• Aucun résultat trouvé

Sur les solutions des produits radioactifs

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Sur les solutions des produits radioactifs"

Copied!
16
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00242614

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242614

Submitted on 1 Jan 1913

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Tadeusz Godlewski

To cite this version:

Tadeusz Godlewski. Sur les solutions des produits radioactifs. Radium (Paris), 1913, 10 (8), pp.250-

264. �10.1051/radium:01913001008025000�. �jpa-00242614�

(2)

Sur les solutions des produits radioactifs1

Par Tadeusz GODLEWSKI

[Laboratoire de physique du l’Ecole Polytechnique de Lemberg].

Interprétées à l’aide de l’h)’pothèse de la désinté-

gralion atomique, les recherches que l’on a entre-

prises récemment sur les corps radioactifs permettent de reconnaître l’existence de plusieurs familles d’élu-

ments nommés produits radioactifs. Nous ne connais-

sons actuellement encore que les propriétés radio-

actives de ces nouveaux éléments; c’est à l’aide de

ces propriétés que nous caractérisons et que nous identifions ces produits. Les autres propriétés phy- siques et chimiques de ces substances nous sont géné-

ralenient inconnues; les quantités dans lesquelles ces

éléments se présentent sont généralement excessi-

vement petites, en sorte qu’ils échappent non seu-

lement à l’analyse chimique proprement dite et à l’analyse spectrale, mais aussi aux autres méthodes

expérimentalcs habituellement employées.

Il est vrai que, dans le cas dés produits radioactifs,

nous disposons de procédés qui peuvent servir à leur

concentration ou à leur séparation; mais il ne faut

pas oublier que toutes ces méthodes sont dépourvues

de fondement théorique; elles se réduisent simplc-

ment à une suite de procédés dont l’origine grossi(l-

rement empirique remonte parfois à une expérience purement accidentelle. En vérité, à la suite des pro-

grès récents dus à l’analyse radioactive, nous péné-

trons aujourd’hui dans un domaine nouveau et encore

bien obscur de la chimie, l’ultra microchimie pour ainsi dire; et dans ce domaine, la vraie nature des réactions caractéristiques est encore parfaitement

inconnue.

Les propriétés chimiques et physico-chimiducs des

éléments radioactifs de courte durée qui nous sont

connues, SO:1t fort peu nombreuses. La solubilité des

,.produits radioactifs dans différents dissolvants a été étudiée par M. Rutherford 2, M. Lerch3, lI. Svante

Arrhenius 4 ; cette étude a été reprise dernièrement,

avec beaucoup de précision et de succès, par Mlle E.

Ramstedt 3. I,a volatilité de ces corps a été examinée par M. Makower 6, M. Levine, par M. Russell 8 et

1. Mémoire présente à r Acadèmic des sciences dp Cracovic dans la séance du 2 juin 1915.

2. RUTIIERFORD. Phys. Zeitschr., 3 (1902) 254.

3. LERCII . Atm. tl. Phys., 12 (1903) 752.

4. ARRHENIUS. C. R. du Congrès de Radiologie, Bruxelles, 1 (1910) 50.

5. E. RAMSTEDT. Meddelanden f. V. Nobelinstitut, 2-51.

et Le Radium (1913).

6. MAKOWER. Le fotclitrrrt, 6 (1910) 50.

î. 1,EVIN. Pli y.B;. Zelhehr., 7 (1906) 812.

8. RUSSEIL. Phil. Mag.. 24 (HH 2 134.

M. Schrader’ . Dans une série de mémoircs impor-

tants, M. Hevesy2 a cxaminé les quantités des pro- duits déposés à la surface des métaux plongés dans

(tes solutions de leurs sels, solutions qui contenaient

en outre dcs produits radioactil’s; en suivant cette voie, M. Ilevesy a pu déterminer les valeurs des

potentiels électrochimiclues de ces substances. De plus,

il a étudié la valence des produits radioactifs en se

basant sur la détermination de leurs coefficients de diffusion et de leur mobilité dans les solutions aci- dulées. Rappelons enfin les tentatives 3 qu’on a faites

récemment pour préciser la position des éléments

radioactifs dans le système périodique de Mendéléïeff.

L’électrolyse des solutions contenant les produits

radioactifs du thorium et du radium a été étudiée d’une manière détaillée par M. Lerch 4; l’électrolyse

des solutions du radium E par M. Sirk 3, celle des

solutions des produits du dépôt aciif de l’actinium par Miss Brooks 6. L’électrolyse des autres produits

de l’actinium a fait l’objet des recherches de M. Levin 7.

Mlle Meitner 8 a signalé aussi que l’on peut obtenir divers produits radioactifs à l’aide de l’électrolyse.

Expériences préliminaires.

En étudiant de plus près le phénomène de l’élec- trolyse des produits radioactifs dans des conditions variées, je me suis trouvé dans le cas de l’actinium 9

en présence d’un fait rel11arquable. J’ai constaté que les produits du dépôt actif de l’acliniuni, difficile-

ment solubles dans l’eau, pouvaient dans certaines

conditions être transportés par l’électrolyse de l’anode

à la cathode, par l’interlnédiairc de l’eau pure. Les

expériences auxquelles je fais ici allusion étaient dis- posées de la manière suivante :

Une plaque de platine (de 5 X 25 cm), chargée né-

1. SCHRADER. Phil. Mag., 24 (1912) 125.

2. HEVESY. Phil. Mag., 23 (1912)’ 628. Phys. Zeilschr., 13 (1912) 672; ibidcm 13 (!912) 715; ibidem 14 (lcJl3) 50. Le nadium, 10 (1913) ü5.

