• Aucun résultat trouvé

Td corrigé II. L'évolutionnisme, Darwin - Christophe Chomant pdf

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Td corrigé II. L'évolutionnisme, Darwin - Christophe Chomant pdf"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

Christophe CHOMANT

Thèse de sciences de l’éducation

sous la direction de M. Jacques NATANSON Université de Rouen, Année 2002-2003

Qu’est-ce qu’une école « juste » ?

Les éclairages de la neurobiologie cognitive dans les champs de la réussite scolaire, de la mobilité sociale et de la philosophie politique

ANNEXES

NOTE DE RECHERCHE Volumes 1 & 2

BIOLOGIE GÉNÉRALE

(histoire de la vie et de la matière, évolutionnisme, éthologie,

génétique générale, neurobiologie générale)

(2)

Structure générale

I. Histoire de la vie et de la matière II. L’évolutionnisme, Darwin III. Éthologie

IV. Génétique générale

V. Génétique des populations VI. Neurobiologie générale

VII. Les valeurs et croyances hostiles aux sciences naturelles

Sommaire détaillé

Introduction, présentation, justification

I. Histoire de la vie et de la matière

L'origine de la vie Introduction

Une tendance générale à l'assemblage des éléments et à la persistance des ensembles les plus solides Des quarks aux protons

Des protons aux premières particules Des particules aux molécules élémentaires Des molécules simples aux molécules complexes L'association des molécules élémentaires

Qu'est-ce qu'un "acide aminé" ? Apparition des macro-molécules

Comment, concrètement, les acides aminés se lient-ils pour former une protéine ? Des molécules complexes à la cellule vivante

De la cellule vivante à l'homme Conclusion

L’évolution des espèces Introduction

Pourquoi les espèces évoluent-elles ? Précisions sur la "sélection naturelle"

Qu'est-ce que le "darwinisme social"

Histoire de l’homme

(3)

BEAUNE Sophie A. de, 1995, Les hommes au temps de Lascaux, 40.000-10.000 avant J.-C., Hachette, Civilisations et Sociétés, La vie quotidienne :

Comment l’hominidé s’est séparé des panidés il y a 4 a 7 millions d’années dans la « Rift Valley » L’apparition du premier représentant du genre homo, homo habilis, il y a 3 millions d’années

La théorie de l’origine africaine de l’homme moderne : extinction et transformation d’homo erectus en Neandertal en Europe, et homo sapiens sapiens en Afrique de l’Est

Quelques notes sur Neandertal

Apparition et typologie d’homo sapiens sapiens L’arrivée de l’homme moderne en Europe Typologie de l’homme de Cro-Magnon

L’homme d’il y a 100.000 ans n’est pas plus différent de nous que ne le sont entre eux les différents hommes actuels

La domestication du feu, effet d’une structuration mentale propre

Quelques ordres d’idée sur l’effectif des êtres humains en Europe et en France au paléolithique supérieur Quelques pistes bibliographiques :

La découverte de l’humanoïde « Millenium Ancestor », âgé de 6 millions d’années Des dents très humaines

Le débat promis sur la place de Millenium ancestor dans la lignée humaine

La thèse coppensienne de « l’East side story » revigorée, après les doutes occasionnés par « Abel » Paléoanthropologie/L’homme serait sorti d’Afrique il y a 52.000 ans

Remarque : quid de « l’homme de Qafzeh » ?

II. L’évolutionnisme, Darwin

Histoire de la biologie et des biologistes

BUICAN Denis, 1994, Histoire de la biologie, Hérédité-Evolution, Nathan université.

Pistes bibliographiques

Les grands auteurs de l'histoire de la biologie

L’oeuvre et la critique de Charles Darwin

« Darwin » : dossier du Magazine Littéraire n°374, mars 99 Biographie et oeuvre de Darwin

Darwin et la religion (par Michael Ruse)

La théorie de l’évolution issue de l’idéologie du progrès scientifique et moral L’objection religieuse de Cuvier

L’idée d’évolution n’excluait pas le déisme Le déisme de Darwin

L’idée d’évolution comme conséquence de l’observation et du déisme de Darwin Trouver la cause de l’évolution

L’inégalitariste Malthus utilisé par Darwin Darwin ménage les religieux

L’acceptation de l’idée d’évolution par les chrétiens Le réformisme meritocratique contre le féodalisme

La théorie de l’évolution utilisée comme concurrente idéologique de l’Église La récupération idéologique de Darwin par Spencer

La réaction fondamentaliste 1925 : le procès « Scopes » La résignation de l’Église

La promotion, la « sécularisation » et l’intégration dans le champ des sciences classiques, de l’évolutionnisme

La conciliation actuelle

De l’antagonisme entre « darwinisme dur » et christianisme Rejet de l’évolutionnisme par la droite fondamentaliste Permanence du clivage

La religion et darwin (autre article) La question des origines

Fondamentalismes islamique, juif et américain

(4)

Les démarches juive et catholique de conciliation avec le darwinisme Darwin et les idéologies (par Gérard Molina)

Discernements nécessaires L’humanisme de Darwin

Démontrer l’ascendance animale de l’homme Utilisation par les libéraux ; Spencer

Huxley, anti-libéral

Émile Gautier : « darwinisme social » et dilemme socialiste

« Darwinisme social » : les individus, puis les peuples ; l’opposition des libéraux a l’utilisation ségrégationniste du darwinisme

Le darwinisme : un gage de scientificité convoité par toutes les idéologies

Interprétations sociologiques et idéologiques contradictoires d’une même théorie biologique Exploitations idéologiques multiples du darwinisme

L’ambivalence du darwinisme

La théorie de Darwin est idéologiquement neutre mais touche à l’essentiel et au métaphysique chez l’homme ; elle tue le finalisme, en dépit de quoi les finalismes idéologiques cherchent à la récupérer Darwin, Engels et Marx : un accord illusoire, un réel malentendu

Pistes bibliographiques :

Darwin et la morale (par Yvon Quiniou) Le problème de la conduite morale

Sur l’origine de l’homme (par Claudine Cohen)

La sociobiologie aujourd’hui (par François Balloux et Laurent Keller)

La « sélection naturelle » n’est pas le fruit de la « domination » des « plus forts » ou des « meilleurs » Non finalisme de l’évolution

Variabilité des tendances évolutives selon les variations de l’environnement au fil du temps Accepter et « transcender » moralement les déterminismes génétiques

La génétique a l’échelle des millénaires (par Pierre-Henri Gouyon) Le partage des mêmes ancêtres

Persistance millénaire de la diversité

Les croyances catholique et marxiste de « l’hérédité des caractères acquis »

« L’oubli » génétique

L’héritage génétique ancestral : une enveloppe vide François Jacob et Darwin, entretien

La résistance idéologique par rapport a l’introduction du darwinisme en France Monod et Lwoff

Ouvrir la culture générale sur la biologie Sur la « sociobiologie »

Bibliographie concernant Darwin

III. Éthologie

L’adoption, la transmission et la contagion « culturelles » d’un procédé chez le chimpanzé : l’écrasement des fruits

Remarque : parallélisme avec le phénomène de « culture » chez l’homme

Sciences & Avenir, 2001, Le point sur les différences et analogies entre l’homme et le singe, n° 647, janvier, pp. 50-55 ; extraits choisis et titrés ;

Une femelle gorille secourt un « petit d’homme »

Pascal Picq : les barrières entre l’homme et le singe se rétrécissent régulièrement Diversité de profils psychologiques chez les singes

Comportement de simulation et de tromperie chez le singe ; capacité d’analyse de l’intention d’autrui De l’humour chez les chimpanzés ; F. de Waal

De la capacité « d’empathie » chez le singe

Empathie et décentration à l’égard d’une autre espèce : Kuni et l’étourneau L’espèce des bonobos, camouflet pour les « homo-différencialistes » La sexualité humanisante des bonobos

Remarque personnelle : le plaisir et l’émotion amoureux et sexuels se déclinent probablement le long d’un continuum parmi les différentes espèces : il n’y a pas de rupture en la matière entre les humains et les autres animaux

(5)

Le langage : incapacité physiologique d’oraliser, mais capacités réflexives et grammaticales P. Picq : « le « propre de l’homme » est en redéfinition

Séquencer le génome du chimpanzé, se différenciant de l’homme de 1,5 %, pour repérer les gènes distinguant l’homme du chimpanzé

La biographie et les prouesses du fameux bonobo Kanzi

IV. Génétique générale

La génétique Introduction

Les gènes : état des lieux Chromosomes et ADN ADN et gènes

Quantité d'information et dimension du support Le "message" génétique

Qu'est-ce qui constitue cet alphabet de quatre élément de l'ADN ? L'action de l'adn

Comment l'ADN fabrique-t-il une protéine ?

