-8--
SfIANCE I)L,
z3I.ÉVRIER
r9zo.Ilresidence de
lI .
}lot:z'É'.Ouvnacrs en{,pexrÉs.
- Bulletin
de I'Acadéntie'royale de mëde' cin,e de Relgiqu,e,I9t9,
nou 7 et 8.Bu.llettn de I'Acaaémie royale d'e Belgitlue, Classe des Sciences,
r9r9,
nou 6-8.L'Anthropologie, tgr4,
no* 3 et 4.-
Pitoutet,NI.,
Fouilles d'untumulus de 1'âge du bronze aux environs de Salins (Jura) et réflexions sur la région d'origine de la métallurgie du
bronze.-
Nello Puccioni, À{orphologie du maxillaire inférieur.-- L. 'Iestut,
Dissection d'un imbécile.L'Antlrropologie,
rgt5.-
Boule,I{., La
paléontologie humaine en Angleterre.- Breuil, H.,
Les peintures rupestres d'Espagne.Nouvelles roches peintes de la région
d'Alpera
(Albacete).-
Breuilet
Burkitt,
Les peintures rupestres d'Espagne. Les abris peints du Monte Arabi, près Yecla (Murcie).-
Breuil etl{otos,
Les peintures rupestres d'Espagne. Les roches à figures naturalistes de 1a région de Velez Blanco (Almario).-
Capitan,L.,
Breuil et Peyrasiy' Nou-velles gro,ttes ornées de la vallée de la
IJerrne.
GrandidierA'
et G., Cérémonies malgaches.--- Ten l{ate, H.,
}'Iélanges anthropolo- giques.-
Neuville,H., Sur
dettx nouveaux crânes de Gorilles deir
Likonala-\{ossaka.- Pallary. P.,
Re'cherches préhistoriques efiectu,éesau
Maroc.-- Piroutet, I{.,
puelques réflexionssur
la questionligure. -
Poupon,A.,
Etude ethnographique des Baja de.la circo'nscription du Mont Bimon.
'-
de Teltner, Notes sur quelques industries du Soudan français'L'Anthropolotie, r9r6. - Bourlon, Nouvelles
découverte's à Laugerie-Basse. Rabots' os utilisés, æuvresd'art. - Breuil,
Les*urr]", d'art de
Laugerie-Basse.-
Commont,V., LqF
terrainsquaternaires des tranchées du nouyeâu canal du Nord.
-
fçn1r66n{,Pernel et 'l-errade, les gisements moustériens des vallées de la \'{ève et de la Verse jusqu'à Pont-Levêque. Le gisement rnoustérien ancien de Catigny.
--
Gautier,E.-F.,
Nouvelles stations de gravures rLlpes'tres
nord-africaines.- Te1 liate,
i\{élanges anthropologiques :I.
Polyn,ésiens.II.
X{élanésiens.-
Landau,E.,
Le cerveau d'élitê'-
Neuville,H.,
Notes sur le Ouabé, poison de flèches de 1.'Afrique-9-
ori,entale, et sur 1a
tribu
clesl{itgen.
-
Reinach,S.,
Découvertes en Crète.-
I{evgasse,}I .,
Iltudes de palethnologie maghrébine.--.
Salomon,Les
gisements paléoiithiquesdu ravin
d'Hermies àXlarcoing.
-
\/erneau,R.,
Itésultats anthropoiogiques de la mission dell.
ae Gironcourt en Âf rique occidentale :I.
Les Touaregs ;II.
LesSonrai.
L'Anthropologie,
nou.5 et 6.-
Flamand,G.B.N{.,
Deux stations nouvelles de Pierres-trcrites (gravures rupestres)-découvertes danslc
cerclede Djelfa,
sud-algériiis,algérie). -- de Zeltner,
Etude anthropologiclue sur 1es T'ouaregs du Sud.-
Testut,L.,
Dissectiond'un
imbécile.Lt'AntltroNtologie,
rgr7.
- Breuil, II .,
Glanes pal,éolithiques anciennes dans le bassin de Guadiana.- Breuil, H.,
Observatiôns sur les terres noires de la lagune de Janda.--
Grandidier,A.
et G., Dela
religion des )Ialg'aches.-- ren Kate,
\{élanges anthrooolo- giques, I\,r. Indiens de 1'Amérique du Nord.-
À'{artel,E.A.,
L'évo-volution de
la
grotte de Gargas et ies terrasses dela
Garonne.Neophytus, La préhistoire en Svrie-Palestine.
-
-
Seuville,H.,
Ano-malies des incisives observées
sur un
Gorille.- Noël, P.,
Outilspréhistoriques recueillis dans
le
Saharaoriental. -- Piroutet,
La crovance au garouà la
Côted'h'oire.
- Rellini,
Essai de classifi- cation des couteauxet
des armesen silex taillé
néeénéolithiques applicableà la fois à
I'Flurooeet à i'Amérique.
-
Verneau, R., Résultats anthropoiogiques dela
mission de N,{. de Gironcourt enAfrique
occidentale:II. Les
Dendiset
lesArmas. III. Les
Peul.IV. Les
Baribas, lesPila-Pilas et les
Fous.- Welsch, J.,
Leslignites du
littoral
et les forêts subnrergéas de I'Ouest dela
F'rance.L'Antnrof ologie,
rgrS-r9r9, no"I
et 2.-,- Brenil, H.,
Les pein- tures rupestres de la Péninsule Ibérique.-
Kounaris, G., Sur quel- ques vârlations des os ({ des crânes grecs ancieûsr.
-
Prouteaux,No,tes sur certains rites magico-religieux de
la
Haute Côte d'Ivoire.-
PouDon,4.,
Etude ethnographique dela tribu
Koqvou.-
Pal-1ary,
P.,
Revue de préhistoire I'Iaghrebine.L'Anth,ropologie, no 3-4.
- Neuville, H., De I'extinction
<,lrrl,lammouth.
--
Piroutet,II .,
Contribûtlonà
1'étude des Celtes. .-- Breuil,H.,
L'âge du bronze dans le bassin de-Paris.-
Constan'inA., Contribution à
1'étude des corrélations physiqueset
psycho- physiologiques dela
circonférence céphalique.--
Èut"onr,"È.
