y
FACULTÉ DE
MÉDECINE
ET DEPHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1896-97" No 94
DU CURETTAGE COMME TRAITEMENT
PALLIATIF
l'épi d
uin il
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement
le
8Juillet 1897
Camille-Louis SUREAU
Né àRochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure), le12avril 1868.
Examinateurs de laThèse
MM, BOURSIER, DEMONS, DUBREUILH, BINAUD,
professeur.... Président.
professeur....
agrégé } Juges.
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses
parties de l'Enseignement médical.
BORUEAUX
IMPRIMERIE Y. CADORET
17 — RUE MONTMÉJAN 17 1897
FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHAKMiUE DE BORDEAUXM. PITRES
Doyen.
PROFESSEURS :
MM. MICE.,
AZAM Professeurs honoraires.
Clinique interne Cliniqueexterne
Pathologieinterne....
Pathologieetthérapeu¬
tique générales
Thérapeutique
Médecineopératoire...
Cliniqued'accouchements
Anatômiepathologique
Anatomie
Anatômie générale et
histologie
MM.
PICOT.
PITRES.
DEMONS.
LANELONGUE PUPUY.
VERGELY.
ARNOZAN.
MASSE.
MOUSSOUS COYNE.
BOUCHARD.
VIAULT.
Physiologie Hygiène Médecine légale Physique
Chimie
Histoire naturelle Pharmacie Matièremédicale Médecineexpérimentale...
Cliniqueophtalmologique..
Clinique des maladies chirurgicales Cliniquegynécologique,
MM.
JOLYET.- LAYET.
MORACHÇ.
BERGONIE.
BLAREZ.
GUILLAUD.
FIGUIER.
deNABIAS.
FERRÉ.
BADAL.
PIÉCHAUD.
BOURSIER.
AGRÉGÉS EN EXERCICE :
sectionMM.de médecine (Pathologie interne etMédecine légale).
MESNARD.
CASSAET.
AUCHE.
MM. SABRAZES.
Le DANTEC.
section de chirurgie et accouchements
Accouchements MM. RIVIERE.
CHAMBRELENT.
( MM.VILLAR.
Pathologieexterne
]
BINAUD.( BRAQUEHAYE
section des sciences anatomiques et physiologiques
Anatomie I MM.t CANNIEU.PRINCETEAU. I PhysiologieHistoire MM. PACHON.
naturelle BEILLE.
section des sciences physiques
Physique MM. SIGALAS. I
Pharmacie
Chimie etToxicologie.. DEN1GÈS. | M. BARTI-IE.
COURS COMPLÉMENTAIRES :
Cliniqueinterne des enfants
MM. MOUSSOUS.
Clinique desmaladies cutanéeset
syphilitiques
DUBREUILH.
Clinique des maladies des voiesurinaires
POUSSON.
Maladies dularynx, des oreillesetdunez
MOURE.
Maladiesmentales
RÉGIS.
Pathologie externe
DENUCÉ.
Accouchements
p1VIF.RF Chimie
DENIGÉS."
LeSecrétaire dela Faculté: LEMAIRE.
Pardélibérationdu 5 août
1879, la Facultéaarrêté quelesopinions émises dans les Ihèsesqui lui sont présentées doivent être considéréescomme
propres à leurs auteurs, et qu'elle n'entend leurdonner ni approbation ni improbation.
A LA MÉMOIRE DE MON PÈRE
A MES PARENTS
A CEUX QUI ME SONT CHERS
A mon Président de Thèse,
Monsieur le Docteur A. BOURSIER
Professeurde Cliniquegynécologique àlaFaculté deMédecine
de Bordeaux,
Chirurgien des Hôpitaux,
Membrecorrespondant delaSociétédeChirurgie,
Officierd'Académie.
INTRODUCTION
Au moment d'arriver au terme de nos études, un devoir bien doux nous reste à remplir, celui de remercier tous nos profes¬
seurs et chefs de service dans les hôpitaux, pourles efforts qu'ils
ont faits pour nous apprendre les quelques connaissances que
nouspossédons en médecine.
Merci donc à eux tous et en particulier à M. le professeur Boursier, qui nous a inspiré l'idée de ce travail, pour le bon
accueil et la bienveillance que nous avons rencontrés auprès
de lui, et le bon vouloirqu'il a mis à accepter la présidence de
notre thèse inaugurale. De même, merci à MM. les docteurs
Monod et Mongour pour les renseignements et les observations
que nous leur avons empruntés.
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'•-'
DU CDB.ETTAGE COMME TRAITEMENT PALLIATIF
DE
L'EPITHELIOMA M COL UTERIN INOPERABLE
CHAPITRE PREMIER
Très souvent l'épithélioma du col de l'utérus se présente au chirurgien à une période tellement avancée
de
sonévolution,
que toute opérationradicale estimpossible.
