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COMITÉ INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE RAPPORT D ACTIVITÉ GENÈVE ' 563 ( 1962) (Fr.) B

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COMITÉ INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE

R A P P O R T

D ’ACTIVITÉ

1962

+

G E N È V E 1 9 6 3

3 62 . 1 9 1

' 5 63

(19 6 2) ( F r . ) B

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BIBLIOTHEQUE DU CICR 1 7 , a v . d e l a P a i x , 1211 GENEVE t é l . 0 2 2 /3 4 60 01 i n t . 2424

P r ê t l i m i t é à 1 m o is

P r o l o n g a t i o n p o s s i b l e PAR ECRIT DATE DE RESTITUTION

5 2

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CO M ITÉ IN T ER N A T IO N A L D E LA CRO IX -RO U G E 7, avenue de la Paix, GENÈVE, Suisse

Imprimé en Suisse

Ce R apport est édité en français, anglais, espagnol et com porte une édition ronéographiée en allemand

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Liv

COMITÉ INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE

R A P P O R T

D ’ACTIVITÉ

1962

G E N È V E 1 9 6 3

BIBLIOTHEQUE CICR 19, AV. DE LA PAIX

1 2 0 2 G E N È V E

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COMITÉ INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE

à G e n è v e

MM . LÉOPOLD B O ISSIER, docteur en droit, professeur honoraire de l’Université de Genève, ancien secrétaire général de l’U nion interparlem entaire, président (1946)1

JA C Q U ES CH EN EV IÈR E, docteur ès lettres b.c., vice-président d'honneur (1919)

C A R L J. B U R C K H A R D T , docteur en philosophie, ancien ministre de Suisse en France (1933 M A R T IN B O D M ER , docteur en philosophie b.c., vice-président (1940)

ER N EST G LO O R , médecin, vice-président (1945)

PA U L R U E G G E R , ancien ministre de Suisse en Italie et en Grande-Bretagne, membre de la C our Perm anente d ’Arbitrage (1948)

R O D O LFO O LG IA TI, docteur en médecine b.c., ancien directeur du D o n Suisse (1949) M Ue M A R G U ER IT E VAN BERCHEM , ancien chef de service de l’Agence centrale des prisonniers

de guerre (1951)

M M . F R É D É R IC SIORD ET, avocat, conseiller du Com ité international de la Croix-Rouge de 1943 à 1951, vice-président (1951)

G U IL L A U M E B O R D IE R , ingénieur dipl. E.P.F., M.B.A. H arvard, banquier (1955) A D O LPH E FR A N CESC H ETTI, docteur en médecine, professeur de clinique ophtalmologique

à l’Université de Genève (1958)

H A N S BA CH M A N N, docteur en droit, secrétaire général adjoint du Comité international de la Croix-Rouge de 1944 à 1946 (1958)

JA C Q U ES FR EY M O N D , docteur ès lettres, directeur de l’Institut universitaire de hautes études internationales, professeur à l’Université de Genève (1959)

D IE T R IC H SC H IN D LE R , docteur en d roit (1961)

SA M U EL G O N A R D , ancien colonel com m andant de corps, ancien professeur à l’Ecole poly­

technique fédérale (1961)

H A N S M EU LI, docteur en médecine, colonel brigadier, ancien chef du Service de santé de l ’arm ée suisse (1961)

M 110 M A R JO RIE D U V ILLA RD , directrice de l’école d ’infirmières « Le Bon Secours » (1961) M. M AX PE TIT PIE R R E , docteur en droit, ancien président de la Confédération suisse (1961)

Direction :

M M . R O G E R G A LLOPIN , docteur en droit, directeur exécutif JEA N S. PICTET, docteur en droit, directeur des Affaires générales C LA U D E PILLO U D , directeur-adjoint des Affaires générales

i Les années indiquées dans les parenthèses désignent les dates de nom ination des membres du Comité international.

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A V A N T -PR O PO S

Ce ra p p o rt voit le jo u r au m om en t où s ’o u v re n t les m anifes­

ta tio n s organisées dan s to u s les p ays p o u r célébrer le C entenaire de la C roix-R ouge. Il m o n tre que, d u ra n t la q u atre-v in g t-d ix - neuvièm e année de son existence, le Com ité in te rn a tio n a l de la Croix-R ouge s ’est efforcé de p o u rsuivre sa tâch e conform ém ent à l ’esp rit de ses grands devanciers, d o n t le m onde en tier célèbre ac tu e lle m e n t la m ém oire.

E n effet, m algré les changem ents im m enses in terv e n u s depuis u n siècle, l’h u m a n ité n ’a p as m oins besoin, a u jo u rd ’hui, d ’une in stitu tio n com m e la Croix-Rouge. A u co n traire, la nécessité s ’en fait sen tir de façon encore plus im périeuse, sem ble-t-il souvent.

Les actions d o n t on lira la brève description d an s la présente p u blication en o n t de nouv eau a p p o rté la preuve.

Le CICR s ’est a c q u itté en 1962 de m issions ex trêm em en t variées dan s les régions les plus diverses du globe, où il s’est efforcé de soulager de nom breuses détresses, so u v en t avec des m oyens m alheureusem ent tro p lim ités. Mais, en outre, il s’est tro u v é d e v a n t des situ atio n s en tièrem en t nouvelles, en p artic u lier dans l ’affaire de Cuba. Cet épisode, qui lui a posé u n problèm e si d ra m a ­ tique, a illustré la confiance d o n t le Com ité in te rn a tio n a l de la C roix-R ouge bénéficie de to u s côtés ; ce tte confiance, il cherche co n stam m en t à s ’en m o n tre r digne, en l'u tilisa n t p o u r le m ieux-être de to u tes les victim es d o n t il a la charge e t en encourag ean t la solidarité e t la com préhension en tre les nations.

Léopold BOISSIER P résiden t

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I. ACTIVITÉS PRATIQUES

AFRIQUE Algérie

L ’année 1962 a été m arquée, après se p t longues années de com bats, p a r le cessez-le-feu en Algérie, suivi de l ’indépendance de ce pays.

Cet événem ent a lla it susciter in év itab lem en t de no u v eau x et red o u tab les problèm es h u m an itaires. C ependant, p o u r le CICR, il m a rq u a it u n e étap e im p o rta n te de son action en fav eu r des victim es d u conflit. C’est dès le m ois de février 1955, en effet, q u ’u n e prem ière m ission d u CICR, grâce a u x au to risatio n s données p a r le g o u vernem ent français, p u t se re n d re en Algérie afin de v isiter les cam ps et les prisons, d ’ex am in er le régim e de d éten tio n e t de form uler au besoin les suggestions appropriées en vue de l’am éliorer.

D epuis lors, le CICR d ev a it envoyer n euf a u tre s m issions en Algérie. Il s ’efforça de secourir, d an s les deu x cam ps, to u te s les victim es des événem ents, é te n d a n t son assistance non seulem ent a u x d éten u s m ilitaires e t civils, m ais dès 1957 ju s q u ’à la reprise de ce tte actio n p a r la Ligue à fin 1958, a u x dizaines de m illiers d ’Algériens réfugiés au M aroc e t en T unisie, puis au x populations qui, p a r su ite des h ostilités, fu re n t concentrées d an s des zones de regroupem ent. L e CICR exerça son ac tio n égalem ent en fav eu r des prisonniers e t in tern é s su r te rrito ire m é tro p o litain et, dan s la dernière phase du conflit, des d éten u s activ istes en Algérie et en F rance. P e n d a n t to u te s ces années de lu tte , il e n tre p rit égalem ent de nom breuses dém arches qui, m alheureusem ent, dem eu rèren t tro p so u v en t vaines, p o u r re tro u v e r la tra c e de personnes disparues.

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L a v aleu r to ta le des secours de diverses provenances d istribués ou tran sm is p a r le CICR s’est élevée à 6.311.000 francs suisses.

Mais le bilan des efforts, dém arches, risques assum és p a r le CICR et ses délégués p o u r secourir les in nom brables victim es du conflit ne s ’exprim e pas en chiffres. Il s ’est agi d ’une a c tiv ité qui, m algré des difficultés énorm es, a sans d o u te eu p o u r ré su lta t de sau v er un g ra n d nom bre de vies hum aines e t d ’a p p o rte r u n récon­

fo rt précieux à beaucoup de ceux au xquels le CICR a éten d u sa sollicitude 1.

