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L INDUSTRIE FRANÇAISE EN 2021

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Academic year: 2022

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CONTACT : Alexandre JAGOT : ajagot@uimm.com

L’INDUSTRIE FRANÇAISE EN 2021

Les difficultés d’approvisionnement consécutives à la crise sanitaire auront affecté comme jamais les entreprises

industrielles, lesquelles subissent de surcroît une vive hausse des tarifs de l’énergie (électricité, gaz). En France, l’activité manufacturière n’a globalement guère varié depuis la fin de l’an passé, alors même que les stocks sont faibles et que les carnets de commandes apparaissent bien garnis. L’exercice 2021 a par ailleurs été marqué par la mise en œuvre du plan de relance, lequel contient de nombreuses mesures destinées à l’industrie : soutien à l’investissement, réduction de la

fiscalité de production, aides sectorielles, décarbonation, etc.

Il s’est enfin distingué par un renforcement des pénuries de main d’œuvre, situation également observée dans les autres secteurs de l’économie. Nous dressons ici un bilan économique annuel de l’industrie, à l’aide d’indicateurs clés comme la

production, les résultats d’exploitation, l’investissement, le commerce extérieur, l’emploi et l’activité partielle.

Production

Considéré dans son ensemble, le volume de la production industrielle tel que mesuré par l’Insee en septembre 2021 en France se situait à un niveau strictement identique à celui de décembre 2020. Ce statu quo, largement lié aux difficultés d’approvisionnement – elles touchent actuellement plus d’une entreprise industrielle sur deux, indique la Banque de France – affecte aussi nos voisins européens, quoique selon une ampleur variable : le niveau d’activité en Italie est similaire à celui observé avant la crise sanitaire, alors qu’il demeure en retrait de 9,5 % en Allemagne, où le poids du secteur automobile relativement à l’industrie représente pas loin du double de celui de la zone euro (respectivement 18 % en 2019 contre 9,5 %). Dans l’Hexagone, l’écart de - 4 % continue de recouvrer des situations très contrastées : l’activité est par exemple légèrement supérieure à son niveau du début 2020 dans l’agroalimentaire, la chimie, la pharmacie et la réparation de machines, mais reste inférieure de 29 % dans l’automobile (encore très handicapée par le manque de semi-conducteurs) comme dans les autres matériels de transport  ; au sein de cette dernière famille, l’écart s’inscrit même à 33 % dans l’aéronautique, alors que la production est peu ou prou revenue à la normale dans le ferroviaire, voire a bondi dans les industries productrices de motocycles. En regard, le secteur des services qui affiche les moins bons résultats est celui du transport aérien (- 31 % pour l’indice de « production » entre début 2020 et août 2021, dernière donnée connue), suivi des agences de voyages (- 26 %), et de l’hébergement (- 10 %).

Novembre 2021

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Exprimée en moyenne annuelle, la production industrielle augmenterait d’environ 6,5 % en 2021 après un plongeon de près de 11 % l’exercice précédent. L’ampleur de ce rebond aurait sans nul doute été plus significative en l’absence de retard d’acheminement des intrants, lui-même lié au boom de la demande de biens durables, en particulier aux États-Unis ; dans ce contexte, les prix du fret maritime ont explosé, à l’image de l’indice Harpex – indicateur composite des variations hebdomadaires du tarif du fret sur le marché de l’affrètement à temps pour huit catégories de porte-conteneurs – qui a été multiplié par huit entre juin 2020 et octobre 2021, avant de refluer légèrement depuis lors. Les cours des matières premières ont également enflé, rejoignant même récemment leur sommet antérieur de 2011 dans le cas des métaux communs. En conséquence, les prix à la production dans l’industrie française accélèrent à vive allure, leur glissement annuel culminant à 11 % au mois de septembre dernier.