Ces
cas etleur
cor¬tège de douleurs morales et physiques ont
fait employer de
nombreux moyens etdepuis trèslongtemps déjà.
Bien
peuhélas,
donnent des résultats satisfaisants, même au point de vue pure¬
mentpalliatif.
Notre intention n'est pas de passer en revue
les différents
agents médicamenteux qui, depuis
Ambroise Paré
au xviesiècle
jusqu'à nos jours ont été préconisés et essayés, nous
voulons
simplement étudier le curettagecomme
traitement palliatif dans
l'épithélioma du col utérin inopérable.
Cette opération n'est pas nouvelle.
C'est
en1846
queRéca-
mier la proposa pour le traitement
des fongosités de l'utérus,
ainsi que l'indique le titre de son
mémoire
«Sur les productions
fibreuses et les fongosités intra-utérines «.
Il n'était pas question alors de
l'employer dans l'épithélioma.
Cependant, dès 1848, Robert,
dans
sathèse de
concours,insiste
— 12 —
surle raclage de la muqueuse utérine dans les affections granu¬
leuses, ulcéreuses et « earcinomateuses » du col.
Nélaton approuve ce traitement et inspire la thèse de son élève Rouyer. Ce procédé fut vite abandonné néanmoins; en
effet, la curettedontseservaient Récamier,Robert,Maisonneuve, etc., était trop défectueuse pour avoir une action énergique.
Ses bords mousses n'enlevaient que quelques bourgeons exubé¬
rants et très friables, mais n'attaquaient pas assez vivement le néoplasmepour enrayer sa marche. L'antisepsie,encore ignorée,
n'était pas là pour combattre les accidents de septicémie qui parfois apparaissaient. Aussi, Aran et Becquerel jugèrent-ils,
pour toutes ces raisons, très sévèrement cette opération qu'ils qualifièrent de barbareet de tir à la cible les yeux fermés.
En 1872, Simon de Ileidelberg remet de nouveau la question
aujour, mais en la modifiant. Au lieu du curettagc de Réca¬
mier et de ses successeurs, ilpréconise le curettage destructeur.
A l'aide d'une curette à bords tranchants, il creuse profondé¬
ment Je néoplasme et le détruit le plus possible. Sa méthode,
secondéepar l'antisepsie, est dès lors étudiée et acceptée par un
grand nombre de gynécologistes : Terrillon, Eugène Monod, Gallard, Ilouzel,Levrat(deLyon), Walton,Gallez(de Bruxelles), Aug. Martin, Ilégar, Kaltenbach, Pozzi, Emmet, etc., pour ne citer que quelques-uns. C'est à peine si quelques partisans
adverses se rencontrent, comme Mme Gâches Sarraute et surtout
Hugues de Ménière quiconsidère le curettage, dans l'épithélioma
du col utérininopérable, comme une opération difficile, dange¬
reuse et dont il reste à démontrer le bénéfice que les malades pourraient en retirer.
Nous n'insisterons pas sur ces conclusions, les preuves con¬
traires sont trop nombreuses et trop probantes, ainsi qu'on
pourrale voir dans le cours de cette étude.
Sansdoute, cetteopérationn'est pas l'idéalcomme traitement de l'épithélioma du col utérin inopérable, puisqu'il ne guérit
pas l'affection, mais il n'en est pas moins certain que c'est
encore un des meilleurs, sinonle meilleur des traitements dans les cas de ce genre, et qu'en outre del'effet moral qu'il produit
— 13 -
sur la malade, il donne des résultats qui ne sontpas à dédai¬
gner.
Voyons donc de quelle façon se pratique l'opération, mais auparavant ilnousparaîtnécessaire d'examinerdeuxquestions : l'anesthésie et la dilatation.
A. Le curettage n'exige pas nécessairement l'anesthésie de la
malade; cependant, afin de lui éviter toute sensation doulou¬
reuse, la majorité des auteurs est d'avis d'y avoir recours.
C'est ainsi que pratiquent Pozzi, Aug. Martin, Hofmeïer, etc.
Quantà savoir s'il fautpratiquer l'anesthésie généraleou locale,
les opinions sont plus variables. Il semble néanmoins qu'ilvaut mieux, tant pour la tranquillité de la patiente que pour celle du chirurgien, s'adresser à l'anesthésie générale. Pour ce faire, la plupart s'adressent au chloroforme et à l'éther. Cependant, von
Mering a préconisé le pental ou triméthyléthylène dont l'action
est très rapide et qui pourrait être employé dans lescas où le
chloroforme est mal supporté. Hofmeïer emploie parfois le bro¬
mure d'éthyle, mais sans dépasser la phase d'excitation. Et pourtant,l'anesthésie localeestbien suffisante.C'est ainsiqu'une injection hypodermique d'une demi-seringue de Pravaz, conte¬
nant une solution de cocaïne à5 0/0, donne après cinq minutes
une anesthésie durant vingt à vingt-cinq minutes. Il est préfé¬
rable néanmoins, dit Pozzi, de faireun badigeonnage avec une solution au dixième, badigeonnage que l'on répète si c'est
nécessaire. De cette façon, on évite des accidents qui pourraient
se produire par les injections. Par cette méthode, en effet, il ne faut pas dépasser 5 centigrammes de principe actif. Reclus qui, auparavant, employait jusqu'à 25 centigrammes, n'en emploie plus que 10 ou 15; encore, pour certains, la dose est-elle bien
forte. Quoiqu'il en soit, la muqueuse ainsi badigeonnée, parait
auxmalades s'être changée enbois.
