HAL Id: jpa-00233289
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233289
Submitted on 1 Jan 1934
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Recherches sur les rayons cosmiques, effectuées au
Scoresby Sund pendant l’année polaire
M.A. Dauvillier
To cite this version:
RECHERCHES SUR LES RAYONS COS
MIQUES,
EFFECTUÉES
AU SCORESBY SUND PENDANTL’ANNÉE
POLAIREPar M. A. DAUVILLIER.
Sommaire. 2014 L’auteur souligne l’importance des mesures de rayons cosmiques dans les régions polaires. Ces mesures n’avaient, jusqu’ici, fourni que des résultats incertains par suite de leur manque de continuité. La méthode statistique est seule susceptible, à cause des fluctuations inéluctables d’un
rayonnement de grand quantum et de faible intensité, de donner, dans ce domaine, des résultats
précis.
L’auteur décrit les appareils utilisés. Toutes les mesures ont été effectuées avec deux types
différents d’appareils. L’intensité absolue des rayons cosmiques est, au Scoresby Sund, notablement plus élevée que sous nos latitudes, ce qui indique une extension de l’effet géomagnétique.
Les divers appareils, blindés ou non, utilisés dans des lieux radioactifs ou non, ont montré un
important effet barométrique, ayant permis la mesure du coefficient d’absorption de l’air des rayons filtrés ou non. Le pouvoir, de pénétration au niveau de la mer a été trouvé être le même que sous nos
latitudes.
La mesure de l’absorption du rayonnement pur dans le zinc pur a donné, par comparaison directe
avec l’effet barométrique, le même coefficient d’absorption massique. L’auteur discute ce résultat. L’auteur a étudié les fluctuations du rayonnement et « l’activité » durant la plus grande partie de l’Annee polaire. Ces variations sont comparées à celles de l’activité aurorale et magnétique et à
l’activité solaire. L’auteur discute la signification de ces résultats par rapport à la théorie de l’origine de
ces rayons précédemment exposés.
Introduction. - L’étude des rayons
cosmiques
- comme celle des autresphénomènes géophysiques
associés au
champ
magnétique
terrestre(aurores,
ozone,etc.)
- estparticulièrement
importante
dans lesrégions polaires.
Avant l’Annéepolaire,
ellen’y
avait étéentreprise qu’en
de raresoccasions,
avec des résultats incertains. En1928,
durant les voyages po-laires dudirigeable
« Italia >}, F.Béhounek
(~)
em-ployant
unappareil
de Wulf-Kolhôrster encoreim-parfait,
trouva un coefficient td’absorption
dans l’air(0 - 1 km) égal
à== 0,016
em2g-1,
égal
à la moitié pseulement de celui des rayons y du radium C et une
ionisation de J =
0,4
paire
d’ions par cm3 d’airnormal et par
seconde,
sur le «pack
», 7 foisplus
faible que la valeur normale. Ces mesures montrèrenttoutefois l’absence d’un
rayonnement
cosmique
im-portant
dans larégion
dupôle
de Gauss.En
i9~9,
A. Corlin(’),
utilisant unappareil
ana-logue,
observa lelong
des côtes deNorvège,
entre 55° et 70~ de latitudènord,
une diminution de l’intensitédes rayons
cosmiques atteignant
10 pour 100.Contrai-rement à ce résultat. W. Bothe et W. Kolhôrster
(3)
netrouvèrent
en »9j0,
aucune différence à 5 pour 100près,
au cours de la croisière annuelle du « Resolute »,de
Hamburg,
auSpitzberg (Latitude
géomagnétique
53 à
77’).
Ils utilisaient troisappareils
deWulf-Kolhôrster,
ùont deux blindés(10emPb),
ainsi que deuxcompteurs
deGeiger-illüller
àenregistrement
automatique.
Il était
indiqué
deprofiter
de l’Année Polaire Inter-nationale193~-1933,
pourpoursuivre
et étendre cesrecherches. Durant le voyage et le
séjour
del’Expé-dition
française
auScoresby Sund,
sur la côte orien(1) BEHOUNEK. Terr. llTagn. and Electr., t. 3 4, p. 173 (Sept
1929)
(2) A. Coftr.m, Arch. Astr. o FYSlk., 1930, t, 22, p.1. (3) Sitz. d. Preus. Akad. d. IViss. 1930, t. 26, p. 1-9.
tale de Grônland
(latitude géomagnétique
(’)
76°N),
j’ai
effectué des mesures continues de l’intensitémoyenne, des coefficients
d’absorption
dans l’air et lezinc,
ainsi que des mesures absolues.Appareils. -
Il est trèsimportant,
pour la mesurecorrecte des rayons
cosmiques,
d’utiliser simultané-mentplusieurs appareils
detypes
différents. Afin depouvoir
comparer les mesures à cellesdéjà
effectuéesen
Europe,
j’ai
utilisél’appareil
absolu deWulf-Kolhôrster,
et deux variomètres.Le
premier
fut étalonné à Postdam dans leHôhens-trahlungs
laboratorium duprofesseur
W.I{olhÕrster,
auquel j’exprime
mes remerciements pour l’envoi d’unde ses propres
appareils.
L’Appareil
de Kolhôrster. - Comme on le sait(2),
cetappareil
consiste en une chambre d’ionisationcylin-drique étanche,
de volume V= ~ 130cm3)
construite en fer de2,5
mmd’épaisseur.
Cerécipient,
galvanisé
intérieurement,
renferme un électromètre deKolhôrster constitué par deux boucles en fil de
quartz
métallisées. Ces boucles sont montées sur unsupport
enquartz,
fixé surl’objectif
d’unmicroscope
étanche,
muni d’un micromètre
oculaire,
traversant lecou-vercle. Cet
électromètre,
indépendant
de latempéra-ture,
est,
enprincipe, analogue
à celui de P. Villard(’).