5. Voir soulo. Jctlmh. f. Radiokt., 10 (1913) 188; Scien-

tia 13 (1915) 164; K. FAJANS. Phys. Zcitschr., 14 (1913) 131;

ibidcm 156; HEVESY, loc. rit.

4. IaeRCH. Ann. d. Phys., 12 (1903) 752; 20 (19U6) 54:J.

5. Sle,h. Sitzungsber. der Wiener A kali. d. HlSS., 119 (1910) 937.

6. Miss BROOKS. Phil. Mag., 8 (1904) 373.

7. LEVIN. Phys. Zeitschr., 7 (1906) 812.

8. L. MEITNER. IJlig/s. Zeitschr., 12 (1911) ’1094.

9. T. CODLEWSKI. Sal.. 89 (19t2) 86.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01913001008025000

(3)

gativement, était placée dans unc atmosphère d’éma-

nation de l’actinium ; sur cette plaque se déposait

l’activilé induite. Après avoir enlevé la plaque, on

mesurait immédiatement son activité; on précisait

de cette manière l’origine de la courbe de déperdition.

Ceci fait, on plongeait la plaque dans de l’eau pure distillée plusieurs fois et on se servait de cette placluc

comme d’une anode dans l’électrolyse de cette eau.

On employait aussi une plaque de platine comme

cathode. L’électrolyse terminée, on faisait sortir les électrodes de l’eau, on les faisait sécher dans du papier buvard, et l’on mesurait leurs activité aussi vite que possible. ,le m’assurais ainsi que, dans cer- taines conditions que nous préciserons tout-à-l’heure,

la pladue employée comme anode avait été privée

d’une quantité notable de son activité par l’effet de

l’électrolyse. Cette activité apparaissait sur la cathode,

en une quantité qui parfois était même égale à celle

que perdait l’anode, lorsque la durée du passage du courant était suffisamment longue.

Un examen détaillé a prouvé que le transport élec- trolytique de ces produits par l’intermédiaire de l’eau pure, dans la direction de l’anode vers la cathode cl,

en général, leur passage de l’anode a l’eau, ne se pro- duisait que dans le cas où la plaque activée (qui

maintenant servait d’anode) jouait dans l’électrolyse précédente le rôle de cathode et par cela même était saturée électrolytiquement d’hydrogène. Lorsque la plaque était suffisamment saturée d’hydrogène, on pouvait, en employant une force électromotrice com-

parativement considérable, faire passer dans l’eau

jusqu’aux deux tiers de la quantité totale des produits

Ac B et Ac C (et probablement aussi Ac D) qui se trou-

vaient dans la plaque.

Le phénomène, parait enigmatiquc, vu que les pro- duits dont il s’agit ne sont que peu soluhles dans l’eau ; or ils passent ici dans l’eau pure sous l’action d’une force électromotrice apparemment comme le

feraient des particules électrolytiquement transportées,

c’est-à-dirc des ions. Il serait légitimc sans doute de

considérer ces particules comme des ions positifs, puisqu’elles se dirigent vers la cathode. Mais il paraît étrange qu’on ne puisse pas lrouver dans l’eau, qui

ordinairement ne dissout pas les produits dont il s’agit, des ions négatifs qui correspondraient à ces

ions positifs, en supposant qu’ils existent.

Les observations que je vins de relater ont été faites en elnployant de l’eau pure; je 11le suis donc proposé d’examiner de plus près la marche de Féb c-

trolyse de l’eau pure qui contenait des produits radio-

actifs. Dans le cas du radium qui se prétait particu-

lièrement à ce genre de recherches, les produits du dépôt actif ne sont que peu solubles dans l’eau ; aussi

mes expériences ont-elles porté sur des solutions de l’émanation du radium dans del’eau pure. On sait que

l’émaiiatioti donne naissance aux produits de Factivité

induite. Parmi ces produits, Ra A, Ha fi et RaC par- viennent à un état d’équilibre déjà au bout de quel-

ques heures. Lorsque l’émanation qui se tralsforme

est dissoute dans l’eau, les produits, qu’ils soient

solubles dans l’eau ou qu’ils ne le soient pas, y demeureront suspendus.

Voici maintenant la question qui s’impose : en quel état physique précis se trouvent suspendus au

sein du milieu aqueux les produits dérivés de l’éma- nation : Ces produits constituent-ils des ions? Existe- t il dans la solution des ions de signe contraire et quelle est leur nature? Quel sera enfin dans ces con-

ditions l’effet de l’électrolyse d’un système consti-

tué de cette manièrc? A ces questions se raltachcnt

celles qui concernent le phénomène purement phy- sique de la désintégration des produits. On sait que les

porteurs du dépôt actif qui proviennent de l’émana-

tion sont entraînés dans l’air, sous l’action du champ électrique, vers la cathode, bien que leur fo11ation soit acco1l1pagnée de l’expulsion d’une particule a. qui

les prive d’une double charge atomique positive. On pourrait se demander si le même phénomène n’a pas licLl daus notrc cas au sein du liquide. On pourrait

supposer qu’une étude détaillée de la répartition des particules du dépôt actif sons l’action du champ élec- trique dans les diélectriques liquides contribuerait à

expliquer le même phénomène, tel qu’il se présente

dans les gaz.

Dans l’espoir d’apporter quelques éclaircissements à ce sujet, j’ai entrepris des recherches sur l’électro-

lj sé des solutions aqueuses de l’élnanation du radium

en équilibre avec ses produits dérivés.

