Vers une union économique entre la Belgique et la Suisse ?

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La Chaux-de-Fonds, Samedi 10 Novembre 1928. Bureaux: rue de la Serre, 5B. Quarante-troisième Année — H» 89

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Importation et exportation d'horlogerie

pendant les 9 premiers mois de 1928

II.

Pour compléter l'analyse générale du dévelop- pement de notre exportation, à laquelle nous nous sommes livrés dans la Fédération Horlogère Suisse du 3 novembre courant, nous nous proposons d'étu- dier, dans les lignes qui suivent, les principaux marchés étrangers de notre industrie.

Remarquons d'abord que sur 59 pays ou groupes de pays, la statistique accuse une augmentation de nos exportations d'horlogerie pour 49, (32 pendant la période correspondante de 1927), une diminution pour 8 ( 2 5 ) ; l'exportation reste stationnaire pour 2 (2).

Ces constatations confirment ce que nous avons déjà dit à diverses reprises dans ces colonnes, depuis le début de l'année en cours, à savoir que nous nous trouvons en face d'une amélioration gé- nérale de la situation dans tous les pays. Les effets bienfaisants s'en font tout naturellement sentir sur notre industrie et, à moins de cataclysmes, de bouleversements politiques ou d'une situation inter- nationale troublée, il n'y a pas de raisons pour que la situation change dans un avenir prochain. Souhai- tons une chose, c'est que l'industrie horlogère;

comme du reste les autres branches de notre éco- nomie nationale, aient de nombreuses années de tranquillité et de prospérité devant elles pour ré- cupérer les pertes et les manques à gagner qui furent leur lot, pendant la période troublée d'après-guerre.

Notre principal marché continue à être les Etats- Unis qui nous ont acheté 2 millions de pièces va- lant 28.5 millions de francs, contre 2,8 millions de pièces valant 39,5 millions de francs pendant la période correspondante de 1927. Il y a donc sur ce marché un gros déchet et ceci pour divers motifs que nous avons déjà exposés dans nos articles précédents. Notre exportation de mouvements s'est montée à 1,4 millions de pièces (1,8 millions en 1927), celle des montres métal à 587,000 p . (882 mille), des chronographes montres à répétition, etc.

à 16,000 p. contre 10,000, des autres montres à 12,000 contre 99,000. L'exportation des montres argent et or a été, comme de coutume, négligeable.

O n remarquera l'énorme diminution accusée par la position « autres montres » dont le motif est sans doute à rechercher dans la politique protectionniste inaugurée depuis plusieurs mois par la douane amé- ricaine, à l'égard des montres automobiles. Peut-être doit-on rapprocher de ces faits, l'augmentation sen- sible enregistrée par la position «parties détachées de montres», qui, de 111 quintaux en 1927 a passé à 191 qn. L e s intéressés directs seuls pourraient nous renseigner. L a situation ne semble, toutefois, pas s'aggraver et d'une façon générale le volume des affaires tend plutôt à augmenter légèrement d un mois à l'autre. Il est donc à présumer que le res- serrement actuel n'aura été que momentané.

C'est ce que confirment des rapports récents, qui signalent une amélioration de la situation éco- nomique en général, spécialement au cours de ces dernières semaines. O n n'entendrait plus aucune plainte en ce qui concerne le chômage, ce qui est un indice favorable.

Les élections présidentielles ont eu lieu le 6 novembre courant et c'est le parti républicain qui a triomphé, avec M . Hoover. L e protectionnisme étant un des points du programme du parti répu- blicain, la victoire de ce dernier aura pour effet de stabiliser, si ce n'est d'aggraver la politique douanière suivie par les Etats-Unis au cours de ces dernières années.

L a politique douanière conservera donc le ca- ractère hautement protectionniste qu'elle a eu au cours de c e s dernières années.

L e marché allemand paraît vouloir s'affirmer de plus en plus. Nous y avons exporté 945,000 p.

valant 17,7 millions de francs, en 1928, contre 887,000 p. valant 16,1 millions "de fr. pendant la même période de 1927. L a marche des affaires qui avait légèrement fléchi en juin, a repris depuis lors et il n'est pas inutile de résumer ci-dessous la situation: mouvements 218,000 p. (191,000 p . ) , montres métal 427,000 (390,000), montres argent 186 mille p. (199,000), montres or 88,000 p . (83,000), chronographes, etc. 15,000 p . (11,000), autres montres 12,000 p . (13,000).

