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Th´ eorie des Nombres - TD4 Tests de primalit´ e

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(1)

Universit´e Pierre & Marie Curie Master de math´ematiques 1

Ann´ee 2011-2012 Module MM020

Th´ eorie des Nombres - TD4 Tests de primalit´ e

Exercice 1 : (Test de Fermat et nombres de Carmichael) Soitn∈N,n≥2.

a) Montrer que sinest premier, alors pour tout entierapremier `a n,an−1 ≡1 [n]. En d´eduire un test de non-primalit´e et estimer sa complexit´e.

b) Soient p, q premiers distincts tels que pgcd(p−1, q−1) = 2 etn=pq. Montrer que 2n−1 n’est pas congru `a 1 modulo n. G´en´eraliser au cas o`u l’entier d:= pgcd(p−1, q−1) v´erifie 2d≤n.

c) L’entier n≥2 est appel´e nombre de Carmichael si nn’est pas premier et si pour tout entier a premier `an,an−1 ≡1 [n].

i) Montrer que n est un nombre de Carmichael si et seulement si n est impair, sans facteur multiple, et pour tout premierp divisant n,p−1 divise n−1.

ii) Montrer que pourm≥1, si 6m+ 1, 12m+ 1 et 18m+ 1 sont premiers, alors (6m+ 1)(12m+ 1)(18m+ 1) est de Carmichael. En d´eduire un exemple de nombre de Carmichael.

iii) Montrer qu’un nombre de Carmichael a au moins trois facteurs premiers.

iv) Soit r un entier premier impair. Montrer qu’il n’existe qu’un nombre fini de nombres de Carmichael de la forme pqr, avec p, q premiers.

[On pourra montrer que p−1 divise rq−1 et q−1 divise rp−1, puis majorer le nombre

qr−1 p−1

pr−1 q−1 .]

v) D´eterminer tous les nombres de Carmichael admettant exactement trois facteurs premiers, dont l’un vaut 3 (resp. 5, resp. 7).

Solution de l’exercice 1.

a) C’est le petit th´eor`eme de Fermat. On dispose donc du test de non-primalit´e suivant pour l’entier n : choisir a ∈ Z premier `a n, puis tester si an−1 ≡ 1 [n]. Si ce n’est pas le cas, alors n n’est pas premier. La complexit´e de ce test est la suivante : pourafix´e, on doit calculer an−1 modulo n, ce qui se fait via une exponentiation modulaire rapide, d’o`u une complexit´e en O(log(n)3) op´erations ´el´ementaires.

b) On traite directement le cas g´en´eral, sous l’hypoth`ese 2d ≤ n. Supposons que 2n−1 ≡ 1 [n].

Alors 2pq−1 ≡1 [p] et 2pq−1 ≡1 [q], donc 2q−1 ≡ 1 [p] et 2p−1 ≡1 [q] (puisque 2p−1 ≡ 1 [p] et 2q−1 ≡1 [q]). Donc l’ordre de 2 modulo p (resp. moduloq) divise p−1 et q−1, donc divise d.

Donc 2d≡1 [p] et 2d≡1 [q], i.e. 2d≡1 [n]. Or 2d≤npar hypoth`ese, donc 2d= 1, doncd= 0, ce qui est impossible. Donc finalement 2n−1 n’est pas congru `a 1 modulo n.

c) i) – On suppose quen est un nombre de Carmichael. En appliquant la d´efinition `a a=−1, on obtient que (−1)n−1 ≡1 [n], donc (−1)n−1 = 1, donc n est impair. Supposons qu’il existe un nombre premierp tel que p2 divisen. Alors le lemme chinois et la structure de (Z/prZ) (avecr ≥2) assure que (Z/nZ) admet un ´el´ement ad’ordre p, donc puisque an−1 ≡ 1 [n], p divise n−1. Or p divise n, d’o`u une contradiction. Donc finalement n est sans facteur carr´e. Soit p premier divisant n. Montrons que p−1 divise n−1. Le lemme chinois assure que le groupe (Z/nZ) admet un facteur direct (Z/pZ), qui est cyclique d’ordrep−1. Donc il existe un ´el´ementx d’ordre p−1 dans (Z/nZ). Puisque xn−1≡1 [n], cela assure quep−1 divise n−1.

