BIOFUTUR 304 • NOVEMBRE 2009 11
L
es Nobel 2009 ont fait la part belle à la biologie moléculaire avec le prix de physiologie et médecine décerné à Elizabeth H. Blackburn, Carol W. Greider et Jack W. Szostak pour la découverte en 1984 des télomères, mais aussi, plus surprenant, avec celui de chimie. Ce dernier a en effet été accordé à Venkatraman Ramakrishnan, Thomas A. Steitz et Ada E. Yonath pour l’élucidation par cristallographie aux rayons X de la structure tridimensionnelle des ribosomes bactériens, découverte qui a ouvert la voie à la mise au point de nouveaux antibiotiques.C
es dernières semaines ont également vu de belles percées réalisées dans le champ de la recherche d’un vaccin contre le sida : les annonces se sont multi- pliées sur le sujet, avec des résultats plus ou moins prometteurs, mais une dynamique plus qu’encourageante. Toutes ces découvertes ont d’ailleurs été l’objet de communications et de débats lors de la conférence internationale AIDS Vaccinequi s’est déroulée à Paris du 19 au 22 octobre, et qui a atteint cette année une ampleur sans précédent.C
e numéro de Biofuturest en outre consacré aux mécanismes de régulation de l’expression génique, avec d’une part l’interférence à ARN, qui a valu à ses découvreurs le prix Nobel 2006 de médecine et de physiologie, et d’autre part l’inactivation du chromosome X, sujet du dossier du mois. La découverte de ce phénomène commence en 1959, quand l’Américain Susumu Ohno observe que les deux X des femelles de mammifères diffèrent : l’un est condensé, l’autre pas. Deux ans après, la généticienne anglaise Mary Frances Lyon propose comme interprétation à cette observation que l’un des deux X soit inactivé au hasard, expliquant au passage le phénotype tacheté des souris femelles hétéro- zygotes pour les gènes gouvernant la couleur de la fourrure. Ceci fera l’objet d’un article dans la revue Natureen 1961.C
es thématiques gravitent autour de la notion d’épigénétique, un terme qui a commencé à être utilisé dans son acception actuelle dès les années 1940, probablement par le biologiste Conrad H. Waddington, qui la définit dès 1942 comme une discipline étudiant les interactions entre les gènes et leur environ- nement. Une problématique hautement actuelle donc.GLa rédaction
ÉDITO
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