RECHERCHE THÉORIQUE DES CONDITIONS
DE RENTABILITÉ MAXIMUM DE L’ÉPREUVE DE DESCENDANCE
DES TAUREAUX D’INSÉMINATION ARTIFICIELLE
M. POUTOUS, B. VISSAC,
MM. CALOMITI
Station centrale de
Génétique
animale,Centre national de Recherches
zoolechniques, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Le testage des taureaux d’insémination est
envisagé
comme uneopération
financièreengagée
par la collectivité des éleveurs adhérents au centre d’insémination.
La rentabilité de cette
opération
estexprimée analvtiquement
en fonction deparamètres
d’ordre
économique
et génétique et de variables qui caractérisent les conditions de choix des taureaux : effectif des lots de testage, intensité d’élimination des taureaux.Une recherche des valeurs de ces variables
correspondant
à la rentabilité maximum permet enfin de fixer les conditionsoptima
de réalisation desopérations
de testage effectuées par les centres d’in- sémination.I. -
INTÉRÊT
DE CETTE RECHERCHEI,’utlisation intensive,
par les centres d’inséminationartificielle,
dereproduc-
teurs mâles dont la valeur
génétique
est mal connue,présente
desdangers qu’il
n’est
plus
besoin de démontrer.Or,
pour laplupart
des caractèreséconomiques majeurs (production
dulait,
croissance desjeunes)
dont le coefficient d’héritabilité estfaible,
lepotentiel génétique
desreproducteurs
nepeut
être estimé avecprécision
que
d’après
lesperformances
d’un échantillon suffisant et aléatoire de leurs descen- dants. Cette situationjustifie l’obligation
que lalégislation française
fait aux centresd’insémination
artificielle,
de n’utiliser à l’avenir que des taureaux choisisaprès
contrôle de leurs descendants
(progeny-test
outestage).
L’amélioration moyenne que l’on
peut
attendre de cette méthode de sélectionCHAMBEYRON
varie suivant ses conditions de réalisation. En
fait,
les besoins annuels du centre enreproducteurs
sont à peuprès
constants, pour un effectif d’inséminations donné. Dans cettehypothèse,
le centre doit choisir :r. - Le volume des inséminations de
testage
parrapport
à la totalité des insé- minations :plus
cette fraction seragrande, plus
la sélection seraprécise
etintense,
maisplus
le nombre d’animauxqui pourront
en bénéficier sera réduit.2
. - La
répartition
de ces inséminations pour un volume donné. Onpeut
enpratique :
- soit mettre en
testage
un effectif limité de taureaux, contrôlés chacun sur ungrand
nombre deproduits ;
la sélection seraprécise,
mais peuintense ;
- soit comparer un
grand
nombre degéniteurs
sur un échantillon réduit dedescendants ;
l’intensité de la sélection sera accrue, mais saprécision
faible.A. RoB!RTSOw
( I g5 7 ),
en se limitant à cette deuxièmesituation,
a montréqu’il
existe une valeur
particulière
de l’effectif des descendants par taureau, et de l’in- tensité de sélection de cesderniers, qui,
pour un caractèredonné, correspond
au pro-grès génétique
maximum. Cette valeur est notamment fonction de l’héritabilité du caractère et du nombre de descendants quepeut
contrôler le centre.Or,
si pour legénéticien
letestage,
comme toute méthode desélection,
est destinéà améliorer le
potentiel génétique
de lapopulation,
il constitue avant tout, pour le centred’insémination,
uneopération
financièrequi comporte
à la fois des recettes liées à l’améliorationgénétique
des animaux issus des taureauxtestés,
ainsi que des fraissupplémentaires
d’entretien desgéniteurs
et de contrôled’aptitudes
des descen- dants. A lalimite,
letestage
des taureaux utilisés en croisement industrielpeut
très bien n’avoir aucune incidence
génétique,
ni sur la race des taureaux, ni évidem-ment sur le
cheptel
femelle de la zone d’action du centre, tous lesproduits
étantéliminés de la
reproduction.
Cetteposition économique
est d’autantplus
fondamentale à considérer que les fraisengendrés
par lesopérations
detestage
sontimportants,
et que les centres hésitent pour cette raison à les engager. Ce
point
de vue nous aconduit à rechercher les conditions
qui correspondent
non auprogrès génétique
leplus
élevé(A. R OBERTSON , Ic!57),
maisplutôt
à la meilleure rentabilitééconomique.
