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Calcul Int´egral

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Academic year: 2022

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D´epartement de Math´ematiques Facult´e des Sciences

´ ¨

Cours d’Analyse II

S2

i

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Chapitre 1. Calcul Int´egral 1 1.1. D´efinition de l’int´egrale d’une fonction continue 2 1.2. Premi`eres propri´et´es de l’int´egrale d’une fonction f sur un segment

[a,b] 3

1.3. Int´egrale d’une fonction born´ee1 4

1.4. D´erivation et Int´egration 5

1.5. Techniques de calcul d’int´egral 6

1.6. Formules de la moyenne 9

1.7. Formule de Taylor–Lagrange avec reste int´egral 10

1.8. Approximations d’Int´egrales 11

1.9. Exercices 12

Chapitre 2. Int´egrales g´en´eralis´ees 14

2.1. D´efinition des int´egrales g´en´eralis´ees 14

2.2. Etude de la convergence 16

2.3. Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees 19

2.4. Exercices 19

Chapitre 3. Equations differentielles 21

3.1. Equations diff´erentielles lin´eaires d’ordre 1 21 3.2. Equations se ramenant `a une ´equation lin´eaire 22 3.3. ´Equations diff´erentielles `a variables s´epar´ees, homog`enes 24 3.4. Equations diff´erentielles lin´eaires d’ordre 2 `a coefficients constants 27

3.5. Exercices 29

1. Cette section peut ˆetre omis en premi`ere lecture ii

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CHAPITRE 1

Calcul Int´egral

L’int´egration est un concept fondamental en math´ematiques, issu du calcul des aires et de l’analyse, et utilis´e dans de nombreuses branches des math´ematiques.

L’int´egration permet, entre autres, de calculer la surface de l’espace d´elimit´e par la repr´esentation graphique d’une fonction f.

Les op´erations de mesure de grandeurs (longueur d’une courbe, aire, vo- lume, flux...) et de calcul de probabilit´es ´etant souvent soumises `a des calculs d’int´egrales, l’int´egration est un outil scientifique fondamental. C’est la raison pour laquelle l’int´egration est souvent abord´ee d`es l’enseignement secondaire.

L’histoire des math´ematiques doit beaucoup `a la th´eorie de l’int´egration, et de tout temps, sa place pr´edominante a fac¸onn´e l’analyse en offrant `a qui une solution, `a qui un probl`eme. Le lustre desm´ethodes int´egrales en Gr`ece an- tique l’atteste, et bien qu’il faille attendre le calcul infinitis´emal pour une premi`ere formalisation, elles nous avaient d´ej`a offert de profonds et beaux r´esultats : les Ath´eniens ´evalu`erent les grandeurs de l’espace puis en d´emontr`erent implicite- ment l’existence et l’unicit´e ; au XVIIe si`ecle naissent des m´ethodes g´en´erales de

calcul de l’infini(rectification de courbes, quadratures, etc.) C’est alors que la m´ethode des indivisibles de Cavalieri voit le jour.

C’est Leibniz qui op`ere le fondement de la th´eorie de l’int´egration (Geome- tria recondita, 1686), perp´etu´e jusqu’aujourd’hui, d’une part par un symbolisme in´egal´e reliant int´egration et d´erivation, d’autre part par la mise en place des principaux th´eor`emes.

La formalisation de cette th´eorie a revˆetu diverses formes. Elle aboutit tardi- vement, `a cause de la complexit´e des probl`emes soulev´es :

– que sont les fonctions ? les r´eels ? (ces questions ne furent pleinement ´elucid´ees que grˆace au d´eveloppement de l’analyse au 19`eme si`ecle).

– quelles fonctions peuvent s’int´egrer ? (c’est la question de l’int´egrabilit´e ; elle est li´ee, entre autres, `a des probl`emes de convergence).

L’int´egrale de Riemann (Bernhard Riemann, 1854, publication posthume en 1867) puis l’int´egrale de Lebesgue (Henri Lebesgue, 1902) ont marqu´e les esprits par leur formalisation aboutie. L’int´egration est encore un sujet pour la recherche contemporaine ; en t´emoigne des extensions telles que l’int´egrale d’Ito-, l’int´egrale de Kurzweil-Henstock, ou la r´ecente construction de Bongiorno (1996).

Le but du calcul int´egral est de d´evelopper des m´ethodes permettant de cal- culer les int´egrales. La principale m´ethode pour calculer une int´egrale passe par la notion de primitive d’une fonction. Laprimitivation est l’op´eration qui, `a partir d’une fonction f,donne une fonctionFd´erivable et dont la d´eriv´ee est ´egale

`a f :F0(x)= f(x).

On montre que toute fonction continue sur un segment [a,b] admet des pri- mitives, et que l’int´egrale de a `a b est ´egale `a F(b) −F(a), ind´ependamment de la primitive choisie. Le th´eor`eme fondamental du calcul diff´erentiel et int´egral

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affirme que les deux approches de l’int´egrale (aire sous une courbe et pri- mitivation), sont sous certaines conditions les mˆemes. Ces conditions peuvent varier selon le type d’int´egrale consid´er´e. Ici, on s’int´eresse `a l’int´egration des fonctions continues par morceaux.

1.1. D´efinition de l’int´egrale d’une fonction continue 1.1.1. Cas d’une fonction positive.

D´efinition1.1. SoitPun plan muni d’un rep`ere orthogonal (O,→− i,→−

j). Soient I, J, Kles trois points du planPd´efinis par :

−→ OI=→−

i, −→ OJ=→−

j, et−−→ OK=→−

i +→− j.

On appelle unit´e d’aire ( not´ee en abr´eg´e u.a.) l’unit´e de mesure des aires telle que :

Aire(rectangleOIKJ)=1u.a.

♣♣♣OIKJpeut ˆetre un carr´e lorsque le rep`ere est orthonorm´e.

Si l’on a par exemple,OI=3cmetOJ =2cm,alors une unit´e d’aire correspond

`a 6cm2.

D´efinition1.2. Soientaetbdeux r´eels aveca≤bet f : [a,b]7→Rune fonction Continue (ou continue par morceaux) et positive sur l’intervalle [a,b].

On appelle l’int´egrale de f dea`abl’aire, exprim´ee en u.a., du domaineDd´elimit´e par la courbe de f, l’axe des abscisses et les deux droites verticales d’´equations x=aetx=b.

D=M(x,y)∈P; a≤x≤b and0≤ y≤ f(x) . On note cette quantit´e : Rb

a f(x)dxouRb

a f(t)dtouR b a f(s)ds Les r´eelsaetbs’appellent les bornes de l’int´egrale.

♣♣♣La variablet(ouxou autre) figurant dans l’int´egrale est muette, elle peut ˆetre not´ee par toute autre lettre.

Le symboledt(ou dx) ne joue aucun r ˆole pour le moment, si ce n’est de pr´eciser quelle est la variable.