Assistance aux prisonniers et internés

Détenus en mains françaises. — D ans les sem aines qui précé­

d èren t la sig n atu re des accords d ’E v ian et l’en trée en vigueur du cessez-le-feu, le CICR a poursuivi son ac tiv ité p rincipalem ent dan s les prisons et cam ps d ’in te rn e m e n t en Algérie et en F rance.

E n Algérie, le CICR a n atu re lle m e n t continué ses dém arches en vue d ’am éliorer les conditions d ’in tern e m e n t. S itôt après la rem ise au g o u v ernem ent français d u ra p p o rt de la I X e m ission accom plie en novem bre-décem bre 1961, M. P ierre G aillard, chef de la m ission, et M. P ierre Boissier, délégué d u CICR à P aris, o n t eu avec de h a u ts fonctionnaires d u gouvernem ent français, et n o ta m m e n t de l ’a d m in istra tio n p én iten tiaire , des en tretien s p o rta n t su r les suites à d o n n er au x suggestions contenues d an s le ra p p o rt. E t, dès la m i-février, le CICR com m ençait une nouvelle série de visites en Algérie. A u cours de c e tte dixièm e m ission qui fu t essentiellem ent consacrée à la visite des prisonniers et internés

« activ istes » de souche européenne, M. P ierre G aillard et M. R oger V ust, délégué p erm a n en t en Algérie, on t été reçus à R ocher-N oir p a r M. C hristian F ouch et, haut-com m issaire de F rance. Ils se sont égalem ent e n tre ten u s avec M. A b d e rrah m a n F arès, chef de l’E x écu tif provisoire algérien, et avec le D r H am idou, délégué p o u r les affaires sociales.

Ces en tre tie n s p erm ire n t au x délégués d u CICR d ’étu d ier les problèm es les plus u rg e n ts qui se posaient, ou allaien t se poser,

1 On tro u v era une description com plète de c e tte a c tiv ité dans la brochure publiée en 1962 p a r le Service d ’inform ation : « Le CICR e t le conflit algérien ».

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dan s les grandes villes d ’Algérie en particu lier. Dès le 25 m ai, l ’un des délégués d u CICR, M. Michel M artin, v isita it encore neuf lieux de d éten tio n , n o ta m m e n t les cam ps de B eni Messous, de l ’Ecole de police d ’H ussein D ey et de Tefeschoun, ainsi que les prisons de Tizi-O uzou e t de M aison-Carrée, l ’h ô p ital de R ouiba, le C entre de passage d u Lycée A rdaillon e t le cam p d'A rcole.

E n o u tre, il se re n d it égalem ent au C entre m ilitaire d ’in tern e m e n t de K z a rT h ir, où se tro u v a ie n t encore u n m illier de prisonniers m usulm ans, cap tu rés les arm es à la m ain e t non encore libérés.

Comme les années précédentes, l ’ac tiv ité des délégués du CICR s ’est égalem ent exercée su r le territo ire de la m étropole, en fa v eu r des d éten u s a p p a rte n a n t au F L N e t des activ istes français in tern és. Ils o n t ainsi visité, d u 12 au 16 février, à Marseille, les prisons des G randes e t P e tite s B au m ettes, les cam ps d ’in tern e m e n t de T hol et du L arzac. D u ra n t la seconde quinzaine de février, ce fu t le to u r des prisons de P érigueux, B ordeaux, Toulouse, F o ix et M o n tau b an et du cam p p é n ite n tia ire de M aurac (détenus MNA).

De plus, le CICR a continué à tra n s m e ttre au x fonds de solidarité des A lgériens d éten u s en F ran c e et en Algérie les m o n ta n ts qui lui o n t été rem is à cet effet.

Les accords d’Evian et le sort des prisonniers. — L ’article 11 des accords d ’E v ia n p rév o y ait, à p a r tir d u 19 m ars, u n délai de v in g t jours, au cours duquel les P a rtie s s ’engageaient à libérer leurs prisonniers e t à inform er le CICR d u lieu de sta tio n n e m e n t de ceux-ci et de « to u te s les m esures prises en fav eu r de leu r libé­

ra tio n ». A l ’ex p iratio n de ce délai, les au to rité s françaises av a ie n t fa it co n n a ître au CICR les lieu x de sta tio n n e m e n t de 3.600 prison­

niers F L N c a p tu ré s les arm es à la m ain, y com pris 115 personnes internées dan s des cam ps d u Sud-algérien ainsi que les m esures prises p o u r la lib ératio n de ces prisonniers et po u r leu r re to u r d an s leurs foyers. Au d é b u t du m ois d ’avril, les libérations av a ie n t d é jà com m encé.

Prisonniers en mains algériennes. — D e son côté, e t en réponse a u x dém arches in in terro m p u es d u CICR, le G ouvernem ent pro v i­

soire de la R épublique algérienne lib éra it 3 m ilitaires français prisonniers de l ’A rm ée de L ib ératio n n atio n ale qui av a ie n t été

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ca p tu rés au cours d ’o pérations le long d u b arrag e fortifié à la frontière algéro-tunisienne au p rin tem p s 1961. Ces trois prisonniers faisaien t p a rtie d ’un groupe d o n t d eu x av a ie n t été libérés fin décem bre 1961 à T unis, en tre les m ains d ’u n re p ré se n ta n t d u CICR. D eux a u tre s m ilitaires français, ca p tu rés en février 1961 à K laa, en K abylie, fu re n t libérés p a r l ’A LN e n tre les m ains de la Commission d ’arm istice locale, à Tizi-Ouzou. A u Maroc, q u a tre a u tre s libératio n s in te rv in re n t en ju in . E nfin, u n e v in g tain e de légionnaires, originaires de divers p ay s européens, fu re n t égalem ent relâchés e t au ssitô t ra p a trié s p a r les soins de leu r consulat respectif.

Les enquêtes ouvertes d an s 594 cas, au su je t de 330 m ilitaires français e t 264 civils p o rtés disparus à u n m om en t ou à u n a u tre d u conflit et captifs présum és ou déclarés d u F L N , so n t dem eurées ju sq u ’à ce jo u r sans conclusion.

Assistance aux populations civiles victimes des événements

Population regroupées. — Le CICR m a in tin t au x p o p u latio n s regroupées, ju s q u ’à la fin d u p rin tem p s 1962, son assistance qui a v a it pris de l ’extension dès 1959 e t s’é ta it poursuivie en i960 e t en 1961.

Dès l ’av èn em en t de l'indépendance, la Ligue des Sociétés de la Croix-R ouge e t a u tre s organisatio n s p rire n t la relève. Les secours achem inés en Algérie, p a r le CICR, o n t été distrib u és p a r l ’e n tre ­ m ise de la C roix-R ouge française e t de ses équipes itin é ran tes, sou v en t en présence des délégués d u CICR (MM. M uralti e t de H eller). Ils co m p ren aien t n o ta m m e n t 320 tonnes de la it en poudre, 17 tonnes de from age, 37 tonnes de sucre. De plus, 5.000 tonnes de p ro d u its alim en taires divers, p ro v e n a n t de su rp lu s am éricains, o n t été rem ises au x équipes de d istrib u tio n s p a r l ’entrem ise d u CICR. R elevons enfin l ’envoi de secours divers (kachabias po u r enfants, savons, g o u ttes ophtalm iques, farines lactées e t fo rti­

fiants), p o u r u n e v aleu r de F r. 3.000.

L ’action médicale d’urgence. — L a p ro clam atio n d u cessez-le-feu, le 19 m ars 1962, ne m it pas fin, m alheu reu sem en t, au déferlem ent de violence. D ans les principales villes, les a tte n ta ts se m u ltip liaien t, n ’é p a rg n an t ni la pop u latio n civile, ni les m alades en tra ite m e n t dan s les h ô p itau x .

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L a sé p a ratio n rigoureuse qui s ’é ta b lit e n tre les q u artie rs m usulm an e t européen des grandes villes su scita b ie n tô t de graves problèm es su r les plan s m édical et san itaire. Le délégué p erm a n en t d u CICR à Alger, M. R. V ust, s ’efforça de faire ré ta b lir la libre circulation des m édecins et l'o u v e rtu re des pharm acies. Mais la g ra v ité de la situ a tio n im posa b ie n tô t au CICR l ’envoi d ’une équipe m édicale qui, sous la d irection d u D r de C hastonay, m édecin- chef, s ’in stalla à p a r tir d u 26 m ai à R elizane (Dr F o le tti, chirurgien), et à O ran (Drs R. A. Egli, U. Denzler) à p a r tir d u 30 m ai.

