Disponibleenlignesur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE ORIGINAL
Infections urinaires de l’adulte : comparaison des recommandations
franc ¸aises et européennes. Par le Comité d’infectiologie de l’Association franc ¸aise d’urologie (CIAFU)
Urinary tract infections in adults: Comparison of the French and the European guidelines
F. Bruyere
a,∗,b, Le Goux
b,c, E. Bey
d, G. Cariou
e, V. Cattoir
f, F. Saint
g, A. Sotto
h, M. Vallée
i,jaServiced’urologie,CHRUdeBretonneau,2,boulevardTonnellé,37044Tourscedex,France
bServiced’urologie,CHUdeBicêtre,78,rueduGénéral-Leclerc,94270LeKremlin-Bicêtre, France
cUnitéd’épidémiologieethygiènehospitalière,CHUdeToulouse-Rangueil,1,avenue Jean-Poulhès,31059Toulousecedex9,France
dServiced’urologieetdelatransplantationrénale,CHUdeGrenoble,boulevarddela Chantourne,38700LaTronche,France
eCabinetd’urologie,18,rueFabre-d’Eglantine,75012Paris,France
fServicedebactériologie-hygiènehospitalière,CHUdeRennes,2,rueHenri-Le-Guilloux, 35033Rennescedex9,France
gServiced’urologieetdetransplantation,CHUd’Amiens-Picardie,80054Amiens,France
hServicedesmaladiesinfectieusesettropicales,CHUdeNîmes,placeduPr-Debré,30029 Nîmescedex09,France
iServiced’urologieetdetransplantationsrénales,CHULaMilétrie,CHUdePoitiers,2,rue delaMilétrie,86021Poitiers,France
jInsermU1070,UFRmédecine-pharmacie,pharmacologiedesanti-infectieux,pôlebiologie santé,universitédePoitiers,1,rueGeorges-Bonnet,bâtimentB36TSA51106,86073Poitiers cedex9,France
Rec¸ule29septembre2019 ;acceptéle26f´evrier2020 DisponiblesurInternetle14mai2020
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:p-urol@orange.fr(F.Bruyere).
https://doi.org/10.1016/j.purol.2020.02.012
1166-7087/CrownCopyright©2020Publi´eparElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
MOTSCLÉS Infectionsurinaires; Adultes;
Recommandations
Résumé
Introduction.—Les infections urinaires (IU) de l’adulte représentent aujourd’hui un enjeu majeurdesantépubliqueàlafoispourleurimpactentermesdemorbi-mortalité,maiséga- lement pourle coût qu’ellesreprésentent pourla société. Les dernières recommandations franc¸aisesSPILF-AFUetlesrecommandationseuropéennesdel’EuropeanAssociationofUrology (EAU)diffèrentsurcertainspoints.L’objectifdecetarticleestdecomparerlesrecommanda- tionsdecesdeuxsociétéssavantesafindemettreenavantleursdifférences,maiségalement leurspointscommunsdanslapriseenchargedesIU.
Matérieletméthode.—Uneanalysecomparativedesdernièresrecommandationsde2018de l’EAUetdesrecommandationsfranc¸aisesSPILF-AFU-SFHHde2014miseàjouren2018aété effectuée.Lesauteursontdéfinilessous-partiessuivantes:terminologie,pyélonéphrite,infec- tionsurinairesmasculines,infectionsurinairesgravidiquesetcystites.
Résultatsetconclusion.—Lesrecommandationsdecesdeuxsociétéssavantesproposentdes prisesenchargequidiffèrentassezpeuentermesd’outilsdiagnostiquesetthérapeutiques.Les différencesmajeuressesituentauniveaudeladuréedesantibiothérapiesoùlesrecomman- dationsfranc¸aisescontinuentdeprivilégierdestraitementslongslàoùl’EAUnerecommande parfoisque5joursdetraitementcommedanslecasdelapyélonéphriteaiguësimple.
Niveaudepreuve.— 3.
CrownCopyright©2020Publi´eparElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
KEYWORDS Urinarytract infection;
Adults;
Guidelines
Summary
Introduction.—Acuteurinarytractinfections(UTIs)inadultarenowamajorpublichealthissue intermsofmorbidity,mortalityandintermsofcostsforsociety.ThelatestFrenchguidelines andtheEuropeanAssociationofUrologyguidelinesdifferinsomepoints.Theaimofthisarticle istocomparetheguidelinesofthesetwosocietiesinordertohighlighttheirdifferencesbut alsotheircommonpointsinthemanagementofUTIs.
Methods.—AcomparativeanalysisofthelatestFrenchandEuropeanguidelines wascarried out.The authorsdefinedthefollowingsub-sections: terminology,pyelonephritis,maleUTIs, pregnancyurinarytractinfectionsandcystitis.
Resultsandconclusion.—Theguidelinesofthesetwosocietiesarenotverydifferentintermsof diagnosticandtherapeuticmanagement.Themajordifferencesareinthedurationofantibiotic therapies,whereFrenchguidelinescontinuetorecommendlongtermtreatmentswhereEAU sometimesrecommendsonly5daysofantibiotics,asinthecaseofsimpleacutepyelonephritis.
Levelofevidence.— 3.