Sa
capacité
est
faible(C
=0,404em)
et l’étendue demesure
(280
V)
largement
suffisante pour assurer la saturationc->
i0UV).
L’échelle, sensiblement linéaire dans larégion
utile,
correspond
à une sensibilité de Lerécipient
estrempli
d’airfiltré,
desséché par dusodium,
sous unepression
voisine de celle del’atmosphère.
La lecture de lapression
intérieure p(baromètre
compensé),
et de latempérature t
du ré-(’) Nous désignerons sous ce nom la latitude rapportée aupôle de Gauss pour la distinguer de la latitude magnétique
usnelle
(2) Physik Z., 4926, t. 27, p. 62-63.
P. VlLLB1W, LeRadiuni, 1916, t. 8, p. 469.
641
cipient,
permettent
le contrôle de l’étanchéité et de laconstance de la densité
p (p
=0,001 ~~09).
Le volumed’air normal
Vo
(t
=0"C, p
= 760 mmHg)
estégal
à :Le
système
central isolé estchargé
(positivement)
aumoyen d’une électrode isolée
portée
par unrodage.
Sila chute de tension horaire est d V
volts,
le nombre depaires
d’ionsproduites
par centimètre cube cl’airnor-mal et par seconde est :
~e étant la
charge
élémentaire :C 4,78.10- 10
U. E.S.).
L’activité propre
(rayons x)
de cetappareil,
mesurée à 406 m deprofondeur
dans lamine
de sel deBerleps-chschacht à
Stassfurt,
avec unblindage
deplomb
de 9 cm arrêtant lerayonnement -(
dupotassium
(C
0,5
pour 100K),
étaitde Jo
=1,65
1(4).
APostdam,
avec unblindage
de lU cm dePb,
l’intensité des rayonscosmiques
est de : J =1,60
1égale
àl’ac-tivité propre,
constante,
del’appareil.
Le courant totalcorrespondant
est de : i = c d Y =0,4.10-12
X
4,4.10-3
=1,8.10-15
A. La constante d’Eve pourle
rayonnement y
non filtré du Ra C est pour cetap-pareil : 5,7.10~
L’appareil
peut
êtreimmergé
dans ’eaujusqu’à
laprofondeur
de lu m. Ilest,
enoutre,
muni d’undispo-sitif
enregistreur photographique
fonctionnant 24heu-res. Je l’ai surtout utilisé pour des mesures visuelles
horaires,
plus précises. Chaque
mesurecomporte
quatre
lecturesportant
sur environ 60divisions,
lues à 1/10près.
L’erreur relative à la durée de la mesure~ 1
h)
est du mêmeordre,
si bien que l’onpeut
estimera
précision
totale à 1 pour 100.Cet instrument fut utilisé sans
blindage.
Toutefois,
dans le
laboratoire,
il étaitdisposé
sur une table de zinc de 30 cm de diamètre et de 10 cmd’épaisseur,
leproté-geant
contre unepartie
des rayons y issus du sol. Il futégalement
utilisé dans unegrotte
deneige
inactive etsur un
glacier.
Variomètre
intéqrateur.
- Les deux autreqinstru-ments ou « variomètres » étaient
l’un,
unappareil
in-tégrateur permettant
la mesure de l’intensité moyennependant 12 heures,
I*autre unenregistreur
à marche continue. Lepremier qui
estreprésentée
sur lafigure
9,
a
déjà
été brièvementdécrit ‘2).
Leprincipe
de sacons-truction réside dans la combinaison d’une chambre d’ionisation à haute
pression (100
atm.)
remplie
d’ar-gon pur avec un électromètre fonctionnant dans le vide.Le gaz
monoatomique
doit être assez pur pourque les
électrons formés y demeurent libres
Ci)
et que lecou-rant de saturation soit ainsi obtenu avec une faible (1) Nous désignerons par le symbole I une paire d’ions
produite dans 1 cm3 d’air normal en 1 seconde.
(2) A. DAUVILLIER, Reu. Gen. E’leetr., t. 31, 9 avril 1932.
(3) 31. LAPORTE, Bull. Soc. franç. Phys, ,18 février 19-,1.
différence de
potentiel,
malgré
lapression
élevée. L’électromètre doit êtreplacé
dans le vide afin d’éviter l’ionisationparasite
due aux rayons a. Sur lafigure
1,
1 est la chambre
d’ionisation,
consistant en uncylindre
(1
= 30 cm, d = 10cm)
en duralumin de un centimètred’épaisseur,
timbré à 225kg/em2.
Cerécipient,
d’unFig. 1.
volume intérieur de 2
litres,
nepèse que 2 kg,
cequi
rend
l’appareil
aisémenttransportable.
Ilpeut
être introduit dans unblindage
en zinc pur,2,
de 10 cmd’épaisseur,
consistant en uncylindre
de 50 cm delongueur
et de 30 cm dediamètre, pesant
a36Iig
et titrant99,
97 pour 100 Zn. Cesblindages,
fournis par la Société de la VieilleMontagne,
étant constitués d’un métal distillé etpurifié électrolytiquement,
sontremar-quablement
privés d’impuretés
radioactives. Ils nelaissent passer
qu’environ
1 pour 100 des rayons y du RaC. Lesblindages
sont munis d’un collier de fer etd’anneaux en facilitant la manutention.
Dans le but de diminuer l’ionisation
parasite
due auxrayons a, le
récipient
1 contient unegrille cylindrique
3 à
larges
mailles(r
= 3cm),
selon leprincipe
deN. R.
