Le moment cinétique et l'atome d'hydrogène
Chapitres 10 et 11
mercredi 3 mars 2004
Le mouvement dans un potentiel central
L'opérateur commute avec l'hamiltonien : ˆ2
ˆ ( )ˆ
2
H p V r
= m+
ˆ ˆ, i 0
H L =
i = x,y,z On peut diagonaliser simultanément et une composante Hˆ Lˆi
ˆ ˆ ˆ L r pG= ×G G
Recherche des états propres Ψ(x,y,z)et de leurs énergies pour
2
0
( ) 4
V r q
πε
r= − r= x2+y2+z2
Premier pas vers l’étude du magnétisme
Comme en physique classique, il existe en mécanique quantique une relation fondamentale entre le moment cinétique d'un système et son moment magnétique
Pour caractériser les propriétés magnétiques d'un atome, d'une particule, …, il faut connaître son état de moment cinétique
Ré-analyse de l'expérience de Stern et Gerlach
1. Le moment cinétique orbital
Rappel sur
Trois composantes
Relation de commutation :
, …
On ne peut pas diagonaliser simultanément deux composantes du moment cinétique
L'observable
Bien que ne commute pas avec et , on trouve :
et par conséquent :
où on a posé :
On peut donc diagonaliser simultanément et une des trois observables :
On choisit traditionnellement :
La diagonalisation de ; méthode 1 : très difficile
On cherche
ψ
(x,y,z) telle que :avec
β
etγ
réels et : Lˆz xpˆ ˆy ypˆ ˆx i x yy x
∂ ∂
= − = − = ∂ − ∂
2 2 2
Lˆ y z
z y
∂ ∂
= −= ∂ − ∂
2 z x 2
x z
∂ ∂
−= ∂ − ∂
2 x y 2
y x
∂ ∂
−= ∂ − ∂
La diagonalisation de ; méthode 2 : difficile
On passe en coordonnées sphériques d'axe Ozet on cherche :
ϕ θ
r
Attention : x
y z
{ } L L ˆ ˆ2,
z
Remarque
Les opérateurs ne font intervenir que les variables
θ,ϕ
et pas la variable r.Imposer à
ψ
(r,θ,ϕ
)d'être état propre de permettra de déterminer la dépendance enθ,ϕ
, mais pas la dépendance en rLa dépendance en rviendra ultérieurement, lorsqu'on aura précisé l'hamiltonien, en particulier le potentiel V(r)
La diagonalisation de ; méthode 3 : facile (ou presque)
On va travailler avec les relations de commutation uniquement.
Intérêt supplémentaire : la méthode suivie ne s'applique pas seulement à
mais aussi à d'autres observables comme :
pour un système composite, ou à d'autres moments cinétiques sans équivalent classique (spin).
2.
Le problème général
d'une observable de moment cinétique
Les valeurs propres de et
Jˆ2 Jˆzj m
0 1/2 1 3/2
-3/2 -1 -1/2
1/2 1 3/2 m = j
m = -j
j m val. prop.
de Jˆ2
val. prop.
de ˆJz
0 0 0 0
1/2 1/2
-1/2 3=2/ 4 =/ 2
−=/ 2
1 1
0 -1
2=2
= 0
−=
3.
Retour sur le moment cinétique orbital
ˆ ˆ ˆ
L r p G = × G G
, ,
j m → l m
Les harmoniques sphériques
Imposer à d'être état propre de et va déterminer complètement la dépendance de en , la dépendance en r étant arbitraire
, ( , , )
l m r
ψ θ ϕ
Lˆ2 Lˆz,
l m
θ ϕ
,, ( , , ) ( ) , ( , )
l m r R r Yl m
ψ θ ϕ
=θ ϕ
,
( , ) Y
l mθ ϕ
Les harmoniques sphériques sont choisies normées :
2
, ( , ) sin 1
Yl m
θ ϕ θ θ ϕ
d d =∫∫
:=m
:=2 l(l+1)
l et m doivent être entiers
Contrainte en coordonnées sphériques :
ψ θ ϕ
( , ,r +2 )π
=ψ θ ϕ
( , , )r, ( , 2 ) , ( , )
l m l m
Y
θ ϕ
+π
=Yθ ϕ
Quelle est la dépendance en
ϕ
d'un Yl,m?, ,
ˆz l m( , ) l m( , )
L Y
θ ϕ
=m Y=θ ϕ
Yl m, l m, ( , )i m Y
θ ϕ
ϕ
− ∂ =
= ∂ =
, ( , ) , ( ) im
l m l m
Y
θ ϕ
=Fθ
e ϕCeci impose :
exp(2im
π
) 1= mentier lentierExemple d'harmoniques sphériques : les états de moment cinétique nul
On part de l=m=0et on cherche
Y
l m,( , ) θ ϕ
telle que ˆz l m, ( , ) 0L Y
θ ϕ
= L Yˆ+ l m, ( , ) 0θ ϕ
=Expression de :Lˆ+ Lˆ Lˆx iLˆy eiϕ icot
θ
θ ϕ
+ = + == ∂∂ + ∂∂
On en déduit : 0,0 1
( , ) constante=
Y
θ ϕ
4=
π
( , , ) ( )4 r R r
ψ θ ϕ
=
π
Etat à symétrie sphérique Etat sLes harmoniques sphériques (suite)
Moment cinétique 1
1, l= m
1, 1 l= m=
1, 0
l= m=
1, 1
l= m= −
sin
θ
eiϕsin
θ
e−iϕ cosθ
1,
( , )
l m
Y
=θ ϕ
j=l m
0 1
-1
1 2
-2
2
Etat p
cf. orbitales px,py,pzdes chimistes
4.