Exemples 1.3. Rapportons le plan P `a un rep`ere orthonorm´e (O,→− i ,→−

j) avec

||→−

i||=||→−

j||=1cm.Ainsi 1u.a.correspond `a 1cm2. 1– f est ´egale `a une constante positiveksur [a,b].

Z b a

f(t)dt= Z b

a

kdt=(b−a)k.

2– f affine : f(x)=mx+psuppos´ee positive sur [a,b].

Z b a

f(t)dt= 1

2m(b2−a2)+p(b−a).

1.1.2. Cas d’une fonction de signe quelconque.

D´efinition1.4. Soientaetbdeux r´eels aveca≤bet f : [a,b]7→Rune fonction Continue (ou continue par morceaux) et n´egative sur l’intervalle [a,b].

On appelle l’int´egrale de f de a `a b l’oppos´e de l’aire, exprim´ee en u.a., du

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1.2. PREMI `ERES PROPRI ´ET ´ES DE L’INT ´EGRALE D’UNE FONCTION f SUR UN SEGMENT [a,b] 3

domaine D d´elimit´e par la courbe de f, l’axe des abscisses et les deux droites verticales d’´equationsx=aetx=b.

D=M(x,y)∈P; a≤x≤b and0≤ y≤ f(x) . On note cette quantit´e : Rb

a f(x)dxouRb

a f(t)dtouR b a f(s)ds Autrement dit, lorsque f est n´egative sur [a,b], on a :

Z b a

f(x)dx=− Z b

a

|f(x)|dx.

Exercice : Soit f : [a,b]7→Rune fonction Continue. On d´efinit deux fonctions f+et fpar

f+(x)=

( f(x) si f(x)≥0

0 Sinon f(x)=

( f(x) si f(x)≤0

0 Sinon

1– V´erifier que f+est positive, fest n´egative et que f = f++fet f+−f=|f|. 2– Montrer que f+et fsont continues.

D´efinition1.5. Soientaetbdeux r´eels aveca≤bet f : [a,b]7→Rune fonction Continue (ou continue par morceaux).

On appelle l’int´egrale de f dea `abla quantit´e : Z b

a

f(x)dx= Z b

a

f+(x)dx+ Z b

a

f(x)dx.

En d’autres termes, R b

a f(x)dx se calcule en comptant positivement l’aire des domains o `u f est positive et n´egativement l’aires des domaines o `u f est n´egative.

1.2. Premi`eres propri´et´es de l’int´egrale d’une fonction f sur un segment[a,b]

Propriet´ e´1.6 (positivit´e de l’int´egrale). Si f est continue et positive sur l’iner- valle [a,b] aveca≤b,alors :

Z b a

f(t)dt≥0

D´emonstration. C’est imm´ediat puisque une aire est positive.

Propriet´ e´ 1.7 (Compatibilit´e avec l’ordre). Si f et g sont continues sur [a,b]

aveca≤b,alors :

f ≤ gsur [a,b), ⇒ Z b

a

f(t)dt≤ Z b

a

g(t)dt.

Propriet´ e´ 1.8 (In´egalit´e triangulaire). Soit f une fonction continue sur un segment [a,b] aveca≤b,alors :

Z b a

f(t)dt

≤ Z b

a

|f(x)|dx.

D´emonstration. On a

−|f(t)| ≤ f(t)≤ |f(t)| ∀t∈[a,b].

En int´egrant les in´egalit´e entreaetb, on obtient

− Z b

a

|f(t)|dt≤ Z b

a

f(t)dt≤ Z b

a

|f(t)|dt.

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D’o `u le r´esultat.

Propriet´ e´ 1.9 (Relation de Chales). Soient f une fonction continue sur un segmentI[a,b] eta,betctrois points deI.Alors :

Z b a

f(t)dt= Z c

a

f(t)dt+ Z b

c

f(t)dt.

Propriet´ e´1.10 (Lin´earit´e). Si f et gsont continues sur [a,b] etα, β ∈R,alors : Z b

a

αf(t)+βg(t)

dt=α Z b

a

f(t)dt+β Z b

a

g(t)dt.

D´emonstration. Tr`es d´elicat `a prouver. A admettre.

1.3. Int´egrale d’une fonction born´ee1

D´efinition1.11. Soit f : [a,b]→Rune fonction r´eelle born´ee sur un intervalle born´e [a,b] (a,b ∈ R). On appelle subdivision de [a,b] toute famille finie (ai)0in

telle quea=a0 ≤a1 ≤. . .≤an=b.

Notons S[a,b] l’ensemble des subdivisions de l’intervalle [a,b]. Pour chaque (ai)0in∈S[a,b], notons

(1.1) Iσ(f)=

Xn i=1

"

(ai−ai1). inf

x[ai1,a[ f(x)

#

et

(1.2) Jσ(f)=

Xn i=1





(ai−ai1). sup

x[ai1,ai[

f(x)





.

Remarquons que si σ = (ai)0in et δ = (bj)0jm sont deux subdivisions quel- conques de [a,b], on a toujoursIσ(f)≤ Jδ(f) (exercice : montrer pourquoi), donc

(1.3) sup

σS[a,b]Iσ(f)≤ inf

σS[a,b]Jσ(f).

D´efinition 1.12. Si on a l’´egalit´e supσS[a,b]Iσ(f) = infσS[a,b]Jσ(f), alors on dit que f estint´egrable(au sens de Riemann) sur l’intervalle [a,b], et on noteRb

a f(x)dx la valeur commune.

D´efinition 1.13. Soit f : [a,b] → R une fonction. On dit que f est continue par morceaux sur [a,b] s’il existe une subdivision (ai)0in de [a,b] telle que f est continue sur tous les intervalles ouverts ]ai1,ai[, i = 1, . . . ,n. On dit que f est born´ees’il existe un nombreN∈R+ tel que|f(x)| ≤Npour toutx∈[a,b].

Theor´ eme` 1.14. Toute fonction born´ee continue par morceaux sur un intervalle born´e [a,b]est int´egrable sur[a,b].

1. Cette section peut ˆetre omis en premi`ere lecture

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1.4. D ´ERIVATION ET INT ´EGRATION 5

1.4. D´erivation et Int´egration 1.4.1. Notions de primitive d’une fonction.

D´efinition 1.15. Soient I un intervalle de R et f : I → R une fonction. On appelleprimitive de f sur Itoute fonctionF:I →Rqui est d´erivable surIet admet

f pour fonction d´eriv´ee.

Theor´ eme` 1.16. Soit f une fonction admettant des primitives sur un intervalle I.

Soient F et G deux primitives de f sur I.

Alors F et G diff`erent d’une constante c.`a.d. Il existe une constante c∈ Rtelle que F(x)=G(x)+c ∀x∈I.

Primitives usuelles

Les r´esultats de ces tableaux s’´etablissent en v´erifiant que l’on a bienF0 = f sur l’intervalle consid´er´e.