C., ,r Vitancer.
- Poupon, 4., Etude
ethnographique dela
tribu Kouyou.--
Prouteaux, LIne éclipse de lune chez 1es Dioulas de Bon-doukou...-
Prouteaux,Un
enterrement chezles Koulangt,s
de Bouna.Archipes sai.sse.s d.'Antlnopoloùe gén,érale, t9rg,
n*
2. 3 et 4.-
-to-
F)ngelmann,
'fh.,
Ueber eine schrveizerische medizinische Hand- schrift desXV
Jahrhunderts ( r4z<r).--
Hoffmann, Krayer, Die Ety- moiogieim
Diensteder
Hausbauforschung.-- Ilontandon
Raoul et Gay, Louis, Découverte d'une nouvelle station néolithique à Vey- rier-sous-Salève.- Naville, 8.,
Line stèle funérairedu
NIusée deBâle.
- Pittard, E. et
Reverdin,L., Fouilles
nouveiles dans lastation
magdaléniennede
Recourbie.--
Preisrverk-Sarasin, Die chenesischen Orakelknochenin der
Basler Sammlu,ngfiir
Vôlker- kunde.-
Roux, J.,Lu
récolte des châtaignes à Bex.-
Rùtimeyer;L., Zur
Geschichteder
Topfsteinbearbeitungin der
Schweiz.Sarasin, Paul, Versuch einer Erklârung der Trias
in
derReligionv -
geschichte.
-
Schlaginhaufen,O.,
Die menschlichen Knochen aus der Hôhle Freudenthal im Schaffhauser Jura.--
Speiser,F., Kultur-
komplexein
den Neuen Hebriden, Neu-CaleConieni,n
den Santa- Cruz-Inseln.-Arch,itses sti.sses d'Antltropologie génerale, no"
5, 6.
-
Vayson,Faucille préhistorique de Solferino.
- Piroutet, M.,
Contribution à l'étude des Celtes.- Huck,
X,I.,
Contribution à l'étude anthropo- logique des populations des rives duRhin. --
Hirschfeld,L.
etH.,
Essai d'application des méthodes sérologiquesaù
problème des races.--
Fucci, G., Notes sur I'Asie préhistoriqtte.-
Verneau, R.,Le musée d'ethnographie du Trocadéro.
Rezsue ant'lrropotogique,
rgtg, n* Ir 'et t2.
- R.
Anthconception de chose virrante
et le
problème de l'espèce.- C.
deMerejkovsky, Orig;ne de la pudeur.
-
C. Courmont, Rapport som- maire sur les recherches commencées dans les tranchées, abris, car- rières des régions dévastées dela
Picardie.-- G. Papillault,
Quel- ques mots sur la science allemande.Mémoires
du
lllusëeroyal
d'histoire naturelle de Belgique.G.
Gilson,Le
Musée d'histoire naturelle rnoderne, sa mission, son-
organisation, ses
droits,
rgr4,- M.
Cossmann, Revision des sca-phopodes, gastropodes
et
céphalopodesdu Montien de
Belgique, r9r3.- A.
Meunier, Les diotomacées.- Id.,
Les Péridiniens, t9r9.- Id.,
Les.Tintimides,Iglg.
llsl
Kongelige norske aidenskabers selskabsshrilter
rÇrg,n; I.
Het Kongélige
norshe videnshabers selskdb.s aarsberetninglor
1915.
Th.
Ischer,Die
Chronologie des Neolithikums cler Pfahlbauten der S,chweizt tg2o.Corresponùtnce.
-- X'IM. les D" Huart de Loë et
.Nisot nousadressent leur démission.
_ II _
M. le D" G.
Danielfait don de
I'ouvragede M.
Chervin sur I'anthropologie bolivienne.Admission d.'un n ouaeau mem,bre.
-
NI. Charles Lebrun est admis comme membre effectif de la Société.Les échnnges.
- A
propos de la réception des N,Iittheilungen der Anthropologischen Gesellschaftin \\rien,
une discussion s'engagesur la ligne
de conduiteà tenir
vis-à-vis des nations ennemies au point de vue des rapports scientifiques.Sur
proposition deM.
Houzé,il
est décidé queI'on
s'inspirera de I'attitude de 1'Académie à cet égard.***
Analyse critique de l'ouvrage du lieutenant général Canon
COI,IN'TIINAUI'É D'ORIGINE DES
BELGESpar X{.
V..\NNÉnus (suite)Dans
le
chr"pitreVI de
son ouvrage,l)omination romaine
etinaasion franque (pp. r3z-r58), I'auteur commence par nous montrer
la
prospéritéde
nos régions,en
pleine <rpaix
romaine >r jusqu'à I'année r8o de notre ère, relativement peu atteintes par les troublesqui
ébranlèrent I'empire au, siècle suivant.Il
nous décrit ensuite les invasions barbares,gui
ne comportaient nullemerrt, d'aprèslui,
le remplacement'de la population envahie parla
foule 'des envahisseurs, mais où seconstatale
plus souvent I'as- similalion progressive des vainqueurs par les vaincus; d'ailleurs cesenvahisseurs n'arrivaient pas toujours en masses aussi formidables qu'on s'est plu à le
dire:
tout particulièrement, pour ce qui concerne les tr-utncs, une très petite partie d'entre eux seulementa
passe leRhin.