Le D r de C hasto n ay d istrib u a d u m atérie l de lab o ra to ire po u r des centres de tran sfu sio n sanguine, des m édicam ents, antibiotiques, vaccins, du m atérie l san itaire, ainsi q u ’u n e im p o rta n te q u a n tité de lait, p o u r une v aleu r to ta le de plus de 125.000 francs suisses.

Le CICR a v a it p récédem m ent procédé d ’urgence à d ’a u tre s envois de v aleur, c o m p re n an t n o ta m m e n t du plasm a sanguin e t du m atérie l de tran sfu sio n sanguine, p ro v e n an t en p a rtie des Croix- R ouges suédoise et italienne. De son côté, la Croix-R ouge française a v a it égalem ent adressé des secours au D r Egli.

P e n d a n t plus d ’u n m ois, les m édecins d u CICR o n t trav a illé d ans des conditions sou v en t difficiles, m ais o n t re n d u des services h a u te m e n t appréciés. Ils on t organisé à O ran une b a n q u e d u sang, e t procédé à des o pérations très délicates. Vers la fin de l’année, la C onfédération suisse fit don à l ’h ô p ita l M ustapha, à Alger, p a r l ’entrem ise d u CICR, d ’un sto ck de 143 kg d ’an tib io tiq u es.

Les démarches du CICR en faveur des personnes disparues après le cessez-le-feu. — D epuis le cessez-le-feu, e t p arallèlem ent au x a tte n ta ts com m is p a r l ’OAS, les disparitions e t les enlèvem ents de personnes d ’origine européenne s ’é ta ie n t m ultipliés en Algérie.

L a Croix-R ouge française e t les délégués d u CICR fu re n t assaillis de pressan tes dem andes. Ceux-ci en tre p rire n t au ssitô t de nouvelles dém arches. C’est ainsi que M. V ust, délégué p e rm a n e n t à Alger, re n c o n tra it M. A b d e rrah m a n F arès, p résid en t de l ’E x éc u tif pro v i­

soire e t de nom breuses p ersonnalités françaises et algériennes.

Le 22 ao û t, M. Jac q u es de H eller, délégué-adjoint, fu t reçu p a r M. B en B ella, présid en t d u B u reau po litiq u e e t lui fit p a r t des préoccupations que ces disparitions ca u saien t au CICR. O utre les procédures h abituelles de recherches, le CICR re p rit la p ra tiq u e ,

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fréquente p e n d a n t la seconde guerre m ondiale, des appels p a r radio. Des ém issions eu ren t lieu régulièrem ent su r les ondes de F ran ce V, en français et en arabe.

E nfin, le 13 septem bre, deu x délégués d u CICR, MM. J . J . M uralti et J . C asser, assistèren t à la lib ératio n de la prison de Maison- Carrée, près d ’Alger, de 25 re sso rtissa n ts européens en fav eu r desquels ils é ta ie n t in terv e n u s depuis plusieurs sem aines. Le 17 septem bre, ces m êm es délégués é ta ie n t au to risés à v isite r les 34 E uropéens encore d éten u s à M aison-Carrée, à s’en tre te n ir lib rem en t e t sans tém oin avec eux, e t à en dresser la liste n o m in ativ e qui fu t tran sm ise au x A u to rités françaises, les fam illes re cev a n t po u r leur p a r t les m essages qui leu r é ta ie n t destinés. Le 25 septem bre, les a u to rités algériennes re m e tta ie n t à la délégation d u CICR à Alger, une nouvelle liste de personnes européennes récem m ent arrêtées e t in ternées à M aison-Carrée, avec au to risa tio n de leu r rendre visite ; le m êm e jour, les délégués d u CICR assistèren t à la libération de s e p t d étenus européens.

H orm is les cas que nous venons de m entionner, les dém arches en treprises ne d o n n èren t guère de ré su lta ts. L e nom bre des personnes disparues d em eu rait considérable, environ 1.500. Bien que le délégué p e rm a n e n t d u CICR à Alger a it parfois ap p u y é les recherches en se re n d a n t personnellem ent dan s les régions où les disparitio n s av a ie n t été signalées, que le CICR ou ses délégués soient in terv e n u s de la façon la plus p re ssa n te e t p a r des dém arches réitérées auprès des plus h au tes a u to rité s p o litiques et que la p o p u latio n a it été in v itée p a r radio à d o n n er des renseignem ents e t à faciliter les inv estig atio n s, celles-ci, dan s la g rande m ajo rité des cas, dem eu rèren t vaines.

Il fa llu t a tte n d re le d é b u t de 1963 p o u r que, à la su ite d ’un accord in te rv e n u en tre les g o uvernem ents français e t algérien, le CICR soit en m esure de rep rendre, su r de nouvelles bases, ses recherches de disparus.

Anciens harkis détenus. — A u d é b u t d ’octobre, peu après l ’in stalla tio n d u nou v eau gouvernem ent algérien, une m ission du CICR se re n d it à Alger p o u r y p re n d re co n tac t avec les autorités.

Au cours de leurs en tretien s, MM. G aillard e t V ust abordèrent la question des anciens supplétifs m usu lm an s de l ’arm ée française,

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d étenus d ans divers prisons e t cam ps d ’in tern e m e n t, sollicitant l ’a u to risatio n p our les délégués du CICR de les visiter. Le 7 novem bre; le CICR s ’adressa d irectem en t au chef de l ’E ta t algérien po u r lui confirm er le vif désir d u Comité, d ’exercer sa m ission h u m a n ita ire en fav eu r de ce tte catégorie de victim es du conflit. D ’au tre s dém arches d ans ce sens fu ren t encore accom plies p a r la su ite et d ev aien t a b o u tir au d é b u t de 1963.

Mission en Afrique centrale et subéquatoriale

L a rap id e évolution politique e t sociale dan s la p lu p a rt des pays d ’A frique suscite parfois de sérieux trou b les et les victim es, ta n t au sein des forces arm ées que de la p o p u latio n civile, sont souvent nom breuses. Le CICR s ’en préoccupe d ’a u ta n t plus que les principes essentiels d u d ro it h u m a n ita ire — et n o tam m en t des C onventions de Genève de 1949 p o u r la p ro tec tio n des victim es de la guerre — ne sem blent encore que très im p arfa ite m e n t connus dan s beaucoup de ces pays. E n outre, l ’actio n de la Croix-Rouge en fa v eu r des victim es des conflits de to u te s sortes se h e u rte souvent à des obstacles nom b reu x e t divers.

D e v an t c e tte situ atio n , le CICR a chargé l ’u n de ses m em bres, M. Sam uel G onard, colonel co m m an d a n t de corps d ans l ’arm ée suisse, de se ren d re en m ission d ’étu d e dan s quelques pay s et territo ire s d ’A frique centrale. M. G onard, qui é ta it accom pagné de M. Georges H offm ann, délégué d u CICR, a visité au cours des mois de février e t m ars, les p ays su iv an ts : F éd ératio n de R hodésie et d u N yassaland, T an g an y ik a, K énia, O uganda, R uand a-U ru n d i, Congo-Léopoldville et Congo-Brazzaville. Le b u t de la m ission é ta it d ’étu d ier les m oyens d ’assurer, san s aucune distinction, n o ta m m e n t de race, une certaine p ro tec tio n a u x victim es m ili­

taires e t civiles des conflits in te rn a tio n a u x ou in térieu rs qui po u r­

ra ie n t su rv en ir en A frique, ainsi que les possibilités d ’action de la C roix-R ouge en fa v eu r des victim es de ces conflits. Les conclu­

sions et co n sta ta tio n s de ce tte m ission é ta ie n t destinées à l ’usage exclusif d u CICR. A la suite de ce tte m ission, celui-ci décida de créer une délégation générale p o u r l ’A frique su b équatoriale avec siège à S alisbury (R hodésie d u Sud). M. G. H offm ann, délégué d u CICR, qui a v a it fait p a rtie de la m ission ci-dessus, fu t désigné

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en qu alité de délégué général. Il a re jo in t son poste au d é b u t de l’année 1963.

Mission en Afrique occidentale

In v ité p a r la C roix-R ouge d u Togo a u x m an ife sta tio n s qu'elle a v a it organisées à Lom é à l ’occasion d u 8 m ai, Jo u rn é e m ondiale de la Croix-Rouge, le CICR s ’y est fa it rep résen te r p a r M. F rançois de R eynold, chef d u service de liaison. Celui-ci tro u v a u n ch aleu­

reux accueil d an s la ca p ita le togolaise où la C roix-R ouge natio n ale, officiellement reconnue en sep tem b re 1961 p a r le CICR, exerce une fructueuse a c tiv ité e t bénéficie d ’u n v a ste ap p u i populaire.