Fonction f Fonction primitiveF IntervalleI

ax+b 2ax2+bx+c R

cos(ωx+ϕ ω,0 ω1 sin(ωx+ϕ)+c R

sin(ωx+ϕ)ω,0 −1

ωcos(ωx+ϕ)+c R

1+tan2x= cos12x tanx+c ]−π

2 +kπ,π2 +kπ[, k∈Z tanx −ln|cosx|+c ]−π

2 +kπ,π2 +kπ[, k∈Z

1

sinx ln|tanx2|+c ]kπ,(k+1)π[, k∈ Z

1

cosx ln|tan(x2+ π4|+c ]−π

2 +kπ,π2 +kπ[, k∈Z

1

x2+a2 a>0 1aarctanxa +c R

1

a2x2 a>0 2a1 ln

a+x ax +c

]− ∞;−a[ ou ]−a,a[ ou ]a,+∞[

1

a2x2 a>0 arcsinxa +c ]−a,a[

1

x2a2 a>0 ln x+ √

x2−a2

+c ]− ∞,−a[ou]a,+∞[

1

a2+x2 a>0 ln x+ √

x2+a2

+c R

Op´erations sur les primitives

Soientuetvdeux fonctions d´erivables sur un intervalleI.

Fonctions Un primitive Conditions

u0 +v0 u+v –

ku0 ku –

u0un(n∈Zet n,0 n+11 un+1 u,0 surIsin≤0 u0uα (α∈Retα,0 α+11uα+1 u>0

u0

u ln|u| u>0 surIouu<0 surI

u0eu eu

u0(v0◦u) v◦u –

1.4.2. Th´eor`eme fondamental du calcul Int´egral.

Theor´ eme` 1.17. Soit f : I → R une fonction continue sur un intervalle I de R.

Alors, pour tout a∈I, l’application t7→Rt

a f(x)dx est une primitive de f sur I.

Theor´ eme` 1.18 (Formule de Newton-Leibniz ou encore Th´eor`eme fondamen- tale de l’analyse). Soient [a,b] un intervalle ferm´e born´e de R et f : [a,b] → R une

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fonction int´egrable. Si F: [a,b]→Rest une primitive de f sur[a,b], on a : (1.4)

Z b a

f(x)dx=F(b)−F(a).

♣♣♣Ce th´eor`eme est fondamental parce qu’il ´etablit un lien entre des notions apparemment totalement ´etrang`eres : d’un c ˆot´e les notions d’aire, d’int´egrale ; de l’autre, la notion de primitive li´ee `a la d´erivation.

1.5. Techniques de calcul d’int´egral 1.5.1. Int´egration par parties.

Theor´ eme` 1.19. Soient I un intervalle deR, u: I→ Ret v: I →Rdeux fonctions contin ˆument d´erivables sur I. Alors quels que soient a,b∈I on a :

(1.5)

Z b a

u(t)v0(t)dt=u(b)v(b)−u(a)v(a)− Z b

a

u0(t)v(t)dt.

D´emonstration. g(t)=u(t)v(t) est contin ˆument d´erivable, de d´eriv´eeu(t)v0(t)+

u0(t)v(t), d’o `u le r´esultat.

1.5.2. Changement de variable.

Theor´ eme` 1.20. Soit I et J deux intervalles de R, ϕ : I → J une application contin ˆument d´erivable (de classe C1) strictement monotone (croissante ou d´ecroissante) et f : J →Rune application continue. Alors, quelque soientα, β∈I, on a :

(1.6)

Z β

α f(φ(x))φ0(x)dx= Z φ(β)

φ(α) f(y)dy.

♣ ♣ ♣ En fait la formule de changement de variable n’est rien d’autre que la formule de derivation d’une fonction compos´ee lue `a l’envers.

En pratique : Comment retrouver vite cette horrible formule du changement de variable ? Voici une m´ethode apparemment pas tr`es rigoureuse, mais cela dit bien pratique.

On part de t = ϕ(x). Alors dxdt = ϕ0(x), donc dt = ϕ0(x)dx. Du coup f(t)dt = f(ϕ(x))ϕ0(x)dx.Maintenant, pendant quexvarie dea `ab, t= ϕ(x) varie deϕ(a) `a ϕ(b).

D´emonstration. f continue sur J, donc y admet une primitiveFet Z ϕ(β)

ϕ(α) f(y)dy=F(ϕ(β))−F(ϕ(α)).

OrF◦ϕest contin ˆument d´erivable surI, de d´eriv´ee (f ◦ϕ)ϕ0, donc Z β

α f(ϕ(x))ϕ0(x)dx=F(ϕ(β))−F(ϕ(α))= Z ϕ(b)

ϕ(α) f(t)dt,

d’o `u le r´esultat.

Exemples 1.21. 1– L’aire d’un demi-disque de rayon 1 est ´egale `a π2. Du coup l’aire d’un disque complet de rayon 1 est ´egale `aπ.

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1.5. TECHNIQUES DE CALCUL D’INT ´EGRAL 7

En effet : Le cercle trigonom´etrique a pour ´equation cart´esienne x2+y2 = 1.

Son demi-cercle sup´erieur est donc le graphe de la fonction f : x 7→

1−x2 sur [−1,1],positive, et l’aire du demi-cercleassoci´e est l’int´egrale

Z 1

1

1−x2dx.

La fonction cosinus est de classeC1sur [0, π], `a valeurs dans [−1,1],et la fonction x7→

1−x2est continue sur [−1,1].On posex=cost.Donc (1.7)

Z 1

1

1−x2dx= Z 0

π

1−cost2(−sint)dt= Z 0

π

|sint|(−sint)dt=

=− Z 0

π sin2tdt= Z π

0

1−cos 2x

2 = π

2. 2– Soientaetbdeux r´eels,a,b >0.Calculer

Z b a

1

xlnxdx (ind.poser t=lnx).

3– Soitα∈R,0< α <1.Calculer Z 1α

α

lnx 1+x2dx.

Corollaire1.22 (Parit´e - P´eriodicit´e). 1– Soit f une fonction continue sur[−a;a]

avec a>0: Alors R a

a f(t)dt=0 si f est impaire ; R a

a f(t)dt=2Ra

0 f(t)dt si f est paire.

2– Soit f une fonction continue surRet p´eriodique de p´eriode T.Alors Z α+T

α

f(t)dt= Z T

0

f(t)dt, ∀α∈R.

D´emonstration. Exercice pour le lecteur.

1.5.3. Calcul d’Int´egrales de la forme R

P(cosx,sinx)dx. o `u P d´esigne un polyn ˆome `a deux variables.

On cherche `a calculer des primitives de fonctions qui sont des sommes de termes de la forme sinpxcosqxo `upetqsont deux entiers naturels.

– si p est impair, le changement de variable u = cosx (donc du = −sinxdx) conduit `a une primitive de fonction polynomiale.

Exemple : Z

sin3xcos4xdx= Z

(t2−1)t4dt= t7 7 − t5

5 +c= cos7x

7 − cos5x 5 +c.

