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Submitted on 1 Jan 1974
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Perturbation des corrélations angulaires α-γ en milieu gazeux
B. Do Ngoc, C.F. Liang
To cite this version:
B. Do Ngoc, C.F. Liang. Perturbation des corrélations angulaires α-γ en milieu gazeux. Journal de
Physique, 1974, 35 (10), pp.693-698. �10.1051/jphys:019740035010069300�. �jpa-00208197�
PERTURBATION DES CORRÉLATIONS ANGULAIRES 03B1-03B3
EN MILIEU GAZEUX
B. DO NGOC
(*)
et C. F. LIANGCentre de
Spectrométrie
Nucléaire et deSpectrométrie
de MasseBâtiment
104, Campus,
91406Orsay,
France(Reçu
le 18février 1974)
Résumé. 2014 La
perturbation
des corrélationsangulaires
03B1-03B3 en milieu gazeux a été mesurée avecdes sources très minces de 224Ra. Les noyaux de recul 220Rn étaient
projetés
dans l’hélium et l’airsous différentes
pressions.
Laperturbation
estexpliquée
par une interactionmagnétique dépendant
du temps.
Abstract. 2014 Perturbed 03B1-03B3
angular
corrélations were measured in thedecay
of 224Ra to 220Rn.Thin sources were used. The
recoiling daughter
ions were allowed to escape into helium and air under different pressures. Theperturbation
was found to bemagnetic-time-dependent.
Classification Physics Abstracts
4.200
1. Introduction. -
Après désintégration
a, l’atomepossède
uneénergie
de recul d’environ 100 keV(vlc -- 10-3).
Le parcours de l’atome de recul dans la matière est de 10Jlg/cm2 (Z faible)
à 30Jlg/cm2 (Z élevé),
lespériodes
des niveaux nucléaires excités des émetteurs a, étant enmajorité
de10 -11
à10 - 8
s,le recul
permet,
si la source est trèsmince,
de fairepénétrer
l’atome avec son noyau excité dans unmilieu différent et
d’y
étudier lescaractéristiques
dela désexcitation nucléaire
(Fig. 1).
Le
présent
travailprésente
les résultats des corré- lationsangulaires
mesurées sur les atomesprojetés
dans des gaz.
FIG. 1. - Principe des mesures.
La
perturbation
des corrélationsangulaires
a-y observée dans les milieuxsolides, s’explique
par une interactionstatique [1].
Dans les milieuxmétalliques (bon conducteur)
cetteperturbation
est moinsgrande
que dans les milieux isolants. Pour les émetteurs en
solution
acide,
l’étationique
et la viscosité duliquide [2]
modifient laperturbation.
En diminuant ledegré
de viscosité duliquide,
onpourrait
remonteraux coefficients de corrélation
angulaire
non per- turbés.Si le recul a lieu dans le
vide,
laperturbation
esttrès
importante,
ceciprovient
d’une interactionhyper-
fine entre le noyau et le
cortège électronique [3].
Lesfacteurs de
perturbation G2
etG4
déterminésexpé-
rimentalement varient ici suivant les auteurs, ceci
pouvant
être attribué auxqualités
de la source,qui
influent sur la distribution de
charge
ainsi que sur lesconfigurations électroniques
des noyaux de recul à la sortie de celle-ci.Dans les milieux gazeux, les interactions
hyperfines
ont été étudiées sur des atomes
projetés
àpartir
dela source par réaction nucléaire. Les vitesses sont dans ce cas bien
plus importantes (V/c ri 10 - 2).
Ont été étudiés de cette
façon Nd, Gd,
Sm et Ptreculant dans l’hélium et
l’argon après
excitationcoulombienne,
par Ben Zvi et Coll.[4]
etSpeidel
et Coll.
[5].
Laperturbation
en fonction de la pres- sion estinterprétée
ici par l’interactionmagnétique dépendante
dutemps d’Abragam
et Pound[6].