(2)

– Montrons la r´eciproque. On supposenimpair, sans facteur multiple, tel que pour toutp premier divisantn,p−1 divisen−1. Soit a∈Zpremier `a n. Soitppremier divisant n.

Puisque p−1 divise n−1, et a´etant premier `a p, on a an−1 ≡1 [p]. Ceci ´etant valable pour toutp premier divisantnetn´etant sans facteur carr´e, le lemme chinois assure que an−1 ≡1 [n], ce qui conclut la preuve.

ii) On note n= (6m+ 1)(12m+ 1)(18m+ 1). Par la question pr´ec´edente, il suffit de v´erifier que 6m, 12met 18mdivisentn−1. Or on an≡1.1.1≡1 [6m],n≡(6m+ 1).1.(6m+ 1)≡ 1 + 12m+ 36m2 ≡1 [12m] etn≡(6m+ 1)(−6m+ 1).1≡1−36m2≡1 [18m], ce qui assure que nest de Carmichael.

On constate que pour m = 1, les nombres 7, 13 et 19 sont premiers. Par cons´equent, le nombre n= 7.13.19 = 1729 est un nombre de Carmichael.

De mˆeme, pour m = 6, on obtient les nombres premiers 37, 73 et 109, donc l’entier n = 37.73.109 = 294409 est un nombre de Carmichael.

iii) Soit n = pq un nombre de Carmichael avec deux facteurs premiers impairs p < q. La question i) assure que q−1 divise n−1. Or n−1 = p(q−1) +p−1, donc q−1 divise p−1. Or p < q, donc ceci est contradictoire. Donc un nombre de Carmichael admet au moins trois facteurs premiers.

iv) La question i) assure quep−1 divisepqr−1 =qr(p−1) +qr−1, donc p−1 diviseqr−1.

De mˆeme,q−1 divise pr−1. Il existe donc a, b∈N,a, b≥2, tels queqr−1 =a(p−1) et pr−1 = b(q−1). On en d´eduit que p = r(b−1)+b(a−1)

ab−r2 etq = 1+a(p−1)r . En particulier, les valeurs de aetbd´eterminentp etq. Il suffit donc de montrer qu’il n’y a qu’un nombre fini de valeurs possibles pour aetb.

Pour cela, on consid`ere le produit ab = qr−1p−1 pr−1q−1 = pr−1p−1 qr−1q−1. Si on note fr la fonction d´efinie sur ]1; +∞[ parfr(x) = rx−1x−1, on voit facilement quefr est strictement d´ecroissante et tend vers r2 en +∞. Cela assure que pour tous p, q premiers impairs distincts, on a r2 < ab≤fr(3)fr(5). Or il est clair que ces in´egalit´es ne sont satisfaites que par un nombre fini d’entiers a, b≥2. Donc il n’existe qu’un nombre fini de premiersp,q tels que pqr soit un nombre de Carmichael.

v) – On fixer= 3 dans la question pr´ec´edente. Avec les notations de cette question, on obtient 9 = r2 < ab ≤ f3(5)f3(7), i.e. 10 ≤ ab≤ 11 avec a, b ≥2 entiers. Quitte `a ´echanger a et b (ce qui revient `a ´echanger p et q), on peut supposer a ≤ b. Donc ab = 10, donc (a;b) = (2; 5). On en d´eduit via les formules de la question iv) que p= 17 etq = 11. Par cons´equent, il existe un unique nombre de Carmichael `a trois facteurs premiers qui soit divisible par 3, c’est 3.11.17 = 561. C’est le plus petit nombre de Carmichael.

– On fixe r = 5 dans la question iv). Avec les notations de cette question, on obtient 25 = r2 < ab ≤ f5(7)f5(11), i.e. 26 ≤ ab ≤ 30 avec a, b ≥ 2 entiers. Quitte `a

´echanger a et b, on peut supposer a ≤ b. Donc ab = 26,27,28,29 ou 30, donc (a;b) ∈ {(2; 13),(2; 14),(2; 15),(3; 9),(3; 10),(4; 7),(5; 6)}. On en d´eduit via les formules de la question iv) que (p, q)∈ {(17; 13),(29; 17),(73; 29)}. Par cons´equent, il existe trois nombres de Carmichael `a trois facteurs premiers qui soient divisibles par 5, ce sont 5.13.17 = 1105, 5.17.29 = 2465 et 5.29.73 = 10585.