L'ADN, support du message et support du message exclusivement L'intermédiaire de commande : l'ARN messager

Tout l'ADN n'est pas utile

L'identification des codons de l'ARNm et leur correspondance à l'acide aminé par l'ARN de transfert Le "ribosome", atelier d'assemblage de la protéine

Initialisation et fin de la fabrication

Quand et pourquoi l'ADN se duplique-t-il pour fabriquer une protéine ?

Pourquoi les protéines sont-elles composées justement d'acides aminés et non d'autres corps ? Pourquoi les protéines ont-elles une action sur l'organisme ?

La duplication de l'ADN L'ADN se duplique

Comment l'ADN se duplique-t-il ?

Pourquoi, dans la chaîne de l'ADN, s'associent toujours ensemble adénine et thymine d'une part, et guanine et cytosine d'autre part ?

La génétique dans la reproduction des êtres vivants Le processus élémentaire : faire un enfant.

Mendel

Les mots et leurs sens Le hasard

"Génotype" et "phénotype"

Les mutations

Caractères élémentaires et caractères complexes

Le processus collectif : structure et succession des générations.

Une "loi" célèbre : la loi de Hardy-Weinberg Familles "touchées" et familles "saines"

Où nous retrouvons le hasard : dérive et effet de fondateur.

Un élément essentiel des transformations des populations : les migrations.

Dans la loterie mendélienne, les chances ne sont pas égales : la sélection naturelle.

Vers la transformation orientée du patrimoine génétique.

Génétique et éthique

L'avertissement vaut pour les deux camps idéologiques

V. Génétique des populations

CAVALLI-SFORZA Luca, 2000, Entretien sur la génétique des populations, paru dans Sciences Humaines n° 109, octobre, pp. 38-41 ;

Hétérogénéité de distribution des groupes sanguins parmi la population humaine Différences génétiques et échelle de temps

Les origines africaines d’Homo sapiens, puis d’Homo sapiens sapiens L’homme de Qafzeh avait un langage semblable au nôtre

Colonisation de l’Europe par hss il y a 40.000 ans

(6)

L’élevage et l’agriculture développés au néolithique sous la pression de saturations démographiques et de perturbations climatiques, au Moyen-Orient, en Chine et au Mexique

L’anthropologie génétique montre que l’agriculture s’est répandue par migration des agriculteurs

VI. Neurobiologie générale

Neurobiologie : note de recherche 1995 Introduction

Le cerveau : état des lieux Le rôle du cerveau L'aspect du cerveau

Les différentes parties du cerveau humain et leurs fonctions essentielles Où se situent ces différentes parties ?

A quoi servent ces différentes parties ? Le cortex ("l'écorce")

Composition du cortex : neurones, axones, synapses, neurotransmetteurs Genèse du cortex

La construction des neurones Après les neurones, les synapses : L’activité du cortex

L'importance vitale des sens

Où se localisent au sein du cortex les différentes activités de l'homme ? Comment se manifeste la dynamique de la pensée à l'intérieur du cortex ? Gènes et cerveau

Quelques pathologies cérébrales

Les pathologies d'origine chromosomique Les trisomies

Les délétions chromosomiques

Les anomalies concernant les chromosomes sexuels les pathologies d'origine génique

Les mécanismes des maladies génétiques Guérir les maladies génétiques

La lissencéphalie

L'hypothyroïdie congénitale La phénylcétonurie

La maladie d'Alzheimer

Pourquoi, dans le cas de la maladie d'Alzheimer, les enzymes sectionnent-ils l'APP de chaque côté de la La chorée de HuntingtonBA ?

La maladie de Parkinson La craniosténose

Les maladies "psychiatriques"

La psychose maniaco-dépressive La schizophrénie

L'autisme Conclusion

Lexique des termes utilisés en génétique

Note de lecture : Changeux Jean-Pierre, 1994, Raison et Plaisir, O. Jacob : Neurobiologie et sciences de l’homme

La décérébralisation des sciences humaines Réunir cerveau et sciences humaines

Richesse des communications interneuronales

Barlow et Hebb : « neurone grand-mère » ou populations de neurones dispersées ?

Posner & Raichle : déchiffrer le code neural pour établir une « anatomie de la sémantique » Matérialité du cerveau

Complexité architecturale

Possibilités et limites de la technique d’imagerie médicale Trois niveaux d’évolutions de la représentation du monde

(7)

Le biologisme de Sigmund Freud

Gall : la phrénologie et l’idée de spécialisation fonctionnelle de zones corticales D’Empédocle et Lucrèce à Diderot puis Darwin

Cuvier et les fossiles

Lamarck et l’évolutionnisme Lamarck et l’hérédité de l’acquis

Le pessimisme des conceptions darwiniennes et diderotiennes La découverte de l’ADN et l’exploration des protéines

Gènes et cerveau

Broca : première localisation corticale d’un comportement Utopie sociale généreuse et science

Nécessité de prudence et de débat éthique

Broca, le système limbique, les émotions et le virus de la rage

La recherche, au XIX° siècle, de causes morphologiques aux troubles mentaux Jackson : maladies mentales et « dissolution de l’évolution »

La matérialité de l’esprit Le fonctionnement du mental Le cerveau, « machine » évolutive

Biologie de l’apprentissage, de la mémoire, de la conscience, de la culture

« Anthropologie »

La capacité de se représenter « l’autre »

Quelques pistes bibliographiques sur la biologie de la pensée :

VII. Les valeurs et croyances hostiles aux sciences naturelles

GRUHIER Fabien, 2000, « L’inconnue de la bosse », article déniant et dénigrant le caractère neurobiologique de la cognitivité au nom de motifs moraux et idéologiques, TéléObs, novembre, p. 51 ;

F. Gruhier : la phrénologie était une « foutaise », analogue aux chimères des cogniticiens actuels Question : la phrénologie se résumait-elle à une « foutaise » ? N’avait-elle que des vices ?

