HAL Id: jpa-00208608
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Submitted on 1 Jan 1977
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Étude expérimentale de l’ordre antiferromagnétique induit par les interactions hyperfines dans les grenats
gallates de terbium et d’holmium
J. Hammann, M. Ocio
To cite this version:
J. Hammann, M. Ocio. Étude expérimentale de l’ordre antiferromagnétique induit par les interactions
hyperfines dans les grenats gallates de terbium et d’holmium. Journal de Physique, 1977, 38 (5),
pp.463-471. �10.1051/jphys:01977003805046300�. �jpa-00208608�
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE L’ORDRE ANTIFERROMAGNÉTIQUE
INDUIT PAR LES INTERACTIONS HYPERFINES
DANS LES GRENATS GALLATES DE TERBIUM ET D’HOLMIUM
J. HAMMANN et M. OCIO
S.P.S.R.M.,
Orme desMerisiers,
BP2,
91190Gif-sur-Yvette,
France(Reçu
le 9 novembre1976, accepte
leI S janvier 1977)
Résumé. 2014 Les grenats
gallates
de terbium et d’holmium présentent à très basse température unordre magnétique induit par les interactions
hyperfines.
Lespropriétés
liées à la présence de cet ordre couplé électronique-nucléaire ont déjà été étudiées théoriquement [2]. Dans la présentepublication,
elles sont mises en évidence expérimentalement par des mesures de diffraction neutronique. Les spectres obtenus à 0,04 K sont
compatibles
avec la structure à six sous-réseaux qui avait été admise pour les calculs de la réf. [2]. Les mesures de variation d’intensité des réflexions(110)
en fonction de la température donnent des comportements très différents pour les deuxcomposés.
Les résultats confirment la forte dépendance de l’aimantation électronique spontanée par rapport aux valeurs des interactionsmagnétiques
et del’énergie
deséparation
des deuxsingulets
dechamp
cristallin.Abstract. 2014 The terbium and holmium gallium gamets are
good
examples of induced momentsystems. They show a low température
magnetic
order which is induced by thehyperfine
interactions.The
properties
of the coupled electronic-nuclear order have already been studiedtheoretically
[2].In the present paper, they are observed
by
neutron diffraction measurements. The patterns obtainedat 0.04 K are
compatible
with the six sublattice antiferromagnetic structure which had been assumed for the calculation of ref. [2]. The temperaturedependences
of the intensity of the(110)
reflexionslead to very different behaviours of the spontaneous electronic magnetizations. The results show the strong dependence of these behaviours on the actual values of the magnetic interactions and the gap between the two considered crystal field
singlets.
Classification
Physics Abstracts
8.530 - 8.535 - 8.544
1.
Magnitisme
induit[1].2013Le
mod6le leplus
elementaire permettant de caracteriser les
proprietes magnetiques
dessyst6mes
a moments induits est unmodule
qui
neprend
en consideration que deux etatssingulets
dechamp
cristallin. Cessingulets I p >
etI q >
deseparation 6nerg6tique
Acorrespondent
a desetats non
magnetiques
m etant
l’op6rateur
momentmagnetique).
Un
syst6me
satisfaisant un tel mod6le peutpr6-
senter un ordre
magnetique spontane
sous deuxformes différentes. Si
1’energie
d’interaction estsup6-
rieure a la
separation A,
une aimantationspontanee apparait
avec une valeur maximale a 0K,
fonction du rapport entre ces deuxenergies (la valeur ms I
n’etant
jamais atteinte).
Dans le cascontraire, l’ordre purement electronique
estimpossible,
et il faut intro- duire uncouplage
avec un autresyst6me
pour retrouverune
temperature
de transitionfinie ;
cet autresystème
peut en
particulier
etre lesystème
despins nucl6ai;res,
ceux-ci etant
couples
aux momentselectroniques
par les interactionshyperfines.
C’est ce demier cas que nous avons trouve
experi-
mentalement dans les grenats
gallates
d’holmium etde terbium
(H03Ga5O12
note HoGaG etTb3Ga5O12
note
TbGaG).
Lemultiplet
J fondamental des ionsHO3 +
etTb3+
soumis auchamp
cristallin du site24c,
desymetrie orthorhombique,
subit une levee ded6g6n6rescence complete
avec laparticularite
depresenter
deux 6tatssingulets
fondamentaux tr6seloignes
despremiers
niveaux excites(’).