Ces Francs
n'ont
nullement, c{)mme onl'a dit
tr expulsé, décimé, anéarrti nos anciennes populationsdu Nord'de la Forêt
Charbon- n:ère,r. Comment auraient-ilspu le faire, d'ailleurs, puisqu'ils
ne pouvaient guère être plus de ciriq mille, ,contingent 'des compagnons de Clovis en 486:en
qz8, à I'avènementde Clodion,il
y en eut sans doute moins encore.L'apport
est donc négligeable au point de vuede
nos origines ethniqu,es,si I'on
considèrela
dimension des ter- ritoires envahis et la densité relative de leurs populations._t2_
Les f,-rancs Saliens entrés en tselgique étaient
si
peu nombreuxqu'ils n'ont pu
germaniser 1e nord dela
Belgiqueet
rils
ne peu- vent, à quelque point de vue qu'on se place, être considér'és comme étant les ancêtres de nos Flamandsr;
les populations qu'ils ont trou- vées dans le pays actuellement flamancl étaient celtiques ou celtisées;ell,es sont restées celtiques, et on ne peut, dans ces conditions, expli- quer
par la
différence cl'origine des Belgesla
différencede
leurs i'diomes.Buant
aux Francs Ripuaires, i1sfinirent par
envahirle
Luxem- bourg, les provinces de Liége et rle Namur, pénétrant même jusque dans 1'Entre-Sambre-et-NTeuse.Ils ont
germaniséle
Grand-Duch,é de Luxembourg et, dans notre pays, quelques lo,calités, en'core tou-jours
'delangue
alleman,fle,des
provincesde
I-uxembourget
deLiége; mais pour
((le
restant 'denos
provinces rvallonnes, lesl{ipuaires n'y ont
guère laissé comme tracesde leur
passage que ,cl'assez nombreuses sépultures, conséquence habituelle de toutes les guerres d'invasion r,.rr Nos Wallons et nos Flamands
r,
ôonclutlL
Canon, rr ne doivent don,c leu,r nationalité qu'à nos ancêtr'es préhistoriques et celtiqtt:r;.l
Mais alôrs, comment expliquer
la
naissance 9t le 'développe'nentde Ia
langue actuellede
nos provinces septentrionales?
Cornmcnl s''expliquer que les 'descendants des Nervienset
des Eburons rju nord 'du pays parlent aujour,d'huiun
idiome différentde
celui tlc leurs frères habitant au sud de la frontière linguistique?I1 faut évidemment trouver une autre raison que la prétendue ger- manisation olune partie de 1a Belgique, et c'est à cette recherche que
M.
Canon s'applique dans le chapltreVII
de 1'ouvragei [rt
qil'JsLittlL des Langues(pp.
I5gà
I92).Voici
quelle est sa thèse: ,r Si la partie méridionale dela
Rt'is'iritreavait,
commesa partie
septgntrionale,'échappéà
I'occup.r'.t,rtt romaine, tousles
Belges seraient aujound'huides
FlamandsI
t t,réciproquement,
si la partie
septentrionalede notre pays
avait,comme sa partie méridionale, subi
effectivement I'occupation romaine, tous les Belges seraientaujourd'hui
desWallons.
Dans Itun comme dans l'autre cas,il
n'aurait jamais été question de I'exis- tence de deux races en Belgique.l
A I'appui de
sa proposition, I'auteur invoque l'exemple de cer- taines populations ne parlant plusde
nosjours la
languequi
fut indubitablement celle 'de leurs ancêtres. Tout spécialement, llexemple des Goths, des Longoblrrds, des Burgondes, des.Normands, quin'ont
passu
,conserver leurs dialectes,quelque
nombreuses qde fussent leurs hordes d'invasion, semble convaincantà M.
Canon :-13-
alors que les langues de tous ces peuples ont été'si peu stables, ont exer,oé
si
peu d'influencesur
les peuples conquis,on
voudrait que seuls les Saliens, si peu notnbreux, que seuls les Francs de tselgique soient parvenus à substituer leur langue à celle usitée dansle
nord du pays et qul avait résisté à cinq siècles de dornination romaine ?I1 faut
admettre quec'est
uniquementpar
suitede
l'évolu,tion naturellequ'ont
subie toutes 1es langues an,cestrales que nous en sommes arrivés graduellementaux
dialectesdu haut
moyen âge 'd'abord, au flamandde
nosjours
ensuite. Cette iangue flamande, tourt en 'comprenant des expressions d'origine étrangère, tant latines que tudesques, ,estun
idiomequi
a son caractère propre; son déve- loppementa suivi
des voiesqui lui
étaient propres, conformes au caractère et au tempéranlent dela
race celtique et qui diffèrent con- sid,érablemepl des voies qui ont dirigé le déveioppement de la langue allemande.Loin cl'être la forme moderne rie la langue franque, le flamand est
probablement
sorti tout
entierde
notre ancien cymrique. Celui-ci avair ,certainement quelque ressernblance avec les anciennes langues germaniques; on peut, dès lors, admettre que Ie nord 'de ta Belgiqueait pu
'devenir flamand, sousla
pression de l'étranger,et
que son idiome soit donc une langue parfaitement autonome,Tout
ce chapitre de linguistique estla
partiela
moins bonne 'de I'ouvragedeM.
Canon, etil
ne faut pas être linguiste 'de profession pour saisir le ,caractère aventureux 'de ses cl,éductions, qui constituent précisémentun
élément essentiel de son raisonnement.Peu 'de lecteurs, ,ceries, pourront partager les conclusions de ce
chapitre: <r
S'il n'y
avait pas ,eu de contact avec les Romains, tous les Belges parleraient, aujourd'hui commeil y
a 'd,euxmille
ans, la même langue; cette langue unique aurait été le flamand etil
n'aurait jamais été qu,estion de 1'existen'ce de,cleux races en Belgique... Tous nos Flamands sont, comme les Morins, devenus Flamands par l'évo-.lution
naturelle de I'idiome de leurs ancêtres. ))Le chapitre
VllI,
Toponymic rnoderne(pp.
lg3-zo5), est consacré à 1'étude 'de cértains sutfrxes ingen,, weiler, sch,eid, h,eim, queI'on
a invoqués,dit M.
Canon, comme attestant i'origine tu'desquede nom- breuses localités.Or il
est arrivé àla
conclusion que 1es recherchesà venir
rldémontreront trionrphalementqu'à
peu rd'exceptions près notr€ toponymie moderne est parfaitement nationale, comme était nationale notre ancienne toponymie celtiquer.
M.
Canon est,ici,
dansI'erreur la plus manifeste:
les travaux toponymiques ne permettent nu'llement de souscrire à sa théoried.'une-I4-
toponymie exempte,
à
peu d'exceptions près, c'éléments germa-"tËl::;
ainsi, pour ne s'en tenir qu'à ce seul exemple, que l'auteur se tromp€ absolument â proposdu
suffixe ingen, si fréquent dans le Limbourg méridionæl: alorsqu'il
est admis, incontestablement, que ce suffixe esttout
dequ'il y a
de pltts germanique, correspondant assez bien au gallo-rom ain -acus,M.