Lescorrélations
angulaires
sont peuperturbées
au-dessusd’une certaine
pression
du gaz.Il nous a semblé intéressant
d’entreprendre
uneArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019740035010069300
694
étude sur ce
problème,
d’unepart
pourcompléter
nos connaissances sur la
perturbation
des corréla- tions ce-y dans différentsmilieux,
etd’autre
part,.pour comparer nos résultats avec ceux obtenus par réaction nucléaire mais pour une
région
de vitesse etde masse
atomique
très différentes.2. Perturbation des corrélations
angulaires
pour les noyauxprojetés
dans un milieu gazeux. -Lorsqu’un
atome est en mouvement dans un milieu gazeux, les chocs avec les molécules de celles-ci modifient à
chaque
choc laconfiguration
ducortège électronique.
Le
champ magnétique
dû aucortège électronique
fluctue au
hasard,
en direction et en intensité. L’in- teractionhyperfine peut
être .considérée commestatique pendant
l’intervalle detemps séparant
deuxchocs. Si le nombre de chocs est
grand pendant
lavie moyenne T et que
chaque changement
dechamp
modifie faiblement l’orientation du noyau
(wrc « 1)
l’effet
intégré
des chocs se compensejusqu’à
uncertain
point
et les corrélationsangulaires
sontfinalement peu
perturbées.
D’après
la formulation deAbragam
et Pound[6]
dans
l’approximation (coT,, « 1),
le facteur de per- turbationintégrale
est de la forme :où
z co >
valeur moyenne de laprécession
deLarmor, z H > champ
moyen,i :
temps
decorrélation,
L : vie moyenne du niveau nucléaire.
Dans cette
formule,
nous avonsquatre paramètres, parmi lesquels Le
est calculé àpartir
de la théoriecinétique
des gaz,Gk(oo)
et i sont connusexpéri-
mentalement. Pour
chaque
mesure deGk(oo)
à unepression
donnée( w >
doit être évaluéeséparément.
3. Ralentissement du noyau de recul a dans l’hélium et dans l’air. - La
fréquence
des chocs(l/re)
estdonnée par :
où
v : vitesse du noyau de
recul,
l : libre parcours moyen de l’atome dans le gaz,
N : nombre de molécules gazeuses par
cm3,
rl, r2 : rayons
respectifs
de l’atome de recul et de la molécule gazeuse[7].
Nous avons
pris r (He)
=0,95 À, r (Air)
=1,7 A
et r
(Rn)
=1,9 Á.
Pour lapression
normale po(760 mmHg)
nous avons :Le
temps
de corrélation Le est inversement propor- tionnel à lapression :
Après chaque choc,
le noyauperd
une certainequantité d’énergie.
Lindhard et Scharff[8]
ont calculéle parcours moyen R des ions de faibles vitesses dans la matière et les mesures
expérimentales
desparcours des ions des gaz rares
(50
à 500keV)
dansBe,
B et C de Power et
Whaling [9]
sont en bon accordavec ces
prévisions.
En utilisant lesexpressions
deLinhard et
Scharff, qui
sont valables dans notrecas, nous obtenons les
parcours R
et le ralentisse-ment
dE/dx
des reculs a de224Ra
dans l’hélium etdans l’air à une
atmosphère :
Connaissant la
fréquence
des chocs et la vitesse derecul,
laperte d’énergie
moyenne par choc initial est évaluée à environ 45 eV dans l’hélium et 170 eV dans l’air.4.
Préparation
de la source. - Nous avons utilisél’isotope 224Ra (T,12
=3,6 J) qui
semble le mieuxadapté
pour cette étude. Le224Ra
est un émetteur ocpur, la cascade
(0+; 2+ L 0+)
désexcitant le niveau à 241 keV(z
= 220ps)
du22oRn
est unetransition de
multipolarité
pure dont les corrélationsangulaires
nonperturbées présentent
une forte ani-sotropie :
Les sources de
224Ra
sont obtenues par volatili- sation sous vide[10]
àpartir
d’un creuset de tantalecontenant la substance mère
(228Th, TI/2
=1,9 an).
Nous commençons par un
préchauffage
à 1200 °Cpour éliminer les descendants volatils de
224Ra
(22°Rn, 216po, 212Bi, ...)
ainsi que la matière orga-nique.
