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VIROLOGIE NON VIH - L'effet du pritélivir comparé au valaciclovir sur le portage génital HSV2 chez les patients ayant des récurrences fréquentes

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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NUMÉRO BEST OF BIBLIO

36 | La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXII - n° 1 - janvier-février 2017

VIROLOGIE NON VIH

Contexte

Les traitements actuels des infections herpétiques reposent sur les ana logues nucléosidiques qui inhibent l’ADN polymérase virale. Le valaciclovir, prodrogue de l’aciclovir, est un des médicaments les plus utilisés dans le traitement des ulcérations herpétiques génitales et dans la prévention des récurrences. Cependant, des échecs de traitement sont rapportés chez les personnes immunodéprimées, avec sélection de virus résistants. La prise quotidienne de valaciclovir permet de diminuer d’environ 50 % le risque de transmission à un partenaire susceptible et la fréquence des récurrences, mais ne supprime pas totalement la réplication du virus au niveau génital. Des alternatives thérapeutiques sont donc attendues.

Le pritélivir est un inhibiteur du complexe hélicase-primase du virus Herpes simplex (HSV) qui réduit la réplication virale et les lésions génitales liées au virus HSV2.

Méthode

Un essai de phase II randomisé, en double aveugle et crossover, a été conduit dans 4 centres aux États-Unis pour comparer la prise orale quotidienne de 100 mg de pritélivir à celle de 500 mg de valaciclovir dans la prévention des réactivations génitales de HSV chez des adultes présentant 4 à 9 réacti- vations HSV2 annuelles  (1) .

Les participants prenaient la première molécule pendant 28 jours, observaient une fenêtre thérapeutique de 28 jours, puis prenaient la seconde molécule

pendant 28 jours. Au cours des périodes de traitement, les participants réalisaient des écouvillonnages génitaux 4 fois par jour afi n de détecter l’ADN HSV par PCR.

Quatre-vingt-onze patients ont été randomisés, dont 45 pour prendre le pritélivir en premier et 46 le valaciclovir en premier avant que l’étude soit interrompue sur recommandation de la Food and Drug Administration (FDA) à la suite de l’observation de toxicités médicamenteuses sur des modèles animaux.

Résultats

Sur les 91 patients randomisés (âge médian : 48 ans, 63 % de femmes), 56 ont reçu les 2 traitements. En intention de traiter, le portage génital en HSV a été détecté dans 2,4 % des écouvillons avec le pritélivir versus 5,3 % avec le valaciclovir ( RR = 0,42 ; IC95 : 0,21-0,82 ; p = 0,01). Les lésions géni- tales étaient moins fréquentes avec le pritélivir qu’avec le valaciclovir (1,9 % des jours versus 3,9 % ; RR = 0,4 ; p = 0,04). La fréquence des épisodes de portage et les charges virales dans les échantillons positifs n’étaient pas signifi cativement différentes entre les 2 traitements. Aucune différence en termes d’événements indésirables n’a été observée entre les 2 traitements.

Chez les adultes présentant des réactivations génitales herpétiques, un traitement par le pritélivir comparé au valaciclovir réduit la fréquence de détection de l’ADN HSV et des lésions génitales (diapositives 1 et 2) . D’autres études sont nécessaires pour évaluer l’effi cacité et la tolérance de cette molécule à long terme .

Référence bibliographique

1. Wald A, Timmler B, Magaret A et al. Effect of pritelivir compared with valacyclovir on genital HSV-2 shedding in patients with frequent recurrences: a randomized clinical trial. JAMA 2016;316(23):2495-2503.

L’aciclovir a permis d’améliorer signifi cativement le pronostic des infections neuroméningées à HSV. Cependant, son effi - cacité reste insuffi sante pour contrôler les réactivations géni- tales HSV2 et supprimer la transmission sexuelle ou périnatale.

Enfi n, les options thérapeutiques chez les patients ayant des virus résistants sont limitées à des traitements disponibles uniquement sous forme injectable (foscarnet et cidofovir) et associés à une toxicité rénale. Les résultats de cette étude sont encourageants sur l’intérêt thérapeutique des inhibiteurs du complexe hélicase-primase HSV dans le traitement suppressif

de l’herpès génital. Des effets indésirables cutanés (séche- resse, alopécie) et hématologiques (anémie) ont été observés chez des singes. Aucune différence signifi cative d’événements indésirables cliniques n’a été observée entre les 2 traitements.

Une diminution du nombre de leucocytes et une augmenta- tion de la créatininémie sans impact clinique ont été observées pendant le traitement par pritélivir, mais ne persistaient pas à son arrêt. De nouvelles études permettront de préciser la tolé- rance à long terme et la place du pritélivir dans le traitement des infections herpétiques.

Commentaire

L’effet du pritélivir comparé au valaciclovir sur le portage génital HSV2 chez les patients ayant des récurrences fréquentes

Jérôme Le Goff

Laboratoire de microbiologie, hôpital Saint-Louis, Paris

0036_LIF 36 15/02/2017 17:15:09

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NUMÉRO

BEST OF BIBLIO À retrouver sur le site www.edimark.fr

La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXII - n° 1 - janvier-février 2017 | 37

J. Le Goff déclare

ne pas avoir de liens d’intérêts.

0037_LIF 37 15/02/2017 17:15:12

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