MPSI B 29 juin 2019
Énoncé
Une fonction f dénie dans un intervalle I de R est dite réglée lorsque, pour tout x dans I privé de ses extrémités, elle admet strictement à gauche et à droite de x des limites nites.
En une extrémité a de I qui appartient à I , on impose seulement la convergence du côté de l'intervalle : à droite dans le cas [a, .. à gauche dans le cas ..., a] . On note respectivement f
g(x) et f
d(x) ces limites.
Pour toute fonction f dénie dans un intervalle I de R, on dénit la fonction saut par s
f(x) = f
d(x) − f
g(x) pour tout x dans I privé de ses extrémités.
D'après la dénition de la continuité, f est continue en x si et seulement si f
g(x) = f (x) = f
d(x)
ce qui est équivalent à s
f(x) = 0 .
Un point de discontinuité de f est un réel x en lequel f n'est pas continue. On appelle alors saut de discontinuité en x le réel non nul s
f(x) .
Pour tout réel r > 0 , on dénit dans [0, + ∞ [ des fonctions f
ret g par :
∀ x ≥ 0, f
r(x) = b r √ x c
g = 2f
a− f
b− f
cavec a = 1
√ 2 , b = √
2 − 1, c = 1.
1. Soit f et g des fonctions réglées et λ un réel quelconque. Montrer que f + g et λf sont réglées et que s
λf= λs
f, s
f+g= s
f+ s
g.
2. Montrer que, pour tout réel r , la fonction f
rest réglée. Quels sont ses points de discontinuité ? les sauts associés ?
3. Donner la représentation graphique de g sur l'intervalle [0, 10] . 4. Montrer que − 1 , 0, 1 sont les seules valeurs possibles de g .
5. On constate que, sur [0, 10] , la fonction g ne présente que des sauts de discontinuité de − 1 (comme en x = 1 ou x = 4 ) ou de +2 (comme en x = 8 ) .
Démontrer qu'en fait, tous les sauts de discontinuité de g sont de ce type. On pourra considérer les ensembles de points de discontinuité de f
a, f
b, f
c.
6. Sur un intervalle [A, + ∞ [ quelconque, la fonction g prend-elle chacune des valeurs − 1 , 0 , +1 ?
Corrigé
1. Il s'agit d'une application immédiate des propositions relatives aux opérations sur les fonctions admettant des limites nies.
2. La fonction racine carrée est continue dans R
+. D'après les propriétés de la fonction partie entière, elle est réglée. Les points de discontinuités de f
rsont les x tels que r √
x soit entier c'est à dire tous les x de la forme
n
2r
2avec n ∈ N Pour chaque point de discontinuité, le saut est +1 .
3. La question précédente permet de former les discontinuités de chaque fonction : fonction discontinuités coecient
f
a2 8 2
f
b1 ( √
2 − 1)
2-1
f
c1 4 9 -1
On range les points de discontinuité par ordre croissant : 1 < 2 < 4 < 1
( √
2 − 1)
2< 8 < 9
Entre deux discontinuités, la fonction g est constante. À chaque traversée d'une dis- continuité, la fonction f
rcorrespondante augmente de 1. On obtient le graphe de g en partant de l'origine et en reportant les sauts en tenant compte du signe et du coecient (voir gure 1).
4. Par dénition d'une partie entière : r √
x − 1 < f
r(x) ≤ r √ x
En combinant ces inégalités avec les coecients pour les trois fonctions, il vient : 2(a √
x − 1) − b √ x − c √
x <g(x) < 2a √
x − (b √
x − 1) − (c √ x − 1) (2a − b − c) √
x − 2 <g(x) < (2a − b − c) √ x + 2
Mais 2a − b − c = 0 et g(x) ∈ Z donc − 2 < g(x) < 2 entraîne g(x) ∈ {− 1, 0, 1 }.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai AdiscontMPSI B 29 juin 2019
1
−1
1 2 4
1 (
√
(2)−1)2
8 9
Fig. 1: graphe de g
5. L'ensemble des points de discontinuité de g est l'union des ensembles de points de discontinuité de f
a, f
b, f
c. Ces ensembles sont (d'après la question 2.) :
2p
2, p ∈ Z
q
23 − 2 √
2 , q ∈ Z
r
2, r ∈ Z
Ils sont deux à deux disjoints car √
2 ,
32− √ 2 et √
2 − 1 sont irrationnels. On peut alors appliquer le résultat de linéarité du saut démontré en question 1. On en déduit qu'en un point de discontinuité de f
a, le saut est +2 alors qu'en un point de discontinuité de f
bou f
cle saut est − 1 .
6. Raisonnons en distinguant plusieurs cas et en exploitant le fait que g ne prend que les valeurs − 1 , 0 et 1 avec des sauts +2 ou − 1 et qu'aucun des trois ensembles de discontinité n'est majoré (il existe donc des discontinuités de chaque type après un réel arbitraire) :
Si g(A) = − 1 , le premier saut de discontinuité est forcément +2 . La fonction prend alors la valeur +1 . Le saut suivant est obligatoirement − 1 et la fonction g prend alors la valeur 0 .
Si g(A) = 0, le premier saut de discontinuité est forcément − 1 . La fonction prend la valeur − 1 et on se retrouve dans le cas précédent.
Si g(A) = +1 , le premier saut de discontinuité est forcément − 1 . La fonction prend la valeur 0 et on se retrouve dans le cas précédent.
La fonction g prend donc les trois valeurs sur tout intervalle [A, + ∞ [ .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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