Méthodes expérirnentales.

Nous avons procédé de la manière suivante : On introduisait l’émanation qui provenait d’une solution de chlorure de radiuni (7.74 mg de Ra pur) dans un

barboteur de 250 cm3 de capacité rempli jusqu’aux 2/3 d’eau pure, plusieurs fois distillée. Le barboteur

avec son contenu d’eau était entouré de glace, afin d’augn1fnter autant que possible la solubilité de l’émanation. De ce barboteur on prélevait l’eau saturée d’émanation en quantité nécessaire pour une expé-

rience. Cette opération s’elfe0tuait de la manière sui- vante : Par le tube A (ng. 1), à l’aide d’un ballon contenant de l’eau distillée, on introduisait une cer- taine quantité d’eau froide qui, augmentant la pres- sion de l’air dans le barboteur, expulsait llElc certaine quantité d’tau saturée d’émanation par le tube B qui

descendait presque jusqu’au fond. Cette disposition

offrruit certains a’"anlage5 : on pouvait prélever des

éeh,lutillmns d’eau sans avoir à ouvrir le barbo-

teur. D’autre part. la quantité d’eau dans le barboteur

était maintenue constante malgré les doses répétées

qucton prelevant ; par conséquent, le pour cent d’éma-

(4)

nation dissoute ne variait pas puisque le volume au-

dessus de la surface liquide demeurait toujours le

même.

On introduisit ainsi l’eau saturée d’émanation dans

un vase C en verre, en forme de parallélépipède, (6 x 33 x 1 ciii) dans lequel on provoquait l’électro-

Fig. 1.

lyse. La quantité d’eau dans chaque expérience

s’élevait à environ 17 cme. Les électrodes étaient

toujours constituées par des plaques de platine (5 x 2.5 x 0.01 cm) suspendues à des fils de pla-

tine épais qui traversaient le bouchon. La distance

entre les électrodes était de 5 à 4 millimètres ; pour éviter tout contact accidentel, on prenait soin de pla-

cer entre elles une tige de verre. Le vase, avec le liquide qu’il contenait, était entouré de glace pcndant

toute la durée de l’expérience.

Le courant employé dans l’électrolyse provenait du

réseau électrique de la ville ; la force électromotricc était de 220 volts: le courant passait par une lampe

à incandescence de 25 bougies. Pour l’eau pure, la force électromotrice employée dépassait toujours

200 volts, mais dans le cas des solutions de moin Ire résistance la dmérence de potentiel était moindre, en

raison de la résistance relative de la lampe. en niil- liampèremètre, interposé dans le circuit, permettait

de mesurer l’intensité du courant. L’électrolyse durait

habituellement 90 secondes et parfois jusqu’a trois

minutes. Après avoir interrompu le courant, on faisait sortir les électrodes de l’eau, on les séchait dans du

papier buvard et l’on mesurait immédiatement leur activité. On déterminait ensuite lus variations d’acti-

vite des électrodes afin de s’assurer quels étaient les

produits qui s’y étaient déposés.

Les mesures de l’activité (x) se faisaient à l’aide

d’un appareil semblable à celui qui se trouve décrit

dans le livre de )1. llutlrerford : " Radioactive Subs- tances " (p. 106, fig. i8). Une distance de i centi- mètres séparait les plaques A et B, de 10 centimètres de diamètre. La rapidité avec laquelle se chargeait un

clectrométre Dolezalek servai de mesure à l’activité.

Par l’adjonction de capacités déterminées d’avance, la

sensibilité de l’appareil pouvait ètre modifiée dans des limites assez étendues. On contrôlait quelquefois

les résultats que l’on avait obtenus de cette manière,

en compensant le courant de saturation à l’aide d’un

quartz piézo-électriquc.

Résultats de l’électrolyse des solutions aqueuses de l’émanation du radium.

, Déjà les premières mesures de l’activité des élec- trodes de platine employées dans les expériences pré-

cédentes ont démontré l’existence du phénomène sui-

vant : l’électrolyse de l’eau pure contenant l’émanation du radium avec des produits de dépôt actif a pour effet de faire apparaitre l’activité non seulement à la

cahode, mais aussi à l’anode; on pouvait même cons-

tater qu’ordinairement l’activité à l’anode était plus brande yu’à la cathode. Avec le temps, l’activité de l’anode et de la cathode se modifiait de manière diffé-

rente. L’expérience répétée quelques dizaines de fois

a toujours donné des résultats concordants quant au type des courbes d’activité obtenues.

Le tableau 1 en donne un exemple. L’eau était

Tableau 1

saturée depuis un jour par l’émanation accumulée durant 72 heures. 1/éiectrohse durait 90 secondes.

Le courant était d’environ 13 milliampères. fhns lc

1. Valeur obtenue par extrapolation.

(5)

tableau 1 et dans d’autres tableaux qui seront donnas

dans la suite, t représente le temps en minutes

depuis la fin de l’électrolyse jusqu’à la fin des me- sures.

L’activité est exprimée en unités arbitraires qui cependant sont adoptées uniformément dans ce mé- moire tout entier ; c’est l’inv el se du temps nécessaire

au chargement de l’électromètre sans capacité addi- tionnelle ; ce chargement correspondait à une dévia-

tion de l’aiguille du 150 degrés de l’échPllc, c’est-à-

dire au potentiel d’un Volt.

