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Article pp.7-8 du Vol.35 n°191 (2009)

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Texte intégral

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De l’inconstance

O

n ne lit jamais assez Winston Churchill. Dans un texte, très actuel intitulé « De la constance en poli- tique », celui-ci cite une réflexion d’Emerson :

« Pourquoi demeureriez-vous fidèle à des principes péri- més ? Pourquoi traîneriez-vous le poids mort de votre mémoire, de peur de contredire une affirmation que vous avez émise en tel ou tel lieu public ? Supposez que vous vous contredisiez ? Et puis après ?… Une absurde constance est le démon qui tracasse les petits esprits ; il est comme vénéré par les hommes d’État médiocres, les philosophes sans génie et les théologiens étroits… Dites vigoureusement ce que vous pensez aujourd’hui. Dites tout aussi vigoureusement ce que demain vous fera pen- ser, quand bien même cela contredirait tout ce que vous avez dit aujourd’hui.1»

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de l’État, des dirigeants français n’hési- taient pas à dénigrer toute action des pou- voirs publics. Ils la demandent avec insis- tance aujourd’hui et l’obtiennent.

Tel qui prônait, hier encore, la solution anglaise de la disparition du droit du travail en fait proclame que la France seule, pro- pose une protection réelle du travail, et que les pays du monde entier devraient bien s’en inspirer. Tel autre qui estimait que le secteur industriel était appelé à disparaître pour faire une place sans cesse grandissante au secteur des services, estime que l’on doit se battre désormais pour garder nos usines.

Les stratégies qui semblaient les plus cer- taines sont bousculées. Dans le vent de la globalisation, la délocalisation apparaissait comme la solution normale pour les médias, jamais en retard pour fabriquer une opinion correcte. Il fallait même la propul- ser pour conquérir de nouvelles parts du marché mondial… On déclare encore que le protectionnisme n’est pas la solution, tout en l’encourageant aujourd’hui nettement et en faisant une condition nécessaire à l’ob- tention de toute aide de l’État.

Les rémunérations des dirigeants français qui nous disait-on, étaient bien inférieures à celles de leurs homologues européens ou nord-américains – comme s’ils auraient pu tous les jours, être recrutés de l’autre côté de la Manche ou de l’Atlantique – apparais-

sent exorbitantes. Le pouvoir politique qui n’avait d’yeux que pour ceux qui réussis- saient financièrement cherche maintenant à s’en éloigner. L’État finance, mais il ne prend pas de participation. Toutefois, il intervient dans la gouvernance des entre- prises : on convoque les banquiers pour leur signifier qu’ils ne peuvent plus toucher leurs primes ou leurs bonus.

Comment s’y reconnaître dans cette confu- sion où tout discours est récupéré par un discours contraire, où des aides sont pro- mises en échange – paraît-il – de revenus supplémentaires pour l’État à plus ou moins long terme ? On continue à parier sur des risques toujours aussi opaques. On nous lance des chiffres, des projections qui ne sont pas analysés et qui, tels quels se veu- lent rassurants, mais on oublie volontaire- ment de nous préciser les contreparties.

Ce que nous confirme la crise, c’est que le management n’est pas tout-puissant et que son savoir n’est pas illimité. Il doit, ne pas hésiter à se critiquer. Ses règles particu- lières, empiriques, sont relatives à un monde, à une économie, à une société qui l’entoure. En France, on voit réapparaître, ce qui n’avait jamais disparu, réellement : le rôle de l’État comme maître d’œuvre et le jeu des corporations. L’entreprise n’est pas un acteur unique, elle est le maillon d’une chaîne.

8 Revue française de gestion – N° 191/2009

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7 Éditorial – Jean-Marie Doublet 11 Ont contribué à ce numéro

15 Le rôle du rating dans une stratégie de croissance externe François Lantin, Pierre Roy

33 Les universités sur le chemin du management stratégique Chantale Mailhot, Véronique Schaeffer

49 Coopération interentreprise nord-sud. Le transfert de savoirs Joëlle Surply

71 Innovation et création dans le jeu vidéo. Comment concilier exploration et exploitation ?

Guy Parmentier, Vincent Mangematin

Dossier – Le management des banques Sous la direction de Éric Lamarque

91 Gestion de la banque Éric Lamarque

93 Le risque opérationnel bancaire. Dispositif d’évaluation et système de pilotage

Éric Lamarque, Frantz Maurer

109 L’intégration de la dimension qualitative dans l’évaluation du risque crédit des PME

numéro 191 février 2009

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153 Les nouveaux outils de pilotage dans les banques Julien Batac, Vincent Maymo

167 Actualité des livres

171 Summary

174 Note aux auteurs

10 Revue française de gestion – N° 191/2009

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Julien BATACest enseignant chercheur à l’Institut de recherche en gestion des orga- nisations (IRGO) de l’université Bordeaux IV. Ses recherches portent sur les facteurs clés de succès des stratégies dans le secteur bancaire (politique commerciale, structure organisationnelle, modes de coordination).