– Siqest impair, on peut posert=sinx(doncdt=cosxdx).

Exemple : Z

cos5xdx= Z

(1−t2)2dt=t− 2 3t3+ 1

5t5+c =t− 2

3sin3x+ 1

5sin5x+c.

– Sipetqsont pairs, on lin´earise.

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Exemple : Z

cos4xdx= 1 8

Z

(cos 4x+4 cos 2x+3)dx= sin 4x

32 + sin 2x 4 + 3x

8 +c.

1.5.4. Calcul d’Int´egrales de la forme R

R(x)dx. o `u R d´esigne une fraction rationnelle `a une seule variables.

On d´ecompose en ´el´ements simples dans R, puis on int`egre ces ´el´ements simples. Seuls ceux qui sont de seconde esp`ece posent probl`eme.

On doit donc int´egrer des expressions comme f(x)= λx+µ

(x2+bx+c)n, o `ub2−4c<0.

On ´ecrit

f(x)= λ(2x+b

2(x2+bx+c)n + 2µ−λb 2(x2+bx+c)n.

La fonctiong(x)= 2(xλ(2x+b)2+bx+c)n s’int`egre facilement car elle est du type u

0(x) un(x). Il reste `a int´egrerh(x)= (x2+bx1+c)n.

Orx2+bx+c=

x+ b22

+a2,aveca= 12

4c−b2. Le changement de variablex=t− b

2 donne : Z dx

(x2+bx+c)n =

Z dt

(t2+a2)n =: In.

On est ainsi ramen´e `a une int´egrale qu’on sait calculer dans le casn=1.

Le cas n ≥ 2, On effectue le changement de variable x = atant. Ainsi dx = a(1+tan2t)dt.On trouve :

In =

Z dt

a2n1(1+tan2t)n1 = 1 a2n1

Z

cos2n2tdt.

On est ainsi ramen´e au calcul d’une int´egrale de Wallis.

Remarque : si on ajoute `a ce calcul le temps de la d´ecomposition en ´el´ements simples, il est clair que tout cela peut prendre beaucoup de temps.

1.5.5. Calcul d’Int´egrales de la forme R

R(cosx,sinx)dx. o `u R d´esigne une fraction rationnelle `a deux variables.

Le changement de variable u =tan(x2) conduit `a la recherche d’une primitive d’une fraction rationnelle.

En fait, il est souvent possible de faire les changements de variablesu=tanx, u=costouu=sint.

Les r`egles suivantes, appel´ees r`egles de Bioche, permettent de choisir ces changements de variables.

– Si l’expressionR(cosx,sinx)dxest invariante par Ie changementx7→ −x,on poseu=cosx.

– Si l’ expression R(cosx,sinx)dx est invariante par le changementx 7→ x+π, on poseu=tanx.

– Si l’expressionR(cosx,sinx)dxest invariante par le changementx7→π−x,on poseu=sinx.

– Si les trois conviennent, on peut poseru=cos 2x.

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1.6. FORMULES DE LA MOYENNE 9

1.5.6. Int´egration de fonctions rationnelles en ex. Les changements de va- riableu=exout=tanhx2 conduisent `a la recherche d’une primitive d’une fontion rationnelle.

Dans certains cas, il est plus simple de faire les changements de variables u=tanhx,u=coshxouu=sinhx.

Pour d´eterminer le bon changement de variable, on utilise la r`egle qui suit : On consid`ere l’expression en sinus et cosinus obtenue en remplac¸ant coshx par cosx, et sinhxpar sinx, puis l’on utilise les r`egles de Bioche.

– Si le changementu=tanxconvient, on poseu=tanhx;

– Si le changementu=sinxconvient, on poseu=sinhx.

– Si le changementu=cosxconvient, on poseu=tanhx.

1.5.7. Calcul d’Int´egrales de la formeR

R(x, qn

ax+b

cx+d)dx. o `uRd´esigne une frac- tion rationnelle `a deux variables.

Si la fonction `a int´egrer est rationnelle en x et en n qax+b

cx+d, le changement de variableu= qn

ax+bcx+d permet de se ramener `a une fraction rationnelle.

Exemples1.23. Calculer les primitives suivantes : a)

Z dx x

2−x; b)

Z x

(2x+1)

x+1dx; c) Z r

x−1 x+1.

1.6. Formules de la moyenne

D´efinition 1.24. On appelle valeur moyemle de la fonction f continue par morceaux sur le segmentI=[a,b],la quantite :

1 b−a

Z b a

f(x)dx.

Theor´ eme` 1.25. Soient f et g deux fonctions sur[a,b], f continue et g continue par morceaux positive. Alors

a. Il existe c∈ [a,b],tel que : Z b

a

f(t)g(t)dt= f(c) Z b

a

g(x)dx.

b. On suppose de plus que g continue et strictement positive. Alors il existe c∈]a,b[, tel que :

Z b a

f(t)g(t)dt= f(c) Z b

a

g(x)dx.

c. On suppose de plus que f est de classe C1,positive et d´ecroissante sur[a,b]. Alors il existe c∈[a,b]tel que :

Z b a

f(t)g(t)dt= f(a) Z c

a

g(t)dt.

D´emonstration.

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(12)

1.7. Formule de Taylor–Lagrange avec reste int´egral

Dans cette section,aetbdesignent deux elements d’un intervalleIetnest un entier naturel.

Theor´ eme` 1.26. Si f est une fonction de classe Cn+1sur I,on a : f(b)=

n

X

k=0

(b−a)k

k! f(k)(a)+ Z b

a

(b−t)n

n! fn+1(t)dt

| {z } Reste int´egral

.

♣♣♣Cette formule g´en´eralise celle de Newton–Leibniz (th´eor`eme fondamental de l’analyse), que l’on retrouve pourn=0.

D´emonstration. Fixons l’intervalleI,les deux pointsaetbdeIet raisonnons par r´ecurrence. Pour toutn∈ N,SoitPnla propri´et´e :

∀f ∈Cn+1(I), f(b)= Xn

k=0

(b−a)k

k! f(k)(a)+ Z b

a

(b−t)n

n! fn+1(t)dt.

Initialisation :Pourn=0 : si f est de classeC1surI.la fonction f0est continue et donc par le th´eor`eme fondamental de l’analyse, on

f(b)= f(a)+ Z b

a

f0(t)dt.

En faitP0 est l’´enonc´e du th´eor`eme fondamental de l’analyse, d´eja d´emontr´e.

H´er´edit´e : Soit n ∈ N, n ≥ 1 Supposons Pn1 est vraie et montrons que Pn l’est alors. Soil f une fonclion de classeCn+1 surI. Elle est alors de classeCn , et l’hypoth´ese de r´ecurrence nous donne :

(1.8) f(b)=

n1

X

k=0

(b−a)k

k! f(k)(a)+ Z b

a

(b−t)n1

(n−1)! fn(t)dt.