M. de R eynold a profité de ce déplacem ent p o u r v isite r trois au tres pay s de l ’A frique occidentale, le Sénégal, la Côte d ’iv o ire e t la Guinée. Il fu t p a r to u t reçu avec beaucoup d ’em pressem ent et a c o n staté que l ’idée de la C roix-R ouge suscite un vif in té rê t d an s ces jeunes E ta ts africains. A u Sénégal e t en Côte d ’ivoire, il a re n co n tré les dirig ean ts de Sociétés n atio n ales en form atio n et, en Guinée, les au to rités l ’o n t assuré de leu r in te n tio n d ’encou­

rager égalem ent la prochaine fo rm atio n d ’une C roix-R ouge nationale.

Congo

L ’enquête sur la mort de G. Olivet. — On sait que le 13 décem bre 1961, Georges O livet, délégué d u CICR, é ta it tu é à E lisabethville lors des com bats qui opposaient les forces des N atio n s Unies au x tro u p es katangaises. Avec lui, é ta ie n t tom bés égalem ent deux v olontaires de la Croix-R ouge d u K a ta n g a , M me Nicole V roonen e t M. S ty ts Sm eding. Ce n ’est que le 23 décem bre que les corps fu ren t retrouvés, ensevelis à quelques m ètres de leu r am bulance carbonisée, m arq u ée d u signe de la C roix-R ouge, su r une ro u te secondaire de la banlieue d ’E lisabethville. A la suite de ce tte tragédie, le CICR et les N atio n s U nies décidèrent, d 'u n com m un accord, de confier à une com m ission n e u tre e t im p artiale, la m ission de m en er une enquête approfondie. C ette com m ission fu t com posée des personnalités su iv an tes : M. le juge B jô rn K jellin, p résident

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de la Cour d ’appel de M almô (Suède), M. le professeur Léopold B reitenecker, d irecteu r de l’In s titu t de m édecine légale de V ienne (A utriche), M. le colonel H a n s R oost, officier in stru c te u r de l ’arm ée suisse, à L ucerne. L a Com mission a accom pli ses tra v a u x à E lisab eth - ville, dès le 10 février, avec la co llaboration des a u to rité s k a ta n - gaises et des N atio n s U nies. E lle les p o u rsu iv it à l ’In s titu t de m édecine légale de V ienne, où les corps av a ie n t été transférés p o u r exam en.

Le 8 ju in , le ra p p o rt de la com m ission a été rem is officiellement au Com ité in te rn a tio n a l de la C roix-R ouge e t à l ’O rganisation des N atio n s Unies. Ces d eux in stitu tio n s o n t officiellement rem ercié les m em bres de la com m ission p o u r leu r rem a rq u ab le tra v a il et re n d u hom m age à la conscience professionnelle avec laquelle ils se so n t ac q u itté s de leu r m a n d a t.

Prisonniers et détenus. — Le CICR a m ain ten u , to u t au long de l ’année, sa délégation au Congo (Léopoldville), ré p o n d a n t ainsi a u x v œ u x exprim és ta n t p a r les a u to rité s congolaises que p a r le co m m andem ent des N atio n s Unies. Il a ainsi été en m esure d ’exercer son action h u m a n ita ire en fav eu r des prisonniers m ilitaires et des d éten u s politiques. M. J . de P reux, délégué d u CICR, v isita à plusieurs reprises les personnes cap tu rées p a r les N atio n s Unies lors des com bats d ’E lisab eth ville e t o b tin t diverses am éliorations de leurs conditions d ’in tern e m e n t. Les N atio n s U nies a y a n t fina­

lem en t décidé de libérer les m ilitaires k atan g a is tom bés en leur pouvoir, les forces k atangaises lib érèren t égalem ent, au d é b u t de l'an n é e, quinze m ilitaires des N a tio n s U nies q u ’elles av a ie n t capturés.

Les prisonniers m ilitaires européens en m ain s de l ’ONU fu ren t libérés à leu r to u r à la fin de l ’année 1962. Toutefois, les com bats q u i éc la tère n t à n o u v eau à E lisa b e th ville, à la fin de ce tte m êm e année, e n tra în è re n t de nouvelles captu res. A u surplus, M. G. C. Senn, délégué d u CICR, qui a v a it p ris la relève de M. Georges O livet, tu é dan s l ’accom plissem ent de sa m ission, déploya, ta n t à Elisa- b eth v ille q u ’à A lbertville, de nom b reu x efforts, souvent couronnés de succès, en fa v eu r des victim es des co m b ats de la gendarm erie k atan g a ise co n tre les forces de l ’ONU e t l ’A rm ée n atio n ale congo­

laise. A u m ois d ’ao û t, M. Senn re n d it visite à une centaine de 15

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m ilitaires k a ta n g a is à S tanleyville, en fa v eu r desquels M. de P reu x é ta it in te rv e n u auprès d u général L u n d u la au m ois d ’avril. Il tra n sm it ensuite la liste n o m in ativ e de ces prisonniers au x a u to rité s d ’E lisabethville.

M. Senn re n d it encore visite, en ao û t égalem ent, su r l'île de B ulam bem ba, près de M atadi, à M. A ntoine Gizenga, d o n t le sort a v a it préoccupé le C IC R depuis plusieurs m ois.

E nfin, le délégué p a rtic ip a a u x tra v a u x d ’une com m ission des N atio n s U nies a y a n t p o u r o b je t de ra p a trie r au K asaï les 25.000 réfugiés b alu b as d ’E lisabethville. E n o u tre, grâce au x dém arches réitérées de M me J . E gger, re p ré se n ta n te d u CICR à Léopoldville, les a u to rité s congolaises o n t libéré u n ce rtain nom bre de déten u s politiques.

Rhodésie et Nyassaland — Burundi

M. G. C. Senn, délégué résid en t du CICR dan s la F éd ératio n de R hodésie e t du N yassaland, a visité, au m ois de m ars, à la prison de S alisbury, u n groupe de personnes arrêtée s à la su ite de troubles.

Il accom plit en septem bre des visites analogues en R hodésie du N ord e t au N yassaland.

Le m êm e délégué a visité, en novem bre, la prison d ’U sum bura, au B u ru n d i. C haque fois, M. Senn a fa it p a r t au x a u to rité s d éten ­ trices de ses suggestions en vue d ’am éliorer les conditions de déten tio n .

EXTRÊME-ORIENT ET SUD-EST ASIATIQUE Laos

Le 18 décem bre 1961, le CICR a v a it adressé à diverses Sociétés natio n ales u n aide-m ém oire qui faisait su ite au p rem ier appel lancé, le 11 a o û t de la m êm e année, en fa v eu r de la popu latio n laotien n e éprouvée p a r les hostilités. S im u ltan ém en t, il décidait de p o u rsuivre son a c tiv ité d an s ce pays, au m oins ju s q u ’à l'é té 1962, e t c ’est finalem ent ju s q u ’à la fin de l ’année q u ’il exerça son action h u m an itaire au Laos. L a situ a tio n , en p artic u lier celle des réfugiés a y a n t fui les zones de co m b at et d ’insécurité p o u r affluer au to u r

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des principales agglom érations de la vallée du Mékong, é ta it en effet to u jo u rs a la rm a n te , e t le G ouvernem ent de V ientiane a v a it exprim é le v œ u de voir le CICR poursuivre son œ uvre h u m an itaire.

C ette action fu t alim entée, en p artie , p a r des prélèvem ents su r le fonds de secours d u CICR, p o u r u n m o n ta n t de 310.600 fr. suisses, auxquels sont venues s 'a jo u te r les co n trib u tio n s en espèces ou en n a tu re reçues en réponse au x appels lancés en a o û t et en décem bre 1961. Ces co n trib u tio n s p ro v en aien t des Sociétés natio n ales des p ay s su iv an ts : A ustralie, A utriche, B elgique, B irm anie, C anada, E tats-U n is, F rance, G rande-B retagne, In d e , Ja p o n , L iechtenstein, L uxem bourg, N orvège, N ouvelle-Zélande, P a k ista n , P ays-B as, P hilippines, Pologne, Suisse, R épublique fédérale d ’Allem agne, T haïlande. D ’au tre s in stitu tio n s offrirent des dons, n o tam m en t l ’O xford C om m ittee for F am in e Relief, qui versa une co n trib u tio n de 5.000 livres sterling. Le to ta l des secours tran sm is p a r le CICR au L aos p e n d a n t l ’année 1962 s’est élevé à fr.s. 239.180.

