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Article p.1 du Vol.28 n°296 (2009)

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É D I T O R I A L

Les champignons sont les principaux micro-organismes pathogènes des plantes. Ils sont responsables d’épidémies dévastatrices pour les cultures depuis le Néolithique et la naissance de l’agriculture. Mais ils sont aussi les principaux micro-organismes en association bénéfique (symbiose) avec les racines des plantes. Les champignons ont en effet développé des stratégies d’interactions complexes avec les plantes, des associations (symbiose, endophytisme, pathogénie,…) qui se sont mises en place sur plus de 400 millions d’années de co-évolution.

Comme les grandes épidémies de peste touchant les populations humaines, les maladies des cultures ont été de tout temps redoutées par les agriculteurs. Les grandes famines qu’elles ont causées ont souvent eu un impact historique, comme l’émigration massive vers les États-Unis provoquée par l’épidémie de mildiou de la pomme de terre en Irlande, au XIXesiècle. L’évo- lution des pratiques agricoles au XXesiècle a également favorisé la prolifération de ces agents pathogènes. Notamment, l’intensification agricole, laquelle à partir de 1945 a permis une autosuffisance alimentaire au prix, souvent, d’une fragilisation des systèmes de culture face aux agents pathogènes. La multiplication des échanges commerciaux intercontinentaux et les changements climatiques sont également propices à l’émergence de ces maladies, comme le montre l’extension récente de la rouille noire du blé.

Les plantes ont des systèmes de défense efficaces et sophistiqués qui leur permettent de résister à la plupart des champignons. Seules quelques espèces fongiques sont capables de contourner les défenses d’une plante hôte donnée. Mais ces défenses sont insuffisantes pour les besoins de l’agri- culture. Les méthodes de lutte contre les champignons pathogènes des plantes reposent donc principalement sur l’utilisation conjointe de cultivars résistants et de produits phytosanitaires.

Mais les traitements fongicides sont coûteux pour l’agriculteur et leur quantité doit être limitée dans le cadre d’une gestion durable de l’environnement. Les deux méthodes de lutte antifongique ont, de plus, souvent une durée de vie limitée en raison de l’évolution permanente des populations de champignons. Il est donc indispensable d’en développer de nouvelles, durables et raisonnées, qui prennent en compte l’ensemble de ces problèmes.

L’évolution et l’amélioration de ces stratégies de protection des plantes demande un effort considérable aussi bien dans le domaine de la recherche fondamentale que finalisée, ainsi que l’appropriation de nouvelles pratiques agricoles. Les articles de ce dossier illustrent les interactions entre les plantes et leurs champignons pathogènes autant qu’ils posent quelques questions clés et ouvrent le débat sur l’évolution des stratégies de protection des cultures. Un prochain dossier sera consacré aux relations symbiotiques entre plantes et champignons.G

Francis Martin* et Marc-Henri Lebrun**

*

UMR Interactions Arbres/Micro-organismes, Inra-Nancy Université, Champenoux

**

UMR BIOGER Inra AgroParisTech,Versailles-Grignon

Champignons pathogènes

comprendre leurs interactions avec les plantes pour une agriculture durable

BIOFUTUR 296 • FÉVRIER 2009 1

© H.GOYEAU/INRA

Attaque de rouille brune sur une variété sensible de blé causée par le champignon Puccinia triticina.

00-Edito296-GAB 23/01/09 16:58 Page 1

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur biofutur.revuesonline.com

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