II. - POSITION DU
PROBLÈME
I. GÉNÉRALITÉS
Nous considérons que l’ensemble des adhérents du centre d’insémination forme
une unité
économique
dupoint
de vue du service commun que constitue l’utilisation et la sélection des taureaux.Les entrées
d’argent (E) proviennent
de la vente des animaux et de leurs pro- duits ainsi que desaugmentations
de valeur d’inventaire ducheptel.
Les sorties
d’argent (S)
concernent :- d’une
part
les frais deproduction (alimentation, logement,
soins et commer-cialisation des
animaux),
et les diminutionsd’inventaire ;
- d’autre
part,
les frais dereproduction,
c’est-à-dire le coîtt de fonctionnement du centre d’insémination.Au moment de la décision de mise en
testage
dejeunes reproducteurs,
les adhé-rents du centre sont
placés
devant un choixéconomique :
- soit utiliser des taureaux non testés et
obtenir,
pour un coût normal de fonc-tionnement,
du sperme de taureauxrépondant
aux normeszootechniques régle- mentaires ;
- soit
pratiquer
letestage :
la valeurgénétique
des taureaux et les recettes desexploitations
serontplus élevées,
mais les frais deproduction
et dereproduction (fonctionnement
ducentre)
seront aussi accrus.2. EXPRESSION DE I,.! RENTABILITE Soient :
E s
, S s
les entrées et sortiesd’argent
de l’unitééconomique
sanstestage ; H
r , S.
r
les entrées et sortiesd’argent
de l’unité avectestage.
La rentabilité du
testage
s’évalue parcomparaison
du bilanéconomique (ET — E s )
-(S r
-S s ) (entrées
et sortiesd’argent),
suivant que le centre se trouve dans l’une ou l’autre de ces 2 situations.Les
gains
dus autestage (F r
-E s ) représentent
lesupplément
de recettesdes
exploitations.
Par frais de
testage (S r
-S 5 ),
nous entendons les fraissupplémentaires
de fonc-tionnement du centre
(frais collectifs),
laissant de côté l’excédent de frais individuels dechaque exploitation,
pour l’alimentation ducheptel
parexemple.
Ce bilan
économique
est àenvisager
sur toute lapériode
d’utilisation des tau-reaux au centre
d’insémination,
et deproduction
de leurs descendants dans les éle- vages. On doit enparticulier
tenircompte
du fait que les frais de fonctionnement du centrepratiquant
letestage
sont rentabilisés chez les éleveursplus
tard que ceuxcorrespondant
àl’emploi
de mâles non testés. Pour tenircompte
de cette différence(graphique i),
on supposera que les frais dereproduction (fonctionnement
ducentre)
sont amortis l’année moyenne de
production
des descendants de Iregénération.
Soient :
G =
ET - E s
lesgains
dus autestage
danschaque exploitation ;
F =
S, - S s
les fraissupplémentaires qu’il
occasionne.Nous
exprimerons
la rentabilité dutestage
des taureaux, soit par le taux d’in- térêt(B)
ducapital supplémentaire
investi(F)
= B= G F !’: (i)
soit par le revenu brut B’ =
G/F ( 2 )
Ces 2
expressions
sont d’ailleurs liées par la relation B = B’ - i. Nous les uti- liseronsindistinctement,
suivant la commodité de leuremploi.
3. LES COMPOSANTES GÉNÉRALES DE I,A RENTABILITÉ DU TESTAGE
La fonction
économique
de rentabilité dutestage dépend
decomposantes
dont ilimporte
d’abord depréciser
le caractère.On considérera comme des
paramètres,
lescomposantes
dont les valeurs moyen- nes, bien que soumises à des fluctuationsaléatoires,
nepeuvent
être modifiées par le centre dans delarges
limites. Ellespeuvent
donc être considérées comme constantes pour unespéculation,
unepopulation
animale et des conditionséconomiques
déter- minées.Au
contraire,
les variables constituent lescomposantes
dont la valeur moyenne, tout en étantsujette
à des fluctuationsaléatoires, peut
êtrelargement
modifiée par lesresponsables
du centre. Ellespeuvent, seules,
donner lieu à uneplanification raisonnée,
avec recherche des valeursoptima
pour des valeurs données des para- mètres.Pour
simplifier
cetteétude,
nous considérerons les valeurs moyennes des para-mètres,
et nous assimilerons les variables à desgrandeurs algébriques.