Source : Insee 65

70 75 80 85 90 95 100 105 110

janv-17 mars-17 mai-17 juil-17 sept-17 nov-17 janv-18 mars-18 mai-18 juil-18 sept-18 nov-18 janv-19 mars-19 mai-19 juil-19 sept-19 nov-19 janv-20 mars-20 mai-20 juil-20 sept-20 nov-20 janv-21 mars-21 mai-21 juil-21 sept-21 nov-21

Production industrielle en France

janvier 2017 = 100

Défaillances

Le nombre de dépôts de bilan a suivi une trajectoire tout à fait opposée à celle envisagée par les observateurs dans les premiers temps de la crise. Les mesures de soutien gouvernementales (l’encours de prêt garanti par l’État s’élevait par exemple à 22,7 milliards d’euros fin octobre 2021, pour plus de 48 000 entreprises de l’industrie), les ont en effet laissées à un niveau qui n’avait jamais été aussi faible, même si une stabilisation semble à l’œuvre en fin de période : selon les statistiques diffusées par la Banque de France, les défaillances d’entreprises industrielles étaient inférieures à 1 800 en cumulé sur douze mois en septembre 2021, contre 2 500 à l’été 2020 et entre 3 500 et 4 000 avant l’apparition du Covid-19.

Les créations d’entreprises industrielles, de leur côté, restent particulièrement dynamiques. Lors des dix premiers mois de 2021, elles ont atteint 39 700 en France, soit 7 500 de plus que pendant les mêmes mois de 2020, période durant laquelle elles avaient déjà grimpé. Ce mouvement tient au boom des immatriculations de microentreprises depuis 2019, lesquelles ont doublé par rapport à la fin 2018, représentant désormais 68 % du total ; il tient aussi au rebond des créations excluant les microentreprises, après le net coup d’arrêt intervenu au début de la pandémie.

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Comptes d’exploitation

Comme dans toutes les phases de récession, la chute des marges d’exploitation lors de la première partie de 2020 avait été nettement plus affirmée que celle des rémunérations, absorbant pour l’essentiel la contraction historique de la valeur ajoutée. Le rebond qui s’est manifesté depuis a conduit à ce que, au deuxième trimestre 2021 (le dernier connu), les marges dégagées dans l’industrie manufacturière retrouvent leur niveau moyen de 2018 ; elles n’ont en revanche pas retrouvé celui de 2019, exercice marqué, il est vrai, par la coexistence du CICE et de la baisse des cotisations sociales. Leur repli depuis le second semestre 2019 a ainsi été limité à 3,1 milliards d’euros en rythme annuel, grâce à l’allègement des impôts de production et au versement par l’État du Fonds de solidarité, diminution qui serait plutôt ressortie aux environs de 8,5 milliards en l’absence de ces dispositifs. Le taux de marge approche 38 % de la valeur ajoutée, en regard d’une moyenne de 37 % entre 2015 et 2018 ; il reculerait au second semestre compte tenu à la fois de la diminution des subventions, mais aussi, du moindre recours à l’activité partielle, qui, associé à un reste à charge plus élevé, augmenteraient mécaniquement le coût réel du travail par salarié ce davantage que la productivité, notait récemment l’Insee dans sa note de conjoncture.

Source : Insee 12

14 16 18 20 22 24 26 28

Excédent brut d'exploitation dans l'industrie manufacturière

milliards d’€

Investissement

A l’échelle de l’ensemble de l’économie, les investissements productifs ont retrouvé leur niveau préalable à la crise dès la fin de l’an passé, observation ayant plusieurs origines : la crise a en premier lieu pénalisé des secteurs dont les investissements ont un poids modeste (restauration, évènementiel), et, la nature de celle-ci a stimulé les dépenses pour certains postes (services informatiques principalement) ; de surcroît, les aides publiques d’urgence ont été d’une ampleur inégalée et les taux d’emprunt sont restés très faibles. En moyenne annuelle 2020, les investissements des entreprises manufacturières ont seulement reflué de 4 % en euros courants selon les comptes nationaux, en regard d’une hausse moyenne de 3,5 % l’an lors des trois exercices précédents ; le rebond à l’œuvre en 2021 a été sensible, quoique ne faisant plus l’objet d’une prévision chiffrée comme c’était le cas dans les enquêtes trimestrielles de l’Insee jusqu’en juillet dernier, époque où les industriels anticipaient une augmentation de l’ordre de 10 % (la statistique « réelle » sera dévoilée à l’été 2022 par l’Insee). Outre le franc rebond de la croissance économique qui contribue à la vigueur des dépenses des entreprises, deux dispositifs de soutien à l’investissement ont été mis en place dans le cadre du plan de relance (Soutien à l’investissement et Industrie du futur), représentant une enveloppe de près de 3,5 milliards d’euros et destinée à être totalement engagée à la fin 2021.