Par le tableau 1 et la figure 2 on voit tout de suite

Fig. 2.

qu’au moment de l’interruption de l’électrolyse, l’ac-

tivitie à l’anode est beaucoup plus considérable qu’à la

cathode. Ce résultat a été constaté dans toutes ces

expériences, surtout lorsque l’eau employée était suffi-

samment pure. On voit aussi rlue l’activité de l’anode

(courbe pointillée) est celle de la cathode (courbe en

traits continus) varient différcmment avec le temps.

L’activité de l’anode décroit rapidement à l’origine,

pour descendre ensuite lentement. Un simple coup d’0153il sur la courbe pointillée (fig. 2) montre que l’ac- tivité de l’anode résulte de la présence du radium A

et de celle du radium C. En se servant des tables don- nées dans le Trailé de Radioactivité de Mme Curie

(T. Il, p. 558 et 559) on peut facilement tracer des

courbes auxiliaires à l’aide desquelles on peut décom-

poser les courbes données par l’expérience en leurs éléments, c’est-à-dire les réduire à un certain nombre de courbes exponentielles simples. Cette analyse a prouvé que l’électrolyse’ dont il vient d’être question

a fait apparaître à l’anode du radium A et du radium C

en quantité (dans le cas du radium C) à peu près égale au 1/3 de la quantité qui sc trouverait en équi-

libre avec du radium A déposé sur cette électrode.

Parmi les courbes obtenues dans des expériences analogues, réitérées beaucoup de fois, une notable partie concorde presque rigoureusement avec la

courbe que J’on obtient en ajoutant les ordonnées respectives des deux courbes de ce type (1 RaA +1/3 RaC). Cependant, on a pu constater quelquefois

des déviations, soit dans un sens soit dans l’antre. En

général, on peut conclure qu’à l’anode s’est déposé le

radium A et une quantité de radium C, égale à peu

près au tiers de la quantité équivalente.

Quant à l’aclivité de la cathode (courbe continue),

elle se comporlc différemment. Dans tous les cas

exan1Ïnés au cours des expériences, l’aciivilé de la cathode va toujours en augmentant à l’origine ; elle

passe par un maximum au bout de 52 minutes et elle diminue ensuite suivant une loi qui tend vers une loi exponentielle simple avec une période de 28 minutes.

La croissance d’activité de la catlaode indique qu’à la

cathode s’est trouvée déposée une quantité fort appré-

ciable de radium B, à côté d’une certaine moindre

quantité de radium C.

L’ordonnée obtenue par extrapolation pour t = 0

indique la quantité de radium C déposée à la cathode,

au moment de l’interruption de l’électrolvse. On peut déduire aisément de l’ordonnée maxima la quantité

relative du radium B en considérant 1 que, lorsque

les substances radium C et radium B sont en propor- tions équilibrées, la quantité de radium C produite

par le radium B s’élève après 52 minutcs (moment

du maximum) à 42.7 °I° de la quantité initiale du

radium C. On peut prouver ainsi que la quantité de

radium B à la cathode était de 5 à 4 fois plus consi-

dérable que celle qui se trouverait en équilibre avec

du radium C déposé à la même électrode.

Dans des expériences réitérées, les courbes obte-

nues pour l’activité de l’anode et de la cathode se sont présentées avec les mêmes caractères, propres à chacune d’elle. On a constaté cependant dans cer-

taines expériences quelques oscillations du pour cent des substances déposées à l’anode et i la cathode,

ainsi que des variations de la valeur initiale des acti- vités des électrodes. Le dcgré de pureté de l’eau qui

malheureusement n’était pas absolumcnt pure, quoi-

que plusieurs fois distillée, exerçait une influence

considérable sur ces variations. Des expériences répé-

tées ont prouvé que les impuretés de l’cau, même les plus minilnes, entraînent de notables déviations des moyennes.

Si l’on fait abstraction de ces déviations, on peut

dire que lc résultat de l’électrolyse de 1 eau pure qui

contient de l’émanation du radium en équilibre avec

ses produits est le suivant :

1° Dépôt a l’anode de la substance radium A et environ 1/3 de la quantité en équilibre du radium C;

1. Mme CURIT. Traité de Radioactivité, 2. 331.

(6)

2° Dépôt à la cathode du radium B et environ 1 à 1 de la quantité en équilibre du radiuln C. Le rap- port de la quantité de radium C déposée à la cathode

à celle déposée à 1 anode ne pouvait être déterminée

d’une manière tout à fait exacte par suite des impu-

retés contenues dans l’eau: il est certain toutefois que la valeur de ce rapport dans la plupart des expé-

riences était contenue entre les liniites 1 et 2.

La substance radium C déposée à la cathode et a

l’anode était-elle identiquement la même ? C’est ce

qu’on ne peut aifirmcr actuellement. D’après les

recherches ’ 1 faites dans ces dernières années, la substance « radium C » ne parait pas être un corps

simple ; la décomposition des produits C a été réa-

lisée. Pourra-t-on également décomposer ces produits

par l’électrolyse? On s’en assurera en étudiant toutes les propriétés des électrodes électrolytiquement acti-

vées (l’activité p de l’anode et de la cathode, ainsi que leurs courbes d’ionisation).

Nous avons déjà vu quc les substances radium A et radium C peuvent être déposées électrolyliquement à

l’anode. La présence du radium A à l’anode, présence qui se manifeste d’une manière éclatante par la courhc

de son activité, peut encore être révélée par une autre voie, à savoir : par la détermination de l’activité de l’anodc mesurée par les rayons a qui ont traversé une plaque d’aluminium dont le pouvoir d’absorption est équivalent à une couche d’air de 5,5 cm. Les mesures

ainsi faites immédiatement après la fin de l’électrolyse (lorsquc le radium A pouvait encore être présent) ont

montré que l’intensité du rayonnement était diminuée d’une manière extrême par l’action absorbante de la

plaque.