Une recherchecomplète
etrigoureuse
devrait en faitenvisager
cescomposantes
comme des varia- bles aléatoires.III. - RECHERCHE DES COMPOSANTES
ANALYTIQUES
DE LARENTABILITÉ
La rentabilité du
testage s’exprime analytiquement
encomparant
la situation d’un centre suivantqu’il pratique
ou non letestage.
Nousenvisagerons
succes-sivement :
l’expression :
des effectifs desmâles ;
1. EXPRESSION DES EFFECTIFS DES
MÂLES
Les effectifs de mâles à introduire annuellement au centre dans l’une ou l’autre des 2situations
envisagées dépendent
du nombre d’inséminations annuelles du centre.(Nous
supposerons que les conditionstechnologiques
d’utilisation du sperme restentstables.)
Dans le cas dutestage,
on doitégalement
calculer l’effectif des mâles à retenir et à élimineraprès testage.
Nous
adopterons
les indices suivants pourdésigner
lesparamètres
serapportant
aux mâles d’une
catégorie
donnée :- o pour les mâles utilisés sans
testage;
- i pour les mâles mis en
testage;
- 2 pour les mâles éliminés
pendant
et à la fin desopérations
detestage ;
§- 3 pour les mâles retenus
après testage.
Soient :
T
i
l’effectif des mâles de lacatégorie y
/f
i le nombre d’inséminations fournies en moyenne par un mâle de la
catégorie j / pendant
sonséjour
au centre;I le nombre d’inséminations du centre par
année ;
n l’effectif des descendants par lot de
testage ;
r le nombre d’inséminations de
testage
nécessaires pour obtenir un descendantcontrôlé ;
s le
pourcentage
de mâlesprésents
à la fin dutestage,
parrapport
au nombre de mâles mis entestage (ce pourcentage dépend
de l’élimination accidentelle en cours detestage) ;
q le
pourcentage
de mâles retenus parrapport
au nombre de mâlesprésents
à lafin du
testage ;
I,es effectifs annuels des taureaux des diverses
catégories
se déduisent des relations suivantes :I =
Toto (hypothèse
sanstestage) ;
- - - ..
Les valeurs des effectifs ressortent alors à :
2. EXPRESSION DES GAINS DUS AU TESTAGE
Les
gains
dus autestage
concernent :1
°)
Lesupplément
deproduction
au cours de la vie desproduits
des mâlestestés ;
2
°)
Lasupériorité génétique
que vont transmettre cesproduits
à leurs descen- dants au cours desgénérations
ultérieures.Ce
phénomène peut
se traduireéconomiquement
par un accroissement devaleur d’inventaire des descendants de Ire
génération ;
il estégalement
à mettreà l’actif du
testage.
Nous avonsreprésenté graphiquement
larépartition
dans letemps
desgains
dus autestage
dans lapopulation (graphique 2 ).
2
.z. Gains dus à une
production supérieure
des descendantsLes
gains
réalisés par les descendants de Iregénération
sontproportionnels
pour
chaque catégorie
de mâles :- à la
production
moyenne parperformance
desdescendants ;
- au nombre moyen de
performances exprimées ;
- à l’effectif des descendants par
mâle;
- au bénéfice réalisé par unité de
production.
Soient :
!.! la
production
moyenne parperformance
des descendants des mâles de lacatégorie j ;
m
i le nombre moyen de
performances
des descendants de mâles de lacatégorie j;
Ni
l’effectif total des descendants de mâles de lacatégorie j;
Ci le nombre de descendants
exprimant
au moins uneproduction
pour ioo in-séminations ;
E le bénéfice moyen par unité de
production ;
g, les
gains
dus autestage
par suite d’uneproduction supérieure
de la Iregéné-
ration.
Les
gains
dus autestage
se calculent par différence entre la somme desgains
des descendants de tous les mâles mis en
testage,
et de ceux retenusaprès testage,
par
rapport
auxgains
des descendants s’ilsprovenaient
de mâles non testés.Donc :
avec :
I
. Nombre de descendants
par
mâles.Nous
admettons,
d’unefaçon générale,
que la sélection naturelle ou artificiellesur les
spermatozoïdes
ou leszygotes jusqu’à expression
de laproduction considérée,
est
indépendante
de la valeurgénétique
du mâle. Cela revient à dire que le nombre de descendants d’un taureau<lui
entrent enproduction
n’est pas lié à sa valeur pour cetteproduction.