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Commerce extérieur

Les exportations françaises de biens manufacturés ont progressé au cours du premier semestre 2021, avant de rester à peu près stables durant l’été. A 112,6 milliards d’euros au troisième trimestre, elles demeurent toutefois en retrait de 5 milliards par rapport à la moyenne trimestrielle de 2019, soit de 4,3 %. Cet écart est en fait atténué par la hausse des prix : selon la direction générale des douanes, les expéditions totales de marchandises exprimées en volume sont encore inférieures de 15 % par rapport à leur niveau moyen d’avant-crise. L’augmentation de la demande en provenance de l’Union européenne sur la période est plus qu’effacée par la contraction en provenance des pays tiers, notamment du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Afrique. Soulignons par ailleurs que le nombre d’entreprises de l’industrie présentes à l’exportation continue de rester stable autour de 31 500, les flux de nouveaux acteurs entrants affichant un niveau similaire à ceux des sortants.

Les expéditions de biens agroalimentaires ont sensiblement grimpé à l’été, dépassant de plus de 10 % en valeur leur niveau moyen de 2019, tirées notamment par les boissons (ces dernières y ont contribué à hauteur de 43 %). Celles de produits chimiques ont connu une trajectoire équivalente tout comme les ventes de produits métalliques (+ 11 %), alors que la progression pour la pharmacie a été contenue à 2 % et celle pour les biens d’équipement à 0,5 %. La situation est tout autre pour les matériels de transport : les exportations de véhicules automobiles au troisième trimestre apparaissent encore inférieures de 19 % à leur niveau de 2019 (de 9,5 % pour les équipements), et, celles relevant de l’aéronautique de 43 % ; lors des neuf premiers mois de 2021, 157 livraisons d’Airbus ont été comptabilisées, contre 113 sur les mêmes mois de 2020 mais 253 sur ceux de 2019, exercice, il est vrai, remarquable.

Les importations de biens manufacturés se sont raffermies de 1,7 % sur la période considérée, mouvement attribuable au moins en partie à un effet-prix puisque les cours des matières premières ont parallèlement gonflé. Si les achats de biens intermédiaires ont nettement progressé (chimie, pharmacie, plastique, produits métalliques), ceux en produits de la construction aéronautique ont plongé de plus de moitié. Au total, le déficit extérieur de biens manufacturés est ressorti à 59 milliards d’euros entre janvier et septembre 2021, soit déjà 8 milliards de plus que l’ensemble de l’exercice 2019. En revanche, l’excédent de la balance des services se renforce, grâce aux voyages et au transport qui ont bénéficié de la réouverture de l’économie après un printemps encore marqué par des contraintes sanitaires fortes ; il a ainsi atteint 23 milliards d’euros pendant les neuf premiers mois de l’exercice en cours, contre moins de 18 milliards deux ans auparavant. Au total, le déficit de la balance des paiements courants (agrégation du solde des biens, des services, des revenus primaires comme les investissements directs et les salaires des travailleurs transfrontaliers, et, des revenus de transfert) représente 1,1 % du PIB selon la Banque de France ; les trois grandes autres économies de la zone euro affichent, elles, un franc excédent.

Source : Direction générale des douanes - 35,0

- 40,4

- 46,9

- 50,3 - 50,9

- 68,6

- 78,5 -90

-80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 (janv-sept

annualisés)

Solde extérieur français de biens manufacturés

milliards d’€

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Marché du travail

Les recrutements se sont vivement redressés depuis leur creux du printemps 2020. Hors intérim, ils ont même atteint un record à 239 000 au troisième trimestre 2021 dans l’industrie, selon les données compilées par l’Acoss. La métallurgie n’échappe pas au mouvement, même si, à un peu plus de 72 000, ceux-ci restent de peu inférieurs à leur niveau de la fin 2018 ; les contrats signés en CDI dans notre branche continuent de représenter un peu plus de la moitié du total. Parallèlement, si les flux de missions d’intérim demeurent volatils au mois le mois, le stock d’intérimaires évolue à la marge depuis la fin 2020, dans l’industrie comme dans la métallurgie.

