HAL Id: jpa-00206998
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Submitted on 1 Jan 1970
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Influence de la microstructure sur les interactions hyperfines dans Yb-Ag
R. Béraud, I. Berkes, J. Danière, R. Haroutunian, G. Marest, R. Rougny
To cite this version:
R. Béraud, I. Berkes, J. Danière, R. Haroutunian, G. Marest, et al.. Influence de la microstructure sur les interactions hyperfines dans Yb-Ag. Journal de Physique, 1970, 31 (11-12), pp.1025-1031.
�10.1051/jphys:019700031011-120102500�. �jpa-00206998�
INFLUENCE DE LA MICRO STRUCTURE
SUR LES INTERACTIONS HYPERFINES DANS Yb-Ag
R.
BÉRAUD,
I.BERKES,
J.DANIÈRE,
R.HAROUTUNIAN,
G. MARESTet R. ROUGNY
Institut de
Physique Nucléaire,
Université deLyon
I43,
boulevard du11-Novembre, 69, Villeurbanne,
France(Reçu
le 5janvier 1970,
révisé le 15juillet 1970)
Résumé. 2014 Des mesures différentielles et
intégrales
sur des corrélationsangulaires
03B3-03B3qui
sui-vent la décroissance radioactive 169Yb ~ 169Tm nous ont
permis de
comparer les temps de relaxa-tion
électronique
à latempérature
ambiante dans unalliage
diluéAg-Yb
et dans une source fabri- quée parimplantation isotopique.
Dansl’alliage,
nous avons mis en évidence l’existence d’un gra- dient dechamp électrique agissant
sur le noyau 169Tm. Nousinterprétons
nos résultats par uneprécipitation
d’Yb et la formation d’uncomposé Yb-Ag5
dansl’alliage
dilué.Abstract. 2014 Time-differential and
integral perturbed angular
correlation measurements in 169Tmfollowing
theK-capture
of169Yb,
embedded in a diluteAg-Yb
alloy and in anisotope separator-implanted
source allowed to compare their room temperature electronic relaxation times. In thealloy
also an electric fieldgradient, acting
on the 169Tm nucleus was determined.Our results are
interpreted by supposing
in the dilutealloy
aprecipitation
of Yb to formYb-Ag5.
1. Introduction. -
Lorsqu’on
étudie les interac- tionshyperfines agissant
sur uneimpureté
diluéedans un réseau
cristallin,
les échantillons sont fabri-qués
par une méthodethermique (fusion, diffusion, ...)
ou par
implantation.
Il semble intéressant de voir si le mode de fabrication de la sourcepeut jouer
un rôlesur les interactions
hyperfines.
Les interactionsmagné- tiques
etélectriques
entre le noyau radioactif et le milieu ambiantpeuvent
donner une information surla microstructure autour de
l’impureté.
Les atomes deterres rares
ayant
un momentmagnétique
bien loca-lisé et des moments nucléaires élevés se
prêtent
bienà ces études. Nous avons ainsi introduit de
l’ytter-
bium dans un réseau
cubique
et nonmagnétique d’argent
parsimple fusion, puis
parimplantation
àl’aide d’un
séparateur d’isotopes.
L’ytterbium-169 qui
décroît vers le thulium-169 selon le schémaprésenté
sur lafigure
1 a été choisi pour lalongue
durée de vie(~
1us)
du niveau à316 keV. Nous pouvons, par une mesure de corréla- tion
angulaire différentielle,
suivre l’évolution dans letemps
desperturbations influençant
le noyau169Tm.
De
plus,
les niveaux 139 keV et 118 keV à courtes durées de viepermettent,
par des mesuresintégrales
de corrélations
angulaires,
de confirmer les résultatsde la mesure différentielle.
2.
Principe
de la mesure. - Leschamps magnéti-
ques
agissant
sur le noyau169Tm
dans notrecomposé
ont pour
origine [1] :
- la contribution due aux électrons de la couche
partiellement remplie
4 f(~
7 MG pour le thuliumtrivalent),
- la
polarisation
du coeurproduite
par les élec- trons 4 f( ~ -
100kG),
- la
polarisation
des électrons de conduction due à ces mêmes électrons 4 f( ~ -
40kG).