Cettehypothèse implique
enparticulier :
- l’utilisation non sélective des taureaux
d’insémination ;
ilapparaît
en pra-tique
que les centres effectuant letestage,
utilisentégalement
tous les taureaux rete-nus
après sélection ;
- l’absence de relation entre la fécondité du mâle et les
productions
zootech-niques
de sesdescendants ;
-
l’indépendance
entre le taux de sélection desjeunes,
et la valeur du taureau.Sous ces
hypothèses,
onpeut
écrire : ci = Cte.2
. Nombre de
performances.
Nous supposerons que la sélection naturelle et artificielle sur les animaux en cours de
production
estindépendante
de la valeurgénétique
du taureau : si les ani-maux
peuvent
effectuerplusieurs cycles
deproduction,
le nombre moyen de per- formances des descendants dechaque
taureau n’est donc pas lié à sa valeur pour laproduction
considérée(m i
=Cte).
La sélection
naturelle,
si ellejouait
contre les hautspotentiels génétiques,
dimi-nuerait l’intérêt du
testage.
Onpeut
remarquer que dans letestage
enferme,
cettecause de sélection
peut
intervenir et modifier enpartie
le classement des mâles. Nous admettrons néanmoins que cette influence estnégligeable.
La sélection artificielle est limitée pour les
espèces
à faible fécondité et inter-valle de
génération élevé,
comme c’est le cas pour les bovins. Bien que RosW t’rsov( 19 6 2
)
ait établi son existence dans le cas dutestage
laitier(relation positive
entrela valeur
génétique
du taureau et lepourcentage
de ses fillesatteignant
leur 5&dquo; lac-tation),
nous admettronségalement,
dans unepremière approximation,
que son incidence estnégligeable.
3
.
Moyenne
desperformances.
Les critères officiels de choix des
reproducteurs
à utiliser par les centres fran-çais,
avec ou sanstestage,
sont sensiblement les mêmes pour les centres de zone II et zone III. Les centres de zone I nedoivent,
enprincipe,
utiliser que des mâlestestés
( 1 ).
Onpeut
donc supposer que les mâles mis entestage
et ceuxqu’utiliserait
le centre s’il ne
pratiquait
pas letestage,
ont été choisis par des méthodes peuprécises
dans des
populations
de même moyenne.D’après
cettehypothèse,
laproduction
moyenne des descendants de mâles nontestés est
équivalente
à celle des descendants des mâles mis entestage :
4.
Bénéfice
unitaire.Le bénéfice moyen par unité de
production supplémentaire
réalisée serasupposé
constant et
identique
pour toutes lescatégories
de descendants. Cettehypothèse
est admissible étant donné le faible
supplément
deproduction
dû autestage.
Les variations du
prix
de vente, donc enpartie
dubénéfice,
sont en fait surtoutliées à des variations aléatoires du marché
(l!j
=Cte).
Moyennant
toutes cesconditions,
nous pouvons poser :différence
génétique probable
entre laproduction
moyenne des descendants des mâles retenus et celle des descendants des mâles mis entestage.
x m
j = m, nombre moyen de
performances
par descendant.X cj = c, nombre de descendants entrant en
production
pour 100 insé- minations.E
j
=E,
bénéfice unitaire moyen par unité deproduction.
L’expression
desgains
dus à une meilleureproduction
des descendants deIr
e
génération ( 7 )
devient donc :(!,3
-[ 1.) peut
êtreexprimé
en fonction dupourcentage
de mâles conservés q, de l’effectif moyen par lot detestage
n, de l’héritabilité de laproduction h 2
et de l’écart-type génétique
a9 entre les mâles mis entestage.
On a, en effet :
-
i =
f (q)
est la sélection différentielleexprimée
en unitésd’écart-type
du carac-tère
(supériorité
moyenne des descendants des mâles retenusaprès testage
parraport
aux descendants des mâles mis entestage).
( 1
) La réglementation officielle française du choix des taureaux utilisés pour l’insémination prévoit, pout la plupart des races, la répartition de leur aire d’expansion en g zones :
- Zone I, correspondant au berceau de la race, où le testage préalable des taureaux est obligatoire;
- Zone II, où l’élevage est évolué ;
- Zone III, où l’élevage est peu évolué.
Les critères de choix utilisés dans chaque zone pour les mâles à mettre en testage (Zone I), ou à employer
sans testage (Zones II et III) concernent l’aspect extérieur du reproducteur (races à viande) ou la production
de ses ascendants (races laitières).
t(1g
est la sélection différentielleexprimée
en unités deproduction.
