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Être parachutiste en 2021, plus qu un état d esprit!

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Academic year: 2022

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Par Wilhelm Busch

Même si être parachutiste est avant tout un état d’esprit, force est de constater aujourd’hui qu’au regard des exigences opérationnelles, il s’agit aussi d’une “affaire” de compétences, donc de spécialistes.

Ces quelques lignes ne viendront donc pas apporter un éclairage sur les motivations qui poussent des femmes et des hommes à servir au sein des “paras”, mais vont essayer d’éclairer sur les différents métiers, déclinés en spécialités, qui peuvent être proposés aux différentes catégories de personnel militaire.

Tout d’abord, il n’existe qu’une seule école de formation des parachutistes militaires en France, l’École des Troupes Aéroportées (ETAP), située à Pau et qui depuis sa création dans sa forme actuelle, fin 1963, remplit cette fonction au profit des trois Armées et de la Gendarmerie. Véritable pôle d’expertise, unique en Europe, cette école appartient à la 11e Brigade parachutiste dont le commandement est situé à Toulouse.

Àl’exception des légionnaires parachutistes(formés à Calvi), la formation initiale (menant au Brevet de parachutiste militaire : BPM) se déroule à Pau et ce quelles que soient les origines, l’armée ou le grade du futur breveté parachutiste. Le stage à l’ETAP, d’une durée de deux semaines, comporte six sauts dont un de nuit, un saut avec gaine et un avec ouverture du ventral. Il est le véritable passeport qui permet au parachutiste de pouvoir se spécialiser en fonction des besoins opérationnels de son unité. On peut décliner la formation, dite de spécialiste, en trois grands domaines :

o La livraison par air ;

o La formation au saut à ouverture automatique ; o La formation opérationnelle.

La livraison par air

La livraison par air est une spécialité de l’armée de Terre et derrière ce vocable assez générique, il se cache une multitude de missions dont les principales sont :

o l’appui à la projection des forces aéroportées ;

o la mise à terre des troupes parachutistes en cas d’entrée, ou d’opérations aéroportées, sur un théâtre. Le largage de personnel de la 11e Brigade Parachutiste est assuré par une section largage dont les personnels sont tous moniteurs parachutistes, chefs largueurs et largueurs ;

o le soutien logistique des opérations au sol ;

o la constitution de Bases d’opérations aéroportées (BOAP) sur des théâtres d’intervention, qui sont chargées d’appuyer la mise à terre des unités à projeter et de co-localiser l’ensemble des PC (postes de commandement) des unités impliquées dans une OAP (opération aéroportée) ;

Published/publié in Res Militaris(http://resmilitaris.net), hors-série “Parachutistes”, 1ère Partie, décembre 2021

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o le ravitaillement par voie aérienne par conditionnement et largage de matériels, vivres, etc. ;

o la participation aux opérations de transit aérien aux côtés de l’armée de l’Air ; o les largages humanitaires ou en vue de procéder à l’évacuation de

ressortissants ;

o la participation aux missions communes de l’armée de Terre (Vigipirate, Sentinelle).

Son personnel est regroupé au sein du 1er Régiment du Train Parachutiste (1erRTP) qui est localisé en région toulousaine. Seule unité de ce type dans l’armée française, le 1er RTP est spécialisé dans la 3e dimension. C’est l’interface indispensable entre l’armée de Terre et l’armée de l’Air. Bien qu’appartenant à l’arme du Train, dont fait partie la majorité de son personnel, c’est un régiment interarmes. Ses cadres sont issus de divers horizons : Troupes de Marine, Infanterie, Matériel TAP, Transmissions. Dans le cadre de ses missions le 1er RTP participe à toutes les actions extérieures opérationnelles ou humanitaires où les Forces armées françaises sont engagées.

Chaque catégorie de personnel, militaire du rang (MDR), sous-officier, officier, peut décliner un cursus propre à son niveau de responsabilité permettant ainsi au régiment d’accomplir ses missions avec une efficacité maintes fois démontrée sur tous les théâtres d’opérations où les forces armées françaises sont intervenues.

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Avant d’aborder les formations spécialisées, il convient de préciser qu’elles ne sont accessibles qu’aux candidats titulaires, soit du stage “chef de groupe TAP” pour les sous- officiers, soit du stage “chef de section” pour les officiers.1 Ces deux stages poursuivent deux buts principaux :

o faire acquérir aux jeunes cadres parachutistes de l’aisance dans un milieu nouveau pour eux, tout en les familiarisant avec le matériel nécessaire à la mise en place du combattant par aéronef ;

o ensuite, leur inculquer les savoir-faire du combat TAP, donc principalement une connaissance des aéronefs et de la réarticulation au sol des parachutistes afin de commencer la mission de combat proprement dite.