CrownCopyright©2020PublishedbyElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
Les infections urinaires (IU) de l’adulte représentent aujourd’huiunenjeumajeurdesantépubliqueàlafoispour leurimpactentermesdemorbi-mortalité,maiségalement pour le coûtqu’ellesreprésentent pour la société[1]. La partimportantepriseparlesIUdansl’ensembledesmala- dies infectieuses etl’évolution de l’épidémiologie etdes résistancesbactériennesdecesinfectionsincitentlessocié- téssavantesàmettrerégulièrementleursrecommandations àjour.
Lesdernièresrecommandationsfranc¸aisesSPILF/AFUde 2014réviséesen2018[2]etlesrecommandationseuropéen- nesdel’EuropeanAssociationofUrology(EAU)[3]diffèrent surcertainspoints.
L’objectifdecetarticleestdecomparerlesrecomman- dations de ces deux sociétés savantes afin de mettre en
avantleursdifférences, maiségalementleurspointscom- munsdanslapriseenchargedesIU.
Matériel et méthode
Une analyse comparative des dernières recommandations de 2018 de l’EAU et des recommandations franc¸aises (SPILF/AFU)de2014miseàjouren2018aétéeffectuée.Les auteursontdéfinilessous-partiessuivantes:terminologie, pyélonéphrite, infections urinaires masculines, infections urinairesgravidiques,outilsdiagnostiques,principesgéné- raux,cystite,autre.Chaqueauteuratraitéunesous-partie eneffectuantunecomparaisondesrecommandationsavant desoumettresontravailàl’ensembledesco-auteurspour corrections.Une analysede lalittérature aété effectuée afindetenterd’expliquerlesdifférencesretrouvéesentre
les2recommandations.Lesmotsclésenlienaveclesdiffé- rencesontétéutiliséssurlesmoteursderecherchePubMed etEmbase.Lesarticlescitésdanslesréférencesbibliogra- phiquesontaussiétéanalysésafindetenterd’expliquerles différences.
Résultats Terminologie
Laterminologieestl’ensembledestermes,rigoureusement définis, qui sont spécifiques d’une science, d’une tech- nique ou d’un domaine particulier de l’activité humaine.
L’urologiecommetouteautresciencen’échappepasàcette règle d’utiliser une terminologie très précise. Cette ter- minologiepeut parfois varieren fonctiondes paysoùdes sociétéssavantesquil’utilisent.Ilestalorstrèsimportant des’assurerque lestermesemployésdans lesdifférentes publications caractérisent bien des situations identiques.
Globalement la SPILF/AFU et l’EAU en 2018 utilisent des terminologiesidentiques(Tableau1).Seulslesfacteursde risquede complication de l’infectionurinaire aiguë (IUA) diffèrent.Eneffet,l’âgeetl’insuffisancerénalesontasso- ciésaurisquedecomplicationdel’IUApourlaSPILF/AFU, mais pas pour l’EAU. De la même fac¸on le diabète est unfacteur decomplicationde l’IUA pour l’EAU,maispas pourlaSPILF/AFU.Lalittératureconcernantcesfacteursde risqueest abondanteetparfoiscontradictoire.Lediabète [4,5], l’âge [6,7] et l’insuffisance rénale [8] sont cepen- dant reconnus comme des facteurs de risque d’infection urinaire aiguë, même si l’interdépendance de ces deux derniers facteurs n’a pas complètementété éliminée. La valeurpronostiquedecesfacteurs,pourlescomplications ded’infection urinaireaiguë,estfaiblementdocumentée.
Sionpeut lacomprendresurleplanintuitif,onpeutsou- lignerlefaibleniveaudepreuveayant validéleschoixde la SPILF/AFU commede l’EAU de ces paramètres comme facteursderisquedescomplicationsded’infectionurinaire aiguë.
Les outils diagnostiques
Le Tableau 2 met en évidence la relative comparabilité decelles-ci,avecdes recommandationsdebon niveaude preuveglobaletnedifférantquesurquelquespointsprécis.
Les seuls points de divergence sont liés à des recom- mandationsfranc¸aisesmoinscomplètesquecellesdel’EAU, notamment sur les outils diagnostics disponibles dans le cadredelasuspiciondeprostatitechronique.L’entitécli- nique que constitue la prostatite chronique est sujette à débat, de nombreuses sociétés savantes considérant qu’ellen’existetoutsimplementpas.Laterminologieanglo- saxonneproposeainsitroisentitéscliniquesdistinctesdont lesfrontières restent très floues : laprostatitechronique danslecadred’unsyndromedouloureuxpelvienchronique, laprostatitebactériennechroniqueetlaprostatiteinflam- matoirechronique.UnerecherchePubMeddespublications des5dernièresannéesaveclemotclé«ChronicBacterial Prostatitis»metainsienévidenceuneffortderecherche centrésurl’utilisationdel’homéopathieoudesmédecines alternativesbienplusquesurl’usagedesantibiotiquesdans
cetteindication(acupuncture,pollen,curcuma,calendula, statines,sélénium,doluxétine...).L’EAUconsidèredoncque l’entitéclinique«prostatitechroniquebactérienne»existe, laSPILF/AFUnon.Lasuspicioncliniqued’épididymiten’est pas abordée dans les recommandations SPILF/AFU 2018.