F. Gruhier : les cogniticiens sont péremptoires et coûtent cher au contribuable Remarque : une société progressiste doit-elle se passer de la recherche fondamentale ? F. Gruhier : des parties du cerveau s’activent sous l’effet « d’opérations débiles »

Question : les opérations soumises au sujet lors des expériences de cognitivité sont-elles « débiles » ? Les expériences cherchent à montrer une innéité des facultés de dénombrement

Observation : ce dont a peur le journaliste

F. Gruhier : ces expériences sont « stupides » et n’ont pas de rapport avec les mathématiques F. Gruhier : les soustractions ne sont pas des mathématiques

F. Gruhier : les mathématiques sont un art, dont l’aptitude n’a rien à voir avec les neurones mais avec les conditions environnementales

Remarque : environnementalisme du journaliste et association de la neurobiologie cognitive au fascisme

NAU Jean-Yves, 2001, « Les avancées de la biologie estompent la frontière entre le singe et l’homme », Le Monde, 25 août, p. 16 ;

Les travaux d’éthologie sont « inquiétants »

Les avancées en matière de manipulation animale se font dans un « contexte américain particulier » La biologie va vouloir ré-explorer l’inné et l’acquis

La croyance en des « gènes spécifiquement humains » renvoie à un « racisme biologique » Le comportement moral demeure et demeurera inaccessible à la connaissance neurobiologique LYSSENKO Trofim, in Pour la Science, numéro spécial « Jean Rostand », mai-août 2001,

pp. 64-67 ; La foi de Lyssenko Mitchourine, le précurseur

La persécution de Vavilov et des généticiens classiques

L’important impact du lyssenkisme à l’étranger, sous l’impulsion des communistes français, Aragon en tête

(8)

Intellectuels bernés ; scientifiques lucides Les biologistes marxistes, complaisants Le lyssenkisme en France : Jean Champenois

Louis Aragon : le bénéfique prométhéisme du lyssenkisme

Laurent Casanova : « sciences prolétarienne » et « science bourgeoise » Marcel Prenant : une critique publique humiliante, malgré une complaisance Doctrine officielle en URSS jusqu’en 1965

Pensées de Jean Rostand sur la science, la biologie et le marxisme

(9)

Introduction, présentation, justification

Il était important, étant considéré la dimension pluridisciplinaire (et quelque peu sensible) de notre sujet, de collecter un grand nombre de matériaux - fiables et référencés - parmi diverses disciplines, matériaux toujours relatifs, bien entendu, au sujet de recherche. Par ailleurs, il est difficile pour l’esprit d’un seul homme d’arriver à penser simultanément (pour les connecter) des données appartenant à divers champs. Aussi semblait-il utile de collecter et ordonner tous ces savoirs, de façon à ce que le chercheur - mais aussi le lecteur - puisse les concevoir avec clarté dans son esprit, avant manipulation en vue d’une réflexion et production synthétique. Enfin, toutes les connaissances utiles à la rédaction d’une thèse ne peuvent pas y être introduites. C’est pourquoi le chercheur doit collecter, sélectionner, hiérarchiser, classer et stocker ces connaissances dans un espace intermédiaire, une sorte de « sas » (de purgatoire ?) entre le monde et le document universitaire final.

Les trois « notes de recherche » ici présentées - la première en biologie (ou sciences naturelles), la seconde en histoire et sciences sociales, et la troisième en sociologie de la connaissance et philosophie politique - sont le produit de lectures. Ces lectures ont été choisies ; leur contenu a été trié, sélectionné et titré ; les fragments obtenus, enfin, ont été répartis au sein d’une structure thématique, dans laquelle le lecteur (ou le chercheur !) pourra se repérer. Une telle « note de recherche », parce qu’elle est un patchwork de différents fragments choisis de connaissance, ne constitue bien évidement pas ce qu’on appelle un travail « abouti ». Je crois néanmoins qu’elle constitue un outil intellectuel important (sinon indispensable) pour le chercheur, qui peut venir y puiser des références précises (qu’il connaît déjà bien puisqu’il les a au préalables lues, sélectionnées et ‘saisies’1). Ces connaissances et références précises nous semblent indispensables à la rédaction de mémoires de Dea ou d’une thèse de doctorat.

Il nous a paru utile de proposer au jury de Dea l’examen de ces notes de recherche, comme annexes du mémoire. Ces notes constituent l’inventaire (non exhaustif !) des connaissances nécessaires à l’élucidation de la question de recherche. Elles constituent enfin un rôle d’outil intellectuel pour une future thèse de doctorat, qui les verra probablement s’enrichir et s’épaissir encore.

L’examen de ces notes exigerait bien sûr de longues heures de travail. La simple lecture de la table des matières et des titres de fragments, en début de document, permet, nous l’espérons, de se faire une idée déjà relativement précise de leur contenu.

(10)

I. Histoire de la vie et de la matière

L'origine de la vie

Introduction

L'homme, les animaux et la matière sont. Distinctement. L'homme ne saurait s'abaisser à n'être que simple animal ; le monde vivant ne saurait s'abaisser à n'être que matière.

Longtemps l'homme a cru - et croit toujours parfois - que la matière, la vie, les animaux et l'homme ont été créés par un "dieu".

L'homme s'est un peu détaché de l'hypothèse déiste. Cela ne l'empêche pas de croire parfois que la vie, que les organismes vivants ou que la pensée humaine sont autre chose que pure matière.

Ce chapître a pour objet de rappeler au lecteur, de nous rappeler, que de l'apparition du premier quarks aux mécanismes de la pensée humaine d'aujourd'hui, la chaîne est continue, sans rupture aucune, sans intervention divine ni métaphysique.

La Terre est vieille de quatre milliards et demie années, l'univers de quinze milliards d'années.

On considère généralement qu'au début de l'univers ne s'agitait qu'une matière "morte", non- vivante, cependant que s'agitent aujourd'hui des "êtres" "vivants". Entre la "matière" et la "vie", quels phénomènes se sont-ils déroulés ?

Une tendance générale à l'assemblage des éléments et à la persistance des ensembles les plus solides

D'une façon générale, au cours de l'histoire de l'univers, des entités infiniment petites se sont associées entre elles pour en former de grosses.

Les quarks se sont trouvés associés pour former des atomes, puis des molécules - de plus en plus grosses - puis des cellules vivantes, puis des êtres vivants. Ces entités n'ont jamais décidé de s'associer entre elles. Seul le hasard et des phénomènes physiques extérieurs les ont associées.

La nature n'a retenu que les entités qui survivaient et se reproduisaient mieux que les autres. On sait cela pour ce qui concerne les espèces animales. Mais c'est vrai aussi pour les corps physiques : par le biais indirect de la vie, la nature n'a retenu que - ou a privilégié - les molécules non-vivantes susceptibles de participer à cette vie : les molécules d'acides aminés, de sucres et d'alcool, les protéines et, bien sûr, les bases nucléiques comme l'ADN et l'ARN, autant de molécules matérielles

"de vie" dont nous verrons le mode d'apparition au cours de l'histoire de la Terre.

Des quarks aux protons

Il y a quinze milliards d'années environ est supposé se créer l'univers dans lequel nous vivons.

L'homme connait encore mal ce qui pouvait exister avant cette date présupposée de création, le religieux semblant être à peu près la seule réponse possible à ceux que cette question préoccupe.

Le "Big-bang", donc, cette création supposée de l'univers, aurait généré les toutes premières micro-particules que sont les photons, les électrons et les quarks.

En l'espace d'une micro-seconde, ces quarks se seraient associés par trois pour former des neutrons et des protons, le proton constituant déjà le futur noyau de l'hydrogène.

Au cours des premières minutes succédant au Big Bang, s'unissent les protons et les neutrons pour former les particules d'hydrogène (deux protons), d'hydrogène lourd (trois) et d'hélium (quatre) (voir figure).

(11)

Des protons aux premières particules

Des particules élémentaires telles que l'hydrogène, l'oxygène, l'azote et le carbone (voir figure) se forment.

Des particules aux molécules élémentaires

Les caractéristiques physiques de l'hydrogène, de l'oxygène, de l'azote et du carbone les rendent capables de se lier avec, respectivement, une, deux, trois et quatre autre(s) particule(s). Les atomes d'hydrogène, d'oxygène, d'azote et de carbone s'associent donc pour former :

- un oxygène et deux hydrogènes, H2O : de l'eau ; - un azote et trois hydrogènes, NH3 : de l'ammoniac ; - un carbone et quatre hydrogènes, CH4 : du méthane.

(voir figure).

Ces corps constituent les premières "molécules" apparues2. Les molécules d'eau, nées dans les débris d'étoiles explosées, sont déposées sur les grains de poussière interstellaires puis enfermées dans la masse des planètes.