Dans
l’hypothèse
ducouplage L-S,
tous les termessont
proportionnels
au momentmagnétique
électro-nique 4 f,
de telle sorte que lechamp
internepeut
êtreconsidéré,
avec une bonneapproximation,
comme
proportionnel
à ce moment. Cechamp
interne fluctue avec la
période
de relaxation duspin électronique
et crée des transitions entre les sous-étatsmagnétiques
de l’état nucléaire intermé- diaire de la cascade étudiée.La
grande
valeur des momentsquadrupolaires
dans les noyaux de terres rares
permet
de déceler laprésence
éventuelle d’uneperturbation quadrupolaire électrique.
Si une telle interaction estobservée,
sonénergie eQ Vzz à température
ambiantepeut
êtrecomprise
entre10-’
et10-6 eV,
très inférieure àl’énergie
de l’interactionmagnétique
produite
par lechamp magnétique
de l’ion libre.Nous considérons que dans notre
composé
ces inter-actions sont
indépendantes
et que, leurs ordres degrandeur
étant trèsdifférents,
les termes d’inter-férence sont
négligeables.
Ensupposant
queArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019700031011-120102500
1026
où rs est le
temps
de relaxationélectronique, zN la
durée de vie du niveau intermédiaire de la cascade nucléaire étudiée et
hmo
laplus petite
différence d’éner-gie
non nulle entre les sous-étatsélectriques,
la corré-lation
angulaire
différentielles’exprime
par :Ak
sont les coefficients dudéveloppement
de la corré- lationangulaire
nonperturbée
suivant lespolynômes
de
Legendre Pk (cos 8) ; ¿ Skn
cos(nwo t)
sont les fac-n
teurs de
perturbation
dus à une interactionquadru- polaire électrique statique
dans une sourcepolycris- talline ;
e - Ãkt les facteurs d’atténuation introduits par l’interactionmagnétique dépendant
dutemps.
Sous
l’hypothèse simplificatrice
d’ungradient
dechamp
àsymétrie axiale,
nous avons[2] :
où n =
1/2 1 m,2 - m2 1
pour unspin
1 demi-entier de l’état nucléaire intermédiaire. Lesconstantes
sont données par
[3] :
W est le coefficient de Racah et
B;nt
lechamp
interneinstantané
agissant
sur le momentmagnétique
9PN I du niveau intermédiaire de la cascade étudiée.Pour une mesure
intégrale
de cette même corréla- tionangulaire,
le facteur deperturbation intégral
est :soit :
3.
Techniques expérimentales.
--- 3.1 PRÉPARATIONDES SOURCES. - Pour introduire le minimum
d’impu- retés,
nous avons utilisé del’ytterbium-169
à forteactivité
spécifique.
Pour cela nous avons fait irradier del’ytterbium
métal dans un flux de2,4
x1013 n/cm2 . s pendant
deux semaines. Outre169Yb
depériode 30,6 jours,
nous obtenons l’activitéparasite 17 5Yb
de
période
4jours qui disparaît complètement
si l’onattend 15
jours
pour commencer lesexpériences.
La source alliée a été
préparée
dans un four à induc-tion par
lévitation,
en fondant dans unecapsule
scellée sous faible
pression d’argon
unmélange
d’envi-ron
1,4 %
at. d’Yb dans del’argent. Après
obtentionde ce
composé Ag-Yb,
nous l’avons martelé pour avoir une feuille très mince n’absorbant pas dans lasource
elle-même,
la raie à 63 keV que l’on veut détecter dans les mesures différentielles.L’implantation de 169Yb
a été faite dans une feuille mince(~ 1/10 mm) d’argent
à l’aide duséparateur d’isotopes d’Orsay.
L’activité d’environ 6yci
a étéobtenue avec une dose totale inférieure ou
égale
à5 x
1013 at/cm2.
Afin de vérifier le bon fonctionnement de notre
dispositif expérimental,
nous avonségalement
mesuréles corrélations
angulaires
dans une sourceliquide
très diluée en ions
Yb, fabriquée
àpartir
de la sourceimplantée précédente.
Pour cela nous l’avons dissoute dans 1cm3
d’acidenitrique concentré,
5cm3
d’eau et 5cm3
d’acidechlorhydrique
N/2. Les chloruresde terres rares étant
solubles,
le chlorured’argent
estprécipité. Après plusieurs filtrages, lavages,
dissolu-tions et
précipitations, l’ytterbium
estrécupéré
enpassant
les eaux defiltration,
amenées à unpH
de2,
sur une colonne de résine.
