hospitalier est généralement complexe et s’étend sur une longue durée. Elle prend en compte la guérison des plaies, la prévention des infections, mais également la rééducation fonctionnelle post-traitement. Ainsi, les protocoles mis en place incluent l’excision et la détersion des plaies dans le but d’éliminer les tissus morts et nécrosés. Une ou plusieurs greffes de peau sont souvent nécessaires dans les cas les plus graves. Les soins quotidiens incluent les changements de pansements et les nettoyages de plaies. Par la suite, la physiothérapie est prescrite permettant de retrouver une élasticité des tissus et éviter des séquelles fonctionnelles (Echinard & Latarjet, 2010, pp. 195-205).

Les douleurs induites par les brûlures sont décrites comme intenses et de longue durée (Patterson, Hoflund & Espey, 2004 cité par Echinard & Latarjet, 2010, p. 133). La recherche médicale sur cette thématique se révèle insuffisante, rendant difficile l’élaboration d’un protocole standard (Echinard & Latarjet, 2010, p.133). Ces difficultés sont accentuées par le caractère subjectif de la douleur et les disparités de prise en charge selon les institutions (Faucher & Furukawa, 2006 cité par Echinard & Latarjet, 2010, p. 133).

Certains ouvrages décrivent que les degrés 3 et plus sont accompagnés d’une perte de sensibilité voir d’insensibilité (Latarjet & Choinière, 1995, p. 344). Néanmoins, la physiopathologie de la douleur du brûlé réfute ces affirmations. En effet, la lésion initiale crée une stimulation des nocicepteurs dans les couches cutanées (Stella, Ramieri & Calcagni, 1988 cité par Latarjet & Choinère, 1995, p. 344). Certes les nerfs détruits peuvent engendrer une insensibilité au cœur de la lésion (Latarjet & Choinière, 1995, p. 344), mais cette destruction partielle ou totale des terminaisons nerveuses ainsi que des dommages dans leur régénération sont source d’apparition de douleurs neuropathiques (Atchison, Osgood & Carr, 1991 ; Choinière, Melzack & Papillon, 1991 cités par Latarjet & Choinière, 1995, p. 344). Celles-ci peuvent en partie expliquer chez certains patients une mauvaise réponse aux traitements opioïdes, inadaptés dans ce type de situation (Latarjet & Choinère, 1995, p. 344). De plus, dans un second temps, la réponse inflammatoire péri-lésionnelle accompagnant la brûlure sensibilise les nocicepteurs présents au site de la lésion, créant une zone d’hyperalgie (Meyer & Campbell, S.d. cité par Tarantino, 2002, p. 34). Les stimuli

(11)

11

habituellement non douloureux deviennent alors douloureux. Ainsi, ces stimuli nociceptifs répétés (par exemple lors des soins), conduisent à une hyperexcitabilité du système nerveux central (Latarjet & Choinière, 1995 cité par Tarantino, 2002, p. 34). De ce fait, la douleur augmente avec le temps et les soins répétés, nécessitant une prise en charge optimale de l’antalgie. Il est donc erroné de penser que la douleur dans le cas de brûlures diminuerait avec le temps et que les degrés les plus sévères n’impliqueraient pas de douleurs. Tous ces soins, la plupart du temps invasifs, sont source de grande souffrance, notamment physique. Il existe deux types de douleurs liées aux brûlures : la douleur continue et la douleur lors des soins thérapeutiques. La douleur continue « est définie comme la douleur au repos (pain at rest) elle varie peu mais peut-être émaillée « d’accès douloureux » (« breakthrough pain ») lors des gestes de la vie courante et des activités mineures, en dehors de toute thérapeutique » (Echinard & Latarjet, 2010, p. 135). Son contrôle peut se révéler satisfaisant de par sa nature continue. De ce fait, l’antalgie peut être facilement adaptée à l’aide de protocoles mis en place dans le service.

La douleur en lien avec les actes thérapeutiques, intense et de courte durée, se distingue de la douleur continue. Elle est infligée lors de soins répétés (pansement, débridement, physiothérapie,…) et sa gestion par un traitement médicamenteux se révèle donc complexe. Néanmoins, ces explications très schématiques des mécanismes de la douleur ne permettent pas d’’évaluer ce qui est imputable à la nociception et ce qui est imputable à la psychologie (Calvino, 2007, p. 84). En effet, « la douleur est une sensation dont la perception peut être modulée en fonction de l’environnement au sens le plus large du terme (affectif, socioculturel, géographique,…), mais aussi en fonction de la situation psychologique de l’individu » (Calvino, 2007, pp. 84-85). Ainsi, les caractéristiques des douleurs de brûlures varient d’un individu à l’autre de même que son intensité. L’étude de Patterson, Everett, Burns & Marvin (1992), met également en lumière une différence dans l’évaluation de la douleur entre les infirmières et les patients. On peut en déduire que les éléments cités dans ce paragraphe, peuvent expliquer un surdosage médicamenteux ou une antalgie insuffisante. La douleur fait partie du quotidien du patient brûlé et se doit d’être pris en charge de manière efficace et adapté, ce qui se révèle être un réel défi pour les équipes soignantes.

De nombreux traitements pharmacologiques et non pharmacologiques peuvent être administrés. En se référant aux paliers de l’OMS, les opiacés, de niveau 3, demeurent le traitement de premier choix tant dans les douleurs continues que dans celles liées aux actes de soins (Echinard & Latarjet, 2010, p. 138 ; Talbert, Willoquet & Gervais, 2008, p. 107 ; Tarantino, 2002, p. 34). De plus, une souffrance psychique peut également accompagner la douleur, nécessitant l’administration d’anxiolitiques afin d’optimiser sa gestion (Echinard &

(12)

12

Latarjet, 2010, pp. 183-194). Il n’est pas négligeable d’invoquer le fait que l’administration régulière de traitements opiacés peut avoir comme conséquence néfaste une tolérance (Patterson et al., 1992 ; Perry, Heidrich & Ramos, 1981 cités par Frenay, Faymonville, Devlieger, Albert & Vanderkalen, 2001, p. 793). Celle-ci implique alors la nécessité d’augmenter les doses afin d’obtenir un effet jugé équivalent, avec toutefois une certaine limite. L’importance d’une antalgie optimale est ainsi un facteur pouvant prévenir l’apparition d’un stress post-traumatique et de conflits dans la relation aux soignants. Enfin, une diversité de traitements non pharmacologiques, sont actuellement connus et pratiqués sur le terrain. Ils peuvent aussi bien être employés seuls qu’en tant qu’adjuvants d’un traitement pharmacologique (Patterson, 1992 ; Patterson, Questad & De Lateur, 1987 cités par Tarantino, 2002, p. 36). Cette approche comprend entre autres : la relaxation, les techniques de distraction et l’hypnose. L’une d’entre elles se démarque actuellement de par son caractère innovant en matière d’antalgie et son expansion dans le milieu de la recherche: l’hypnose thérapeutique.