Lesrecommandations franc¸aises envigueur sont actuelle- menttoujourslesrecommandationsdelaSociétéfranc¸aise de dermatologie de février 2016 sur les maladies sexuel- lement transmissibles. Les outils diagnostics concernant l’orchi-épidydimitesontainsiidentiquesàceuxdel’urétrite masculine :onrecommandela réalisationd’unécouvillon urétral, d’une PCR et d’un examen bactériologique des urines(examendirect+culture)dupremierjet,cequiest similaireauxrecommandationsEAU.
Laconduite à tenirquant à la recherche et au traite- ment prophylactique d’une bactériurie avant exploration urodynamique,nonrecommandéedanslestravauxdel’EAU 2018, n’est pasabordée dans les recommandationsnatio- nalesquin’ontpasencorestatuésurcepoint. Ceciafait l’objetd’unepublicationrécentesousformed’unconsensus formaliséparuen2018[9].
LaperformancedelaBUestmentionnéeparlaSPILF/AFU (VPN>95%chezlafemmesymptomatiqueetVPP>90%chez l’hommesymptomatique),maispasdansl’EAU.
Concernant la bactériurie de la femme, la définition est1prélèvementavec≥105CFU/mLpourlaSPILF/AFUet 2prélèvementsconsécutifs≥105CFU/mLpourl’EAU.
Leseuildebactériuriesignificativepourlacystitesimple estidentiquepourles2recommandations(≤103UFC/mL).
Les pyélonéphrites aiguës
Lesrecommandationsdesdeuxsociétéssavantesdiffèrent sur2pointsimportants:l’imagerieetladuréedetraitement (Tableau3).
Concernantl’imagerie,lesrecommandationsfranc¸aises ne fournissentaucune référencescientifique quantà leur décision.L’EAUrecommandesystématiquementuneimage- rie (échographieen première intention) en se basant sur l’étudedevanNieuwkoopetal.[10].Cetteétudeprospec- tive etmulticentriqueportant sur346 patientsavait pour objectifdedéfinirdescritèrescliniquespermettantdedif- férencierlespatientsnécessitantsounonuneimagerieen casd’UIfébrile. Enanalysemultivariée,lescritères signi- ficatifsfaisantindiqueruneimagerie(échographieouTDM) étaient:antécédentlithiasiqueconnue,pHurinaire>7et DFG<40mL/min. Unscoreentre0et3a alorsétédéfini.
Surles336patients (10exclus del’analysepour décèsou perdusdevue),lescoreainsidéfinipermettaitdetrouver uneanomalieradiologiquesignificativepour7%despatients ayantunscorede0,15%despatientsavecunscoreà1et 79%despatientsavecunscorede2etplus.Pourunscore défini à 1, la VPNétait à 93 % et laVPP à 24 %. La VPN étaitde99%IC(97—100%)lorsquel’onconsidéraitquele critèreradiologiquemis enévidencerelevaitdel’urgence clinique(pyonéphrose,abcèsrénalouobstacledesvoiesuri- naires).Laconclusiondesauteursétaitquel’applicationde cescoreavecun«cut-off»à1permettraitderéduirede 40 %le nombre d’imageries.Cette étude nesembledonc pasenfaveurd’uneimageriesystématique.
L’autredifférenceconcerne ladurée detraitement en casdel’utilisationdelalévofloxacine.L’EAUrecommande
Tableau1 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantlaterminologieemployée.
Sociétésavante SPILF/AFU2018 EAU2018
Colonisationurinaire Bactériurieasymptomatique;pasde manifestationclinique;±leucocyturie associée;pasdeseuildebactériuriesauf pourlagrossesse;
grossesse>ou=105CFU/mL
Bactériurieasymptomatique;pasde manifestationclinique;±leucocyturie associée;seuilde
bactériurie>ou=105CFU/mL(deux prélèvementspourlafemme;un prélèvementpourhomme) Infectionurinaire(IU)aiguë Signescliniques(locaux,généraux):
cystiteaiguë;pyélonéphriteaiguë; prostatiteaiguë;autresIUaiguësde l’homme
Signescliniques(locaux,généraux): cystiteaiguë;pyélonéphriteaiguë; prostatiteaiguë;autresIUaiguësde l’homme
Signesbiologiques Signesbiologiques
IUaiguësimple TouteslesIU TouteslesIU
Sansfacteurderisquedecomplication Sansfacteurderisquedecomplication IUaiguëàrisquede
complications
Avecfacteurderisquedecomplication: anomalieorganiqueoufonctionnellede l’arbreurinaire(RPM,reflux,lithiase, tumeur,acteurologiquerécent);terrain (sexemasculin,grossesse,
immunodepressiongrave[−diabète], insuffisancerénalesévère[<30mL/mn], âge+75ans,âge+65ansavec3critères deFried[pertedepoidsinvolontaire, vitessedemarchelente,faible endurance,activitéphysiqueréduite])
Avecfacteurderisquedecomplication: anomalieorganiqueoufonctionnellede l’arbreurinaire(RPM,reflux,obstruction urinaire,acteurologiquerécent,SVà demeure);terrain(sexemasculin, grossesse,immunodépression[+diabète], infectionliéeauxsoins)
IUrécidivantes 4IUparan 3IUparan
2UIdansles6mois Urosepsis IUavecsignessystémiques:sepsis
grave=qSOFAscore>or=2(fréquence respiratoire>or=22/mn,troublesdela conscience,pression
systolique<or=100mmHg);choc septique(aminesvasopressivespour PA>or=65mmHg,
lactates>or=2mmol/L)
Syndromesystémiqueinflammatoire (SIRS):fièvre/hypothermie; leucocytose/leucopénie; tachycardie/tachypnée;qSOFA score>or=2(fréquence
respiratoire>or=22/mn,troublesdela conscience,pression
systolique<or=100mmHg);choc septique(aminesvasopressivespour PA>or=65mmHg,
lactates>or=2mmol/L)
5jourssansciterderéférencelàoùlaSPILF/AFUconsidère quelesdonnéesscientifiques[11,12]sontpourl’heureinsuf- fisantepourrecommandermoinsde7joursdetraitement.