Malgré que le marché du travail ait plutôt évolué dans un sens défavorable, une légère détente paraît s'être produite dans la situation économique générale de l'Allemagne, ce dont notre industrie paraît avoir bénéficié; il est à prévoir que l'intensité de l'ac- tivité commerciale tendra à croître pendant le dernier trimestre, en raison des fêtes de fin d'an- née qui sont à la porte.

L a Grande-Bretagne vient immédiatement après l'Allemagne, au point de vue de l'importance du marché, avec 2,371,000 p. valant 16,7 millions de fr. en 1928, contre 2,044,000 p. valant 14,2 millions de fr. pendant la période correspondante de 1927. L e s affaires ont marché de façon très soutenue pendant les 9 premiers mois, et il est à prévoir que la fin de l'année nous apportera, comme de coutume, des chiffres mensuels d'exportation plus élevés.

Notre exportation a été constituée essentiellement par les articles suivants: mouvements 189,000 p.

(128,000 en 1927). montres métal 1,610,000 p.

(1,431,000), montres argent 308,000 p. (268,000), montres or 196,000 p. (155,000), chronographes, etc. 6,000 p. (10,000). autres montres 62,000 p.

(54,000 p . ) .

Au cours de ces derniers mois, suivant les en- quêtes faites chez les horlogers détaillants et les bijoutiers, les affaires paraissent s'être améliorées dans une très grande mesure et cette situation s'est encore accentuée en octobre, malgré que la situation économique générale continue à être bien pré- caire. L e chômage tend en effet à augmenter et l'on sait l'armée considérable des sans-travail qui

jsst à la charge de l'économie britannique. L a politique traditionnelle du libre-échangisme de la Gran- de-Bretagne subit actuellement de rudes assauts de la part de certaines industries qui ne bénéficient pas encore de la protection douanière et qui voient dans l'institution de droits de douane élevés une planche de salut. Nous reviendrons plus en détail sur cette importante question, qui ne touche du resbe pas directement l'horlogerie, puisqu'on applique à ses produits depuis le milieu de 1925 déjà, des droits se montant à 33 1/3 °/o ad Valorem.

Vers une union économique entre la Belgique et la Suisse ?

Est-ce la perspective de la conclusion d'un traité de commerce, qui a fait surgir l'idée de cette Union, mais le fait est que ces derniers temps, certains jour- naux suisses et belges, notamment la Tribune de Genève et le Neptune d'Anvers, en ont parlé et on envisage la possibilité d'une union douanière entre les deux pays.

A ce sujet, la Journée industrielle émet quelques\

considérations d'ordre général qui nous paraissent résumer heureusement le problème.

« Une union douanière belgo-suisse? A première vue l'idée paraît tout à fait fantaisiste. Les deux pays ne se touchent en effet nullement et leurs relations Commerciales, pour être importantes, n'ont aucun caractère bien particulier.

« Il ne peut s'agir, en l'espèce, d'un lien où la politique se déssimulerait derrière un prétexte éco- nomique, comme ce fut le cas pour le Zollvereins.

On ne saurait davantage invoquer en l'espèce le précédent de l'Union économique belgo-luxembour- geoise que chacun, même parmi ceux qui la, cri- tiquèrent, comprit tout de suite.

« Quelles sont donc les sources de cette idée nouvelle, au moins audacieuse?

« L'industrie belge a besoin de débouchés à l'é- tranger et ne peut vivre sans cela. Or, elle se trouve environnée de barrières douanières. Le char- bon ou les produits métallurgiques belges, par exemple, ne sauraient être consommés par le marché intérieur de leur pays que pour un tiers ou un quart, le reste devant aller se faire une place sur le marché de pays déjà pourvus. Les grands voi- sins de la Belgique sont, en effet, l'Angleterre, la France, l'Allemagne où les industries métallurgiques et minières sont très importantes. D'autre part, le port d'Anvers, qui fait de grands travaux pour son développement et qui veut devenir la métropole mari- time des mers du Nord, voudrait agrandir son hin- terland bien au-delà des frontières de son pays. Et de ce côté-là encore l'Allemagne et la France ont des ports qu'elles ne sauraient sacrifier...

