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J. Guinaudeau
To cite this version:
J. Guinaudeau. Où en est l’industrie résinière française ?. Revue forestière française, AgroParisTech,
1961, 13 (7), pp.494-502. �10.4267/2042/24392�. �hal-02729931�
OU EN EST L'INDUSTRIE RESINIERE FRANÇAISE
PAR
J. GUINAUDEAU
Ingénieur Principal des Eaux et Forêts Centre de Recherches Forestières
Bordeaux
Le gemmage et les industries de transformation de la gemme présentent une importance relativement considérable dans le Sud- Ouest de notre pays, puisque la valeur totale de la gemme récoltée peut être chiffrée à près de 50 millions de nouveaux francs chaque année, actuellement.
On peut, néanmoins, se demander si cette importance n'est pas menacée de diminution, comme semble le laisser présager l'évolu- tion des dix ou quinze dernières années.
Nous allons essayer, ici, de dégager quelques-uns· des éléments du problème en retraçant d'abord de façon sommaire l'historique du gemmage et de l'industrie de la gemme dans le Sud-Ouest de la France, puis en exposant l'organisation actuelle de l'industrie résinière française de manière à permettre, dans un dernier para- graphe, d'essayer d'en comprendre l'évolution récente et d'en tirer quelques pronostics pour l'avenir.
I. — Exposé historique
On sait que le gemmage du Pin maritime est d'origine extrême- ment ancienne dans le Sud-Ouest: dès le iv
esiècle, « la poix des Boïens » était connue dans tout l'empire romain (les Boïens étaient les habitants de l'actuel pays de Buch, aux environs du Bassin d'Ar- cachon).
Durant de très longues années, l'exploitation de la gemme s'est faite par une méthode très primitive (1) : le procédé dit « au crot » consistait à récolter la gemme dans un trou fait au pied de l'arbre à la base de la care; la gemme était plus ou moins souillée par le sable et les feuilles mortes, malgré le tapis de mousse que l'on plaçait au fond du trou.
(1) Pour tous détails sur ce procédé primitif, voir SARGOS: « Contribution à" l'histoire du boisement des Landes de Gascogne ». Editeur : DELMAS, Bor- deaux, 1949.
Quant à la transformation même de la gemme, on se contentait de l'effectuer par chauffage en forêt, dans des chaudières de cuivre ; l'essence de térébenthine s'évaporait plus ou moins complètement et la résine ainsi cuite, puis tamisée sur des fagots, était coulée dans des moules de sable : les pains de résine étaient utilisés surtout pour faire des chandelles, les impuretés carbonisées avec les fagots et mélangées avec du goudron servaient au calfatage des bateaux.
Ce n'est qu'au début du xix
esiècle, avec l'extension considérable du massif landais dans la dune, puis dans la lande, que des pro- cédés moins primitifs sont apparus; vers 1810, on commençait! à distiller la gemme dans un alambic posé directement sur un foyer et permettant la récupération de l'essence de térébenthine.
En 1844,
HUGUESimagina de récolter la gemme non plus dans un trou placé au pied de l'arbre, mais dans un pot de terre cuite que l'on peut fixer à différentes hauteurs sur le tronc, ce qui di- minue les pertes d'essence par evaporation et donne'des résines moins impures. C'est également à partir de 1850 environ qu'ont commencé à fonctionner de véritables usines de distillation de plus en plus perfectionnées : les plus primitives comportaient encore un alambic à feu nu; mais le chauffage de l'alambic à la vapeur a été pratiqué assez rapidement.
Puis, vers la fin du siècle dernier, ont été créées des usines de distillation continue : l'essence de térébenthine peut être entraînée soit par le vide, soit, suivant un autre procédé, par la vapeur dans des colonnes à plateaux. Une méthode encore plus moderne qui ne date guère que d'une vingtaine d'années, est basée sur l'utilisation d'une détente après compression de la gemme.
Beaucoup plus récemment a été introduite la méthode dite de gemmage activé : des pulvérisations d'acide suif urique dilué sur le bois mis à nu remplacent la section des canaux résinifères par l'outil du résinier ; on a obtenu ainsi des rendements supérieurs pour un travail moindre de l'ouvrier et un moindre dommage causé aux arbres. Cette méthode est actuellement en cours de généralisation dans la région landaise (2).
L'ouvrier résinier est traditionnellement, considéré comme un métayer : le prix de la gemme était jadis partagé par moitié entre lui et le propriétaire, à charge pour le métayer d'acheter et d'entre- tenir ses outils, et pour le propriétaire, de payer, outre les impôts, le matériel de récolte (pots, clous, « crampons » en zinc collectant la gemme vers
1e pot) ; par la suite, le propriétaire a eu, en outre, à acquitter les charges sociales.