Cesdeuxétudesdenon-infériorité,randomiséessemblent pourtant plaider pour le raccourcissementde ladurée de traitement.
Les différences entre les 2 sociétés savantes sont ici moins marquées comme le montre le Tableau 4. La réelle différence se situe sur le choix des molécules.
Les recommandations « ouvertes » de l’EAU concernant le choix probabilistedu traitement antibiotique semblent s’expliquerdavantageparlanécessitédedevoirs’adapter à l’ensemble de l’écologie bactérienne européenne (bien différenteselon lespays)plutôtque parlerésultatd’une analyse de la littérature scientifique différente de la SPILF/AFU.
Le Tableau 5 compare pyélonéphrite aiguë grave ver- sus urosepsis et retrouve là aussi peu de différences. Là encore l’EAU semble être plus large sur ses propositions
de traitement probabiliste et autorise une durée mini- male de traitement de 7jours, là où la SPILF/AFU place lecurseurà 10jours sansqu’aucune desdeuxsociétésne donnentd’argumentpoursonchoix.L’EAUrelèvenéanmoins l’intérêt potentiel de la réalisation d’une procalcitonine (PCT) etdes lactates afin de mieux évaluer lagravité du sepsisinitial.
Cystite
Cystites simples
Pourl’EAU,lacystite«noncompliquée»estdéfiniecomme une cystite aiguë, sporadique ou récurrente limitée aux femmesnonenceintesetpréménopauséesn’ayantaucune anomalie anatomique ni fonctionnelle des voies urinaires nid’autrescomorbidités.Cettedéfinitionserapprochede la définition franc¸aise, en sachant que la cystite récidi- vanten’entre pasvraimentdans cettedéfinition, saprise
Tableau2 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantlesoutilsdiagnostiques.
Pathologie Outildiagnostique SPILF/AFU2018 EAU2018
Cystitesimple BU Oui Oui(s)
ECBU Non Non(s)
Cystiteàrisquede complications
BU Oui Oui(s)
ECBU Ouisi:suspiciondePNA,
nonrésolutiondes symptômes2à4semaines aprèsledébutdu
traitement,symptômes atypiques,femme enceinte,IUmasculine
Oui(s)
Cystiterécidivante BU Oui Oui(s)
ECBU Oui Ouiauxpremiers
évènements,non
nécessaireparlasuite(S) Autodiagnosticet
autotraitementminute possible
Oui Ouiàréévaluer2foispar
an(W) IUavecmatériel
endo-urinaireà demeure
BU Non Non(s)
ECBU Oui Oui(s)
Pyélonéphritesimple oucompliquée
BU Oui Oui(s)
ECBU Oui+antibiogramme Oui+antibiogramme(S)
IUmasculine (prostatiteaiguë)
BU Oui OUI(S)
ECBU Oui+antibiogramme Oui+antibiogramme(S)
Spermoculture Non Non(w)
IUmasculine (prostatite chronique)
BU Nonstatué Non(w)
ECBU Nonstatué Oui(w)
PCRChlamydia+Mycoplasme Nonstatué Oui(w)
2verresdeStamey Nonstatué Oui(s)
Prébiopsiedeprostate BU Non Non(s)
ECBU Non Non(s)
Épididymite BU Oui Oui(s)
ECBU Oui Oui(s)
Autre Nonstatué OuiPCRChlamydiaet
gonocoquesururines mi-jet+écouvillonurétral siécoulementpurulent(S) Prophylaxie BUdanslecontextede
prophylaxie
Non Non(s)
ECBUavantcystoscopie diagnostique
Non Non(s)
ECBUavantexploration urodynamique
Nonstatué Non(w)
ECBUpréopératoire urologique(effraction muqueuse)
Oui Oui(w)
ECBUchezlafemme enceinteasymptomatique
Oui Oui(w)
EntreparenthèseleniveaudepreuvedechaquerecommandationABCouAPpourSPILF-AFU;fort(S)oufaible(W)pourl’EAU.
Tableau3 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantlespyélonéphritessimples.