Des molécules simples aux molécules complexes

Il y quatre milliards et demi d'années environ est supposé se créer le système solaire, parmi lequel la planète Terre. Sa surface est d'abord constituée de magma en fusion puis, en se refroidissant, de volcans en activité permanente. Le centre de la Terre renferme de l'eau, du méthane et de l'ammoniac. Ces corps, peu à peu, s'échappent du centre sous forme de vapeur et vont constituer une atmosphère, des nuages, puis, à mesure du refroidissement de l'astre, des océans d'eau. C'est la juste température de la Terre qui a permis l'extraction de son eau puis sa rétention, à la surface, sous forme liquide.

L'association des molécules élémentaires

Les océans et l'atmosphère terrestres primitifs contiennent, notamment, de l'eau (H20), du méthane (CH4) et de l'ammoniac (NH3), premières particules élémentaires, nous l'avons vu. Ils ne contiennent, en revanche, pas d'oxygène. Sous l'effet des rayons ultra-violets, de la chaleur et des décharges électriques occasionnées par de violents orages, ces molécules simples se fragmentent et s'associent pour donner de nouvelles molécules. Ces nouvelles molécules sont le formaldéhyde (COH2) et l'acide cyanhydrique (CNH).

A leur tour, ces deux types de molécules s'associent pour former des acides aminés (le plus simple en est la glycine, C2NO2H5), des sucres (dont le ribose C5O5H10 et le glucose C6O6H12), des alcools, des acides gras et des bases azotées (comme l'adénine C5N5H5)3. Notons que ces molécules contiennent entre une dizaine et une trentaine d'atomes (voir figures p.).

Ces molécules ne peuvent toujours pas être qualifiées de "vivantes" mais sont dotées néanmoins de qualités physiques qui leur permettront de constituer et de faire "fonctionner" des êtres vivants.

Cette genèse des premières molécules a été découverte et vérifiée en laboratoire : un circuit gazeux simulant l'atmosphère terrestre originelle et soumis à un arc électrique intense comme celui des éclairs d'orage génère ces types de molécules4.

Qu'est-ce qu'un "acide aminé" ?

Un acide aminé est un corps qui, comme son nom l'indique, renferme une fonction "acide" et une fonction "amine". Un acide est tout corps susceptible de libérer des ions hydrogène (H+).

2Une "molécule" est un ensemble électriquement neutre d'atomes unis les uns aux autres par liaison chimique.

L'eau, l'ammoniac et le méthane constituent les molécules les plus simples, apparues les premières et constituées respectivement de trois, quatre et cinq atomes.

3ROSNAY (de) Joël, Les Origines de la vie, Points Seuil, 1966, 1977.

4Stanley L. Miller, un jeune étudiant avait, en 1953, enfermé de l'hydrogène, du méthane et de l'ammoniac à l'intérieur d'un mini-cycle atmosphérique d'évaporation et de pluie. En soumettant la partie "atmosphérique", gazeuse,

(12)

"Amine" provient de "ammoniac" (NH3). Un amine consiste en tout corps (hydrocarboné) auquel est greffé un ammoniac (ou plutôt NH2 seulement, l'un des hydrogènes de l'ammoniac ayant disparu pour laisser l'atome d'azote (N) se greffer sur son corps d'accueil). Les acides aminés renferment donc toujours à la fois (et à chacune de leurs extrémités) les corps COOH et NH2.

Apparition des macro-molécules

Au cours des premières centaines de millions d'années - et en présence d'argile vraissemblablement - se poursuivent les associations (non intentionnées) de ces molécules relativement simples (contenant quelques dizaines d'atomes) en molécules beaucoup plus complexes, pouvant dépasser le million d'atomes, comme les protéines (ou "chaînes polypeptidiques"), qui sont des suites d'acides aminés, et les bases et acides nucléiques (comme l'ADN et l'ARN), principaux constituants des futurs êtres vivants. Ces très grosses molécules - ou

"macro-molécules" - s'accumulèrent d'abord dans ce le biologiste Haldane intitula la "soupe primitive".

Comment, concrètement, les acides aminés se lient-ils pour former une protéine ?

Chacun des vingt acides aminés est borné par une partie acide (COOH) d'un côté et par une partie amine (NH2) de l'autre. Or, ces deux parties sont susceptibles de réagir entre elles, non pas au sein d'un même acide aminé, évidemment, mais entre deux acides aminés distincts. La réaction entre l'acide de l'un et l'amine de l'autre provoque la formation d'une molécule d'eau (un oxygène et un hydrogène de la partie acide s'associant à l'un des deux hydrogènes de la partie amine) et soude l'un à l'autre les deux acides aminés par une liaison dite "peptidique". Une chaîne d'acides aminés ainsi associés est dite "chaîne polypeptidique" ou encore "protéine".5

Des molécules complexes à la cellule vivante

Il faudra que s'associent plus d'un million de ces molécules géantes, c'est-à-dire un total de plusieurs millions de milliards d'atomes, pour voir naître (toujours de façon non intentionnée) la première cellule vivante, c'est-à-dire un corps aux caractéristiques physiques lui permettant de se dupliquer, de se reproduire... de "vivre".

Comment une telle cellule a-t-elle pu apparâitre ? Des molécules organiques se seraient associées, repliées en micro-sphère, isolées par une membrane et auraient inauguré des absorbtions, des synthèses et stockages de substances, et des échanges énergétiques avec leur environnement. La molécule centrale d'échange energétique des cellules avec l'environnement est l'adénosine triphosphate (ATP), composée de l'adénine que nous avons vu apparaître plus haut et de phosphate.

Comment les "micro-gouttes" ont-elle évolué vers de véritables cellules ?

La nature n'aurait retenu des mcro-gouttes que celles qui survivaient, puis se reproduisaient le mieux, jusqu'à voir apparaître une micro-goutte relativement complexe pour être suffisamment tenace : la "cellule" vivante à proprement parler. On a évalué l'apparition de cette première cellule vivante à environ sept cent millions d'années après la constitution de la Terre.

La toute première cellule vivante ne se différencie pas encore de façon animale ou végétale. Des traces, datées autour de huit cent millions d'années après la création de la Terre, ont révélé la présence de bactéries et d'algues bleues : le végétal et l'animal, alors, s'étaient distingués l'un de l'autre.

De la cellule vivante à l'homme

On sait que les cellules vivantes s'associeront à leur tour, par le truchement de la "sélection naturelle", pour constituer des êtres de plus en plus complexes et de plus en plus puissants6. Des

5ROSNAY (de) Joël, Op. cit., p.63.

6Nous préférons ce terme de "puissant" à celui "d'évolué", ce dernier terme étant connoté éthiquement dans le sens

(13)

êtres vivants sortent de l'eau il y a cinq cent millions d'années, qui génèrent les primates simiens il y a trente millions d'années. "L'être humain" ("Lucy"), se dresse sur ses jambes il y a trois millions d'années et se dote de notre cerveau et de notre morphologie actuels (ceux de l'homme de Cro- Magnon) il y a environ trente mille ans (voir figure), c'est-à-dire il y a une vingtaine de secondes si la Terre s'était créée il y a un an.

Conclusion

On le voit, depuis les quarks jusqu'à l'homme et sa "conscience", en passant par les acides aminés, aucun autre phénomène n'est intervenu dans la création et l'évolution de la vie que ceux de mécanismes purement matériels.

L'idée d'une pure matérialité du phénomène vivant ainsi que de l'esprit humain - des "décisions", de la "conscience", des "émotions", des "sentiments" - a de quoi heurter nombre de nos esprits, nous en convenons volontier.

Il s'agit toutefois, nous le pensons, de rester attentif à l'égard de notions qui se trouvent confirmées un peu plus chaque jour par les avancées de la biologie - et de la neurobiologie notamment - et de se départir de discours "humanistes" qui, quoique se prétendant "athées" ou

"matérialistes", comprennent encore une certaine idée de magie, d'immatérialité, dans les phénomènes de la vie ou de la pensée humaine, idée qui n'est pas toujours exempte, en arrière-plan, de vanité d'être humain.