In d é p en d am m en t des secours p ro p rem en t dits, l ’action du C IC R s’est exercée en fav eu r des d éten u s de to u te s catégories, conform ém ent a u x tâches trad itio n n elles d u CICR.

L ’aide aux réfugiés. — Le nom bre des réfugiés s ’ac cru t consi­

d érab lem en t dan s les prem iers mois de l ’année ; alors q u ’on les estim ait à 6.000 en a o û t 1961, au m om en t où le CICR com m ença son action, e t à 10.000 à la fin de ce tte m êm e année, c ’est à 30, 35.000 q u ’on les é v a lu a it en m ai 1962 (17.000 d ’en tre eux av a ie n t d é jà reçu des secours d ’urgence de la C roix-R ouge). L a p lu p a rt é ta ie n t des réfugiés « riverain's », c ’est-à-dire in stallés su r les bords d u M ékong. Le CICR leu r fit re m e ttre , p a r l ’entrem ise de son re p ré se n ta n t au Laos, le D r J ü rg B aer, des filets de pêche, ainsi que d ’a u tre s secours co n sistan t en tex tiles, m édicam ents (en p artic u lier des m u ltiv ita m in e s), vivres e t savon.

A la m êm e époque, c ’est-à-dire p eu a v a n t P âques, le D r B aer d istrib u a des v êtem en ts, vivres e t ustensiles de m énage à de n o u v eau x réfugiés arrivés récem m ent à P ak san e, à environ 150 km . à l ’est de la ca p ita le a d m in istra tiv e de V ientiane, de m êm e que d an s le S ud d u Laos, à P akse e t à T h ak h ek . Le délégué du CICR se re n d it en m ai d an s la p laine des Ja rre s, où il s ’est e n tre te n u avec les a u to rité s de K h a n g K a y de diverses questions hum ani-

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taires, n o ta m m e n t de l ’échange de nouvelles fam iliales en tre personnes séparées p a r les événem ents, du regroupem ent de fam illes laotiennes et de la situ a tio n des prisonniers am éricains et philippins d éten u s p a r ces au to rités. Il re m it des le ttre s destinées à ces prison­

niers am éricains.

A l ’a u tre e x tré m ité d u pay s, a u x confins de la B irm anie, de la Chine et de la T haïlande, les opérations m ilitaires dans les régions de M uong-Sing et de N a m -T h a a v a ie n t provoqué un nouvel afflux de réfugiés à L u an g P ra b a n g , cap itale royale, où ceux-ci arriv aien t à pied ou en pirogue, lo rsq u ’ils n ’é ta ie n t pas évacués des zones de co m b at p a r hélicoptère ou p a r avion. Il fa llu t organiser de nouvelles d istrib u tio n s de secours, qui eu ren t lieu fin avril.

Ce fu t ensuite à H ouei Sai, localité située au b o rd d u M ékong, face à la T haïlande, que le délégué d u CICR procéda, en com pagnie de M me N o u p h a t C hounram any, présid en te du Com ité des dam es de la C roix-R ouge lao, à des d istrib u tio n s de v êtem en ts, de couver­

tures, de la it condensé e t de concentrés de soupe a u x réfugiés Méos récem m ent arrivés des régions m ontagneuses situées au nord de la ville. L a C roix-R ouge lao c o n stitu a à ce tte occasion un Com ité provisoire local à H ouei Sai. C ette Société natio n ale av a it, depuis le m ois de décem bre 1961 et in d ép en d a m m e n t de l ’assistance au x blessés hospitalisés e t au x fam illes sinistrées, ap p o rté son aide à 12.413 réfugiés, leu r d istrib u a n t d ’im p o rtan tes q u a n tité s de vivres, de v êtem e n ts e t d'effets divers.

Q u an t au x réfugiés Méos, c ’est à plusieurs reprises q u ’ils fu ren t l ’ob jet de la sollicitude d u CICR. A u m ois de juin, le D r B aer se re n d it à S ayaboury, su r la rive d ro ite d u M ékong, chef-lieu de la province du m êm e nom , en com pagnie de la princesse O un K ham , m em bre d u Com ité des dam es de la C roix-R ouge lao, p o u r y d istrib u er des v êtem en ts, du riz, du soya, ainsi que des b o ttes de caoutchouc offertes p a r la Suisse et fo rt appréciées dan s les terrain s bou eu x de ce tte région. Les réfugiés Méos, p e rd a n t fréquem ­ m en t leurs cartes de contrôle, u n nouveau systèm e, plus efficace, a été utilisé à c e tte occasion : à ceux qui av a ie n t reçu leu r p a rt, on tra ç a it u n e m arq u e , sou v en t u n e croix, su r le v e n tre !

A p a r tir du m ois d ’ao û t, M. Jac q u es Ruff, co llab o rateu r du CICR, succéda au D r J ü rg B aer en q u alité de délégué du CICR au Laos. Le nouv eau délégué d u CICR p o u rsu iv it l ’œ uvre de

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son prédécesseur. A u m ois de septem bre, il se re n d a it à T hakhek, chef-lieu de la province de K ham ouane, p o u r y d istrib u er des secours à des groupes de réfugiés v enus de régions m ontagneuses dan s la vallée d u M ékong. A ccom pagné de plusieurs m em bres de la C roix-R ouge lao, ainsi que d ’u n re p ré se n ta n t de la P révoyance sociale, M. R uff re m it a u x réfugiés d u riz, du la it condensé, d u sel e t des secours divers, dan s plusieurs cam ps e t villages. Les béné­

ficiaires, gens sou v en t très pauvres, o n t fa it a u x re p résen ta n ts de la Croix-R ouge u n accueil chaleureux.

P o u rta n t, à p a r tir des accords d u cessez-le-feu, le nom bre des réfugiés com m ença de dim inuer sensiblem ent et le CICR, to u t en m a in te n a n t son assistance à ce rtain s groupes im p o rta n ts dem eurés dan s la vallée d u M ékong, p u t envisager la ferm eture de sa délégation au Laos d an s un av en ir re la tiv e m e n t proche.

M. Ruff, délégué d u CICR, p o u rsu iv it donc, au m ois de novem bre, ses d istrib u tio n s de vivres au x réfugiés riverain s d u M ékong, en p artic u lier à des groupes de réfugiés K has et Méos, p arv en u s dans la région depuis m oins de trois m ois et qui n ’av a ie n t pas encore été secourus. E nfin, vers la fin de l ’année, le délégué d u CICR réussit égalem ent à re m e ttre des secours d an s une région p a r ti­

culièrem ent difficile d ’accès et éc h a p p a n t à l ’a d m in istra tio n d u G ouvernem ent de V ientiane ; il se re n d it ainsi à P hong Saly, ville laotienne située à m oins de 50 km . de la fro n tière chinoise, e t d an s certain s d istricts isolés d u n o rd d u pays, n o ta m m e n t à M uong H iem . Il fit ces déplacem ents d ans u n avion « B eaver », a p p a rte n a n t au x forces d é p e n d a n t d u prince S o u v an n a P houm a.

L ’aide aux prisonniers et internés. — P arallèlem en t à son ac tiv ité en fa v eu r des réfugiés, le CICR n ’a cessé de se préoccuper des prisonniers e t internés. L ’Agence ce n trale de recherches, à Genève, saisie de dem andes co n cern an t des resso rtissan ts étran g ers disparus au Laos, s ’efforça d ’o b ten ir de leurs nouvelles.

F in ju illet, le délégué du CICR, M. Jac q u es Ruff, v isita le cam p de prisonniers lao tien s de S a v a n n a k h e t (300 internés) et y rem it u n lo t de m édicam ents. C ette visite fu t renouvelée, fin décem bre, p a r le m êm e délégué qui o b tin t l ’au to risatio n , p o u r les prisonniers, de correspondre avec leu r fam ille, su r des form ules établies p a r l ’Agence cen trale de recherches, la Croix-R ouge lao se

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ch a rg ea n t de tra n s m e ttre ces m essages ainsi que les réponses des fam illes.

Selon l ’usage, le délégué re m it au x a u to rité s lao tien n es un ra p p o rt co nsignant les co n sta ta tio n s faites et les am éliorations considérées com m e indispensables. Plusieurs re p ré se n ta n ts d u m inistère de la S an té et de la Croix-R ouge lao av a ie n t d ’ailleurs p articip é à la visite et au x d istrib u tio n s de secours à ce cam p, d o n t le D r B aer s ’é ta it d é jà occupé ac tiv e m e n t en avril. Q uelques am éliorations, n o ta m m e n t le d ro it p o u r les in tern é s de recevoir des jo u rn a u x et des colis, av a ie n t suivi ce tte visite.