Membre de la chaire « Management des entreprises financières », il a réalisé des interventions au sein de grandes banques de détail, plus particulièrement dans le cadre d’audits organisationnels et de démarches d’optimisation des processus de bancarisa- tion et d’octroi de crédits.

Véronique DES GARETS est profes- seure à l’université de Tours, ses travaux de recherche portent sur deux thèmes princi- paux : le canal de distribution et son orga- nisation, la relation client dans le secteur bancaire.

Christophe GODOWSKIest maître de conférences au sein du département comp- tabilité-contrôle de l’IAE de Toulouse (uni- versité sciences sociales Toulouse 1). Ses travaux de thèse ont porté sur le thème du contrôle de gestion bancaire et financier. Il est l’auteur de plusieurs contributions

actuelles portent sur la politique de com- munication des banques en matière de risques.

Rania LABAKIest maître de conférences en sciences de gestion à l’université Mon- tesquieu Bordeaux IV. Elle est membre de l’IRGO (équipe de recherche sur les entre- prises familiales et financières) et de l’Aca- démie internationale de recherche sur les entreprises familiales. Ses travaux portent sur le management financier et stratégique des entreprises familiales et financières. Ils se déclinent en plusieurs préoccupations de recherche: management des connaissances, gouvernance d’entreprise, engagement et identité, liens familiaux et performance organisationnelle, biais comportementaux.

Éric LAMARQUE, docteur et agrégé en sciences de gestion est professeur à l’uni- versité Montesquieu Bordeaux 4 où il dirige la chaire « Management des entreprises financières » au sein de l’IRGO. Ses recherches portent sur les questions de stra- tégie, d’organisation et de la performance dans les institutions financières. Auteur ou coordonnateur de plusieurs articles et ouvrages sur la gestion et le management

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Finance. Ancien élève de l’ENS Cachan, il est titulaire du DESCF et du DEA stratégie management. Il enseigne notamment l’ana- lyse financière et la comptabilité en normes IFRS. Ses travaux sont réalisés dans le cadre d’un travail doctoral et ils portent sur l’impact des agences de notation financière (rating) sur la création de valeur actionna- riale et la stratégie des entreprises.

Chantale MAILHOT est professeure agrégée en gestion à HEC Montréal. Ses intérêts de recherche portent sur les pra- tiques de gestion et de coordination dans les partenariats de recherche entre l’entreprise et l’université. Elle a fait une étude en pro- fondeur de ce milieu en y œuvrant plusieurs mois. Elle s’intéresse aussi aux liens entre la recherche, l’enseignement et les enjeux actuels que vivent des praticiens de la ges- tion, ainsi qu’à la question de la valorisation de la recherche et du nouveau rôle des uni- versités. Elle poursuit actuellement ses recherches dans le domaine de l’innovation sociale et organisationnelle en étudiant des projets de recherche menés en partenariat entre l’entreprise, l’université et d’autres organisations québécoises.

Vincent MANGEMATIN est directeur scientifique à Grenoble École de manage- ment et directeur de recherche à l’INRA (UMR GAEL). Ses recherches portent sur l’organisation des activités de création et d’innovation. Elles sont conduites en colla- boration avec des chercheurs français et étrangers à partir d’études empiriques sur des secteurs high tech comme les biotech- nologies ou les nanotechnologies, sur les producteurs de connaissances – laboratoires publics de recherche, universités ou busi-

ness schools, ou sur les secteurs mêlant innovations technologiques et création comme l’architecture ou le jeu vidéo. Il par- ticipe au conseil d’administration de Euro- pean Group of Organisation Studies, et est membre du comité éditorial de Long Range Planning et d’Organisation Studies.