« Du côté suisse on a été très frappé, pendant et après la guerre, par l'isolement économique dans;

lequel le pays s'est trouvé au milieu d'Etats qui connaissaient tous les bouleversements politiques et économiques. Le fait d'avoir une devise stable et fixée à sa parité or était fort satisfaisant pour les Suisses appelés à voyager à l'étranger ou à im- porter des marchandises étrangères;, il l'était beaucoup moins, on le sait, pour les hôtels, les services de transport et les industries et commerce^

de l'intérieur du pays. La balance commerciale et financière de la Suisse se ressentit durement d'une période d'euphorie monétaire apparente.

« Les petits Etats dont l'économie est active ne sauraient vivre sans débouchés à l'étranger ou sans qu'une clientèle étrangère les visite: les exportations

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à l'extérieur ou à l'intérieur leur sont nécessaires!..

C'est ce que sentent vivement la Belgique et la Suisse et ce qui les attire l'une_ vers l'autre, selon,

du moins, les avis cités plus haut. i

« En Suisse on avait d'abord songé à s'unir éco- nomiquement à l'Autriche et l'idée n'est peut-être ! pas entièrement écartée. Elle méritera sans doute , d'être étudiée de nouveau lorsque la situation éco- nomique de l'Autriche sera plus stable et permettra alors, si l'on veut bien, d'écarter un des prétextes ; invoqués par les partisans de VAnschluss.

« Si nous notons encore que des tendances sembla- ; blés à l'union économique se sont manifestées dans les Etats baltes et dans les Etats Scandinaves, or.

peut se demander si les petits pays européens ne seront pas appelés progressivement à constituer ici et là des groupements économiques désireux de lutter à armes égales avec les pays plus étendus, plus peu- plés et plus puissants. Cela ne manquerait pas de donner à l'économie européenne une physionomie assez nouvelle.

« Quoi qu'il en soit de ces hypothèses et de ces perspectives le projet qui semble les annoncer pré^

sente, pour nous Français, quelque intérêt. Entre la Belgique et la Suisse et les reliant par les voies l'errées et navigables les plus commodes et les plus directes il y a, en effet, notre Alsace et notre Lorraine, d'ailleurs traditionnellement reliées elles-mêmes par des liens d'affaires étroits, tant avec Bâle qu'avec Anvers. »

J I F Nous apprenons en dernière heure qu'il n'y a rien de fondé dans les bruits qui courent au sujet de telles tractations entre la Suisse et la Belgique.

Sursis concordataires

A diverses reprises, la Fédération Horlogère Suissf a traité la question des sursis concordataires et pris énergiquement position contre les abus qui, malheu- reusement, se sont produits et se produisent encore trop souvent actuellement dans ce domaine.

C'est donc avec plaisir qu'elle publie la lettre sui- vante, adressée par un industriel à la rédaction:

Monsieur le Rédacteur,

A titre de journal des associations patronales, je me permets de vous demander à quoi en est actuellement l'importante question des concordats. Ayant fait, comme tant d'autres, des pertes sensibles par suite d'arrangements de mes débiteurs, j'aimerais savoir si ce danger est maintenant en partie conjuré.

Il est prouvé qu'en temps normaux, en Suisse parti- culièrement, les risques de faillites sont assez faibles, du fait que, pour éviter d'avoir à déposer son bilan, le commerçant avisé préférera restreindre d'abord., dans la mesure du possible, ses frais généraux. En

s'adressant à notre agence officielle de renseigne)- ments où ces indices sont soigneusement notés, le fabricant prudent pourra alors 'limiter à temps ses livraisons au commerçant en question et éviter en tout cas des pertes importantes.

La question se présente différemment pour "le débiteur qui a 1a certitude de pouvoir faire un ar- rangement avec ses créanciers, car, au lieu de ré- duire ses dépenses, parfois même pour sauver les apparences, il roulera automobile, fera beaucoup de réclame, etc., avec la quasi certitude que ses fournisseurs lui paieront la moitié de ses frais ou même davantage, lors du concordat. Il est vrai que Jes dures années d'après guerre ont obligé des maisons les plus estimables à demander des arrart gements à leurs créanciers, et ceux-ci ont pu leur être accordés en toute justice, du fait que les perp turbations mondiales étaient seules responsables du mauvais état de leurs affaires, et non des dépenses exagérées.