Mais les cours de la gemme ont varié de façon considérable d'une époque à l'autre en fonction notamment, des crises de pro-
(2) Pour plus de détails, voir O U D I N : « Activation de la production de gemme, par vaporisation d'acide sulfurique ». Revue forestière française, février 1952.
duction qui ont sévi à différentes périodes aux Etats-Unis. On sait que c' est encore de beaucoup le premier producteur mondial de produits résineux.
C'est ainsi, qu'en 1930, une très grave crise a sévi sur l'industrie résinière française: le salaire des ouvriers devenant nettement in- suffisant, des avantages complémentaires ont dû leur être consentis par les propriétaires: en 1938, en pleine période de crise, l'Etat abandonnait à sesi résiniers les 5/6 du prix de la gemme. Quant aux particuliers, ils avaient consenti soit des avantages fixes en nature ou en argent, soit un partage leur laissant moins de la moitié du prix de la résine; mais alors beaucoup de propriétaires ont pu penser que l'exploitation de la gemme ne présentait plus un intérêt économique suffisant, compte tenu des pertes d'accroissement en bois et de la diminution de qualité des billes de pied des arbres gemmés.
En dehors de ces conflits qui surgissaient entre propriétaire et résinier, il y avait eu, depuis longtemps, des difficultés entre les propriétaires et les usines de distillation. Dans les périodes de crise, les débouchés de l'essence de térébenthine et de la colophane deve- nant rares, les usines abaissaient le prix payé aux producteurs, de telle sorte que les salaires et les revenus des propriétaires dimi- nuaient de façon exagérée.
Une première tentative d'organisation, datant du début de no- tre siècle, a été la création de Sociétés coopératives de propriétai- res; ces Sociétés groupaient, par exemple, les principaux proprié- taires d'une commune, ce qui permettait la construction d'une usi- ne de distillation moderne, donnait la possibilité d'effectuer une cer- taine propagande commerciale et par là, de trouver des débouchés aux produits. Mais cette organisation n'a jamais été que très par- tielle: elle ne comporte, aujourd'hui encore, que moins de 25 % de la production de la région landaise et ne pouvait entreprendre une véritable prospection des· marchés étrangers.
II. — Organisation de la production: U.C.R.
C'est après la crise de 1930 qu'a été créé un Organisme uni- que réglant la production, la transformation et la vente de l'en- semble des produits résineux de tout le Sud-Ouest de la France:
VUnion Corporative des Résineux groupe trois Syndicats:
— le Syndicat des Sylviculteurs, représentant les propriétaires,
— la Fédération des Gemmeurs et Métayers du Sud-Ouest, re- présentant les ouvriers résiniers,
— le Syndicat Professionnel des Résineux, représentant les indus-
triels et les commerçants.
. Cet Organisme, qui fonctionne de façon en somme satisfaisante pour l'ensemble des parties, a pour rôle essentiel la revalorisation de la gemme; ce résultat est obtenu simultanément par trois voies différentes :
I
oDiminution des frais de distillation par regroupement et mo- dernisation des usines: leur nombre est passé entre 1950 et 1960 de 76 à 48.
2° Organisation commerciale puissante: la Société Française des Produits Résineux groupe tous les négociants et courtiers spécia- lisés dans le commerce en gros de ces produits et peut rechercher des débouchés commerciaux en France et à l'Etranger.
3° Contrôle de la fabrication et recherche d'utilisations nouvel- les: l'Union Corporative des Résineux travaille en liaison étroite avec l'Institut du Pin, qui est un organisme dépendant de la Fa- culté des Sciences de Bordeaux, et comportant:
— Une section biologique, où sont étudiés un certain nombre de problèmes relatifs à la physiologie du Pin maritime, et notam- ment l'incidence des différents procédés de gemmage sur la crois- sance et la qualité du bois, le rendement en gemme, etc..
— Uñe section technologique comportant un très important labo- ratoire de contrôle et de recherches : chaque usine de la région lan- daise ^est actuellement visitée: plusieurs fois par an par un Ingé- nieur, qui effectue des prélèvements d'essence de térébenthine et de colophane, vérifie leurs qualités et les compare à la norme fran- çaise en ce qui concerne l'essence de térébenthine, aux critères éta- blis par le Comité technique de l'U.C.Ri en ce qui concerne les colo- phanes.
Le tableau I ci-joint donne les caractéristiques de qualité des produits,
TABLEAU I Caractéristiques de qualité
d e l'essence de thérébenthine et des colophanes Essence de térébenthine (extrait de la norme NF Τ 33-001 de 1950) Provient du gemmage de pins vivants.