Le224Ra
est ensuite volatilisé à 1 500 °C surun
support
très minced’oxyde
d’aluminium de l’ordre de 100J.1g/cmz:
Undiaphragme
rond de 2 mmde diamètre définit la forme de la source. Le
228Th qui
se volatilise seulement vers 2 000 °C reste dans le creuset.Après chaque
volatilisation de224Ra,
lecreuset actif est
placé
dans un milieu inerte pour laisser croître de nouveau le Radium en vue de laprochaine
source.5. Contrôle de la
qualité
des sources. - Lessources obtenues sont invisibles à l’oeil nu. Pour s’assurer que les noyaux de recul sortent bien du
support,
elles sont contrôlées par la méthode de coïncidences retardées « a-noyau de recul »(Fig. 2a).
FIG. 2a. - Contrôle de l’épaisseur des sources de 224Ra.
Le
spectre
detemps
de vol des noyaux de recul(Fig. 2b)
nous apermis
d’évaluer laperte d’énergie
maximum à 8 keV dans la traversée de la source, et ceci
correspond
à uneépaisseur
de matière1
Jlgjcm2.
6.
Appareillage électronique.
- L’ensemble de cor-rélations
angulaires
a-y se compose dequatre
scin- tillateurs NaI(44
x 51mm) couplés
avec un détec-teur a à barrière de surface de 1 cm de diamètre.
Les scintillateurs sont
disposés
à90°, 120°,
150° FIG. 2b. - Spectre de vitesse des noyaux de recul de 220Rn.Fm. 3. - Schéma électronique du système de corrélation angu-
laire a-y. P. A. : Préamplificateur ; A. L. : Amplificateur linéaire ;
A. R. : Amplificateur rapide ; C. L. : Coïncidence lente ; C. R. : Coïncidence rapide ; C. T. A. : Convertisseur temps amplitude.
696
et 180° par
rapport
à la direction des oc. Ils peuventtourner autour de l’axe de la source pour
prendre
lespositions
intermédiaires(105°, 135°, 165°, 195°).
Leschéma
électronique
estprésenté
à lafigure
3.A l’aide des interfaces
mélangeurs
etaiguilleurs,
les
spectres
y ont étéenregistrés
simultanément dansun bloc mémoire de 4 096 canaux, ainsi que les
spectres
de «temps
de coïncidences »permettant
un contrôlepermanent
sur lesquatre
voiesrapides.
Lalargeur
à la base despics
detemps
varie de 20 à 30 ns. Pour laisser une marge desécurité,
nousavons fixé le
temps
de coïncidences à 50 ns. Le taux des fortuites dans ce cas estnégligeable.
Une mémoire de 400 canaux est utilisée pour fixer le canal
d’énergie
acorrespondant
à l’alimen- tation de niveau 241 keV du22oRn.
Comme les corrélationsangulaires présentent
une forte aniso-tropie,
nous avons diviséchaque
mesure en deuxparties (90°, 120°, 150°, 180°)
et(105°, 135°, 165°, 195°)
pour obtenir 7points
de mesure entre 90° et180°.
7. Correction d’efficacité et de
géométrie.
- L’ef-ficacité relative des
quatre
scintillateurs a été déter- minée avec une source de203Hg (279 keV)
à laplace
FIG. 4a. - Spectres a directs de la famille 224Ra à 10 torr et 760 torr dans l’air.
FIG. 4b. - Exemple de spectres y des quatre scintillateurs INa.
de
224Ra.
Nous avons déterminé les coefficients de correction d’efficacité en normalisant les surfaces despics
dequatre spectres
directs mesuréspendant
lemême
temps.
Les facteurs d’atténuation dûs aux dimensions finies de la source ronde et de détecteurs
cylindriques
sont calculés par les formules données par Valladas et Coll.
[1]
8. Résultats
expérimentaux.
- Une série demesures a été réalisée sous différentes
pressions
del’hélium et de l’air
jusqu’à
uneatmosphère.
Dans lecas de
l’hélium,
l’émission y a lieutoujours
envol,
le
temps
d’arrêt des reculs estplusieurs
foissupérieur
à la vie moyenne r, même à la
pression
d’une atmo-sphère.