3.4

H

YPNOSE

Hypnos, personnifie le sommeil dans la mythologie Grecque. Ce nom propre, repris par James Braid au 19e siècle, redéfinira de manière scientifique ce que son prédécesseur Mesmer a appelé le magnétisme animal (Salem & Bonvin, 2012, p. 3). En Europe la popularité de l’hypnose a connu des hauts et des bas. Considérée longtemps comme une pratique mystique, elle fut classée dans la catégorie des médecines parallèles. Malgré cette fausse image véhiculée par les professionnels du spectacle, l’hypnose est présente depuis toujours dans la médecine et dans une multitude de cultures sous une autre forme (Salem & Bonvin, 2012, pp. 3-14).

L’hypnose est un phénomène complexe qui n’a actuellement pas d’explication théorique prédominante. Il existe néanmoins de nombreux points de vus théoriques selon les auteurs. Selon Chertok (1989), l’hypnose est un « état de conscience modifié, à la faveur duquel l’opérateur peut provoquer des distorsions au niveau de la volition, de la mémoire et des perceptions sensorielles » (Salem & Bonvin, 2012, pp. 17-18). Pour Milton Erickson (1980), l’hypnose est « un état de conscience dans lequel vous présentez à votre sujet une communication, avec une compréhension et des idées, pour lui permettre d’utiliser cette compréhension et ces idées à l’intérieur de son propre répertoire d’apprentissages » (cité par l’Institut Français d’Hypnose Ericksonienne [IFHE], 2011). Enfin, Bernheim dit (1886) : "La seule chose certaine, c'est qu'il existe chez les sujets hypnotisés ou impressionnables à la suggestion une aptitude particulière à transformer l'idée reçue en acte » (cité par l’IFHE, 2011).

(13)

13

Ainsi, l’hypnose est décrite comme une état de veille et non de sommeil, de perte de conscience. En effet, le sujet présente un état de focalisation avec une dissociation momentanée, permettant d’accéder à des habiletés inconscientes, considérées habituellement comme inaccessibles (Salem & Bonvin, 2012, pp. 17-27). L’hypnose peut être décrite comme un processus lors duquel, le thérapeute suggère à un sujet d’expérimenter des changements dans ses perceptions, sensations et comportements (Salem & Bonvin, 2012, pp. 17-27). D’autre part, l’hypnose correspondrait à une activation de l’hémisphère cérébral droit, spécialisé dans les activités analogiques, permettant les jeux mentaux et l’utilisation de l’imaginaire par l’hypnose (Salem & Bonvin, 2012, p. 21).

L’hypnothérapie, de par sa démarche holistique, implique la création d’une relation particulière entre le sujet et le thérapeute (Salem & Bonvin, 2012, pp. 64-66). Ainsi, le processus requière la confiance et la coopération du sujet. Cette intervention nécessite une anamnèse complète au préalable, avec la mise en place d’objectifs précis et atteignables (Salem & Bonvin, 2012, p. 77). L’ensemble des techniques hypnotiques peuvent alors faciliter l’apprentissage et amener un changement dans le comportement du patient par l’établissement de stratégies de coping (Bourgeois, Chamaa, Forster & Piguet, S.d, p. 1583). Erickson (1965), dit : « Vous ne contrôlez pas le comportement d'une quelconque autre personne. Vous apprenez à le connaître, vous aidez les patients en l'utilisant, vous aidez les patients en le dirigeant de telle façon qu'il rencontre leurs besoins; mais vous ne travaillez pas avec les patients pour atteindre vos propres buts. Le but est leur bien-être, et si vous réussissez à obtenir leur bien-être, vous touchez directement votre propre bien-être » (cité par Wikipédia, 2014).

Actuellement, le champ d’utilisation de l’hypnose à des fins thérapeutiques est vaste : tabagisme, phobies, obésité, anxiété, troubles du sommeil, etc… En ce qui nous concerne, son utilité dans le cadre de l’antalgie peut se révéler d’une grande efficacité.

3.5

H

YPNOSE ET DOULEUR

Selon l’association internationale pour l’étude de la douleur (IASP, 1979), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes » (cité par le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, 2014). Néanmoins, cette définition reconnue officiellement, ne prend pas en compte les paramètres cognitifs, environnementaux et socio-culturels pouvant moduler la sensation de douleur (Bourgeois et al., S.d., p. 1584 ; Calvino, 2007 p. 82). Les antalgiques ont une efficacité limitée, n’agissant pas sur la composante purement affective de la douleur (Calvino, 2007 ; Frenay et al. 2001).

(14)

14

L’antalgie créé par l’hypnose, démontré dans la littérature, reste un phénomène complexe (Benhaiem, 2006 ; Berger et al., 2010 ; Bourgeois et al., S.d. ; De Jong et al., 2007). En effet, il existe un certain flou concernant la compréhension des mécanismes neurologiques de l’hypnothérapie. Quant aux mécanismes psychologiques, deux écoles théoriques cherchent à les expliquer. L’une « suggère que l’analgésie provient d’une dissociation lors de l’état de conscience modifiée alors que l’autre propose un modèle cognitivo-comportemental, soulignant la compliance du sujet à l’expérience » (Miller & Bowers, 1993 cité par Bourgeois et al., S.d., p. 1584).

Plusieurs stratégies peuvent être abordées dans l’hypnothérapie à visée antalgique. Chacun d’entre nous possède la faculté de percevoir l’intensité de la douleur et sa qualité. Le patient est amené, lors des séances, à évoquer des métaphores décrivant sa douleur (Benhaiem, 2009, p. 4). La substitution sensorielle réside en la capacité à réinterpréter la douleur de façon à la rendre plus supportable. Il ne s’agit pas ici de viser une sensation agréable mais plutôt de la moduler de façon à ce qu’elle devienne plus tolérable. Par exemple, une sensation de brûlure intense peut ainsi être remplacée par une sensation de froid (Barber, 2004, p. 283). Deuxième stratégie, le déplacement de la douleur, qui vise à déplacer ou diminuer la zone douloureuse (Bellet, 2002, pp. 166-167). Pour finir, la technique de dissociation, réside en l’attention, distraction. Le sujet dans ce cas, expérimente une perte de sensation temporo-spatiale de son corps, une séparation corps-esprit (Bellet, 2002, p. 168). Dans le cas de douleurs persistantes, l’hypnothérapie pourra être suivie de la pratique de l’autohypnose. Le thérapeute délivrera les outils nécessaires à cette pratique, favorisant ainsi l’autonomie et l’indépendance du patient. L’autohypnose, comme son nom l’indique, est la pratique de l’hypnose par soi-même. Le but recherché est de permettre au patient de réexpérimenter les sensations vécues lors des séances d’hypnose sans la présence du thérapeute. L’autohypnose est une pratique basée sur la transmission d’un savoir-faire favorisant l’autonomie du patient (Bellet, 2002, pp. 168-170).