Alors qu’il s’était pour ainsi dire gelé lors de l’apparition de la pandémie, le marché du travail enregistre désormais des mouvements de personnel comparables à ceux enregistrés antérieurement. Au deuxième trimestre 2021, le taux de rotation de la main-d’œuvre, calculé comme la moyenne du taux d’entrée et du taux de sortie – à savoir la moyenne des flux de recrutements et de fins de contrat rapportée au stock des effectifs – est remonté aux alentours de 6,7 %, contre 4,8 % au deuxième trimestre 2020 ; avant la crise, le ratio s’inscrivait aux environs de 7 % par trimestre. La hausse des embauches s’accompagne en effet de celle des démissions ainsi que celle d’autres motifs de sortie comme les ruptures conventionnelles et les licenciements économiques (les CDD arrivés à terme se sont, eux, néanmoins contractés).

Selon une première évaluation, les effectifs de l’industrie se sont raffermis de 4 600 entre la fin des deuxième et troisième trimestres 2021 (elle ne tient pas compte de l’intérim, dont les statistiques pour le mois de septembre ne sont pas encore connues, et, n’est pas déclinée par secteur d’activité). Ce mouvement s’accompagne d’une vive progression du taux d’emplois vacants, qui atteint des records selon la Dares, tout comme dans la construction et dans les services.

Source : Insee 6,4

1,4 1,8

7,4 6,3

1,7 1,4 0,5

-11,0

-26,0 -7,3

-13,4 5,4

2,6 4,6

-30 -24 -18 -12 -6 0 6 12

Emploi salarié dans l'industrie (hors intérim)

variation trimestrielle en milliers

Entre fin 2019 et fin juin 2021, 67 000 postes nets ont été supprimés dans l’industrie, et, 62 000 dans la seule branche de la métallurgie. Le secteur automobile, particulièrement affecté par les difficultés d’approvisionnements en semi-conducteurs, a perdu près de 11 000 emplois hors intérim. Les produits métalliques ont, de leur côté, enregistré une baisse des effectifs de l’ordre de 20 000. Parallèlement, celle-ci a été limitée à moins de 3 000 dans la réparation de machines, industrie moins sensible au cycle conjoncturel. Cette situation coïncide avec l’accentuation des difficultés de recrutement, déjà prégnantes de longue date pour certains métiers de la branche et qui se sont renforcées dans d’autres compte tenu de la nature même de la crise (restauration en premier lieu).

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Sources : Insee, Dares - 4,0%

- 1,0%

- 1,8%

- 3,2%

- 4,0%

- 4,8%

- 6,7%

- 2,0%

- 8%

- 6%

- 4%

- 2%

0%

Emploi salarié dans la métallurgie au T2 2021

variation par rapport au T4 2019

1,3 million de salariés de l’industrie avait été effectivement placé en activité partielle en avril 2020, soit 44 % des effectifs. Ils étaient environ 260 000 par mois entre août de la même année et juin 2021 et, selon un premier décompte de la Dares, 170 000 en septembre, c’est-à-dire 5,5 % des personnes en emploi (ce chiffre sera révisé, puisque les entreprises disposent de six mois pour effectuer leur demande d’indemnisation) ; il faut le diviser par plus de quatre pour obtenir le nombre de salariés en équivalents temps plein, de sorte que celui-ci est ressorti à 36 000 au mois de septembre, en regard de 65 000 chaque mois au premier semestre. Le seul secteur des matériels de transport concentre la moitié des salariés en activité partielle, alors que le stock de ses effectifs représente moins de 11 % du nombre total de salariés de l’industrie. Enfin, les statistiques transmises par l’Unédic font état de plus de 30 000 personnes en APLD dans la métallurgie en juillet 2021, dont les deux-tiers relèvent du secteur aéronautique.

Source : Dares 41,0%

7,0% 8,7%

2,5% 5,3%

1,3%

9,1%

5,5% 5,3%

1,1% 1,1% 0,7%

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5%

10%

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40%

45%

Salariés en activité partielle

juin-21 sept-21 en % du total des effectifs de chaque secteur (hors intérim)

Références

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