Campbell J).
Cette électrode est constituée parune mince tôle d’acier
largement perforée
etgalvanisée
qui,
enroulée surelle-même, peut
être introduite dans lecylindre.
Les deux chambres d’ionisation utilisées au
Scoresby
Sund avaient été
remplies gracieusement
par la
Société« L’Air
liquide
»(2)
d’argon
pur et sec, sous lapression
de cent
atmosphères
(400
litresl. Ce gaz, d’une densitéde
1,379,
ne contenait que3/100U
d’azote et1/50.000
d’oxygène.
Néanmoins cetteproportion
d’un gazélec-tronégatif
s’est révélée encoretrop
grande
et lasatura-tion n’était pas atteinte. La courbe
ionisation-pression
indique (voir fig. 2)
que le courant sous centatmosphè-res aurait du être 9 fois
plus
intense que le courantobservé. Ceci montre la nécessité absolue de
purifica-tion in situ du gaz par le calcium chauffé
(Soddy).
Aussi les chambres ont-elles été remontéesdepuis
avec(1) 1T. R. CAMBPELL, Le Radium, t. 3. p. 33, février 1906.
(2) J’exprime mes vifs remerciements à M. G. Claude, pour ce
un
petit
four àcalcium,
4,
du modèle construit par M.Dunoyer.
Unmanomètre, 5, permet
le contrôle de lapression
et de l’étanchéité.Fig. 2.
Cette électrode axiale est
portée
par un bouchon rodéen
pyrex-silice,
6,
scellé à lapicéine,
ainsi que tous lesautres
joints
etfiletages.
L’électromètre de Szilard(1)
7,
àaiguille,
est contenu dans le carter 8évacué,
obturé par lesglaces
en pyrex 9. Lacapacité
de lachambre d’ionisation est de 8 cm et celle de l’électro-mètre 2 cm. La chute de tension utilisée était lue sur
une
région
sensiblement linéaire de l’échelle(750-500
volts),
Lechamp
était donc voisin de 200V/cm.
Unedécharge
en 12 heurescorrespondait
à un déhit moyende i - 4.10-1~
A,
soit à un parcours del’aiguille
de 15° mesurable à 1 pour 100près
par lecture directe. Lespetites
imperfections
despivots
de cesélectromè-tres ne
permettent
pas uneplus
grande
approximation.
Comme il aurait été difficile de conserver dans le
carter une
pression
assez basse pour éviter touteefflu-ve
(qui
se traduit par unedécharge instantanée),
celui-ci était
rempli
d’hydrogène
sec sous unepression
de l’ordre du centimètre de mercure. Un baromètre 9 contrôle l’étanchéité.
Enfin,
une traversée10,
à bou-chon desilice, permet
lacharge
dusystème
isolé par contact(magnétique)
ou par induction. Un bouchonanalogue
en pyrex sert debecquet.
Cet
appareil
donna toute satisfaction : son « zéro »est
considérablementplus
faible que celui del’appareil
de Kolhôrster.
Apprécié
en faisant le vide dans la(1) B. SZILARD, C. R. mars 1913, 156, p, 719.
chambre,
il nedépassait pas 5
pour 100 du courantd’ionisation observé sous
blindage.
,Enregistreur. - L’appareil enregistreur
comporte
une chambre d’ionisation
identique portée
à unpoten-tiel constant. L’électrode
axiale,
protégée
parun
anneau de
garde
ausol,
est reliée à un électromètre sensible et à une fuite constante. J’ai utilisé une combi-naison du
montage classique
deAllen (’)
qui
ron-, siste à compenser le courant à mesurer par un COU-¡rant d’ionisation constant
produit
par les rayons a,de l’uranium
(z)
et dumontage
potentiométrique
de
Swann(3)
qui
consiste à compenser les variations de tension de la batterie par l’influence exercée sur unecapacité égale
à celle de la chambre d’ionisation. Le schéma dumontage
estreprésenté
sur lafigure
3. IlFig. 3.
représente
une alimentation totale par le courantalter-natif du secteur au moyen d’une résistance en fer dans
l’hydrogène
H et depotentiomètres
àdécharge
S1
etS2.
AuScoresby
Sund,
lepotentiomètre
était alimenté parune batterie d’accumulateurs au nickel-cadmium de
900 volts et l’électromètre L était un
appareil
de Linde-(1) ALLEIN, Phil. Mag., 1907, t. 14, p. 112.(2) Ces résistances, scellées, sont établies sous la forme d’un
petit tube de cuivre, servant d’anneau de garde, soudé à deux
pieds de lampe en verre Sibor portant les électrodes (La
« Verrerie Scientifique ») ; l’une d’elles est recouverte d’un
dépôt de U,308 (20 mg/cm’) ou mieux, d’uranium. Le débit est
réglé par la pression du gaz.
643
mann
prévu
pour unenregistrement photographique
à.noircissement
direct.t
Malheureusement,
cet électromètreprésenta,
pourune cause non élucidée
(1), un
zéro instable etj’essayais
en vain
d’y
substituer unelampe
électromètre. En rai-,son de cesdifficultés,
ce troisièmeappareil
ne futprati-quement
pas utilisé pour la mesure des rayonscosmi-ques.
Les
appareils
étaientdisposés,
dans le laboratoire édifié en bois(double
paroi
de 6 cmd’épaisseur ;
pla-fond et toiture :
triple
paroi
de 9 cmd’épaisseur ;
couverture de
papier
goudronné),
sur la roche enplace,
sur des massifs enmaçonnerie
(50x50x50
cm)
affleurant le
plancher.