L’évolution des espèces

Introduction

Pourquoi s'intéresser à l'évolution des espèces lorsqu'on se pose la question (au premier abord sociologique) de la possibilité ou non d'une réduction des inégalités sociales ?

Nous voyons là deux types d'intérêt :

Le premier est qu'il nous semble bon, quand on s'intéresse à l'homme, de connaître un peu l'origine de cet homme - depuis trente ans, depuis cinq siècles, depuis vingt mille ans, et aussi depuis trois cent millions d'années... La connaissance de l'histoire

Le second est qu'il nous paraît important de clarifier la notion de "sélection naturelle" (qui s'effectue dans le long terme et n'est pas intentionnée) ainsi que celle de "darwinisme social" (qui attise les fantasmes des différents camps idéologiques).

Darwin choqua lorsqu'il prétendit que l'homme était le fruit d'une longue évolution de la vie : on croyait jusque-là - idée narcissiquement préférable - que l'homme avait été la création directe d'un

"dieu".

Le mécanisme d'évolution des espèces, quand il est accepté, est encore bien souvent mal compris : on croit parfois que les girafes ont rallongé leur cou pour se nourrir ou ont éliminé leur rivales au cou plus court. On retrouve là encore cette même croyance d'intention ou de conscience, d'animisme, dans la nature. L'esprit humain a encore du mal à concevoir que l'évolution des espèces soit le fruit du pur hasard (la mutation accidentelle d'une base azotée sur un brin d'ADN), favorisé ou défavorisé par des détails imperceptibles de l'environnement au long de millions d'années.

Pourquoi les espèces évoluent-elles ?

Le matériel génétique se reproduit sans faille, de façon rigoureusement identique, d'une génération à l'autre. Mais il arrive que des phénomènes extérieurs troublent cette duplication. Des rayonnements, par exemple, comme les rayons cosmiques qui bombardent en permanence la surface de la Terre ou la radio-activité, peuvent altérer, en la brisant, une molécule d'ADN. Le message que cet ADN transporte s'en trouve altéré ; il n'est plus le même. On assiste alors, à la

(14)

génération suivante, à une mutation. L'être nouvellement créé présente des caractéristiques que ses parents ne lui ont pas transmis (un cou plus long, des jambes plus agiles...).

L'environnement va jouer dans un sens favorable ou défavorable à ce mutant. S'il joue dans un sens défavorable (des arbres élevés pour un cou rapetissé), ce mutant atteindra moins facilement l'âge de reproduction, se reproduira moins que ses "congénères" et disparaîtra au fil des générations.

Au contraire, si l'environnement favorise le mutant (des arbres élevés pour un cou allongé), ce dernier se portera bien, se reproduira en grand nombre et supplantera, au fil des générations, ses

"congénères" qui n'ont pas muté.

C'est la "sélection naturelle", suggérée par Darwin.

Précisions sur la "sélection naturelle"

La "sélection naturelle" ne consiste en aucun cas en un parti-pris qui déciderait que certains des êtres d'une espèce sont les "meilleurs" et qu'il serait bon d'éliminer les autres. La "sélection naturelle" n'est pas un parti-pris ni une opinion. La sélection naturelle est un phénomène naturel (comme l'évaporation de l'eau ou la conductivité des métaux). Elle se déroule sur des milliers de générations, à l'insu de l'espèce elle-même et échappe donc complètement au pouvoir de cette espèce. Dusse-t-elle être apprivoisée par les moyens techniques d'une espèce qu'elle en perdrait simultanément son sens. La "sélection naturelle", par définition, est étrangère à une "sélection artificielle", à l'eugénisme.

Darwin était un scientifique, observateur neutre du réel, et non pas un militant politique ségrégationniste, élitiste ou eugéniste comme il est souvent colporté.

Réalité scientifique et parti-pris idéologique constituent deux dimensions complètement indépendantes l'une de l'autre. Reconnaître le phénomène de fission de l'atome n'a rien à voir avec l'opinion personnelle concernant l'opportunité de la bombe atomique. Réalité scientifique et parti- pris éthique sont deux phénomènes indépendants et irréductibles l'un à l'autre.

Qu'est-ce que le "darwinisme social"

Dans le langage courant des sciences humaines, l'appellation "darwinisme social" désigne une volonté politique d'éliminer les individus jugés les "moins aptes" socialement ou, tout au moins, de légitimer, de justifier les inégalités sociales.

Or, qu'est-ce que signifie "darwinisme social" ?

Il signifie une transposition de la théorie darwinienne du champ général des espèces à celui plus restreint du genre humain. De la même façon que les espèces animales entre elles ou que les différents individus d'une même espèce auraient lutté pour survivre, ne laissant se pérenniser que les lignées favorisées par les mutations génétiques, les hommes entre eux lutteraient pour obtenir les meilleures places - d'argent, de pouvoir, de prestige - laissant s'exprimer au travers des strates sociales des "inégalités" principalement intellectuelles.

On voit bien ce qui ici peut froisser pour qui serait épris de fraternité et d'égalité humaine : - Il y aurait des hommes qui "vaudraient" mieux que d'autres, comme s'il existait un rapport entre des supposées inégalités d'intelligence et la "valeur" des individus7.

- La tentation semble grande d'intervenir sur le genre humain pour le sélectionner artificiellement de façon à favoriser les "lignées" les plus "intelligentes", présupposées "meilleures"

que les autres.

7Nous soupçonnons sur ce point un amalgame entre la valeur éthique d'un individu et sa puissance, physique ou intellectuelle. Les gens se défendent d'attribuer une valeur à un individu en fonction des capacités intelectuelles de cet individu. Pourtant, ils se refusent en même temps au fait qu'un individu puisse avoir des capacités intellectuelles inférieures à celles de son voisin, comme si cela révélait quelque chose d'humiliant, de dégradant, vis-à-vis du défavorisé. On note le même phénomène pour ce qui concerne les caractéristiques physiques : il semble difficile pour les gens de reconnaître, d'observer, de constater que X est plus musclé que Y, comme si ce fait objectif irréfutable avait un lien quelconque avec la valeur intrinsèque de l'individu observé. Ce phénomène, vraissemblement produit par des causes psychologiques multiples et complexes, nous semble constituer un problème majeur en sciences

(15)

- Le darwinisme social "légitimerait" la domination d'une catégorie d'hommes sur les autres, comme si le constat d'une fuite d'eau pouvait légitimer qu'on ne la répare pas ou aggraver ses effets.

Quoiqu'il en soit, nous nous trouvons ici confronté au même problème qu'en ce qui concerne le darwinisme "non-social" : il y d'une part des faits réels - qu'il s'agit d'infirmer ou de confirmer scientifiquement - et d'autre part un point de vue politique, éthique, philosophique - qui échappe au vrai et au faux et regarde chacun. Les deux dimensions sont là aussi complètement indépendantes l'une de l'autre.

On le voit, le "darwinisme social" doit être précisé et ramené à son juste sens avant que d'être

"débattu" : s'agit-il d'un phénomène scientifiquement vérifiable échappant au débat éthique ou d'un fantasme de militants égalitaristes ?

Il nous semble que le "darwinisme social" devrait avoir pour signification l'étude objective des mécanismes - psychologiques, physiologiques, neurobiologiques - de la ségrégation sociale, de façon à mieux comprendre ces mécanismes. On le voit, l'étude de ce "darwinisme social" est étrangère à l'idéologie et la connaissance tirée de cette observation pourrait servir tout aussi bien l'un des deux camps - élitiste ou anti-élitiste - comme l'autre. On peut d'ailleurs supputer, sans prendre trop de risques, qu'une meilleure connaissance du "darwinisme social" servirait plutôt le camp anti-élitiste, qui trouverait là justement de quoi forger des armes de combat contre la ségrégation sociale. On peut donc se demander au passage si le rejet courant, par le camp égalitariste, de l'idée de "darwinisme social" est vraiment raisonnable et judicieux.

