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Étude du champ électrique terrestre, de l’ionisation
atmosphérique et du courant vertical au Scoresby Sund,
pendant l’année polaire ( Suite)
A. Dauvillier
To cite this version:
ÉTUDE
DU CHAMPÉLECTRIQUE
TERRESTRE,
DE L’IONISATIONATMOSPHÉRIQUE
ET DU COURANT VERTICAL AUSCORESBY
SUND,
PENDANTL’ANNÉE
POLAIRE
(Suite) (1).
Par M. A. DAUVILLIER.
II.
Conductibilité.
Appareils. -
Lesconductibilités,
dues aupetits
ionspositifs
etnégatifs,
ont été mesurées deux fois parjour,
lorsque
les conditionsmétéorologiques
lepermettaient,
à midi et à minuit(temps
de Greenwich(")
au moyend’aspirateurs
deGerdien,
munis d’électromètres bifi-laires dewulf,
du modèle utilisé à l’Institut dePhy-sique
du Globe de Paris.Ces
aspirateurs
G,
d’un diamètre de 16 cm, étaientdisposés
ensérie,
comme lemontre,
enplan,
lafigure
3,
afin que
l’air,
parfois
trèsfroid,
aspiré
durantchaque
mesure
(4
min)
nepénètre
pas dans le laboratoire. Ils nepouvaient
donc être utilisée que successivement. Lecoffret de
jonction
C,
fixé auplafond,
contenait lesmoteurs M actionnant les ventilateurs. Afin de
préve-nir toute entrée de
neige,
durant lespériodes
de nonutilisation,
les orificesd’aspiration pouvaient
être obturés par unlarge clapet
K manoeuvrable de l’inté-rieur. Au mois dejuin,
il fut nécessaire de lesgarnir
de gaze pourprévenir l’aspiration
desmoustiques !
Pendant les mesures, lapartie
centrale des tubesd’aspiration
était fortement chauffée par un enroule-ment de nichrome N absorbant une centaine de wattspour
prévenir
legivre.
Néanmoins,
toute mesure deve-naitimpossible
dès que l’air contenait ensuspension
de minuscules cristaux de
glace.
L’électrode
axiale,
isolée de cescondensateurs,
étaitsuccessivementportée
à des tensions de V_-_ ±I‘~6volts,
fournies par les batteries d’accumulateurs au nickel-cadmium alimentant les
quadrants
des électromètres Benndorf. Cette tension était assez faible pour éviter la saturation dans lescondensateurs
cylindriques,
commenous nous en sommes assuré.
La
capacité
totaleCi
del’appareil
utilisé,
préalable-ment déterminée par M.
Salles,
à l’Institut dePhysique
duGlobe,
était de 17,1 cm et celle(,’2
de l’électrode centralecaptant
lesions,
de6,8
cm. On sait que laconductibilité est alors donnée par
l’expression :
Il fallait en
moyenne 4
min pour obtenir unechute de tension d V d’une
quinzaine
devolts,
corres-pondant
à undéplacement
des fibres d’environ autantde divisions du micromètre oculaire. Cette
élongation
(1)
Voir la première partie dans J.Physique,
oct. 1935, 6, p. 420.(2) Ces époques sont favorables pour mettre en évidence une
variation diurne synchrône de celle du champ.
pouvait
être mesurée à une demi-divisionprès,
cequi correspondait
à uneapproximation
de 3 pour 100(4 lectures).
La valeur ainsi obtenue est la moyenne,de la conductibilité
pendant 4
min. Cettequantité
varie,
eneffet,
trèsrapidement
d’une manièredésor-donnée,
par suite du caractère accidentel de l’ionisa-tion(gerbes d’électrons)
due aux rayonscosmiques,
sibien
qu’il
n’y
a pas lieu de rechercher uneapproxima-tion,
que leprincipe
même de la méthoded’aspiration
ne saurait d’ailleurs
justifier.
La vitesse v du courant d’air traversant le conden-sateur doit aussi être assez élevée pour éviter la pro-duction d’un courant de saturation.
Des mesures effectuées avec un anémomètre ont
donné des vitesses
supérieures
à 2m/sec.
Si l’on
désigne
par K
la mobilité desions,
par 1 lalongueur
de ,l’électrodeinterne,
par R
et .~ les rayonsdes deux
cylindres.
lavitesse, v
doit êtresupérieure
à :Si l’on pose K- 1
cm/sec, l
= 23cm ; ~ =
8 cm etr =
0,75
cm, on trouve que la conditionprécédente
était
largement
assurée.La fuite naturelle était contrôlée
après chaque
sérié
de mesures, le
cylindre d’aspiration
fermé. Elle nedépassait
pas,lorsque
l’isolement étaitnormal,
3 pour 100 de la chute de tensionmesurée,
c’est-à-direqu’elle
était del’ordre
degrandeur
de laprécision
des mesures. Cettefuite,
trèsconstante,
correspondait
à un courant de ~.10-i~ A soit à laproduction
de 20paires
d’ions par centimètre cube et par seconde dans le condensa-teur. Cetteionisation,
due aux rayons a issus desparois
et aux électronscosmiques,
ne devrait donc pasêtre
intégralement
retranchée des valeurs ded V,
etnous l’avons
négligée.