L'opérateur pourra donc à son gré choisir entre l'anesthésie générale ou l'anesthésie locale; mais il nous parait que l'anes¬
thésie générale est préférable; ne serait-ce, ainsi que le
dit
Pozzi, que pour désarmer etvaincre la pusillanimité des mala¬
des.
/?. Laseconde question à examiner est celle de la dilatation : Faut-il, avantde curetter un épithélioma du col utérin inopé¬
rable, la pratiquer?
De l'avis d'Aug. Martinet de tous les gynécologistes, le grand
ennemi dans la dilatation, ce sont les affections inflammatoires
des annexes de l'utérus. Dans l'épithélioma du col, cesaffections peuvent exister (elles sont rares pourtant), et par le fait même contre-indiquer la dilatation. Mais, ce qui est beaucoup plus fréquent, c'esl l'envahissement des annexes par le cancer. Cet
envahissement ne s'oppose nullement à la dilatation, parce que les lésions ne sont pas d'origine inflammatoire, qu'elles sont
essentiellement chroniques. Malgré tout, il nous semble que cette mesure est au moins inutile, sinon dangereuse. L'épithé¬
lioma du col saigne facilement; la dilatation n'aurait donc
d'autre résultat que celui d'amener une hémorragie, ce qui est
grave chez des malades qui ne sont malheureusement que trop
affaiblies par des pertes sanguines abondantes. En outre, c'est
un retard dans l'intervention, sans compter les déchirures que la dilatation peut amener sans pour cela enlever une seule parcelle du néoplasme. D'ailleurs, la curette à bords tran¬
chants, maniée habilement, se creuse elle-même, peu à peu,
sonchemin.
Les quelques remarques que nous avons faites au sujet de
l'anesthésie et de la dilatation du col utérin dans le curettage,
nousparaissaient nécessaires,avantd'exposer,ce quenousallons faire, le manuel opératoire de cette intervention.
Le curettage, comme nous l'avons dit, n'exige pasnécessaire¬
ment l'anesthésie de lamalade, il est préférable néanmoins de
la pratiquer. Ceci fait, la femme couchée dans le décubitus dor¬
sal, sur le bord de la table à opération, les membres inférieurs fléchis, laparoi postérieure du vagin est déprimée à l'aide d'un spéculum univalve de Simon. La lèvre antérieure du col est saisie à l'aide d'une pince à mors et la portion vaginale est
amenée le plus près possible del'entrée duvagin.
I. Manuel opératoire.
Il nous faut faire remarquer que dans la plupart des cas, la
lèvreantérieure du colsedéchireraet quel'abaissementde l'utérus
sera impossible. D'une façon ordinaire, en efï'et, la matrice est
absolument fixée lorsqu'elle est envahie par un épithélioma ino¬
pérable. Si donc, la lèvre antérieure s'effrite à la moindre trac¬
tion et avec la plus grande facilitésous la pinceet que l'abaisse¬
ment ne soit pas possible (ce qui est la règle), on y renoncera pour se contenter de pratiquer, avec des spéculums univalves,
une dilatation vaginale capable de donner le plus d'aisance et
delumière possible.
Après désinfection des plusminutieuses au moyen d'injections
àl'eauphéniquée ou ausublimé à.un pourcinq mille, onprocède
au curettage des parties fongueuses avec la curette tranchante
de Simon qui, d'après A. Pozzi, est l'instrument de choix.
Il faut avoir soin de n'attaquer les surfaces qu'obliquement
et non perpendiculairement, de crainte de perforation. Il faut agir vite, d'après Terrillon, dans les cas d'épithéliomas à forme végétante qui saignent facilement et en grande abondance, afin
d'éviteràla maladeune tropgrande pertedesang;dans d'autres
cas, il n'est pasnécessaire de se presser autant, bien que dans
tout curettage undes accidents lesplusfréquentssoit l'hémorra¬
gie. D'ailleurs, ainsi que ne cesse de le répéterS. Pozzi, cette hémorragie ne doit pas effrayer l'opérateur, car la plupart
du
temps elle diminue à mesure quel'opérationavance. Sitoutefois
ses proportions devenaient tropconsidérables et
inquiétantes,
011 pourrait, ainsi que cela a étéfaitquelquefois,procéder
àla liga¬
ture temporaire des artères utérines.