« Si tu souhaites que je ne connaisse plus la faim, au lieu de me donner du poisson, apprends-moi à pêcher » (Confucius, S.d. cité par Bellet, 2002, p. 168).

(15)

15

4.

M

ODÈLE INFIRMIER

Les théories de soins infirmiers sont un ensemble de concepts, en relation les uns avec les autres, cherchant à définir et expliquer le phénomène du soin infirmier. Les théories de soins infirmiers s’intéressent et spécifient les relations existant entre les quatre concepts principaux : soin, santé, environnement et personne. Ces théories servent de guide dans le perfectionnement de la pratique quotidienne et comme base d’investigation dans le développement du savoir en soins infirmiers tout en facilitant l’autonomie des professionnels.

4.1

L

A THÉORIE DE

D.E :

O

REM

La théorie d’Orem s’inscrit dans l’école des besoins qui « regroupe les conceptions qui décrivent les besoins de la personne et les activités spécifiques de l’infirmière en regard de ces besoins » (Pepin, Kérouac, & Ducharme, 2010, p. 51). Cette théorie fait partie du paradigme de l’intégration, courant de pensée où la personne commence à être intégrée dans la prise en soin et ainsi considérée comme un partenaire. La théorie générale d’Orem comprend la théorie de l’autosoin, du déficit d’autosoin et du système infirmier.

4.1.1 LA THÉORIE DE L’AUTOSOIN

Pour D. Orem, chaque individu possède des capacités d’autosoin. Dans cette théorie « la personne et l’environnement sont présentés en tant qu’unité caractérisée par des échanges entre l’humain et son environnement et par l’impact de l’un sur l’autre » (Orem, 1987, p. 134).

L’autosoin, « self-care » en anglais, est défini comme « la contribution permanente d’un adulte à sa propre existence, à sa santé et à son bien-être » (Orem, 1987, p. 114). Les notions de « pour soi » et « par soi-même » découlent du terme auto soin. Il s’agit d’une « production d’actions orientées vers soi ou son environnement, en vue d’assurer la régulation de son processus fonctionnel, dans l’intérêt de sa vie, de son processus fonctionnel intégré et de son bien-être » (Orem, 1987, p. 49).

Le postulat de cette théorie est que chaque individu possède des capacités d’autosoin envers soi ou les personnes dont il a la charge. Selon Orem (1987), les personnes qui dispensent ces soins sont appelés « agents d’autosoin » ou « agent de soin de personne à charge » (pp. 114-115). L’aboutissement recherché par les actions d’autosoins est appelé nécessité d’autosoin (Orem, 1987, p. 114). Trois types de nécessités sont définies : la nécessité d’autosoin universelle, développementale et reliée à l’altération de la santé.

(16)

16

L’infirmière, en partenariat avec le patient, doit définir au préalable quelles sont ses nécessités d’autosoin et l’ensemble des actions à entreprendre pour les satisfaire (Orem, 1987, pp. 111-135). Ces actions sont nommées « exigences d’autosoin thérapeutique » et sont définies comme des « mesures de soin exigées à certains moments pour satisfaire les nécessités d’actions régulatrices visant à maintenir la vie, à maintenir ou promouvoir la santé, le développement et le bien-être général » (Orem, 1987, p. 49).

La théorie de l’autosoin est ainsi un guide pour les infirmières dans la mesure des exigences d’autosoins thérapeutiques. Il en découle alors la création d’un système de soins infirmiers afin de mettre en place des actions assurant la satisfaction des nécessités (Orem, 1987, pp. 167-174).

4.1.2 LA THÉORIE DU DÉFICIT D’AUTOSOIN

Le déficit d’autosoin est une « relation entre la capacité d’autosoin et l’exigence d’autosoin thérapeutique, relation dans laquelle la capacité d’autosoin n’est pas adéquate pour satisfaire l’exigence d’autosoin thérapeutique identifié » (Orem, 1987, p. 49).

Se produit lorsque les habiletés d’une personne sont moindres que celles dont elle a besoin pour satisfaire ses nécessités d’autosoin. Le déficit d’autosoin s’inscrit dans le cas d’une personne présentant un état de santé altéré (Orem, 1987, pp. 163-166).

Ces déficits peuvent être complets ou partiels. Selon Orem (1987), le déficit complet signifie que l’individu ne possède aucune capacité de satisfaire ces exigences d’autosoin thérapeutiques (p. 163). Dans le cas où il serait partiel, l’incapacité peut être importante ou se réduire à l’incapacité d’assouvir des nécessités faisant partie d’une exigence d’autosoin thérapeutique (Orem, 1987, p. 163).

4.1.3 LA THÉORIE DU SYSTÈME DE SOINS INFIRMIERS

Lorsqu’une modification importante de l’état de santé survient chez un individu, sa capacité d’autosoin est affaiblie de façon permanente ou temporaire. L’agent devient alors patient ou bénéficiaire de soins. L’infirmière peut alors procurer une aide spécialisée, œuvrant pour le bien du patient à travers les soins infirmiers. Les conditions préalables à cette prise en charge comprennent l’identification des besoins immédiats et des déficits d’autosoin. Les caractéristiques du patient telles que l’âge, les habitudes de vies et d’autosoin peuvent faciliter ou entraver les soins. L’intérêt d’une collaboration infirmière-patient est essentielle et nécessite une ouverture réciproque à l’autre (Orem, 1987, pp. 167-174).

Le système de soins infirmiers correspond à une série d’actions infirmières visant la satisfaction des autosoins. Selon Orem (1987), il s’agit d’une « série continue d’actions

(17)

17

produites par les infirmières quand elles relient un ou plusieurs modes d’assistance à leur propres actions et à celles de leurs patients afin de satisfaire les exigences d’autosoin thérapeutique de ceux-ci ou de les aider à assurer la régulation de leur capacité d’autosoin. » (p. 49). Ces soins peuvent être entièrement compensatoires, partiellement compensatoires ou de soutient et éducation selon le déficit d’autosoin et nécessité d’autosoin thérapeutique. En ce sens l’infirmière satisfait les besoins d’autosoin selon six modes d’assistance : faire pour, guider, procurer un soutient physique et psychologique, procurer un environnement favorisant le développement et l’enseignement. Dans ces modes, chacun possède un rôle et l’infirmière doit accepter et reconnaître le fait que le patient est seul à vivre cette expérience et qu’il est de son « rôle » de l’affronter (Orem, 1987, pp. 188-198).