Canon écrit : <tIl
semble certainque ingen eI &nge dérivent du celtique ang, eng ou
ing.
nEnfin, dans le dernier chapitre,
lX,
Conciwsiozs(pp. z6 à
ztJ), Ul. Canon émet différentes considérations générales, qui témoignent certainemeûfd'un
patriotisme ardentet qui partent'
assurément, 'd'une conception généreuse dela
politique queI'on
devrait suivreplou,r asstlfer I'union intérieure, particulièrement sur la question des langues,
Pour êntretenir cette union si nécessaire, NI
.
Canon voudrait su,r-tout
que r< Flamandset Wallons
se témoignent fraternellement les uns êtux autres quelque bonne volonté, éloignent de leur esprit cette fatale pensée qu'ils-appartiennentà
deux races; 'disons-nous avec urtë ,conviction sincèrequ'il n'v a
chez nousni
Latinsni
Germainset
toutes nos difficultés linguistiques s'évanouiront.r Si
un peu de sang salien s'est mêlé au sang de nos Flamands, un peu de sang salien et ripuaire s'est également mêlé au sang de nos Liégeois, Luxetnbourgeclis, Namurois et Hennuyers I mais nousn'en
sommes pas moins, tous, des Celto-Cymriques...Nos
Celtes wallons et flaman,os se sont, 'dans le cours des siècles, détachés du grand rameau celtique;ils
se sontr {te concert avec nos aborigènes, créé une individualité propre: ils ont fini par
constituerla
nation belge,qui
n'estni
française,ni
anglaise,ni
germanique,ni
latine, mais purement et exclusivement belger.
On ne peut, évidemmer\t, sotrscrrre attx conclusions de
M.
Canon qu'en en atténuant le caractère par trop absolu.En
somme, sa thèse comporte deux propositions prin,cipales:
lapremière,
pour
établirqu'à
I'arrir'éede
César dans nos régionsil n'y
avait pasun
Germain surla
rive gauchedu
RhinI la
secon'd,e, pour prouver que I'apport des invasions germaniquesde la fin
de I'empire n'a exercé qu'une influence minime sur les populations de notr,e pays, aussi bien au nord qu'au surd de la frontière linguistique actuelle;tout
particulièrement, les F'rancs étaient en nombre abss-lument
insuffisantpour
germaniserles régions
actuellement fla- mandes.La
première question-- y
avait-il des Germains dans notre pays à I'arrivée de César'l-
a déjàfait
couler des flots dlencre. trly.r
-
15--
vingt-cinq ans, après at'oir, clans sa Frontière linguistique en Bel- gique, r,ésumé de façon très claire tout le débat,
Kurth
a admis que toutela
Belgique actuelle a été occupée par les Celtes, aussi bien la partie flamande que la Wallonie.X4. Canon a donc enfoncé une porte déjà ouverte. Cependant,
il
faut bien ledire, il
serait peut-êtreutile,
au point de vuedu
grand public, d,e revenir sur cette question, car 1'emploidu
mot Germai,nspar
les auteurs s'occupant clela
Belgique romaine peut induire enerreur des iecteurs non avertis. C'est
ainsi, par
exemple, pou,r neciter qu'un
ouvragetout
récent, que\{.
Franz Cumont signale àdiverses reprises, d,ans son étude sur la romanisation de la Belgique, parue en rgr4, le caractère double de la population qui habitait notre pays, ((,composée
d'un
rnélange de Celtes et de Germains,r.Evi.demment, cet auteur entend
par
rr Germains r> des populations originaires dela
Germanie, les dernières venuesd'outre-Rhin,
sui- vant les Gaulois proprementdits
et pr.ecédant les invasionsdu IV"
et du V" siècle; mais
il s'agit
de Germains déjà celtisés, et l'empioi du terme << Germains )), sans le rnoindre correctif, peut prêter à con- fusion. C'est le'cas des deux citations inscritespar M.
Canon en tête de sonlivre:
.,Au
temps de César, les Belges ne sont pas, dans touteleur
extension, des Germains: leur
allégationd'une
origine germanique n'est que fable (Zeuss) ; à l'époque de César,il n'y
avait pas un seul Allemand à l'ou,estdu
Rhin.r (Ilerm.
N{ûller.)En tout,cas, 1\'{. Canon aura toujours eu le mérite
d'attirer
l'atten-tion sur un point :
les ,éléments celtiqueset
préceltiques occupent dans l'ascendan.ce dle nos populations flamandesune place
plus grande que ne se le sont imaginé nombre d'historiens et de linguistes.C'est ce que
le D"
I{ouzé a constaté depuis longtemps,tout
parti- culièrementlorsqu'il
écrivait,en
r897,à
proposde Ia
population actuellede
Mendonck,qu'elle a eu peu à souffrir
des rnvasions franques, etqu'
< ellea pu
maintenir, grâce à ses marais età
son isolement, des caractèresqui la font
remonterà
l'époque prérnétal- liquer.
Quant à la deuxième proposition de
M.
Canon: les Francs n'en- trent que pou,r une part infime dans I'ascendance de nos populations, aussibien
wallonnesque
flamandes, parce que Jeurs bandes| necomportaient que des effectifs très réduits, elle heurte les idées géné- ralement reçues
et il
aurait certesfallu,
pour nous .convaincre, une argu,mentation plus solide que ,celle de I'auteur.Sans parler des multiples cimetières francs fouillés de toutes parts,
-
que I'on ne peut certes faire tous remonter aux gueries d'invasion, comme le penseM.
Canon,-
les recherches de toponymie doivent-t6--
faire conclure à une colonisation germanique quelcluefois très intense.
aussi
bien
dans notre\\iailonie
que clans certaines rég:ons limi- trophes de la France : les recherches 'de M. Ch. Rruneau sur la Limi,te des dialectes wallon,, champenois et lorrain en Ardenne en ont encorefourni,
en rgr3, une confirmation très nettel elles ne faisaient, d'ail- leurs, qu'ajouterun
témoignage éloquentaux
réstrltats acquis par 1;, conscien.cieuse enquête cleKurth en
tBgT: les
Francsont
dir s'installer en nombre 'dans toute l'éten'due de notre territoire actuel.Malgré ces critrques,
il
convientde
rendre hommageau
travail consi'dérable fourni parM.