Le curettage terminé, onfaitunlavageavec une
solution anti¬
septique faible ettrèschaude,etl'onva
éteindre dansl'anfractuo-
sité créée par la curette, soit une série de cautères
actuel
s,soit
le thermo-cautère dePaquelin. Les différents
praticiens emploient
ces divers moyens, d'autres lesfontsuivre
d'une cautérisation
auchlorure de zinc ou au perchlorure de fer.
Il semble
que cettecautérisation par le feu, en effet, tout en
détruisant les tissus et
en arrêtant l'hémorragie, dessèche en même temps les
parties
touchées, ce qui permet un contact
plus intime du caustique
— 10 —
chimique, qui par
suite
ne sedilue
paset vient compléter l'œu¬
vre commencée par le cautère.
Ceci fait,
onenlève la pince, si
les tissus ont été assez résistants pour la fixer, et on
fait
unnouveau lavage, puis on bourre la
cavité
etle vagin de
gazeiodoformée.Enfin les valves sont retirées.
Aug. Martin, après
avoir pratiqué le
curage,autant
que pos¬sible, suture entre elles les
parois de la cavité consécutive à
l'abrasion. Pour faire cette suture du moignon utérin,
il
arecours à deux procédés. Il attire vers
le bas le moignon de la
matrice et enfonce les aiguilles dans les lèvres de
la
pertede
substance, de façonà leur faireembrasser toute
la plaie jusqu'au
moignon. La surface cruentée
ainsi embrassée est finalement
obturée d'une façon complète par le serrement
énergique des
fils. On termine par la réunion
des lèvres de l'orifice interne
avec celles de la perte de substance
du vagin. On peut aussi
réunir les bords de la plaie en posant, tout autour
du col, des
fils qui entourent toute
la surface saignante, et
serrerl'une
contre l'autre les parties qui ne peuvent être
suturées
aumoi¬
gnon. Ce mode de suturesuppose
toujours
unecertaine mobilité
de la matrice.
Une autre façonde pratiquer la suture,
d'après Aug. Martin,
consiste à embrasser toutle plancher pelvien
qu'on garnit
surune grande étendue de points
de matelassier. Lorsque la mobi¬
lité de lamatrice est limitéeaupoint de ne pas permettre même
une suture partielle de la cavité avec
le moignon et
quecette
cavité est immobilisée, comme cela arrive presque toujours,
cela ne l'empêchepas de suturer.
Dans
ces cas, enpartant du
vagin, il suture le cratère sur tout son pourtour,
de façon
quel'ouverture se trouve entourée sur les parois antérieure, posté¬
rieure etlatérales du vagin, par une ligne non interrompue
de
points solides de suture.Nous n'avons pas vu que les
gynécologistes français
ouamé¬
ricains se livrassent à cette pratique. Lasuture
est-elle vraiment
utile? Nous ne pouvons l'affirmer
d'une manière absolue. Il
semble toutefois que le premier mode de suture
employé
parM. A. Martin ne peut l'être que dans les cas où
l'épithélioma
— 17 —
a encore respecté une quantité assez grande des lèvres du col
pour permettre de la rabattre sur la partie cruentée où siégeait
la masse néoplasique. Il faut en outre que la matrice ait une certaine mobilité, ce qui est tout à fait l'exception dans les cas que nous étudions. Quant au second mode de suture, il nous
parait difficile pour le chirurgien, en même temps qu'il nous semble dangereux pour la malade. Faire pénétrer des fils dans
un tissu utérin absolument modifié par un épithélioma, peut
être chose grave. Le tissu malade ne peut pas toujours être
enlevé par le curettage; il est très friable et doit se désagréger
avecla plus grande facilité sousl'influence dela traction exercée
sur les fils pour rapprocher les bords de la plaie, ce qui d'ail¬
leursne peuttoujours se faire. De là, hémorragies, complica¬
tion de l'opération qui n'a pas pourbut, ainsi que nous l'avons
dit précédemment, deguérir un épithélioma du col qui ne peut l'être, mais simplement d'améliorer, de soulager la malade.
§ II
Nous venons d'étudier le manuel opératoire du curettage et
les questions qui s'y rapportent. Il nous reste quelques mots à
dire des soins consécutifs. Nous entendons par soins consécutifs
la durée de séjour au lit et les pansements qui suivent l'opéra¬
tion.
Le séjour au lit varie avec les opérateurs et avec lesmalades.