– On fixe r = 7 dans la question iv). Avec les notations de cette question, on obtient 49 =r2 < ab≤f7(11)f7(13), i.e. 50≤ab≤57 avec a, b≥2 entiers. Quitte `a ´echanger a etb, on peut supposera≤b. Doncab= 50,51,52,53,54,55,56 ou 57, donc

(a;b)∈ {(2; 25),(2; 26),(2; 27),(2; 28),(3; 17),(3; 18),(3; 19),(4; 13),(4; 16),(5; 10),(5; 11),(6; 9),(7; 8)}. On en d´eduit via les formules de la question iv) que

(p, q)∈ {(19; 13),(31; 13),(41; 23),(67; 19),(73; 31),(103; 73)}.

(3)

Par cons´equent, il existe six nombres de Carmichael `a trois facteurs premiers qui soient divisibles par 7, ce sont 7.13.19 = 1729, 7.13.31 = 2821, 7.19.67 = 8911, 7.23.41 = 6601, 7.31.73 = 15841 et 7.73.103 = 52633.

Exercice 2 : (Test de Solovay-Strassen) a) Montrer que sinest premier, alors na

≡an−12 [n] pour tout entierapremier `a n.

b) Soitn >2 impair. On suppose que an

≡an−12 [n] pour tout entierapremier `a n. Montrer que n est premier.

[Indication : on pourra utiliser l’exercice 1 et la caract´erisation des nombres de Carmichael.]

c) En d´eduire un test de non-primalit´e et ´evaluer sa complexit´e.

d) Montrer que sinest impair compos´e, alors le nombre d’entiers 1≤a < n premiers `a ntels que

a n

≡an−12 [n] est inf´erieur ou ´egal `a ϕ(n)2 .

e) En d´eduire un test de primalit´e probabiliste et ´evaluer son efficacit´e.

Solution de l’exercice 2.

a) cf cours.

b) En ´elevant au carr´e la relation an

≡an−12 [n], on obtient quenest soit un nombre premier, soit un nombre de Catalan. Donc nest produit de facteurs premiers impairs deux-`a-deux distincts.

Supposons que nadmette au moins deux facteurs premiers, dont l’un est not´e p. Alors le lemme chinois assure qu’il existe a∈Z, premier `a n, tel que ane soit pas un carr´e modulo p et aest congru `a 1 modulo tous les facteurs premiers de ndistincts de p. Alors an

= a

p

=−1, et la classe de an−12 modulo nvaut 1 modulo tout facteur premier dendistinct de p. Donc le lemme chinois assure que an−12 n’est pas congru `a −1 modulo n, ce qui contredit l’hypoth`ese. Donc n est premier.

c) On dispose du test suivant : pour apremier `a nfix´e, on teste sian−12 est congru `a an

modulo n. Si ce n’est pas le cas, alorsnn’est pas premier. Le calcul dean−12 modulona une complexit´e enO(log(n)3), et la loi de r´eciprocit´e quadratique assure que la complexit´e du calcul du symbole de Jacobi an

est ´egalement en O(log(n)3). D’o`u finalement un test de non-primalit´e (`a afix´e) en O(log(n)3).

d) Soit n impair compos´e. On note Hn := {1 ≤ 1 < n : pgcd(a, n) = 1 et an

≡ an−12 [n]}.

Alors la multiplicativit´e du symbole de Jacobi et de l’´el´evation `a la puissance n−12 dans (Z/nZ) assure que Hn est un sous-groupe de (Z/nZ) (Hn contient clairement la classe de 1). En outre, puisque n est compos´e, la question b) assure que Hn n’est pas le groupe (Z/nZ) tout entier, par cons´equent, on a #Hnϕ(n)2 . Cela r´epond `a la question pos´ee.

e) On fixe un entier k≥1. On tire au hasard (disons uniform´ement) un entier 1≤a1< n premier

`

a n, et on teste sia

n−1 2

1 est congru `a an1

modulon. Puis on tire un entier 1≤a2< npremier `a n (ind´ependant de a1 par exemple), et on recommence k fois. On fait donc k tirages al´eatoires ind´ependants (a1, . . . , an), de loi uniforme, parmi les entiers entre 1 et n−1, premiers `a n. Si pour l’un des ai, la r´eponse est n´egative, alors on peut conclure que le nombre n est compos´e.