4.1.4 THÉORIE DE L’AUTOSOIN ET BRÛLURES

La blessure produite dans le cadre de brûlures sévères bouleverse la capacité de l’individu à satisfaire ses nécessités d’autosoin universelles et développementales. Les structures spécifiques, les mécanismes psychologiques et physiologiques ainsi que le processus fonctionnel intégré sont dans ce cas affectés. Il en découle alors l’apparition de nécessités d’autosoin reliés à l’altération de la santé afin de prévenir et de diminuer le risque de complications. Le soignant identifie ici une situation d’urgence avec des besoins immédiats dont le patient n’est possiblement pas en état de reconnaître (Orem, 1987, pp. 128-131). La vision du patient face à la maladie fait partie intégrante de la cible infirmière. Elle doit reconnaître et accepter que celui-ci soit seul à vivre sa situation (Orem, 1987, pp. 188-198). Il traverse plusieurs états émotionnels et physiques. Reconnaitre son vécu lui permettra de vivre avec l’invalidité et la maladie (Orem, 1987, pp. 226-227). La prise en soin fait partie d’un processus de relation interpersonnelle où le patient a un rôle à jouer. L’infirmière pallie aux incapacités transitoires du patient. Cette vision du soin permet une coopération entre patient et infirmière ainsi qu’une motivation du patient à l’amélioration de son état (Orem, 1987, pp. 226-229).

Les nécessités d’autosoin reliées à l’altération de la santé sont en lien avec la blessure elle-même mais également avec les soins médicaux prodigués et une possible invalidité ou défiguration. La blessure en elle-même amène des limitations physiques ainsi qu’un vécu émotionnel douloureux, de la peur et un stress intense (Orem, 1987, p. 227). Les soins de plaies quotidiens dans les services de grands brûlés engendrent des souffrances physiques mais également psychiques. Les traitements administrés peuvent engendrer une modification de comportement (Berger et al., 2010).

(18)

18

L’infirmière dans ce type de situation, travaille en partenariat avec le patient et avec ses capacités, avec comme objectif de procurer un soulagement. L’hypnose et l’autohypnose peuvent être dans ce type de situation un outil de soin permettant le travail en pluridisciplinarité et l’engagement du patient dans le processus de guérison. L’infirmière part ici de ce que la personne sait et en utilisant ses ressources, acceptant ainsi le fait que le patient doit affronter la situation.

(19)

19

5.

M

ÉTHODOLOGIE

Après avoir défini notre problématique, nous avons effectué une première recherche concernant l’hypnose et la douleur, sur différentes bases de données ainsi que sur internet. Une multitude de résultats nous sont apparus avec différentes populations cibles. A ce niveau, nous avons effectué un premier tri en précisant notre question de recherche, ce qui nous a par la suite permis de définir des mots clés pour notre revue de littérature.

5.1

B

ASES DE DONNÉES ET MOTS CLÉS UTILISÉS

Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons effectué une revue de la littérature à l’aide des bases de données suivantes : BDSP, Cinahl, Medline via Pubmed et Sciencedirect.

Les mots clés ont été définis selon la méthode PICO puis combinés, dans un premier temps, pour obtenir des résultats plus globaux sur le sujet. Par la suite, de nouvelles combinaisons ont été créées afin d’obtenir des résultats plus ciblés.

P

• Burn patients

• Adults

I

• Hypnosis

• Autohypnosis

C

• Standard care

• Medication

O

• Pain

• Pain management

(20)

20

Ainsi, à partir des critères de PICO, les mots clés utilisés et leurs combinaisons sont les suivantes :

- Hypnosis AND Burn

- Hypnosis AND Burn AND Pain

- Hypnosis AND Burn AND Pain AND Adult - Autohypnosis AND Burn AND Pain AND Adult - Hypnosis AND Burn AND Pain AND Nursing - Hypnosis AND Burn AND Pain AND Orem - Hypnosis AND Burn AND Orem

- Autohypnosis AND Burn AND Self care

Nous avons également parcouru les références bibliographiques des articles trouvés, nous permettant de définir les articles les plus couramment cités et ainsi d’étoffer notre revue de littérature.

5.2

S

ÉLECTION DES ARTICLES

Les premières recherches sur les bases de données en combinant les termes « hypnosis AND pain AND burn » ont donné des résultats vastes. La recherche a donc été affinée avec l’ajout de mots clés et les critères d’exclusion suivants :

- Publication avant 1990

- Articles ne correspondant pas aux critères PICO - Autres langue de rédaction que le français ou l’anglais - Normes déontologique et éthiques non garanties - Recherche hors du domaine médical

Les tableaux ci-dessous représentent les résultats obtenus selon les combinaisons de mots clés utilisés pour chaque base de données. Toutefois, celle de BDSP n’apparait pas car la première recherche combinant les termes « hypnose ET brûlure » n’a donné aucun résultat.

(21)

21

Cinahl

Mots clés Résultats Résultats après critères d’inclusion

Hypnosis AND Burn 17 -

Hypnosis AND Burn AND Pain 15 -

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Adult 9 3

Autohypnosis AND Burn AND Pain AND Adult

0 -

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Nursing 1 0

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Orem 0 -

Hypnosis AND Burn AND Orem 0 -

Autohypnosis AND Burn AND Self care 0 -

ScienceDirect

Mots clés Résultats

Résultats après critères

d’inclusion

Hypnosis AND Burn 1715 -

Hypnosis AND Burn AND Pain 1317 3

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Adult 913 2

Autohypnosis AND Burn AND Pain AND Adult

11 0

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Nursing 546 3

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Orem 5 0

Hypnosis AND Burn AND Orem 7 0

(22)

22

Medline

Mots clés Résultats Résultats après critères d’inclusion

Hypnosis AND Burn 89 -

Hypnosis AND Burn AND Pain 48 -

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Adult 25 5

Autohypnosis AND Burn AND Pain AND Adult

1 0

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Nursing 7 1

Hypnosis AND Burn AND Pain AND Orem 0 -

Hypnosis AND Burn AND Orem 0 -

Autohypnosis AND Burn AND Self care 1 1

Après exclusion des résultats obtenus à double et des études ne répondant pas aux critères établis, les articles suivants ont été retenus :

 Askay, S.W., Patterson, D.R., Jensen, M.P. & Sharar, S.R. (2007). A randomized controlled trial of hypnosis for burn wound care. Rehabilitation Psychology, 52(3), 247–253.