Il est clair que s'il survient une complication chez une
malade
opérée, alors même que cette complication se
terminera d'une
façon heureuse, elle entraînera avec elle un séjour au lit plus prolongé que chez une autre qui n'aura, après avoir été opérée, présenté aucun accident. Mais, même en supposant que
l'opé¬
ration et ses suites se passent normalement, les
chirurgiens
ne sont pas d'accord. Certains comme AugusteMartin
nelaissent,
après l'acte opératoire, leur malade au litquesix
ouhuit jours,
d'autres, au contraire, les ygardent quinze à vingt jours. Cettedernière durée paraitlongue à la plupart
qui
se trouvent très soulagées après le curettage, elle nous paraitcependant préfé-
SlJREAU 2
— 18 -
rable à lapremière. Les malades, en effet, étant au repos,
n'ont
pasla tentation de faire des mouvements
quelque
peuviolents,
qui pourraient donnerlieu
à unehémorragie,
cequ'elles
ne manqueraient pas de faire, sauf quelques raresexceptions, si
la permission de se lever leur était accordée, étant
donné, dans
la majorité des cas, comme nous le disions plus haut et comme
on le verra dans lecours decette étude,ladisparition dessymp¬
tômes, seules considérations capables de les retenir. Les panse¬
ments, quant à leur fréquence, varient aussi avec chaque opé¬
rateur. Les uns les font tous les deux ou trois jours, d'autres
tous les cinq ou six jours. Les pansements assez espacésnous
paraissent les meilleurs. Ils ont, en effet, un double but, hâter
lacicatrisation de laplaie et empêcher l'infection;tamponner la
cavité utérine et le vagin en cas d'hémorragies. A quoibon, en les renouvelant quotidiennement, s'exposer à détacher une escharre qui pourra donner un écoulement de sang abondant,
si l'état général de la malade et la température n'indiquent
aucun accident d'infection? Il n'y a que dans le cas contraire,
en effet, qu'il nous parait utile de sortir le tamponnement à la
gaze iodoformée qui remplissait le vagin, pourvoir si, dans une anfractuosité du col ou du corps creusée par la curette, il n'y
a pas un endroit où les produits septiques s'accumulent. Au cas où cela serait, l'antisepsie la plus élémentaire commanderait de
faire des lavages antiseptiques copieux et fréquents; en même temps lespansements seraient fréquemment renouvelés.
En dehors des cas que nous venons d'exposer, ilnous parait
que les pansements espacés, accompagnés chaquefois qu'on les
renouvelle de larges injections, constituent les meilleurs soins
consécutifs. La plaie n'est pas ainsi soumise à une irritation journalière, on peut suivre ses progrès vers la cicatrisation ou la récidive, cas dans lequel onpeut toucher les bourgeons exu¬
bérants de mauvaise nature, soit avec le chlorure de zinc au
dixième, soit avec l'acide lactique ou l'acide nitrique fumant.
Ces différents moyens ont été, en effet, employés avec égal suc¬
cès par Pozzi, Bonnet et Petit (chlorure de zinc), Houzel (acide lactique), Hégar et Kaltenbach (acide nitrique fumant).
CHAPITRE II
Après avoir étudié le curettage en général, son manuel opé¬
ratoire et les différentes questions qui s'y rapportent, il nous faut examiner s'il est utile, s'il est indiqué dans tous les cas,
dans toutes les formes anatomiques de l'épithélioma utérin ino¬
pérable ou si, au contraire, il n'y a pas certaines causes qui peuventle faire rejeter.
L'épithélioma du col utérin se présente sous quatre formes anatomiques différentes : La forme nodulaire (nodosités circons¬
crites ou infiltrées), la forme cavitaire (cancer térébrant de la
muqueuse du col), la forme liminaire ou vaginale, beaucoup plus rare que les autres formes, qui prend naissance dans le
cul-de-sac postérieur du vagin, enfin la forme papillaire (can¬
cer végétant ou en chou-fleur).
Ces différentesvariétés, à une période plus ou moins avancée
de leur évolution, donnent lieu à trois grands symptômes qui
sont les hémorragies,les pertes fétides et les douleurs. De plus,
les lésions rénalessont trèsfréquentes dans cetteaffection, car
le
néoplasme en se développant produit soit unecompression lenteet continue des uretères, soit leur envahissement.
Il en résulte une stagnation de l'urine dans les uretères, et, par la suite, le rein continuant sa fonction, une altération de l'épithélium rénal. En somme, comme le dit Lancereaux, c'est
une néphrite ascendante; d'après lui, elle seraitmême constante
pour peu que la maladie soit avancée. De cet énoncé, doivent
découler les indications du curettage palliatif. Il doit donc : 1° S'adresser aux hémorragies qui mettentla vie des malades
en dangeret les supprimer ;
2°Fairecesserlespertes fétides qui, d'après Condamin, Pozzi,
— 20 —
affaiblissent autant queles hémorragieset exposent les patientes
à l'auto-infection ;
3° Supprimer ou tout au moins diminuer les chances d'auto-
infection;
4° Amender la douleur ou la faire disparaître ;
5° Au cas où les uretères seraient oblitérés par compression, permettre par la destruction du néoplasme de rétablir le cours de l'urine.