CanoÀ, à s4 'documentation sérieuse, à lafaçon dont
il I'a
mise en cnuvre, au sou,ci d'impartialité qui ne cesse 'de I'animer dans 1'étude et dans I'exposé 'd'un s.rjet touchant à I'une des questions les plus épineuses, les plus angoissantes 'de notre ave-nir
national.Son
livre
appellebien
des réserves, mais quelles que soient les corrections qurune discussion approfondie nous amènera certaine- nrent à y apporter,il
n'en restera pas moins un oltvrage intéressant.Comme
tel, il
attireraà
nouveau,faut-il
espérer, I'attention sur un chapitre de notre histoire dont la révision s'impose, àla
1u'mière de toutes les découvertes anthropolo{rques, archéologiques et topony- miques de ces vingt-cinq dernières années.DISCUSSION
M.
HouzÉ.-
Le livre du lieutenant-général Canon, si bien analysé et discuté par notre coilègue Vannérus,lait
reparaltrela
question celtique qar a été traitée avec ampleur,ll
y a soixante ans, à la Société d'Anthro- pr-logie de Paris;à
ces'discussiorrs mémorables, yrrovoquées par notreilltistre compatrioto d'Omalius d'Halloy, avaient p,ris
part
des savants tels que l'historien Henri Martin, Bertrand 1'archéologue et Paul Broca, lc'rénovateur de I'anthrtrpologie. C'est ce dernier qui montra que la diver- gence dépendait des acceptions différentes amenant des confusions conti- nuelles; 7ly
a, disait-il, les Celtes de I'histoire, les Celtes de la linguis^ti,que et 7es Celtes de I'archëologie et
il y
a aussi les Celtes de la cranio- logie.,A,près'plus d'un demi-siècle, pendant leque1 de nombreuses étrr-des ont apporté la clarté, voici le résumé de la question : les populations actuelles cle la Gaule, donc du Belgiam qui en faisait pârtie, descendent des popu- lations préhistoriques déjà fcirt mélangées aux temps néolithiques; dès le
VII"
siècle avant notre ère, les Celtes, premier ban du type dolicho- céphate de Hallstatt, fondirent surla
Gaule qu'ils vainquirent grâce à leurs armes de fer, technique nouvelle : ils furent absorbés par les vainctts plus hombreux et plus civiiisés. Quant à la Gaule Belgique, ell""o--"nçu
dz,ns
I'est à
subir des incursio,ns germaniques,à
l'époque de César;'tl -
c'étaient alors les Sicambres; vers 29o, ce furent les francs Saliens, puis les grandes invasions.
Il
n'y a que le Limbourg qui ait été germanisé au point de vue ethnique, le reste du pays a rpeu changé, et ce qui le pnouve, c'est la proportion du type brun dans les Flandres; elle est supérieure de beaucoup à celle quel'cn
retrouve dans le nord de I'Allemagne et la péninsule scandinave.M.
Vsnvercr.- Il
n'est personne d'entre no,us qui n'accordê volon- tiers son adhésion aux tendances et au but élevé du beau livre écrit par le général Canon pour établir le iommunauté d'origine des populations belgesI
notre collègue Vannérus vient de nous en donner une 'analyse fouillée, mettant parfaitement eo relief les qualités et la riche documenta- tron de cette ceuvre; ainsi qu'il nous I'a dit, elle n'échappe pas à certaines rtserves et critiques dont I'intére'ssante discussion de la derniàre séance a hren précisé la portée.Je viens à mon tour forrnuler .quelques objections aux conclusions de
I'ouvrage du 'génÉral 'Canoir, objéctions bàrsées
sùr les
constatations ar throrpologiques faites chez des sujets originaires des diverses régions deIa Belgique.
Quelque désir que
j'en
aieet
quelque satisfaction queje
pourrais en éprouver au point de vue patriotique,il
m'est impossible de souscrire à la thèse dominante de I'auteur: I'unité ettmique, ou tout au moins anthropo- logique, de nos populations flamandes et wallonnes. Le fut-elle d'ailleursà
ses origines préhistoriqueb que les infiltrations successives de races n<-ttement divergentes et exerçant leur action avec une puissance très ir,êgale suivant les régions, ont dû altérerfort
différemrnent les carac-tèÀ
ethniques cle nos populations.Champ de bataille de I'Europe,
la
Belgique avu à
tous les âges befixer chez elle des représentants de ses envahisseurs et y créer des croise- ments en sens divers;.,ils ont eu ?our résultat de modifier plus ou moins pro,fondément son individualité anthropolog'ique; les dominations étran-
;1ères que nous avons .subies. en résistant victorieuSerrrent à leurs tenta- ir.;és d'absonption ethnique, nous ont laissé des vestiges biologiques qu'il . er;t curieux de rechercher en arialysant flamands, wallons et bruxellois, et que I'on 'peut retro'uver aisénrent dans tous les do'maines de I'activité vitale, tant physique qu'intellectuelle.
Ces altérations de nos souches primitives existent dans toutes nos pro- v{nces et leur com lication, est telle qu'on ne peut plus guère aujourd'htri
c< nstituer de séries ethniques hom,ogènes en une région quelconque du pEys; certaines familles toutefois, pour des raisons qui nous échappent, conservent parfois encore
des
types caractéristiques rapÉ€lant' nous aimons à le croire, les formes craniennes et morphologiques de nos popu- lations préhistoriques. Hélas, 1'évolution nivelle t-out caractère transcen- dant et les croisements qui se sont multipliés depuis un demi-siècle en Èelgique, à la faveur des facilités de cornmunication nationâle et interna- ti<.nale réduisent progressivement les différenciations ethniques et anthro..p< logiques de nos.
