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Sur les produits de décomposition du Radium présents dans l'atmosphère

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HAL Id: jpa-00242199

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242199

Submitted on 1 Jan 1906

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Sur les produits de décomposition du Radium présents dans l’atmosphère

H. Mache, Travis Rimmer

To cite this version:

H. Mache, Travis Rimmer. Sur les produits de décomposition du Radium présents dans l’atmosphère.

Radium (Paris), 1906, 3 (10), pp.289-291. �10.1051/radium:01906003010028900�. �jpa-00242199�

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Sur les produits de décomposition

du Radium présents dans l’atmosphère

Par H. MACHE

Professeur de physique à l’Uniersité de Vienne.

et TRAVIS RIMMER

Assistant de physique à l’Université de Vienne.

DANS l’état actuel de nos connaissances sur les

causes de la conductibilité de l’atmosphère, il

semble indiqué de faire une détermination

quantitative des produits de décomposition du radium

contenus dans l’air. En colnparant leur action ioni- sante à l’ionisation effective de l’atmosphère, on

pourra décider dans quelle mesure l’ionisation de l’air libre est conditionnée par les phénomènes de ditl’usion et d’oscillation de pression faisant arriBcr dans l’at-

niosplière des quantités variables d’émanation et de

produits de l’émanation,

Il s’agit donc en première ligne de mesurer direc-

ment et quantitativement la teneur de l’air en émana-

tion et en radioactivité induite. Les expériences qui

suivent ont été entreprises en vue d’une mesure com-

mode et correcte de ces grandeurs.

En ce qui concerne la teneur en émanation, nous

ne l’avons déterminée pour commencer que dans l’air des caves, plus riche en émanation que l’air libre. Le

procédé s’appliquerait à l’air libre par l’emploi d’appa-

reils de plus grande dimension. La méthode est la suivantc :

Un récipient cylindrique de zinc fort, de 70 litres

environ, porte à sa partie supérieure dans une cage munie de fenêtres un électroscope avec loupe de lec-

ture. Les feuilles d’or sont reliées à un fil métallique

courbé qui plonge jusqu’à peu près au fond du réci-

pient. Un dispositif extérieur permet de charger l’élec- troscope. Le récipient étant rempli d’air des caves et

fermé, on mesure d’abord le courant de saturation, puis on établit une circulation continue de l’air au

moyen d une forte poire de caoutchouc de façon à

faire barboter l’air à travers un flacon renfermant 10 litres de pétrole. Ce pétrole a d’abord été mis en

équilibre d’émanation avec l’atmosphère par barbotage

à l’air libre’. Après 20 minutes de fonctionnement du courant d’air et après retour de l’activité induite à ta

1. Si l’on voulait déterminer ainsi la teneur en émanation de lair libre, il faudrait naturellement commencer par débarrasser le pétrole d’émanation par ébullition. Pour différentes raisons, le toluène devrait alors être préféré au pétrole. Des essais

avec le charbon de bois pulvérisé ont donné de mauvais résul- tats.

valeur correspondant à la teneur plus petite en éma-

nation, on mesure de nouveau le courant de saturation,

et ces deux mesures permettent de comparer la teneur

en émanation de l’air des caves à celle de l’air libre.

Si V est le volume du récipient, v celui du pétrole,

a lc coefficient de solubilité de l’élllallatloll dans lc

pétrole à la température de l’ expériencc 1, E la teneur

en émanation de l’air libre et e la teneur en émanation de l’air du récipient après barbotage, la tcneur en

émanation de l’air des cavets est

Car, avant la circulation d’air, il y a dans l’appareil de

mesure une quantité d’émanation VE, dans le pétrole

une quantité aVE; après la circulation ces nombres deviennent Ve et ive. En écrivant que la quantité

totale d’émanation n’a pas changé, on obtient l’équa-

tion

VE -i- avE = Ve + ave

d’où l’on déduit la valeur dc E ci-dessus. E et e sont

proportionnels aux valeurs du courant de saturation avant et après le soufflage. s prouvait ici être négligé

par rapport à E.

C’est de cette façon qu’ont été obtenus les nombres du tableau suivant, dans une série de mesures effec-

tuées durant une quinzaine dans une cave de Vienne.

Les nombres de la troisième colonne sont rapportés

au centimètre cube et exprimés en unités électro-

statiques C. G. S. Les deux premières colonnes con-

tiennent les nombres bruts fournis par l’électroscope

ayant et après soufflage, ce sont les chutes de poten- tiel en volts par minute, les deux dernières colonnes donnent l’état barométrique et la teneur de l’air par mètre cube en ions d’un signe déterminé mesuré à l’appareil d«Ébert.

"1. Ce coefficient de solubilité est, d’après Hinlstedt et v.

Traubenhcrg, le nombre de fois que la teneur en émanation de l’air est contenue. à l’état d’équilibre, dans un même volume du liquide. Pour le pétrole, ce coefficient a aux températures 3°,

2(P et -10° respecticement les valeurs, 12,87, 9.55 et 8,15.