L’ytterbium
se fixeaprès lavage
sur colonne et est élué par l’acidenitrique
4 N.3.2 DISPOSITIFS EXPÉRIMENTAUX. - Le niveau 316 keV
pris
pour état intermédiairepermet
d’étudier trois corrélationsangulaires
en différentiel : 63- 177keV,
63-198 keV et 63-308 keV(Fig. 1).
CesFIG. 1. - Schéma de décroissance simplifié de 169Yb vers
169Tm.
corrélations n’ont
jamais
été mesurées car, avec unesonde à
scintillation,
on nepeut séparer
la raie 63 keV des raiesKa
etKo d’énergies respectives
50 et57,5
keV.Pour les
séparer,
nous avons utilisé un détecteurGe(Li)
de 4
cm’
x 5 mm. Seule la corrélationangulaire
63-308 keV a été étudiée. La
longue
durée de vie du niveau316 keV
impose
une source peu intense afin d’éviterun
trop grand
taux de coïncidences accidentelles.Pour améliorer la
précision statistique,
nous avonstravaillé avec deux
photomultiplicateurs
56 AVPcouplés
à desNaI(Tl)
de0 1,5
x 2 pouces faisant entre eux unangle
de 900(Fig. 2).
Le détecteurGe(Li)
se
déplace automatiquement
sur une table de corréla- tionangulaire. Ainsi, lorsque
celui-ci est sur uneposi-
FIG. 2. - Dispositif expérimental.
tion,
la mesure se fait simultanément à 1800 pour le PM 1 et à 90° pour le PM2, puis
inversementlorsqu’il
se trouve sur l’autre
position.
Pour confirmer la mesure différentielle faite avec la
source
implantée,
nous avonsentrepris
sur la mêmesource, des mesures
intégrales
des corrélations angu- laires 198-110 keV et 177-130 keV. Les raies y de 110 et 130 keV ont étéanalysées
avec un détecteurGe(Li)
FIG. 3. - Spectre délivré par le détecteur Ge(Li) de 30 cm 3.
de 30
cm’.
La résolution enénergie
de ce détecteurest nécessaire car la
présence
d’une raie de 118 keV(Fig. 3),
en coïncidence avec la raie 198keV, peut
introduire unegrande
erreur dans la détermination des coefficients de la corrélationangulaire
198-110keV,
dans le cas d’une mauvaise sélection en
énergie.
Sur lafigure
4 nousprésentons
lespectre
délivré par unpho-
FIG. 4. - Spectre NaI(Tl) et bandes sélectionnées. Les parties hachurées sont les contributions des autres pics sous le pic
198 keV.
tomultiplicateur
mettant en évidence la nécessité de neprendre
que lesparties
extrêmes dupic (177- 198)
keV dans les sélecteurs enénergie.
Les coïnci- dences ont été mesurées à00,
450 et 900 et toutes lesexpériences
faites àtempérature
ambiante.4. Résultats. - 4.1 SOURCE ALLIÉE. - Nous avons
fait deux mesures différentielles
indépendantes,
l’uneavec la source
martelée,
l’autre avec cette même sourceayant
subi un recuit à 660 OC sousvide,
afin de déter-miner si le
martelage pouvait
modifier le réseau cris- tallin.L’évaluation des mesures a montré
qu’une
forteperturbation
estprésente
dans les deux sources. Ellese manifeste par une décroissance
rapide
de la fonc- tionG2(t).
Pour déterminer lesgrandeurs
caractéris-tiques
de l’interactionhyperfine,
nous avonsajusté
la formule
(1)
sur lespoints expérimentaux. Puisque
la transition 63 keV est E 1 pure, le seul coefficient de la corrélation
angulaire
63-308 keV estA2
=0,2.
Les résultats obtenus avec une fiabilité
d’ajustage
de50
%
sont :1028
- pour la source non recuite
- pour la source recuite
Si la différence des valeurs obtenues pour
Î2
n’est passignificative,
il estremarquable
quel’ajustage
donne lamême valeur pour coo dans les deux sources. Ceci montre que cette
perturbation
neprovient
pas dumartelage
et que les deux mesurespeuvent
être traitées ensemble. Lesfigures
5 et 6 donnent les fiabilités duFIG 5. - Fiabilité de l’ajustage en fonction de À pour une
fréquence quadrupolaire de 55 Mrad/s.
FIG. 6. - Fiabilité de l’ajustage en fonction de la fréquence quadrupolaire pour = 107 s-1.
FIG. 7. - Résultat de l’ajustage de la fonction G2(t) sur les points expérimentaux dans le cas de la source alliée.
nouvel
ajustage
en fonctionde 22
et de mo et lafigure
7représente
le résultatglobal
del’ajustage.