La formation des formateurs au saut à ouverture automatique

Réservée aux sous-officiers, cette formation, d’une durée de 12 semaines, est dispensée au sein de l’ETAP. C’est la pierre angulaire des TAP puisque ces sous- officiers auront la charge de faire passer le BPM à tout militaire des trois armées et de la gendarmerie désigné pour servir dans les parachutistes. Mission cruciale et souvent délicate tant passer la porte d’un avion n’est certes pas insurmontable, mais peut créer quelques blocages, même si l’envie est là.

Au-delà du stage proprement parlé, le sous-officier désigné par son unité, doit faire montre en toutes circonstances d’une pédagogie éclairée, qui est la seule garantie d’un apprentissage ne laissant pas place à l’à-peu-près.

Durant ce stage, le sous-officier passera un module lui permettant de pouvoir larguer, donc de faire passer techniquement les parachutistes par la porte. Ceci étant, et étant donné que le nombre de moniteurs en unité est contingenté, il existe la possibilité de pouvoir accéder aux fonctions de largueur sans être titulaire du brevet de moniteur. Ce stage permet donc à certains de se spécialiser dans le largage du personnel et d’obtenir ensuite des qualifications de plus en plus “pointues” :

1 À noter qu’un sous-officier titulaire du stage chef de groupe, mais qui au cours de sa carrière ne se spécialise pas, peut effectuer le stage chef de section TAP, à la condition qu’il soit sous-officier supérieur.

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o chef largueur ;

o largueur très grande hauteur (au-dessus de 4000 mètres d’altitude et nécessitant le port d’un masque à oxygène) ;

o chef largueur à très grande hauteur.

La formation opérationnelle

Les besoins de cette formation sont multiples, variés et demandent de l’expérience et des compétences avérées. Ces spécialités ne sont pas ouvertes à toutes les catégories de personnel. Pour être précis, j’indiquerai pour chacune de ces formations qui peut postuler.

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La formation au saut opérationnel à grande hauteur (SOGH)

Toutes les catégories de personnel ont accès à cette spécialité, même si elle nécessite une certaine expérience dans le domaine de la chute et est réservée à du personnel aguerri, entraîné et possédant une condition physique irréprochable. Des tests physiques viennent d’ailleurs compléter les conditions d’accès.

Ce stage dure, en théorie, 12 semaines et permet à un parachutiste de sauter jusqu’à 4000 mètres, en équipe de 10 personnes, s’il le faut de nuit, pour une mise en place discrète et permettant la réalisation de missions diverses et variées :

o balisage d’une zone de saut avant une opération aéroportée ; o récupération de personnel en zone ennemie ;

o destruction d’un objectif. En fait, cette spécialité sert principalement à la mise en place discrète de personnel afin, une fois au sol, de pouvoir réaliser une gamme bien définie de missions.

En complément de ce stage, et afin de permettre la mise à terre, soit de matériel, soit de spécialistes n’appartenant pas forcément aux unités parachutistes (y compris des chiens) : il existe la qualification de pilote parachute biplace opérationnel (PBO) qui permet de répondre à cette demande.

Enfin, et pour être le plus exhaustif possible, il s’avère que parfois les parachutistes ont besoin de s’infiltrer sous voile afin de pouvoir remplir certaines missions nécessitant une mise en place des plus discrètes. Pour ce faire, ils doivent sauter à une hauteur

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supérieure à 4000 mètres. Toutes ces qualifications se déclinent donc en saut à “très grande hauteur”, ce qui signifie de facto le port du masque à oxygène.

Ce stage de 3 semaines nécessite l’emploi de matériel spécifique et d’un équipage de l’armée de l’Air et de l’Espace également formé à voler dans ces conditions.

Dernier stage appartenant à la formation à la chute opérationnelle, et pas le moins important, le stage d’instructeur au saut à ouverture commandée (INSSOCR). C’est un stage réservé aux officiers et aux sous-officiers. Il est précédé de tests d’entrée qui visent à contrôler les aptitudes du candidat à maîtriser la chute et toutes les composantes principales qui en découlent : précision d’atterrissage, figures, vol relatif. Le but du stage est l’apprentissage de la pédagogie nécessaire à la formation en chute, y compris opérationnelle.

Pour être tout à fait complet, il faut faire mention du stage de spécialiste d’aide au commandement, réservé aux officiers : celui d’officier spécialiste des techniques aéro- portées (OSTA), qui y acquiert toute une série de compétences lui permettant de devenir conseiller technique du commandement dans le domaine de la troisième dimension ; il porte alors le même insigne, mais avec des qualifications différentes, que celui du Peloton d’élèves-moniteurs (PEM).

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