E n ao û t, le délégué d u CICR assistait à la lib ératio n de cinq A m éricains et d ’u n P hilippin, prisonniers d u P a th e t Lao. Q u a tre des prisonniers am éricains av a ie n t é té visités en novem bre 1961 p a r M. A ndré D u ran d , délégué général d u CICR p o u r l ’Asie. M. R uff fu t égalem ent p résen t lors de la lib éra tio n à V ientiane de six prisonniers de n a tio n a lité v ietnam ienne, d o n t q u a tre choisirent de se rendre en R épublique d ém ocratique du V ietnam .

L’aide aux blessés et malades. — L e CICR a égalem ent voué une a tte n tio n p articulière au x h ô p itau x . Le 23 ja n v ie r S. M. la R eine p ré sid a it la rem ise de colis au x blessés e t m alades des h ô p ita u x de L u an g P ra b a n g ainsi que de plasm a sanguin (don de la Croix- R ouge néerlandaise) à la direction des h ô p itau x . C ette d istrib u tio n fu t renouvelée au m ois de m ai, à la suite des engagem ents m ili­

taires survenus dans la région de N am T ha. A u m êm e m om ent, le CICR faisait p arv en ir à l ’h ô p ital m ilitaire de V ientiane u n lot de douze prothèses oculaires ; à la Croix-R ouge lao de X ieng- K h ouang (siège d u g ouvernem ent d u prince S ouv an n a P houm a), il envoya u n lot de 35 caisses de m édicam ents, dons des Croix- R ouges polonaise, indienne et suisse, co m p ren an t principalem ent des p ro d u its p h arm a ceu tiq u es et d u m atérie l chirurgical. Ce d ernier envoi p a rv in t à d estin atio n p a r l ’in term éd iaire de la Croix- R ouge de la R épublique d ém ocratique d u V ietnam . Q u a n t à la C roix-R ouge lao, elle accom plit d an s ce dom aine des tâches re m a r­

quables : un groupe de dam es a fait, trois fois p a r jour, des d istri­

b u tio n s à 400 blessés hospitalisés, et la Société a rem is d u p lasm a sanguin au x h ô p itau x de S aravane, V ientiane, S av an n a k h et, A tto p eu , P akse, L u an g P ra b a n g e t T h ak h ek .

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A H ouei Sai, le D r B aer re m it du la it condensé au x blessés et m alades en tra ite m e n t à l ’h ô p ita l fondé p a r feu le D r T om Dooley, m édecin am éricain, en m ém oire d u q u el u n e fo n d atio n a été créée p o u r co n tin u er l ’œ u v re h u m a n ita ire ad m ira b le à laquelle il av a it consacré sa vie.

A u mois de ju in , à S ayaboury, il d istrib u a d u la it condensé et du riz à l ’h ô p ita l de l ’« O peratio n B ro th erh o o d », p a tro n n é e p a r la jeu n e C ham bre de com m erce des P hilippines. E n ao û t et en septem bre, ce fu ren t les p a tie n ts du cam p m ilitaire de Chinaim o, près de V ientiane, qu i re ç u re n t égalem ent des secours p a r les soins de M. Ja c q u e s Ruff. Celui-ci a p p o rta u ltérieu rem en t 700 kg de m édicam ents à l ’infirm erie de P ho n g Saly, installée dan s une grange désaffectée. Il v isita égalem ent l ’h ô p ita l de L u an g P ra b a n g e t l ’h ô p ita l M ahosot à V ientiane, au xquels il re m it des secours.

Le conflit indo-portugais

Alors q u ’u n re p ré se n ta n t d u CICR s ’é ta it rendu, dès le 24 décem bre 1961, quelques jours après l ’occupation du territo ire, d ans les cam ps de Goa, où se tro u v a ie n t des prisonniers p ortugais a u x m ain s des tro u p es indiennes, le CICR a v a it sollicité égalem ent, auprès d u g o u v ernem ent de L isbonne, l ’a u to risa tio n de v isiter les prisonniers indiens in tern é s au P o rtu g a l e t d ans les territo ires d ’outre-m er. L a réponse des a u to rité s p o rtugaises a y a n t été au ssitô t favorable, M. J . P. M aunoir, délégué d u CICR, v isita dès le 16 jan v ier, en com pagnie d u secrétaire général de la Croix-R ouge portugaise, les in tern é s civils indiens d éten u s à la prison de Caxias, près de L isbonne. D eux a u tre s délégués, MM. R o b ert G uinand et Jac q u e s Ruff, pro céd aien t à des visites analogues, respectivem ent au M ozam bique et à Macao. O b te n a n t u ltérieu rem en t l ’agrém ent des a u to rité s de la N ouvelle D elhi p our u n e nouvelle inspection à Goa, M. Jac q u e s R uff procéda à une seconde visite des cam ps d ’in tern e m e n t de Vasco de G am a, P o n d a, e t de la forteresse d ’A guada, d ans l ’ancienne enclave portugaise, où se tro u v aie n t rassem blés plus de 4.000 prisonniers. L e délégué du CICR fit p a rv e n ir à l ’Agence ce n trale de recherches, à Genève, 4.348 cartes de ca p tu re et 2.896 m essages adressés p a r les prisonniers à leur fam ille. Dès l ’o u v ertu re d u conflit, le CICR, d ’ailleurs, s’éta it

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préoccupé d ’é ta b lir u n e liaison postale en tre les prisonniers et leur p aren té, les com m unications norm ales en tre Go a et le P o rtu g al a y a n t été interro m p u es. L a C roix-R ouge indienne se chargea de tra n s m e ttre les m essages.

A u M ozam bique, M. R o b ert G uinand, délégué d u CICR, v isita n euf cam ps d ’in te rn e m e n t, c o m p re n an t 2.000 resso rtissan ts indiens environ, situés d an s divers d istric ts de ce v a ste territo ire . P a ra l­

lèlem ent, le CICR est in te rv e n u auprès des au to rité s indiennes p o u r réclam er la lib ératio n des prisonniers m ilitaires p ortugais, conform ém ent au x clauses de la I I I e C onvention de Genève, qui p ré v o it que les prisonniers d oivent être libérés e t ra p a trié s sans délai après la fin des hostilités actives.

Le conflit sino-indien

S itô t après le déclenchem ent du conflit qui m it au x prises, dès le mois d ’octobre 1962, les forces arm ées de la Chine e t de l’Inde, d an s les régions him alayennes, le CICR offrit ses services aux Sociétés n atio n ales de la C roix-R ouge de ces deu x pays. D ans u n télégram m e envoyé sim u ltan é m en t à la N ouvelle D elhi e t à P ékin, il se déclara p rê t à exercer son ac tiv ité h u m a n ita ire en fav eu r des victim es d u conflit, en p a rtic u lie r des prisonniers.

L e g o u v ernem ent indien d o n n a au ssitô t une réponse positive au x offres de service d u CICR, e t M. A ndré D u ra n d , délégué général d u CICR p o u r l ’Asie, se re n d it, dès le 15 novem bre, à la N ouvelle D elhi. Les au to rité s indiennes a y a n t procédé à l ’in te rn e m e n t des resso rtissan ts chinois ou d ’origine chinoise ré sid a n t en Assam , le délégué d u CICR sollicita l ’a u to risatio n de les visiter, ce qui lui fu t ra p id e m e n t accordé. C’est ainsi que, le 12 décem bre, M. D u ra n d v isita le cam p de Deoli, près de K o ta , en tre D elhi et B om bay, où environ 2.000 Chinois se tro u v a ie n t internés.

D ’a u tre p a r t, les 4 e t 5 décem bre, la Ligue des Sociétés de la C roix-R ouge a v a it lancé, d ’en te n te avec le CICR, un appel en fa v eu r des civils évacués de la zone de co m b at au x frontières n ord-est de l ’Inde, ainsi que des civils chinois in tern és et des blessés et m alades des forces arm ées. De son côté, la Croix-Rouge chinoise p ré p a ra it u n envoi de 2.000 colis de vivres et v êtem en ts à l ’in te n tio n des in tern é s chinois, envoi qui d ev a it être achem iné

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dès le d é b u t de 1963. P lusieurs C roix-R ouges natio n ales rép o n ­ d iren t a u ssitô t à l ’appel d u CICR et de la Ligue, en p artic u lier la C roix-R ouge canadienne, qui fit un don en espèces de 5.000 dollars, e t la C roix-R ouge au stralien n e, qui envoya d u lait en p o udre e t des m u ltiv itam in es, d ’une v aleu r de 5.000 livres sterling.