La
fuite,
s’effectuant par la surface des isolants d’ambre et desilice,
agénéralement
éténégligeable,
auScoresby
Sund,
où l’air était très sec.Néanmoins,
les isolants non chauffésfurent
toujours
desséchés par laprésence
de sodium.Résultats. - Le
graphique
de lafigure
9 résume le résultat de 644 mesures des conductibilitésbipolaires
effectuées entre 1Q 26 novembre 1932 et le 12 août 1933.On voit que les valeurs varient
énormément,
laplus
faible conductibilité totale
(27 janvier)
étant de X = sec-’ et laplus
forte(14 mai)
de41
Fig. 9.
~ -
6,0.10-~’ sec-1 ,
soit une variation de 1 à 60. Une variation diurne se reconnait nettement en hiver et enété,
la conductibilité étantplus
élevée à 0 hqu’à
12 h.Cette
différence,
qui disparaît
en avril et enmai,
n’est due ni àl’insolation,
ni à latempérature, puisque
lerayonnement
solaire estbeaucoup
plus
considérable à minuitpendant
lejour
polaire
qu’à
midipendant
laFig. 10.
nuit
polaire,
et que la variationdiurne
de latempéra-ture
durant
cette dernièrepériode
est
nulle.
Cettedis-pal ition
âe
la
variation diurne
enavril
etmai)
est àrapprocher
duphénomène analogue
que nous avons observé pour lechamp électrique,
et en est trèsproba-blement la cause.
On voit aussi que les deux
courbes,
diurne etnoc-turne,
quoique
présentant’de
grandes
fluctuations,
nesont pas
parfaitement
désordonnées,
maisqu’elles
montrent souvent des variationsanalogues, persistant
pendant plusieurs jours
consécutifs,
prouvant
que la cause des variations de la conductibilitépeut
évoluer len-tement. Cephénomène
estparticulièrement
net en été.Ces caractères se retrouvent sur les courbes de la
figure
10,
qui
montrent les variations diurne etnoc-turne moyennes bimensuelles des deux conductibilités
et de leur somme. On voit que la conductibilité X
+
due aux ionspositifs
est presquetoujours supérieure
à la conductibilité X -due aux ions
négatifs.
La mêmevariation annuelle est accusée par les deux courbes
(1).
Si l’on fait les moyennes annuelles des conductibi-lités diurne etnocturne,
la variation diurne se confirme. Les conductibilités des deuxsignes
sont toutes deuxplus grandes
à midiqu’à
minuit,
et leurdissymétrie
est maximumpendant
lejour :
TABLEAU II.
(1) M. C. MAURAiN, effectuant des mesures de conductibilité par la méthode apparemment moins précise de déperdition, a trouvé
au Scoresby Sund en août 1932, des valeurs en bon accord avec
Ips valeurs diurnes d’août t 93~. En la était
42
Enfin,
il est intéressant de connaître la variation annuelle de la conductibilité totale en faisant lesmoyennes mensuelles de toutes les mesures diurnes et
nocturnes,
afin d’éliminer les influencesmétéorolo-gigues,
Fig. 1 L
Cette variation est
représentée
graphiquement
sur lafigure
11. On voit que laconductibilité,
sensiblement constante de novembre àmai,’ croît,
au moment de la fonte desneiges,
de mai à août. On admetgénérale-ment que les variations de conductibilité et du
champ
sont inverses l’une del’autre,
aussi bienstatistique-ment que dans les cas
isolés,
auquel
cas le courantvertical serait constant.
Or,
nous verrons que cecou-rant est fort loin d’être constant et nous trouvons des variations annuelles du
champ
et de la conductibilité nullementinverses,
maisplutôt
de même sens. Seules les variations diurnes de la conductibilité et duchamp
semblentinverses,
lesgrandes
conductibilitésnoc-turnes
(0 h)
étantproches
du minimum duchamp
(2
h)
et les faibles conductibilités diurnes(1 i h)
étant peuéloignées
du maximum duchamp (18 h).
Dans de nombreux casisolés,
cetteapparente
constance ducourant vertical s’observe
également. Cependant,
il existe des cas où cette relation est en défaut.Par
exemple,
le 17juillet
à i2h,
lechamp
et la conduelibilité sont tous deux extrêmementfaibles ;
le 18 à 0h,
parbrouillard,
la conductibilité est trèsgrande,
et lechamp faible,
etc...La relation
précédente
n’est donc vérifiée questa-tistiquement.
