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VIROLOGIE NON VIH - Les pneumopathies communautaires nécessitant une hospitalisation aux États-Unis

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30 | La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXI - n° 1 - janvier-février 2016

NUMÉRO BEST OF BIBLIO

VIROLOGIE NON VIH

Les pneumopathies communautaires nécessitant une hospitalisation aux États-Unis

Contexte

Les pneumopathies communautaires sont une cause fréquente d’hospitalisation et de décès.

L’utilisation de vaccins antipneumococciques a globalement réduit l’incidence des infections invasives à pneumocoque et des pneumonies chez les adultes. Depuis l’introduction de ces vaccins, peu de données sont disponibles sur les pneumopathies infectieuses nécessitant une hospitalisation.

Les centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont conduit de janvier 2010 à juin 2012, à Chicago et à Nashville, une étude sur les pneumopathies communautaires nécessitant une hospitalisation dans une population adulte. Les patients immunodéprimés ou récemment hospitalisés étaient exclus. Des échantillons sanguins, urinaires et respi- ratoires étaient systématiquement prélevés pour rechercher les princi- pales étiologies bactériennes, virales et fongiques, avec notamment des techniques moléculaires.

Méthode et résultats

Au total, 2 488 patients ont été inclus, dont 2 320 (93 %) avec des arguments radiographiques de pneumonie. L’âge médian était de 57 ans, 498 patients (21 %) ont nécessité des soins intensifs, et 52 (2 %) sont décédés. Une étiologie infectieuse a été identifi ée chez 38 % des patients, dont un ou plusieurs virus (23 %), une bactérie (11 %), un virus et une bactérie (3 %) et un champignon ou une mycobactérie (1 %) [diapositive 1]. Les patho- gènes les plus fréquents étaient le rhinovirus (9 %), le virus infl uenza (6 %) et Streptococcus pneumoniae (5 %). Ensemble, les virus Metapneumovirus

humain, virus respiratoire syncytial, virus parainfl uenza, coronavirus et adénovirus représentaient 13 % des étiologies. La fréquence des pathogènes dans les échantillons respiratoires était signifi cativement plus faible chez des patients contrôles sans fi èvre ni symptômes respiratoires (2 % versus 27 % ; p < 0,001), et ce quel que soit le pathogène, rhinovirus inclus (1 % versus 11 % ; p < 0,001).

L’incidence annuelle a été calculée à 24,8 cas pour 10 000 adultes, avec les taux les plus élevés chez les adultes âgés de 65 à 79 ans (63 cas) et ceux de plus de 80 ans (164,3 cas). Quel que soit le pathogène, l’incidence augmente avec l’âge (diapositive 2) .

Malgré l’usage de techniques sensibles, une identifi cation infectieuse n’a été rapportée que dans 38 % des cas. Les raisons invoquées sont le manque de prélèvements profonds, des prélèvements obtenus parfois après le début de l’antibiothérapie, et la présence de pathogènes non identifi ables par les tests utilisés.

Conclusion

Cette étude montre (ou confi rme) plusieurs points importants :

l’incidence des pneumonies augmente avec l’âge ;

le pneumocoque et la grippe restent des pathogènes fréquents. Les efforts doivent être poursuivis en termes de vaccination et de prévention ;

les virus, détectés chez 27 % des patients, occupent une place prépon- dérante, ce qui souligne l’importance de les rechercher pour établir un diagnostic et de poursuivre le développement de molécules et de vaccins antiviraux ;

malgré une compréhension limitée de sa pathogenèse, cette étude confi rme un rôle du rhinovirus dans la pneumonie adulte.

Référence bibliographique

Jain S, Self WH, Wunderink RG et al. ; CDC EPIC Study Team. Commu- nity-Acquired Pneumonia requiring hospitalization among U.S. adults.

N Engl J Med 2015;373(5):415-27. L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

Ce travail a permis de préciser les étiologies et l’incidence des pneumonies dans un contexte d’utilisation de vaccins dirigés contre le pneumocoque. Celui-ci reste cependant un agent fréquent de pneumonies nécessitant une hospitalisation. Cela souligne l’importance de poursuivre les efforts en termes de prévention et de surveiller l’épidémiologie des sérotypes circulants. Les 2 agents les plus fréquents sont des virus : grippe et rhinovirus. La grippe fait aussi l’objet d’une vaccination.

L’effi cacité variable des vaccins selon les saisons, combinée à une couverture parfois loin d’être optimale participe probablement à la place signifi cative de la grippe parmi les pneumonies

nécessitant une hospitalisation. Leur incidence augmentant avec l’âge, il est essentiel de renforcer les politiques vaccinales chez les individus âgés de plus de 65  ans. L’un des résultats importants de cette étude est la première place des virus (27 %), avec le rhinovirus comme agent pathogène le plus répandu. Il est souvent peu considéré dans le diagnostic des pneumonies, même en l’absence d’autres étiologies. Pourtant, sa rareté chez des individus asymptomatiques et l’augmentation de son incidence avec l’âge, à l’instar de la grippe et du pneumocoque, sont des arguments en faveur d’un rôle pathogène dans la pathologie pulmonaire .

Commentaire

Jérôme Le Goff (Laboratoire de microbiologie, hôpital Saint-Louis, Paris)

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La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXI - n° 1 - janvier-février 2016 | 31

NUMÉRO

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