Remarque : ce n'est peut-être pas parce qu'on pense que les "plus forts" éliminent les "plus faibles" qu'on est nécessairement "de droite".

Histoire de l’homme

BEAUNE Sophie A. de, 1995, Les hommes au temps de Lascaux, 40.000-10.000 avant J.-C., Hachette, Civilisations et Sociétés, La vie quotidienne :

Épigraphe :

« - Et si l’on vous demandait tout simplement : à quoi sert la préhistoire ? La république a-t- elle besoin de préhistoriens ?

- A mon avis, oui. Certainement. Parce que l’homme du futur est incompréhensible si l’on n’a pas compris l’homme du passé. Je crois que tout ce qu’il y a de possibilités, de virtualité dynamique dans l’espèce humaine demande à être saisi depuis sa base et suivi paisiblement jusqu’à son développement final. »

André Leroi-Gourhan, Les racines du monde.

Entretiens avec Claude-Henri Rocquet.

1982, Belfond, Paris.

Comment l’hominidé s’est séparé des panidés il y a 4 a 7 millions d’années dans la

« Rift Valley » p.16 :

« (...) Notre branche s’est séparée de celle des pongidés (famille des orangs-outangs) il y a 20 à 25 millions d’années, puis des Panidés (famille des gorilles et chimpanzés), nos plus proches

« cousins », il y a 4 à 7 millions d’années. A cette époque, le continent africain était couvert d’une immense forêt s’étendant de l’Atlantique à l’océan Indien. Le relèvement de ses bords aurait profondément perturbé le régime des précipitations sur la bande de terre longeant l’océan Indien. A l’ouest de la faille, les conditions climatiques seraient restées inchangées, et les animaux n’auraient pas vu se modifier leurs conditions de vie. En revanche, l’est de la faille aurait vu sa forêt se réduire

(16)

et son paysage se dégager. Les Primates vivant à l’ouest, dans un environnement humide et boisé, auraient continué à mener une vie insouciante, mi-terrestre mi-arboricole. Ceux de l’est auraient été condamnés à s’adapter pour pouvoir survivre dans un environnement de plus en plus sec et déboisé.

Les premiers seraient les ancêtres des gorilles et des chimpanzés, les seconds, ceux des Australopithèques et des hommes. Telle est du moins la fort séduisante hypothèse de Yves Coppens, la seule actuellement qui explique qu’on n’ait pas identifié un seul fragment osseux attribuable à un ancêtre de chimpanzé ou de gorille parmi les centaines de milliers d’ossements de Vertébrés découverts à l’est de la Rift Valley.

L’apparition du premier représentant du genre homo, homo habilis, il y a 3 millions d’années

p.19

« (...) Homo habilis, le plus ancien représentant du genre Homo, apparaît il y a environ 3 millions d’années en Afrique orientale, où il semble qu’il dérive des Australopithèques graciles. Il avait une capacité crânienne d’environ 800 cm3 et était encore petit (de 1,30 à 1,40 m) mais le développement spectaculaire de son neurocrâne autorise à le classer dans le genre Homo. Sa marche bipède était pratiquement semblable à la nôtre et il n’utilisait pas ses membres antérieurs dans la locomotion. Il était omnivore. Ajoutons que les caractéristiques de son endocrâne, l’anatomie de la base de son crâne et de sa mandibule permettent de supposer qu’il avait peut-être un langage.

Il s’agirait donc de l’homme le plus ancien connu et, en l’absence de fossiles humains comparables ailleurs dans le monde, on suppose que l’Afrique de l’Est constitue le lieu de naissance de l’homme sensu stricto.

La théorie de l’origine africaine de l’homme moderne : extinction et transformation d’homo erectus en Neandertal en Europe, et homo sapiens sapiens en Afrique de l’Est p.22 :

(...) A [la] théorie de l’évolution multirégionale de l’homme, s’oppose celle de l’origine africaine de l’homme moderne. Selon celle-ci, les Homo erectus se seraient éteints il y a 500.000 à 200.000 ans, sauf dans deux régions : en Europe, où ils auraient donné naissance à un Homo sapiens particulier, l’homme de Neandertal, et en Afrique de l’Est, où ils auraient donné naissance à l’homme tel que nous le connaissons aujourd’hui, l’Homo sapiens sapiens. Les tenants de cette théorie s’appuient sur le fait que les Homo sapiens sapiens les plus anciens, découverts au Proche- Orient et datés d’environ 100.000 ans, semblent se rattacher à des hommes un peu plus archaïques d’Afrique de l’Est. C’est là en effet, notamment à Florisbad, Omo et Laetoli, qu’on a découvert des formes archaïques d’Homo sapiens, appelées pré-sapiens pour les distinguer des formes d’Homo sapiens sapiens « achevées », vieilles de 100.000 à 200.000 ans. De plus, selon les données génétiques, la différenciation entre les hommes actuels ne semble pas remonter à plus de 100.000 ou 200.000 ans, ce qui rend improbable le surgissement très ancien d’hommes modernes en différents points de la planète, à partir de rameaux d’Homo erectus déjà différenciés.

Qu’il y ait ou non existé plusieurs branches d’Homo sapiens descendant de plusieurs Homo erectus différents, il est en tout cas certain que les Homo sapiens sapiens venus peupler l’Europe il y a environ 40.000 ans arrivaient du Proche-Orient.

Quelques notes sur Neandertal p.24 :

(...) Les Neandertaliens de Shanider (Irak), il y a 80.000 ans, puis ceux de Kébara (Israël), il y a 60.000 ans, ont probablement côtoyé les premiers hommes modernes, déjà installés au Proche- Orient.

(17)

(...) Commencée il y a 40.000 ans, l’extinction des Neandertaliens, dont on ignore encore les causes, fut lente et progressive puisqu’ils ne disparurent définitivement qu’il y a 34.000 à 35.000 ans, peut-être plus tard encore dans certaines régions reculées.

Apparition et typologie d’homo sapiens sapiens p.25 :

(...) La forme actuelle du crâne humain a probablement commencée à se dessiner il y a environ 400.000 ans et a acquis ses traits définitifs il y a au moins 100.000 ans. Ne se produisirent ensuite que de légères modifications telles que l’allégement des structures osseuses, une gracilisation du squelette, des variations liées à l’adaptation au milieu. Ces modifications sont restées à l’intérieur d’un cadre morphologique bien établi : le crâne est volumineux (1450 cm3 en moyenne), il a une voûte élevée, un frontal redressé, un occipital arrondi, une face réduite et placée sous la partie frontale du crâne cérébral.

Les premiers Homo sapiens sapiens ont été trouvés, on l’a vu, au Proche-Orient. Ce sont les Proto-Cro-Magnons. Les plus anciens, les hommes de Skhul et de Qafzeh (Israël) datent de 92.000 ans. A partir de 80.000 ans et pendant au moins 30.000 ans, les deux types humains - Homo sapiens sapiens et sapiens neanderthalensis - ont cohabité pacifiquement au Proche-Orient, en partageant la même culture, dite moustérienne, mais sans se métisser, semble-t-il. Il est possible que ces hommes, contemporains pendant plusieurs dizaines de millénaires, n’aient pas été interféconds. Si c’était le cas, il ne s’agirait pas de la même espèce.