V. R. HOFFMANN. Phys. Ze£tschr., 6.337, 1905.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01906003010028900

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Comme on le voit, la teneur dc l’air en émanation

suit exactement la marche de la pression, comme on pouvait déjà le déduire indirectement des mesures de

dispersion effectuées par B. Zölss 1 sur l’air des ca- vernes. Il est à remarquer que cette allure ne se

retrouve pas dans les nombres fournis par l’aspirateur

d’Ébert. Il est vraisemblable qu’il faille attribuer cela

au fait que, conformément à l’équation q-an2=0,

le nombre des ions est à chaque instant proportionnel

à la racine carrée de la teneur ea émanation, et due par suite les oscillations de la courbe des teneurs en

émanation sont fortement amorties sur celle de la

teneur en ions. On sait de plus, par expérience’, que dans l’air des caves les ions de faible mobilité sont

particulièrement nombreux, et ces ions échappent à l’ aspirateur .

L’existence de ces gros ions résulte aussi du fait que le nonlbre des ions n’est nullement en rapport

avec l’intensité de l’action ionisante. Le coefficient de recombinaison a a été mesuré dans l’air des caves

d’après le procédé de A. Schuster 3 et trouvé égal a 4,6. 10 - 6 environ . A l’air libre, au lnême moment, cette grandeur avait des v aleurs voisines de 2,1.10 " G.

On nous permettra de dire que nous avons amélioré d’une manière sensible la méthode de Schuster, en

employant comme source de rayons non du radium scellé sous verre, mais du polonium (plomb radio- actil’) précipité par électrolyse sur un fil de platine.

Le fil avait été enroulé en spirale, puis montré dans

un tube métallique court fixé lui-même à une longue tige permettant de placer la spirale dans deux posi-

tions déterminées à l’intérieur du tube additionnel

placé par Schuster à la suite de l’appareil d’ f=berl.

Cet emploi du polonium a l’avantage de donner une

ionisation plus uniforme et moins de perturbations

par rayonnement secondaire.

Cela posé, si l’on néglige l’action ionisante des pro-

duits de transformation de 1 émanation, celle du rayonnement de Becquerel issu des parois de la cave,

1. Wien Ber., 114, 189 et 1577, 1905.

2. Cf. H. KNOLL. Jrien Ber., 115, lûl, lU06.

3. Manchester Mémoires, 48, 10, 12, 1906.

eelle du radiolhori 11111 (lui peut ètre présent c’est-

à-dire si l’on attribue l’ionisation de l’air à la seule émanation du radium, on troue encore qu’elle denrait

être bien supérieure u la valcur observée. Pour une teneur moyenne en émana tion de 4,04.10-2 U. E, la

charge par centimètre cube portée par les ions d’un seul signe comportait 0,49 U. E. Si au lieu de cela on

calcule cette charge d’après la teneur en émanation

en se servant de la valeur trouvée pour le coefficient de recombinaison x, on trouvc 1,74 U. E. 11 est certain

que la dinusion doit aussi tendre a diminue notable- ment le nombre des ions.

La teneur de l’atmosphère en radioactivité induite a

été mesurée directement et indirectement. I’our la

mesure directe on s’est servi d’un appareil d’É;bcrt de grandes dimensions. La longueur du tube était de

1 mètre, son diamètre égal à 16 centimètres. On pro- duisait dans ce tube au moyen d’un ventilateur élec-

trique un courant d’air de 2 mètres a la seconde, dont

la constance était Yérifiée au moyen d’un petit anénlo-

mètre et assurée par des résistances de réglage. L’élec- troscope est muni d’un lnicroscope, afin d’abréger les

lectures. Le bouton porte une baguette assujettie,

comme dans l’appareil d’ Ébcrt, it une tige d’environ 50

centimètres de long montée dans l’axe du tube. Si l’on

charge l’électroscope et la tige u 200 volts environ, les

radioacti-vi tés induites contenues dans l’air aspiré vont

se déposer sur la tige, car d’après les mesures de Gor-

dien 1 la mobilité des véhicules de la radioactivité in- duite est de 1 à 10 centimètres.

Les mesures sc font alors comme suit : on com- mence par fermer le tube a une de ses extrémités et

par mesurer le courant de saturation dans cet espace clos. Puis on fait fonctionner l’aspiration pendant une

demi-heure environ, on rebouche le tube et on me- sure à nouveau le courant de saturation. La différence des deux valeurs permet manifestcment de calculer

en fonction de la capacité et du débit de l’appareil

l’action ionisante des radioactivités induites contenues par centimètre cube d’air et, par suite, la teneur de

l’atmosphère en radioactivités induites. F. Kohlrausch

a fait à la campagne nomhre de déterminations de ce

genre et en communiquera ailleurs le détail. Nous dirons seulement qu’il ressort- de ces mesures, pour la valeur de l’action ionisante des radioactivités induites contenues dans 1 centimètre cube d’air, le

nombre 10-5 U. E., c’est-à-dire que ce nombre donne la grandeur du courant de saturation corres-

pondant. Ce nombre est bien inférieur a ce qu’on pouvait déduire des mesures faites jusqu’ici de la

teneur en émanation de l’atmosphère libre. Cela peut

1. Phys. Zeilsch»., 6, 405, 1905. II. Gcrdien suggère le premier l’emploi de la méthode d’aspiration pour la mesure

quantitative de la radioactivité induite.