 Berger, M.M., Davadant, M., Marin, C., Wasserfallen, J.-B., Pinget, C., Maravic, P., … Chiolero, R.L. (2010). Impact of a pain protocol including hypnosis in major burns. Burns, 36(5), 639–646.

 Frenay, M.C., Faymonville, M.E., Devlieger, S., Albert, A. & Vanderkelen, A. (2001). Psychological approaches during dressing changes of burned patients: a prospective randomised study comparing hypnosis against stress reducing strategy. Burns: Journal of the International Society for Burn Injuries, 27(8), 793– 799.

 Patterson, D.R. & Ptacek, J.T. (1997). Baseline pain as a moderator of hypnotic analgesia for burn injury treatment. Journal of Consulting and Clinical Psychology,

65(1), 60–67.

 Shakibaei, F., Harandi, A.A., Gholamrezaei, A., Samoei, R. & Salehi, P. (2008). Hypnotherapy in management of pain and reexperiencing of trauma in burn patients. The International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 56(2), 185–197.

(23)

23

 Patterson, D.R., Everett, J.J., Burns, G.L. & Marvin, J.A. (1992). Hypnosis for the treatment of burn pain. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 60(5), 713-717.

 Harandi, A.A., Esfandani, A. & Shakibaei, F. (2004). The effect of hypnotherapy on procedural pain and state anxiety related to physiotherapy in women

hospitalized in a burn unit. Contemporary Hypnosis, 21(1), 28–34.

De plus, deux articles ont retenu notre attention dans les références bibliographiques des études trouvées dans les bases de données.

 Yuxiang, L., Lingjun, Z., Lu, T., Mengjie, L., Xing, M., Fengping, S., … Jijun, Z. (2012). Burn patients’ experience of pain management: A qualitative study. Burns,

38(2), 180–186.

 Wright, B.R. & Drummond, P.D. (2000). Rapid induction analgesia for the

alleviation of procedural pain during burn care. Burns: Journal of the International

(24)

24

6.

A

NALYSE DES ARTICLES

Dans le but de déterminer la crédibilité et la validité scientifique de chaque article, ceux-ci sont analysés en s’appuyant sur la grille de M-F. Fortin (c.f. annexe).

6.1

C

RITIQUE DES ARTICLES

6.1.1 A RANDOMIZED CONTROLLED TRIAL OF HYPNOSIS FOR BURN WOUND CARE

Cette étude, publiée dans la revue « Rehabilitation Psychology », vise à approfondir la compréhension des différents effets de l’hypnose sur les composantes de la douleur. Patterson, psychologue et co-auteur de l’étude, a rédigé de nombreux articles sur l’hypnose en lien avec notre problématique lui conférant ainsi une expérience dans ce domaine.

Dans cette recherche, plusieurs articles sont mentionnés par les auteurs relatant les effets de l’hypnose sur la douleur chez les patients brûlés ou autre population cible. Les auteurs les critiquent et dénoncent le manque d’études randomisées. Les «case reports» démontrent majoritairement le bénéfice de l’hypnose sur différents types de douleur mais n’indiquent pas si les bénéfices proviennent de cas uniques ou correspondent à une norme. Les auteurs, se basent sur les points faibles des études précédentes afin d’amener de nouvelles données. Les questions de recherche et hypothèses ne sont pas clairement énoncées. Les participants ont été répartis dans deux groupes : un bénéficiant de l’hypnose et un bénéficiant de relaxation (groupe témoin). Au total, 46 participants ont terminé l’étude. Cet échantillon est représentatif du nombre d’admissions effectuées dans l’unité de grands brûlés. Les deux groupes reçoivent une intervention par du personnel formé dans un souci d’équité. Les soignants et les participants ignorent à quel groupe ils ont été assignés. Une première récolte des données a été réalisé sur deux jours dans chacun des groupes. Les interventions, mené par un psychologue ont lieu le 3ème jour pour les deux groupes.

Plusieurs outils ont été utilisés et décrits dans l’article pour évaluer les différentes variables (douleur, anxiété..). Aucun de ces instruments de mesure n’a été créé pour les besoins de l’étude.

Les résultats, présentés sous forme de tableaux, mettent en évidence une diminution de la douleur entre le début et la fin de l’étude dans chacun des groupes. De plus 80%, des participants ressentent des bénéfices en rapport à leur intervention. Ce que l’on peut retenir dans cet article en lien avec notre problématique est la diminution significative de la douleur après l’intervention utilisant l’hypnose.

(25)

25

Dans la discussion, les auteurs critiquent leur étude en indiquant les biais et limites rencontrés. Les résultats concordent avec d’autres études menées sur le même sujet, laissant penser que les bénéfices de l’hypnose sont importants. Néanmoins, il serait bénéfique de conduire une nouvelle étude avec un 3ème groupe sans intervention afin d’éviter les biais. L’échantillon devrait être plus large et cela reste une limite car il correspond au nombre de patients brûlés.

6.1.2 IMPACT OF A PAIN PROTOCOL INCLUDING HYPNOSIS IN MAJOR BURNS

Cette étude est intéressante car récente et menée en Suisse. Elle se révèle pertinente du point de vue de la discipline infirmière. En effet, elle indique qu’un infirmier formé peut être habilité à prodiguer l’hypnose et deux des auteurs sont de profession infirmière. Il s’agit ici d’une recherche de type expérimentale, publiée dans la revue « Burns », ce qui démontre la qualité de l’article.

Celui-ci se focalise sur l’impact d’un protocole utilisant l’hypnose sur l’intensité de la douleur, l’anxiété, les coûts et l’évolution clinique. Le but est ainsi de prouver l’efficacité de l’utilisation de l’hypnose dans la réduction de la douleur et de l’anxiété. Elle vise à évaluer les effets de cette pratique chez les patients brûlés. La notion de coûts y est aussi présente. L’hypnose est-elle une pratique qui peut contribuer à diminuer les coûts de la santé ?

L’article nous informe que des études randomisées ont étudié l’effet de l’hypnose sur la douleur mais, selon les auteurs, aucune recherche n’a été effectuée dans une unité de soins intensifs. L’étude se réfère à de nombreux articles de recherche sur le sujet qui mettent en évidence les effets positifs de l’hypnose sur le contrôle de la douleur.

L’intervention a été proposée aux patients aussi tôt que possible avec une période d’apprentissage afin d’arriver à un état de transe suffisant. Pendant cette période, les procédures douloureuses ont été menées sous anesthésie. L’hypnose est administrée, dans cette étude, par un infirmier expérimenté et sous supervision d’un psychiatre. L’hypnose a été individualisée selon les besoins du patient et l’observation de l’infirmière pendant l’intervention.