Sociétésavante SPILF/AFU EAU
Recommandations
BU Conseillée(C) AvecGB,nitritesETGR(S)
ECBU (B) (S)
Biologie Non(C) Nonprécisé
imagerie Nonsisimpleavecbonneévolution
cliniquesinonéchographieou uro-TDM(B)
Échographieetsimauvaise évolutionuro-TDM(S) Lieudepriseencharge Ambulatoiredèsquepossible(B) Ambulatoireouhospitalier Traitementprobabilistesi
ambulatoire
FQen1re intention(A) FQen1reintention(S) Alternative:C3GIV Alternative:C3GIV Traitementprobabilistesi
hospitalier
C3GIV IV(S):1reintention:FQouC3GIV
2eintention:aminosideseul(ou avecampicilline)oupénicilline avecinhibiteur
Duréedetraitement 7jourssiFQouC3GIVsinon10j (B);5jsiaminosideseul(AP)
5jours(lévofloxacineà750mg/j)à 14jours(cotrimoxazole)selonla molécule
EntreparenthèseleniveaudepreuvedechaquerecommandationABCouAPpourSPILF-AFU;fort(S)oufaible(W)pourl’EAU.
Tableau4 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantlespyélonéphritesàrisque decomplication.
Sociétésavante SPILF/AFU EAU
Recommandations Facteursderisquesde
complications
Similaires Similaires
BU Conseillée(C) Nonprécisé
ECBU Oui(B) Oui
Biologie Oui(C) Nonprécisé
imagerie Uro-TDM(B) Nonprécisé
Lieudepriseencharge Ambulatoiresipossible(B) Hospitalierpréféré Traitementprobabilistesi
ambulatoire
C3GIVen1reintention(AP) FQperossirésistanceslocales<10% Alternative:FQperos
Traitementprobabilistesi hospitalier
C3GIV(AP) 1reintention:
amoxicilline/C2G+aminosideou C3G±aminosidesisepsis(S) Alternativesiallergie:aztréonam
ouaminoside
2eintention:FQsiallergieetrésistances locales<10%etpatientnerelevantpas del’urologieetpasdansles6derniers mois
Nepasutiliser Nitrofurantoïne,fosfomycineou
pivmécillinam(S)
Duréedetraitement 10à14j(B) 7à14joursselonlamolécule
EntreparenthèseleniveaudepreuvedechaquerecommandationABCouAPpourSPILF-AFU;fort(S)oufaible(W)pourl’EAU.
enchargethérapeutiquepouvantdifférerdelacystiteaiguë simpleenfonctiondelafréquencedesépisodes.
Le diagnostic de cystite simple ou non compliquée est évoqué, avec une probabilité élevée, devant des signes urinaires de type dysurie, pollakiurie,
urgenturie et l’absence de signes en faveur d’une mycose génitale, d’une urétrite ou d’une sécheresse cutanéo-muqueuse.
LeTableau6montrequ’iln’yapasdedifférencesurle plandudiagnosticconcernantlacystite.Pourcequiestdu
Tableau5 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantlapyélonéphriteaiguëavec sepsis.
Sociétésavante SPILF/AFU EAU
Recommandations
Critèresdegravité SepsisavecqSOFA>2ouchoc septiqueouobstacledesvoies urinaires
SepsisavecqSOFA>2(S)ouchoc septique
BU Nonprécisé Nonprécisé
ECBU Oui(C) Ouiavanttraitement(S)
Biologie Hémocultures,NFS,CRP,urée,
créatininémie(C)
2sériesd’hémocultures(S) PCTetlactates
imagerie Uro-TDMàdéfautéchographie(C) Échographieouuro-TDMleplustôt possible
Traitementprobabilistesi absenced’argumentpour uneEBLSE
C3GIV(aztréonamsi allergie)+amikacine(B)
IVetlargespectredansla premièreheureaprèsledébutdes signesdegravité(S)
Traitementprobabilistesi FdRd’uneEBLSE
Carbapénème(AP)(aztréonamsi allergie)+amikacine
IVetlargespectredansla premièreheureaprèsledébutdes signesdegravité(S)
Mesuresautres Nonprécisé Drainagedesvoiesurinairessi
obstacle(S)
Unitédesoinsintensifs(S)
Duréedetraitement 10j(C) 7à10jselonlamolécule
Entreparenthèseleniveaudepreuvedechaquerecommandation.ABCouAPpourSPILF-AFU;fort(S)oufaible(W)pourl’EAU.
Tableau6 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantlacystite.
Sociétésavante SPILF/AFU EAU
Recommandations
BU Recommandée Recommandée(W)
ECBU Pasen1re intention Lorsquelediagnosticestincertainou
encasd’échec(S) Indiquéencasd’échec
Biologie Nonprécisé Nonprécisé
Imagerie Nonprécisé Nonprécisé
Lieudepriseencharge Nonprécisé Nonprécisé
Traitementprobabiliste 1erchoix:fosfomycine-trométamol (I-A)
1erchoix:fosfomycine-trométamol, pivmécillinamounitrofurantoine(S) 2echoix:pivmécillinam(I-A) Alternative:éphalosporine
(cefadroxilparexemple);irésistance deE.coli<20%:cotrimoxazoleou triméthoprime
Duréedetraitement 1jour(doseunique):
fosfomycine-trométamol,5jours: pivmécillinam
1jour(doseunique):
fosfomycine-trométamol;5jours: nitrofurantoine;3—5jours: pivmécillinam;3jours: cotrimoxazole;5jours: triméthoprime
Entreparenthèseleniveaudepreuvedechaquerecommandation.ABCouAPpourSPILF-AFU;fort(S)oufaible(W)pourl’EAU.
traitementprobabilistedelacystitesimple,lechoixproposé parl’EAUestpluslarge.Lesniveauxdepreuvesontélevés danslesdeuxcas.Ilexisteégalementunedifférencedans laduréedutraitementpourlepivmécillinampositionnéen
2echoixpourlesrecommandationsfranc¸aiseseten1erchoix pour lesrecommandationsdel’EAU.Néanmoins,l’analyse delalittératurenepermetpasdetrancherentretelleou telleattitude.