L'atome d'hydrogène
Le problème de Kepler quantique
Electron (masse m, charge –q) autour du noyau (charge Zq).
Quels sont les états propres et les énergies propres Ede
2 2
ˆ ˆ 2 ˆ
p Ze
H = m− r avec 2 2
4 0
e q
=
πε
?L'hamiltonienHˆ est invariant par rotation : il commute avec Lˆ2 , Lˆz
On va chercher les états propres de parmi les états propres deHˆ Lˆ2 , Lˆz ( , , )r R r Y( ) l m, ( , )
ψ θ ϕ
=θ ϕ
La dépendance angulaire de
ψ
est fixée ; seule reste à déterminer la dépendance en r: problème à une dimension( , , )r
ψ θ ϕ
L'équation radiale pour l'atome d'hydrogène
Il est commode de poser ( ) ,
( , , ) u r l m( , )
r Y
ψ θ ϕ
= rθ ϕ
On reporte cette forme dans l'éq. aux val.pr.
2 2
( , , ) ( , , ) 2
Ze r E r
m r
ψ θ ϕ ψ θ ϕ
− ∆ − =
=
et on arrive à :
2 2
2 2 2
1 r 1 Lˆ
r r r
∆ = ∂ −
∂ =
u(r): fonction d'onde réduite
2 2 2 2
2 2
( 1)
( ) ( )
2 2
d l l Ze
u r E u r
mdr mr r
− + + − =
= =
problème de Schrödinger 1D
Normalisation :
∫
d2Ω∫
dr r2ψ θ ϕ
( , , )r 2 =1 0 dr u r( )2 1+∞
∫
=Unités caractéristiques de la physique atomique
2
1 2 0,053nm
a =me= = 4
2 13,6 eV
I me2
E = =
= (rayon de Bohr)
Pour l'atome d'hydrogène (Z=1)
Pour un noyau de charge Z:
( ) 2
1 2
a Z
=mZe= ( ) 2 4
2 2
I Z mZ e
E =
=
Noyau de plomb, Z=82
( ) 13
1Z 6 10 m
a × −
( )Z 100 keV EI
Pour les grands Z, l'approximation non relativiste devient discutable car EI(Z)devient de l'ordre de mc2=511 keV.
Schrödinger Dirac
Etats stationnaires de moment cinétique nul (l=0) : états s
2 2 2
2 ( ) ( )
2
d e
u r E u r mdr r
− − =
= 2
0
( ) 1 dr u r
+∞
∫
= Z=1 :On montre que les énergies propres pour les états liés sont : E= −E nI / 2 1, 2,...
n= E
-EI -EI/4 -EI/9
/ 1
1( ) e r a
u r ∝r −
0 1 2 3 4
2 1( ) u r
/ 1
r a
0 5 10 15
2 2( ) u r
/ 1
r a
/ 2 1
2( ) (2 1 ) r a
u r ∝r a −r e− 0
Energies propres de l'atome d'hydrogène (l quelconque)
E=0
l=0
l=1
l=2
EI
−
I/ 4
−E
I / 9
−E
niveaux : −E nI/ 2 dégénérescence :
1 3 ... (2+ + + lmax +1) avec
max 1
l = −n gn =n2
niveaux s
niveaux p
niveaux d
avec n=1,2,...
n = 1 n = 2 n = 3
2 2 2 2
2 2
( 1)
( ) ( )
2 2
d l l e
u r E u r
mdr mr r
− + + − =
= =
Résolution de :
L'atome d'hydrogène au plan expérimental
Un des systèmes physiques les mieux connus : en tenant compte des corrections relativistes et liées à la théorie quantique des champs, on arrive à un accord théorie expérience au niveau de 10-12
Spectroscopie laser
Paris & Munich EI 10 973 731,568 59(10) m 1 hc
= −
http://info.web.cern.ch/info/Announcements/CERN/2002/0918-CoolAntiH/
Depuis quelques années, on sait fabriquer de l'anti-hydrogène : un anti-proton (charge –q) et un positron (ou anti-électron, charge +q)
Les niveaux d'énergie sont-ils les mêmes que ceux de H ?
Que penser des valeurs ½ entières de j ?
Valeurs éliminées pour le moment cinétique orbital Si m = 1/2 et Yl m, ( , )
θ ϕ
∝exp(imϕ
), alors :, ( , 2 ) , ( , )
l m l m
Y
θ ϕ
+π
= −Yθ ϕ
Artefact ou indication d'un "monde" plus vaste ?
• Réponse macroscopique : l'expérience du ruban
• Réponse microscopique : la physique du spin ½