Or, il est indiscutable, ainsiqu'onpourras'en convaincre par les observations que nous publions, que le curettage exerce la plus heureuse influence sur ces divers symptômes bien qu'à des degrés différents. 11 a une action particulièrement heureuse sur
les hémorragies et les pertes fétides, si fréquentes surtout dans l'épithélioma à forme papillaire qui estcelui que l'on rencontre le plus souvent. Aussi est-il fréquent de voir après cette opéra¬
tion des malades qui semblaient condamnées à une mort cer¬
taine et très rapprochée, reprendre espoir, cesser de maigrir,
se considérer (quelques-unes du moins) comme tout à faitgué¬
ries, mais toutesreprendre des forces et de l'appétit.
Les hémorragies, les pertes fétides influencées d'une façon si heureuse, il ne peut en être autrement de l'auto-infection puis¬
qu'elle a pour cause la résorption de la sanie de l'épithélioma.
A ce sujet, qu'on nous permette de citer une observation que
nous empruntons à M. Léon Mélik, et qui prouvera mieux que toute dissertation la véracité de ce que nous avançons.
Observation
Épithélioma de l'utérus inopérable. Infection. Raclage. Retour relatif à la santé.
Prudence IL.., ménagère, 53 ans, entre le 31 juillet 1886, dans le service de M. Pozzi.
Depuis15 ans environ, à chaquerapportsexuel, lamalade perdait
du sang en petite quantité mais d'une façon constante. A la fin, les règles disparurent au milieu des hémorragies rebelles qu'avait la
— 21 —
malade. Depuis trois ans, le sang apparaît sans cause appréciable
en grande abondance, rouge, mélangé à des grumeaux de matière blanche et friable. De temps à autre, douleurs expulsives calmées par lasortie de fongosités et de caillots. Les troubles fonctionnels
sontextrêmement accusés.
Le25 septembre, la malade qu'on lavait fréquemment et dont on
pansait le vaginà l'aide de tamponsde gaze iodoforméeprésente des
mouvements fébriles répétés. Son état général s'aggrave soudain,
elletombe dans une grande prostration. La température monte de jour enjour pouratteindre 40,5 au matin du 29 septembre, jour où le curettage est pratiqué. Tamponnement àla gaze iodoformée.
Quelques heures après l'intervention chirurgicale, la température tombe à 37° ets'y estmaintenue depuis.
Le 10 octobre, la cicatrisation progressive du col se faisait. La malade sentait son appétitet sesforces revenir, constatait sonamé¬
lioration. Les douleurs et les hémorragies ont disparu; la malade demande àselever, permission qui lui est accordée quelquesjours après.
Si la rétention de l'urine dans les bassinets et les uretères existe parsuite de la compression de ces derniers par le néo¬
plasme, il est évident, dans ce cas particulier, que l'axiome : sublatacausa, tollitur effectus estapplicable. L'épithéliomaétant extirpé, les uretères redeviendront perméables. S'ils n'ont eu à
souffrir que de la compression, les craintes d'urémie serontpar le fait même écartées. Le curettage malheureusement restera
sans effet, toutes les fois que la rétention de l'urine sera due,
non plus à la compression mais à
l'envahissement des
uretèrespar le cancer.
La douleur n'est pas toujours calmée, elle ne le seraitmême, d'après Schrôder,que lorsque l'utérus est
distendu
parles bour¬
geons cancéreux. Ces cas sont très fréquents,
point n'est besoin
de le dire. Quant à Aug. Martin, s'il a si souvent recours au curettage palliatif dans l'épithélioma
du col utérin inopérable,
c'est parce qu'il a fréquemment observé que «
l'opération main¬
tient lessouffrances des pauvresfemmes dans de
certaines limi¬
tes ».
— 22 —
Ilsemble,d'aprèsce que nous venonsde voir, que lecurettage
n'a pasde contre-indications. Il y en aquelques-unes cependant,
mais bien peu, encore tous les gynécologistes ne sont-ils pas d'accord. Certains, comme Stéphane Bonnet et Paul Petit esti¬
ment que le curettage est bon dans les cas où les fongosités
carcinomateuses sont exubérantes ; il n'a pas sa raison d'être
dans les formes ulcéreuses, peu sécrétantes. En règle générale,
cette affirmation est excellente; il n'en est pas moins vrai que dans certains cas, ces formes ulcéreuses sont aussi riches en sécrétions que les autres et que, dès lors, le curettage leur est applicable, d'ailleurs avec succès, comme on peut enjuger par les observations. Aug. Martinne renonce à l'opérationquequand
l'infiltration s'est propagée jusqu'immédiatement sous la vessie
et le rectum et qu'il devient impossible de ne pas blesser ces
organes au cours de l'opération. Bonnet et Petit donnent le
même conseil. Cette contre-indication est évidemment sérieuse,
aussi faut-il, avant de pratiquer lecurettage, se livrer à un exa¬
men minutieux de l'utérus et user de tous les moyens en son
pouvoir pour se rendre un compte aussi exact que possible de
la résistance des parois utérines, de leur épaisseur et des modi¬
fications qu'elles ont pu subir par suite de leur affection épithé-
liomateuse.