Les pro-pri6t6s
a bassetemperature
des deux grenats peuvent(’) Voir la r6f. [2] pour une discussion du schema de niveaux à basse energie. Dans cette reference un travail de Johnson, Dillon
et Remeika (Phys. Rev. B 1 (1970) 1935) sur HoGaG n’a pas 6t6 mentionne. Ces auteurs trouvent (en contradiction avec les ref.
cit6es) un schema de niveau a trois singulets fondamentaux. Nos . propres resultats exp6rimentaux restent cependant compatibles
avec le syst6me a deux niveaux.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01977003805046300
464
par
consequent
etreinterpretees
dans le cadre du mod6le considere.Les valeurs des
parametres
L1 et mscorrespondant
àHoGaG et TbGaG ont ete discutees dans la r6f.
[2]
et sont
report6es
dans le tableau I. Les directions desvecteurs ms
correspondant
aux diff6rentespositions
du site 24c ont ete determinees dans le cas de TbGaG par diffraction
neutronique
a4,2
K et1,4
K sur des echantillons enpoudre.
A cestemperatures 1’applica-
tion d’un
champ magnetique parall6le
au vecteur dediffusion donne naissance a des raies de diffraction
magnetique qui
montrent que l’aimantation induite n’est pas colin6aire avec lechamp applique.
Lesreflexions observees sont
compatibles
avec le mod6lea deux
singulets
par le faitqu’il
n’existequ’une
direc-tion de
polarisation possible
associee achaque
ionmagnetique
de la maille : auxpositions
±(0, i, 1/8)
et ±
(0, -1, 5/8) correspond
la direction[001],
les autrespositions
avec leur directioncorrespondante
sed6duisent des
pr6c6dentes
par lasymetrie
ternaireautour de 1’axe
[111].
TABLEAU I.
Valeurs des
paramètres caractéristiques
de TbGaG et HoGaG
Compte
tenu de ces differentescaracteristiques,
lespropri6t6s magn6tiques
a bassetemperature peuvent
etre bien d6crites par 1’hamiltonien a 1 ion :V. represente
lapartie
de 1’hamiltonien dechamp
cristallin
qui
conduit aux deuxsingulets I p > et q ),
le second terme decrit 1’action d’un
champ applique
et le troisieme terme
correspond
aux interactionshyperfines
limitees a leurpartie
scalaire(I pour
Tb, I = 7/2
pourHo).
Dans
1’approximation
duchamp moleculaire,
Hest
remplac6
par unchamp
moyenHm = flm
of mrepresente
le module de 1’aimantation enchaque
sitemagnetique
du reseau.(En
faitHm
est la compo- sante duchamp
moyen sur la direction depolarisa-
tion zi de l’ion i
considere.)
Enposant x
=J/2 pm;
eton trouve une
expression
d6finissant latemperature
de transition
TN
dusyst6me (eq. (8),
ref.[2]).
Le
d6veloppement
de cetteexpression
a l’ordre 2en a donne
Lorsque
les interactionshyperfines
ne sont pasprises
en compte
(a
=0),
on voitapparaitre
la condition d’existence deTN (x 1).
D6s que aprend
une valeurnon
nulle,
il existe une solution pourTN qui, lorsque TN d,
s’ecritsimplement
Ce
resultat, explicite
dans la ref.[2], rejoint
ceuxde T. Murao
[3],
de K. Andres[4]
et de B. B.Triplett,
R. M. White
[5].
Ilcorrespond
a1’apparition
a tr6sbasse
temperature
d’un ordrecouple electronique
etnucl6aire.
Le tableau I rassemble les resultats connus pour TbGaG et HoGaG. Les valeurs des
temperatures
de transition
experimentales qui
yfigurent
sont cellesqui
sont obtenues par diffraction de neutrons enetudiant la variation des intensites de raie
magnetique
en fonction de la
temperature ;
xexp. a 6t6 deduit de ces valeurs en utilisant1’expression theorique
non d6ve-loppee
deTN.
Xdip. et
TN dip.
ont ete calcules dansI’hypoth6se
d’interactions purement
dipolaires
apartir
d’unestructure
magnetique qui
minimise ces interactions enrespectant les directions
d’anisotropie
dechaque
site.Cette structure de type
antiferromagnetique
a 6 sous-r6seaux peut etre decrite de la
facon
suivante :Les valeurs de
xd;p, et
de xexp. montrent la necessite de lapresence
des interactionshyperfines
pour induire un ordremagnetique
dans TbGaG et HoGaG.Dans la ref.
[2]
le comportement de 1’aimantationspontanee
aussi bienelectronique
que nucl6aire avait ete 6tudi6 en fonction des diff6rentsparam6tres
duproblème.