cornpatriotes
z
-18-
L'étude des conséquences multiples dans tous les domaines de ces croi- sements de
nos
populations wallonneset
flamandesserait
des plgs ir léressanteà
entreprendreet
jetterait une vive lumière surla
grave question, devenue si inquiétante aujourd'hui, des nationalités; je la signale aux anrthropologues, car, à en.juger pâr quelques études fragmentaires du problème,il
est <les p,lus attachant et fécond en conséquences au ,point de vuL social, surtout dans un petit p,ays colnme le nôtre.Nous le savons aujourd'hui par les recherches expérimentales de bota- nique et de zoologie, l'hérédité de transmission biologique, tant normale c.ue pathologique, nd peut se ramelter à une sorte de dichotomie des carac- tères;
à
côté de celles obéissant rigoureusementaux lois de
Grégor Mendel,il
est toute une série de combinaisons héréditaires divergentes, suscep,tibles d'être réalisées parla
latence oula
déviatio'n des qualités pirrentales ; je me borne à insister sur un seul point, I'inégalité habituelle rle puissance des deux éléments entrant. dans les combinaisons mixtes des caractères envisagés;or,
nousle
savons, chez l'homme tout au moins,1,:s, caractères purs sont I'exception, les formes intermédiaires
la
masse'Mais
je
m'écarte du sujet en discussionet j'y
reviens pour conclure que de sérieuses divergences anthropologiques séparent encore nos poPu:lations flamande, wallonne et brabançonne. On ne rpeut cependant tirer argument de ce fait pour justifier des revendications iinguistiques et une séparation, fut-elle purement administrative. Ces 'divergences ne s'oppo- sent nullement et loin de se contredire et de se combattre, elles arrivent à se compléter heureusement et à créer un tout I armonieux qui rePrésente nc.tre nationalité belge.
La
France ne connait-elle donc 'point des variations ethniques autre- ment marquées et redoutablesrvariations que viennent accentuer des oppo- sitions tout aussi graves dans les domaines politiques, religieux et écono-mique; son unité s'en trouve-t-elle atteinte ? Je pourrais en parcourant d'autres ,pays d'Europe
et
d'Amérique généraliser, ,peut-ondire'
cette drimonstration; I'idée de patr'ie n'estpas
contemporainede
I'origine etl,nique; elle s'est dé-vetoppée 'progressivement; elle estfaite
de nosjoies, de nos épreuves et de nos souffranoes communes, de nos aspira-
titns, de nos tenclances économ'iques, de notre évolution sociale, ce terme pris dans un sens large; I'idée de patrie est étroitement liée à notre vie intime et intellectuelle et elle s'est déveloptpee fortement depuis un siècle
-
la guerre ne I'a-t-elle pas prouvé-
rnalgré les efforts, ou peut-être à cause d'eux, de quelques idéalistes vivant en marS'e de ce patrimoine commun de luttes, de triomphes et de revers. ,L'unité de notre rpays ne p'emt donc
se
trouver compromisepar
la démontration de la persistance de différenciations anthrop,ologiques p,lusoti
moihs importantes parmi nos populations flamandeet
wallonne; .je vais plusloin; si
cet argument avait quel.qqe vâteur,il
se retournerait ccrtrela
thèse de ses pàrtisans, car on peut affirmer que dans le sein même dè nos deux grands g'roupements linguistiques s'observent deso1 positions d'ondre anthropologique, morphologique et rirême intellectuel
-19-
alssi radical".
.t
grria"rrtes qu'entre la Wallonnie, d'une part, et le peuple flirmand, d'autre part; l'étude comparative de nos provinces est très ins-trlctive à cet égard.
Afin d'éviter toute fausse interprétation des déductions de mes recher- ches,
j'ai
tenu dans ce préambule, un pell long peut-être, à préciser nette- mentla
portée dela
démonstration que je vais tenter de vous farre; il pcrsiste,à
mon sens, aujourd'hui des caractères bien tranchés entre les rp<.pulations flamande, u'allonneet
bruxelloise.Voyons la taille tout d'abord.
La, taille norma,le en Ilelgique
(Milicicnr et volontaircs àe l9O2 à 1906) 45,771 de 20 ang et plus - Taille I m 55 et plus
I
poURcENTAGE DEs TAILLESMoyerne (en do tailla I I I
mètre) I P.tito I Moycrnq I Granda
| (e"d** l'60) I (l'60'r l-70) | au-dou dc l-70
t.tt
Limbourg.
Anvers.
Namur. . .
Luxembourg, Liego .
Brabant....
Flandre occieentalc.
Flandrc orientnle Hainaut Royaume
Pays Flamaud Wallonie.
Brabant . . .
9.
7,u6.
12,288.
r t,667.
12,03l.
14,473.
13.6)5.
12,674.
12,992.
.
14,45t3,06
11.26 t3,15 t3,61
9.
58,348.
61,205.
62,012.
62,æ7.
61,24t.
62,744.
62.15?.
62,626.
6t,586l,88
t.
34,552.
26,52?.
26,114.
25,297.
24,299.
23,635.
25,186.
24,398.
23.97 25.06 1.67t71.6635 t.6620 t.6588 1.6582 1.6577 t.6567 t.6566 1.6546 1.6182
1.621'*
r.6584 1.6577
6l,08 6l,88 62,74
27,6
24,97 23,62
N. B.
- Pour I'ensemble des recrues en y tionr sont : Pays Flamand (69,81 3 mensurationr.)
comprenânt les hommes en dessous de20 ans, cer propor- Brabant I m.6577 m.659
-
Wallonie I m.6567-
-20:-
La taille
chezles d.6linquants
belges(Détenus corrcctionnels : 1E,646)
I. _
SÉRIATION DES TAILLESII.
-
MOYENNE DES TAILLES A LA FIN DE LA CROISSANCE10.23 o i o 15.47.0 I o
Accoiæmeot moyo de la tdllc utre 2O ct 25 anr
(en millimètræ)
Limbourg.
Anves Flandrer ,
Brabant Hainaut
Tout le pays
1.6770 1.6734 1.6726 1.6722 1.6694
1.67 35
t.8 2.2 3.7 4.4
'ï
5.7
Conclusi.ons.
--
Chez les soldats et chez les délinquants,il
existe, entre les sujets flamands, wallons et bruxellois des variations sensibles dans la moyenne générale des tailles et dans la répartition des trois grands grou- pe" de taille.*il'
En outre, I'accroissement tardif du squelette,.c'est-à-dire 1'allongement de la taille entre r9 et 35 ans, varie considérablement dans nos diverses piovincesl l'écart maximum se constate entre le Limbourg èt le Hainaut, c'est-à-dire pour les sujets originaires des deux provinces gui se trouvent aus sommet et au bas de l'échelle décroissante des tailles moyennes.