Le bàtiment étaitparfaitement
transparent
aurayonnement cosmique,
mais lesol,
constitué de
gneiss
rose, était assez radioactif. Lesmesures effectuées avec la chambre à haute
pression,
nue et
blindée,
accusèrent une intensité de rayons yégale
à 80 pour 100 de l’intensité des rayons cosmi-ques. Les mesures,plus
indirectes,
effectuées avecl’appareil
deKolhèrster, indiquèrent
une intensité derayons y
égale
à 3U pour 100 de celle des rayonscos-miques.
On voit que la sensibilitéspectrale
des deuxappareils
était trèsdifférente,
le gaz lourdcomprimé
absorbant relativementdavantage
les « ayons »absorbables
(2).
Les
premières
mesures consistèrent à comparer lesindications données par les deux
appareils disposés
auvoisinage
l’un del’autre,
durant le mêmetemps.
Celles-ciétaient,
engénéral, proportionnelles.
Toute-fois certainesvaleurs,
s’écartèrent notablement des autres. Cephénomène
estaujourd’hui explicable
parla considération des «
gerbes
» découvertes parAnderson avec la chambre de Wilson.
L’altitude du laboratoire étant de 40 m
au-dessus
du niveau de la mer,
correspondant
à unedépression
de 4 mm de mercure, les valeurs données pour la
pression
normale(H
= 760mm)
sont celles relativesà la
pression
de 756 mm de mercure. Lapression
était mesurée au moyen d’un baromètre deprécision
Paulin.
Résultats. - Effet de latitude. - Les latitudes
géomagnétiques
de Brest et duScoresby
Sund variant de à îfi° N~méridien
géomagnétique),
il aurait été intéressant d’effectuer des mesures continuesprécises
sur cetrajet.
Malheureusement,
l’encombrement dumouilleur de mines « Pollux» et l’état de la mer
(3)
rendirent ces mesures difficiles. Elles furent exécutées
avec
l’appareil
de Kolhôrster et le variomètredisposés
dans une cabine dupont
supérieur.
L’activité du navire (1) Les mesures électrométriques continues étaient perturbée,en particulier, par notre poste d’émission à ondes courtls
situe à proximité, dans le même bâtiment de bois.
(2) Tout corps radioactif doit, naturellement, être proscrit
dans le laboratoire et les environs. C’est ain~i qu’un réveil à cadran luminescent, introduit dans le laboratoit e, doublait l’ionisation dans l’appareil de Kolhoester.
e) Le « Pollux » étant un brise-glace, et non un véritable bâ-timent de mer, roulait énormément. La lecture précise des
électromètres n’était guère possible qu’aux mouillages.
(3 000
1) étant notable(l’intensité
durayonnement Y
étaitégale
à 46 pour 100 de celle des rayons cocmiques),
le variomètre fut utilisé dans sonblindage.
Les deux
appareils
accusèrent entre et 76° uneintensité
constante,
à F 3 pour il10près
c 1~mesures).
Cependant,
un faible effet de latitude(s’il
existe dansces
régions
dugl(.be),
ne saurait êtreprouvé.
mêmeavec un
enregistrement
précis,
par uneseule
sériede mesures, mais seulement par une
statistique
pot-tant sur de
longues
périodes
detemps
effectuée endiverses
stations,
afin d’éliminer les fluctuations.Or,
les valeurs de l’intensité moyenne du
rayonnement
cosmique
ayant été,
dans lasuite,
mesuréesstatisti-quement
d’une manièreprécise
auScoresby
Sund,
ilapparaît
que l’intensité durayonnement
filtré estsupérieur
de 7 pour 100 à la valeur moyenne observéeen mer.
Nous verrons, par
ailleurs,
que l’intensité absolue(II =
760mm)
mesurée sur unglacier
inactif avecl’appareil
de Kolhôrster nu accuse une intensité : -. ~ -2,81
1supérieure
de 14 pour 100 aux valeurs observées sous nos latitu des.(J=
~,01).
Les récentesmesures de Corlin
(’)
à Abisko(lat. géomagn.
(¡6°N),
s mblent
également
montrer unaccroissement,
l’appa-reil de Kolhôrster nu sur le Torne Trâzkgelé ayant
donné j=2,30
1 etl’appareil
deSteinke,
latérale-ment
blindé,
la valeur : J ==2,42
1. L’effet delatitude,
découvert en 1927 par J.Clay,
lors de ses voyages deflollande à
Java,
soit une diminution de 14 pour100,
sepoursuivrait
donc entre nos latitudes et lesrégions
polaires.
Ce résultat demande néanmoins à être confirmé par de nouvelles mesures effectuées avec d’autres
appareils
en différentes
régions
du Globe.L’effet
barométrique.
Coefficientd’absorption
de l’air. - L’effetbarométrique,
découvert en 9i6 parMyssowsky
etTuwim,
est le meilleur critèreprouvant
Fig. 4.
la sensibilité et le fonctionnement correct d’un
appareil
de mesure des rayonscosmiques.
C’est lephénomène
connexe del’augmentation
de l’intensité avectude,
une variation depression
de 10 pour 100(70
mmde
mercure)
correspondant
à une différence d’altitudede 800 m. Grâce aux fortes
dépressions
fréquentes
enhiver dans les
régions polaires,
cet effet futparticuliè-rement
remarquable
auScoresby
Sund. Il se manifesta dans toutes les séries de mesures, avec les deuxtypes
d’appareils,
blindés ou non.Les
graphiques
de lafigure 4
représentent
les effetsbarométriques
observés avecl’appareil
dPKolhôrster (’)
nu, dans le
laboratoire,
durant les mois dedécem-bre 1932 et de
janvier
t93j. On voit que les droites Aet B,
-qui
peuvent
être considérées comme lestan-gentes
à la courbed’absorption
danst’atmosphère-accusent la même
pente,
soit un coefficientd’absorption
apparent yp
=2,0.