Descomportements
tr6sparticuliers
ettr6s diff6rents en avaient ete deduits pour les deux grenats.
Le but des
experiences
de diffractionneutronique qui
sont decrites dans la suite a ainsi etetriple :
verifier 1’existence d’un ordre a
longue
distance a tr6sbasse
temperature,
determiner la structuremagn6- tique correspondant
a cet ordre et enfin decrireexperimentalement
lecomportement
de 1’aimanta- tionspontan6e
en fonction de latemperature
dans lesdeux cas consideres.
2.
Montage experimental.
-L’appareillage
cryo-g6nique prevu
devait permettre d’atteindre des tem-p6ratures largement
inferieures auxtemperatures
detransition des materiaux etudies
(Tc ~ 0,24
K pour TbGaG etTc = 0,15
K pourHoGaG).
D’autre part, l’obtention de spectresexploitables supposait,
lerefroidissement de
quantit6s importantes
depoudre
de ces grenats dont la chaleur
sp6cifique
est par ailleurs tr6s 6lev6e a bassetemperature. (La
chaleursp6cifique
molaire a
0,2
K est de l’ordre de10-1 kB
dans TbGaGet
de kB
dans HoGaG[2].)
Nous avons utilise un
refrigerateur
a dissolution àechangeur
continu permettant d’atteindre a vide destemperatures
de l’ordre de0,03
K.Compte
tenu de1’absorption importante
des neutrons pour3He,
lasolution consistant a inclure la
poudre
dans la chambre demelange
n’a pu etreadoptee.
Unporte-echantillon
a film de
4He
a donc 6t6 mis aupoint,
permettant le refroidissement despoudres jusqu’A
destemperatures
de l’ordre de
0,04
K.Enfin,
pour des raisons de facilite de mise en 0153uvre, 1’ensemble a 6t6 realise enti6rementen acier
inoxydable,
avec ecran decuivre,
cequi
entraine une diminution de l’intensit6
disponible
dufaisceau,
evaluee a 60%
environ.2.1 CRYOSTAT. RtFRiGtRATEUR A DISSOLUTION. -
Le dewar a
garde
d’azote estpr6vu
pourl’implanta-
tion sur 1’axe du
goniom6tre
a diffraction de neutrons.Au niveau
experimental,
dans 1’axe dufaisceau,
sondiam6tre ext6rieur est de 50 mm, ce
qui permet
de l’introduire dans 1’entrefer d’un electroaimant. Lecryostat
lui-meme est reli6 par des tubes flexibles d’acierinoxydable
au banc de pompage et de traite- ment des fluides. Ilcomprend
un thermostat a4 He
bassepression
de 400cm3 (contenant
le condenseurtubulaire du
m6lange 4He/3He)
et1’etage
a dissolu-tion,
fix6 a lapartie
inferieure du thermostat par l’in- term6diaire d’unetige
degraphite.
L’isolement ther-mique
de 1’ensemble est assure a 1’aide d’une enceinte etanche d’acierinoxydable
et d’un ecran de cuivre connect6 au thermostat a helium 4.L’etage
a dissolution est de typeclassique
a echan-geur continu. Il
comprend
un6vaporateur
en cuivremuni d’un
opercule
de pompage de diam6tre 1 mm,1’echangeur
constitue de deuxcapillaires
concen-triques
d’acierinoxydable (longueur 1,10
m;capil-
laire int6rieur
0 0,5
x0,1
mm,capillaire
ext6rieurg§ 1,4
x0,25 mm)
et d’une chambre demelange
enacier
inoxydable
contenant unechangeur
deKapitza
feuillete de 200
cm’
solidaire d’unetige
filet6e de cuivre servant a1’amarrage
duporte-6chantillon.
Le
système
fonctionne avec0,25
mole demelange
de rapport
3He/4He
=0,9.
Avec unepuissance
dechauffage
de1’evaporateur
de0,49 mW,
le debit dem6lange
encharge
estapproximativement
de10-5 mole/s.
A vide atemperature
minimale(T n-,
33mK)
il passe a 5 x 10-6mole/s.
Sur la
figure
1 estrepr6sent6e
1’evolution de lapuissance disponible
en fonction de latemperature.
Compte
tenu du volume du thermostat4He
et descaracteristiques
du dewarutilise,
1’autonomie de 1’ensemble estsuperieure
a 24 heures.2.2 PORTE-ÉCHANTILLON. - Le
porte-echantillon represente
sur lafigure
2 est constitue d’un reservoir d’acierinoxydable
contenant un6changeur
deKapitza
de 500
cm2
environ solidaire d’un socle de cuivre taraudepermettant l’amarrage thermique A 1’6tage
àFIG. 1. - Puissance disponible en fonction de la temperature au
niveau de la chambre de melange.