Les para- mètres ainsi trouvés sont :En
supposant
que la déformation nucléaire est iden-tique
dans les états 139 keV et 316 keV et avec les valeurs deÂ2
et mo ainsidéterminées,
la corrélationangulaire intégrale
177-130 keV serait atténuée d’un facteurG2(oo)
=0,992
±0,004.
Cette mesure effec-tuée sur un
alliage préparé
dans les mêmesconditions,
donneG2(oo)
=0,97
±0,03,
en bon accord avec lamesure différentielle
(la
méthode d’évaluation estexposée
dansle § 4. 3).
L’atténuation n’étant pas
supérieure
à l’erreurstandard,
on nepeut
donnerqu’une
limite pourÀ2,
déduite de l’erreur standard mesurée. En considérant wo = 55
Mrad/s,
on obtientÀ2 6 X 10’ s-1.
4.2. SOURCE IMPLANTÉE. -
L’ajustage
de la fonc- tionG2(t)
a montré que la corrélationangulaire
63-308 keV était effacée dans un
temps
inférieur à 10 nano- secondes. Laprobabilité
del’ajustage
est si faible quel’on ne
peut
attribuer une valeur à mo et que seule unelimite inférieure
peut
être donnée àÂ2 :
Cette valeur limite
implique
que l’atténuationintégrale
de la corrélation
angulaire
177-130 keV est mesurable.Nous avons
comparé
les résultats des mesures descorrélations
angulaires intégrales
198-110 keV et177-130 keV obtenus dans les sources
liquide
etimplan-
tée. Cette
précaution
estindispensable
car, pour tirer des conclusions d’une mesureintégrale,
il faut connaî- tre avecprécision
la corrélationangulaire
nonpertur-
bée que l’on étudie. Le fait que dans lesliquides
lestemps
de relaxation sont courts, donc que l’atténuationprovenant
d’une interactiondépendant
dutemps
estfaible, permettra,
parcomparaison
directe des mesuresdans des sources
liquide
etimplantée,
d’éliminer toutes les incertitudes résultant d’une mauvaise évaluation des facteursgéométriques
ou d’une mauvaiseprise
en considération de corrélations
angulaires parasites.
4.3 EVALUATION DES CORRÉLATIONS ANGULAIRES DANS LES SOURCES LIQUIDE ET IMPLANTÉE. - Outre l’atténuation des coefficients
A2
etA4
des corrélationsangulaires
due àl’angle
solide dedétection,
il fauttenir
compte,
pour la corrélationangulaire
198-110 keV des contributions :
- du
Compton (1,1 %)
de la raie 261 keV sous lepic
198 keV dans le détecteurNaI(Tl),
- du
pic
118 keV(1,4 %)
sous lepic
110 keV dansle détecteur
Ge(Li).
Ceci donne une corrélation angu- laire avec la raie 198 keV dont le coefficientpublié
par Günther et al.[4]
influencebeaucoup
lavaleur trouvée.
Nous avons
porté
dans le tableau I les résultatscorrigés
des corrélationsangulaires
198-110 keV et177-130 keV mesurées dans les sources
liquide
etimplantée.
Ces résultats sont en accord avec ceux
publiés
récem-ment. Dans le tableau
II,
nous avonsreporté
lacompi-
lation des facteurs
A2 G2
mesurés pour les deux corré- lations dans une sourceliquide.
Nous n’avons pas déduit de valeur pour le facteur d’atténuation
G2
affectant le coefficientA2 de la
corrélation
angulaire
198-110 keV car les résultatsconcernant le
paramètre
demélange b2
de la raie198 keV trouvés par mesure des coefficients de conver-
sion et par mesure de corrélations
angulaires [4, 5, 7, 8, 9]
ne concordent pas sufhsamment.Il n’en est pas de même pour la corrélation
angulaire
177-130 keV pour
laquelle
les mesures deô2
faitespar Kel’man et al.
[6]
et Günther et al.[4]
sont enexcellent accord et conduisent à un
A2 égal à
permettant
de déduireG2(oo).
TABLEAU 1
Résultats de corrélations
angulaires
mesurées dans les sourcesliquide
etimplantée
TABLEAU Il
Compilation
de résultats sur des corrélationsangulaires
mesurées dans une sourceliquide
dans la décroissance
de 169Yb.
Tous lesajustages,
àl’exception
de celui de Koicki etal.,
onttenu
compte
ducoefficient A4 G4.
