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L'émission infrarouge du germanium

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00235527

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00235527

Submitted on 1 Jan 1956

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L’émission infrarouge du germanium

P. Aigrain, C. Benoit a La Guillaume

To cite this version:

P. Aigrain, C. Benoit a La Guillaume. L’émission infrarouge du germanium. J. Phys. Radium, 1956,

17 (8-9), pp.709-711. �10.1051/jphysrad:01956001708-9070900�. �jpa-00235527�

(2)

709.

L’ÉMISSION INFRAROUGE DU GERMANIUM Par P. AIGRAIN et C. BENOIT A LA GUILLAUME,

Laboratoire de Physique, École Normale Supérieure.

Summary. - By shaping properly a cristal of germanium (a Weierstrass sphere is used in the present work) it is possible to observe with high efficiency both the direct recombination of hole electrons pairs round an injecting contact (03BB ~ 1,8 03BC), and a far I. R. emission, which is thought to be a consequence of interband transition of accelerated holes.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 17, AOUT-SEPTEMBRE 1956, PAGE 709.

1. Introduction. Dispositif expérimental.

SouRCE.

-

Lorsqu’on cherche à observer une

émission lumineuse faible provenant de l’intérieur’

d’un cristal très réfringent comme le germanium (n

=

4 dans l’infrarouge), on rencontre de graves difficultés dues à ce que presque toute la lumière

se réfléchit totalement à l’interface cristal-

FIG. 1.

-

Réflexion totale en surface du germanium.

air ( fcg. 1.). Dans tout le courant de cette étude

on a utilisé le dispositif de la figure 2 qui évite ces déperditions de lumière.

Fie. 2.

-

Sphère de Weierstrass taillée dans le germa- nium ; l’injection se fait au point de Weierstrass.

Le germanium est taillé sous forme d’une sphère,

le contact redresseur est situé à un point de Weiers-

trass. La totalité de la lumière émise est alors réfractée (sauf pour un peu de réflexion vitreuse).

L’ensemble se comporte comme une source lumi-

neuse fournissant un faisceau d’ouverture 1.

Il est facile de collecter la quasi totalité de la lumière sur la fente d’entrée du spectrographe.

La transparence élevée du germanium minimise

les pertes de lumière par réabsorption,

SPECTROGRAPHE.

-

Le spectrographe utilisé

était un monochromateur Kipp, agencé pour fonc- tionner en spectrographe. On a utilisé des détec- teurs à sulfure et tellurure de plomb (cette der-

nière cellule refroidie à 90 DK).

,

La lumière à détecter était modulée à 125 périodes. Le signal fourni par la cellule pou- vait donc être amplifié par un amplificateur sélec-

tif suivi d’un détecteur synchrone, d’où une excel-

lente sensibilité.

NATURE DES CONTACTS.

-

Les contacts redres-

seurs utilisés ont été de deux types : a) Au début

des pointes métalliques (bronzes phosphoreux).

b) Plus récemment des mesures ont également été

effectuées avec des contacts à jonction p. n formés par évaporation-alliage d’aluminium sur un cris- tal de germanium de type n.

La région p de ces jonctions peut être contrôlée

avec précision en ce qui concerne sa surface et

son épaisseur. De plus, la densité d’impureté y est très élevée (proche de la solubilité limite de

l’aluminium, soit 2,5.1019 atomes /cm3.)

II. Théorie et résultats expérimentaux.

-

II.1. RECOMBINAISON DIRECTE.

-

Le courant direct à travers un contact redresseur sur du ger- manium n est composé en partie de trous positifs.

Dans le cas des contacts à pointe, le rendement

d’émetteur (courant de trous /courant total) est

médiocre (0,9) aux faibles densités de courant

(quelques milliampères dans le contact) et devient

faible mais jamais nul (de l’ordre de 3 /10) aux

densités de courant utilisées. La densité de trous positifs au contact reste modérée. Dans ces

conditions, la quasi totalité des électrons et des trous se recombinent sur des imperfections du

réseau. Ce processus monomoléculaire dit de

Shockley-Read-Hall [1] est toujours prédominant

aux faibles densités de porteurs. Il en résulte qu’aucune émission importante n’est observée qui puisse être attribuée à la recombinaison directe de

paires électron-trou (E

=

0,72 eV à 300o K, d’où

À

=

1,8 p. environ).

Il n’en est pas de même avec les jonctions p. n à

J’aluminium qui sont d’excellents émetteurs (rende-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001708-9070900

(3)

710

ment proche de 1), même aux très forts courants

(1 ampère). La densité des trous au voisinage du

contact peut alors atteindre 1019 cm3, et le pro-

cessus de recombinaison directe, bimoléculaire,

devient prédominant. La figure 3 montre le spec-

FIG. 3.

-

Spectre de recombinaison directe électrons-trous.

tre d’émission au voisinage de 1,8 p. (0,72 eV) d’une source à jonction p. n, à la température ambiante (température de la source 330 OK par suite de l’échaufiement Joule), et avec la source

au contact d’azote liquide (90 OK) dans l’appareil- lage de la figure 4.

Fie. 4.

-

Appareillage utilisé dans les expériences à basses températures.