Dans
l’hypothèse
d’une sélectiontronquée
et d’une distribution defréquence
des valeurs
génotypiques
des taureauxrépondant
à la loi de LAPLACE-GAUSS(gra- phique 3 1,
on sait quez est la valeur de la loi normale réduite au
point
d’abscisse X défini par la sur-face q.
b est le coefficient de corrélation entre la
production
de n descendants des mâles mis entestage
et la valeurgénétique
réelle des descendants de ces mâles. Il carac-térise donc la
précision
du choix des mâles. On a :s
9
s’exprime également
en fonction de h2 par la relation s9 = haa étant
l’écart-type
du caractère dans lapopulation.
La
supériorité
des mâles retenusaprès testage
parrapport
aux mâles mis entestage (i2)
est donc leproduit
de 3 facteurs :- le taux de sélection des taureaux
après testage ;
- la variabilité
génétique
de lapopulation ;
- la
précision
d’estimation de la valeur du mâled’après
lesperformances
de ses descendants.
Les
gains
dus à une meilleureproduction
de la Iregénération
de descendants des mâles testéss’expriment donc,
enremplaçant
!3 - [1. dans( II ),
par savaleur, d’après
les relations(r2), ( 13 )
etr4).
__________, -
2 . 2
. Gains dus à 2cne
augmentation
de la valeuv d’inventaiveL’évaluation de la
supériorité génétique
que les descendants de Iregénération
vont transmettre à leurs
produits
au cours desgénérations
ultérieures -supériorité
que nous traduisons par un
supplément
de valeur d’inventaire des descendants deIr
e
génération
- est délicate àexprimer.
Nous supposerons
qu’elle correspond
ausupplément
deproduction
que l’onpeut théoriquement escompter
des descendants en l’absence de toute sélection naturelle ou artificielle sur les femelles ou sur lesmâles,
c’est-à-dire dansl’hypo-
thèse où la valeur
génétique
moyenne desgamètes
utiles d’unegénération
d’animauxest
égale
à la valeurgénétique
moyenne de tous lesgamètes produits
par lagéné-
ration
précédente.
Ceci exclut notamment le cas où les taureaux d’unegénération
seraient choisis
d’après
les résultats detestage
de leurpère,
cas évidemment courantaprès plusieurs générations
detestage. Moyennant
cetterestriction,
et en nouspla- çant
dansl’hypothèse
d’additivité desgènes agissant
sur laproduction,
lasupé-
riorité
génétique
des individus de lagénération
i due autestage
est, en moyenne,égale
à la moitié de lasupériorité génétique
de ceux de lagénération
i - 1.Pour transformer ces
gains supplémentaires
deproduction
au cours desgéné-
rations successives en
supplément
de valeur à un instant donné(époque
deproduction
des descendants de lagénération r),
il convient de les actualiser financière- ment à cetteépoque.
Nous les avons doncconsidérés,
dans notrecalcul, après
déduc-tion des intérêts du
capital qu’ils représentent
entrel’époque
d’actualisation(Ir e
génération),
etl’époque
deproduction (n ième génération) (graphique 2 ).
Soient :
P 2
...Pi
le nombre de descendants de la 2e...i&dquo;&dquo;&dquo;!génération,
parproduit
dela
génération précédente.
g2...g!
lesupplément
de valeurgénétique
desproduits
de2e ...i&dquo;’&dquo;&dquo;’ génération
issus d’un descendant direct de taureau retenu
après testage.
g 2
...gi
l’augmentation
de valeur d’inventaire d’unproduit
de taureau retenuaprès testage ( I re génération),
due à unsupplément
deproduction
des descendants de
2e...i&dquo;’’n° génération ;
gicorrespond
à la valeur deg)
actualisée financièrement à
l’époque
moyenne deproduction
de laI
re
génération.
On
peut écrire,
dans le cas de la 2egénération :
1où est
le taux d’intérêt ducapital ;
g l’intervalle de
génération.
Pour la
génération i :
Ces deux formules de récurrence nous
permettent d’exprimer
gi en fonction de g1’supplément
deproduction
des descendants directs des taureaux retenusaprès
testage.
, ,le
supplément global
de valeur d’inventaire des descendants de Iregénération peut
alorss’exprimer
en fonction de leursupplément
deproduction :
1 - 1 i-1 1
Un
pratique,
il est inutile dedépasser
les 2e et3 e générations,
car leshypo-
thèses faites sur la stabilité des conditions
techniques
etéconomiques, risqueraient
de se trouver en défaut.