Pour évaluerG2(oo)
de la corrélationangulaire
177-130 keVA2
=0,282
+0,002
a étéaccepté
par tous les auteurs.1030
5. Discussion. - 5.1 SOURCE LIQUIDE. - A par- tir de la valeur de
62(00),
nous tirons celle de la cons-tante de
décroissance ;12 (tableau III).
Pour évaluer letemps
de relaxation(formule (3)),
nous admettonsque l’intensité du
champ
instantané est celle de l’ion libreTm3 + : Bint 2 > 1/2
=7,3 MG, prédominante
devant les autres contributions. Le moment
magné- tique
du niveau 139 keV[8]
étant connu, nous trou- vons :Ce
temps
de relaxation dans une sourceliquide
esten bon accord avec ceux trouvés pour différents sels de terres rares dissous dans des acides
[10, 11, 12]
et avec ceux que l’on
peut
déduire des facteursG2(00)
rassemblés dans le tableau II.
5.2 SOURCE IMPLANTÉE. - Ainsi que nous l’avons
vu dans le
paragraphe 4,
la mesure différentielle ne nous donnequ’une
limite inférieure de la constante de décroissanceÂ2
de la corrélationangulaire.
Lasource
implantée
étant considérée comme une solu- tion solidediluée,
nous admettons que lechamp
fluctuant instantané est celui du
Tm3+.
Pour évaluer letemps
derelaxation,
il faut connaître le facteur g de l’état intermédiaire 316 keV de la corrélation angu- laire 63-308 keV. Celui-ci n’étant pasmesuré,
nousadoptons
laprévision
du modèle deNilsson :
g = +
0,37.
Avec cettevaleur, ’rs 3, 3
x10-13
s.Le calcul du
temps
de relaxation àpartir
du facteurd’atténuation
intégral G2(OO)
n’estpossible
que si la contribution d’une éventuelleperturbation quadrupo-
laire est connue.
Puisque
la mesure différentielle n’a pu mettre en évidence une telleinteraction,
nouspouvons supposer que sa
fréquence
est auplus égale
à celle trouvée dans la source alliée. En
portant
dans(5)
la valeur limite trouvée
pour Â2
dans la mesure diffé-rentielle,
l’influence d’une telleperturbation
surG2(oo)
s’avère inférieure à0,5 %, négligeable
vis-à-vis de la
précision expérimentale.
Lacomparaison
des coefficients
A2
obtenus dans la sourceliquide
etdans la source
implantée,
avant la correctiond’angle
solide de
détection,
montre que :ï,
(implantée) -
r,(liquide) = (5
±2) 1 O-13
s .Cette
quantité
estindépendante
desparamètres
demélange £52
et des conditionsexpérimentales.
Letemps
de relaxation est doncsupérieur
à celui existant dans la sourceliquide.
En utilisant la valeur du facteur d’atténuationG2 00
=0,905
±0,024,
on obtientïs =
(8
±2) lO-13
s, en accord avec la limite trouvée par la mesure différentielle et celle de H. Bernas et al.[13].
5. 3 SOURCE ALLIÉE. - La
fréquence
de lapertur-
bationquadrupolaire
dans la sourcealliée, permet
de déduirel’énergie
d’interactionquadrupolaire
à tem-pérature
ambiante :eQVzz
= 5 x10-’
eV. Si noussupposons que la déformation nucléaire dans l’état
316 keV est
identique
à celle de lapremière
banderotationnelle,
la valeur absolue du momentquadru- polaire,
calculée par le modèle deNilsson,
seraitN
2,5 barns ;
d’où legradient
dechamp électrique présent
dansl’alliage :
Ce
gradient
dechamp
nepeut s’expliquer
que siau moins une
partie
del’ytterbium
aprécipité
pour former uncomposé Yb-Agn
de structure noncubique.
Le
gradient
dechamp n’ayant
paschangé
avec lerecuit,
nous devons admettre que cette formation est stable dans le réseau del’argent.
J. Pierre et R. Pau-thenet
[14]
ontdéjà
noté quel’ytterbium
dansl’argent
ne donne pas naissance à un
composé
de structurecubique.
Desdiagrammes
dephases
desalliages
diluésen terres rares dans
l’argent
etl’or, communiqués après
l’achèvement de ce travail par K. A. Gschneid-ner et al.
(Aimes Laboratory, Iowa),
montrentqu’à
la
température
ambiante la solution solideYb-Ag
n’existe pas
[15].