A mon avis, il est absolument ridicule d'accorder, une réduction de dette à un débiteur qui n'a pas restreint son train de vie ou qui possède un loge- ment luxueux. J'estime même qu'en règle générale, les arrangements devraient être refusés, car trop souvent ils prêtent à des marchandages secrets vis-à- vis des créanciers récalcitrants et permettent d'accorder en sous-main des avantages illicites aux maisons amies.

Si mes renseignements sont exacts, pour les créan- ces confiées à son contentieux, l'Information Horlo^

gère a déjà pris la décision de recommander le refus,, sauf cas exceptionnels, de tous les concordats

"t j'espère vivement que cette attitude courageuse sera soutenue par nos diverses associations patronales, ceci dans l'intérêt même de la restauration de l'industrie horlogère.

Avec mes sincères remerciements pour votre hospi- talité dans les colonnes de votre estimé journal,

Recevez, Monsieur le Rédacteur, mes salutations distinguées. Un abonné.

des perturbations et même à des arrêts. Les écarts qui atteignent près de 3 heures par jour à l'intérieur d'un solénoïde, sous un champ de 22 Gauss équi- valant à 48 fois l'intensité du champ terrestre et 110 fois l'intensité de la composante horizontale à Paris, ont pu être réduits à près d'une seconde pour les groupes de montres de genres divers observées au Service hydrographique de la Marine et au Labo- ratoire de Chronometrie de la Faculté des sciences de Besançon. Le système comporte l'emploi du spiral d'élinvar et d'un balancier à affixes compensateurs;

appropriés, joint' à une enveloppe de perméabilité!

magnétique élevée et de faible hystérésis.

Paul Berner.

Douanes

Chronique scientifique

Feuilleton

L'horlogerie suisse et la fabrication mécanique au XVII™ et XVIII™ siècle.

Tous droits 'réservés.

Par Marius Fallet.

XIV.

C o r r e c t i o n d e l'effet d u c h a m p m a g n é t i q u e s u r l a m a r c h e d ' u n e m o n t r e .

Le « Journal des Débâts » du 7 novembre courant annonce que dans la dernière* séance de l'Académie des Sciences, de Paris, M. Bigourdan, directeur1

du Bureau international de l'Heure, a présenté une note de notre savant compatriote et ami, M. Paul Ditisheim, relative à la correction qu'il a réalisée, de l'effet du champ magnétique sur la marche des montres.

Du fait des applications, de plus en plus considé- rables, de l'électricité, les montres sont exposées à

Chine. — Tarif douanier.

Le gouvernement chinois n'a pas abandonné son intention d'obtenir sur son territoire l'autonomie doua- nière complète; il y a donc lieu de prévoir que le tarif subira certains changements dans un avenir plus ou moins proche.

Pour l'accomplissement de cette réforme, on a parlé du 1er janvier 1929, mais on ne sait encorer rien de précis à ce sujet dans les milieux officiels/.

On ne sait pas non plus si le changement projeté consistera dans la mise sur pied d'un tarif auto- nome ou si la Chine se bornera à percevoir des surtaxes douanières.

G r è c e . — D r o i t s d ' e n t r é e ( a g i o ) .

D'après une communication télégraphique de la Légation de Suisse à Athènes, le coefficient de douane grec a été élevé de 14 à 15 à partir du 1er novembre 1928. En cas de paiement des droits tie douane en papier-monnaie, il faudra donc acquitter dorénavant pour 1 drachme métallique 15 drachmes en papier-monnaie au lieu de 14.

Informations

Que de changements à Genève dès la fin du XVIle siècle, depuis 1697, par exemple, où certain Favre, horloger à Avully, dans la campagne genevoise, s'engage à fabriquer, pendant un an, pour un mar- chand horloger de la ville, des mouvements en blanc de montres, qui lui seront payés à raison de cinq écus pièce.

Une grande division du travail s'est établie depuis entre la préparation des mouvements bruts — les blancs — et le terminage de la montre, que l'on appelait alors le finissage.

Un document français des années 1783-84 estime qu'il y avait hors de Genève, à cette époque, 6000

« blantiers » ou fabricants de mouvements bruts be- sognant pour la Fabrique genevoise. Ils habitent le Faucigny et le Pays de Gex et fournissent chacun annuellement 24 mouvements en blanc en moyenne.