Je me suis demandé si la déposition du radium A

dépendait, oui ou non, de la déposition du radium C

u l’anode. Afin d élucider cette question, on a effectué quelques expériences dans lesquelles on provoquait l’électrolyse immédiatement après la saturation de l’eau par l’émanation : aucun autre produit (en dehors

du BaA) n’a donc pu se former.

Voici un exemple d’une pareille expérience : 2 mi-

tiutes 1 après la saturation de l’eau par l’émanation

(accumulée durant 4 jours) on a électrolysé une quantité d’eau telle qu’à l’ordinaire (17 cm3) pendant

t)0 secondes.

Le tableau II montre avec évidence que dans ce cas

la substance radium A s’est déposée â l’anode à l’état

de pureté presque absolue. L’activité de la cathode était très faible. Un fait caractéristique est le suivant:

dans ces expérienccs une très petite quantité de ra-

dium A s’est également déposée à la cathode.

Dans la plupart des expériences, l’électrolyse durait

1 min. 1 2; des expériences faites expressément mon-

trèrent que l’électrolyse qui durait plus de 90 secondes 1. HAUN u. MEITNER. Piys Zeitschr., 10 (1909) 697.

-

huaw. Phys. Zeitschr., 12 (1011; jt;9.

Tableau lI

ne faisait pas sensiblement augmenter les dépôt,

bien que pour des durées plus courtes la quantité des produits déposés fiit moindre et dépendît de la durée

de l’électrolyse; en même temps, les dimensions du valse, la distance des électrodes et la force électromo- trice restaient évidemment les mêmes. Il convient

cependant d’insister sur un point important : la quantité des produits déposés dans l’électrolyse de

l’eau pure n’est qu’une fraction des produits contenus

daiis la solution ; c’est ce que nous allons voir dans la suite. Une certaine quantité, voire même une quantité

assez notable demeurait retenue au sein de l’eau,

bien que l’élcctrolyse eût duré plusicurs quarts d’heure.

La grandeur de la force électromotrice exerçait une

notable influence sur la vitesse de Féloctrolysc, c’est

à dire sur la mobilité des particules ; mais elle ne

- modifiait pas du tout le pour cent des produits déposés

à l’anode et à la cathode.

Dans un travail qui est entrain d’exécution, nous

nous proposons de rechercher dans quelle mesure les

lois fondamentales de l’électrolyse sont t applicables

aux phénomènes qui nous ont occupés ioi.

Essai d’explication.

Dans l’électroivsc de l’eau qui contient de l’élnana- tion avec ses produits dérivés, nous avons toujours

obtenu le radium A à l’anode. On peut se demander si cette déposition anodique du radium A ne résultc pas simplement de la charge négative des atomes du

radiuiii A, charge qu’ils recevraient au moment de leur naissance au sein de l’eau. ()n pourrait supposer que les a»oiiies du radium A se déplacent dans un champ éleclrique, au sein de l’eau, vers la plaque positive, par conséquent dans une dire tion contraire à celle qu*ils prennent dans un milieu gazeux.

Pour élucider cette question on u procédé à l’expé-

rience suivante. On a éloigné l’émanation par ébulli-

tion ; ensuite on a électrolysé l’eau obtenue qui ne

(7)

contenait que les produits du dépôt actif. Le radium A s’est porté sur l’électrode positive, de même que dans les expériences précédentes, bien qu’en moindre quantité. Dans ce cas, la quantité du rtldium 11 déposée

à la cathode était moindre qu’à l’ordinaire, d’autant plus que l’activi-? de la cathode n’augmentait pas.

L’effet de l’électrolYsc était néanmoins exactement lu mêlnc que celui que l’on a obtenu en présence de

l’émanation. On voit par conséquent que non seule-

ment les atomes qui naissent des produits radioactifs

se déplacent dans le champ électrique: les particules qui, formées avant l’électrolyse, au sein de la solu-

tion, y étaient demeurées suspendues s’y déplacent également.

On serait tenté peut-être de conclure que le trans-

port des produits radioactifs par l’effet du courant

électrique ressemble, du moins en apparence, au transport électrolytique des ions ; mais ici la ques- tion se pose : comment expliquer la déposition du

radium A a l’anode et cn partie aussi celle du radium C? Doit-on supposer que ces élélnents sont électro-

négatifs ? Si cela était, comment pourrait-on expliquer l’apparition du radium C (du moins en partie) à la

cathode? Les résultats des expériences que nous avons

déjà citées de Mlle àleitner 1 et précédemment aussi

celles de M. Lerch 2 (qui par l’élcctrolyse des solutions acidulées ont obtenu des produits actif s et par consé- clucnt le RaC à la cathode) ne sont non plus conlpu- tibles avec l’hypothèse précédente.

Je suis d’avis qu’on ne peut pas admettre (ainsi

que 1 on le fait,jusqu’à présent) que nous avons faire ici n des phénomènes d’électrolyse. Tout s’explique si

l’on suppose que les produits qui se sont f’ormés au

sein de l’eau sont à l’état d’une solution colloïdal

en d’autres termes : que nous avons à faire ici non

pas à des ions, mais à des hydrosols colloïdaux. Il s’en suivrait que le transport de ces produits radioactifs par le courant électrique ne devrait pas être consi- déré comme un phénomène d’électrolyse, mais bien

comule un phénomène d électrophorèse.