466
dissolution. A la
partie
inferieure dureservoir,
unembout de laiton
permet
la fixation etanche a 1’aide de metal de Wood d’un tube fin d’acierinoxydable
contenant la
poudre. Compte
tenu de la tr6s forte chaleursp6cifique
de HoGaG en dessous de la tem-p6rature
de transition(a
peupr6s
10 fois celle deTbGaG),
nous avons du reduire laquantite
depoudre,
de ce grenat, utilisee dans la mesure, par
rapport
aucas de TbGaG.
Ainsi,
nous avons utilise un porte- echantillon de diam6tre 8 mm contenant 15 g deTbGaG,
et unporte-6chantillon
de diamètre 6 mmcontenant 7 g de HoGaG.
Une tresse de cuivre permet 1’etablissement du film
superfluide jusqu’au
bas du tube lors du refroi- dissement. Un ecran de cuivre fin entoure le tubeporte-6chantillon,
et est connect6 aupoint
froid deFetage
a dissolution. A lapartie superieure
du reser-voir,
uncapillaire
de cuivre permetl’injection
àtemperature
ambiante de 1’helium sous unepression
de 14 bars
correspondant approximativement
a unvolume de
1,3 cm3
d’helium 4liquide. Apr6s
rem-plissage,
le tube est sceII6 par queusotage.La mesure des
temperatures
s’effectue a 1’aide de deux resistances decarbone,
selon une m6thoded6jA
decrite
[6].
Les resistances sont desSpeers 1/2 W
de100 Q
(grade 1002)
lim6esjusqu"A
atteindre une valeurde 400 Q environ. L’une d’elles est collee sur un sup- port connect6 a 1’embout de cuivre de la chambre de
m6lange,
1’autre est collee sur le bouchon de cuivre fermant leporte-echantillon
a sapartie
inferieure.2. 3 PERFORMANCES DU SYSTTME. - Celles-ci ont
ete etudiees lors du refroidissement de 6 g de
poudre
de
HoAI03.
Lafigure
3represente
1’evolution de latemperature
de la chambre dem6lange (trait plein)
et de la
poudre (trait ponctue)
apartir
de latemp6-
rature de 1’helium
liquide (nous
n’avons pasrepre-
sent6 les
perturbations correspondant
auxremplis-
FIG. 3. - Evolution de la temperature a partir de 4,2 K au niveau de la chambre de m6lange en trait plein et au niveau de la poudre
en trait ponctu6.
sages du thermostat a
4He
toutes les 24 heures. Latemperature
de lapoudre
remonte engeneral
d’unedizaine de mK et retrouve sa valeur inferieure au bout d’une heure
environ).
Apartir
de 160mK,
les sys- t6mesmagnetiques electronique
et nucl6aire s’or- donnentconjointement
dansHoAI03 [7] (comme
dans les deux grenats etudies
ici),
et la chaleursp6ci- fique
atteint des valeurssup6rieures
akB/mole.
L’effetest nettement visible sur la
figure 3,
la vitesse de refroi- dissement de lapoudre
diminuantbrusquement
endessous de 150 mK.
La
temperature
minimale atteinte par lapoudre
estde
44mK,
latemperature
de la chambre dem6lange
etant alors de 38 mK. Si on se reporte a la
figure
1 cecicorrespond
a despertes
de l’ordre de0,30
x 10-6 W. D’autrepart,
1’6tude de 1’evolution des raies de diffractionmagnetique
en fonction de latemperature
montre une bonne liaisonthermique
entre la
poudre
et la resistance de mesure destemp6-
ratures : en
effet,
aucunehysteresis
n’a ete constat6e entre les valeurs relev6es en fonction detemperatures
croissantes ou de
temperatures
d6croissantes.Les
performances
dusyst6me
ont 6t6analysees
enutilisant le mod6le
represente
sur lafigure
4. Lachambre de
melange
atemperature Ti
évacue lapuissance
Wcomposee
de pertesQ 1
au niveau de 1’ecran et dureservoir,
de pertes02
au niveau de lapoudre,
et de lapuissance
Cndt
evacuee par celle-cip p p
au refroidissement
(C
est la chaleursp6cifique
molaireet n le nombre de
moles).