Int´egrons par parties le terme compl´ementaire (1.9)

Z b a

(b−t)n1

(n−1)! fn(t)dt=

"

−(b−t)n n! f(n)(t)

#b a

+ Z b

a

(b−t)n

(n)! fn+1(t)dt

=−(b−a)n

n! f(n)(a)+ Z b

a

(b−t)n1

(n−1)! fn(t)dt La relation (1.8) devient :

f(b)=

n

X

k=0

(b−a)k

k! f(k)(a)+ Z b

a

(b−t)n

n! fn+1(t)dt,

ce qui d´emontre le r´esultat au rangn.

Exemple 1.27. En appliquant `a la fonction cosinus la formule de Taylor avec reste int´egral `a l’ ordre 2, montrer

∀x∈[−π, π], cosx≥1− x2 2.

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(13)

1.8. APPROXIMATIONS D’INT ´EGRALES 11

Corollaire1.28 (In´egalit´e de Taylor–Lagrange). Soient f ∈ Cn+1(I)et a , b∈ I.

Alors

f(b)−

n

X

k=0

(b−a)k k! f(k)(a)

≤ |b−a|n (n+1)! sup

t(a,b)

fn+1(t) , o `u supt(a,b)

fn+1(t)

d´esigne la borne eup´erieure de l’ensemble des valeurs de f sur le segment[a,b],ou[b,a].

D´emonstration. Exercice pour le lecteur.

Exemple1.29. Montrer que :

Pour toutx∈R, lim

n+

Xn k=0

xk k! =ex. 1.8. Approximations d’Int´egrales Soientaetbdeux r´eels tels quea<b.

Pour calculer num´eriquement une int´egraleRb

a f(t)dton peut partager le seg- mentI = [a,b] `a l’aide d’une subdivision `a pas constant u = (xi) et, sur chaque intervalle [xi,xi+1] , remplacer la fonction f par une fonction polynomiale dont on sait calculer l’int´egrale. C’est la base des m´ethodes d’approximation d’int´egrales etudi´ees dans cette section.

1.8.1. Sommes de Reimann.

D´efinition1.30. Si f est une fonction continue sur [a.b],on appelle somme de Riemann de f la quantite :

b−a n

n1

X

k=0

f(a+kb−a n ).

Theor´ eme` 1.31. 1– Soit f ∈C([a,b])une fonction continue. Alors Z b

a

f(t)dt= lim

n+

b−a n

n1

X

k=0

f(a+kb−a

n )= lim

n+

b−a n

Xn k=1

f(a+kb−a n ).

2– Si, f ∈C1([a,b]),alors l’erreur commise dans ces limites est un O(n1,c.`a.d. : Z b

a

f(t)dt−b−a n

n1

X

k=0

f(a+kb−a

n )=O(1 n.

♣♣♣En particulier, le th´eor`eme affirme l’existence des deux limites.

D´emonstration. A admettre.

Exemple1.32.

nlim+ n

X

k=1

1

n+k =ln 2.

En effet

Xn k=1

1 n+k = 1

n Xn

k=1

1

1+nk −→n→∞

Z 1 0

dt

1+t =ln 2.

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(14)

1.8.2. M´ethode des trap`ezes. Le calcul approch´e d’une int´egrale au moyen des sommes de Riemann est g´en´eralement appel´e la m´ethode des rectangles. Le th´eor`eme pr´ecedent, nous affirme que l’erreur commise ´etait au plus de l’ordre O(n1), si n est le nombre de termes somm´es. Cette majoration de l’erreur n’est pas tr`es bonne car la suite 1n ne tend pas vers z´eros rapidement lorsque n tend vers∞.La m´ethode d’approximation pas les sommes de Riemann n’est donc pas pleinement satisfaisante.

Nous allons pr´esenter ici une m´ethode proche de la pr´ec´edente, mais la conver- gence acc´el´er´ee O(n12), appel´ee la m´ethode des trap`ezes. Il existe bien d’autres m´ethodes encore meilleures.

Theor´ eme` 1.33. 1– Soit f ∈C2([a,b]). Alors Z b

a

f(t)dt= lim

n+

b−a n







f(a)+ f(b)

2 +

n1

X

k=1

f(a+kb−a n )





 . 2– De plus l’erreur commise dans cette limite est un O(n12,c.`a.d. :

Z b a

f(t)dt− b−a n

n1

X

k=0

f(a+kb−a

n )=O(1 n2.

D´emonstration. Ce r´esultat n’est pas horrible `a montrer. On l’admit.

♣♣♣Dans la somme de Riemann, on approxime f par des fonctions constantes sur chaque intervalle [xi,xi+1] o `uxk =a+kbna,et on approxime l’int´egrale de f par la somme des aires des rectangles. Dans la m´ethode des trap`ezes, on approxime

f par des fonctions affine. Les rectangles sont ainsi remplac´es pas des trap`ezes.

1.9. Exercices

Exercice1.1. D´eterminer les primitives suivantes : 1)

Z

(x2+ 1

x2)2dx; 2)

Z dx

√ x+ √

x−1; 3) Z

x2arctanx dx; 4) Z

cos(lnx)dx;

5)

Z 1

cos4x dx; 6) Z

earcsinxdx; 7) Z

excosx dx; 8) Z

xexsinx dx;

9)

Z dx

shxchx; 10)

Z dx

x2−a2; 11)

Z dx

x2+a2; 12)

Z x+1

(1−x)3(1+x2)dx;

13)

Z dx

x2−a2; 14)

Z dx

x2+a2; 15)

Z dx 1+ q3

1+x x

; 16)

Z ch(x)−1 ch(x)+1exdx;

17)

Z dx

1+2sh(x)+ch(x); 18)

Z sh(x)

th2(x)+1dx; 19)

Z x

(2x+1)

x+1dx;

20)

Z r x−1 x+1dx.

Exercice1.2. Calculer I1 =

Z π/2

0

cos2x dx; I2 = Z π/2

0

cos3x dx; I3 =

Z 3π/2

π/2

|sinx|dx;

I4= Z π/2

0

cos3x

cos3x+sin3xdx;I5= Z π/2

0

cosx

cosx+sinxdx; I6 = Z 5π

0

sinxsin 2xsin 3xdx;

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(15)

1.9. EXERCICES 13

I7= Z

0

x

1+3 cos2xdx; I8 = Z π/2

0

1

1+cosθcosxdx; (θ∈]−π, π[);

I9= Z 1

1

√ dx

1+x2+ √

1−x2; I10 = Z 1

0

xlnx (x2+1)2dx.

Exercice1.3. CalculerIn,m =R2π

0 cosmtcosntdtpournetmdansN.

Exercice1.4. Soit f : [a,b]→Rune fonction continue etc ∈]a,b[.Montrer que 1

b−a Z b

a

f(t)dt≤max 1 c−a

Z c a

f(t)dt, 1 b−c

Z b c

f(t)dt

! . Exercice1.5. Soit f : [a,b]→Rune fonction continue. Montrer que

Z b a

f(x)dx

= Z b

a

f(x)

dxsi et seulement si f ≥0ou f ≤0.