Aspect limpide, incolore.
Odeur douce.
Densité comprise entre 0,86 et 0,87. •
Distillation à plus de 152° — et distillation d'au moins 90 % du volume d'essence entre 152° et 170°
Résidu de distillation inférieur à 2,5 % en poids.
Indice d'acide inférieur à 1,0. ·
Colophanes (caractéristiques fixées par l'Institut du Pin en 1960) Aspect: pure, limpide et brillante.
Point de ramollissement: 75° centigrades (méthode Ball and Ring).
Indice d'acide supérieur à 165.
Essence résiduelle inférieure à 1,2 %.
Impuretés solides : moins de 0,05 %.
A la suite de ces contrôles, des primes substantielles sont attri- buées aux producteurs dont les fabrications se rapprochent le plus de l'idéal; on attache aujourd'hui moins d'importance à la clarté et à la transparence des colophanes (leur « grade »), pour s'inté- resser beaucoup plus à la constance de leurs propriétés chimiques.
L'Union Corporative des Résineux est chargée d'autre part de répartir le prix de la gemme entre les parties prenantes : ouvriers ré- siniers, propriétaires, distillateurs.
Voici comment se fait cette répartition:
A chaque récolte ou « amasse », la gemme est déposée par le résinier soit dans des barriques, soit dans des bassins parallele- pipedi ques en ciment (« bares, à résine »). Le volume de gemme récoltée est ainsi mesuré en forêt et sert de base aux paiements qui seront effectués au propriétaire et au résinier.
A l'arrivée des barriques à l'usine, une deuxième réception est effectuée, qui servira de base au paiement du distillateur.
A l'occasion de ces réceptions, on effectue un contrôle soigneux de la qualité de la gemme aussi bien que de sa quantité (il est arrivé que soient incorporés frauduleusement à, la gemme en fo- rêt, les objets les plus divers: on a retrouvé une fois jusqu'à un chevreau dans une barrique de gemme) !
Au cours de la saison de distillation, le fabricant doit déclarer chaque semaine à l'Union Corporative des Résineux, la totalité des produits fabriqués dans la semaine, et il les met à la dispo- sition de cet Organisme. Dans ces conditions, l'U.C.R. peut fixer à la fin d'une campagne le prix qui peut être payé par litre de gemme, et répartir ce prix entre les intéressés. Mais, en attendant cette fixation, l'Union Corporative des Résineux paie des acomptes durant la campagne en cours : ces acomptes, dont le montant est fixq pour chaque partie prenante par litre de gemme sont payés au fur et à mesure des amasses successives : l'ouvrier résinier re- çoit en principe une part d'acompte dans le mois qui suit chacune des amasses, le propriétaire vient de passer au même régime, l'usi- nier reçoit également un acompte mensuel sur un forfait de dis- tillation fixé au préalable. En fin de campagne, le solde du prix dû à chacune des trois parties prenantes est versé directement.
Le paiement des acomptes avant l'encaissement du prix de vente
des produits fabriqués nécessite naturellement un financement par
des emprunts; les banques assurent les avances nécessaires (qui se
montent à environ 20 millions de nouveaux francs chaque année) ;
leur garantie est basée sur le stock des marchandises en dépôt dont
la valeur dépasse toujours largement le montant des· avances. Mais
depuis quelques années seulement, le Syndicat des Sylviculteurs du
Sud-Ouest a créé une Société d'intérêt collectif agricole da So-
ciété d'intérêt collectif agricole des Sylviculteurs du Sud-Ouest),
appelée couramment S.I.C.A.S.S.O., qui facilite dans le cadre de rU.C.R. pour les propriétaires adhérents, le financement de la production .de gemme en utilisant les prêts très avantageux consen- tis à ce type de Société par la Caisse de Créditi Agricole.
En outre, l'Union Corporative des Résineux a joué également un rôle important en finançant certaines réalisations sociales par un prélèvement sur le prix du litre de gemme: assurance contre les accidents du travail pour les résiniers et leur famille, Caisse de Solidarité indemnisant métayer et propriétaire en cas d'incendies de forêts, primes à l'apprentissage.
Enfin, l'Union Corporative des Résineux subventionne de façon très importante la Caisse de Prévoyance des Landes de Gasco- gne, qui facilite aux propriétaires les travaux (Je prévention contre l'incendie, d'amélioration et d'entretien de la forêt.
III. — Evolution de l'industrie gemmière
On peut constater une diminution sensible et presque régulière de la production globale du massif landais, depuis 1920 où elle était passée par un maximum de 178 millions de litres de gemme.
Elle était tombée en 1952 à moins de la moitié de ce chiffre, soit 85 millions de litres, et en 1959 à 62 millions de litres seulement.