A la campagne genevoise, dans les Pays de Vaud et de Neuchâtel, 2000 « cadracturiers », par quoi il faut entendre le mécanisme de répétition et de sonnerie, sont occupés pour le compte de la Fabrique genevoise et lui livrent par année 30 pièces, expose le même document. Si leur production annuelle;

moyenne est exacte, le chiffre des personnes actives est cependant exagéré.

Toujours est-il que le règlement de 1785 de la maîtrise des horlogers dut tenir compte de la spé- cialisation croissante et notamment de la fabrication des ébauches. Il stipule, en effet, ce qui suit: «Les ouvriers horlogers âgés de 24 ans, citoyens, bour- geois, natifs, habitants et domiciliés, qui ne se-

Monnaies suisses et monnaies françaises.

Il arrive fréquemment que des voyageurs, venant de France ou s'y rendant, ne peuvent que difficile1- ment obtenir des renseignements exacts au sujet du cours légal, du droit d'exportation, etc., des monnaies suisses en France et françaises en Suisse. Or, il est important de savoir que ia nouvelle loi moné- taire française du 25 juin 1928 a abrogé toutes les dispositions légales antérieures prohibant l'exportation des capitaux; c'est dire que celle-ci est maintenant entièrement libre. Les voyageurs se rendant raient pas finisseurs et qui se seraient bornés au

travail des mouvements bruts, cadratures ou rouages de répétitions, pourront obtenir le privilège de la maîtrise pour les ouvrages susdits tant seulement, à quel effet ils devront s'adresser aux Seigneurs Commis et Jurés qui connaîtront leur demande ».

Le texte de cet article traduit les efforfe que Genève faisait alors pour s'affranchir de la dépenl- dance dans laquelle se trouvait, à l'égard du Fau- cigny, du Pays de Gex et du Jura, la Fabrique^

en ce qui regarde la fourniture des ébauches et des;

pièces détachées. Pour encourager leur fabrication dans la ville, le règlement de 1785 abaisse de 5 'à 4 ans la durée de l'apprentissage des faiseurs de mouvements bruts et permet aux maîtres qui se livrent à ce travail de former cinq apprentis eux- mêmes.

Aussi la situation de la Fabrique genevoise à la veille de la Révolution française est-elle tout autre que celle de l'horlogerie neuchâteloise. Celle-ci en- globe dans son sein, des petits fabricants d'ébauchea nombreux, celle-là ayant abandonné à d'autres le travail plus pénible et réputé inférieur des ébau- ches, ce qui fut une faute grave de sa part et que.

d'autres commettront après la Fabrique genevoise, celle-ci est absolument indépendante des « mouve- tnentaires ou ébaucheurs » du dehors.

La lutte devint d'autant plus chaude que le Jura neuchâtelois, le Pays de Vaud et de Gex, voire le Faucigny se mirent à terminer la montre et ces- sèrent d'alimenter Genève de leurs mouvements bruts.

On comprend désormais les velléités d'introduire h Genève la fabrication mécanique des ébauches. J'ai parlé de la tentative de Georges Lecerf, en 1778.

De nombreux efforts furent faits encore qui n'abou- tirent pas davantage. Dans une lettre du 13 août, écrite au Crêt du Locle, Simon-Pierre Houriet écrit à M. Wildermett, maire de Bienne: «Je pars à pré- sent pour Lausanne où je suis appelé par un riche négociant en horlogerie de Genève .pour conférer

ensemble au sujet de cet établissement, lequel, s'il eût été mis en exécution quelques années plus tôt, plus de mille familles genevoises y trouveraient sans doute de la subsistance ».

Pour ouvrir une parenthèse, on sait que le même Houriet fut un temps, l'un des dirigeants de la fabrique d'horlogerie fondée à Pforzheim par des Genevois, qui y adaptèrent la fabrication mécanique;

n'ayant pas réussi à Genève, Houriet l'introduira en 1782, à Bienne. Dans sa demande d'établissement dans cette ville, cet esprit agité expose qu'il y ins- tallera «un balancier avec ses nombreux assortiments très en vogue à Pforzheim » Houriet se propose aussi d'installer un grand lapidaire pour polir /'acier et un autre pour rendre les pignons finis et par- faitement bien faits jusqu'à la trempe. Enfin, il veut adopter « des moyens d'arrondir et tailler à la fois les dentures des roues et' différentes autres petites machines >i.