Cystites à risque de complication
Cetteentitén’estpasdéveloppéeparl’EAU.
Cystites récidivantes
Pourl’EAU, iln’ya pas dechapitre individualisé pour les cystitesrécidivantes. Lanotionderécidivesinclue cystite etpyélonéphrite.Iln’estdurestepasfaitmentiondansce chapitre d’infections urinairesrécidivantes chezl’homme etilfautdoncsupposerquelesrecommandationsdel’EAU s’adressenticiauxrécidiveschezlafemme.
Il existe une différence de définition entre les deux recommandations, celles de l’EAU retenant une moindre fréquence sur lapériode d’une année. Néanmoins, parler de3ou4épisodesparann’apporteaucunedifférencesur la prise en charge. Les recommandations prophylactiques horsanti-infectieux,sontdétailléesdans lesrecommanda- tionsfranc¸aisesence quiconcernelesmesures générales d’hygièneavecunniveaudepreuvequirestefaible.Elles nele sont pasdans lesrecommandations del’EAUproba- blement liéesà lafaiblesse dela littérature surle sujet.
Laprescriptiondecannebergeestunpointdedivergence.
Pourlesrecommandationsfranc¸aise,lamiseenplaced’une antibioprophylaxie nécessite uneforte fréquencedes épi- sodesdansunsoucideprotectiondel’écologiebactérienne.
Aucuneétudepubliéenepermetdetrancherentrelesdeux attitudes. Le bon sens parfois non étayé par des articles a poussé lesrecommandations franc¸aises àcette épargne antibiotique potentielle. Les recommandations franc¸aises neretiennentpaslanitrofurantoïnedanscetteindicationen raisondelasurvenuedefibrosespulmonairesetd’hépatites fulminantescorréléesà laduréed’utilisation(IV-C). Ilest également noté une différence defréquence deprise de lafosfomycine-trométamol.Làencorelesrecommandations franc¸aisesontpeucolléàlalittératurepauvresurcesujet.
Cystites masculines
Cetteentitén’estpasindividualiséedanslesrecommanda- tionsfranc¸aises.Elleestinclusedanslanotiond’infections urinairesmasculines.
Les infections urinaires masculines
Dans les recommandations de l’EAU, il est précisé que la cystite chez l’homme sans atteinte de la prostate est rare. Par conséquent, un traitement avec des antimicro- bienspénétrantdansletissuprostatiqueestnécessairechez les hommes ayant des signes d’infection urinaire. Ainsi, ilest préconisécotrimoxazole oufluoroquinolone. Cepen- dant, les recommandations de l’EAU n’envisagent pas la séquence « traitement probabiliste » puis « traitement adapté»àl’antibiogramme.Laduréeminimaledetraite- ment proposée par l’EAUest très nettement inférieure à cellesdesrecommandationsfranc¸aises(Tableau7).Proba- blementquelesrésultatsdel’étudeProstashortpasencore publiéepourraconfirmercetteattitudederéductiondela durée.
L’analyse met en évidence plusieurs divergences entre les 2 sociétés savantes : le cadre nosologique, la straté- giethérapeutique,lavoied’administrationetladuréedu traitement.
Lecadre nosologique:les recommandationsfranc¸aises remplacentleterme«prostatite»parinfectionsurinaires (IU)masculines.Eneffet,lesIUmasculinessonttrèshété- rogènes,depuislesformespauci-symptomatiques(«cystite like»)auxformesparenchymateusesfébrilesjusqu’auchoc septique.
L’EAU garde la classification du National Institute of Health(NIH)distinguantlaprostatiteaiguëdelaprostatite chronique,définiecommeétantsymptomatiquependantau moins3mois.LASPILF/AFUnefaisantaucunerecommanda- tionpourlesprostatiteschroniques,cettecomparaisonne prendencomptequelesprostatitesaiguësbactériennesen cequiconcernel’EAU.
LaBUchezl’hommeinfectéesticiretenuepoursavaleur prédictive positive. L’ECBU est systématiquement recom- mandé.
L’échographien’estpasutiliséeenroutinepourl’EAUet n’est recommandée parla SPILF/AFU qu’en cas desepsis grave,desuspicionderétentionaiguëd’urineoudecalcul.
La stratégie thérapeutique : pour la SPILF le traite- menttientcomptedel’intensitédesformes cliniques:le traitementdesformespauci-symptomatiquespeutêtredif- féré jusqu’à l’antibiogramme dans l’optique de proposer d’embléele traitement le mieux adapté. Encas de mau- vaisetolérance oudefièvre :antibiothérapieprobabiliste calquée sur celle des PNA à risque de complication sans élémentdegravitéenprivilégiantlesfluoroquinolonessys- témiques.Encasd’EBLSEl’antibiogrammeguideralechoix du traitement en excluant les molécules à faible diffu- sionprostatique:céfixime,amoxiciline-acideclavulanique, furanes.
