La recherche en biologie moderne, notamment dans le domaine des biotech- nologies, a souvent pris des chemins imprévisibles. Par son nom,Biofutur porte son regard vers l’avenir. Mais se retourner vers le passé est souvent utile, parfois nécessaire, pour faire les meilleurs choix et aider nos lecteurs à comprendre les bouleversements d’une science en constante évolution.
Pour ces raisons, notre 300enuméro est animé par la confrontation entre deux époques. La rédaction a épluché les premiers numéros de Biofuturpour y dé- nicher des articles, souvent signés par des scientifiques de renom, sur les sujets qui, rétrospectivement, ont marqué l’histoire récente des sciences de la vie.
Des spécialistes ont accepté de la commenter dans ces pages, telle qu’elle a été vécue entre-temps.
Chacun est libre de tirer ses propres conclusions. Mais certains contrastes sont assurément saisissants. Comparés aux succès fulgurants des OGM dans le monde (tout en notant bien l’exception française), le clonage des animaux a longtemps piétiné, les vertus tant vantées des cellules souches commencent seulement à faire l’objet d’applications concrètes et le sida résiste toujours à la vaccination (avec quand même quelques récentes lueurs d’espoir). Pour d’autres maladies, en revanche, le succès des anticorps médicamenteux a dépassé toutes les prévisions. La thérapie génique, si elle est en deçà des résultats qu’on lui prédisait, a toutefois révélé que le positionnement d’un gène peut compter autant que sa séquence. D’ailleurs notre génome n’est-il pas plus petit mais plus varié que prévu ?
Dans un tout autre registre, les activités qui touchent au climat et à l’écologie sont en effervescence, bien au-delà du niveau imaginé il y a vingt ans. Les préoccupations de santé ont désormais deux versants, l’un tourné vers la mé- decine individuelle, et l’autre vers une approche globale de notre planète.
Le paysage de la recherche a changé, change encore, et de nouveaux défis scientifiques, éthiques et politiques se profilent. L’organisation de la recherche et de l’enseignement devra suivre ces changements. Les efforts considérables de la France sur ce sujet doivent être reconnus, les restructurations majeures étant toujours difficiles à mettre en œuvre.
Clairs et concis, les textes publiés dans ce numéro particulier nous présentent des exemples de l’évolution de la recherche, forcément incomplets, mais représentatifs à bien des égards. À ceux-ci s’ajoute la vision, et l’hommage, de François Gros, qui a suivi l’histoire deBiofutur depuis ses débuts.
Bonne lecture !
Édito
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BIOFUTUR 300 • JUIN 2009 1
Stuart Edelstein
Directeur du comité scientifique de Biofutur
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