L’arrivée de l’homme moderne en Europe p.26 :

(...) La présence des hommes modernes, Homo sapiens sapiens, en Europe n’est attestée qu’à partir de 40.000 ans. Ils venaient du Proche-Orient où ils avaient mis au point, un peu plus tôt, de nouvelles techniques de travail de la pierre et de l’os qui ont favorisé leur expansion. Ils sont ensuite partis à la conquête de nouveaux territoires, vers l’ouest, et ont occupé l’Europe centrale où les plus anciennes traces de ces nouvelles techniques, appelées aurignaciennes, sont antérieures à 40.000 ans. Ainsi, à Bacho Kiro et Temnata en Bulgarie, comme à Istallöskö en Hongrie, l’occupation aurignacienne la plus ancienne date de 38.500 à 45.000 ans selon les cas. Ce sont sans doute les porteurs de cette industrie qui sont arrivés peu de temps après en Europe occidentale. Ils se glissent, en quelques siècles, à travers les territoires de l’homme de Neandertal, avec lesquels ils ont des contacts, pour atteindre la région cantabrique et le sud-ouest de la France.

Typologie de l’homme de Cro-Magnon p.27 :

Le type classique de l’homme de Cro-Magnon a vécu il y a 30.000 à 35.000 ans, au début du Paléolithique supérieur, en Europe occidentale. (...) Il était très grand, en moyenne 1,80 m pour les hommes, 1,66 m pour les femmes. Avec un squelette robuste, une puissante musculature et des jambes plus développées que les nôtres, il était parfaitement adapté à un mode de vie de chasseurs de grand gibier et en particulier à la marche en terrain accidenté. Sa capacité cérébrale était équivalente à la nôtre, voire supérieure pour certains individus, mais son crâne très allongé avait une voûte relativement basse et un occipital souvent saillant. En Europe centrale, les Cro-Magnons

« orientaux » sont légèrement différents, avec des reliefs crâniens plus accusés, un front plus fuyant et une face plus haute. Les hommes de Cro-Magnon sont dolichocéphales, alors que les hommes du Mésolithique, qui leur succèdent il y a environ 10.000 ans, sont brachycéphales. Mais il existe aujourd’hui encore des populations dolichocéphales et ce caractère n’est en rien une preuve d’archaïsme.

(18)

L’homme d’il y a 100.000 ans n’est pas plus différent de nous que ne le sont entre eux les différents hommes actuels

Malgré sa variabilité, l’homme actuel apparaît comme une espèce étonnamment homogène pour l’espace qu’il couvre. Or, les variations entre les hommes actuels et l’homme qui commence à apparaître il y a 100.000 ans, quelque part en Afrique de l’Est ou au Proche-Orient, ne sont pas plus importantes que celle que l’on peut observer entre un Asiatique, un Africain et un Européen par exemple. On peut donc considérer ce premier homme moderne comme faisant partie de l’humanité actuelle.

La domestication du feu, effet d’une structuration mentale propre p.53 :

(...) La domestication du feu, due à Homo erectus, est sans doute le premier acte à avoir résolument distingué l’homme des autres primates. L’Australopithèque avait à sa disposition tous les éléments nécessaires pour domestiquer le feu, mais sa structure mentale ne lui permettait pas de franchir ce pas. Par cet acte, l’homme commençait à se rendre maître de la nature et modifiait ses conditions de vie matérielle et culturelle.

p.244 :

(...) L’adolescent inhumé à Qafzeh il y a 92.000 ans : c’est la plus ancienne sépulture bien datée.

Quelques ordres d’idée sur l’effectif des êtres humains en Europe et en France au paléolithique supérieur

p.269 :

(...) Le nombre de sites connus permet de penser que la densité de population à l’Aurignacien pour toute l’Europe centrale et orientale était compris entre 0,1 et 0,2 habitants au kilomètre carré.

(...) D’après des estimations anciennes, la population vivant sur le territoire français devait être de 50.000 personnes durant le Paléolithique supérieur et aurait atteint 200.000 à 300.000 à la fin des temps glaciaires, soit une densité de six individus au kilomètre carré. (...) On s’accorde aujourd’hui à penser que ces nombres sont beaucoup trop élevés. Se fondant essentiellement sur un décompte des sites connus, un auteur obtient pour le territoire français, 3.000 à 4.000 habitants au Moustérien ; 8.000 à 10.000 au Châtelperronien et à l’Aurignacien ; 9.00 au Périgordien supérieur et au Solutréen, se répartissant en 300 campements dont il établit la composition par comparaison avec des Eskimos ; 15.000 à 20.000 au Magdalénien. Un autre auteur estime que 14.000 à 16.000 personnes auraient peuplé l’Europe au Magdalénien supérieur dont 8.000 à 10.000 pour la France ; plus tard, le même auteur publie que la population de l’Europe comptait 24.000 personnes au Madgalénien supérieur, dont 14.000 pour le territoire français, ce qui souligne la relativité de ces estimations, dépendant pour une large part du nombre de sites considérés.

Remarque : la faible population au Magdalénien réduisait le partage du travail et donc la stratification sociale

La population couvrant le territoire français au Magdalénien équivalait à celle d’une bourgade d’aujourd’hui. Cette population n’était pas réunie « en bloc » comme dans une bourgade, mais était morcelée en tribus autonomes et indépendantes, comptant chacune peut- être une centaine d’individus. Quid alors de la « stratification sociale », des inégalités ? Celles-ci devaient exister, certes, mais de façon relativement sommaire par rapport aux nôtres - où la division du travail concerne plusieurs dizaines de millions d’individus.

Quelques pistes bibliographiques :

SAHLINS M., 1972 (rééd. 1976), Âge de pierre, âge d’abondance. L’économie des sociétés primitives, Paris, Gallimard ;

COPPENS Y., 1983, Le singe, l’Afrique et l’homme, Paris, Fayard ;

(19)

COPPENS Y., 1988, Pré-ambules. Les premiers pas de l’homme, Paris, Odile Jacob ; HUBLIN J.-J. & TILLIER A.-M. (dir), 1991, Aux origines d’Homo sapiens, Paris, Puf ; PERLES C., 1977, Préhistoire du feu, Paris, Masson ;

PIGEOT N., 1987, Magdaléniens d’Etiolles. Économie du débitage et organisation sociale, Paris, éd. du CNRS ;

La découverte de l’humanoïde « Millenium Ancestor », âgé de 6 millions d’années

(in Sciences & Avenir n° 647, janvier 2001, pp.7-9, par Rachel Fléaux)

« Plus vieux que Lucy, mais aussi plus proche de l’espèce humaine, voici Millenium ancestor, âgé de 6 millions d’années, tout juste exhumé au Kenya. (...) Après la découverte le 13 octobre, par la Kenyane Evalyne Kiptalam, d’une première phalange, les trouvailles n’ont cessé de se succéder : deux fragments de mandibules, trois fémurs, un humérus, une poignée de dents isolées ont ainsi été mus au jour sur trois sites différents par une équipe de chercheurs du Collège de France et du Community Museum du Kenya. Les ravins du district de Baringo, à 250 kilomètres au nord-ouest de Nairobi ont ainsi livré les restes d’au moins cinq individus, mâles et femelles. Le tout, sur des gisements clairement datés de six millions d’années par deux équipes différentes. (...) Ses fémurs sont au moins un tiers plus longs que ceux de Lucy, l’Australopithecus afarensis, et suggèrent qu’il s’était déjà familiarisé avec la marche.

Des dents très humaines p.8

(...) Mais c’est encore la mâchoire de Millenium ancestor qui est la plus parlante : ses dents le rattachent clairement à la lignée humaine. Leur émail épais laisse à penser que ce primate était déjà un omnivore, probablement friand de fruits à écorce dure, qui pouvait ajouter occasionnellement un peu de viande à son menu. (...) [Martin Pickford :] « Sa troisième molaire supérieure est également très raccourcie, ce qui suggère que sa face était déjà aplatie et qu’il n’était pas pourvu d’un museau allongé comme les singes ».