Si toutes les r´eponses sont positives, on ne peut pas conclure avec certitude que nest premier.

En revanche, on dit parfois que nest probablement premier (ou pseudo-premier) : la probabilit´e que n que ne soit pas premier est en effet inf´erieure `a 21k d’apr`es la question d). La complexit´e de cet algorithme estO(k.log(n)3). ´Evidemment, pluskest grand, plus la complexit´e est ´elev´ee et plus le risque d’erreur est faible.

Exercice 3 : (Test de Miller-Rabin) Soit n >2.

(4)

a) Montrer que si n est premier et n−1 = 2st avec t impair, alors pour tout apremier `a n, soit at≡1 [n], soit il existe 0≤i < stel quea2it≡ −1 [n]. En d´eduire un test de non-primalit´e. et estimer sa complexit´e

b) On suppose nimpair compos´e. Un entierapremier `anest appel´e t´emoin de Miller pournsi la conclusion de la question pr´ec´edente n’est pas v´erifi´ee.

i) Montrer que 2 est un t´emoin de Miller pour 561.

ii) SoitGun groupe cyclique, soientm∈Z,g∈G,k:= pgcd(m,#G). Montrer que l’´equation xm = g a une solution dans G si et seulement si g#Gk = 1. Montrer que dans ce cas, l’´equation a exactementk solutions.

iii) Avec les notations pr´ec´edentes, on suppose que g est d’ordre 2, on note #G = 2uv (v impair) et m= 2st(timpair). On poser:= min(u, s) et w:= pgcd(t, v).

i. Montrer que l’´equation xt= 1 a w solutions dansG.

ii. Montrer que si 1≤j≤r, l’´equation x2j−1t=g a 2j−1w solutions dansG.

iii. Montrer que sij > r, l’´equation x2j−1t=g n’a pas de solution dansG.

iv. On revient aux notations initiales : n≥2, n−1 = 2st avec timpair. On consid`ere le groupeG:= (Z/nZ)et less+1 ´equationsxt= 1,xt=−1,x2t=−1,. . .,x2s−1t=−1.

On d´ecomposen=QN

i=1paii en facteurs premiers. On note aussi paii−1(pi−1) = 2uivi avec vi impair, wi := pgcd(t, vi), v0i := wvi

i, U := P

iui, V := Q

ivi et V0 := Q

iv0i. Enfin, notonsumin:= min(ui) et r:= min(umin, s).

Calculer la sommeAdu nombre de solutions dess+1 ´equations pr´ec´edentes, en fonction de N, r, V, V0.

v. On supposeN = 1. Montrer que p1−1 = 2u1w1 et que A=p1−1.

vi. On suppose N >1. Montrer queA≤ VV02N r21−N et calculerϕ(n) en fonction deU et V.

En d´eduire que si ϕ(n)A < 4, alors N = 2, a1 = a2 = 1, u1 = u2 = r et V0 = 1, puis montrer que dans ce cas,p1−1 et p2−1 divisent n−1.

vii. Conclure que dans tous les cas, si n 6= 9 est impair compos´e, alors au moins 34 des entiers 1≤a < n premiers `an sont des t´emoins de Miller pour n.

viii. En d´eduire un test de primalit´e probabiliste, et estimer sa complexit´e et sa probabilit´e d’erreur.

Solution de l’exercice 3.

a) Soitapremier `an. Alorsan−1≡1 [n], donc (at)2s ≡1 [n]. Notonsj:= min{0≤k≤s: (at)2k ≡ 1 [n]}. Si j = 0, alors at ≡1 [n]. Si j ≥ 1, alors (at)2j−1 est une racine carr´ee de 1 modulo n, et ce n’est pas 1 modulo n. Donc n´ecessairement (at)2j−1 ≡ −1 [n], d’o`u le r´esultat en posant i:=j−1.

b) i) On remarque que 561−1 = 24.35, et on calcule 235≡263 [561], puis 22.35≡166 [561], puis 222.35≡67 [561], puis 223.35≡1 [561]. Cela assure que 2 est un t´emoin de Miller pour 561 : cela d´emontre en effet que 561 n’est pas premier (c’est un nombre de Carmichael).

ii) On note g0 un g´en´erateur de G. ´Ecrivons une relation de Bezout : il existe u, v ∈ Z tels que u.m+v.#G=k. Supposons qu’il existex ∈Gtel que xm =g. Alors g#Gk =xm#Gk = (xmk)#G = 1 par le th´eor`eme de Lagrange. R´eciproquement, supposons que g#Gk = 1.