Moyenne
annuelle. - Si l’on fait la’moyenne
générale
annuelle ou trouve : .soit une conductibilité totale
égale
à :et un
rapport
des deux conductibilités de :Cette conductibilité totale est très
inférieure
auxvaleurs
admises j usqu’ici
pour lesi-égions
polaires.
Elle n’atteint i)iême pas la valeur moyenne des mesureseffectuées
sur les Océans(î,
z--3,0.
9 0-~sec-l)
et esttout à
fait
dit mé,’j)ie ordre que les valeurs obtenues enEurope.
Par contre, ladissymétrie
des deux conducti-bilités estplus
accentuée quepartout
ailleurs et 2cnrapport
aussi élevé n’avait été obtenu que dans lesrégions
polaires
ou auxgrandes
altitudes.Enregistrement
des conductïbilités. - Dans le but d’étudier d’unefaçon
plus précise
la variation diurne et l’influence desphénomènes géophysiques
etmétéorologiques
sur lesconductibilités,
j’ai
établi,
enjanvier
1933,
unenregistreur susceptible
de fonc-tionner 24 h consécutives : 52enregistrements
ontété obtenus entre le 26 février et le 9 août 1933.
L’appareil
utilise l’un desaspirateurs
deGerdien,
dont l’électrode axiale isolée estchargée, chaque
demi-heure,
aupotentiel positif
ounégatif
de 126 V par lejeu
d’un contact tournant mû par un mouvementd’hor-logerie.
L’électrode est reliée à l’électromètreenregis-treur
photographique
de Kolhorsterdéjà
mentionné. Lecylindre d’aspiration
était alors chaufféélectrique-ment en permanence. Dans un but de commodité de
lecture,
lespotentiels négatifs
étaient,
au moyen d’unebatterie
auxiliaire,
renduslégèrement plus
élevés que lespotentiels positifs.
Les courbesaccusent,
par les accidentesprésentés
par leurspentes variables,
nonseulement les variations lentes des
conductibilités,
mais encore de curieuses variationsrapides,
principa-lement dans la
soirée,
où ladissymétrie
des conclucti-bilités estparticulièrement
marquée.
Par
exemple, l’enregistrement
effectué le 9juin
1933,
etreproduit
sur lafigure
12,
montre des conductibi-litéségales
et très élevées dans la matinée, diminuantrégulièrement
vers le milieu dujour.
En mêmetemps,
apparaît
une fortedissymétrie :
tandis que la conduc-tibilité dûe aux ionspositifs
varie peu, celle due auxions
négatifs
diminuebeaucoup
et cet effetpersiste
dans la soirée. Latransparence
del’atmosphère,
trèsgrande
cejour-là,
n’apourtant
paschangé,
letemps
étant demeuré calme et beau. Les mesures directessont en accord avec ces résultats.
Les
enregistrements
des 25 avril et 10juillet,
re-produits
sur lafigure
13,
montrent aussi degrands
conducti-43
Fig. 14.
Fig. 15.
bilités durant
quelques
heures,
qui
n’est attribuable à aucunphénomène météorologique
apparent.
En
été,
lesjours
de beautemps,
unphénomène
météorologique
régulier remarquable
se manifestait auScoresby
Sund. Il consistait dans laformation,
au-dessus de la mer, d’un banc de brouillarddense,
depuis
sa surfacejusqu’à
l’altitude de deux ou troiscents mètres. Ce
stratus,
qui
s’étendait surplusieurs
dizaines de kilomètres au
large,
formait unelangue
de formegéométrique
pénétrant
dans leSund,
mais dé-bordait rarement sur la côte.Parfois,
cependant,
la station fut atteinte par ce brouillard, danslequel
la visibilité se réduisait à une centaine de mètres.L’en-registrement
du 25 mai(fig. 14)
montre que les44
(170 V/m).
Pourtant,
des conductibilités élevées furent aussi observées par des brouillards denses.La
pluie, qui
est fort rare auScoresby
Sund,
setraduit,
aucontraire,
par une réduction considérablede la seule conductibilité due aux ions
positifs,
comme le montrel’enregistrement
du 18juin
1935(fig. 15).
Ce
phénomène
s’accompagne
d’un renversement duchamp
dû à l’induction d’unecharge
positive
sur le sol. La fuméeproduit
un effetanalogue.
Discussion. - Les
variationsde~la
conductibilité nepeuvent
serapporter
à aucunphénomène
géophysique
apparent.
Ainsi la variation diurne accusée par lescourbes de la
figure
9pendant
la nuitpolaire, pourrait
êtrerapprochée
de la variation diurneanalogue
del’activité aurorale.
Cependant,
les mesures effectuées enfévrier,
mois durantlequel
l’activité aurorale a considérablement varié d’une manièresystématique
(1),
montrent que l’aurore n’est pour rien dans laconductibilité au
sol,
comme onpeut
d’ailleurss’y
attendre
(1).