La conductance 6 de 1’echan- geur a film d’h6lium peut etre evaluee commeD’autre part, a
temperature minimale,
FIG. 4. - Trait plein : rapport de la puissance evacuee et de la diff6rence de temperature entre chambre de m6lange et echantillon
en fonction de la temperature de 1’echantillon ; trait ponctue :
conductivite 6chantillon-chambre de m6lange en fonction de la
temperature de l’echantillon.
Ainsi, les
pertes ont 6t66valu6es A
environ 6 x10- 8
Wpour
Q2
et 24 x10-8
W pourQ1.
Sur lafigure
4 sontrepr6sent6es
les variations deWIAT
et de la conduc- tance (1 dufilm,
en fonction de latemperature
de lapoudre.
Lespoints correspondant
auregime
transi-toire du
refrigerateur (Tl
> 50mK, T2
> 120mK)
n’ont pas 6t6
representes,
car unepartie importante
de la
puissance disponible
est alors utilisee pourrefroidir les elements du
r6frig6rateur
lui-meme.L’efficacite de la methode de refroidissement decrite ici
peut
etre illustree en evaluant la chaleursp6cifique
du materiau refroidi a
partir
de la conductivite du filmOn calcule ainsi des valeurs de 2 a 3
kB/mole (qui
peuvent etre
comparees
avec les valeurs mesureessur HoGaG
[2])
avec un maximum situ6 aux alentours de 110 mK. Cecicorrespond
a unecapacite thermique
de 1’echantillon de
poudre
de l’ordre de0,6 J/K.
2.4 ECHANTILLONS
[8].
- Des echantillons de TbGaG et HoGaG enpoudre
ont etefabriques
directement par voie aqueuse en
quantite
suffisantepour les
experiences
de neutronsqui
6taient envi-sag6es.
Des mesures desusceptibilit6
ont 6t6 effectu6espour controler ces fabrications. Les r6sultats obtenus
se sont reveles tr6s différents de ceux
qui
avaient 6t6 obtenuspr6c6demment
avec des monocristauxpulve-
risks
(fabriqu6s
par la m6thode deflux).
Alors que pour cesderniers,
un maximum desusceptibilit6, aigu
et bien
localise, apparaissait
a unetemperature
biend6finie
(-190
mK pour HoGaG et 250 mK pourTbGaG)
lespoudres pr6sentaient
un maximum treslarge
s’6talant sur un domaine detemperature
centrevers 700 mK pour HoGaG et 400 mK pour TbGaG.
Une
analyse
d6taill6e n’a revele aucune difference notable entre les deux types d’echantillon si ce n’estune
16g6re
difference duparam6tre
de maille visibleaux rayons X :
Pour les
experiences presentees ici,
nous avonsconsidere que les monocristaux
repr6sentaient
cor-rectement les
proprietes
nonperturbees
dessyst6mes
a etudier et nous avons
toujours compare
lespr6vi-
sions
th6oriques
aux resultats obtenus avec des monocristaux. Il fautsignaler
que vu laquantite
d’6chantillon necessaire a la diffraction de neutrons,
plusieurs
series de fabrication de monocristaux ont ete effectu6es. Les différentes series ont etebroyees,
tamis6es a 100 pin et
m6lang6es
dans lesporte-6chan-
tillons. Les echantillons ne sont donc pas exactement les memes que ceux
qui
avaient ete utilises dans lesmesures de
susceptibilites
et de chaleursp6cifique pr6c6demment publiees [9].
Dans le cas de
HoGaG,
nous avons fait des essaisavec des echantillons
poudre.
Dans la suite noussignalons
au fur et a mesure les dif’erencesqui
ont 6t6observees sans essayer toutefois
d’interpreter physi-
quement ces differences.3. Rksultats. - 3.1 STRUCTURE
MAGNTTIQUE.
- Pourpouvoir interpreter
correctement les spectresmagnetiques
obtenus a0,04 K,
il faut introduire dans le calcul des facteurs de structure desdiverses reflexions,
1’6ventuelle contribution desspins
nu-cl6aires. Le facteur de structure
correspondant
auvecteur de diffusion K s’ecrit alors :
T est
1’amplitude
de diffusionmagnetique
m etant la valeur absolue de 1’aimantation en
chaque site).
m; est le vecteur unitaire
parall6le
a la,direction
de 1’aimantation au site iI
spin nucl6aire,
Ppolarisation nucl6aire,
a+ - a _amplitude
de diffusiondependant
duspin
nucl6aire.La seconde colonne du tableau II regroupe les valeurs de
(:F K/’J) 2
calcul6es pour lesprincipales
reflexions
magn6tiques correspondant
a la structureantiferromagn6tique
d6crite dans l’introduction(la
sommation 6tant faite sur une maille
elementaire).