Exercice1.6. Soitf : [0,1]→Rune fonction continue. D´eterminer limn+

R1

0 tnf(t)dt.

Exercice1.7. Soitf :R+ →Rune fonction continue. D´eterminer limn+nR 1/n

0 f(t)dt.

Exercice 1.8. Soient f et gdeux fonctions sur [a,b], f continue et gcontinue par morceaux positive.

a. Montrer qu’il existec∈[a,b],tel que : Z b

a

f(t)g(t)dt= f(c) Z b

a

g(x)dx.

b. On suppose de plus que g continue et strictement positive. Montrer qu’il existec∈]a,b[,tel que :

Z b a

f(t)g(t)dt= f(c) Z b

a

g(x)dx.

c. On suppose de plus que f est de classeC1,positive et d´ecroissante sur [a,b].

Montrer qu’il existec∈[a,b] tel que : Z b

a

f(t)g(t)dt= f(a) Z c

a

g(t)dt.

Exercice1.9. Calculer la limite quandntend vers+∞de : 1)Sn =

np

X

k=n

1

k, (avecp∈N; 2)S0n = 1 n

√ n

Xn k=1

k; S00n = Xn

k=1

√ 1

n2+kn.

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(16)

Int´egrales g´en´eralis´ees

L’int´egrale g´en´eralis´ee (ou impropre) d´esigne une extension de l’int´egrale usuelle, d´efinie par une forme de passage `a la limite dans des int´egrales. On note en g´en´eral les int´egrales impropres sans les distinguer des v´eritables int´egrales ou int´egrales d´efinies, ainsi :

Z +

0

sint t dt

est un exemple tr`es classique d’int´egrale impropre convergente, mais qui n’est pas d´efinie au sens de l’int´egration usuelle (que ce soit l’int´egration des fonctions continues par morceaux, l’int´egrale de Riemann, ou celle de Lebesgue).

Dans la pratique, on est amen´e `a faire une ´etude de convergence d’int´egrale impropre

– lorsqu’on int`egre jusqu’`a une borne infinie,

– lorsqu’on int`egre jusqu’`a une borne en laquelle la fonction n’admet pas de limite finie,

– lorsqu’on englobe un point de non d´efinition dans l’intervalle d’int´egration.

Dans chaque cas, on ´evaluera l’int´egrale d´efinie comme une fonction d’une des deux bornes et on prendra la limite de la fonction obtenue lorsque l’argument tend vers la valeur de la borne.

L’int´egrale impropre partage un certain nombre de propri´et´es ´el´ementaires avec l’int´egrale d´efinie.

2.1. D´efinition des int´egrales g´en´eralis´ees Nous allons g´en´eraliser la d´efinition deR b

a f(x)dxau cas o `ufn’est pas forc´ement born´ee eta,bpeuvent ˆetre±∞.

Nous supposons que f estlocalement int´egrablesur ]a,b[, c’est `a dire pour tout sous-intervalle ferm´e born´e [α, β]⊂]a,b[, f est int´egrable sur [α, β].

En pratique, Les fonctions consid´er´ees sont souvent continues sur l’intervalle]a,b[ce qui implique en particulier qu’elles sont localement int´egrables.

2.1.1. Le cas−∞ <a <b ≤ +∞. Soit f localement int´egrable sur [a,b[. On lui associe l’applicationF: [a,b[→Rd´efinie par :

(2.1) F(x)=

Z x a

f(t)dt.

D´efinition2.1. SiF(x) admet la limiteJ ∈Rlorsquex→ b, on dit quel’int´egrale g´en´eralis´eeRb

a f(t)dtestconvergenteet on lui attribue la valeurJ. Par contre, siF(x) n’admet pas de limite ou tend vers ±∞ lorsque x → b, on dit que l’int´egrale g´en´eralis´eeRb

a f(t)dtestdivergente.

14

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(17)

2.1. D ´EFINITION DES INT ´EGRALES G ´EN ´ERALIS ´EES 15

Exemples 2.2. (i) R x

0 cost dt = −sinx n’admet pas de limite lorsque x → ∞, donc l’int´egrale g´en´eralis´eeR +

0 cost dtest divergente.

(ii)R x 1

dt

t2 =1− 1

x tends vers 1 lorsquex→+∞, doncR+

1 dt t2 =1.

(iii) La fonction f(x)= 1

1x2 n’est pas born´ee sur l’intervalle [0,1[. Cependant, pourx ∈ [0,1[, R x

0

dt

1t2 = arcsint

x

0 = arcsinx −→x1 π

2. Donc R1 0

dt

1t2 converge et a pour valeurπ/2.

2.1.2. Le cas−∞ ≤a <b <∞. De fac¸on similaire, dans ce cas, on associe `a la fonction f :]a,b]→Rl’applicationG:]a,b]→ Rd´efinie par :

(2.2) G(x)=

Z b x

f(t)dt.

SiG(x) admet la limiteJ∈Rlorsquex→ a, on dit quel’int´egrale g´en´eralis´eeRb a f(t)dt est convergente et on lui attribue la valeur J. Par contre, si G(x) n’admet pas de limite ou tend vers±∞lorsquex→ a, on dit que l’int´egrale g´en´eralis´eeRb

a f(t)dt estdivergente.

En faitR b

x f(t)dt=Rx

b f(−t)dt; les int´egrales g´en´eralis´eesR b

a f(t)dtetRa

b f(−t)dt sont de mˆeme nature et ´egales en cas de convergence. C’est pourquoi on peut toujours se ramener au cas−∞ < a < b ≤ +∞ que nous reprenons dans toute la suite.

2.1.3. Convergence Absolue.

D´efinition 2.3. Soit f : [a,b[→ R localement int´egrable. Lorsque l’int´egrale Rb

a |f(t)|dtest convergente, on dit queRb

a f(t)dtestabsolument convergente.

2.1.4. Fonctions `a valeurs complexes.

D´efinition2.4. Soit f : [a,b[→Clocalement int´egrable. On dit que l’int´egrale Rb

a f(t)dt est convergente si et seulement si les deux int´egrales R b

a <(f(t))dt et Rb

a =(f(t))dtsont convergentes et alors (2.3)

Z b a

f(t)dt= Z b

a

<(f(t))dt+i Z b

a

=(f(t))dt.

(<designe la partie r´eelle et=la partie imaginaire). On dirait aussi queRb a f(t)dt estabsolument convergentesi et seulement siR b

a |f(t)|dtest convergente.

2.1.5. Crit`ere de Cauchy.

Theor´ eme` 2.5. Soit f : [a,b[→Rune application localement int´egrable. L’int´egrale Rb

a f(t)dt est convergente si et seulement si f v´erifie la condition suivante, ditecrit`ere de Cauchy:∀ε >0∃c ∈[a,b[tel que∀x1,x2 ∈[c,b[on a|R x2

x1 f(t)d(t)| ≤ε.