2. n. HOFFMANN. Pltys. Zeitschr., 6, ::)1,0, 1905.

-

EVl-,

Phil. Jlag., (6), 10, 99, 1905.

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tenir soit à ce que le champ électrique dimilluant

avec la hauteur, les radioactivités induites sont re-

poussées vers le sol surtout au voisinage de celui-ci,

soit à ce qu’elles s’alourdissent d’eau et de poussière

comme les ions, et échappent dits lors à l’appareil d’Ébert .

Les expériences précédentes utilisent surtout les

rayons a, dont l’action ionisante est prépondérante.

D’autres expériences emploient principalement les

rayons y émis par les radioactivités en suspension

dans l’air (radium C).

Me Lennan et Burton, puis yVood et Campbell,

étudiant le rayonnement propre des métaux, ont 1110n- tré que l’ionisation en vase clos semble influencée non

seulement par la nature des parois du récipient,,

mais aussi par la présence d’un agent extérieur à cc

dernier. Cc rayonncment venu de l’extérieur possède

lc nlêmc pouvoir de pénétration extraordinaire que les rayons y des corps radioactifs, il présente une pé-

riode diurne 1 identique à celle du gradient atmosphé- rique. Tout cela se comprend très bien si l’on regarde

comme source de ce rayonnement des radioactivités induites en suspension dans l’air et déposées sur le sol

par le champ terrestre. Parmi ces radioactivités indui- tes, le radium C est sans doute la plus importante.

L’exactitude de cette conception semble résulter aussi des expériences suivantes :

Un électroscope à microscope, pouvant se charger

du dehors, se trouve dans un cylindre étanche de 80 centimètres de diamètre et de hauteur, fait du

zinc le plus mince du commcrce. Une tige courbée à angle droit et fixée sur le bouton portait comme élec-

t’ode uu tube métallique léger placé à peu près dans

l’axe du cylindre et chargé à 200 volts environ, de façon à assurer la saturation dans l’appareil.

Le cylindre étant placé à l’air libre (dans un jardin

situé u la périphérie de la ville), on trouve que le

courant de saturation oscille entre de larges limites,

suivant l’hcure et le temps.

On observa d’abord la même périodicité que iAiood

et Campbell. Le rayonnement est moindre il midi que le soir et le matin. Le tableau ci-joint donne les résul- tats obtenus pour quelques beaux jours du mois de

juin. Chaque nombre est la moyenne de 5 à 6 lectures.

Si l’on adopte l’interprétation donné* plus haut, on peut expliquer cette périodicité en disant que les

1. A. WOOD, Sature, 73, jg3, 1906.

maxima du potentiel atmosphérique (matin Ct soir)

coïncident anec les maxima d’entraînement vers le sol des radioactivités induites. C’est donc alors que la densité superficielle des radioactivités déposées à la

surface du sol, surtout au; endroits exposés, est lnaxi-

mum, et que la radiation très pénétrante observée

dans nos apparcils voisins du sol atleiiit sa plus grande valeur.

Il ne faut pas s’étonner qu’au même moment les

observations de déperdition montrent des minima de

l’ionisation général, due surtout aux rayons x. Pour celle-ci le facteur essentiel est la densité cn volume de l’élnanation et de scs produits, et celle-ci peut très

bien être minimum au nlomcnt Oll la densité super- ficielle du dépôt radioactif est malimurn.

L’influence du champ terrestre sur la radiation très

pénétrante se nlallifeste encore en dehors de la période

diurne. Dans la grande majorité des cas, on observe

avec des chutes de potentiel positives considérables un

accroissement, avec des chutes faibles ou négatives une

diminution de la radiation. L’actinn des précipitations atmosphériques est aussi très suggestive. J. Kaufmann

a déjà montré directement’ que les gouttes de pluie

cntrainant dans leur chute les radioactivités induitcs des hautes couchcs de l’atmosphcre et les transportant

sur la surface du sol, llllc forte pluie doit amener ull

accroissement de la radiation pénétrallte. C’est effec- tivement le cas, comme il résulte des expériences

suivantes faites après un orage de 3/4 d’heure d’unc violence extrême :

Avant la pluie le gradient du potentiel était forte- ment négatif, et la valeur de la radiation inférieure à la moyenne 69,2. Aussitôt après cessation de la pluie

on a trouvé les valeurs précédentes, en même temps que le gradient devenait faiblenlenl positif.

On voit qu’avec la décomposition spontanée des

radioactivités induites répandues sur le sol le ravon- nement retourne a sa valseur normale. La vitesse avec

laquelle ce retour a lieii indique qu il s’agit ici sur-

tout des radium B et C.

Traduit de l’allemand pal’ Léon llLOClIr

1. Meteor. Zeitsch. 40. 10’2, 1905.

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