10-3cm3 g-1.
On remarquequ’elles
sont décalées d’environ 10 pour 100. Ce
phénomène,
qui
fut observé simultanément avec la chambreà haute
pression
blindée,
traduit l’ensevelissementrapide
du laboratoire sous laneige
au début dejan-vier 1933.
L’angle
solide derayonnement cosmique
mesuré se rétrécissait vers lezénith,
le toitayant
toujours
été libre deneige
au-dessus desappareils.
Ceteffet,
qui
est tégalement
traduit par la courbed’ « activité
cosmique »
de lafigure
7,
rendrait vainetoute tentative de mesure de la variation annuelle. Pour obtenir la véritable valeur du coefficient
d’ab-sorption
del’air,
il est nécessaire de connaître la vraie valeur de l’intensité des rayonscosmiques,
c’est-à-dire de retrancher celle des rayons yparasites.
Cette dé-termination a étéfaite,
comme nous le verronsplus
loin,
sur unépais
glacier
biendégagé
(moyenne
de 40 mesureshoraires).
La droitecorrespondante
C(en
traitponctué
sur lafigure 4),
montre une diminutionde l’intensité des rayons
cosmiques
purs de 10-2 1 par millimètre de mercure, soit un coefficientd’absorption
égal
à _2,58.10-3
cm2-r-1
àquelques
centièmesprès,
enparfait
accord avec le coefficient observéau niveau de la mer sous d’autres
latitudes,
par
Kolhôrster,
Steinke,Büttner, Millikan,
etc...L’atmosphère
constituant un étalond’absorption
émouvable la radiationcosmique
arrivant au sol dans lesrégions polaires
a donc le mêmepouvoir
depénétra-tion que sous nos latitudes.
L’appareil
de Kolhôrsterayant
été,
au début de février1933,installé dans
unegrotte
creusée dans la
neige
dure{c~ =1 /~)
entourant lelaboratoire,
la bassetempérature régnant
dans celle-ei(- 10°C)
fit se déclarer une fuite et l’effetbarométrique
disparut,
puisque
l’ionisation y devenait proportion-nelle à lapression.
C’est ce que montre la droite hori-zontale D de lafigure
4. L’ionisation estplus
faible(H - 749 mm)
que sur un sol inactif par suite del’absorption
exercée par laneige,
sensiblementéqui-valente à 1 m d’eau.
Cet accident vérifie donc le fonctionnement correct
de
l’appareil.
La fuite n’existantqu’aux
bassestempé-(1) Chaque point représente la moyenne de quatre mesures
horaires consécutives telles que celles représentées dans la
moitié supérieure de la figure 8.
ratures
(effet
decontraction), l’appareil
put
encore être utilisé dans la suite auxtempératures supérieures
à OIC. Coeff icientd’absorption
du zinc. - Les mesureseffectuées avec la chambre à haute
pression
confirmentces résultats et ont
permis,
enoutre,
la détermination du coefficientd’absorption
des rayonscosmiques
purs dans le zinc pur. Les droites A et B de lafigure 5
Fig. 5.
montrent
les effetsbarométriques
observés dans le laboratoire avec ou sansblindage.
Le coefficientd’ab-sorption
dans l’air des rayonscosmiques
filtrés par 10 cm de zinc est de :y’ c
-!, 7 . ~0-3
CM2g-1.
Il estplus
faible que dans le casprécédent (~, 6),
lerayon-nement étant notablement filtré par le
blindage.
Les droites C et D
représentent
les mêmes mesures(chambre
nue etblindée)
effectuées dans lagrotte
deneige.
On voit que l’effetbarométrique
esttoujours
très accusé, mais les
points
expérimentaux
ne sontpas assez nombreux et la
pression
n’a passuffisam-ment varié pour
permettre
une mesureprécise
du coefficientd’absorption
(celui-ci
pourrait
varier de1,7
à2,1.10-3
cm2Aussi
la droite C est-elle tracéeparallèlement
à la droite B. On voit que lerayonne-ment ,;
acomplètement
disparu
et quel’épaisseur
deneige
estéquivalente
à 10 cm de zinc(droite C).
Ledécalage
existant entre les droites C et Dpermet
lacomparaison
directe del’absorption
dans l’air et dans le zinc. On constate ainsiqu’un
centimètre de zinc estéquivalent
à0,6
cm de mercure ou:0,6
X13596/1,293
==6,3 X
103 cm d’air normal. Lerapport
des densités du645
soit
5,3.i(P,
lesabsorptions
massiques
dans ces deuxmilieux sont donc sensiblement
égales.
Nousretrou-vons, pour les rayons
cosmiques,
une loid’absorption
analogue
à celle valable pour lesrayons (3
et ~~, à savoir uneabsorption indépendante
du numéroato-mique
etproportionnelle
à la densité de la matière traversée. Le coefficientd’absorption
massique
du zinc pour des rayonscosmiques
ausol,
filtrés par 1 md’eau,
estainsi,
enpremière
approximation,
égal
au coefficientd’absorption
précédemment
obtenu pourl’air:
== 1,7 .’10-3
cm2 g -1.Cependant,
tandis que la mesureportant
sur latota-lité de
l’atmosphère,
est une mesureidéale,
celle consistant à entourer une chambre d’ionisation par unécran
métallique
contigu
est la cause deperturbations
dues au
rayonnement
secondaire issu dublindage.