L’expression
i -pg (i-i) peut,
parailleurs,
devenirnéga-
tive
quand
iaugmente ;
on ferait ainsiapparaître
une diminution de valeur d’in- ventaire.Nous considérerons donc :
On remarque, par
ailleurs, qu’en posant P l =
r, il estpossible d’exprimer
dansune seule formule l’ensemble des
gains
dus autestage :
-
supplément
deproduction
desproduits
de iregénération ;
-
supplément
de valeur d’inventaire.k étant un coefficient fonction des conditions
économiques
et de l’évolution de lapopulation.
En
remplaçant
glpar sa valeur(r 5 )
dans( 20 ),
on obtient :,!-- -
3. EXPRESSION DES FRAIS DE TESTAGE
I,es frais
supplémentaires
d’un centrequi pratique
letestage
serépartissent
en 2 groupes :
- frais liés aux
reproducteurs ;
- frais de contrôle des descendants.
I)ans
chaque
cas, ces fraiscomportent
lecapital engagé
et son intérêtjusqu’à
la date de réalisation des
gains supplémentaires.
Nous avonssupposé
que cette datecorrespondait
à lapériode
moyenne deproduction
des descendants de ITegéné-
ration
(graphique 2 ).
3 . 1
. Calcul des
frais
liés auxreproducteurs
Ces frais
comprennent :
a)
Les frais d’amortissement des animauxqui
sontproportionnels
à l’effectifdes
mâles ;
b)
Les frais d’entretien : fraisd’alimentation,
delogement,
demain-d’œuvre,
et une
partie
des fraisgénéraux
du centre. Ils sontproportionnels
à l’effectif des mâles et à la durée de leurséjour
au centre ;c)
Les frais de collecte et d’utilisation du sperme. Le coût des inséminations d’essai n’entre pas dans ces fraisqui
sontproportionnels
au nombre d’inséminations du centre.Soient :
F’ les frais totaux de
testage
liés auxmâles ; F
j
les frais moyens par mâle de lacatégorie j.
On
peut
écrire :3 . 2
. Calcul des
frais
de contrôle des descendantsCes frais sont
imputables
en totalité autestage.
Ilsproviennent
des diversesprimes
auxéleveurs,
des frais de contrôleproprement dits,
et enfin des frais de calculet
d’interprétation.
Nous considéreronségalement
dans cettecatégorie,
le coût desinséminations de
testage.
Nous admettrons que les descendants de tous les mâles mis en
testage
sontcontrôlés,
les frais de contrôle sont doncproportionnels
au nombre de mâles misen
testage
et à l’effectif par lot de testage.Soient :
1 le
prix
de revient du contrôle d’undescendant ;
F&dquo; les frais de
testage
dus au contrôle desdescendants,
on a :Les frais
globaux
dutestage s’expriment, d’après ( 22 )
et( 23 ),
et enremplaçant T
2
etT 3
par leur valeurd’après
la relation( 24 ) :
IV. - RECHERCHE DES CONDITIONS OTPTIMA DU TBSTAGF
I. EXPRESSION
MATHÉMATIQUE
DE LA RENTABILITÉLa fonction de rentabilité
s’exprime
enremplaçant
F et G par leurs valeurs( 24 )
et
( 21 )
dans B’( 2 ) :
___________Parmi les
composantes
de cettefonction,
nous considérerons comme variables : q lepourcentage
de mâlesconservés ;
n l’effectif des lots de
testage.
Ces 2 variables ont une
signification génétique
etéconomique
intéressante : q influence d’unepart
lesgains
liés autestage,
en fixant l’intensité de choix des taureaux, d’autrepart,
les frais detestage principalement
lesfrais
liés aux mâles.n
agit
sur lesgains
en modifiant laprécision
duchoix,
mais aussi sur lesfrais
de contrôle
d’aptitude.
2. SIGNIFICATION ET INFLUENCE DES PARAMÈTRES
Les
paramètres
dontdépend
la fonction B’ sont de naturevariée, puisqu’ils
caractérisent l’action de facteurs
génétiques, techniques
ouéconomiques
sur les-quels
lespossibilités
d’action du centre sont très diverses.-
E,
le bénéficeunitaire,
dont les variationspeuvent
êtreimportantes, dépend
surtout des actions individuelles des éleveurs et ne
peut
être modifié par le centre.Ce coefficient
peut
êtrethéoriquement
accru :i
o
)
par une diminution de l’intervalle degénération ; 2
°)
par un accroissement du nombre de descendants(Pi)
par femelle : cequi
seproduirait
par un accroissement de taille de lapopulation.