Il est a remarquer que la contribution de la
polarisa-
tion nucleaire dans chacune des reflexions consid6r6es est la meme si l’on
excepte
les termes enA 2.
Les colonnes suivantes du tableau II comparent les intensit6s observ6es et calculees
respectivement
pour TbGaG et HoGaG. Les valeurs
correspondent
TABLEAU II.
Comparaison
des intensitesmagnétiques
observees etcalculees pour TbGaG et
HoGaG
468
a des unites de
103
barns par maille. Les intensites calculees ont pourexpression :
j
facteur demultiplicity
0angle
de diffusion.Les chiffres
reportes
sont calcules ennegligeant
lestermes en
A 2 qui
diffèrent d’une raie a l’autre et enadoptant
des valeurs dem2(1
+A)2 qui
donnentla meilleure concordance avec les intensites observ6es.
Les facteurs de forme
f qui
interviennent dans 1’am-plitude
de diffusion X ont ete tires de la litterature[ref. [10]
pourTbGaG,
ref.[11]
pourHoGaG].
Pour determiner les valeurs absolues des intensites
observees,
les intensitesexperimentales
des raiespurement
nucl6aires(400)
et(420)
ont etecomparees
aux valeurs calculees a
partir
desamplitudes
dediffusion
[12]
et despositions
connues des diff6rents ions de la maille. Dans le cas de TbGaG lespositions
des ions
oxyg6ne
ont ete d6termin6es dans la ref.[13] ;
dans le cas de HoGaG nous avons
adopte
les coor-donn6es donn6es dans la meme reference pour le grenat d’holmium et de fer et
qui
sont tr6sproches
de celles de TbGaG. L’erreur
d’etalonnage qui
pour- rait ainsi entacher les resultats concemant HoGaG reste pourtantn6gligeable
si on remarque que la contribution des ionsoxyg6ne
aux reflexions(400)
et
(420)
n’est que de l’ordre de 5%.
Cas de TbGaG. - Les spectres de diffraction de TbGaG ont 6t6
publies
dans la ref.[14].
Les raiesobservees a 45 mK
correspondent
a cellesqui
sontprevues
par la structureantiferromagnetique d6jA
decrite et leurs intensites se-comparent aux valeurs calcul6es avec
m(1
+A )
=4,0
J1B(voir
TableauII).
Le facteur de confiance est
Pour une
polarisation
nucleairecomplete (P
=1),
avec la valeur a+ - a- = -
0,035
x10-12
cm[15]
on trouve A = -
10-2,
doncm(T
=0,045)
=4 uB-
On note alors la faible
polarisation electronique spontanee m/ms
=0,60
a unetemperature d6jA
tr6sbasse par
rapport
aTN (T/TN
=0,2).
La valeur
negligeable
du facteur A dans TbGaG entraine que lapolarisation
nucléaire nejoue
aucunrole dans les intensites des reflexions observees. Les
mesures effectu6es ne refl6tent dans ce cas que le
comportement magnetique
dusyst6me electronique.
Cas de HoGaG. - Les spectres obtenus dans le
cas de HoGaG a
0,04
K et a4,2
K sontrepresentes
dans la
figure
5. Les reflexionsmagnetiques qui apparaissent
a tr6s bassetemperature
sont les memesque celles
qui
ont ete observees pour TbGaG. Toute- fois le rapportsignal/bruit
estbeaucoup plus
d6fa-vorable dans le cas
present.
Ceci estprincipalement
FIG. 5. - Spectre a 4,2 K et 0,045 K de HoGaG. Les raies non
index6es a 20 = 15° 48’ et 2 0 = 18° 14’ correspondant à des
r6flexions ),,/2 du cryostat.
du a la faible
quantite
d’echantillon utilisee(cf. 1.2)
necessaire pour obtenir une bonne thermalisation de la
poudre malgre
la forte chaleursp6cifique
deHoGaG en dessous de
TN.
On peut
juger
de la faible valeur des intensites observees parcomparaison
avec les reflexionsA/2
du cryostat
qui apparaissent
a 2 0 = 15° 48’[(111)),/2
de l’inox et du
cuivre]
et a 2 0 = 180 14’[(200)A/21.