La constance du coefficientd’absorption massique
dans lamatière,
mise en évidence par Hoffmann en1926,
signifierait
que le noyauatomique
nejoue
aucun rôleet que
l’absorption
estproportionnelle
à la densitéélectronique
extra-nucléaire de la matière. Eneffet,
l’unité de volume d’un corpssimple
demasse
atomique
A et de densité p contient
atomes,
N étant le nombred’Avogadro.
Chacun renfermant Z électroDs, si Z est le numéroatomique,
le nombre n d’électrons par cm13 sera :C’est-à-dire
qu’il
seraindépendant
de la nature de la matière absorbante.On
pourrait
penser quel’absorption
exercée parl’atmosphère,
qui paraît porter
sur unrayonnement
prhnaire (photons
ou électronsd’énergie équivalente)
et
l’absorption
exercée par unblindage proche
nepeuvent
êtrecomparées.
La secondeparaît beaucoup
plus
intéresser lesgerbes
d’électronspositifs
etnéga-tifs excitées dans le
sol,
lesparois
et leblindage
que lerayonnement
primaire.
Mais on sait que, pour lesrayons y de
quantum supérieur
à 106eV,
l’absorption
devient nucléaire et
correspond
à la matérialisation depaires
d’élPctrons des deuxsignes :
(f
1noc2 = 106eV)
grâce
auchamp
électrique
intense existant au voisi-nage du noyau. Elle croît alorsrapidement
avec lenuméro
atomique
etl’énergie
duphoton.
Bien
qu’on
nepuisse
comparerl’absorption
dequanta
de 106 eV avec celle de rayonscosmiques
pri-maires de 1010
V,
la constance du coefficientmas-sique
semble montrer que, dans tous les cas, ycom-pris
l’effetbarométrique, l’absorption
intéresseseule-ment les électrons secondaires constituant les
gerbes.
L’absorption
nucléaire desphotons
cosmiques
n’est sensible que dans un ahsorbant énorme tel quel’at-mosphère.
Lesgerbes. y
sontbeaucoup
plus
rares quedans le
blindage,
maisleur
parcours yest,
inverse-ment,
beaucoup plus grand.
Mesure absolue du
rayonnement
cosmique.
-J’ai effectué cette mesure avec
l’appareil
de Kolhôrstersur un
glacier
biendégagé :
le HvideFjeld(’),
vastecoupole
deglace
àprofil
d’inlandsis,
tout à faitana-logue
auxjükulls
deNorvège
oud’Islande,
dominant de 800 m toute lapartie
sud de la Terre deLiverpool.
L’épaisseur
centrale de cette calotteglaciaire,
qui
s’écoule vers le Nord en formant deux
grands
glaciers
descendant dans la mer, fut déterminée par les
lieu-tenants de vaisseau Habert et
Douguet
par desson-dages
acoustiques
et trouvéeégale
à environ 65 m. Le matériel futtransporté
par des traianeux attelés deFig. 6.
chiens
esquimaux.
Nouscampâmes,
le commandant Habert etmoi,
les1?,
Het 14juin,
au centre de ceglacier (voy.
fig. 6).
Lapression
atmosphérique
demeura très constante(H
= 689mm)
durant cettepériode, quoique
une violentetempête
deneige
faillit durantvingt-quatre
heuresinlerrompre
les mesures.L’appareil
de Kolhôrster étaitdisposé
sous la tente etun réveil
(non radioactif!)
enpermettait
la lecture etFig. 1.
la
charge
toutes les heures. La moyenne de 40lec-tures donna le
point
P de lafig.
4,
qui correspond
àune intensité de ~ _
2,81
I au niveau de la mer. Lafigure
7reproduit
une courbe diurne montrant lagrandeur
de la fluctuation horaire. Celle-ci atteint3/4
1 soit 25 pour 100(’).
Laprécision
des mesures(1) Le « Mont Blanc ~’.
(2) Il faut retrancher la fluctuation due aux rayons a qui
est démontrée par les
points
représentant
les lectures initiales horaires de l’électromètre. Celles-ci sontcons-tantes à
1/2
pour 100près.
La tension était fournie par des accumulateurs au nickel-cadmium.On
peut
se demandersi,
dans cesconditions,
lamesure n’est pas encore entachée de
quelque
caused’erreur : la radioactivité de l’air par
exemple.
Durant les mesures le vent soufflait du
nord-est,
c’est-à-dire dularge :
le HvideFjeld
n’estséparé
del’Océan,
dans cettedirection,
que par degrands
gla-ciers. La mer était elle-même couverte de
glaces.
Ces conditions sont celles danslesquelles
se trouvait Béhounek(loc. cit.)
à bord de l’ « Italia » et la mesurede
la radioactivité del’atmosphère,
à la même altitudene lui donna
régulièrement
guère plus
de curie em3 d’émanation duradium,
quantité négligeable,
cinquante
foisplus
faible que sous nos latitudes.La droite D de la
figure 4
donne,
parailleurs,
unelimite inférieure de l’intensité
(J,
_2, 3
1)
du rayon-nementcosmique
pur.Or,
si l’on tientcompte
del’absorption
exercée par laneige (environ
1 md’eau),
on retrouve sensiblement la droite C. L’intensité nesemble pas
pouvoir
être inférieure à J -2,7 1,
c’est-à-dire que l’effet de latitude
paraît
certain..~ Activité o du
rayonnement
cosmique. -
Il étaitparticulièrement
t intéressantd’étudier,
auScoresby
Sund,
les variations del’intensité,
ou « activité »,comparativement
aux activités aurorale oumagné-tique
et à l’activitésolaire.
Ces mesures ont été effec-tuées d’une manièrepermanente
et sansinterruption.
avec la chambre à haute
pression,
blindée ou non,dis-posée,
dans le laboratoire(du
Il décembre 1932 au10 février
1933);
dans lagrotte
deneige
(du
10 fé-vrier au 27mai), puis,
de nouveau, au laboratoire(27
mai au 21juillet).