La forme (position et largeur) est de ces courbes

d’émission en excellent accord avec la formule

théorique tirée des lois de Wien et Kirchoff :

où a(e) représente le coefficient d’absorption à la fréquence v = E et L l’épaisseur de germanium

traversée (de l’ordre du rayon de la sphère).

On a fait l’hypothèse :

et a X épaisseur de la région émissive « 1. On

peut vérifier ces hypothèses a posteriori. Le fac-

teur exp (- «L) représente la réabsorption de la

lumière émise dans le volume. En fait aL

=

0,2

à 0,3 au maximum d’émission. La valeur de oc(s) est

connue d’après Fan et Becker [2]. On observe un déplacement du maximum de l’ordre de 0,045 eV

entre 90 oR et 330 oK soit environ 19.10-s eV/°C

en bon accord avec la variation connue de l’énergie

d’a.ctivation intrinsèque avec la température.

Remarquons enfin le fait que le maximum d’émission se situe vers une énergie environ 0,04 eV plus faible que l’énergie d’activation intrinsèque (A T

=

330 oK DE

=

0,72 eV, Em

=

0,68 eV).

Ces 0,04 eV correspondent à l’énergie emportée par le phonon émis simultanément pour satisfaire aux conditions de conservation de la quantité de mou-

vement. L’émission de recombinaison directe avait

déjà été observée par Haynes et Briggs [3] et par Newman [4] qui utilisaient comme sources de

simples jonctions p. n tirées. L’emploi d’une source

’ en sphère de Weierstrass et d’une région p très

impure (alliée à l’aluminium) améliore considé- rablement le rendement, d’où une meilleure préci-

sion dans les mesures.

Il.2. ÉMISSION DE GRANDE LONGUEUR D’ONDE.

-

Pour les sources à contact ponctuel à toute température (de 90 OK à 360 oK) et pour les

sources à jonction à la température ordinaire

-

mais pas à 90 oK - une émission de rayon- nement IR lointain (2 à 6 p.) est observée (fig. 5).

Il est possible de montrer que l’origine de ce rayon- nement n’est pas purement thermique : la cons-

tante de temps de décroissance, après excitation

par une impulsion est inférieure à 1 pus. De plus,

la présence de trous est nécessaire pour qu’il y ait

rayonnement. On peut s’en assurer, pour les

sources à pointe en humectant le contact avec une

solution par exemple de Cl2Zn, ce qui réduit prati- quement à zéro le rendement d’émetteur : l’émis- sion disparaît. On avait d’abord attribué ce phéno-

mène à la recombinaison indirecte, sur des défauts

de réseaux, de paires électron-trous. Mais cette

explication est en contradiction avec l’expérience

sur ceux points :

1) Le spectre émis est un spectre continu. Il n’est pas en accord avec les deux raies (d’ailleurs larges) à 0,22 eV et 0,50 eV prévues par la théorie.

2) Le phénomène s’observe inchangé quelle que

soit la durée de vie du germanium utilisé, ou la

nature des défauts qui la limitent.

Il semble qu’il faille attribuer ce phénomène à

des transitions entre branches de la bande de valence. Ces transitions sont responsables de l’absorption IR du germanium p ou contenant des

trous injectés, étudiée par exemple par Briggs,

Newman etc... Si les trous ont une température

élevée ils pourront rayonner et le spectre prévu

(4)

711 est en bon accord avec celui de la figure 5. La cons-

tante de temps peut être faible, car l’intensité émise est proportionnelle à la densité des trous

présents

-

qui peut varier vite. On explique ainsi

FIG. 5.

-

Spectre d’émission de grande longueur d’onde.

la faible émission I.R des sources à jonction à

l’aluminium à la température ordinaire. La tempé-

rature des trous, dans ce cas est celle du réseau.

Aussi l’émission disparaît si la source est placée

dans l’azote liquide. Avec les sources à pointe

l’émission est beaucoup plus forte et correspond à

une température (calculée d’après le spectre) supé-

rieure à celle de la source

-

surtout à l’azote

liquide, l’émission ne disparaît pas.

On peut s’expliquer ces faits en remarquant que le champ électrique au voisinage de la pointe

atteint 1 000 V /cm : Dans ces champs élevés, la

vitesse d’agitation des trous devient très supérieure

à celle qui correspond à l’équilibre thermique. On

échauffe les trous bien plus que le réseau. Même si celui-ci est froid, les trous gardent une vitesse d’agitation suffisante pour émettre comme une

source à 500 oR.

Conclusion.

-

Les deux phénomènes d’émission

I.R étudiés ici sont très différents des phénomènes

d’électroluminescence. L’un est dû à la recombi- naison directe des paires électrons-trous, l’autre à

des transitions interbandes entre trous accélérés artificiellement. La structure de la source (sphère

de Weierstrass) facilite grandement l’observation du phénomène.

BIBLIOGRAPHIE [1] SHOCKLEY (W.) et READ (W. T.), Phys. Rev., 1952, 87,

835. HALL (R. N.), Phys. Rev., 1951, 83, 228.

[2] FAN (H. Y.) et BECKER (M.), Semiconducting Materials, Butterworth, London, 1951, 132.

[3] HAYNES (J. R.) et BRIGGS (H. B.), Phys. Rev., 1952, 86, 647.

[4] NEWMAN (R.), Phys. Rev., 1953, 91, 1313.

On trouvera des références complémentaires dans nos

références 2, 3, 4.

Références

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