M. Paul
Langevin, auquel
j’ai
faitpart
de cesrésultats,
a bien voulu rechercher par lecalcul,
si les accroissementsbrusques
de la conductibilité nepour-raient
s’expliquer
par desapports
verticaux d’air for-tement ionisé par les rayonscosmiques qui,
commeRegener
l’amontré,
produisent
leur maximum d’ioni-sation vers 13 km d’altitude.Mais,
en admettant desvents verticaux de l’ordre de ceux que décèle
l’obser-vation,
il n’est paspossible
de rendrecompte
desgrandes
variations observées et cet effet demeurené-gligeable.
Il estprobable
que les variations observées doivent êtrerapportées
à celles du nombre des noyaux decondensation,
microscopiques
aiguilles
deglace
assez peu nombreuses pour ne pas être décelables par des variations de latransparence
de l’air.Ces noyaux
sont,
eneffet,
toujours plus
nombreux(plusieurs
dizaines defois)
que lespetits
ionsprésents
dans l’air.La conductibilité norniale observée au
Scoresby
Sund : h _2,2
10-4 sec-1 est entièrementexplicable
par l’ionisation
produite
par les rayonscosmiques.
Nous avons trouvé(1)
pour la valeur moyenne del’intensité de
ceux-ci,
sur un solinactif,
la valeur q ~2,8
paires
d’ions par centimètre cubed’air
normalet par seconde. Si l’on admet que l’influence des gros
ions et des noyaux de condensation est
négligeable
et si a est le coefficient de recombinaison(4.)
{a
= 3.10-6au
sol), l’équation :
q = an2
conduit à un nombre d’ions n de
chaque
signe
de l’ordre de1.0-3,
en accord avec les valeurs observées.(1) A. DAuvILLIER. J,
Phy.~.,
f9~4, t, 5, p. 3ig.(~) La cause de cette variation diurne ne peut 4tre discutée avant de savoir si elle dépend de l’heure locale ou du temps universel.
’
"
(3) A. DAOVILLIER. J, déa. 1934, t, 5, p. 650,
(4)
BENNDORF. Handbuch derlische Elektnzitât, p.
On
peut
alors se demander si l’accroissement de conductibilité observé en été necorrespond
passim-plement à
uneaugmentation
de l’ionisation de l’air due à l’addition des rayons y issus dusol,
alorspartiellement dégarni
deneige.
Nous avons, eneffet,
observé que, sur lesgneiss,
constituant la roche enplace,
l’intensité des rayons yétait
égale
à’environ lamoitié de celle des rayons
cosmiques.
C’estprécisé-ment la
grandeur
dont s’est accrue l’ionisation.M. A.
Lepape
a bien voulu mesurer la radioactivitéd’un échantillon du
gneiss
surlequel
était édifiée la station. Laroche,
mise ensolution,
a donné une te-neur en radium(10,6.1©-1~
g Ra par
gramme) cinq
foisplus
forte que celle admise pour cetype
de roche etdépassant
même celle trouvée parJoly
dans legneiss
du St-Gothard(9,9.~0-~9
g Ra et0,9
10-5 gTh).
Etant donnée cette concentration p on
peut
calculerapproximativement l’intensité q
des rayons y issus dusol,
exprimée
enpaires
d’ions libérées par cm3 d’air normal et par seconde(1).
Si ~
est le coefficientd’absorption
des rayons y dans le sol(p.
= le coefficientd’Eve,
on a:soit une
production
de 3paires
d’ions par cm3 et parseconde,
du même ordre degrandeur
que l’intensitédes rayons
cosmiques
auScoresby
Sund.Il est donc extrêmement
probable
que lesfortes
valeurs de laconductibilité,
souvent observées l’été dans lesrégions polaires,
etqui
ontfait
croire à uneiOl1i-,çation
plus
forte
dans cesrégions,
sont attribuables à cette caused’erreur.
Les continentspolaires
sont,
pourla
plupart,
d’origine
volcanique
et la roche en est par-tieulièrement active. Les mesures d’électricitéatmos-phérique
doivent tenircompte
de cetteparticularité.
Les mesures deMalmgren
et deBéhounek,
nonper-turbées par la radiation locale du
sol,
sont en accordavec les nôtres.
Il résulte du fait que l’ionisation
atmosphérique
sur les Océans et dans lesrégions polaires,
étantprincipale-ment due aux rayons
cosmiques,
la conductibilité doit êtreindépendante
de lapression atmosphérique.
Eneffet,
l’ionisation due àl’absorption
de ces rayons estproportionnelle
à lapression barométrique,
tandis queleur intensité au sol varie inversement avec la masse
de
l’écran
atmosphérique
traversé(effet
barométrique).
Les mesures d’ionisation en
récipient
nonétanche,
soit sous la
ipression
atmosphérique
variable, donnent,
en
effet,
un nombre q constant.Ce
résultat,
obtenu ausol,
est naturellement encoreplus
valablepour les
hautesrégions
del’atmosphère,
où l’intensité etl’absorbabilité
des rayonscosmiques
croisent
rapidement,
pouratteiiidre
leur maximum vers 25km.