L’appareil
était lu etchargé
toutes les 12
heures,
à 0 h et 12 h G. 112. T. Les varia-tionsd’enneigement ôtent,
bienentendu,
toutesigni-fication aux variations mensuelles et seules les variations
portant
surquelques
jours
consécutifs sontà considérer. Les valeurs ont été
corrigées
del’effet
barométrique
et sontrapportées
à lapression
de 760 mm au niveau de la mer.’
La
figure
8reproduit
lapartie
laplus
intéressante de ces variations : cellecommençant
au début dejan-vier 1933 et
correspondant
à l’évolution d’unfoyer
unique
d’activité solaireayant
présenté
son maximum(nombre
de WoHégal
à67)
au début de février. Nousavons vu
(1)
que les activités aurorale etmagnétique
étaient, pendant
/cette
période,
enopposition
dephase
avec l’activité
solaire,
le début de févrierayant
été extrêmementcalme,
tandis que des aurores d’une intensitéexceptionnelle
s’étaientrépétées
régulière-ment les
20,
21 et 22 février.La courbe
représentant
la variation de l’intensité des rayonscosmiques,
se compose dequatre parties.
Les deux
premières, L
1 et L2, représentent
lesmesures
biquotidiennes
effectuées dans le laboratoire.A. DAUVILLIER, J. Phys., aoîzt 493., t. 5, p. 398.
Elles se
rapportent
à deux droitesd’étalonnage
dis-tinctes et décroissent
régulièrement
du fait del’ennei-gement.
Lessuivantes,
L 3 et Greprésentent
l’inten-sité moyennequotidienne
de 12 h à 0 h(les périodes
de 0 h à 12 hcorrespondant
à des mesures effectuéessans
blindage), respectivement
dans le laboratoireet la grotte
deneige.
Les variationsatteignent
8pourl(,,O.
Fig. 8
On
voit, qu’en
première approximation (à
1 pour 100près),
il n’existe aucune relation entre l’intensité moyenne des rayonscosmiques
et les activités solaireou aurorale Les
points
expérimentaux (L 1
et L2)
ne sont pas distribués au
hasard,
mais montrent des variations lentes évoluantrégulièrement
durantplu-sieurs
jours.
Ces variations ne sont donc pasattri-buables aux
gerbes
ni i auxexplosions (Hoffmann
Stôsse),
la durée de la mesure(12
h)
étant suffisante pour dissimuler ces accidents.La
période
s’étendant du 4 au 9février,
constante af/2
pour 100près,
estégalement remarquable.
Ellemontre,
en outre, ledegré
deprécision
des mesures.Cette
question,
d’une relationpossible
entre l’inten-sité moyenne des rayonscosmiques
et les activités solaire etmagnétique,
a étél’objet
d’observations récentes de Hess au Hafelekar(2
300m) près
d’Ins-brück, et de Corlin(loc. cit.)
àAbisko,
utilisant tousdeux
l’enregistreur
sensible etprécis
de Steinke. Des influences trés faibles mais contradictoires ont été observées : Ainsi Corlin avait trouvé en1929-30,
avecun
appareil
deKolhôrster,
une intensitéplus
forte durant les aurores, tandisqu’en
1932-33,
avecl’appa-reil
plus précis
deSteinke,
cette corrélationdisparût.
Par contre, l’intensité variait durant cette dernièrepériode
avec l’activitésolaire,
cequi
indiquerait
l’émission 4’un faible
rayonnement
cosmique
(quel-quesmillièmes)
par le soleil sous forme dephotons.
Ce résultat est en accord avec la variation diurne(ma-ximum)
de2/1000
à 12 h detemps local,
au niveau de la mer, trouvée par Hess et ses collaborateurs.D’autre
part,
Hess et Steinmaurer(s),
ne trouventaucune relation avec l’activité solaire et
observent,
contrairement au résultat de
Corlin,
une très faible diminution de l’intensité au débutdes
orages647
tiques. (2 i
orages de 1931 à1933).
Il faut attendre denouvelles recherches avant de
pouvoir
conclure. Il enest de même pour d’autres
sujets
controversés tels quel’effet
barométrique
de secondordre,
l’influence de latem-pérature
extérieure,
del’humidité,
de lanébulosité,
etc. . Les faibles variations observées auScoresby
Sund ve retrowTent-elles sous d’autres latitudes ? Corlin apublié
une courbeanalogue
pour l’Annéepolaire
àAbisko.
Quelques
détails semblent se retrouver, mais la ressemblance demeure incertaine., Corlin a trouvé un accord
approximatif (les
explo-sions d’Hoffmann leperturbent),
entre les moyennes mensuelles observées àAbisko,
et celles trouvées parSteinke à
Kônigsberg
(1932-1933).
Il est donc néces-saireaujourd’hui
d’effectuer desenregistrements
pro-longés
de hauteprécision
dans des conditions aussi pures quepossible,
et en de nombreuxpoints
du Globe. , Les meilleures mesures seraient t évidemment ef-fectuées dans unegrotte
deneige d’épaisseur
constante.Pour nous
rapprocher
de ces conditions idéales, nous avons.grâce
au concours de la Caisse des Recherchesscientifiques
et du Directeur de l’Observatoire de fait édifier sur la terrassesupérieure
del’Ob-servatoire de Meudon
(à
défaut du Pic duMidi),
unecambre d’observation
métallique
(h
- 2m, d
# 2m),
complètement
entourée par uneépaisseur
d’un mètred’eau distillée. Ce
réservoir,
calorifugé
et degrande
,inertiecalorifique,
seramaintenu,
enoutre,
à unetempérature
constante au moyen d’un thermostatélectrique.