On sait qu’il existe r ∈ Z tel que g = gr0. L’hypoth`ese g#Gk = 1 assure que k divise r (puisque g0 engendre G), i.e. r = k.r0, avec r0 ∈ Z. On pose alors x := g0r0.u. Alors on a xm=g0r0.u.m=g0k.r0−k.v.#G =gk.r0 0 =g0r=g, donc l’´equation a bien une solution.

Dans le cas o`u l’´equation admet une solution x0 ∈G, on voit que x∈G est solution si et seulement si x.x−10 est d’ordre divisant m. Or il existe exactement k ´el´ements de G dont

(5)

iii) i. C’est une cons´equence directe de la question ii) (car 1 est solution).

ii. C’est une cons´equence directe de la question ii) (car g2 = 1).

iii. C’est une cons´equence directe de la question ii) (car gn’est pas d’ordre impair).

iv. Le lemme chinois assure que toute ´equation de la forme x2j−1.t=±1 dansG´equivaut aux N ´equations x2ij−1.t =±1 dans Gi := Z/(paiiZ), avec 1 ≤i≤ N. Or les Gi sont cycliques, donc on peut appliquer les questions i., ii. et iii. On obtient que le nombre Ai,j de solutions de l’´equation x2ij−1.t =−1 dans Gi vaut 2j−1.wi si 1≤j ≤r, que le nombre de solutions de xti = 1 dansGi vautwi, et que l’´equation x2j−1.t =−1 n’a pas de solution dansGsi j > r. Donc le nombre de solutions A recherch´e est

A=

N

Y

i=1

wi+

r

X

j=1 N

Y

i=1

Ai,j =

N

Y

i=1

wi+

r

X

j=1 N

Y

i=1

2j−1.wi =

N

Y

i=1

wi

!

1 +

r

X

j=1

2N.(j−1)

donc

A=

N

Y

i=1

wi

!

1 +2N r−1 2N −1

. Or on a

N

Y

i=1

wi= V V0, donc finalement

A= V V0

1 +2N r−1 2N−1

.

v. On aN = 1, donc n=pa11, doncp1−1 divise n−1, donc

p1−1 = pgcd(p1−1, n−1) = pgcd(pa11−1(p1−1), n−1) = pgcd(2u1v1,2st) = 2u1.pgcd(v1, t) = 2u1w1. Or la question pr´ec´edente assure queA= 2u1w1, donc finalementA=p1−1.

vi. On a A= VV0

1 +22N rN−1−1

, donc on v´erifie facilement que A≤ VV02N r21−N. En outre,

ϕ(n) =

N

Y

i=1

paii−1(pi−1) = 2U.V .

Supposons ϕ(n)A <4. AlorsV0.2N−1.2U−N r <4. Or on a par d´efinitionui ≥rpour tout i, donc U ≥ N r. De plus, pour tout i, puisque t divise n−1, alors pi ne divise pas t, donc pi divise V0 d`es que ai >1. Donc la conditionV0.2N−1.2U−N r <4 assure que N = 2,V0 = 1,U =N r,a1 =a2 = 1. On en d´eduit aussi que u1 =u2 =r. Alorsv1 et v2 divisentt, et r≤s, doncp1−1 et p2−1 divisent n−1.

vii. SiN >1 et ϕ(n)A <4, alorsn=p1.p2 etpi−1 divise n−1. Ceci est impossible. Donc pour tout n tel que N > 1, on a ϕ(n)A ≥4. Dans le cas o`u N = 1, alors n= pa (avec a≥2) etA=p−1, donc ϕ(n)A =pa−1 ≥4 d`es que n6= 9.

On a donc montr´e que pour tout entier impair compos´endistinct de 9, ϕ(n)A ≥4, ce qui signifie exactement qu’au moins 34 des entiers 1≤a < n premiers `ansont des t´emoins de Miller pourn.

viii. On choisit apremier `a nentre 1 et n, au hasard (tirage uniforme), puis on fait le test de la question a). En cas de r´eponse n´egative, on sait que n n’est pas premier. Dans le cas contraire, on tire un nouvela et on recommence. Apr`es ktirages ind´ependants, la probabilit´e que l’entiern soit compos´e alors qu’il a pass´e lesktests est major´ee par

1

4k. Pour kassez grand, on dira donc dans ce cas que nest probablement premier.