Les solutions colloïdales.

Les solutions colloïdales proprement dites, comme celles des suspensions, contiennent une phase dis- tincte, dispersée au sein du milieu ambiant. Les par- ticules qui constituent l’essence de cette phase, et qui

danx beaucoup de cas peuvent être distinguées à

l’aide d’un ultramicroscope, peuvent être d’une gran- deur h es i négalc. Une limite inférieure de leur

petitesse n’a pas pu être déterminée et leur grandeur

semble varier de manière continue 3 allant jusqu’aux

1. MEITSER. Loc. cil.

2. LERCH. Loc. cit.

3 FREUNDLICH. Il. Kapillarchemie 308 : Cassuro. Der holloide

Zustand der Materie 1 j3.

dimensions des molécules des solutions ordinaires que nous considérons comme des systèmes parfaite-

ment homogènes.

De nombreuses recherches effectuées au courant des dernières années ont abouti à l’éfaboration de méthodes à l’aide desquelles les suspensions colloï-

dales peuvent être facilement préparées. Ces métho-

des se fondent en général sur une certaine réaction que l’on provoque an sein du milieu dispersant dans

des conditions convenable. Ainsi les hydrosols des

métaux ont été obtenus par la réduction des sels

métalliques, les hydrosols des sulfures à l’aidc de certaines précipitations. Le procédé le plus commode

que l’on doit à M. Bredig 1 et qui a été perfectionné

par M. Th. Svedberg 2, est le suivant : à l’aide d’un

arc électrique un métal est dispersé au sein du milieu liquide. Les particules du métal de la cathode, dis- persées dans le liquide, présentent des granules élec-

trisés qui formcnt les noyaux des suspensions. La

couche du liquide, dans le voisinage immédiat du

granule sera électrisée et sa charge sera de sens op- posé ; nous avons ainsi une double couche électrique.

Cc revêtement qui adhère fortement au granule et qui

ne l’abandonne métré pas durant la coagulation,

constitue avec le granule un système que l’on appelle

1nicelle. Le revêtement du granule peut êlre nlodifié par la sustitution de certains radicaux. L’élcctrisa- tion du granule lui-même se produit, dans le cas des

colloïdes ordinaires, par le contact avec le milieu ;

d’après MM. Perrin et Ilardy, elle constitue une con-

dition nécessaire a la stabilité de l’hydrosol.

La chimie des colloïdes dilléreiicie deux groupes

principaux d’hydrosols : les hydrosols négatifs et les hydrosols positifs. Les hydrosols négatifs sont : les métaux, le soufre et les sulfures; les positifs sont

surtout les hydroxydes.

Les agrégats que l’on a nommés micelles se grou-

pent autour des particules électrisées insolubles, sus- pendues au sein du milieu dispersant. Ils portent une charge électrique qui décide de la direction de leur déplacement dans le champ électrique.

Imaginons une solution aqueuse de l’émanation ;

et supposons que le phénomène de désintégration se produise au sein de la solution. Nous savons que l’atome du radium A nait d’un atome de l’émanation

lorsque celui-ci perd une particule 7. portant une

double charge électrique positive ; au moment de sa

naissance l’atome de radium A recule; électrisé, il se

trouve en suspension dans le milieu ambiant qui ne

dissout pas facilement le radium A. Il n ’t’st pas cer- tain que la charge de l’atome formé (pu existe après

la désintégration se modifie par l’effet du recul ct 1. BUEDIG. Zeit. /’. angeu. (Item.. 1898) 951.

2. SVEDBERG. Bert. Ber., 38 1905 3616 : 39 (1906 1705.

3. Voir PERRIN. Lec. cit. 73 : J. DULLAUX. Journ. de Chim.

Phys., 5 (1 nUi) 14.

(8)

surtout par J’effet du contact avec le milieu : cette

hypothèse cependant parait tout au moins probable.

.Nous pouvons facilement imaginer qu’autour d’un

atome électrisé de Ra A, en suspension au sein du milieu, il se forme quelque chose comme une couche

double électrique ; la couche liquide immédiatement adhérente constituera un revêtement du granule (c’est-à-dire de l’atome lui-nlèlne) 1 dont la charge électrique sera de signe contraire. Le signe de la charge électrique de cette micelle est négatif dans le

cas du radium A, puisque cette substance se dépose â

l’anode. l,cs atomes de radium A en suspension

constituent ainsi des granules d’hndrosols négatifs,

ceux du radium B des granules d’hydrosols positifs,

les atomes du radiuln C des granules d’hydrosols soit positifs soit négatifs. Il n’est pas certain d’ailleurs que le radium C qui apparaît à l’anode soit identique à

celui qui se dépose a la cathode.

Ne pourrait-on pas supposer (ainsi que l’admet M. Burton2) pour les colloïdes de la plafine et du plomb), que les atomes radioactifs se colnbinent à certains radicaux con ienus dans le dissolvant et que c’est à des cotijl)inaisons pareilles que nous avions à faire dans nos expériences ? Il serait certainement

prématuré de vouloir résoudre aujourd hui cette question.

L’hypothèse qui parait rendre compte des faits observés se résume en ecci : dans les expériences

dont on vient de lire la description, on a affaire à des

hydrosols et non point à des ions; les phénomènes

observés dépendent d’ure électrophorèse et non pas d’une électrolyse.

