DECLARATION SNES CAPN 25 JANVIER 2010
La réouverture du concours interne (50 postes) et l'augmentation des postes à l'externe (+ 50 ) constituent une première avancée pour répondre aux besoins en titulaires dans les académies mais bien insuffisante par rapport au réel. Ces 300 nouveaux recrutements en 2010 ne correspondent qu'à une répartition moyenne de 10 postes par académie et ne couvriront pas les départs à la retraite, les sorties du corps, les besoins en titulaires remplaçants et les créations de postes.
La question rituelle des capacités d'accueil offertes au mouvement inter académique restera sans doute sans réponse concrète ici comme c'est le cas depuis le début du siècle. La boîte noire des négociations entre le ministère et les académies s'ouvrira -t-elle cette année ? Pourtant, le calcul des besoins est simple : couvrir les postes restés vacants l'an dernier, ceux qui vont se libérer et prévoir un nombre de TZR pour les remplacements !
Le recours aux personnels précaires est reparti à la hausse, avec des conditions de travail et d'isolement professionnel difficiles .
Les stagiaires seront malmenés eux aussi dès la rentrée 2010, affectés à temps plein avec quelques périodes de formation groupées. On ignore comment ils seront alors remplacés ! Nous nous opposons à cette organisation dont le seul objectif est de réaliser des économies de moyens. Nous demandons à ce que les stagiaires soient au tiers du temps de service hebdomadaire en responsabilité avec une formation filée. Nous demandons l'affectation dans l'établissement du tuteur afin de permettre une mise en responsabilité progressive. Nous dénonçons cette régression qui place de fait les stagiaires « en situation » alors même que la professionnalisation de la formation universitaire n'a pas débuté, que l'expérience des lauréats sera bien en deçà de celle réclamée aux stagiaires expérimentés d'aujourd'hui.
Plus globalement, nous observons une dégradation des conditions de travail et d'encadrement des élèves dans les vies scolaires, surtout en collège. Les assistants d'éducation sont souvent en nombre insuffisant et appelés de plus en plus à des tâches pédagogiques ou administratives.
Pourtant, l'anomie et la nécessité d'apprentissage des règles de vie scolaire et collective impliquent un encadrement de qualité, les besoins en assistants d'éducation sont réels. Par ailleurs, le recrutement prioritaire d'étudiants sur les emplois d'assistants d'éducation devrait être une orientation forte à l'heure où la durée des études se prolonge et où l'éducation nationale doit jouer tout son rôle dans la mixité sociale de ses recrutements.
Des collègues nous font part de plus en plus d'autoritarisme de la part de chefs d'établissement.
Certains imposent des emplois du temps qui remettent en cause le cycle hebdomadaire de travail de 35 heures. Il s'agit de donner une amplitude de présence maximale sur l'établissement déqualifiant ainsi le travail des CPE, cadres A concepteurs de leur métier et dévalorisant la qualité de leur implication éducative.
Sur le métier lui même, le nouveau concours porte en germe des réorientations professionnelles, en le décentrant de ses missions éducatives premières au profit de l'assistance aux personnels de direction. Nous dénonçons ce procédé qui consiste à changer le métier par le recrutement et demandons, à ce titre, la réécriture de l'arrêté du 28 décembre 2009.
Le SNES et la FSU engagés dans la lutte contre la casse organisée du service public d'éducation invitent tous les personnels à la manifestation nationale samedi 30 janvier à Paris.
Il s'agit de faire entendre la voix de ceux qui veulent une autre école qui ne soit pas un lieu de tri social mais qui retrouve une vraie mission de promotion sociale.