Le CICR tra n s m it le to ta l des dons, re p ré se n ta n t 200.000 francs suisses, à la C roix-R ouge indienne, qui a v a it égalem ent à répondre a u x besoins des réfugiés ; le nom bre de ceux-ci é ta it évalué à 15.000 dan s le n ord-est de l’Inde. P arm i ces réfugiés, figuraient de n o m b reu x m o n tag n ard s de la « N o rth E a s t F ro n tie r A gency » e t m êm e des T ibétains. Le délégué d u CICR, M. D u ran d , v isita les cam ps d ’accueil en A ssam , à la fin d u m ois de décem bre. L ’a rrê t des h ostilités d e v a it c e p en d an t p e rm e ttre à u n e gran d e p artie de ces réfugiés de regagner assez ra p id e m en t leu r résidence

habitu elle.

C ependant, le problèm e le plus im p o rta n t posé p a r ce conflit re sta celui des m ilitaires indiens cap tu rés p a r les forces chinoises.

Comme on l ’a d it, le CICR s ’é ta it adressé im m éd iatem en t au g o u v ernem ent chinois p o u r lui offrir ses services et, dès q u ’il eut connaissance de la présence de m ilitaires indiens prisonniers en Chine, il sollicita l ’au to risa tio n de faire v isite r ces prisonniers p a r l ’u n de ses délégués, conform ém ent à la I I I e C onvention de Genève.

A rg u a n t d u m ain tie n des relations diplom atiques en tre les deux pays, le g o u vernem ent chinois s ’a b stin t de d o n n er au CICR une réponse favorable. Dès le 16 novem bre, la C roix-R ouge chinoise a v a it confirm é à la C roix-R ouge indienne la ca p tu re de 929 m ili­

taire s indiens, chiffre qui d ev a it se révéler b ien su périeur p a r la suite. E n outre, les au to rité s chinoises en tre p ren a ie n t, dès a v a n t la fin de l ’année, de libérer e t de ra p a trie r des blessés e t des m alades ; le 31 d écem b re 716 prisonniers a v a ie n t ainsi été ra p a trié s, ta n d is que la C roix-Rouge indienne re cev a it les prem ières listes, p o rta n t s u r 1.131 prisonniers m a in ten u s en ca p tiv ité. Le 19 décem bre, la Croix-R ouge indienne a v a it rem is à leu r in te n tio n 2.000 colis de vivres e t de v êtem e n ts à la C roix-R ouge chinoise.

Q u a n t au CICR, il a poursuivi, en plein accord avec la C roix-R ouge in dienne, ses dém arches auprès des au to rité s de P ék in , p o u r o b te n ir l ’au to risa tio n de faire v isite r ces prisonniers d e guerre.

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Népal

L ’œ u v re entrep rise dès i9 6 0 e t poursuivie en 1961, en faveur des quelque 20.000 réfugiés tib é ta in s au N épal, a continué en 1962.

E n prem ier lieu, l’assistance m édicale, selon les ra p p o rts des délégués m édecins d u CICR, est dem eurée p artic u lièrem en t urgente.

C ette ac tiv ité m édicale s ’est exercée n o ta m m e n t à Chialsa Gdm pa, dan s la région de IChum bu Solu, à K a th m a n d u , à P o k h a ra et à D hor P a ta n , où la délégation o u v rit des dispensaires au profit des réfugiés et de la popu latio n népalaise. D ans la h a u te vallée d u T h akkola, en revanche, le CICR d u t ferm er u n poste san itaire p e n d a n t la période de la m ousson, qui re n d a it l ’approvisionnem ent difficile. Les pluies s ’opposèrent aussi au x com m unications établies p a r le CICR au N épal grâce à deu x avions P ila tu s P o rte r, de fabricatio n suisse, spécialem ent conçus p o u r les vols en h a u te m ontagne. Le CICR in sta lla p our ces appareils des aérodrom es de fo rtu n e qui sont p arm i les p lu s élevés d u m onde e t qui présen­

te n t évidem m ent parfois quelque danger. Ces avions, d o n t l ’u tili­

satio n a com m encé au d é b u t de l ’année 1961 su r l ’in itia tiv e de M. T oni H agen, o n t re n d u de précieux services.

In d é p en d am m en t de l ’actio n m édicale, le CICR a poursuivi au N épal une action de secours im p o rtan te. S ur le nom bre to ta l de 20.000 réfugiés, 4.000 é ta ie n t dénués de m oyens d ’existence et le CICR p rit en charge 2.000 d ’en tre eux. Il leu r fo u rn it non seule­

m e n t des vivres et des vêtem en ts, m ais chercha à les réin staller définitivem ent en les a id a n t à su b v en ir eux-m êm es à leurs besoins.

Ceux qui av a ie n t d é jà u n m étier on t p u l ’exercer au cen tre a rtisan a l de K a th m a n d u , qui occupe des tisserands, des tailleurs, des c h a r­

pentiers, des cordonniers. P rès de P o k h ara , 400 au tre s réfugiés fu ren t égalem ent p ris en charge p a r le CICR, en p a rtie grâce à u n don de 300 tonnes de vivres (lait en poudre, farine, légum i­

neuses, graisse com estible) d u gouvernem ent am éricain. D e son côté, le « N epal in te rn a tio n a l T ib e ta n R efugee R elief C om m ittee », d o n t le siège est à K a th m a n d u , a rem is au CICR des secours im p o r­

ta n ts , co m p ren an t en p artic u lier u n alim en t riche et apprécié des réfugiés, le « M ultipurpose food ». L a C roix-R ouge suédoise a p p o rta égalem ent u n e c o n trib u tio n sous form e de 6 to n n es de la it en poudre p o u r les enfants.

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L a colonie agricole de D h o r P a ta n , qui accueillit des nom ades venus de l ’ouest d u T ib et, s ’est développée d ’une façon satisfai­

san te, à te l p o in t que de nom b reu x T ib étain s, a ttiré s p a r cette réussite, o n t afflué à la colonie, v e n a n t des régions voisines. D eux villages n o uveaux sont nés d ans c e tte h a u te vallée d u N épal central.

Indonésie

L a co llaboration in stitu é e en 1961 en tre la Croix-R ouge indo­

nésienne et le CICR p o u r le p aiem ent des allocations versées p ar le gouvernem ent des P ays-B as au x ressortissants néerlandais dem eurés en Indonésie, s’est poursuivie au cours de l ’année 1962.

E n m ars, M. P ierre V ibert, délégué d u CICR, se re n d it à D ja k a rta p o u r exam iner les m odalités des versem ents. Il s ’e n tre tin t avec la Croix-R ouge indonésienne, chargée p a r le gouvernem ent indonésien de régler c e tte question. A près u n prem ier versem ent qui av a it eu lieu en décem bre 1961 et d o n t 800 personnes av a ie n t été b éné­

ficiaires, une deuxièm e ré p a rtitio n , d o n t le m o n ta n t s’élevait à 125.000 dollars, é ta it en effet en cours a u d é b u t d ’avril. Le tro i­

sièm e tra n sfe rt, de 100.000 dollars, in te rv in t en ao û t. Le CICR, a g issan t en q u alité d ’in term éd iaire n eu tre , a exercé ce tte ac tiv ité h u m a n ita ire en Indonésie, en raison de l ’absence de relations diplo­

m atiq u es e t consulaires en tre ce p ay s e t le g ouvernem ent néer­

landais.

Le CICR in te rv in t aussi d ans le conflit qui opposa les P ay s B as à l’Indonésie au su je t de la N ouvelle-G uinée (Irian occidental).

A u cours de l ’engagem ent n a v a l d u 15 janvier, su rv en u dan s les parages des îles A ru, en tre navires indonésiens e t néerlandais, les forces néerlandaises av a ie n t ca p tu ré un ce rtain nom bre de m ilitaires indonésiens. A c cep tan t le m a n d a t que lui proposait M. T h a n t, secrétaire général des N atio n s U nies, po u r la lib ératio n e t le ra p a trie m e n t de ces prisonniers, le CICR chargea M. A ndré D u ra n d , délégué général d u CICR p o u r l ’Asie, alors en résidence à Tokio, de se ren d re à H ollandia, en N ouvelle-G uinée. M. D u ra n d v isita les 52 prisonniers indonésiens cap tu rés à la su ite de l ’enga­

gem ent n av a l d u 15 janvier, ainsi q u ’u n ce rtain nom bre d ’internés civils indonésiens qu i s’é ta ie n t infiltrés en N ouvelle-G uinée et

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av a ie n t été a rrêtés p a r les a u to rité s n éerlandaises en i960 e t 1961.