Nos moyens d'investigationne sont que très faibles, il faut le reconnaître,certainsmême sont àrejeter,telleparexemple l'hys- térométrie, préconisée par Laroyenne, quiexpose à chaque ins¬
tant à desperforations.
Lepalper abdominal, combinéautouchervaginal, peutpermet¬
tre déjuger d'une façon relative de laposition de l'utérus, de sa mobilité et, dans une certaine mesure, du moins en avant, de
l'étendueet del'épaisseur de la lésion carcinomateuse. Unpoint
douloureux au palper pourra en effet indiquer que, dans cet endroit, laparoi utérine est envahie assez profondémentpar la
lésion. Ce n'est pasàdire qu'ellenel'estpasdans d'autres points,
maisl'épaisseur de l'utérusdansces points peutêtreassez grande
encore pour que la palpation neproduise aucune douleur.
Les moyens que nousindiquonslaissent évidemmentà désirer,
ils sont d'une appréciation difficile
qui
peutvarier
avecchacun.
Souvent ils ne donneront aucun renseignement, mais quelque¬
fois pourront-ils être
utiles. C'est
assez pourne pasles négliger.
De cettefaçon on risquera moins de produire
des perforations.
Il ne faudrait pas cependant être trop retenu par cette
crainte.
Les exemples ne manquent pas, en
effet, d'utérus perforé
parla
curette. Récamier, sur cent curettages, a perforé trois fois la matrice; le même accident est arrivé une fois à
Spiegelberg; il
est arrivé plusieurs fois à Demarquay
ainsi qu'à Aug. Martin
qui considère les
perforations de la vessie
oudu rectum
comme beaucoup plus graves quecelle du péritoine.
Le chloroforme surtout, lorsque la malade est soumise à son action pendant un temps assez
prolongé,
exerce uneinfluence
fâcheuse sur le système nerveux, mais
particulièrement
surle
rein. Il peut, ainsique
l'éther, déterminer
unecongestion rénale
intense avec ou sans albuminurie. Son action sera donc plus
fâcheuse encore si le système rénal est altérédepuis
longtemps.
Or, dans l'épithélioma du
col utérin, il
esttrès fréquent, ainsi
que nous l'avons
dit précédemment, de rencontrer des malades
qui présentent, avec
des lésions rénales
assezimportantes et
assez anciennes, une quantité plus ou
moins grande d'albumine
dans leurs urines. Dansces mêmesconditions, lecœur peut être altéré, et personne n'ignore
qu'en France
onredoute de
pra¬tiquer la
chloroformisation chez les cardiaques. Toutes
cescauses sont autant de contre-indications au curettage, puisqu'il
se pratique avec
l'anesthésie générale. Cependant, il
nefaut
pasaller trop loin dans cette
voie,
cescontre-indications
nesont
que relatives. Si les
lésions cardiaques sont tellement impor¬
tantes que
l'emploi du chloroforme paraisse dangereux,
onpeut
s'en passer et avoirrecours à
l'anesthésie locale. Nous
avons vu précédemment quela
cocaïne,les badigeonnages, etc., donnent
les meilleurs résultats à ce sujet.
On peut se servir du même
agent dans les lésions rénales
; d'ailleurs, si la quantitéd'albumine contenue dans les urines
n'est pas trop forte, on peut, avec
quelques précautions,
em¬ployer le chloroforme.
La malade
ensubira certainement un
shok plus ou moins fort, nécessitant même parfois des piqûres
de caféïne; la quantité d'albumineaugmentera momentanément dans les urines pour diminuer après quelques jours et revenir
à ce qu'elle était avant l'opération.
C'estce que montre clairement deux observations recueillies dans le service de M. le Dr Boursier. Dans l'une, on fut obligé
d'avoir recours à lacaféïne; dans l'autre, sansêtre obligé d'avoir
recours àcemoyen, onpeut constater que la malade, qui n'avait
que quelques centigrammes d'albumine dans les urines avant la chloroformisation, en présente quatre grammes quelques jours après l'opération. Pendantcette même période, la température
monte légèrement puis redescend ensuite en même temps que l'albumine diminue.
Ainsi donc, les lésions que nous venons d'indiquer ne sont pas, à proprement parler, ni directement,ni indirectement, une contre-indication véritable au curettage.