Ceci est aussi valable dans l’airjusqu’à
400 torr. Par contre, à une
pression
d’une atmo-sphère
dansl’air,
letemps
d’arrêt estcomparable
àla vie moyenne i.
Un
exemple
despectres
a et y estprésenté
sur lafigure 4a,
b. La surface dechaque pic
y est déterminéeen
prenant
une formesymétrique. Après
corrections etnormalisations,
la fonction des corrélations angu- lairesexpérimentales (Fig. 5)
est déduite par uneméthode des moindres carrés.
L’ensemble des facteurs
G2
etG4
ainsi déterminésest donné sur les
figures
6a et 6b. Si on trace la courbeFIG. 5. - Fonction de corrélation angulaire mesurée dans le vide.
(( W2 > rT,, ,)-’
en fonction de lapression
p lespoints expérimentaux passent
par un minimum ets’alignent après
sur une droite(Fig. 7a, 7b).
Comme lapression
est
proportionnelle
avec(,rc)-’
lapente
de cettecourbe nous donne
« co’ >,r)-’
danslequel
onpeut déterminer ( W2 ).
Apartir
d’une certainepression
la
fréquence
deprécession
devient constante, lechamp hyperfin H > peut
être déduitde co’ >
enprenant
le facteurgyromagnétique g - 0,3,
cequi
semble raisonnable dans cette
région.
On trouve alors : ’
FIG. 6a. - Facteurs de perturbation G2, G 4 dans le milieu hélium.
FIG. 6b. - Facteurs de perturbation G2, G4 dans l’air.
FIG. 7a. - Variation de
« 0)2
in’fc)-l
en fonction de la pressionde l’hélium.
FIG. 7b. - Variation de
(( (02 >
Tn’tc)-l
en fonction de la pression de l’air.Compte
tenu des erreursimportantes
dans ladétermination
de C02 >
et dufacteur g
arbitraire- mentchoisi,
leschamps hyperfins
ainsi évaluéscorrespondent
seulement une valeur indicative.698
Il est aussi intéressant de remarquer que la for- mule
empirique
de calcul dechamp hyperfin,
pour les noyaux de reculaprès
réactionnucléaire,
utiliséepar
Sprouss
et Coll.[11] : H > = 0,4 Z (100 V/C)0,6
MG(dans l’hélium),
donne dans notrecas un
champ H >
de 9 MGqui
est del’ordre
degrandeur
de celui évaluéplus
haut.9. Conclusion. - Les
points expérimentaux G2
etG4
seplacent
sur lacourbe théorique prévue
parAbragam
et Pound pour une interactionmagnétique
et des
pressions supérieures
à 100 torr.L’explication
est donc la
même, ici,
que pour les réactions nucléaires[4-5].
Lechamp
moyenhyperfin ( H>
tend vers unevaleur
d’équilibre après
une centaine de chocs.Dans la
partie
de faiblepression, l’approxima-
tion;
(co-r,, « 1) n’est plus valable,
lespoints expéri-
mentaux sont en dehors de la courbe
théorique.
L’interprétation
dans cetterégion
est trèsdifficile,
lenombre de chocs avant l’émission y est faible et
l’effet de
compensation
moyenne nejoue plus
danscette
région.
Pourchaque choc,
la réorientation du noyau devientimportante.
D’un
point
de vueexpérimental,
les mesures descorrélations
angulaires
a-y en milieu gazeux nous donnent unepossibilité
d’obtenir des fonctions des corrélationsangulaires
peuperturbées.
Dans certains cas, ceci
permet
uneinterprétation
sans
ambiguïté
des corrélationsangulaires,
car lesatténuations
G2
etG4
sont connues et nedépendent plus, pratiquement,
des momentsmagnétiques
desétats
nucléaires,
mais seulement du gaz ralentisseur.Bien
entendu,
les sources doivent avoir unpoids superficiel qui permettent
le recul dans ce gaz.Remerciements. - Nous remercions le Commissa- riat à
l’Energie Atomique
dont une aide matériellea rendu
possible
leprésent
travail.Bibliographie
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