• Aucun résultat trouvé

Article p.26 du Vol.28 n°305 (2009)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Article p.26 du Vol.28 n°305 (2009)"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

BIOFUTUR 305 • DÉCEMBRE 2009 26

Dossier Vers l’ingénierie écologique

Un nouveau regard sur l’écologie

des écosystèmes façonnés par l’homme

gaz à effet de serre ou la gestion quantitative et qualitative de l’eau.

Cette conception ambitieuse de l’ingénierie écologique nécessite toutefois de résoudre la difficulté déterminante qui consiste à inté- grer ces éléments.

Un dialogue encore difficile

Si une telle intégration correspond assez fidèlement aux questions que la société pose aux chercheurs pour disposer des connais- sances nécessaires aux choix de gestion, elle est beaucoup moins familière aux chercheurs eux-mêmes, pour des raisons d’histo- riques disciplinaires ou pour des raisons de complexité des dis- positifs expérimentaux ou des outils de modélisation. Ce déficit est l’une des causes de la difficulté du dialogue entre les disciplines de l’écologie et celles des sciences humaines et sociales : le niveau d’agrégation des travaux et des résultats de l’écologie reste sou- vent insuffisant pour aller jusqu’à la formulation de scénarios éva- luables et utilisables en matière de gestion.

Les travaux qui sont présentés dans ce dossier sont issus du pro- gramme « Écologie pour la gestion des écosystèmes et de leurs ressources » (EcoGER). Ils illustrent quelques étapes de ce pro- cessus d’intégration et croisent des niveaux d’organisation du vivant, d’interactions et de structuration spatio-temporelle différents, depuis les individus jusqu’aux communautés, depuis les micro-organismes du sol jusqu’aux bioagresseurs et auxiliaires en passant par le niveau trophique cultivé ou élevé, depuis les espèces inféodées aux cultures jusqu’à celles des milieux semi-naturels.

L’avenir proche de la recherche consistera à relier les processus opérant aux différents niveaux d’organisation du vivant avec les dif- férentes fonctionnalités des écosystèmes. Si le défi à relever est à la fois ambitieux et dérangeant, il s’intègre parfaitement dans les priorités nationales qui se sont concrétisées au cours des deux der- nières années, à l’issue de l’expertise scientifique collective conduite par l’Inra sur Agriculture et biodiversité, et s’expriment dans la stra- tégie nationale de recherche sur la biodiversité. C’est aussi une prio- rité internationale, comme l’a souligné le colloque Biodiversity and Agricultures qui s’est tenu en 2008 dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. G

Laurent Lapchin*, Patrick Duncan**, Éric Garnier***, Jean-Baptiste Berge*

* Inra, direction scientifique Environnement, écosystèmes cultivés et naturels, Paris lapchin@sophia.inra.fr

** Cnrs, Centre d’études biologiques de Chizé

*** Cnrs, Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive, Montpellier

En quelques années, l’impact des activités humaines sur la qua- lité et la pérennité des écosystèmes est passé au premier plan des priorités de nos sociétés. À côté des préoccupations de conser- vation des milieux et de la biodiversité patrimoniale, de nouvelles questions ont émergé. Comment concilier les transformations pro- fondes issues du développement agricole, industriel, urbain, tou- ristique avec une gestion durable de la qualité environnementale et des ressources biotiques et abiotiques ? Pour les chercheurs en écologie, qui s’étaient longtemps focalisés sur des milieux « sau- vages », supposés en équilibre, ou plus récemment sur les per- turbations de ces milieux par l’homme, il s’agit d’un nouveau regard, impliquant de nouvelles collaborations – avec des agronomes, des économistes ou des sociologues –, de nouveaux outils d’expéri- mentation et d’analyse, portant sur des processus complexes, sou- vent fluctuants et transitoires, mettant en cause des emboîtements d’échelles spatiales et temporelles.

Mais les modifications de cap dans l’avancée des sciences se font progressivement et un tel changement ne se décrète pas, il s’ac- compagne. Les avancées récentes de la recherche dans le domaine de l’écologie des écosystèmes profondément modifiés par les acti- vités humaines sont considérables. Elles permettent d’entrevoir quelles pourraient être les stratégies de gestion, où les choix d’amé- nagement et de valorisation des écosystèmes seraient faits en toute connaissance de cause pour concilier au mieux ce que l’on appelle désormais les « services écosystémiques » : de la production alimentaire au maintien et à la valorisation de la biodiversité, en passant par la maîtrise des grands cycles biogéochimiques et des

Ripisylve à peuplier noir dans la vallée de la Durance

© P. FREY/INRA

24_intro_305 27/11/09 12:04 Page 26

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur biofutur.revuesonline.com

Références

Documents relatifs

Mécanisme de compensation mis en place chez certaines espèces, l’inactivation du chromosome X est un phénomène complexe. Le dossier du mois en dévoile les

En 1996, le grand public découvrait l’existence des prions en même temps qu’il apprenait que la consommation de tissus provenant de bovins infectés par la maladie de la « vache

6-8 OCTOBRE 2009 Narbonne MicrobAERO Colloque national sur la microbiologie des aérosols organisé par l’Inra en collaboration avec le CNRS, le CSTB et l’Ademe. L’objectif est

L es biotechnologies marines, au sens le plus large, peuvent s’envisager comme un ensemble de moyens et de techniques permettant d’utiliser, d’exploiter mais aussi de gérer les

à condition de se donner les moyens de les identifier, de les exploiter mais aussi de les gérer. Tels sont aujourd’hui les enjeux des

Ainsi, même si, dans leur progression, elles ont encore connu certaines phases de désillusion, déjouant des prévisions économiques parfois trop optimistes, les biotechnologies

Ghislain de Marsily appuie sur l’urgence de la situation et plaide pour une solidarité mondiale qui doit se mettre en place pour résoudre des situations locales et pour un

Forum des jeunes chercheurs Congrès annuel de la SFBBM La Société française de biochimie et biologie moléculaire organise le 36 e Forum des jeunes chercheurs, intitulé «