Isabelle MAQUE, agrégée d’économie et de gestion et maître de conférences à l’Institut de gestion de l’université de La Rochelle. Elle enseigne l’analyse finan- cière, le contrôle de gestion, la stratégie d’entreprise et la stratégie bancaire. Ses travaux de thèse ont porté sur la gestion des relations banque-entreprise. Elle est l’auteur de plusieurs contributions concer- nant la gestion des relations banque-PME et la gestion des relations bancaires du point de vue de l’entreprise. Ses recherches actuelles portent sur l’optimi- sation de la gestion des relations bancaires et sur les phénomènes d’opportunisme au sein des relations bancaires.

Frantz MAURER est maître de confé- rences HDR en sciences de gestion à l’uni- versité Montesquieu-Bordeaux IV et profes- seur associé de finance à BEM Bordeaux Management School. Il est également chargé de cours à HEC Paris où il enseigne la finance d’entreprise en cycle Master 1ère année du programme grande école. Il a publié plusieurs articles académiques et pro- fessionnels sur le thème de la gestion des risques financiers, ainsi qu’une teaching note intitulée: “Understanding Corporate- Value-at-Risk through a Comprehensive and Simple Example” (site Harvard Business School Publishing, ref. N9-206-046). Ses travaux de recherche actuels portent essen- 12 Revue française de gestion – N° 191/2009

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tiellement sur l’enterprise-Wide Risk Mana- gement dans les institutions financières.

Vincent MAYMOs’est spécialisé, dans le cadre de sa thèse de doctorat d’abord, puis au travers d’un certain nombre de recherches sur des problématiques fortes d’organisation des banques : coordination, pilotage, déci- sion de crédit, opérationnalisation de la RSE, gouvernance, etc. Ces travaux s’inscrivent pour la plupart dans le cadre de contrats de recherche signés par la chaire MEF (mana- gement des entreprises financières) dont il est membre et des établissements financiers partenaires. Maître de conférences en sciences de gestion à l’université de Bor- deaux 4, il est aujourd’hui chercheur à l’IRGO et responsable des études des mas- ters management financier et CCPro.

Valérie PALLAS-SALTIELest maître de conférences en sciences de gestion à l’université Paris Est. Elle est membre de l’IRG (université Paris XII) et de la chaire

« management des entreprises financières » (université Bordeaux IV). Ses travaux por- tent sur les problèmes de coordination dans les relations banque-entreprise. Ce thème est décliné en plusieurs préoccupations de recherche : gestion des connaissances, confiance et contrôle interne, management par les processus et gouvernance des banques mutualistes. Elle assure également

clients, et d’autre part, la gouvernance des organisations.

Guy PARMENTIER est enseignant- chercheur au Groupe ESC Chambéry- Savoie et doctorant au laboratoire GAEL de l’INRA. Il contribue à l’ANR « L’entreprise face au monde virtuel » et au projet FEDER

« Learning Games Factory ». Ses recherches portent sur le management de l’innovation avec les communautés d’utilisateurs et sur le potentiel des mondes virtuels pour l’appren- tissage et la gestion des connaissances.

Pierre ROYest maître de conférences en sciences de gestion à l’université Montpel- lier 1 et membre du laboratoire ERFI (Équipe de recherche sur la firme et l’in- dustrie). Spécialisé en stratégie, il travaille sur la dynamique concurrentielle et notam- ment sur le concept de stratégie de rupture.

Ses recherches, menées au sein de l’indus- trie cinématographique, ont fait l’objet de publications dans la Revue française de ges- tion, la Revue Finance Contrôle Stratégie ainsi que dans plusieurs ouvrages collectifs parus aux éditions EMS et Dunod.

Véronique SCHAEFFERest docteur en sciences de gestion et maître de conférences à l’université de Strasbourg. Elle effectue ses recherches au sein du BETA (Bureau d’économie théorique et appliquée). Ses

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Isabelle SUEUR est maître de confé- rences à l’université de La Rochelle. Ses travaux de recherche actuels portent sur les processus de fidélisation des clients et sur la fidélité de ces mêmes clients. Elle s’in- téresse à trois domaines spécifiques qui sont le secteur de l’hôtellerie et du tou- risme, le secteur bancaire et celui de la grande distribution.

Joëlle SURPLY est maître de confé- rences en sciences de gestion à l’université Paris Sud 11. Elle conduit ses recherches dans le cadre du laboratoire PESOR de la faculté Jean Monnet. Ses recherches por- tent principalement sur le management des compétences et la responsabilité sociale des entreprises.

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Références

Documents relatifs

Bernard PRAS est professeur en sciences de gestion à l’université Paris Dau- phine, directeur du centre de recherche DRM-DMSP et professeur à l’Essec. Ses publications

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