Voie d’administration : pour l’EAU, la voie d’administration doit être parentérale jusqu’à dispari- tiondessignesinfectieuxpuisorale.PourlaSPILFelleest fonctiondustatut hospitaliséou non,dutableauclinique etdelatolérancedigestive.
Duréedutraitement:pourl’EAU:2à4semaines.Pour laSPILF:2semainesencasd’utilisationdefluoroquinolones oudetrimétoprime-sulfamétoxazole,au moins3semaines encasdetroublesmictionnelspréexistants,lithiase,abcès, facteurderisqueouutilisationd’autresmolécules.
En cas de rétention aiguë d’urine, le drainage vésical peutse faireaussi bienpar cathétérismeurétral que sus- pubien ; l’EAU note cependant que la voie sus-pubienne diminueraitlerisquedepassageàlachronicité.
Infections urinaires de la femme enceinte
Les2 sociétés savantes s’accordent à recommander qu’il faut dépister et traiter les bactériuries asymptomatiques chezlafemmeenceinte (Tableau8).Lerisqued’évolution d’unecolonisationversunepyélonéphriteestrelativement faible de l’ordre de 2,4 % [13]. Le risque d’une menace d’accouchement prématurée suite à la survenue d’une pyélonéphriteaiguë faitaujourd’huirecommanderle trai- tement systématique de toute colonisation urinaire chez la femme enceinte bien que ce risque absolu soit faible.
Ceciarécemmentétérappelédanslesrecommandationsde l’IDSA[14].Lesrecommandationsdel’EAUneprécisentpas lahiérarchiedesantibiotiquesà prescrire.Concernantles recommandationsdelaSPILF,ellesprivilégienten1erlieules antibiotiquesayantlespectreleplusétroitaveclemoindre
Tableau7 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantl’infectionurinairefébrile del’homme.
Recommandations SPILF/AFU:IUmasculines EAU:«acutebacterialprostatitis» BU ConseilléepoursaVPP>85% ConseilléepoursaVPP>95%
ECBU Systématique Systématique
Imagerie Échographienonsystématiquesauf
sepsisgrave,RAU,suspicionde lithiase
Échographienonsystématique
Lieudepriseencharge Ambulatoiresaufsepsisgrave, drainage,immunodépressiongrave
Nonprécisé Traitementdifféré Danslesformes
paucisymptomatiques
Systématique Traitementprobabiliste FQen1reintentionalternative:
C3G
C3GouFQ±aminoside Traitementdocumenté PrivilégierFQetTMP-SMX Nonprécisé
Voied’administration Oralesaufimpossibilité Parentéralejusqu’àrégressiondes signesinfectieuxpuisorale
Duréedutraitement 14jsiFQouTMP-SMX 14à28j
≥21jsiTUBApréexistants, lithiase,abcès,facteurderisque, utilisationd’autresmolécules
EBLSE SelonATBG,saufcéfixime,
amox-clav,furanes
Nonprécisé
Tableau8 Tableaucomparatifdesrecommandationseuropéennesetfranc¸aisesconcernantl’infectionchezlafemme enceinte.
Sociétésavante SPILF/AFU2018 EAU2018
Recommandations
BU Pourledépistage(B) Nonprécisé
ECBU 1bactérie≥105 Idem
Biologie Non Idem
Imagerie Non Idem
Priseencharge Ambulatoire Idem
Traitementadaptéà l’antibiogramme
1:amoxicilline Nonprécisé
2:pivmécillinam(C)
3:fosfomycine-trométamol(B) 4:nitrofurantoineouTMPou SMX-TMPouamox-acide clavulaniqueoucéfixime
Duréedetraitement DUpourfosfomycine-trométamol DUpourfosfomycine-trométamol 7jourspourlesautresschémas(B) Traitementcourt:2—7jourspourles
autresschémas(W)
Surveillance ECBUàj8—10delafindu
traitementpuismensueljusqu’à l’accouchement
ECBUdecontrôle(momentnon précisé)
EntreparenthèseleniveaudepreuvedechaquerecommandationABCouAPpourSPILF-AFU;fort(S)oufaible(W)pourl’EAU.
impactsurlemicrobioteintestinaletlameilleuretolérance materno-fœtale.Lesrecommandationsdel’EAUsesontplu- tôtatteléesàdéterminerladuréeoptimaledetraitement entredoseunique,traitementcourtettraitementjusqu’à l’accouchement.Laduréeoptimaledetraitementdescolo- nisationsurinairesgravidiques a étédiscutée.Iln’est pas
démontréquelestraitementsenpriseuniqueoudedurée courtesoientaussiefficacesquelestraitementsprolongés [15,16],maisuneduréedetraitement pluscourte entraî- nerait moins d’effets secondaires [17,18]. À noter que le SMX-TMP estàéviterdurantlesdeuxpremiers moisdela grossesse(C).