D´emonstration. (i) Condition n´ecessaire. Supposons queR b

a f(t)dtest conver- gente, c’est a dire∃limxbF(x)= I ∈ Ro `uF(x) = Rx

a f(t)dt. Par d´efinition,∀ε >0

∃c < b tel que |F(x)−I| ≤ ε/2 ∀x ∈ [c,b[, donc |Rx2

x1 f(t)d(t)| = |F(x2) −F(x1)| ≤

|F(x1)−I|+|I−F(x2)| ≤ε/2+ε/2=ε∀x1,x2 ∈[c,b[.

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(18)

(ii) Condition suffisante. Supposons que la condition de Cauchy est satisfaite.

Choisissons une suite (xn)nNarbitraire de nombres dans [c,b[ telle que limn→∞xn= b. Alors la suiteF(xn) est de Cauchy, donc convergente. NotonsI = limn→∞F(xn).

∀ε > 0, ∃c ∈ [a,b[ tel que |F(x0) −F(x00)| = |Rx0

x00 f(t)dt| ≤ ε/2 ∀x0,x00 ∈ [c,b[, et

∃N∈Ntel que|F(xn)−I| ≤ε/2∀n≥N. Prenons unn≥Ntel quexn ∈[c,b[, alors

|F(x)−I| ≤ |F(x)−F(xn)|+|F(xn)−I| ≤ ε/2+ε/2=ε∀x∈[c,b[. Cela veut dire que

limxbF(x)=I.

Corollaire 2.6. Soit f : [a,b[→ R localement int´egrable. R b

a f(t)dt absolumente convergente=⇒Rb

a f(t)dt convergente.

D´emonstration. Elle r´esulte imm´ediatement du crit`ere de Cauchy et de l’in´egalit´e triangulaire suivante :

(2.4)

Z x2

x1

f(t)dt

≤ Z x2

x1

|f(t)|dt.

2.1.6. Le cas de fonctions positives.

Theor´ eme` 2.7. Soit f : [a,b[→ R+ localement int´egrable. L’int´egrale R b

a f(t)dt est convergente si et seulement si l’ensemble{R x

a f(t)dt;x ∈ [a,b[} est major´e (i.e. il existe une constante r´eelle positive M>0telRx

a f(t)dt≤M,∀x∈[a,b[) ; dans ce cas (2.5)

Z b

a

f(t)dt= sup

x[a,b[

Z x

a

f(t)dt=lim

xb

Z x

a

f(t)dt.

D´emonstration. F(x) = Rx

a f(t)dt est croissante, donc limxbF(x) existe tou- jours ; si elle est finie l’int´egrale est convergente ; sinon elle est ´egale `a+∞.

2.2. Etude de la convergence 2.2.1. Crit`ere de comparaison.

Rappel sur les notations de Landau. Soient f : [a,b[→ R et g : [a,b[→ R deux fonctions.

– On dit que f = O(g) au voisinage de b s’il existe c ∈ [a,b[ et α ∈ R+ tel que |f(t)| ≤ α|g(t)| ∀t ∈ [c,b[. (Lorsque b = +∞, cela signifie que ∀t ≥ c,

f(t)≤α|g(t)|.

– On dit que f =o(g) au voisinage debsi∀ε >0∃c∈ [a,b[ tel que|f(t)| ≤ε|g(t)|

∀t∈[c,b[.

– On dit que f ∼ gau voisinage de b si f − g = o(g) au voisinage de b (⇐⇒

f −g=o(f) au voisinage deb).

Theor´ eme` 2.8. Soient f et g deux applications localement int´egrables de[a,b[dans R. On suppose qu’il existe c∈[a,b[tel que :∀t∈[c,b[,0≤ f(t)≤ g(t). Alors :

(i)Rb

a g(t)dt convergente=⇒R b

a f(t)dt convergente.

(ii)Rb

a f(t)dt divergente=⇒Rb

a g(t)dt divergente.

D´emonstration. f et g´etant int´egrables sur [a,c], il suffit d’´etudier la conver- gence deRb

c f(t)dtet deRb

c g(t)dt. Sachant que ∀x∈ [c,b[, 0 ≤ Rx

c f(t)dt ≤R x c g(t)dt

la conclusion r´esulte du Th´eor`eme 2.7.

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(19)

2.2. ETUDE DE LA CONVERGENCE 17

Corollaire2.9. Soient f et g deux applications localement int´egrables de[a,b[dans R. On suppose qu’il existe d ∈ [a,b[ tel que f et g soient positives sur [d,b[ et que

f =O(g)au voisinage de b. Alors : (i)Rb

a g(t)dt convergente=⇒R b

a f(t)dt convergente.

(ii)Rb

a f(t)dt divergente=⇒Rb

a g(t)dt divergente.

D´emonstration. Par hyposth`ese, il existec∈[d,b[ etα∈R+tels que 0≤ f(t)≤

αg(t)∀t∈[d,b[, et on applique le th´eor`eme.

Corollaire 2.10. Soient f et g deux applications localement int´egrables de [a,b[

dansR. On suppose :

(i)∃d∈[a,b[tel que g(t)≥0∀t∈[d,b[.

(ii)∃λ,0tel que f ∼λg au voisinage de b.

Alors les int´egralesRb

a f(t)dt etR b

a g(t)dt sont de mˆeme nature.

D´emonstration. Les int´egrales de f et de −f ´etant de mˆeme nature, on peut supposerλ >0. Il existe alorsc∈[d,b[ tel que

∀t∈[c,b[: 1

2λg(t)≤ f(t)≤ 3 2λg(t).

Le r´esultat est alors une cons´equence directe du th´eor`eme pr´ec´edent.

2.2.2. Quelques fonctions de r´ef´erence.

Lemme 2.11. Pour a > 0 etα ∈ R, l’int´egrale Z +

a

dt

tα converge si et seulement si α >1.

D´emonstration. Pourx∈[a,+∞[,F(x)=Rx

a tαdts’´ecritα11(aα111

xα1) siα,1 ;

lnx−lnasiα=1 d’o `u le r´esultat.

Lemme 2.12. Pour−∞ < a < b < +∞ etα ∈ R, l’int´egraleRb a

dt

(bt)α converge si et seulement siα <1.

D´emonstration. Pour x ∈ [a,b[, F(x) = Rx a

dt

(bt)α s’´ecrit ln(b−a)−ln(b −x) si α=1 ; 11α((b−a)1α−(b−x)1α) siα,1 d’o `u le r´esultat.

2.2.3. R`egles d’absolue convergence.

Proposition2.13. Soit f : [a,+∞[→Rune application localement int´egrable.

(i) S’il existeα ∈ R et c , 0tels que, au voisinage de +∞, f(t) ∼ ctα, alors l’int´egrale R+

a f(t)dt est absolument convergente siα >1et divergente siα≤1.