Mais,
lapression
décroissant suivant
la loide
Laplace,
lenombre q
passe par un maximum(q
~47)
vers 43km,
commeRegener
montré,45
expérimentalement. Moyennant
quelques
simplifiea-tions,
Benndorfdéjà
calculé que le coefficient de recombinaison décroissantrapidement
avecl’alti-tude, la
conductibilitépouvait
atteindre celle de l’eaudouce
(~
= 109sec-1)
vers 100km,
rendant ainsicompte
de l’existence d’une«§couche
» conductriceper-manente
(Kennelly-Ileavis ide).
En
réalité,
il semble que lessondages
del’ionos-phère
exécutéspar la
méthode desradio-échos,
placent
le centre degravité
de la couche réfléchissante nocturneattribuable aux rayons
cosmiques,
à une altitudesupé-rieure,
en fait à 400 km(couche
F)
tandis que la couche diurne(couche
E à 100-~OOkm)
serait attri-buable àl’ionisation
due àl’ultra violet
solaire, auquel
doit sesuperpose
l’ionisationvariable due à l’aurore
mondiale(2).
Au-delà
dela
coucheF,
l’ionosphère
demeureultra- raréfiée
barye)
etconstituée,
ainsique celle d’un tube à
vide,
d’ionspositifs
etd’électrons
libres. Cesderniers,
par
suite de leurmobilité,
ont tendance às’échapper
de
l’ionosphère
en entourant celle-ci d’une couchenégative.
Il
pourrait
donc exister, aux confins del’ionosphère
à une altitude de l’ordré durayon terrestre,
unehamp
électrique
de sensopposé
à celui que nous mesurons dans latroposphère.
Cechamp
pourrait y
subsister car, lapression
diminuantconstammentaveèl’altitude,
la conductibilité
passé
par un maximum dans larégion
des couches réfléchissantes. L’existence des aurores,jusqu’à 2
000 kmd’altitude,
ne prouve pas l’absence d’un télchamp
(effet
«d’espace
obscur » dans un tube àvide),
laphosphorescence
aurorale semblant beau-coupplus
due à des réactions «chimiques
» lentes entregaz
ultra raréfiésqu’à
unsimple
effet de recom-binaison d’ionspositifs
et d’électrons lents.Mesure de la densité des
petits
ions et de leur mobilité. - Ces mesures ont ététèntdes,
au moyen d’unaspirateur
d’Ebert muni d’un électromètrebifilaire de Wulf. Cet
aspirateur
se compose d’un étroitcondensateur
cylindrique
danslequel
règne
unchamp
assez intense pour
capter
tous lespetits
ions(R=1, 5
cm,r ==
0,27 cm,
1 = 30 cm, V:::::: 9l50volts)
danslequel
un volume d’air connu(4 m3/h)
estaspiré
par uneturbine munie d’un anémomètre.
Le nombre d’ions de
chaque signe
renfermé dans 1 cm3 d’air est donné parl’expression :
C étant la
capacité (C
=§6,1
cm)
dusystème
isolé,
Vi
Sa chute depotentiel,
M le
débit en mètres eubes.Dans une
expérience
durant 3min,
le débit est voisin de 1 m3. Sachant que la teneur moyenne de l’airen
petits
ions est de l’ordre de i0~ parcm3,
on voit que (l) BENNDORF. Physik. Z., 1926, t. 27, p. 686.(s) On sait que la propagation des ondes hertziennes est
em-péchée, durant les aurores, par la forte conductibilité provoquée, jusqu’à près de 80 km d’altitude, par l’ionisation due aux
électrons auroraux.
la chute de tension V ne
dépasse
pas3,6
volts,
soit 2 divisions du micromètre oculaire. Ledébit,
où la sensibilité del’électromètre,
étaient doncmalheureuse-ment,
dans cetappareil,
10 foistrop
petits
pour per-mettre des mesuresprécises
et il ne fut paspossible
dechanger
l’électromètre ni de consacrerquotidiennement
plusieurs
heures consécutives à une mesurecomplète.
La mobilité des ions
peut
êtremesurée,
avecl’appa-reil
d’Ebert,
en insérant, avant le condensateur de mesure, un condensateurcylindrique
porté
à un faiblepotentiel
( V3
=+ 16
volts).
La chute de
potentiel
Vi
devient alorsplus
faible( V2)
et la mobilité est donnée parl’expression :
M étant lé débit en centimètres cubes par
seconde,
R,
r et1,
les constantes du condensateur auxiliaire. Sachant que les mobilités despetits
ions sontde l’ordre du centimètre par seconde dans unchamp
de 1V/cm,
l’expression (Vi
-V2)/
V, était,
dansl’appareil
utilisé,
del’ordre de
9 j~ ~
Enfin,
la conductibilité étantégale
auproduitde
la densité n des ions par leur mobilité u, on voit que ces mesurespermettent
de contrôler les déterminations directes effectuées avecl’appareil
de Gerdien.Une douzaine de tentatives furent
faites,
avec cetappareil,
pour mesurer n et u. La fuitenaturelle,
sansaspiration,
étaitnégligeable
(4
divisions en 24h,
soit10-15
A).