Une propriété caractéristique des phénomènes d’électrophorèse est la suivante : l’addition d’un

électrolytes étranger modifie la vitesse ct souvent aussi la direction du transport des suspensions. Lcs expériences de MM. lJardy 3, Freundlich4, Bilitzer3, Perrin6, Burton7 et d’autres savants nous ont ensei-

gné que des quantités souvent excessivement petites d’ions, ajoutées aux solutions colloïdales, agissent dans une mesure tout à fait extraordinaire, provo- quant soit la coagulation des micclles, soit leur stabi-

lisation. Les électrolytes que l’on ajoute influencent

également la nlohililé des particules transportées pendant l’éiectrophorèse, soit en faisant virier les

niasses de ces particules, soit en modifiant leurs charges. En pailiculier, les ions acides d hydrogène

1. Au dernier par.lgT3phe du prient lia,ail, nous aurons

l’occasinn dc revenir sur la question de !a grandeur des gra- nules radioactifs.

2. BURTON. Phil. Mag.. 11 1903) 445.

3. HARON. Zeit f. Phys. Chem.. 37 1900) 385.

1. PRIUND ICH. kapillarchemie.

5. BILITAIR. Ann. der Physik. 11 (1903 902.

6. PIRRIN Jcurmt. cle Chimie Phys.. 2 (1904) 601. 3 1903)

30.

7. BURTON. Phil. Mag.. 11 (1906) 425 : 12 (1906) 472 : 17

(1909) 383.

et les ions basiques d’hvdroxyle exercent une action

très énergique; l’action des ions polyvalents est égale-

ment fort prononcée. L’influence de ces ions est telle- ment puissante que souvent même la direction de la

migration des micelles est renversée. Il. Bilitzer’, par

exemple, a prouvé que les suspensions colloïdales de la platine se déplacent vers la cathode dans des solu- tions acidulées et vers l’anode dans des solutions basi- ques. Des faits analogues ont été observés par plusieurs expérimentateurs 2. En se basant sur ces observations,

M. Perrin 3 a énoncé la règle générale suivante : les ions d’hydrogone agissent en coagulant les hydrosols négatifs et en stabilisant les hydrosols positifs.

Plus il y a de particules stabilisées, d’autant plus grand sera l’effet de l’électrophorèse. Dans ies solu-

tions alcalines nous devons donc nous attendre surtout à la déposition des suspensions à l’anode, dans les solutions acidulées, au contraire, les hydrosols seront déposés surtout à la cathode.

D’après les recherches de M. Whethtan 4, de

M. Hardy, M. Perrin, M. Freundiich, M. Burton et d’autres savants, divers ions ajoutés agissent de la

même manière que les ions II et OH ; ils agissent

avec d’autant plus d’énergie que leur valence est plus

élevé. L’influence de la valence est très remarquable.

L’action des ions univalents, des ions bivalents, triva- lents, varie dans le rapport de 1 à 52 et 1024.

Quant au sens, l’action de ces ions polyvalents est

exactement la même claie (elle de ions II et OH;

ils coagulent aussi les hydrosols de signe con-

traire. Les ions polyvalents diminuent la charge des hydrosols contrairement électrisés ; ils peuvent la

neutraliser complètement (point isoélectrique, mini-

mum de stabilité) et même renverser le signe des

micelles. C’est ainsi que Il. Durion 5, par l’addition de petites quantités de sulfate d’aluminium à une

solution colloïdale de l’argent et de l’or, a réussi à

faire diminuer la vitesse des suspensions négatives de

ces métaux, voire même à obtenir un changement due

direction de leur migration dans le champ élec.

tfiquc.

Supposons que les produits radioactifs au sein de l’eau se trouvent à l’état colloïdal. Si l’on admet la théorie dont nous avons rappelé les traits généraux,

on s’attendra a ce que l’électrolyse donne des dépots

à la cathode dans les solutions acidulées ou en pré-

sence des cations polyvalents. Au contraire, dans lcs

solutions alcalines o.i en présence des anions polnya- lents, c’est surtout l’anode qui devrait être électro-

lytiqument activée.

Les quatre séries d’expériences dont il sera ques-

l. Bn.m.i.o. Lac. cit.

5. Voir p. ex. FREUNDLICH. Kapillarchemie; Wo. Ostwald,

Kolloidchemie.

3. PIRRIN. Loc. cit. 81.

4. WUT CHAM. theory of Solutions. 395.

u, Bwtrm. Phil. Mag.. 12 (10;)J) 472.

(9)

tion dans la suite, montrent qu’en effet les prévisions qu’entraîne la théorie des colloides sont pleinement

connrmees dans le cas dcs produits radioactifs.

Influence des ions hydrogène.

-Une solution de l’éiiiaiialion dans l’eau (16 cm3)

était additionnée d’un cmv d’acide chlorhydrique de

diverses concentrations; on l’exposait a l’électrolyse pendant une période de 90 secondes. Chaque expé-

rience a été répétée deux fois. Les résultats de ces

expériences étaient en général concordants : on peut

al’Iirmer qu’ils mérilcnt beau- coup plus de confiance que ceux que l’on obtient dans le cas de l’eau purc oû des petite impu-

rctéa provoquaient dans les va-

leurs des moyennes des écarts considérables. Ces résultats ce-

pendant ne peuvent pas être ac-

ceptés comme rigoureusement

exacts ; malgré toutes les pré-

eau tions prises, il était difficile,

en effet, dans le nombre consi- dérable d’expériences que j’ai faites, de maintenir strictement constante la quantité de l’éma-

nation dissoute, surtout parce que je ne disposais que d’une seule préparation de radium.