(ii) S’il existeα∈R, α >1tel que, au voisinage de+∞, f(t) =O(tα), alorsR +

a f(t)dt est absolument convergente.

(iii) S’il existeα∈R, α≤1tel quelim inft→∞tαf(t)>0, alorsR +

a f(t)dt est divergente.

Proposition 2.14. Soit f : [a,b[→ R (−∞ < a < b < +∞) une application localement int´egrable.

(i) S’il existeα∈Ret c,0tels que, au voisinage de b, f(t)∼ c(b−t)α, alors l’int´egrale Rb

a f(t)dt est absolument convergente siα <1et divergente siα≥1.

(ii) S’il existeα∈R, α <1tel que, au voisinage de b, f(t)=O((b−t)α), alorsRb a f(t)dt est absolument convergente.

(iii) S’il existe α ∈ R, α ≥ 1 tel que lim inftb(b −t)αf(t) > 0, alors R b

a f(t)dt est divergente.

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(20)

Exemple 2.15. Etude de la convergence de R+

π tαcos(λt)dt, avec α, λ ∈ R, α >1. On a|tαcos(λt)| ≤tαetR+

π tαdtconverge. DoncR +

π tαcos(λt)dtconverge absolument.

Exemple 2.16. Etude de la convergence de R 1 0

dt

1t3. Le probl`eme se pose au voisinage de 1 o `u l’on a 1

1t3 = 1

1t

1+t+t2

t1 1

3(1−t)1/2. L’int´egrale est donc convergente, d’apr`es la Proposition 2.14.

2.2.4. R`egle d’Abel. Le th´eor`eme suivant permet souvent d’´etudier la conver- gence des int´egrales qui ne sont pas absolument convergentes.

Theor´ eme` 2.17 (R`egle d’Abel). Soient f : [a,b[→ R+ et g : [a,b[→ C deux applications localement int´egrables (b∈R∪ {+∞}). On fait les hypoth`eses suivantes : (i) f est r´eelle positive, d´ecroissante, et

limxb f(x)=0.

(ii)∃K∈R+ tel que

Z u a

g(t)dt

≤K∀u∈[a,b[.

Alors l’int´egraleR b

a f(t)g(t)dt est convergente.

D´emonstration. Pour simplifier la preuve, nous supposons quefest contin ˆument d´erivable. Notant G(u) = R u

a g(t)dt, on a |G(u)| ≤ K ∀u ∈ [a,b[. Comme f est d´ecroissante, f0(u)≤0∀u∈ [a,b[. Utilisant l’int´egration par parties, on obtient

Z v u

f(t)g(t)dt= f(v)G(v)− f(u)G(u)− Z v

u

f0(t)G(t)dt ∀a≤u<v<b, d’o `u

| Z v

u

f(t)g(t)dt| ≤ f(v)|G(v)|+ f(u)|G(u)|+ Z v

u

(−f0(t))|G(t)|dt

≤K[f(u)+ f(v)+ Z v

u

(−f0(t))dt)]=2K f(u)−→ub 0.

Cela veut dire que l’int´egrale g´en´eralis´eeR b

a f(t)g(t)dtv´erifie le crit`ere de Cauchy,

donc elle converge.

Exemple2.18. Soitα >0. Etude de la convergence deR +

1 tαcos(t)dt.

(i) Pourα >1, l’int´egraleR +

1 tαdtest convergente d’apr`es le Lemme 2.11, donc R+

1 tαcos(t)dtest absolument convergente par comparaison (|tαcos(t)| ≤tα).

(ii) Supposons d´esormais 0 < α ≤ 1. Alors l’int´egrale R +

1 tαcos(t)dt est convergente mais pas absolument convergente.

Pour montrer la convergence simple, on peut appliquer la r`egle d’Abel, avec f(t)=tα et g(t)=cos(t). En effet,|R u

1 cosdt|=|sin(u)−sin(1)| ≤2∀u∈ [1,+∞[.

Pour montrer la non-convergence absolue de R +

1 tαcos(t)dt, c’est `a dire la divergence deR +

1 tα|cos(t)|dt, on peut utiliser l’in´egalit´e tα|cos(t)| ≥tαcos2(t)= 1

2[tα+tαcos(2t)].

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(21)

2.4. EXERCICES 19

R+

1 tαcos(2t)dt converge (pour les mˆeme raisons que R +

1 tαcos(t)dt), mais R+

1 tαdtdiverge (quand 0< α≤1), doncR +

1 tαcos2(t)dtdiverge, et par compa- raisonR +

1 tα|cos(t)|dtdiverge.

Remarque 2.19. Une int´egrale g´en´eralis´ee convergente, mais pas absolument convergente, est dite aussisemi-convergente.

2.3. Calcul des int´egrales g´en´eralis´ees

Pour calculer une int´egrale g´en´eralis´ee ou ´etudier sa nature (absolue conver- gence, semi-convergence, divergence) on aura le plus souvent recours au cal- cul d’une primitive. On pourra aussi utiliser d’autres m´ethodes, par exemple, l’int´egration par parties ou le changement de variable. On a en particulier :

Theor´ eme` 2.20. Soit φ :]α, β[→]a,b[ une bijection contin ˆument d´erivable stricte- ment monotone et f :]a,b[→ R une application continue. Alors l’int´egrale Rb

a f(x)dx converge si et seulement siR β

α f(φ(t)φ0(t)dt converge et dans ce cas (2.6)

Z β

α f(φ(t))φ0(t)dt= Z φ(β)

φ(α) f(x)dx.

D´emonstration. Utiliser la formule de changement de variable pour le cas

“propre” (Th´eor`eme 1.20) et passer `a la limite.

Exemple2.21. Soit 0< α <2. Etude de la convergence de I=

Z 1 0

sαcos(s1)ds.

NotonsIε = Z 1

ε sαcos(s1)ds,s=φ(t)=1/t, φ0(t)=−1/t2. Iε =−

Z 1

1ε

tαcos(t)−1 t2 dt=

Z 1ε

1

t(2α)cos(t)dt.

D’apr`es les r´esultats de l’Exemple 2.18, on obtient :

– Pour 0 < α <1, 2−α >1 etIest absolument convergente.

– Pour 1 ≤ α < 2, 0 < 2−α ≤ 1 et I est convergente mais pas absolument convergente.

2.4. Exercices Exercice2.1. Monter la divergence de :

Z

0

sinx dx, Z

0

sin2x x dx,

Z 1 0

sinx x2 dx,

Z 1 0

dx 1−x1/2,

Z

2

dx xlnx Exercice2.2. Convergence absolue :

Z 1

sinx x2 dx,

Z 1

0

sin(1/t)dt, Z

0

2xx4dx, Z 1

0

dx arccosx,

Z 2

dx x(lnx)2 Exercice2.3. Convergence simple (semi-convergence) :

Z

0

sin(x2)dx, Z

1

cosx x dx

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