L’action du centre sur ceparamètre
semble limitée.- m, nombre moyen de
performances, dépend
surtout des conditions d’éle- vage danschaque ferme,
cequi justifie
la collaboration du centre aux efforts devulgarisation.
- c, le nombre des descendants entrant en
production
pour 100inséminations est fonction des conditions degestion
du centre, mais aussi des méthodesd’élevage
de la zone.
-
st.,
lepourcentage
des mâles mis entestage présents
au centre à la finde cette
opération,
et le nombre d’inséminations par mâle testé varient d’unespécu-
lation à
l’autre,
suivant la durée dutestage.
Cesparamètres peuvent
être modifiéslargement
semble-t-il par le centre :par une meilleure connaissance des conditions d’alimentation et
d’élevage
desjeunes reproducteurs ;
par l’utilisation des méthodes nouvelles de conservation du sperme. Cette
possi-
bilité
n’a,
enfait,
pas étéenvisagée
dans notre étude.- ag et h2sont liés par la relation
théorique
h2 = !2 sg 2 où e 72
est la variancea2 ’+’ C2 e
du caractère due à des influences non
génétiques.
Les variations de a9peuvent
être notables d’unepopulation
à une autre.Le choix non aléatoire des taureaux à mettre en
testage risque,
en outre, pourdu des caractère à h2
élevée,
de réduire la variancegénétique
entre taureaux(6!),
dontdépend C2 (a!
=4 a2). (J.
I’or,v, B. Vissnc,ig 5 o).
Lesgains
dus autestage
seraient ainsi diminués.Enfin,
la correctionstatistique
des causes nongénétiques
de variation en dimi-nuant
C 12 ,, augmente
en fait l’héritabilité et laprécision
dutestage,
donc aussi sarentabilité.
-
st 3 3 3 t - 0o est un paramètre complexe produit
de 3 termes :
1 1, 330
- la fraction des mâles mis en
testage présents
à la fin del’opération (s) ;
- le nombre d’inséminations réalisables avec un taureau testé
(t 3 ) ;
- la différence entre le coût de l’insémination d’un taureau conservé
après testage (F a/ t 3 )
- déduction faite des frais d’entretien et d’amortissement des tau- reauxéliminés,
par insémination d’un taureau conservé(F,/I,)
- et le coût de l’insé-mination d’un taureau non testé
(F o/ t o ).
y
- l -
F o t représente
les frais de contrôled’aptitude
desdescendants,
frais d’insémination noncompris ;
ils varient essentiellement suivant la méthode de con-trôle
employée.
-
F 2
est leprix
de revient d’un mâle éliminé en cours detestage,
ouaprès testage ;
ce
prix peut,
enpratique,
varier dans delarges
limites suivant le coîit de la main- d’oeuvre et du rationnement.Afin de
simplifier l’expression analytique
de la rentabilitéB’,
nous poserons pour la suite de cette étude :T
L’expression analytique
de la rentabilité devient alors :Nous
retiendrons,
pour la réalisation des calculsultérieurs,
les limites suivantes de variation desparamètres :
3. RECHERCHE DES VALEURS OPTIMA DES VARI:1BI,Es
3
. 1.
Hypothèse préalable
Nous supposerons, pour ce
calcul, qu’il
n’existe pas de relations fonctionnelles entre n(effectif
deslots), et q (pourcentage
de mâlesconservés) qui
seront consi-dérés,
de cefait,
comme des variablesalgébriques indépendantes.
Dans une autre
publication,
nous nousplacerons
dansl’hypothèse plus
réalisteoù n
et q sont
simultanément limités par lespossibilités
du centre.3
. 2. Calcul des valeurs
optima
Dans ces
conditions,
les valeursthéoriques optima
de net q sont
celles pourlesquelles
la fonction de rentabilité B’ est maximum. Ces valeurs n’ etq’
sont lesracines des
équations’
Le calcul
permet
d’établir :La seule valeur n’ de n
(n’
>o)
pourlaquelle
cette dérivée s’annule est la racinepositive
del’équation
du 2edegré
en n :Cette
équation
admet en effet 2racines,
designes
contraires dans le cas où qF 4/ I,
+F 2/ L ;::
o à fortiori siF 4/ L
+F 2/L ;::
o. Cetteinégalité
est vérifiée dans les limitespratiques
de variationde q F 4
etF 2 .