Depuis dix ans notamment, la diminution, quoique lente, est ré- gulière.
Quelles peuvent être les causes de cet état de fait?
1 ° On pense tout d'abord, évidemment, aux grands incendies qui ont ravagé le massif landais, détruisant près d'un tiers de sa sur- face, environ 300 000 hectares, entre 1938 et 1949; le reboise- ment de cette surface est presque entièrement assuré à l'heure ac- tuelle, mais la prédominance vraiment excessive des jeunes bois de moins de quinze ans explique en partie la diminution de pro- duction.
2° Mais c'est surtout la disparition progressive de la mmn-d'œu- vre qui explique la décroissance continue de la production de gem- me. Le nombre des apprentis est devenu infime dans les toutes der- nières années (en 1959-1960, 272 dont l'apprentissage dure 3 ans, sur près de 12 000 gemmeurs en activité) ; et l'âge moyen du ré- sinier correspond aujourd'hui à l'âge de la retraite dans beaucoup d'autres emplois ; il n'est pas douteux que depuis longtemps déjà, les résiniers âgés cessant leur travail ne sont plus remplacés par des jeunes.
Ce phénomène est-il dû à une insuffisance marquée des rémuné- rations, entraînant une désaffection pour un métier trop mal payé?
Le tableau II ci-joint donne le montant des parts payées par litre
de gemme de 1949 à I960 (3). O n peut constater que les salaires ont sensiblement doublé dans la période considérée, suivant à peu près l'indice général des prix durant la même période. E n 196CF, avec une rémunération nette de 0,41 N F par litre, un ouvrier gem- meur moyen qui traite par gemmage activé 6 000 cares peut ré- colter 12 000 à 14 000 litres de gemme en 9 à 10 mois de travail, et recevoir ainsi pour cette période une somme globale de 5 000 à 6 000 N F : ce n'est pas excessif pour un travail de spécialiste, mais c'est loin d'être la misère.
TABLEAU II
P a r t des g e m m e u r s et des sylviculteurs sur le prix du litre de g e m m e
Campagnes 1949/1950 1950/1951 1951/1952 1952/1953 1953/1954 1954/1955 1955/1956 1956/1957 1957/1958 1958/1959 1959/1960
E n réalité, la désaffection de la. corporation des gemmeurs pour leur métier paraît venir surtout des conditions de travail: malgré le développement considérable des voies de communication de tou- tes sortes depuis trente ans, beaucoup d'ouvriers gemmeurs sont encore obligés d'habiter en forêt avec leur famille, loin de tout village, durant la plus grande partie de l'année; cet isolement est difficilement compatible avec la conception moderne d'existence et entraîne aujourd'hui des difficultés, notamment quand il y a de jeunes enfants.
3° Sur le plan économique, il n'est pas douteux qu'un certain nombre de débouchés pour l'essence de térébenthine et la colophane disparaissent peu à peu: l'essence de térébenthine était employée jadis principalement comme solvant pour les peintures et vernis et pour les produits d'entretien ; elle est remplacée de plus en plus à cet égard par des produits moins onéreux, tels que le « white (3) Les renseignements contenus dans ce tableau nous ont été aimable- ment communiqués par TU.C.R.
GEMMEURS
Brut Fr 22,15 23,11 30,90 30,00 28,13 28,91 30,24 31,93 33,00 34,12 38,56
Net Fr 23,01 24,01 32,12 31,18 29,23 30,05 31,43 33.85 34,98 36,17 40,88
SYLVICI
Brut Fr 18,19 19,15 26,55 23,83 23,01 23,66 24,74 26,13 27,03 29,06 32,84
TLTEURS
Net Fr 16,43 17,39 24,29 21,30 20,80 21,17 22,03 22,62 23,38 25,61 28,54
spirit ». Quant à la colophane, son emploi en savonnerie a diminué d'une façon encore plus spectaculaire dans les dernières années.
Le tableau III ci-joint qui nous a été également communiqué par l'U.C.R., donne les proportions des produits résineux absorbés par les différents utilisateurs en France durant les années 1955 à 1960.
TABLEAU III
Répartition en pourcentage
de la consommation des produits résineux en France
1955/1956 1956/1957 1957/1958 1958/1959 1959/1960
ESSENCE DE T E R E B E N T H I N E -—
Peintures et Bâtiments .. 32 % 33 % 32 % 28 % 26 % Produits d'entretien 21 % 23 % 22 % 23 % 19 % Commerce et revendeurs 19 % 24 % 24 % 25 % 28 % Industries chimiques 16 % 12 % 13 % 8 % 19 % Divers.... 12% 7 % 4 % 1 6 % 8 %
P R O D U I T S SECS