(6)

Exercice 4 : (Comparaison des tests de Solovay-Strassen et de Miller-Rabin) Soitn >2 impair. On note n−1 = 2st.

a) Soit 1≤a < n tel queane soit pas un t´emoin de Miller pour n.

i) On supposeat≡1 [n]. Montrer que na

≡an−12 [n].

ii) On suppose qu’il existe 0≤i < s tel quea2it≡ −1 [n].

i. Calculer an−12 modulo n.

ii. Soitp premier divisantn. On notep−1 = 2uv. Montrer que u≥i+ 1, que

a p

= 1 si u > i+ 1 et que

a p

=−1 si u=i+ 1.

iii. V´erifier que dans le premier cas,p≡1 [2i+2], et que dans le second,p≡1 + 2i+1 [2i+2].

iv. On note k le nombre de facteurs premiers p de n, compt´es avec multiplicit´e, pour lesquels u=i+ 1 (second cas). Montrer que na

= (−1)k etn≡1 +k.2i+1 [2i+2].

v. En d´eduire quen≡1 [2i+2] si et seulement sikest pair.

vi. En d´eduire quei < s−1 si et seulement sik est pair.

vii. En d´eduire que an

≡an−12 [n].

b) Expliquer en quel sens le test de Rabin-Miller est meilleur (au sens large) que le test de Solovay- Strassen.

Solution de l’exercice 4.

a) i) Puisquet est impair, on a a

n

= a

n t

= at

n

= 1

n

= 1. En outre,t divise n−12 , doncan−12 ≡1 [n]. D’o`u finalement na

≡an−12 [n] (≡1 [n]).

ii) i. On a n−12 = 2s−1t, donc

an−12 = (a2it)2s−1−i ≡(−1)s−1−i [n]

d’o`u finalementan−12 ≡ −1 [n] sii=s−1 et an−12 ≡1 [n] sii < s−1.

ii. On a a2it≡ −1 [n], donc a2it≡ −1 [p], donc at est d’ordre exactement 2i+1 modulo p.

On a donc un ´el´ement d’ordre 2i+1dans (Z/pZ), donc le th´eor`eme de Lagrange assure que 2i+1 divisep−1, donc 2i+1 divise 2u, doncu≥i+ 1. En outre on a

a p

= at

p

≡at.p−12 ≡a2u−1vt ≡(a2it)2u−1−iv ≡(−1)2u−i−1 [p], d’o`u le r´esultat.

iii. c’est ´evident.

iv. On ´ecrit la d´ecomposition de n en facteurs premiers de la fa¸con suivante : n = Q

p∈S1prp ×Q

p∈S2prp o`u S1 (resp. S2) d´esigne l’ensemble des premiers p divisant n tels que u > i+ 1 (resp. u=i+ 1). Alors la question ii. assure que

a n

=Y

p|n

a p

rp

= Y

p∈S2

(−1)rp = (−1)

P

p∈S2rp = (−1)k. En outre, l’´ecrituren=Q

p∈S1prp×Q

p∈S2prp et la question iii. assurent que n≡ Y

p∈S2

(1 + 2i+1)rp ≡(1 + 2i+1)k [2i+2].

Or la formule du binˆome montre que l’on a (1 + 2i+1)k ≡ 1 +k.2i+1 [2i+2], d’o`u le

(7)

v. On an≡1 [2i+2] si et seulement si 2i+2 divisek.2i+1 si et seulement sikest pair.

vi. On an≡1 [2i+2] si et seulement si 2i+2 divisen−1 = 2st si et seulement sii+ 2≤s.

La question pr´ec´edente assure alors la conclusion.

vii. Les questions iv. et vi. assurent que na

= 1 si et seulement sii < s−1. Or on a montr´e

`

a la question i. quean−12 ≡1 [n] si et seulement si i < s−1. D’o`u finalement dans tous les cas na

≡an−12 [n].

b) On a montr´e `a la question a) que si a n’´etait pas t´emoin de Miller pour n, alors a n’´etait pas t´emoin de Solovay-Strassen pour n. Par cons´equent, tout t´emoin du test de Solovay-Strassen pour n est un t´emoin de Miller pour n. Cela signifie que, partant d’un entier compos´e n, le test de Rabin-Miller a davantage de chance (au moins autant en fait) que le test de Solovay- Strassen de trouver un t´emoinaqui d´emontre quenest compos´e. Ainsi, un entier probablement premier pour le test de Rabin-Miller est “plus probablement premier” que s’il ´etait seulement probablement premier pour le test de Solovay-Strassen.