On obtient par le calcul :Sachant que
dzjdq
= x, onpeut
écrire de la mêmefaçon :
GRAPHIQUE 4. - Représentation graphique des variations de z /x - y en jonction de q
La valeur
q’ de q (o
<q’
<i),
si elleexiste,
est racine del’équation :
qui peut
encore s’écrire :La fonction
de q du
jer membre est monotone, croissante et varie dans l’inter- valle[(-
co, -i), (o
-!oo) J .
Elle n’admet doncqu’un
seulpoint
d’intersection avec uneparallèle
à l’axe desq’ comprise
dans l’intervalle.(Graphique 4 .)
On en déduit que
l’équation
ci-dessuspossède
une solutionunique,
si :ou
ou à fortiori si :
La valeur
q’ de q correspondant
à cette solutionpeut
alors être calculée parapproximations
successives.3
. 3.
Signification
et variation des valeursoptima
Le
système d’équations
ainsi obtenu :permet
d’établir :1°
)
les valeursoptima
n’ de n,q étant supposé
constant( 33 ) ; 2°
)
les valeursoptima q’
de q, n étantsupposé
constant( 3 6) ; 30
)
les valeursconjointes optima
N etQ
de Met q (système d’équations
33et3 6).
On remarque que ces solutions
optima
nedépendent
que de 3paramètres :
- un
paramètre génétique
Y ;- deux
paramètres économiques : F
2/
L rapport
des frais unitaires d’entretien des taureauxpendant
letestage,
aux frais unitaires de contrôle
d’aptitude
desdescendants ; F
4/
L paramètre complexe
fonction du coût desinséminations,
du taux d’éli- minationaccidentelle,
du nombre d’inséminations par taureau testé et des frais unitaires de contrôle.1 e r CCLS.
Effectif optimum par
lotPour
un taux de conservation donné(n’) :
L/effectif optimum
par lot varie notamment avec :- y : il est d’autant
plus
élevé que y estgrand,
donc que l’héritabilité estfaible ;
-
F 2/ L: plus
les frais unitaires de contrôle sontélevés,
parrapport
aux frais unitaires liés auxmâles, plus
l’effectif des lots seraréduit ;
-
F 4/ I, : F 4
étant engénéral négatif, plus
le taux de survie des taureaux pen- dant letestage (s),
et lacapacité
d’utilisation des taureaux testés(t 3 )
sont élevéspar
rapport
aux frais unitaires de contrôle(L), plus
on a intérêt à avoir des lotsimportants (n’) ;
enfinplus
on conserve de mâles(q élevé)
etplus
les lots detestage
doivent être réduits.2 cas.
Pou y
centage optimum
de mâles conservéspour
uneffectif
donné(q’).
Le taux de conservation est lié à :
- - n’ : avec
F 4 négatif, q’
varie en sens inverse de n, comme za’ parrapport
à q.
-
F!jL plus
les frais unitaires d’entretien des taureaux sont élevés parrapport
aux frais unitaires de
contrôle, plus
le tauxoptimum
de conservationaprès testage
estgrand ;
-
F 4/ L:
le tauxoptimum
de conservation des mâles varie dans le même sens que le taux d’élimination accidentelle en cours detestage (i
-s),
mais ensens contraire par
rapport
à lacapacité
d’utilisation des taureaux testés(t 3 ).
Le sens des variations de
q’
en fonction de cesparamètres
ressort de l’étude des variations dez/x
- q en fonction de q(graphique 4 ),
sachant que F estnégatif.
3 e cas.
Valeurs
optima
del’effectif et
du taux de conservation(N
etQ).
Le
système d’équations ( 33 )
et( 3 6)
admet une solutionunique (N, Q),
au moinssi l’on a :
F 2/
L
-i-F 4/ L ) :
od’après
les conditions d’existence de net q optima.
Les valeurs
optima dépendent
de g, deF 2/ L
et deF4/I,.
Nous avons
représenté graphiquement
les variations deQ
et N, en fonctionde
F 2/ I.
etF 4/ I,,
pour des variationsthéoriques
de ces 2paramètres largement supé-
rieures à celles que l’on constate en
pratique.
Ces calculs ont été effectués succes-sivement pour : _
(valeurs
courantes de ce critère dans le cas d’untestage
réalisé dans les conditionspratiques
del’élevage
enferme) (graphiques
5,6, 8,
9, etio).
Nous avonségalement
fait