Lorsqu'en 1797, Houriet demandera au gouvernement français de pouvoir transporter de Bienne à Vcsoul «son établissement de manufacture d'horlogerie », il marchait certainement sur les traces des Neuchâtelois et Genevois établis à Besançon, mais il y avait aussi là une ferme croyance en la supériorité, voire en l'avenir de la fabrication mécanique, que des adeptes toujours plus nombreux considéraient désormais comme inéluctable. Notez bien qu'Hourie'c et son fils se désignent toujours comme horlogers- mécaniciens. C'est tin esprit nouveau qui s'annonce, et il risquait fort d'être admis à l'étranger où l'on

1 supportait un peu partout de plus en plus mal l'hégé-

1 monie de l'horlogerie suisse, et notamment celle de I Genève. N'oublions pas que la guerre des horlo-

! ge r s genevois avec le ministre français Choiseul, et la création de manufactures d'horlogerie à Berne., , Versoix, Ferney, Pforzheim, Constance et d'autres

| tentatives encore d'attirer à l'étranger les horlogers j que mécontentaient l'ancien régime, sont encore dans

toutes les mémoires. . (A suivre).

(4)

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N° 89. — 10 novembre 1928 L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E SUISSE 867

de .France en Suisse peuvent donc emporter avec eux n'importe quelle somme, en valeurs françaises ou

• étrangères: titres, billets de banque et monnaies d'or et d'argent. La dusdite loi a mis hors cours les pièces françaises d'or et d'argent frappées avant le 25 juin 1928. Ces pièces sont rachetées par la Banque de France, les trésoriers et percepteurs de l'Etat français. Elles ont donc cessé d'avoir cours légal entre particuliers et d'être reçues dans les caisses .publiques; en d'autres termes, elles ne sont plus

acceptées dans le commerce.

:;. Les pièces françaises d'or et d'argent ne sont plus admises en Suisse. Il en est de même des pièces d'or ef d'argent suisses qui n'ont également aucun cours légal en France; les bureaux de change les acceptent à un cours au-dessous de celui de la Bourse: alors que pour un billet de banque suisse, on reçoit actuellement environ 491 °/o, pour une pièce suisse de 20 francs, on ne touche que 94 ou 95 francs français, soit environ 470 o/o, et pour nos pièces de 5 francs, 2 francs, 1 franc et 50 centimes en argent, environ .410 ou 420 0/0 seulement.

Chronique des Associations patronales

A s s o c i a t i o n d e s F a b r i c a n t s d ' h o r l o g e r i e d e l a S u i s s e a l l e m a n d e , S e c t i o n F . H . ' • NDans une assemblée générale extraordinaire, tenae à

Soleure, cette association a décidé unanimement de recommander à ses membres d'accepter la convention limitant l'exportation des ébauches.

U n i o n d e s F a b r i c a n t s d ' h o r l o g e r i e G e n è v e e t V a u d .

M. F.-L. Colomb, Directeur de la F. H., ayant bien voulu se rendre à Genève dans le but d'exposer*

aux membres de I'LL F. G. V. les détails des ac- cords intervenus entre les différents groupes intéres- sés à la question de la limitation de l'exportation : des chablons, une assemblée extraordinaire de cette

• association avait été . convoquée d'urgence pour le jeudi 1er novembre 1928 à la Chambre de Com- merce de Genève.

La- séance ayant-Êfcé Couverte par M. L. Berthoud^

président de l'U. F. G. V., M. Colomb développa d'une façon claire et* particulièrement bien documentée les raisons qui amenèrent les tractations entre les.

'groupements' intéresses et ensuite les détails des ac- cords intervenus. Il fit enfin ressortir combien il était nécessaire qu'une 'fatîfica'fion de ces accordsi

: ait lieu aux séances des 8 et 9 novembre courants' convoquées à Bienne.

M. Berthoud, président, remercia au nom de l'as- semblée M. Colomb de l'intéressant et complet exposé qu'il avait fait de la question, lequel avait permis aux membres de l'U. F. G. V. de se documenter per- sonnellement sur ces importants travaux faits dans lé but de protéger le mieux possible les intérêts de : l'industrie horlogère.

G r o u p e m e n t F . H . d e s F a b r i c a n t s - é t a b l i s s e u r s . Le Groupement F. H. des Fabricants-établisseurs ayant signé la convention « Ebauches S. A.—Clients », a eu son assemblée le jeudi 8 courant, à Bienne, sous la présidence de M. Kaufmann.