Là
plupart
dutemps,
les chutes depotentiel
obtenuesen
1/4
d’heure n’étaient pas mesurables.Cependant
quelques
essais effectués enété,
lors desgrandes
con-ductibilités,
donnèrent des chutes de tensionappré
ciables,
quoique
nedépassant
pasquelques
volts. Lesrésultats en sont
réunis,
à titred’indication,
dans letableau
Ill.
On
voit quele
nombre despetits
iônspositifs (1300)
excède,
en moyenne,celui
des ionsnégatifs (900)
et quela
mobilité de ceux-ci
est laplus grande.
Ces résultatssont en accord avec ceux obtenus par
Behounek,
lors du voyagede
l’Italia au Pôle Nord.. . v ,
Mais,
tandis que Behounekobservait presque la
mêmedensité en ions des deux
signes,
à 500 md’altitude,
leschiffres
précédents
accusent unedissymétrie marquée.
Cet effet(action
d’électrodel
est dû au passage du cou-rant vertical auvoisinage
dusol,
lequel
secomporte
comme une électrodenégative
accumulant les ions dusigne opposé.
Le nombre d’ions semble aussi
plus grand qu’en
Europe,
probablement
par suite de laprésence
d’une moindrequantité
de noyaux de condensation(1)
setra-(1) hI. Ch. MAURAIN a effectué au Scoresby Sund, en août 1932
une dizaine de maures dû nombre des noyaux de condensation par la méthode d’Aitken, et a trouvé des valeurs comprises entre 4 000 et 3u 000 par cm-’ d’air, notablement
plus
faibles que46
TABLEAU 111.
duisant par une très
grande
transparence
de l’air.Cette
transparence était,
auScoresby
Sund,
desplus
remarquables.
Lesmontagnes
de lacôte
Sud(
1 a00m)’
éloignées
deplus
de 30km,
sedistinguaient
leplus
souvent dans leurs moindres détails et avec une
netteté
qui
n’estégalée,
sous nos climatsqu’en
hiver_
et en haute
montagne.
La
dissymétrie
des mobilités despetits
ions est la même que sous nos latitudes.Enfin,
la conductibilité calculée est du même ordre degrandeur
que la conductibilité observée(bien qu’à
un moment un peu
différent)
avecl’appareil
deGerdien.
Comme on le
voit,
une étudecomplète
de l’ionisation de l’air devraitcomporter
desenregistrements
mul-tiples :
celui du nombre des noyaux de condensationprésents
dansl’air,
celui du nombre d’ionspetits
et gros des deuxsignes,
et de leursmobilités,
celle des conduc-tibilités et duchamp.
Il yaurait,
dans ce programme,matière à occuper exclusivement toute l’activité d’un
, observateur.
III. Le courant vertical.
J’ai
profité
des mesuresquotidiennes
des conducti-bilités pour effectuer simultanément celle du courantvertical. A cet
effet,
despointés
étaient effectués sur lesenregistrements
duchamp électrique
pendant
lesmesures de conductibilité et la valeur moyenne du
champ
pendant
lesquatre
minutescorrespondantes,
était relevée sur la courbe.L’intensité i de ce
courant,
exprimée
enampère,
estégale, d’après
la loid’Ohm,
auproduit
duchamp,
exprimé
en volts par centimètre et de la conductibilité.Celle-ci,
exprimée
en unitéspratiques,
est voisine de.IO-/9.10’1,
soit sensiblement 2.10-16 ohms-l cm-’. Lechamp
étant de l’ordre du volt parcentimètre,
le courant vertical i aura une densité de :Le
champ
électrique
étantgénéralement dirigé
de telle sorte que la surface du sol soitnégative,
cecou-rant
correspond
à unapport
d’ionspositifs
au sol et à un flux inverse d’ionsnégatifs,
ceux-ci toutefois moinsnombreux,
comme nous l’avons vu.-
,
Les variations du courant vertical à 0 h et à 12 h sont
représentées
sur lafigure
9. La conductibilité variantplus
que lechamp
électrique,
on voit que lecourant suit assez nettement les variations de la con-ductibilité. La variation diurne,
qui disparaît
encoreen avril et en
mai,
est visible à la fois sur les courbesdirectes,
sur les moyennes bi-mensuelles(fig. 10)
et sur les moyennes annuelles.La variation annuelle est montrée par la courbe de la
figure
ii . Elleprésente
une ondesimple,
fortrégu-lière,
avec un minimum àl’équinoxe
deprintemps
etprobablement
un maximum àl’équinoxe
d’automne.Sur cette courbe nous avons
porté,
à lafois,
les moyen-nes mensuelles des mesures directes du courantvertical,
et les moyennes mensuelles calculées àpartir
des valeurs moyennes mensuelles duchamp
et de la con-ductibilité. L’excellent accordrégnant
entre ces deux déterminations du courantvertical prouve
l’éliminationcomplète
des accidentsd’origine météorologique.