Exercice 5 : (Test de Lucas-Lehmer)

On consid`ere un entierN de la forme N =h2n−1, avecn >1, himpair et 0< h <2n+1−1.

Soit a ∈ N, a ≥ 3. On d´efinit les suites (Vn) et (Sn) de la fa¸con suivante : V0 := 2, V1 := a et Vi+1 := aVi −Vi−1; S1 := Vh et Si+1 := Si2−2. On suppose a−2N

= 1 et a+2N

= −1 et on pose D:=a2−4.

a) Montrer qu’il existe un diviseur premierp de N et un ´el´ementx∈Fp2 \Fp tel quex2=D.

b) On pose α := (a+2+x)4(a+2)2. Montrer que α= a+x2 , que α est racine deX2−aX + 1 et que dans le sous-corps Fp deFp2, on a les relations suivantes :

Vii−i

Sih2i−1−h2i−1. c) Montrer que αp+12 =

a+2 p

. d) On suppose que N diviseSn−1.

i) Montrer que 2n divise l’ordre deα dans Fp2.

ii) En d´eduire qu’il existe des entiers ketm tels que N = (2nk−1)(2nm+ 1).

iii) Montrer que siN 6=p, alorsk≥2 ou m≥2, donch≥2n+1−1.

iv) Conclure queN est premier.

e) On supposeN premier. Montrer queN diviseSn−1.

f) En d´eduire un test de primalit´e pour les entiers de la forme pr´ec´edente.

g) Montrer que sih≡(−1)n−1 [3], on peut prendre a= 4 dans les questions pr´ec´edentes.

h) Pour tout n > 1, on note Mn := 2n−1 le n-i`eme nombre de Mersenne. Adapter le test de primalit´e pour lesMn et estimer sa complexit´e.

i) Montrer queM11= 2047 n’est pas premier.

j) Montrer que M17= 131071 est premier.

Solution de l’exercice 5.

a) Les hypoth`eses assurent que DN

= −1. Par cons´equent, il existe un facteur premier p de N tel que

D p

=−1. Alors D n’est pas un carr´e modulo p, donc la classe deD dans Fp =Z/pZ n’est pas un carr´e. On consid`ere alors un corps de rupture du polynˆome (irr´eductible) X2−D sur Fp. Ce corps est une extension de degr´e 2 de Fp, il est donc isomorphe au corps Fp2. Par construction, ce corps contient une racine du polynˆome X2−D, donc il existex ∈Fp2 tel que x2=D(il est clair que x /∈Fp car Dn’est pas un carr´e dansFp).

(8)

b) Un calcul simple utilisant que x2 = a2 −4 assure que α = a+x2 . De mˆeme, un calcul simple assure que α est racine de X2 −aX + 1. En outre, les relations coefficients racines assurent que la seconde racine de ce polynˆome est α−1 = a−x2 . La r´ecurrence lin´eaire double Vi+1 = aVi−Vi−1 assure que Vi dansFp2 est une combinaison lin´eaire des suites (αi) et (α−i) (puisque le polynˆome caract´eristique de cette suite r´ecurrente double n’est autre que X2 −aX+ 1 qui admet α et α−1 comme racines distinctes). On ´ecrit donc qu’il existe λ, µ ∈Fp2 tels que pour tout i,Vi =λαi+µα−i. Les conditions initiales V0 = 2 etV1 =aassurent alors queλ=µ= 1, donc pour touti, on aVii−i. La derni`ere formule se d´emontre par r´ecurrence : le casi= 1 est une cons´equence de la formule pour Vi. En effet, on a S1 =Vhh−h. Pour l’h´er´edit´e, on remarque que si Sih.2i−1−h.2i−1, alors la relation de r´ecurrence Si+1=Si2−2 assure que Si+1 =

αh.2i−1−h.2i−12

−2 = (αh.2i−1)2+ (α−h.2i−1)2+ 2−2 =αh.2i−h.2i, d’o`u la formule recherch´ee par r´ecurrence.

c) On utilise la formuleα= (a+2+x)4(a+2)2. On a donc dans le corpsFp2, en utilisant que ce corps est de caract´eristiquep :

αp+12 = (a+ 2 +x)p+1 2p+1(a+ 2)p+12

= (a+ 2 +xp)(a+ 2 +x) 4(a+ 2)p+12

.