Par rapport au spectre
TbGaG,
lafigure
5 montredeux raies
parasites supplementaires
a 2 0 = 100et 2 0 - 12°
qui
n’ont pas pu etre index6es etqui
sontdues au
porte-echantillon
utilise. En effet unspectre
obtenu enprenant
le memeporte-echantillon
que pour TbGaG nepresente
pas ces raies(compte
tenudes difficult6s de thermalisation de HoGaG
signalees ci-dessus,
ce demier spectre n’a pu etre utiliseici).
Les resultats du
depouillement
des spectres de lafigure
5 sont donnes dans le tableau II. Les intensites calculees ont pu etreajustees
aux valeurs des intensitesexperimentales
avecm(l
+A) 3,3 MB-
On trouveun facteur de confiance R = 7
%.
Ces resultats sont relativement diff6rents de ceuxqui
sont observes dans le cas de 1’echantillonfabrique
directement sous forme depoudre.
Le spectre obtenu a 45 mK donne en effet pour cet echantillon un facteur de confiance de 8%
et une valeur
m(l
+A )
=4,5
,uB.La contribution nucleaire dans l’holmium est
beaucoup plus importante
que dans le cas duterbium,
la valeur a + - a - = -0,34
x10-12
cm[16]
etantdix fois
plus
forte. Pour unepolarisation
nucleaireP =
1,
on obtient A = -0,14,
cequi
conduit a uneaimantation
spontanee electronique
a0,045
K dem =
3,9
,uB au maximum soitm/ms
=0,5
pourT/TN
=0,3.
Cette valeur de A entraine une contribution de la
polarisation
nucleaire aux intensites des raiesmagn6- tiques, qui
atteint 28%
aupremier ordre,
1’effet du terme du second ordre n’etantplus
que de 2%
environ.Ainsi
malgre
une contribution tresimportante,
lapolarisation
nucleaire nepeut
malheureusement pas etre dissociee de lapolarisation electronique puisque
son effet est, au second ordre
pr6s,
le meme pour toutes les r6flexionsmagn6tiques (cf.
TableauII).
3.2 VARIATION DE L’AIMANTATION SPONTANEE. - Nous avons mesure la variation d’intensit6 des raies
(110)
en fonction de latemperature.
Lafigure
6represente
cette variation dans le cas dugallate
d’holmium pour
lequel
des diff6rences notables ont ete observ6es suivant 1’echantillon utilise. Les mono-cristaux
broyes presentent
une d6croissance brutalelorsque
latemperature s’616ve,
l’intensite diffus6erejoignant
le niveau du bruit de fond vers0,15
K.L’echantillon en
poudre
au contrairepresente
unedecroissance tr6s lente et on n’atteint le bruit de fond que vers
0,3
K.FIG. 6. - Variation thermique compar6e des intensites de la raie (110) pour des monocristaux broy6s et un echantillon fabriqu6
directement en poudre.
La variation observee dans le cas des monocristaux
a ete utilis6e dans la determination du
comportement
de 1’aimantationelectronique qui
estrepr6sent6e
surla
figure
7. La courbe en traitplein
de cettefigure correspond
a la variationtheorique
de lapolarisation electronique m/ms (eq. (5),
r6f.[2]).
La courbe en traitponctue
donne lapolarisation
nucl6aire calcul6e(6q. (6),
r6f.[2]).
Lespoints experimentaux qui repre-
sentent la variation de
m/ms
ont ete obtenus apartir
des valeurs de l’intensit6 de la raie
(110)
en evaluantle terme A a l’aide de la courbe de variation
theorique
de la
polarisation
nucl6aire.La courbe
experimentale
ainsi obtenue montre unaccord
qualitatif
avec le r6sultattheorique
bienqu’A
basse
temperature
1’aimantation observee soit tou-jours plus grande
que son evaluationtheorique.
Ceciest du au fait que les interactions
magnetiques (para-
m6tre x du tableau
I)
ont 6t6 d6termin6es apartir
de la valeur observee de la
temperature
de transitionce
qui,
enchamp mol6culaire,
revient a les sous-estimer.
FIG. 7. - Variation theorique (trait plein) et experimentale de la polarisation electronique mlm, de HoGaG. En trait ponctu6
variation theorique de la polarisation nucleaire.
La
figure
8 rassemble les resultats obtenus dans lecas de TbGaG. Les
points exp6rimentaux
se deduisentdirectement de la variation d’intensit6 de la raie
(110) puisque
dans ce cas la contribution nucleaire resten6gligeable.
L’accord entre resultatsexp6rimentaux
ettheoriques
est moins bon que pour HoGaG.Les differences de
comportement
entre TbGaGet HoGaG
apparaissent
ici tr6s nettement. Ces diff6rences sont dues aux valeurs diff6rentes du para- m6tre x(cf.
tableauI).