Toutefois l’allure générale des

courbes de l’activité des deux électrodes (qui varie avec la con-

centration de l’acide) permet de

reconnaître en toute sùreté l’in- fluence qu’exercent les ions d’hydrogène sur le dépôt aux

électrodes.

Les moyennes des résultats des deux séries d’expériences

sont données dans lc tableau III;

Y représente la concentration

d’acide HCl ajouté à la solution; cette concentration est exprimée en grammes molécules par litre. Les 16 cm3 d’eau contenant l’émanation étaient addition- nés d’un centimètre cuhe d’acide ; par conséquent le

titre nnrmal de la solution obtenue était 1/17 y.

Les résultats les plus importants réunis dans ce

tableau sont représentés dans la figure 5, dans laquelle les courbes d activité de la cathode sont tra- cées en traits continus, celles de l’anode en pointillé.

La concentration ,; de l’acide ajouté est toujours indiquée.

Comme le montre la figure 5, l’influence des ions de l’acide est considérable et elle se manifeste

nettement dans l’activité des deux électrodes ; cependant cel efl’ct est dînèrent pour les deux élec- trodes.

Par une simple inspection de la figure 5 on s’as-

sure qu’à mesure qu’augmente la quantité d acide ajoulc, la quantité des produits A et C déposés sur

l’anode diminue. A la cathode, au contraire, la quan-

tité des produits déposés augmente, pour ne dimi-

nuer qu’en présence d’une forte concentration de l’acide. Ces résultats rapijcllent exactement Finnuence

caractéristique qu’exercent les ions d’hydrogène sur

les colloïdcs : la diminution de la quantité des Slls-

pensions négatives et l’augmentation des suspensions positives.

L’allure de la courbe d’activité de l’anode ne se

modifie pas à l’origine lorsque la concentration de l’acide va en augmentant : c’est surtout l’ordonnée initiale qui diminue. Il en est tout auiremcnt avec la cathode. La quantité des produits déposés, surtout

celle du radium B, augnlcnte rapidement. Pour la

concentration d’une solution 0.0005/17 normale, la quan-

tité de radium B est 5 fois plus grande que celle qu on

obtient dans le cas de l’eau pure. Cette concentration

correspond approximativemcnt à l’optimum, en ce qui

concerne le délot cathodique du radium B. Pour des

(10)

concentrations supérieures, la quantité de radium B

(ordonnée maxima à la courbe continue ou, plus exac-

tement, l’ordonnée maxima -0.321 X ordonnée ini-

tiale) commence à diminuer lentement. Dans les mêmes conditions, lorsque la concentration de l’acide

va en augmentant, l’ordonnée initiale (Ha C à la ca-

Table au III (HCl).

thodc pour t=0) grandit t en cummercant par la valeur qui correspond à l’eau pure. Pour la concen-

tration 0.025/17 grammes-molécules par litre, l’allurc

de la courbe relative à la cathode est déjà complète-

ment changée. La quantité de radium B diminue de

plus en plus, en sorte que pour la concentration 17

17 normale l’activité n’augmente plus.

D’autre part, en dehors de la substance radium C, le radium A commcnce à apparaÎtre à la cathode.

Pour UtIC solution °1;5 normale, l’allure de la courbe de la cathode est à peu près la même que celle que manifestaient les courbes anodiques pour les solutions neutres. Ainsi donc, les deux hydrosols négatifs changent ici nettement de signe. Lorsque la concen-

tration de l’acide augmente encore plus, on voit

diminuer la quantité de Ra A et de Ra C (Ha H n’ap- paraît plus du tout) ; enfin, pour une concentration

10 17 normale, elle atteint une valseur égale à peine à

5 pour 100 de la valeur initiale (qui correspond à

l’eau pure).

Toutes ces observations s’expliquent aisément moyennant l’hypothèse que nous avons discutée plus

haut. Les ions d’hydrogène stabilisent les hydrosols positifs; or nous ohservons précisément ici que, sous l’influence de l’acide, la quantité des produits déposés

à la cathode (RaB) augmente. Ces ions d’hydrogène ’

coaâulent les hydrosols négatifs ; en eitet, la quantité

Références

Documents relatifs

Le positionneur CMSX est optimisé pour les actionneurs linéaires et quart de tour simple ou double effet. Son excellent rapport coût/performance en fait le parfait positionneur

La liste vous indique les produits bofrost* qui contiennent dans leur recette uniquement des ingrédients naturellement sans gluten.. Cependant, nous ne pouvons

ne l’avons déterminée pour commencer que dans l’air des caves, plus riche en émanation que l’air

tionnelle à la vitesse moyenne pour le temps donné... Dans la dernière colonne, on compare lés vitesses de dissolution du radium B et du radium C. Les tableaux font

potentiel de 220 volts. Le dispositif expérimental em- ployé dans cette partie de 1 ouvrage était le même que celui qui est décrit dans le mémoire précédint

les substances phosphorescentes étaient à 6 millimètres environ au-dessus de la matière active et reposaient soit sur une feuille. double d’aluminium battu, soit

Toujours est-il qu'il est possible de pousser le vice (Oh oui) jusqu'à dire que tu veux cacher tes questions pour ne pas que quelqu'un puisse voir tes demandes sur ton mémoire (sur

Acolin Allier à St Germain Allier à Villeneuve Andelot Aumance à Herisson Besbre Bieudre Bouble Cher à St Victor Cher à Vallon Engièvre Luzeray Mourgon Oeil à cosne Oeil à Hyds