Chaque outil est clairement décrit et permet de mesurer les différentes variables. Le lien entre la question de recherche, la marche à suivre et les résultats est pertinent. La taille de l’échantillon est relativement restreinte néanmoins elle est significative de la population étudiée. Les auteurs font preuve d’autocritique concernant leur recherche et nous font part des facteurs pouvant intervenir dans l’étude et les limites de celle-ci. Les auteurs font part d’une certaine transparence dans l’analyse de leurs résultats. L’article mentionne qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts et tous les contributeurs sont nommés dans les remerciements.

(26)

26

Un protocole incluant l’hypnose démontre une réduction de la douleur, améliore l’efficacité des opioïdes, réduit l’anxiété, améliore la qualité des soins tout en réduisant les coûts. Grâce aux mesures de la douleur rentrées dans le système informatique, le niveau de douleur est devenu mesurable et quantifiable par tous les professionnels. Ceci réduit la subjectivité de chacun, et permet de prendre des décisions rapides concernant l’analgésie et la sédation. L’alternance des différents opioïdes a permis d’avoir une bonne couverture de la douleur tout en limitant les effets secondaires. L’hypnose n’est cependant pas un soin banal et standard. Il ne peut pas être utilisé pour tous les patients. Ceci est démontré par les critères d’exclusion et particulièrement chez des patients présentant des troubles psychiatriques tels que les déliriums, fréquents dans les unités de soins intensifs.

6.1.3

PSYCHOLOGICAL APPROACHES DURING DRESSING CHANGES OF BURNED PATIENTS: A

PROSPECTIVE RANDOMISED STUDY COMPARING HYPNOSIS AGAINST STRESS REDUCING STRATEGY

Cette étude nous paraît pertinente car elle propose une intervention comprenant l’hypnose, mettant en avant certains bénéfices de cette dernière pour la prise en charge de la douleur chez les personnes présentant des brûlures. Cette recherche comparative est relativement récente et a été publiée dans la revue spécialisée « Burns ».

Le but est ici de comparer deux approches psychologiques : une intervention utilisant l’hypnose et une intervention de stratégie de réduction du stress. Ceci afin de permettre d’évaluer si l’une de ces approches psychologiques pouvait influencer le confort des patients souffrant de brûlures lors des changements de pansements. Toutefois les questions de recherche et hypothèses ne sont pas clairement énoncées.

Les auteurs se réfèrent à de nombreux articles pertinents pour étayer leur problématique. Cependant, ces articles ne sont pas rapportés de façon critique. Cet article ne se base pas sur des études précédentes afin de faire évoluer la recherche sur ce sujet.

Dans l’étude, 30 participants ont été retenus selon les critères d’inclusion. Ces derniers sont représentatifs des admissions dans le centre de brûlés. Cependant, il manque des informations sur l’échantillon dans la méthodologie (âge moyen, Sexe, TBSA2 moyen,…).

Ceux-ci apparaissent malgré tout dans les résultats, indiquant des différences significatives entre les deux groupes au niveau du sexe, âge et poids.

Les groupes où les participants ont été assignés étaient méconnus pour eux mais aussi pour les soignants, afin d’éviter des biais. Le mot « hypnose » n’est pas mentionné pour les

2

(27)

27

mêmes raisons. Néanmoins, on peut considérer que le consentement donné par les participants n’est pas totalement éclairé si l’intervention utilisée n’est pas explicitée. Ceci pourrait être éthiquement discutable.

Les auteurs garantissent une équité pour les deux groupes, en proposant une intervention pour chacun d’eux. L’intervention, faite par le psychologue de l’unité, intervient à J8 et J10 pendant la réfection de pansement (un groupe recevant la stratégie de réduction du stress et un groupe hypnose). Les résultats ont démontré une diminution significative de l’anxiété, de la douleur et une meilleure satisfaction pour le groupe bénéficiant de l’hypnose.

La récolte des données s’est déroulée sur plusieurs jours, les données mesurées étaient : l’anxiété, la douleur et la satisfaction des patients. L’outil utilisé dans l’étude est clairement décrit et permet de mesurer les différentes variables. Ces mesures ont été expliquées aux patients.

L’auteur mentionne dans la discussion une concordance des résultats avec ceux d’études précédentes. Il aurait été bénéfique d’avoir un groupe de contrôle ne recevant aucune intervention afin de pouvoir optimiser la validité des résultats.

6.1.4

BASELINE PAIN AS A MODERATOR OF HYPNOTIC ANALGESIA FOR BURN INJURY

TREATMENT

Cet article publié dans le « Journal of Consulting and Clinical Psychology » a été retenu pour étayer notre problématique en raison de son auteur ainsi que de la proximité de l’article avec notre thématique. David R. Patterson a écrit de nombreux articles de qualité en lien avec notre problématique. Ceux-ci sont régulièrement cités dans diverses recherches.

Cet article se réfère principalement à deux études antérieures se contredisant et que les auteurs cherchent à dupliquer et approfondir. Les auteurs s’appuient également sur d’autres écrits qu’ils critiquent afin de déterminer une question de recherche. Cette étude vise à vérifier l’efficacité de l’hypnose chez les patients souffrant de brûlures en rapport avec leur niveau de douleur initial. L’hypothèse de départ est clairement énoncée dans l’introduction : « Le groupe hypnose expérimenterait une analgésie plus importante que le groupe de contrôle. Cependant l’effet serait plus important chez les patients ayant un niveau de douleur initial plus haut ». L’accent est mis sur le peu d’études créées concernant le sujet. Dans ce domaine, la qualité de la recherche se révèle pauvre. Certaines études émettent l’hypothèse que l’hypnose aurait une efficacité plus importante sur des individus ayant un haut niveau d’hypnotisabilité. Cependant les auteurs exposent l’incertitude de la relation entre l’hypnose analgésique et l’hypnotisabilité en se référant à deux publications contredisant cette hypothèse.

(28)

28

Afin de mener à bien cette étude, l’échantillon a été déterminé en fonction des critères d’inclusion et d’exclusion. Sa taille est représentative des admissions effectuées dans l’unité. Par soucis de minimisation des biais, les deux groupes ont débuté l’étude en pensant recevoir des séances d’hypnose. Les infirmières ne sont pas informées du groupe d’intervention auquel elles participent, évitant une influence sur le traitement qu’elles administreraient au patient. A noter également que les personnes récoltant les données ne sont pas non plus averties du groupe auquel ils ont été assignés.

Les participants ont bénéficié d’interventions différentes afin d’assurer l’équité entre les deux groupes. Elles ont été conduites par des psychologues.