La variation diurne du courant vertical se reconnaîtencore sur les moyennes annuelles : on trouve en effet :
La moyenne
générale
de toutes lcs mesures donne pour valeur annuelle :tandis que le
produit
des valeurs moyennes annuellesdu
champ
et de la conductibilité donne :en
par f ait
accord avec les mesures directes.Cette valeur est
plus
faible que celle résultant del’ensemble des mesures
(j
=2,0.10-16)
effectuéesjus-qu’à
cejour
en diversesrégions
duglobe,
et surtoutsur les océans
(i
~3,U.10-~6).
Les valeurs
négatives
du courant vertical sont fortrares
(6
mesures sur634,
soit 1 pour100).
Ellesn’ap-paraissent
qu’en
été partemps
couvert etpluvieux,
ou parpluie.
Ce sont donc des accidentspurement
météo-rologique.
47
régions polaires,
supposé
à la suite des mesures dont notcs avonsparlé,
n’est donc pasconfirmée.
Ce courant
permanent,
qui
correspond
au passage de1 200
charges
élémentaires par seconde et par unité desurface terrestre, ou à un débit de 1400 A pour toute la
Terre,
constitue leproblème
fondamental de l’électri-citéatmosphérique,
comme l’ont montréGockel,
Benn-dorf,
C. T. R.Wilson,
Schweidler et d’autres savants.Il traduit l’existence d’une force électromotricc
perma-nente,
d’origine probablement cosmique,
entretenue entre les deux électrodes du condensateursphérique
que forment la surface du sol et la couche conductrice deKenelly-Heaviside.
Si cet isolant étaitparfait,
il enrésulterait seulement un
champ
constant invariableavec l’altitude. Mais la
troposphère
est ionisée par les rayonscosmiques
etfuit.
C’est làl’origine
du courantvertical,
dont les variations nousrenseignent
sur cellesde la force électromotrice
cosmique,
l’ionisation étant relativement constante. La différence depotentiel
cor-respondante,
presque localisée auvoisinage
du sol où la conductibilité est minimum(intensité
minimum des rayonscosmiques
etpression maximum),
constitue lechamp électrique
terrestre. Lesvariations,
diurne etannuelle,
reflètent aussi celle de la force électromotricecause du courant vertical.
L’entretien de ce courant ne met en
jeu qu’une
iaiblepuissance :
la différence depotentiel
existant entre le sol etl’ionosphère
nedépasse
guère
200 OOUV,
cequi
correspond
à unepuissance
de : W = ~ . ~1u X 1 4002,8. 10-~ Kw,
presqueéquivalente
à celledépensée
dans latroposphère
par les rayonscosmiques.
Plusieurs théories ont ét,é
proposées
pourexpliquer
ce
remarquable
phénomène.
D’après
C. T. R.Wilson,
le courantvertical,
aussi bien que les rayonscosmiques,
sont dus à la manifes-tation violente de l’électricitéatmosphérique.
c’est-à-dire de la foudre. Bien que nous ne sachions encore
presque rien de ne
phénomène -
dont la connaissance aura desconséquences
théoriques
etpratiques
incalcu-lables,
- onpeut
affirmer que les rayonscosmiques
ne sont pas dus à la foudre etqu’il
est peuvraisem-blable que le courantvertical soit entretenu par
unicou-rant de sensopposé,
degrande
densité,
discontinu etaccidentel.
La foudre mondiale
représente
bien unepuissance
largement
suffisante pour entretenir ce courant.D’après
Bureau,
avec uneréception
de100 p.
V; m,
onreçoit
surX ~ 10
km, 2
000atmosphériques
parminute,
issusd’un rayon de 3 000 km. Or un éclair de 2 km de lon-gueur
correspond
en moyenne à un débit de 10~ A sous 101 Vpendant
1U-2 sec, soit à uneénergie
de 1010joules.
La
puissance correspondante
serait : W= 2000/6L)
X 101° soit 3.10~Kw,
mille foisplus grande
que celle du courant vertical.Mais l’intensité des rayons
cosmiques
sembleparti-culièrement élevée dans les
régions
polaires,
commenous l’avons montré pour le
Scoresby
Sund,
etpourtant
comme on le
sait,
la foudre y est unphénomène
abso-lument inconnu. Lastatistique
mondiale des oragesmontre que leur
fréquence
décroîtrapidement
lorsque
la latitudeaugmente
etqu’on
n’en observeplus
au delà de 70°. Ils sont nettement confinés dans les zones àtempérature
élevée où ils constituent unphénomène
purement
météorologique
de caractèrequotidien
etrégulier
(1).