Conclusions
Ilexistedesdifférencesentrelesrecommandationsnatio- nalesetlesrecommandationsinternationalesconcernantla priseenchargedesinfectionsurinaires.Cesdifférencessont liéesautant à desinterprétationsde lalittérature qu’aux spécificités locales en partie duesaux résistances. Néan- moins,lesrecommandationseuropéennesdonnentdeschoix pluslargesafindelaisserlapossibilitéauxpaysuneadap- tation.Ilsemblequelesexpertspréconisentdesuivreles recommandationsnationalesplusquelesrecommandations internationales.
Déclaration de liens d’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
Références
[1]FoxmanB.Epidemiologyofurinarytractinfections:incidence, morbidity,andeconomiccosts.DisMon2003;49(2):53—70.
[2]CaronF,GalperineT,FlateauC,AzriaR,BonacorsiS,Bruyère F, et al. Practice guidelines for the management of adult community-acquiredurinarytractinfections.MedMalInfect 2018;48(5):327—58.
[3]BonkatG,PickardR,BartolettiR,CaiT,BruyèreF,Geerlings SE,etal.EAUguidelinesonurologicalinfections;2018.
[4]Zhanel GG, Harding GK, Nicolle LE. Asymptomatic bacte- riuria in patients with diabetes mellitus. Rev Infect Dis 1991;13(1):150—4.
[5]NicolleLE,FriesenD,HardingGK,RoosLL.Hospitalizationfor acutepyelonephritis inManitoba,Canada,duringtheperiod from1989to1992;impactofdiabetes,pregnancy,andabori- ginalorigin.ClinInfectDis1996;22(6):1051—6.
[6]Eriksson I, Gustafson Y, Fagerström L, Olofsson B. Preva- lence and factors associated with urinary tract infections (UTIs)inveryoldwomen.ArchGerontolGeriatr2010;50(2):
132—5.
[7]CaljouwMAA,denElzenWPJ, CoolsHJM, Gussekloo J.Pre- dictive factors ofurinary tract infections amongthe oldest oldinthegeneralpopulation.Apopulation-basedprospective follow-upstudy.BMCMed2011;9:57.
[8]McDonald HI, Thomas SL, Nitsch D.Chronic kidney disease as a risk factor for acute community-acquired infections
in high-income countries: a systematic review. BMJ Open 2014;4(4):e004100.
[9]EgrotC,DinhA,AmarencoG,BernardL,BirgandG,BruyèreF, etal.Antibioprophylaxieetbilanurodynamique:recomman- dationsde bonnepratiqueparconsensusformalisé. ProgEn Urol2018;28(17):943—52.
[10]VanNieuwkoopC,HoppeBPC,BontenTN,Van’tWoutJW,Aarts NJM,MertensBJ,etal.Predictingtheneedforradiologicima- ginginadultswithfebrileurinarytractinfection.ClinInfect Dis2010;51(11):1266—72.
[11]DinhA,DavidoB,EtienneM,BouchandF,Raynaud-Lambinet A, Aslangul-Castier E, et al. Is 5 days of oral fluoro- quinolone enough for acute uncomplicated pyelonephritis?
The DTP randomized trial. Eur J Clin Microbiol Infect Dis 2017;36(8):1443—8.
[12]KlausnerHA,BrownP,PetersonJ,KaulS,KhashabM,FisherAC, etal.Atrialoflevofloxacin750mgoncedailyfor5daysver- susciprofloxacin400mgand/or500mgtwicedailyfor10days inthetreatmentofacutepyelonephritis.CurrMedResOpin 2007;23(11):2637—45.
[13]KazemierBM,KoningsteinFN,SchneebergerC,OttA,Bossuyt PM,deMirandaE,etal.Maternalandneonatalconsequencesof treatedanduntreatedasymptomaticbacteriuriainpregnancy:
a prospective cohort study with an embedded randomised controlledtrial.LancetInfectDis2015;15(11):1324—33.
[14]Nicolle LE, Gupta K, Bradley SF, Colgan R, DeMuri GP, Drekonja D,etal. Clinicalpracticeguideline for themana- gement of asymptomatic bacteriuria: 2019 update by the infectious diseases Society of America. Clin Infect Dis 2019;68(10):1611—5,http://dx.doi.org/10.1093/cid/ciz021.
[15]Smaill FM, Vazquez JC. Antibiotics for asymptomatic bac- teriuria in pregnancy. Cochrane Database Syst Rev 2015;(8) [CD000490].
[16]Widmer M, Gülmezoglu AM, Mignini L, Roganti A. Dura- tion of treatment for asymptomatic bacteriuria during pregnancy. Cochrane Database Syst Rev 2011;(12), http://dx.doi.org/10.1002/14651858.CD000491.pub2 [CD000491].
[17]Bayrak O, Cimentepe E, Inegöl I, Atmaca AF, Duvan CI, Koc¸ A, et al. Is single-dose fosfomycin trometamol a good alternative for asymptomatic bacteriuria in the second tri- mesterof pregnancy? Int UrogynecolJ Pelvic Floor Dysfunct 2007;18(5):525—9.
[18]Estebanez A, Pascual R, GilV, OrtizF,Santibá˜nez M,Pérez BarbaC.Fosfomycin ina single dose versusa 7-day course ofamoxicillin-clavulanateforthetreatmentofasymptomatic bacteriuriaduring pregnancy.EurJClinMicrobiolInfect Dis 2009;28(12):1457—64.