Les outils utilisés pour la récolte des données sont clairement décrits et permettent de mesurer les variables. La technique d’utilisation de l’instrument de mesures est fournie. Les techniques d’hypnose et de relaxation sont standardisées et bien décrites dans l’article. La validité de la VAS a été décrite dans plusieurs études comme l’un des outils de mesure de la douleur le plus fiable.

Les résultats sont représentés sous forme de tableaux. Ceux-ci sont cohérents et en accord avec les informations et données du texte. Ils sont accompagnés d’un texte narratif et le seuil de signification pour chaque test est indiqué ainsi que l’ensemble des étapes effectuées pour l’analyse.

Les résultats principaux de cette étude montrent que les patients ayant un score de douleur supérieur à 5 rapportent moins de douleur dans le groupe d’hypnose après le traitement que dans le groupe de contrôle. De plus, les infirmières évaluent moins de douleur chez le groupe d’hypnose après le traitement. Ces résultats sont repris dans la discussion qui les met en évidence par rapport à l’hypothèse de départ.

Les limites et recommandations sont ensuite décrites dans la discussion.

6.1.5

HYPNOTHERAPY IN MANAGEMENT OF PAIN AND REEXPERIENCING OF TRAUMA IN

BURN PATIENTS

L’étude a été menée en 2006 en Iran et a été publiée dans le Journal de l’hypnose expérimentale et clinique. L’aspect culturel n’est pas abordé dans cet article laissant penser que cela n’a pas d’impact sur les résultats. Son but est d’évaluer l’efficacité possible de l’hypnothérapie dans la réduction de la douleur et la réexpérience du traumatisme chez les patients brûlés. Dans cette étude, les deux relations principales analysées sont l’hypnothérapie et la douleur, ainsi que l’hypnothérapie et le souvenir du traumatisme.

(29)

29

Ces deux relations sont clairement énoncées dans l’hypothèse de départ : « un cours d’hypnothérapie permettrait de réduire la douleur et/ou le souvenir du traumatisme chez les patients brûlés ».

L’étude se réfère à de nombreux articles pertinents ainsi qu’à des travaux de recherche antérieurs qu’elle critique afin d’amener la question de recherche. Elle met en avant le peu d’études contrôlées menées sur l’efficacité de l’hypnose comme adjuvant au traitement du syndrome post-traumatique, ainsi que sur l’absence d’études ayant évalué l’efficacité de l’hypnose dans la réduction des symptômes du syndrome de stress post-traumatique.

Sur les 44 participants retenus selon les critères d’inclusion et le consentement éclairé, les 22 participants du groupe d’hypnose bénéficient de 5 séances d’hypnose sur une semaine menées par deux hypnothérapeutes formés dans le domaine de la douleur.

La taille de l’échantillon a été déterminée statistiquement afin de permettre une différence significative entre les deux groupes si l’hypothèse se vérifie (corrélation inverse de 0.9). Afin que cette étude soit crédible, la relation entre les deux groupes a aussi été analysée suivant différentes variables (âge, sexe, % de surface brulé, score de douleur de base, score de souvenir de base) afin de déterminer s’il existait des différences significatives entre les deux groupes avant que l’étude ne débute.

Les patients recevant uniquement les soins standards ignorent qu’un autre groupe bénéficie d’hypnose afin de minimiser les biais. Les deux groupes sont séparés et ne peuvent pas communiquer entre eux. Le personnel soignant est informé sur l’attribution des différents participants à un groupe pouvant ainsi influencer les soins qu’elles prodiguent. Les patients recevant l’hypnose ont signé un formulaire de consentement pour recevoir une intervention d’hypnothérapie. L’utilisation du terme hypnothérapie pourrait entrainer des biais positifs ou négatifs de la part des patients. La technique d’hypnose est clairement décrite dans l’article selon les différents participants.

Les résultats de cette étude démontrent une réduction significative de la douleur dans le groupe d’hypnothérapie ainsi qu’une diminution de la réexpérience du traumatisme. Ces deux résultats ont été observés après la 5ème séance d’hypnothérapie.

Chaque test statistique, utilisé afin d’obtenir les résultats, est approprié et commenté selon les variables et comparaisons effectuées.

6.1.6 HYPNOSIS FOR THE TREATMENT OF BURN PAIN

L’étude est pertinente du point de vue de notre problématique car elle cherche à explorer un nouvel aspect de l’hypnothérapie. En plus de se centrer sur l’effet bénéfique de l’hypnose,

(30)

30

elle cherche à déterminer s’il existe un effet placebo. Certains des auteurs sont connus dans le domaine et ont publié d’autres articles de recherche concernant l’hypnose et la douleur, leur conférant une expérience sur le sujet.

Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité de l’hypnose sur la douleur mais également d’améliorer les faiblesses des études précédentes. L’étude cherche à comparer la douleur rapportée par les patients ayants reçu l’hypnose avec celle des patients croyants être hypnotisés. Les auteurs émettent l’hypothèse que le groupe d’hypnose expérimenterait une analgésie plus importante et rapporterait une échelle de la douleur plus basse pendant les soins, suivit du groupe recevant l’autre intervention puis du groupe de contrôle. Une deuxième hypothèse serait que les infirmières qui n’ont pas connaissance du groupe auquel les patients sont assignés présenteraient une évaluation de la douleur comparable à celles des patients.

Selon l’article, de nombreuses recherches ayant pour thème la douleur liée aux brûlures auraient de nombreuses limitations (échantillons non randomisés, mesures de la douleur non fiables, protocoles d’induction non standards, dosage des antalgiques non répertoriés,...). Les auteurs se réfèrent à des recherches scientifiques décrivant les processus mentaux en réponse à l’hypnose. Cette étude est intéressante car pour en arriver aux hypothèses et buts de recherche, les auteurs se réfèrent également à des écrits suggérant que l’effet de l’hypnose pourrait être dû à un effet placebo. C’est pourquoi, les auteurs cherchent à comparer la baisse de la douleur du groupe hypnose et du groupe croyant bénéficier de l’hypnose. Ainsi, le résultat devrait être semblable dans les deux groupes si le bénéfice de l’hypnose était dû à un effet placebo. Par la critique des études précédentes, les auteurs montrent l’état actuel des connaissances sur le sujet.

Un grand nombre de participants n’ont pas pu débuter ou poursuivre l’étude pour de multiples raisons inhérentes aux patients ou aux traitements reçus. L’échantillon se retrouve ainsi particulièrement restreint. Néanmoins, les auteurs indiquent qu’il n’existe pas de différences entre les participants et les non-participants concernant l’âge moyen et la surface brûlée. L’échantillon semble alors représentatif de la population étudiée.