A latempérature eutectique (685 OC)
la solution contient
1,8 %
at.d’ytterbium.
Par refroi-dissement,
une transformation de structure enphase
solide amène la création dans
l’argent
d’uncomposé intermétallique
danslequel l’ytterbium
est divalentmais dont la structure n’est pas déterminée.
Pour estimer le
temps
de relaxation il faut connaî- tre lechamp magnétique
instantanéagissant
sur lenoyau
169Tm.
Il est d’environ 7 MG pourTm3+
etpeut
être estimé à4,2
MGd’après
laconfiguration électronique 4f13
duTm2+. Après capture
K del’169Yb,
l’atome résiduel se trouve dans un état multi- ioniséqui
se réduit trèsrapidement
pour atteindrel’état stable. Le thulium se
comporte
comme un ion3+
dans un
alliage intermétallique
dans del’argent
maisl’examen de la
systématique
destempératures
eutec-tiques
dans lescomposés
terresrares-argent
a conduit le groupe d’Aimes à attribuer unelégère
tendance à la divalence pour le thulium dans l’ar-
gent [15].
Il n’est pas exclu que l’ion Tm se trouvant lié à un réseau stable danslequel l’ytterbium
est diva-lent,
soit lui-même divalent. Lestemps
de relaxationcorrespondant
à des états d’ionisation3 +
ou2+
seraient alorsrespectivement
ou
La
première
valeurparticulièrement
courte sembledonner une
préférence
à la secondehypothèse.
6. Conclusion. - Nos
principaux
résultats sontrésumés dans le tableau III. De la différence des cons-
tantes de décroissance
Â2
pour les sources alliée etimplantée,
onpeut
conclure à une différence de la microstructure autour de l’ion Yb. Cechangement
nepeut
être un effet de concentration(1,4 %
at. pour lasource
alliée, - 0,14 %
at. pour la sourceimplantée)
car, même pour
0,1 %
at., lediagramme
dephase n’indique
pas de solution solide à latempérature
ambiante
[15].
Nousinterprétons
la différence deTABLEAU III
Résultats trouvés par mesures
intégrales
etdifférentielles
dans les diverses sourcesmicrostructure par une
précipitation
au cours de lafabrication de notre
alliage,
carcelui-ci,
formé par fusion dans un four àinduction,
a été refroidi trèslentement,
cequi
a favorisé la formation ducomposé Yb-Ags.
Nos deux mesures faites dans la source alliéeconfirment la stabilité de ce
composé
vis-à-vis d’untraitement
thermique.
Des conclusions semblables
peuvent
être tirées de deux mesures récentes faites sur169Yb implanté
dansle fer. Une mesure de H. Ravn et al.
[16]
montre que la microstructure autour des ions Ybimplantés
nechange
pas pour des concentrations variantapproxi-
mativement de
0,014 %
à 14%
at., couvrantlarge-
ment notre gamme de concentrations. En
revanche,
ces auteurs ont observé une
précipitation
del’ytter-
bium
après
un recuit à 200 OC dans une source dont la dosed’implantation
5 x1014 at./cm2 correspond
àla concentration de notre
alliage [17].
Demême,
A. J. Becker et R. M. Steffen
[18],
étudiant l’influence de latempérature
sur laperturbation
des corrélationsangulaires
dans le169Tm implanté
dans lefer,
ontmontré
qu’après
un recuit à 425,DC on ne retrouve pas laperturbation
initialement mesurée à latempéra-
ture ambiante.
Remerciements. - Nous remercions Messieurs les Professeurs J.
Friedel,
R. Pauthenet et J. I.Vargas
ainsi que Monsieur J. Pierre pour d’utiles
discussions ;
MM. R.
Lemaire,
L.Vidal,
H. Bernas et D.Span- jaard,
ainsi que le groupe duséparateur d’isotopes d’Orsay
pour lapréparation
deséchantillons ;
Mon-sieur S. Morier et Madame M. Joos pour leur aide
technique.
Ce travail a étépossible grâce
à l’aidematérielle de la Direction des Recherches et
Moyens
d’Essais
(D.
R. M.E.).
Note
ajoutée
auxépreuves.
- « F. T. Parker etJ. C. Walker ont montré que le
champ
effectifdans des
composés intermétalliques
de terres rarespeut-être
souvent très inférieur à celui de l’ion libre.(Conférence
sur les interactionsHyperfines
détectéespar radiations nucléaires.
REHOVOT, Sept. 1970,
Comm.
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