Ce qui en est une absolue de l'avis de Pozzi, de Bonnet et Petitetc., c'est la maladie elle-mêmearrivée à sapériode ultime,
et l'affaiblissement extrême des malades. Pour A. Gauthier, il n'y a même, comme contre-indication véritablement importante
au curage, que cette dernière cause. Dans ce cas, dit-il, il faut s'abstenir; les malades, eneffet, épuisées par des hémorragies qui se répètent fréquemment, n'ayant pas le teint jaune paille,
mais étant pâles, anémiées, essoufflées au moindre effort, expo¬
sées aux syncopes, aux vertiges, aux tintements d'oreilles, ne
peuvent retirer aucun avantage de l'intervention. C'est ce que
montre clairement une observation de M. le D1' Boursier que
nous publions plus loinet dans laquellenous voyons la malade
très affaiblie, présentant un épithélioma du col très avancé, ne retirer del'opération qu'une amélioration passagère d'un mois environ, puis présenter après ce temps des hémorragies très abondantes, un affaiblissement extrême, de la diarrhée et un très mauvais état général.
Maintenant que nous avons donné les indications et les con¬
tre-indications du curettage dans l'épithélioma du col utérin inopérable, nous allons, dans le chapitre suivant, publier les
observations qui se rapportent à ce sujet.
CHAPITRE III
RECUEIL DE FAITS
Observation I
Eugène Monod (publiéedans les Annales de laPolicliniquede Bordeaux,oct.1891).
Epithélioma du col avec envahissement étendu de la paroi vaginale.
Débutremontantà deuxans.—Opération palliative à l'aidedelàcurette tranchante. Survie d'un an.
MlleT..., âgée de 43 ans, ayantjoui d'une bonne santé antérieure,
estatteinte depuis deux ans de pertes sanguinespourlesquelles elle
a refusé de consulter jusqu'à cejour. En août 1889 apparaissentdes douleurs trèsvives dans le bas-ventre,avecfièvre, inétéorisme,(pous¬
sée de pelvi-péritonite).Jeconstate àl'examenun épithèliomaavancé du col ayant envahi la paroi vaginale. Traitement de la péritonite
par les applications de glace et l'opium à l'intérieur. La malade, après avoir inspiré de sérieuses craintes et présenté une pleurésie intercurrente, probablement propagéepar la voielymphatique, se remetprogressivement.
Cependant les pertes deviennent plus fréquentes et plus abon¬
dantes. Mlle T... est extrêmement pâle, faible et amaigrie; l'alimen¬
tation est difficile.
Le 10 décembre: survient une hémorragie considérable suivie de syncope.
Le 15 décembre;je pratique un large curettage qui provoque un écoulement sanguin abondant, modéré par des injections chaudes répétées. Je ne m'arrête dans l'excision des parties maladesquelors¬
que le contact de l'instrument tranchantme donne la sensation d'une portion saine du col que j'évide en grande partie. Cautérisation de
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toute la surface de la plaie au perchlorure de fer.
Pulvérisation de
poudre d'iodoforme.
Tamponnement à la
gazeiodoformée. Aucun
accident consécutif.
La cautérisation au perchlorure de fer etle pansementsont renou¬
velés à huit jours de distance, septou
huit fois de suite. Au premier
pansement qui suitl'opération
je constate
uneplaie infundibuliforme,
àbords nets.
Jusqu'au 1er mars, c'est-à-dire
deux mois et demi après l'opéra¬
tion, la malade n'a pas perduune goutte de sang.
A
cemoment
sur¬vient une perte légère qui ne dure pas,
les
tamponsde
gaze queje
retireau pansement n'ont aucune odeur.
L'état général s'est beau¬
coupamélioré; la malade a repris
quelques couleurs, elle
mange, selève tous lesjours, fait quelques sorties.
Le 12 mars, nouvelle hémorragie qui cède àdes dragées
d'ergo-
tine. A lafin du mois, le toucherfaisant constaterla présencede nou¬
veaux bourgeonssur le col, je propose à la
malade de
recommencerun curettage, mais elles'y refuse. L'état reste
stationnaîre pendant
troisou quatre mois, lafaiblesse etlemanque
d'appétit reparaissent.
Quelques douleurs de reins intermittentes, pas de perles
sanguines.
En octobre, l'affaiblissement général faitdes progrès La
malade
persiste à repousserune nouvelleintervention.
Elle s'éteint à la fin
de décembre 1890par affaiblissementprogressif,maissans
avoir pré¬
senté des pertesabondantes ou devives douleurs.
ObservationII
Eugène Monod, chirurgien des hôpitaux(publiée dans les Annales dela policlinique
deBordeaux, octobre 1891).
Cancerdu col à formenodulaire avec envahissement de la paroi vagi¬
nale. —Début remontant à un an. — Curettage.—Retourrelatif àla
santé.— Surviepersistantun anethuitmois aprèsl'opération.
Mrae B..., âgée de 52 ans, deux enfants; atteinte depuis un an de
pertes sanguinesabondantes. Depuis la même époque, ellea nota¬
blement maigrietperdu l'appétit.
A l'examen, on constate que le col est transformé en une masse