La transition dans TbGaGapparait
a unetemperature ou,
vu la valeur deschamps hyperfins,
lapolarisation
nucleaire ne peut pas encore etre tr6simportante,
cequi produit
untrainage
dans lapolarisation electronique.
DansHoGaG au
contraire,
latemperature
de transition estplus basse
et lespolarisations
ont uni comporte-ment
pius classique
deph6nom6nes coop6ratifs.
3.3 APPLICATIONS D’UN CHAMP
MAGATIQUE. -
Nous n’avons pas effectu6 d’6tude
systematique
desdiagrammes
dephase
de TbGaG et HoGaG en fonc-tion de l’intensit6 et de la direction d’un
champ applique.
Nous nous contenterons de donner a titre indicatifquelques
resultatsexp6rimentaux
obtenusdans le cas de TbGaG.
Nous avons
represente
sur lafigure
9 les courbes470
d’aimantation et de
susceptibilite
obtenues a destemperatures comprises
entre 30 mK et 60 mK avecun
champ applique
suivant la direction[ 111 ].
L"6chan- tillon utilise etait un monocristal taille suivant unesphere
de diam6tre 4 mm. Les bassestemperatures
etaient obtenues par desaimantation
adiabatique
de1’alun de chrome. La courbe d’aimantation
(en
traitplein
sur lafigure)
a ete determineepoint
parpoint
par une m6thode
classique
d’arrachement. Sa forme estcaracteristique
d’un comportementm6tamagne- tique
dans unsysteme
a moments induits[cf.
ref.[17]].
L’ordre de la transition
m6tamagn6tique n’apparait
pas clairement sur cette courbe. C’est la raison pour
laquelle
nous avons mesure directement lasuscepti-
bilit6 en effectuant un
balayage
tr6s lent duchamp magn6tique,
1’6chantillon restantplac6
au centre de labobine
pick-up.
La courbe desusceptibilite
ainsiobtenue
(en
trait tireté sur lafigure) presente
unplateau
bienmarque, caracteristique
d’une transition dupremier ordre,
la valeur de lasusceptibilite
auniveau du
palier correspondant
a l’inverse du facteur dechamp d6magn6tisant.
FIG. 9. - Aimantation (trait plein) et susceptibilite (trait ponctu6)
de TbGaG en fonction d’un champ applique dans la direction [111]
avec 30 mK T 60 mK.
L’extrapolation
de lapartie
lineaire de la courbed’aimantation, qui
a ete ainsi bien mise enevidence, permet
de determiner la valeur duchamp
seuil :Hslll =
770 G.L’etat obtenu au-dessus de la transition
correspond
a une
phase paramagnetique plus
ou moins saturee par lechamp applique.
Cet 6tat peut. etre 6tudi6 ensuivant la variation d’intensit6 des raies de diffraction
magnetique.
Nous avonspresente
sur lesfigures 10,
11 et 12 16 comportement en
presence
d’unchamp
desraies
(110), (211), (321).
Dans chacun de ces cas, lechamp
etaitapplique
dans la direction du vecteur de diffusion.La raie
(110)
decroitrapidement
apartir
de 1 kGet s’annule au-dessus de 2 kG. Ces valeurs sont
compatibles
avec les resultats des mesures d’aiman- tation. Au-dessus de 2kG,
les ions dont la directiond’anisotropie
est[100]
ou[010]
sontpolarises
deFIG. 10-11-12. - Variation des intensites des raies (110) (211) (321)
dans TbGaG en fonction d’un champ ext6rieur pour
0,04 K T 0,05 K. 0 champ croissant ; A champ decrois-
sant.
façon 6gale,
alors que les ions de direction d’aniso-tropie [001]
restent nonmagnetiques.
Le facteur destructure d’un tel 6tat est nul.
Dans le cas des raies
(211)
et(321),
lechamp
ext6-,
rieur n’est pas
applique
suivant une directionsimple
par
rapport
aux différentes directionsd’anisotropie.
Chacune de ces directions voit une
composante
non nulle duchamp.
Tous les sous-reseaux sontpolarises
mais de
fagon inegale lorsqu’on
est loin de la satura-tion,
cequi
est le cas ici.Avec
l’hypothèse
d’unepolarisation egale
surchaque site,
on trouveA moments
magnetiques
constants(par exemple
àla saturation dans le cas des ions de Kramers :
Er3 +
dans ErGaG[18]),
l’intensit6 de la raie(211)
decroita la transition
jusqu’A
la moitie de sa valeur. La crois-sance