La convention ayant pour but le développement

•de l'exportation des montres et des mouvements terminés à été adopté à l'unanimité, ainsi que la, convention générale, entre «Fournisseurs et clients»

(U.B. A. H.).

La convention entre « Ebauches S. A. et Clients » a été également adopté et sa mise en vigueur fixée au 15 courant, date à laquelle la majoration de 20 °/o sera appliquée aux clients non affiliés aux sections de la F. H. ou qui n'auraient pas signé la convention.

Légations et Consulats

Suisse.

Autriche. Suivant une communication de la légation d'Autriche à Berne, les cantons d'Argovie et de Soleure, qui appartenaient jusqu'ici à l'arrondisse- ment du consulat d'Autriche à Zurich, seront;

désormais rattachés au consulat de Bâle, toutefois, les affaires c oncernant les passeports relatives à la partie du canton d'Argovie située à l'est de l'Aar seront traitées, comme par le passé, par le Consu- lat de Zurich.

: Pérou. Suivant une communication de la légation du Pérou à Berne, les arrondissements des consulats du Pérou en Suisse ont été remaniés comme, ri' suit: Consulat générai de Genève: juridiction 'sur toute la Suisse, en particulier sur les cantons de . .Genève, et" du .Valais.; consulat de Bâle: juridiction sur les cantons de Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Ar-

govie, Soleure, Berne et Lucerne; consulat de Zurich: juridiction sur les cantons de Zurich, Thur- govie, Schaffhouse, St-Gall, Glaris, Appenzell (Rh.

int. et Rh. ext.) ; consulat de Lausanne: juridic- tion sur les cantons de Vaud, -Neuchâtel et Fri- bourg; consulat de Lugano: juridiction sur les cantons des Grisons et du Tessin.

Registre du commerce

Raisons sociales.

Enregistrements :

31/X/28. — Nicolet frères (soc. n. coll., André et Hénoc N., de Tramelan-dessus), fabrication, achat et vente d'horlogerie, 6 rue Neuve, Tramelan-desc sus.

l/XI/28. — Francis Guignard (Marius-Clément-F. G,, . de l'Abbaye), horlogerie, bijouterie, optique, Orbe.

24/X/28. — Hermann Thorens, Société anonyme, soc.

an. cap. soc. fr. 2 millions nom., reprise et exploitation des usines Hermann Thorens, fabrique de pièces à musique et machines parlantes, Cons, adm.:

Hermann, Frédéric-Herjmann Th., tous deux de Concise et Sainte-Croix. Directeurs ayant signature indiv.: Albert et Paul-Hermann Th.; fondé de pou- voirs avec ssignature indiv.: Fritz Th. et Hermann Diedrichs, de Vugelles. Siège: Avenue des Alpes, Sainte-Croix. I ' , 3/XI/28. — Fernand Jacot-Guillarmod (Jean-F. J;-G., de La Chaux-de-Fonds et La Sagne), décorateur1

de boîtes de montres, 7 rue Guiflaurne-Tell, Peti-t- Saconnex (Genève).

r .. Modifications:

26/X/28. — Bouchons S. A., soc. act., fabrication de bouchons pour l'horlogerie, Bienne. Le cap.

soc. est porté de fr. 6,000 à fr. 30,000.

2/XI/28. — Uhren-Aktien-Gesellschaft (Horlogerie Société Anonyme). Le cap. soc. de tr. 120,000 est annule complètement et remplacé par un cap.

soc. de fr. 5,000 nom.

Radiations:

l/XI/28. — V. F lury-H achter, bureau technique d'hor- logerie et petite mécanique de précision, Bienne.

l/XI/28. — Hermann Thorens, pièces à musique et machines parlantes, Ste-Croix.

Faillites.

Ouvertüre de faillite.

30/X/28. — Minoli Robert, pierriste, successeur de la soc. n. coll. « Minoli & Geiser », Renan.

Délai pour productions: 7 décembre 1928.

Assemblée des créanciers: 20 novembre 1928.

Suspension de la liquidation:

23/X/28. — Weber Ernest, représentant général en argenterie, Mainaustr. 33, Zurich 8.

Délai.pour action en opposition: 17 novembre 1928.