Le débat promis sur la place de Millenium ancestor dans la lignée humaine p.9

(...) Quelle place Millenium ancestor occupe-t-il dans notre arbre généalogique ? Brigitte Senut et Martin Pickford, qui préparent une première publication à l’Académie des sciences (Paris) pour Noël, s’attendent à ce que « le statut de Millenium ancestor donne lieu à de vifs débats ».

La thèse coppensienne de « l’East side story » revigorée, après les doutes occasionnés par

« Abel »

La découverte, dans la vallée du Rift, du plus vieux primate jamais exhumé apporte enfin, selon Brigitte Senut, un soutien bienvenu à la thèse de l’East side story, très décriée ces derniers temps.

Selon cette hypothèse, la crise tectonique qui a déchiré l’Afrique il y a huit millions d’années a joué un rôle prépondérant dans l’émergence des premiers hominidés : en favorisant l’assèchement progressif des forêts, faisant place à la savane, elle aurait libéré un territoire idéal pour qui voulait s’essayer à la bipédie.

En 1995, toutefois, de nouveaux ossements venaient faire trébucher ce beau scénario : Abel, âgé de 3 à 3,5 millions d’années est exhumé au Tchad... à 2500 kilomètres à l’ouest de cette Rift Valley dont le paléontologue Yves Coppens fait le lieu originel de la lignée humaine. Du même coup, ses détracteurs enterrent allègrement l’East side story... Un peu trop vite. Car si des préhumains, tel Millenium, cavalaient, dès -6 millions d’années, dans l’est de l’Afrique... rien n’empêche qu’un petit nombre d’entre eux se soit déployé, trois millions d’années plus tard, à la conquête de l’ouest.

(...) Yves Coppens, du Collège de France, est persuadé que les gisements très prometteurs des

(20)

collines Tugen n’ont pas fini de livrer des fossiles. Et peut-être même des hommes plus anciens encore. »

Paléoanthropologie/L’homme serait sorti d’Afrique il y a 52.000 ans

(in Sciences & Avenir n° 647, janvier 2001, p.25)

« L’ADN mitochondrial a parlé : l’homme moderne est bien sorti d’Afrique. Ulf Gyllensten, de l’université d’Uppsala, en Suède, et ses collègues ont analysé le génome mitochondrial de 53 personnes d’origines géographique et ethnique variées. Toutes possèdent une origine commune africain qui remonterait à il y a 52.000 ans, date à laquelle se serait produit la fameuse sortie d’Afrique. Cette date s’oppose à celle, plus couramment admise jusqu’à présent, de 100.000 ans. »

Remarque : quid de « l’homme de Qafzeh » ?

La question qui se pose est alors la suivante : quid de « l’homme de Qafzeh », trouvé en Israël et dont la sépulture est datée de 92.000 ans ? S’agit-il d’un homo sapiens sapiens ?

(21)

II. L’évolutionnisme, Darwin

Histoire de la biologie et des biologistes

BUICAN Denis, 1994, Histoire de la biologie, Hérédité-Evolution, Nathan université.

"Le hasard fut postulé par certaines assertions d'Empédocle d'Agrigente (483-423). Selon ce philosophe, à la fois médecin pratiquant des dissections et thaumaturge, la vie trouverait son origine dans le limon, chauffé par un feu intérieur, qui donnerait naissance à des segments d'être vivants et des organes épars comme, par exemple, des membres isolés, des yeux sans tête, des têtes de boeuf sans cornes, etc. Ces fragments de corps pourraient former - par associations fortuites - des agrégats hétéroclites allant jusqu'à des monstres étranges comme, par exemple, des hommes à tête de boeuf et des boeufs au visage humain... Les êtres viables sont obtenus par l'association accidentellement favorable des fragments initiaux."

"Empédocle attribue au hasard la formation de combinaisons plus ou moins monstrueuses, d'entre lesquelles persistèrent et se propagèrent seules les viables. Cette idée que le hasard fut le grand ouvrier du monde vivant, et que l'harmonie organique résulte simplement d'un choix opéré par la mort entre des combinaisons fortuites, est appelée à jouer un rôle primordial dans l'histoire des doctrines transformistes." (Jean Rostand)

"Anaxagore de Clazomènes (500-428), postulant que le monde est régi par un esprit sui generis qu'il appelle "Noûs", fut accusé - avant Socrate - d'impiété envers les dieux d'Athènes et banni de cette cité d'adoption pourtant dédiée à la déesse de la sagesse, malgré l'amitié d'un Périclès, alors en déclin."

"Il semble être un adepte du préformisme quand il suppose que les semis de plantes et les oeufs d'animaux contiennent, en petit, toutes les parties de l'être futur."

"Ce philosophe grec est un précurseur de certaines hypothèses actuelles quand il soutient que la vie sur la terre est apparue grâce aux germes que la pluie peut apporter du ciel."

"L'atomisme de Leucippe et de son élève Démocrite d'Abdère (460-360) devait poser des germes fertiles pour plus tard ; Démocrite se penche vers les sciences naturelles quand il écrit des essais comme : Sur la Nature ou Sur le nature de l'homme et Causes concernant les semences, plante et fruits... Il semble reconnaître comme seule réalité le vide et les atomes dont les combinaisons aboutissent à la variété des objets et des être vivants."

"Il semblerait que pour Démocrite, "le hasard n'est que la forme complexe des lois de la nature que nous ignorons.""

"Tout comme Empédocle, il affirme que les animaux ayant la meilleure constitution, plus aptes à vivre dans certaines circonstances du milieu, ont la plus grande chance de survivre."

"La plus importante oeuvre de naturaliste de l'Antiquité romaine reste celle d'un poète, Lucrèce (98-55), qui partage avec le philosophe grec Epicure (341-270) l'idée de hasard comme base de l'édifice de la vie."

""Aussi, encore une fois, ce nom de mère que la terre a reçu, elle le garde à juste titre puisque d'elle-même elle a créé le genre humain et produit pour ainsi dire à la date fixée toutes les espèces animales qui errent et s'ébattent sur les hautes montagnes, en même temps que les oiseaux de l'air aux aspects différents. Mais, comme sa fécondité doit avoir un terme, la terre cessa d'enfanter, telle une femme épuisée par la longueur d'âge." (Lucrèce)."

"Lucrèce fit également figure de précurseur dans le domaine de l'hérédité corpusculaire :

"Parfois aussi il peut se faire que les enfants ressemblent à un aïeul, parfois même ils reproduisent les traits d'un bisaïeul, car le corps des parents renferme une quantité d'éléments divers provenant de la souche primitive, et transmis de père en fils." Avec de telles paroles, le poète-naturaliste se

Références

Documents relatifs

Ce sont des acides et bases faibles, mais (pourvu qu'ils ne soient pas trop dilués) leur action est nettement plus importante en comparaison des rôles d'acide et

1.1 Les testicules ou gonades 1.2 Les voies spermatiques 1.3 Les glandes annexes 1.4 Comparaison entre espèces Comparaison entre 4 espèces 2 Chez la femelle.. 2.1 Les

Pour l’Outre-mer, il s’agit des espèces autres que celles listées aux arrêtés suivants : AM du 8 février 2018 relatif à la prévention de l’introduction et de la pro-

Les minéraux du granite : pour légender, suivre le lien suivant puis cliquer sur les différents minéraux proposés et comparer avec les minéraux présentés sur

Chap.II Diversification des êtres vivants II Transfert de gènes entre espèces et diversification du vivant gp2 L’exemple de la mise en place du placenta.. L’importance

On peut en déduire que le gène de la syncytine et celui de la protéine virale sont très proches donc le gène de la syncytine humaine est issu du gène

De plus ce document nous apprend aussi que la protéine d’enveloppe du virus MPMV a une structure spatiale identique à la syncytine humaine, lui permettant ainsi

L’accès aux archives de la revue « Nouvelles annales de mathématiques » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation ( http://www.numdam.org/conditions ).