Le 11 m ars, il a rriv a it à S ingapour en com pagnie des 52 prison­

niers q u ’accueillit une délégation de la Croix-R ouge indonésienne chargée de les accom pagner ju s q u ’à D ja k a rta . Ainsi, le CICR s ’a c q u itta de la tâch e p o u r laquelle le secrétaire général des N ations Unies a v a it sollicité son concours.

Enfin, le CICR a égalem ent veillé, en Indonésie, à la tran sm is­

sion de m essages fam iliaux, conform ém ent à l ’offre q u ’il av a it fa ite au x g o uvernem ents indonésien et néerlandais, à la suite de la suspension des re la tio n s postales e n tre les d eux p ays. Ces m essages é ta ie n t tran sm is su r des form ules faites d ’après un m odèle établi p a r le CICR ; les Sociétés n atio n ales m e tta ie n t ces form ules à la disposition d u public et les envo y aien t à l ’Agence centrale à Genève, qui se charg eait de les tra n s m e ttre au pay s de d estin atio n . Les réponses e m p ru n ta ie n t le m êm e canal, en sens inverse. Les com m u­

n ications de caractère u rg e n t se faisaien t p a r voie télégraphique.

Le nom bre des m essages tran sm is s ’est élevé à près de 4.000.

République du Vietnam

Le nouv eau délégué d u Com ité in te rn a tio n a l de la C roix-Rouge en R épublique du V ietnam , M. W erner M uller, qui a succédé à M. A. M. L euenberger, a visité, le 18 octobre, u n cam p d ’in tern és à P h u Loi, près de Saigon. Ce déplacem ent a v a it été organisé p a r la Croix-Rouge de la R épublique d u V ietnam , d o n t le p résid en t d u Comité d u Sud, le D r T ru o n g T an T u n g a p artic ip é person­

nellem ent à la visite.

E n avril, le délégué d u CICR s ’est re n d u à D a N hang (Tourane) po u r y re n co n trer v in g t pêcheurs chinois originaires de l ’île de H a in a n d ans le golfe d u T onkin, qui, p o rtés disparus, a v a ie n t fait l ’o b jet d ’une dem ande de recherche auprès du CICR p a r la Croix- R ouge chinoise. F in a lem en t re tro u v és en bonne sa n té dan s la ville indiquée, les v in g t pêcheurs o n t p u re p a rtir p o u r leu r pays, à bo rd d ’une jo n q u e que leu r p ro cu ra le g o u v ernem ent v ietnam ien, celle q u ’ils possédaient lo rsq u ’ils a v a ie n t abordé à T o u ran e é ta n t hors d ’usage. L a C roix-R ouge chinoise an n o n ça u ltérieu rem en t au CICR que les v in g t pêcheurs a v a ie n t regagné leu r pay s e t é ta ie n t en sécurité.

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Japon

Alors que l ’an n ée 1961 a v a it été m arq u ée p a r deux in te rru p tio n s des op ératio n s de ra p a trie m e n t des Coréens ré sid a n t au Jap o n , l’u n e due à u n e épidém ie de grippe, l ’a u tre à la nécessité de ré p are r les b a te a u x a ssu ra n t la n a v e tte en tre le p o rt jap o n ais de N iigata e t le p o rt nord-coréen de C hongjin, les d é p a rts o n t repris au d éb u t de 1962, m ais à u n ry th m e ré d u it. Le 86e convoi co m prenait m oins de 100 personnes, ta n d is q u ’au d é b u t des opérations plus de 1.000 Coréens q u itta ie n t le J a p o n chaque sem aine. Les convois su iv a n ts n ’o n t com pté chacun que deu x à tro is cents personnes en m oyenne. D e v a n t c e tte situ a tio n , les Sociétés de la Croix- R ouge d u J a p o n e t de la R épublique d ém ocratique populaire de Corée o n t décidé, vers la fin de l ’année, de reconduire p o u r une an n ée l ’accord re la tif au ra p a trie m e n t des Coréens établis au J a p o n , signé à C alcu tta en 1959, e t a rriv a n t à échéance le 12 novem bre 1962. D e son côté, le CICR accéda à la dem ande de la C roix-R ouge japonaise de m a in te n ir p o u r u n e année encore sa d élégation spéciale au Ja p o n , d o n t la m ission consiste essentielle­

m en t, rappelons-le, à vérifier que la décision des p a r ta n ts résulte de le u r libre choix. P o u r s ’a c q u itte r de ce tte tâche, les m em bres de la m ission spéciale d u CICR o n t re n d u visite, en novem bre et décem bre, a u x Com ités locaux de la Croix-R ouge nippone et au x au to rité s d ’u n ce rtain nom bre de provinces, s ’in fo rm an t d ’une façon approfondie des conditions d ans lesquelles se faisaient les inscrip tio n s p o u r le d é p a rt en Corée d u N ord. F in décem bre, le nom bre to ta l des ra p a trié s s ’élevait à 78.000 environ, contre 75.000 à la fin de 1961 et 52.000 à la fin de i960.

Philippines

M. J o h n W . M ittner, délégué d u Com ité in te rn a tio n a l de la C roix-R ouge a u x P hilippines, a visité, en septem bre et décem bre, les prisonniers in tern é s au fo rt Me K inley à Manille, en com pagnie d u D r T. C alasanz, d irecteu r de la Croix-R ouge des Philippines.

C’é ta it la troisièm e v isite fa ite p a r le délégué d u CICR à ces d éten u s, au x q u els il a rem is des secours.

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Indemnisation d’anciens prisonniers de guerre

Le CICR a versé, en 1962, trois m illions de francs suisses à la Croix-R ouge des P hilippines, dernier p aiem en t fa it à ce pay s en v e rtu de l ’article 16 d u tra ité de p aix avec le Ja p o n . Cet article p ré v o y ait q u ’u n e in d em n ité financière serait versée a u x anciens prisonniers de guerre en m ain s japonaises, afin de com penser les rigueurs endurées p e n d a n t leu r ca p tiv ité.

Désigné p a r le tra ité de p aix p o u r accom plir c e tte tâch e h u m a ­ n itaire, le CICR a procédé en 1957, à la plus g ran d e p a rtie des d istrib u tio n s d an s les pay s signataires, au m oyen de som m es prélevées su r les fonds japonais. Mais, au x Philippines, l ’absence d ’archives, d é tru ite s p e n d a n t la guerre, a v a it re ta rd é les versem ents.

Le CICR p u t aussi procéder à des v ersem ents com plém entaires au x a u tre s p ay s bénéficiaires, en ré p a rtissa n t le solde de la p a r t qui a v a it été réservée au x P hilippines a v a n t que le nom bre d ’a y a n ts d ro it de ce p ay s fû t connu. Ainsi, la F ran c e a reçu l ’éq u iv ale n t de 427.000 francs suisses, ce qu i a p o rté le to ta l des fonds jap o n ais que lui a tran sm is le CICR à environ 3.500.000 francs suisses.

De son côté, la R épublique d u V ietnam a reçu 251.000 francs suisses, qui o n t p o rté à 1.600.000 le to ta l des v ersem ents faits à ce pays.

F in 1962, les opérations de d istrib u tio n , accom plies d ans 14 pays, a v a ie n t perm is de ré p a rtir environ 65 m illions de francs suisses en tre q uelque 200.000 prisonniers de guerre ou leurs su rv iv an ts.

PROCHE ET MOYEN-ORIENT Irak

Le CICR a reçu, au cours de l ’année, différentes listes, p o rta n t au to ta l su r 94 personnes, m em bres des forces arm ées ou de l'a d m i­

n istra tio n irakiennes captu rées p a r les insurgés kurdes en Ira k . Le CICR a fa it re m e ttre copie de ces docum ents a u x au to rités de B agdad, p a r l ’in term éd iaire d u C roissant-R ouge irakien, expri­

m a n t en m êm e tem p s le v œ u de recevoir des renseignem ents analogues su r le so rt des prisonniers e t in tern é s d ’origine k u rd e se tro u v a n t au x m ains d u g o u vernem ent irakien.

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