Dessins et Modèles

Dépôts:

No. 43283. 5 octobre 1928, 17i/t h. — Ouvert. — 4 modèles. — Boîtes de montres. —

No. 43298. 10 octobre 1928, 17y4 h. — Ouvert. — 1 modèle. — Cage de mouvement de montre. — Frey et Co., Frey-Uhren, Aktiengesellschaft (Frey et Co., Montres Frey,; Société Anonyme), (Frey et Co., Frey Watch Co., Limited), Bienne (Suis- se) . Mandataires : Bovard et Co., Berne.

No. 43308. 11 octobre 1Q28, 181/2 h. — Ouvert. — 9 modèles. — Pendulettes! — Etablissements Lancel Société Anonyme, Paris (France). Mandataire: A.

Bugnion, Genève.

Prolongations:

No. 35301. 25 septembre 1923, 19 h. — (Ile période 1928-1933). — 1 modèle. — Calibre de montra de poche. —

No. 35302. 25 septembre 1923, 19 h. — (Ile pé- riode 1928-1933). — 1 ' modèle. — Calibre de montre de poche. — E. Mathey-Tissot et Co., Les Ponts-de-Martei (Suisse) ; enregistrement du 5 octobre 1928.

No. 35312. 27 septembre 1923, 19 h. — (Ile pé- riode 1928-1933). — 1 dessin. — Emballage de ressorts de montres. — Le. Globe Société Anonyme, La Chaux-de-Fonds (Suisse) ; enregistrement du 12 octobre 1928.

No. 35540. 4 décembre 1923, 7 h. — (Ile période 1928-1933. — 2 modèles. — Calibres de mon- tres. — Aegler- S. A. Rolex "Watch Co., Bienne (Suisse). Mandataire: W. Koelliker, Bienne; enregistrement du 10 octobre 1928.

Radiations:

No. 35158. 9 août 1923. — 1 modèle. — Calibra de montre.

No. 35170, 13 août 1923. — 3 modèles. — Porter mousqueton.

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best selected 72-73.5/ 72.-73.5/ — — 74.10/-75 74.15/-75 — — 238.8/9 231.11/3 222.6/3 224.8/9

22.15/ 22.15/ — — 21.6/3 21.6/3 21.11/3 21.11/3 24.5/ 24.3/9 24.5/ 24.2/6

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(Ces prix s'entendent en francs français par kg. 1000/1000)

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» iridié 25 0/0 137.500 137.000 137.000 Iridium 340.000 340.000 340.000

375 550 17.500 66.000 137;000 340.000 27,80 32,50 9,25 (en francs français par gramme),.

Chlorure de platine 27,80 27,80 27,80 Platinite 32,50 32,50 32,50 Chlorure d'argent 9,25 9,25 9,25

London 3 nov. 5 nov. 6 nov. 7 nov.

(Ces prix s'entendent par once troy (31 gr. 103) 1000/1000),

Or (shill.) 84/IIV2 84/117, 84/11S/B 84/ll'/2

Palladium (Lstg.) 12.— 12.— 12.— 12.—

Platine (shill.) 340/ 340/ 340/ 320/

(par once standard 925/1000 en pence).

Argent en barres 261 3/l a 2 6 % 26 "/10 266/8

New-York 3 nov. S nov. 8 nov. 7 noy.

(Ces prix s'entendent en cents par pnce de 31 gr. 103).

Argent en barres 58 — 58 — 58 — 5 83/ , Cours de diamant brut.

(Prix de Bourse au comptant pour grosses quantités).

Diamant boart fr. 10.20 à 10.25

Qualités supérieures fr. 0.30 à 1.20 par carat en plus Eclats de diamants fr. 8.90 à 9.20

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» » avance s/nantissement 3|/2 4¹/ 2 /2

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Canada Belgique Italie Espagne Portugal Hollande Allemagne Autriche Hongrie Tchéooslov.

Russie Suède Norvège Danemark Bulgarie Roumanie Yougoslavie Grèce Pologne Turquie Finlande Argentine Brésil Indes Japon

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1 Dollar 1 Dollar 100 Belga 100 Lires 100 Pesetas 100 Escudos 100 Florins 100 Reichsmk 100 Schilling 100 Pengös 100 Cour.

100 Roubles 100 Cr. sk.

100 Cr. sk.

100 Leva 100 Lei 100 Dinars 100 Drachm.

100 Zloty 1 Liv. turq.

100 Mks fini.

100 Pesos 100 Mil reis 100 Roupies 100 Yens

Parité Escompte Demande Offre

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