On
pourrait,
sansdoute,
imaginer
que lacharge
dela couche
ionosphérique
conductrice s’effectueprinci-palement
dans lesrégions équatoriales
et que, par suite de la conductibilitéionosphérique,
le courant ver-tical deretour,
est uniformément distribué sur toute laTerre.
La
statistique
de la foudre est aussi donnée par celle desatmosphériques
degrande longueur
d’onde.Or,
Austin(2)
a montré que lafréquence
deceux-ci,
d’ori-gine tropicale,
avait varié entre 1918 et 1930(À
_---1~ 500m)
enopposition
dephase
avec l’activitésolaire,
c’est-à-dire contrairement à lapropagation
des ondeslongues
àgrande
distance,
à latempérature
dans la zonetropicale
et à l’intensité duchamp
élec-trique
terrestre.Le courant vertical ne semble donc pas
dépendre
de la foudreet,
outrequ’il
est difficile de prouver l’exis-tence d’un excès de coups de foudrecorrespondant
au passage d’un courantdirigé
du sol vers la hauteatmos-phère,
lechamp présente
des variations annuelle et diurneayant
un caractèrecosmique marqué.
Il ne saurait doncdépendre
d’unphénomène
météorolo-gique.
La seconde théorie célèbre dn courant vertical est celle de Schweidler et de Swann
(1904)
d’après laquelle
lacharge
négative
du Globe serait entretenue parl’ab-sorption
d’électronscosmiques
de trèsgrande énergie,
assezgrande
pour éviter leur déviation par lechamp
magnétique
terrestre et leurabsorption
par latropo-sphère.
De tels électrons ne seraient doncplus
ioni-sants.
Quelques expériences
ont été faites pour prouverl’existencede ce flux
électronique.
Swann, Schweidler,
puis
Behounek auSpitzberg,
ont tenté de déceler lacharge
négative
acquise
par un gros bloc matérielsoi-gneusement isolé,
qui
aurait absorbé une fraction de ce flux. Toutes cesexpériences
ont conduit à des résultatsnégatifs, interprétés
par une émissionpos-sible d’électrons secondaires.
L’intérêt de cette théorie s’est accru à la suite de la
découverte,
au moyen des chambres deWilson,
destrajectoires électroniques
degrande
énergie
associéesaux rayons
cosmiques.
Les électrons de
Swann,
nonionisants,
doiventau-jourd’hui posséder
uneénergie
beaucoup
plus
grande
que celle manifestée par les électrons
cosmiques qui
~ - aux
plus grandes énergies
-produisent
encore 90paires
d’ions par centimètre delongueur
detrajec-toire dans l’air normal. Cette
énergie
doitdépasser
(1) Ce phénomène est évident dans les îles montagneuses de basse latitude.48
1010
eV
etla théorie
doit admettrel’impact
de1
260 électrons
de ce genre parunité
de surface ter-restre et parseconde,
tandis que lesélectrons
cos-miques représentent
une densité considérablementplus
faible,
nedépassant guère
un électron parcenti-mètre carré et par minute au sol.
Le flux
traversantchaque
unité desurface
ter-restrereprésenterait
donc unepuissance
d’au moinsX 2. tO-t6 ~
tandis que celui des rayonscosmiques,
endehors
del’atmosphère,
nedépasse
pas w = 5.10-10watt,
soit unevaleur 105 iois
plus petite.
Il faudrait donc que lepouvoir
ionisant desélectrons de
Swann fut réduit dans lamême
pro-portion.
Or,
il
nesemble
pas que lenombre
despaires d’ions,
produites
par unité delongueur
detra-jectoire
desélectrons
cosmiques,
diminueappréciable-ment avec leur
énergie
-jusqu’à
iü10eV,
limiteappréciable
dans unchamp
magnétique
de l’ordre de20
000
gauss.La théorie se heurte donc à des
difficultés
trèssé-rieuses sans
parler
de celles d’ordreastrophysique :
si ceflux
estd’origine
stellaire,
il fautadmettre,
puisqu’il
n’estplus
dévié
parle
champ
magnétique
terrestre,
que lesétoiles
rayonnent
10, foisplus
d’éner-gie
sous formeélectronique
que sous formether-mique.
Onpeut
alors s’étonner que leSoleil
ne secom-porte
pas demême,
auquel
cas notre sol recevrait unequantité
de chaleurcorrespondant
à une constante solaire accrue dans la mêmeproportion.
Ce
flux serait absorbé par lesparties
superficielles
de l’écorce terrestre et en
élèverait
notablement latempérature.
latempérature
de cescouches
est
interprétée
quantitativement
par leurradio-acti-vité.
Enfin,
si le courant vertical était dû à des électronscosmiques
d’énergie
tellequ’ils
ne soientplus
influen-cés par lechamp
magnétique
terrestre,
il ne serait paspossible d’expliquer
par cettethéorie,
ni
savaria-tion