Les outils sont clairement décrits et permettent de mesurer les variables. Les auteurs critiquent leurs résultats en déterminant les biais et limites de leur recherche. Des propositions d’améliorations pour de futures recherches sont également amenées par les auteurs. Cette étude comporte quelques limites méthodologiques.

Le devis permet à l’étude d’atteindre son but qui est d’évaluer l’efficacité de l’hypnose sur la douleur et de déterminer si les résultats seraient dus à un effet placebo. La présence de trois

(31)

31

groupes permet d’éviter les biais attribuables à une autre intervention. A noter également que les infirmières inclues dans l’étude ne sont pas informées du groupe d’intervention auquel elles participent, évitant à nouveau une influence sur l’interprétation des résultats. Les résultats confirment que l’hypnose est une intervention efficace en tant qu’adjuvant du traitement médicamenteux de la douleur. Ceci est en accord avec de précédentes recherches sur le sujet.

6.1.7

THE EFFECT OF HYPNOTHERAPY ON PROCEDURAL PAIN AND STATE ANXIETY

RELATED TO PHYSIOTHERAPY IN WOMEN HOSPITALIZED IN A BURN UNIT

La revue « Contemporary Hypnosis » dans laquelle a été publié cet article a pour but de présenter des théories et recherches sur la pratique professionnelle en lien avec l’hypnose. La validité de cet article est renforcée par l’apparition de mêmes auteurs dans une étude ayant déjà été retenue pour notre problématique.

Les auteurs cherchent à compléter leur étude précédente en utilisant leur version modifiée de la RIA (Rapid Induction Analgesia) pour investiguer le rôle de l’hypnothérapie chez un patient alerte et conscient. De plus, elle propose un meilleur contrôle des facteurs, dans le but d’obtenir une étude minimisant au maximum les biais. Elle se base sur des travaux de recherche qu’elle critique afin de justifier l’importance pour la connaissance actuelle de mener une étude de type expérimental.

Il en ressort l’insuffisance en quantité et en qualité des recherches dans le domaine des brûlures et le nombre de rapports de cas effectués. Ceux-ci ne permettent pas d’exclure la possibilité que l’efficacité du traitement soit attribuable à d’autres facteurs que l’hypnose. De plus, uniquement de petites recherches ont été menées sur la gestion clinique de l’anxiété. La recension des écrits établie par les auteurs dans l’introduction permet donc de faire une synthèse de l’état actuel des études menées sur le phénomène.

Les questions et hypothèses de recherche ne sont pas explicitement énoncées dans l’introduction. De nouvelles données apparaissent dans les résultats, limitant ainsi la compréhension du lecteur. La méthode ainsi que le matériel utilisé sont clairement décrits. L’échantillon a été inclus dans l’étude selon des critères d’inclusion et le consentement des patients a été demandé. Les outils utilisés sont expliqués, le choix de tels outils est commenté en évoquant la validité de ceux-ci.

Les principaux résultats obtenus montrent une baisse significative de la douleur et de l’anxiété à la fin de l’étude dans le groupe d’hypnose ainsi qu’une réduction de la douleur et de l’anxiété progressive au fils des séances d’hypnose. Par l’analyse des résultats, une

(32)

32

corrélation significative a aussi pu être établie entre la douleur et l’anxiété avant et après l’étude pour tous les participants.

Cependant, bien qu’ils soient détaillés en y intégrants le seuil de significativité, les résultats ne sont pas présentés sous forme de tableaux. La visibilité est donc amoindrie.

La discussion reprend ces résultats en les mettant en évidence et en les critiquant par rapport à la précédente étude. Les limites de l’étude sont ensuite clairement évoquées ainsi que la possibilité de certains biais. Des recommandations sont donc données afin de les éviter.

6.1.8 BURN PATIENTS’ EXPERIENCE OF PAIN MANAGEMENT: A QUALITATIVE STUDY

Cette étude, publiée dans la revue Burns a pour but , en se basant sur les limites des études précédentes, d’explorer et décrire l’expérience de la douleur vécue par les patients hospitalisés pour des brûlures. En effet, ces études sont limitées car elles n’explorent pas les différentes composantes du vécu de la douleur chez les patients hospitalisés.

L’étude s’est déroulée sur un an avec un échantillon de 8 participants répondants aux critères d’inclusion prédéfinit. La taille de l’échantillon n’a pas été déterminée au préalable. Celle-ci s’est limitée à 8 participants, lorsqu’aucune nouvelle donnée n’est apparue. Les données démographiques concernant les participants sont détaillées dans un tableau.

Les participants ont tous donné leur consentement écrit avant d’entrer dans l’étude, ils ont été informés verbalement et ont reçu des documents décrivant le but et la procédure de l’étude. Ils ont été informés de leur droit de se retirer de l’étude à tout moment mais aussi de l’aspect confidentiel des données récoltées.

La méthode utilisée pour la collecte des données est détaillée et claire. Des interviews de 60 minutes ont été menées par un chercheur afin d’assurer la cohérence ainsi que la fiabilité des informations recueillies. De plus, chaque interview a été enregistrée afin d’éviter la perte de données. L’outil de mesure et son utilisation est décrit avec précision dans la méthodologie. Suite aux interviews, les données ont étés regroupées par thématiques afin d’assurer la cohérence et le suivi lors de la lecture de l’article.

Les résultats montrent que la plupart des patients rapportent une douleur sévère durant les premiers « rinçages » de plaies. La douleur lors des soins est décrite par tous les patients comme la pire douleur physique imaginable. La douleur initiale lors de la brûlure est décrite pour la majorité comme supportable en comparaison à celle lors des pansements.

Références

Documents relatifs

: multidimensionnelle: QDSA > 12 ans Questionnaire Douleur de Saint Antoine Hétéro évaluation : évaluation faite par une tierce personne : Algoplus, ECPA

- Douleur chronique > à 3 / 6mois: c’est une maladie, elle détruit un individu physiquement, socialement et psychologiquement... Chantal JACQUET IDE

- Douleur chronique > à 3 / 6mois: c’est une maladie, elle détruit un individu physiquement, socialement et psychologiquement... Chantal JACQUET IDE

teurs et praticiens en ont eue (une forme de sommeil, par exemple), cette métho- de peut maintenant se définir comme un état de fonctionnement psychologique par le- quel un sujet,

Les conclusions de la HAS sont que, pour une douleur postamygdalectomie modérée, les publications récentes vont dans le sens de l’attitude proposée par la SFORL en faveur des

[r]

Re´sume´ : L’inte´reˆt majeur de l’exercice de l’hypnose dans le traitement de la douleur re´side dans son approche inte´grative de la douleur, centre´e sur la relation

La morphine contenue dans une gélule ou un comprimé est, grâce à un artifice pharmaceutique, libérée progressivement, de façon continue et constante sur une