Or x∈Fp2\Fp etx2 ∈Fp, donc on v´erifie quexp =−x, d’o`u finalement αp+12 = (a+ 2−x)(a+ 2 +x)

4(a+ 2)p+12

= (a+ 2)2−(a2−4) 4(a+ 2)p+12

= (a+ 2)−(a−2) 4(a+ 2)p−12

= 1

(a+ 2)p−12 .

Or on a (a+ 2)p−12

a+2 p

[p], donc finalement on a αp+12 =

a+2 p

dans Fp.

d) i) L’hypoth`ese Sn−1 ≡ 0 [N] implique que Sn−1 = 0 dans Fp, donc αh.2n−1 = −1 dans Fp. Cela assure que αh est d’ordre 2n exactement. Cela assure imm´ediatement que l’ordre de α est divisible par 2n.

ii) La question c) assure que αp+1 = 1, donc p+ 1 est divisible par l’ordre de α, donc par 2n. Donc il existe un entier k≥1 tel que p= 2nk−1. En notantq := Np ∈N, on a alors 2nh−1 =N = (2nk−1)q. On voit donc que q est congru `a 1 modulo 2n, donc q s’´ecrit 2nm+ 1, avec m≥0 entier.

iii) SiN 6=p, alors m≥1. On a donc 2nh−1 = 22nkm+ 2n(k−m)−1. Si k=m = 1, alors cette relation modulo 22n implique que h est pair, ce qui est exclu. Donc k≥2 ou m≥2.

Alors la relation pr´ec´edente implique queh= 2nkm+k−m=m(2nk−1) +k. Le fait que k ou m soit sup´erieur ou ´egal `a 2 assure alors facilement queh >2n+1−1.

iv) La conclusion de la question iii) est contradictoire avec l’hypoth`ese. DoncN =p, i.e. N est premier.

e) Si N est premier, alors la question c) assure que α2n−1 = a+2N

=−1, ce qui implique via la question b) que Sn−1= 0 dansFN. D’o`u le r´esultat.

f) On a montr´e finalement que N ´etait premier si et seulement si N divise Sn−1. `A a fix´e, cela fournit un test de primalit´e pour N de complexit´e O(log(n) log(N)2) =O(n2log(n)).

g) On suppose h≡(−1)n−1 [3]. On doit montrer que N2

= 1 et N6

=−1. La loi de r´eciprocit´e quadratique assure que N2

= (−1)N

2−1

8 . Or N2 −1 est divisible par 2n+1, d’o`u le r´esultat d`es que n ≥ 3. De mˆeme, on a N6

= N2 3

N

= N3

pour n ≥ 3. Par la loi de r´eciprocit´e quadratique, on a N3

= (−1)N−12 N3

. Or N−12 =h.2n−1−1 est impair, donc il suffit de montrer que N3

= 1. Or N =h.2n−1 ≡ (−1)n−1.(−1)n−1 ≡ 1 [3], donc N3

= 13

= 1. On peut donc bien prendre a= 4 dans le cas particulier o`u h= (−1)n−1.

(9)

h) Si n≥3 est pair (plus g´en´eralement si n n’est pas premier), alors il est clair queMn n’est pas premier (2dr −1 est divisible par 2d−1). Donc on peut supposer n impair (et mˆeme premier impair). Dans ce cas, on a bien h = 1 = (−1)n−1, donc on peut appliquer la question g) pour prendrea= 4, et ensuite appliquer le test de la question f) avec a= 4. Il suffit donc de tester si N diviseSn−1, dans le casa= 4. Sa complexit´e est O(n2log(n)) =O(log(Mn)2log(log(Mn))).

i) On v´erifie que l’on aS10≡ 282 [2047], ce qui assure queM11= 2047 n’est pas premier.

j) On calcule S16 moduloM17, et on trouve queS16≡0 [M17], doncM17= 131071 est un nombre premier.

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