Cette chambre recevral’enregistreur
précé-demment décrit.
.
L’origine
desrayonscosmiques.-Nousallonsexa-minerrapidement
dansquelle
mesure ces résultatsexpé-~rimentaux
s’accordent avec la théorie del’origine
des’rayons
cosmiques
que nous avonsproposée
en 1931(1).
Toutd abord,
et comme Millikan l’a fait remarquer, "ces rayons, par suite de leurgrande
absorbabilité(l’atmosphère
en absorbe 98 pour100)
nepeuvent
pro-venir que de
régions
très raréfiées del’espace,
commeles conlins des
atmosphères
stellaires ou terrestre. Cetteremarque
écarte la théorie de C. T. R. Wilsonqui
les attribue à la foudre. Larépartition
géogra-phique
des orages est d’ailleursopposée
à la variation’géomagnétique
des rayonscosmiques.
Bienqu’aucun
orage n’ait été observé auScoresby
Sund durantl’Annèe
polaire,
nous avons vau que l’intensité desrayons
cosmiques
y était forte et constante. "L’origine
stellaire de ces rayons se heurteégalement
à des
impossibilités.
La valiation diurne sidérale nes’est pas
confirmée;
1P Soleil n’en est pas une sourcedirecte
notable ;
desphotons
ne sauraient montrer l’effet de latitude et des électronsisotropes
donneraientune très forte intensité dans la
région
dupôle
de Gauss. Laperte d’énergie
subie par les électronscos-miques
dans les chambres de Wilson(HO paires
d’ionsou
108eV,
par centimètre de parcours dans l’air à lapression
atmosphérique) correspond
aussi à untrajet
(1) A. DAUvtLUER, C. R., août 1931. t. 193, p. 348; Rev. gen.
Eleclr.. t. 31, 5 marR, 2 et 9 avril, 193~.
(10
km d’airnormal) dépassant
àpeine
la traversée radiale del’atmosphère,
parconséquent
hors depro-portion
avec lepouvoir
depénétration
du rayonne-ment suivi parRegener
jusqu’à
250m deprofondeur
dans l’eau(1).
Si nous ne voulons pas faireappel
àd’hypothétiques
électronsd’énergie
colossale(1011
eV,
électrons deSwann),
nous devons donc admettre queles rayons
cosmiques
traversent notreatmosphère
sousforme de
photons,
excités dans les confins del’ionos-phère,
paruni flux
decorpuscules
sepropageant
auvoi-sinage
duplan
del’écliptique,
parconséquent
d’origine
solaire,
et influencés par lechamp
magnétique
terrestre.En
réalité,
les rayonscosmiques ne
doivent pas être considérés isolément dansl’Univers,
mais en liaisonavec les autres
phénomènes
géophysiques
associés auchamp magnétique
terrestreet,
puisque
toutes leséner-gies
que nous connaissons sur la Terre(à l’exception
de l’infimerayonnement
thermique stellaire), proviennent
duSoleil,
c’est dans cette étoile que nous devons cher-cher la source et une source actuelle de leurénergie.
Mais nous devons d’abord nous demander
pourquoi
l’intensité des rayonscosmiques n’apparaît
pas liée aucycle
solaire comme le sont lesphénomènes
électroma-gnétiques (magnétisme,
tellurisme,
aurores,etc...)
produits
sur notre Globe par leSoleil,
maisparaît,
aucontraire,
tout aussi constanteque,le rayonnement
thermique
solaire ; la constante n-olairequi,
elleaussi,
varie d’une manièreapparemment
désordonnée.Or les mesures
magnétiques
se font avec uneap-proximation
de 10-5 gauss, soit à 2.10-5près.
Lesplus
violents oragesmagnétiques
correspondent,
toutau
plus,
à une variation de pour 100. Ces per-turbationspeuvent
d’ailleurs êtredues,
enpartie,
à destrajectoires électroniques
extérieures àl’ionosphère
Les aurores
polaires
lesplus
intenses nedu:rent,
en unerégion
donnée duGlobe, qu’un temps
très court(quelques secondes),
ellesn’occupent
qu’un
trèspetit
volume
del’espace
et leur brillance est très faible. Elles nereprésentent,
au totalqu’une
variation infinie del’énergie
dépensée
d’unefaçon permanente,
par
l’aurore mondiale. Les données relatives auxva-riations de celle-ci
manquent
encore totalement. D’autrepart,
l’activité solaire estcaractérisée
par les « nombres de "r olf », coefficientsempiriques
calculés en estimant lagrandeur
et le nombre des tachesso-laires ;
Ceux-ci ne mesurent nullementl’intensité
du fluxélectronique
solaire. Aucontraire,
l’intensité lu-mineuse de la couronne, durant leséclipses
totales,
semble assez constante et
indépendante
de l’activité solaire(’), comme
si celle-ciavait
surtout pour effet de modifier dans~’espace
ladistribution
des
jets coronaux.
Cetteanalyse
montredonc,
qu’au
total"
si les rayonscosmiques dépendent
de l’activitésolaire,
la (1) Il est de même impossible de faire traverser la troposphèreà des positrons cosmiques. L’atmosphère étant équivalente à 8 km d’air, un positron, même animé de la vitesse c, mettrait,
sous l’incidence radiale : 8 : 300 000 = 27 microsecondes pour la
traverser, alors que sa vie moyenne ne dépasserait pas, d’après
Dirac, une nucroseconde dans ce milieu.
(1) A DAUVII.LEA, L.JAstronornie, mars 1934, p. 105 ; avril 163S,