2. Des divergences au moins aussi importantes existent à là fois pour la taille moyeûne et pour la répartition des trois grands groupes de taille, entre les sujets des quatre provinces qui constituent le ,pay's flamand; ces
_2t_
ci:vergences sont en général plus marquées que celles que
l'on
relève entre I'ensemble de la région flamancle et la Wallonie.Il
en est de même p(-)ur les écarts qui se constatent entre les m,oyennes anthropométriques ces sujets apparteftInt aux quatre provinces tlu pays wallon.Envisageons ensuite le tempérament; pour la netteté de Ia démonstra-
tion, nous avons attribué arbitrairement
ici
dans les formes mixtes, par exemplele
tempérament sanguin-nerveux, une valeurde rfz à
chacun de leurs élément composants. Nos recherches ont porté sur 826 sujets.Tempéra,rrrent
825 détcnu dc 20 à 50 anr
Flaurands (529).
Wallons (177) Mixtes (82) Brurclloir * (37).
28.4
2t.o 2t.9 21.6
40.4 54.5 55.5 51.5
28.0 20.o t7.6 24.2
?.2 4.5 5.0 2.7
(*) Le nombre de détenus bruxellois observés est trop faible ici pout en déduire des résultats que I'on puirre conridérer comme certaina.
Conclusi.on.
-
De notables divergences sont mises en évidence par le pourcentage des tempéraments dans les raôes wallonneet
flamande, et chez les sujets issus d'unions mixtcs ou de farnilles bruxelloises.***
Un troisième élément a été envisagé dans mes recherches; celui de la r<busticité constitutionnelle, celle-ci étant envisagée d'après les seules conclusions de l'examen médical. Cette série de 825 détenus ne comprend c,ue fort peu d'individus malades.
Flobustieité constitutionnelle
Flemandr 'Wallonr . Mirtes Brurcllca.
6.9
52.5 50:0 48.7
12.5 23.2 t7.o 8.t
23.6 24.3 33.0 4t.2
_22_
Conclusion.
-
La proportion des constitutions bonnes (celles-ci com- prenant les robustes) m,oyennes et faibles varie considérablement dans lesdivers groupes ethniques envisagés.
***
Un de,rnier élément d'appréciation, des plus intéressant au ,point de vue ethnique, nous est fourni par f indice céphalique. J'extrais d'une étude complète de ce caractère anthropologique chez les délinquants bèlges les
cliiffres ci'dessous, qui confirment nettement ma thèse.
Le matériel d'él:ude sur lequel
ils
se basent comprend r,6o5 détenus bctger, dont la première série se compose exclusivement de jeunes sujets au nombre de 165, série destinée à préciser I'influence de l'âge sur I'in- dice céphalique; bornons-nousà
en déduire pour le moment qu a partirr.
la dix-neuvième année, les variations deviennent négligeables; déià àd.r:-huit ans, 1a proportion obtenue par I'indice se rap,prroche sensiblement ,le la moyenne
générale.
*
Les r,44o détenus compris d".rr*tu*d"rrxième série se divisent comme
surt: Fiamands,737; Wallons,3o7; Bruxellois,
r8zi
Mixtes, zr4. Ceux-cr
se rang'ent ensix
co.mibinaisons ethniques des parents:
Flamands- V\rallons,73;
Bruxellois-Wallons, z9I
Bruxellois-F1amands,,11r. p
,rtchacune d'elles nous avons distingué les origines paternelle et maternelle.
I)ans le tableau ci-dessous, nous avons groupé, suivant la classification dr, Broca, les détenus de chaque race; dans un second tatileau,
la
subdi- vi' ion dês sujets d'origine mixte 'permet de dégager dintéressantes com- paraisons avec les chiffres du tableau préiédent.L'Indice céphalique en Elelgique
RÊPARTITION
d'après
la classi6cation de Broca
Dolichocéphales (moins de 75) .
Sous-dolichocéphales(7 5o r ll I t t 1.
Mésaticéphale (7778/8000) Sous-brachycéphales (800t/8333).
Brachycéphales (plus de 8333)
il
3B 7g 94 85 707
3.58 12.38 25.71 34.62 27..69
3.85 23.h3 25 82 35.1r 1t.54 7 43 47
t0
33 54 79 38
4.67 t5.42 25.23 36.92 64
2l 182
2t3 120
I
1,440 délirquantrWallons Bruxellois Flamands Mixtes *
c,,
I45
:
162 197
6.il 2t.98 26.73 28.90 t6.28
Totaux. '737 214
(r) L'influence de la taille des sujets peut en pratique être'négligée dans u4e étude de ce genre;
il
résulte de rna stati,.tique sériée, à ce point db vue, quesi les diamètres antéro-postérieur et transverse s'accroissent proportionn,elle- ment à la stature, le second un peu m,oins vite que le premier, les fluctuatioûs de I'ind,ice qu'elles entraîDent sont peu importantes.
*-23-
Flanands-Bruxellois RËPARTiTION
d'après
la classiÂcation
dc Broca
6sl'"o
vJ 'â É
F5lË_E
ËdiÆ"
dËlÆË
4
t3 l5
22 7 Dolichocépales
(moins de 75).
Sous-dolichocéphales (7501 17711).
Mêaticéphales (77?E/8000).
Sou*brachycéphales (800
' /8333).
Brachycéphales (plus de 8333).
3 6
I
t4
ll
42 I 6 7
t2 4 l2 t5 26
3 5
t6 t9
I
I 2 5
,ill ,
5v:l'
| ',
3.44 10.32
37.94
7 IB 3t 4l l5
6.26 t617 27.68 16.60 5
3l t6
73
4
t7
7
29 6l
Total.
Conclusi,on.
-
La proportion de Dolichocéphales est la plus imri;ortante cirez les flamands; elle diffère peu des wallons aux bruxellois..La
proportion de sous-dolichocép,hales est très éievée chez les Bru- xellois et les Flamands.La proportion de mésaticép,hales varie très peu dans les trois groupes.
La proportion des sous-brachycéphales I'emporte chez les Bruxellois et
les Mixtes; elle dirfère relativement peu entre Wallons et Flamands.
La
prqportion de brachycéphales est considérable chez les \A/ailons (piusdu
quart);
elle estla
moindre chez les Bruxeilois, interrnédiaire ptrur les F-lamands.***
Il
n'esl. donc pas douteux qu'au'point de vue <1e I'indice cép,halique, rIexiste
d'importantes Cifférencesentre
1es p,opulations flamande et lvallonne. Ces différences s'accentueraient en analysant les va,riations qui s'observent dans les divers diamètres et dans 1a circonférence horizontale rnaxim,a du crâne. Mais cette étude nous entraînerait troploin;
j'aurai I'occasiond'y
revenir ultérieurement, dans une communication sur I'in-ciice céphalique chez les détenus belges.
En résumé, au point de vue anthropologique et en tenant compte des Çaractères actuels des populations des diverses régions de notre PaYs, 1l
r
est p,as contestable qu'il existe enoore aujourd'hui Ces différenciations relativement importantes entre les habitants des provinces flamandes et ceux des provinces wallonnes. Les croisements entre euxet
les infiltra- ti ;ns étrangères ont p,u en atténuerle
degré, maisleur
constitution anthropologique différente persiste à toute évidence; dans quelle mesure* Répartition. dcs 214 formeg mirteg
Wallons-Flamands
t{riE gÉ jË
oo i9
Ëô
È?,)]
o : i nl rl LI--24-
ccrrespend-elle
à
celle des populations p,rimitives de n,otre sol, c'est là une iluestion qu'il ne m'appartient pas de résoudre.M.
HouzÉ.-
M. Vervaeck a ci:é un groupe de délinquants jeunes et nc,usâ dit
qu'après dix-neuf ans, l'indice céphalique lraraltfixé;
ies enquêtes faites sur des étuciants à Carnoridge et à Manchester ont mon- tre qu'il y a accroiisement en longueur, en largeur ou en hauteur jusqu'à vrr,gt-cinq ans et plus, ce qui ne peut être dû qu à I'activité mentale pro- voquan.- un dér'elcç,pement cranio-cérébral.M.
BonoonnoFF.-
Notre collègue, lVr. leD'
Vervaeck, vient d'oppo-srr
les habitants de la p.,r6,vince de Limbourg à ceux dela
province deHainaut. NIême en deho'rs de toute consi'dération de race, les conditions d- mirieu, dans lesquelles les uns et les autres vivent clepuis si longtemps, suffisent
à
expliquer les diflérences quiles
distinguent.Les
premiers mè'nent, depuis les temps les p,lus éloignés, unè vie essentiellement agri- cc.le, au grandair;
le plus grand nombre des autres passent, depurs des siècles, leur existence dans les mines, les verreries, les laminoirs, les usines. Iiatalement les facteurs mésologiques devaient do'nc profondément modifier ces derniers, tandis que les premiers ne pouvaient subir unetransformation semblable.
1\{. G. Daivrnl.
-
Les chiffres donnés par M. le D" \'ervaeck sont des 1:ius intéressants. Je regrette que le,poids ne soit p,as donné en même tem,ps que la tailie des sujets. La laille seule ne donne pas une notion suffisante zu 'point de vue de la robustesse de I'individu. En effet, nous l'oyons très souvent dans les éco1es actuellement,à
cause du régime de guerre, le taille des enfants s'accroltre dans des proportions normales, tandis que lepoids n'augrnente pas autant, reste stationnaire ou même diminue. Ce
scnt précisément ces enfants-là les plus faibles et Ies plus misérables-
-25-
Rafport, du ,Secrétaire gënéral.
MnssreuRS,
Depuis que
la
tourmente délibérément cléchaînéesur
notre pays par une nation perfide et criminellea
passé, n',épargnantrien,
pas mêmenos
collections scientifiques,nos
laboratoires,nos
biblio- thèques, b"est la première fois que votre secrétaire vous présente un rapport sur I'activité de notre Société.Nous
voilà
donc nnefois
encore réunis pourétablir le bilan
de nos travaux, pour vous fairepart
de nos espéran,ces d'avenir.Mais avant tout, nous avons un devoir pénible à remplir. Dix-stpt
de nos membres ont payé leur tribu à la mort :
MM.
Bergé, Francotte, Rommelaere, Delsaux, Victor Dubois,Huart,
Gilbert, Popelin, Sam\À/iener, Cogel.s,
la
baronne Goethals,Aubry, \'[ourlon, et
notre conservateurLouis De
Pauw, assidu, d'une maîtrise incomparable dansla
reconstitution des animaux fossiles. Mais nous devons une mention spéciale à Jean De Mot qui donna sa vie pour le pays et qui succomba à Passchendaele à la veiiie de la victoire; au commandant Guffens,qui
tombaau
début dela
guerre' età Emile
W'a-xweilerqui,
on peutle
dire, rcombattit et avec. qttelle ardeuret
quel talent dans les rangs de 1'armée civile. Hélas ! la mort metfin
à son æuvre admirable et le pays tout entier perd enlui un
hommesur qui
on avait fond,é légitimement 1es plus grands espoirs pour le travail ardu de la reconstitution. Nous aclressons un souvenir ému à ces hommes qui, dès la déclaration de guerre n'ont plus eu qu'une pensée: défen- dre et venger notre drapeau contreun
ennemi parjure et cruel.L'attitude
des hommes de scien,ce allemands, de ces hommes qui faisaientfi
de toute justice, de tout contrôle,fut
tellequ'il
ne nous était plus possible de continuer nos rapports avec eux. L'impudence.h
mensonge,I'affirmation par ordre qui
caractérisentle
fameux manifeste des q3 reflétaient une telle mentalité qu'i1 nous était désor- mais impossible devoir
leurs noms figurer encore parmi nos mem- lrres correspondants et nous les avons ratJés. -I-a
victoire, hélas! ne nous donna pasle
calme etla
tranquillité indispensablesà la vie
scientifique.Les premiers mois
furent pénih,les; des difficultés detout
genre rendaientla
reprise de nosirurrou*
extrêmementardue. Nous sortions de ['orage
presqueexsangûes, lqs ruines s'étaient accumulées, les conflits sociaUx suî- gissaient de tous côtés, la vie normale ne se rétablissait que pEu à peu-